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La « Ruche qui dit oui » Saint-Etienne ferme ses portes

Sur Rue89 Strasbourg : Le drive écolo débarque à Strasbourg

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(Photo Chrystina Gastelum / FlickR / cc)

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Près de neuf mois après son lancement, l’antenne du réseau de distribution « La Ruche qui dit Oui » située place Saint-Etienne à Strasbourg s’arrête. C’est la motivation de l’initiateur de cette « ruche », Antoine Weber, qui est retombée, surtout depuis qu’il a trouvé un emploi à plein temps. Les ruches visent à faire le lien entre des producteurs locaux et des consommateurs exigeants (voir notre article du 1er mars 2013).

Mais pour que ce lien existe, les animateurs de ces ruches doivent payer un peu de leur personne : recevoir les commandes, les centraliser, contacter les fournisseurs, recevoir les produits, les stocker pour les restituer les jours de distribution. Ouf. Un travail indemnisé sur la base de 7,9% du chiffre d’affaire de la ruche. Pour Antoine Weber, cela représentait jusqu’à 320€, les bons mois mais seulement 55€ les mois d’été.

Concept limité

Du coup, Antoine Weber, a trouvé le concept du « drive écolo » sympa, mais aurait apprécié un peu de souplesse :

« J’ai lancé la ruche parce que je cherchais un emploi dans la distribution et que je n’avais pas les moyens d’ouvrir un magasin. C’est devenu très prenant, et j’ai même dû demander des coups de mains, dédommagés à partir de mes 7,9%, pour les jours de distribution. Et puis on ne peut rien modifier, le concept est très verrouillé par Paris. On ne peut pas ajouter du chocolat, même équitable par exemple parce que ça n’est pas local… Alors quand j’ai signé un CDI, j’ai prévenu les membres que je ne pourrai plus continuer. Mais personne n’a pris le relais encore. C’est très bien ces ruches, mais ça doit fonctionner dans un cadre associatif, ou au sein d’un groupe. Pas comme une épicerie de quartier alternative. »

Pourtant, Antoine Weber avait réalisé une belle progression. De février à octobre 2013, la ruche de la place Saint-Etienne avait réussi à fidéliser 850 membres, et enregistrait jusqu’à 130 commandes par mois auprès de 9 fournisseurs locaux. Cette ruche ne sera pas reprise, car le local utilisé était trop petit indique la tête du réseau à Paris. Mais une autre ruche existe à Strasbourg, celle de l’Esplanade, gérée par François et Anne Schreiber.

Et ces derniers ne comptent pas arrêter, comme l’explique Anne Schreiber :

« On a environ 1 500 membres, 80 commandes par semaine, ça tourne à plein régime ! On profite aussi de l’expérience d’une autre ruche qu’on a ouvert à Plobsheim depuis deux ans déjà. Et évidemment, ce n’est qu’un complément de revenu, nous avons un autre emploi principal. »

Quant à Antoine Weber, il rejoint une enseigne Cora où dit-il, il s’appliquera à développer « les circuits courts au sein du système et pas en dehors ».

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