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Plan grand froid : les gymnases ferment, des accueils de nuit prennent le relais

Face à la baisse des températures, et le péril pour la vie des personnes sans domicile, la Ville avait mobilisé des gymnases pour mettre à l’abri ceux qui étaient laissés dehors par le dispositif d’hébergement d’urgence. Vendredi, l’État a annoncé qu’il prenait le relais, avec une extension du plan hivernal vers des accueils de nuit et des appartements.

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Plan grand froid : les gymnases ferment, des accueils de nuit prennent le relais

Début janvier, la Ville de Strasbourg avait mobilisé un gymnase pour ajouter 80 places au dispositif d’hébergement d’urgence. Face à la baisse des températures, la demande de mise à l’abri avait alors augmenté et le dispositif d’hébergement d’urgence hivernal de 214 places, mis en place par l’État, s’est retrouvé saturé.

Vendredi, la préfecture du Bas-Rhin a annoncé lors d’une conférence de presse que le dispositif de l’État avait été augmenté, pour atteindre 388 places d’hébergement d’urgence. La Ville contribue à ce dispositif, notamment en louant à l’État une cinquantaine d’appartements destinés aux organismes de logements sociaux. Le reste des renforts provient d’immeubles réquisitionnés, transformés en dortoirs sommaires, jusqu’à la fin du plan hivernal en mars.

Les mardis soirs, Strasbourg Action Solidarité se place près de la gare (Photo Jacques Gross)

Le 115 répond toujours « oui », assure l’État

Toutes ces places sont gérées par les associations spécialisées dans l’hébergement, comme Entraide – Le Relais, Horizon Amitié ou l’AAHJ. Elles sont réparties par le service intégré d’aide et d’orientation, autrement dit le « Samu social », le 115. Secrétaire générale adjointe de la préfecture du Bas-Rhin, Milada Pantic l’assure :

« Toutes les demandes d’hébergement sont pourvues. Personne ne reste à la rue. »

Personne ? Ce n’est pas l’avis de ceux qui vont à la rencontre des personnes sans-abri chaque soir (lire le témoignage de Monique Maitte), comme le Collectif Action Solidarité, ou le Collectif SDF Alsace. Leurs membres appellent régulièrement le 115 pour leur signaler des gens qui ont besoin d’être mis à l’abri, sans trouver de solution parfois. Pour Milada Pantic, il y a une distorsion entre le nombre de places et l’accueil effectif :

« Nos capacités d’accueil renforcées sont suffisantes pour héberger tout le monde. Mais il arrive que des personnes appellent, puis ne viennent pas, ou pas à l’heure où ils étaient attendus, ce qui fait que leur place a été réattribuée. »

Entre 300 et 350 personnes à la rue à Strasbourg

Les services de l’État évaluent de 300 à 350 personnes sans hébergement chaque jour, soit à cause d’une grande précarité, soit parce qu’il s’agit de personnes déboutées du droit d’asile mais qui sont restées en France. Les associations d’hébergement mobilisées ne demandent de justifier d’aucune situation pour proposer un lit pour la nuit. Grâce aux appartements, ces associations peuvent héberger des familles et débuter un travail d’accompagnement social avec elles.

Outre le dispositif d’hébergement d’urgence, l’État a augmenté les capacités de l’hébergement temporaire, qui compte 4 600 places dans le Bas-Rhin et celui à destination des demandeurs d’asile à 3 300 places. Chaque jour, l’État mobilise entre 1 500 et 1 600 chambres d’hôtel pour répondre à la demande.


#mal logement

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