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La pollution multipliée par 14 pendant les feux d’artifices, pétards et voitures brûlées

La nuit de la Saint Sylvestre, ses pétards et violences urbaines ont fait provoqué une envolée des taux de pollution à Strasbourg. Le Bas-Rhin est immédiatement placé en procédure d’alerte pour deux jours minimum.

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La pollution multipliée par 14 pendant les feux d’artifices, pétards et voitures brûlées

Comme chaque Saint-Sylvestre, Strasbourg a connu une soirée avec de nombreux feux d’artifices et pétards. La soirée a connu d’importantes violences urbaines, en hausse, avec plus de 200 voitures brûlées. Ces actes, mais surtout le mauvais usage des engins explosifs ont causé un décès d’un homme de 30 ans à Haguenau (suite à un tir de mortier), ainsi que 50 blessés de 4 à 57 ans dans le département selon la Préfecture.

Compte tenu des conditions atmosphériques, peu de vent et un grand froid, le passage de 2019 à 2020 a favorisé la concentration de la pollution de l’air.

Selon les relevés d’Atmo Grand Est, la pollution aux particules PM 2,5 a été multipliée par 14 sur la seule station fonctionnelle par rapport aux données observées dans l’après-midi. À « Strasbourg-Est », la concentration est ainsi passée de 40µg/m3 à 14h à 565 µg/m3 à 2h. Les mesures pour la nouvelle station au quartier Danube s’arrêtent à 19h.

Plus petites, les particules PM 2,5 sont moins. La seule station fonctionnelle le 31 décembre le soir montre un pic à 2h du matin, avec des niveaux 15 fois plus élevés que l’après-midi. (capture d’écran Atmo Grand Est

Les PM10, quatre fois plus grosses, ont suivi la même tendance dans des proportions un peu plus faibles. Jusqu’à x9,5 boulevard Clemenceau (de 59 µg/m3 à 559 µg/m3 entre 14h et 1h), mais le plus souvent les niveaux ont augmenté entre x5 et x10, entre le début d’après-midi et la nuit.

Selon les station, les microparticules PM10 ont connu des pics à 1h ou 2h du matin. Les niveaux restent au-dessus des valeurs limite le lendemain, contrairement au 31 décembre. (capture d’écran Atmo Grand Est

Dans les deux cas, les niveaux de pollution retrouvés le 1er au matin sont deux fois plus élevés, au-dessus des valeurs limite européennes en ce qui concerne les PM10. Quasiment toutes les stations sont au-dessus de 100 µg/m3 pour chaque heure.

Mercredi 1er janvier en fin de matinée, le Bas-Rhin a directement été placé en procédure d’alerte. Cela entraîne une série d’obligations pour les industries, les agriculteurs et un abaissement des vitesses sur les routes (le détail ici). Les bus et tram de la CTS ainsi que les autocars de la Région seront moins chers à partir de jeudi 2 (avec des tickets illimité respectivement à 1,80€ et 2,5€). Si le pic dure un troisième jour, seuls les véhicules avec une vignette Crit’air 1 ou 2 seront autorisés dimanche et les transports en commun gratuits.

Magnifiques dans le ciel, es feux d’artifices ont généré une importante pollution dans l’air hivernal. (Photo Jorgen Kesseler / Flickr / cc)

La pollution au dioxyde d’azote (NO2), qualifiée « de fond » et très liée au trafic routier a aussi considérablement augmenté dans la soirée du 31 (environ multipliée par 4 ou 5 selon les stations.). Mais après des sommets entre 17h et 19h, elle est plutôt retombée autour de minuit.

La pollution de NO2 a connu plusieurs fluctuations en 72h, mais pas de pic autour de minuit. (capture d’écran Atmo Grand Est)

Ces relevés contrastent fortement avec ceux des stations des Vosges où la pollution est restée stable toute la nuit, à des niveaux faibles.

Il n’y avait pas eu de pic des pollution lors des Nouvel an 2017, 2018 et 2019.


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