« C’est un dossier qui m’a donné la nausée », lance au début de sa plaidoirie Me Sendegul Aras, avocate de l’un des prévenus. Un dossier où il a fallu, comme l’explique celle qui est également vice-bâtonnière de Strasbourg, « démêler le vrai du faux, savoir qui étaient les bonnes âmes, et qui instrumentalisait les enfants. »
Étrange procès que celui qui s’est tenu mardi 25 novembre à Colmar, où la parole des jeunes – censée être au cœur du dossier – était la plus difficile à entendre. Et où finalement, sur les 25 plaintes déposées à l’encontre de six éducateurs pour violences volontaires aggravées, seules deux ont été retenues, et trois éducateurs mis en cause par une dizaine de jeunes, pour des faits commis entre 2014 et 2020 au sein de deux centres éducatifs renforcés (CER) des Vosges.
124 mineurs interrogés
Après plus de cinq ans d’enquête judiciaire, et l’audition de 124 mineurs (âgés entre 13 et 17 ans au moment de faits), pas un seul n’a fait le déplacement pour venir assister à ce procès pourtant emblématique des défaillances de la protection de l’enfance. Seuls deux se sont constitués parties civiles, et un seul était représenté par une avocate.
À l’origine de cette enquête judiciaire, comme le rappelle d’emblée la présidente du tribunal Morgane Robitaillie, il y a une enquête journalistique, publiée en 2020 par le Nouvel Obs. Y sont dénoncés, pêle-mêle, par trois lanceurs d’alerte travaillant dans ces centres, des brimades, des insultes, des violences verbales à l’encontre de jeunes, mais aussi des violences physiques commises par plusieurs éducateurs.
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