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L’organisateur de la bike parade arrêté pour manifestation non-déclarée

Dans l’après-midi du samedi 20 février, plus d’une centaine de cyclistes ont participé à une « bike parade » le long du canal de la Bruche. L’organisateur a été interpellé par la gendarmerie et entendu pour manifestation non-déclarée. Le parquet doit décider des suites à donner à cette interpellation.

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L’organisateur de la bike parade arrêté pour manifestation non-déclarée

À l’heure du covid, l’insouciance est de courte durée. Samedi 20 février, à partir de 14 heures, une centaine de cyclistes ont participé à une « bike parade, » une techno-parade à vélo, partie de Strasbourg. Les nostalgiques de la fête ont roulé le long du canal de la Bruche, bière Meteor ou gobelet de gin tonic à la main, sous le soleil et le ciel bleu.

Dans une remorque, Dimitri Rossi traine 130 kilos d’enceintes qui chantent une house douce. Mais peu après 16 heures, il est arrêté par les gendarmes et conduit à Wolfisheim pour « manifestation non-déclarée ».

Sur une remorque, 130 kilos de son. Le matériel n’a pas été saisi par la gendarmerie. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg

Cyclistes et gendarmes, jeu du chat et de la souris

Aucun autre participant n’a été verbalisé ou arrêté. Une déception sur tous les visages : celle de ne jamais avoir pu danser plus d’un quart d’heure de suite sans voir arriver les gendarmes. Suite à la seconde pause de la manifestation, sur une prairie à côté d’un champ, les gendarmes décident de suivre les cyclistes sur la piste cyclable, en voiture. C’est sur le chemin du retour que l’organisateur de la parade est interpellé. Il sortira de la gendarmerie deux heures plus tard, sans trop savoir ce qui l’attend :

« J’ai été interpellé pour manifestation non-déclarée, parce qu’on n’avait pas demandé à manifester dans la zone de Wolfisheim / Oberschaeffolsheim. Je suis sorti à 18 heures avec le matériel. Là je suis en attente de ma sentence. Je n’ai pas de date d’audience. J’ai juste fait une déposition et je suis sorti sans document. »

Une seule déception sur tous les visages : celle de ne jamais avoir pu danser plus d’un quart d’heure de suite sans voir arriver les gendarmes. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg

La bike parade était interdite

Après avoir demandé une autorisation de manifester, Dimitri Rossi a reçu un récépissé de la préfecture, dans la matinée du vendredi 19 février. Un document que le musicien a pris pour une autorisation. Ce membre du collectif Bike’n’Sound ne consulte plus ses mails et passe à côté d’un autre courrier de la préfecture, un arrêté d’interdiction cette fois de la manifestation sur la voie publique à Strasbourg, envoyé le même jour en soirée.

Dans son argumentaire, la préfecture considère « que lors d’un événement similaire qui s’est tenu le 9 janvier dernier sans déclaration, événement organisé par le même déclarant que la manifestation du 20 février 2021 objet du présent arrêté, 107 cyclistes se sont retrouvés dans le parc de l’Orangerie pour y organiser une techno parade sans aucun respect des mesures sanitaires qui s’imposent. »

« Je ne sais pas du tout à quelle sauce je vais être mangé », s’inquiète le Strasbourgeois de 32 ans, qui n’envisage plus de bike parade avant la fin de la pandémie. Le procureur doit maintenant décider d’une éventuelle poursuite à l’encontre de l’organisateur. Contacté, le parquet n’a pas donné suite à notre appel.


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