
Une soixantaine de militantes féministes ont bloqué l’accès à une conférence « pro-vie » lundi soir
Un collectif féministe et antifasciste a manifesté contre une « formation en bioéthique » organisée par l’Alliance vita lundi 9 janvier au centre-ville de Strasbourg. Cette association milite contre l’avortement, l’euthanasie ou le mariage homosexuel. Les militantes ont bloqué la porte pendant quasiment tout l’événement, avant une intervention de la police.
« Mon corps, mon choix, et ferme ta gueule ! » Une soixantaine de militantes clament le slogan avec force. Elles font bloc devant la salle polyvalente du foyer paroissial du Munsterhof situé au centre-ville, rue des Juifs. Il est 20h15. La première séance d’un « cycle de formation en bioéthique » organisé par l’Alliance vita doit commencer un quart d’heure plus tard. « Ils se disent pro-vie. Ces personnes sont opposées à l’avortement, l’euthanasie. Ils sont homophobes. Nous voulons leur montrer qu’on les a à l’œil, qu’il y a une résistance », explique Gaby (prénom modifié), l’une des activistes.
Vers 20h20, quatre personnes tentent d’entrer mais sont empêchées par la chaine humaine, également composée de militants antifascistes. « Rentrez-chez vous », leur crie un manifestant. Le groupe scande : « Pas d’facho dans nos quartiers, pas d’quartier pour les fachos. » Refoulées, Élodie et Martine se disent choquées : « On nous interdit de participer à un événement. Ce n’est pas normal qu’on nous empêche d’aller à une conférence. On est en France. Où est la liberté ? » Les deux assurent ne plus se rappeler comment elles ont eu connaissance de cette « formation ». Elles sont « juste intéressées par la bioéthique » et préfèrent ne pas donner leur avis sur l’avortement et l’euthanasie.

« On choisit d’être offensives »
Pour Jacqueline, une participante du rassemblement féministe, « c’est eux, les catholiques réactionnaires, qui interdisent, et pas les féministes. C’est eux qui se mêlent de la vie des autres, qui militent contre nos droits ». Elle ajoute :
« Le droit de mourir si on le souhaite, le droit d’avorter, ce sont des droits humains fondamentaux. Se battre contre ça, ce n’est pas de la liberté d’expression, c’est une offensive réactionnaire dangereuse pour une partie de la population. En ce moment, les idées d’extrême-droite progressent. On ne peut plus être sur la défensive sur ces sujets, au contraire, on choisit d’être offensives face à ce phénomène. »

À l’intérieur, Alliance vita 67 entend diffuser, comme dans d’autres villes en France, une conférence en visio. Anne-Charlotte Rimaud, fervente opposante au mariage homosexuel et présidente de l’association, doit introduire « l’université de la vie », le cycle de formation en bioéthique. Tugdual Derville, l’une des figures de la « Manif pour tous », mouvement d’opposition au mariage homosexuel, doit prendre la parole au sujet de l’euthanasie, qu’il combat également. « L’université de la vie » doit avoir lieu quatre lundis d’affilée. Le 16 janvier, Caroline Roux, opposée à l’allongement du délai pour avorter, est au programme.
« Une association comme ça ne devrait même plus exister »
Christelle Wieder, adjointe à la maire de Strasbourg en charge des droits des femmes, soutient la mobilisation : « Il y a eu récemment une conférence contre l’avortement au Parlement européen. Or, nous sommes une ville féministe. Nous ne pouvons admettre que ce mouvement soit aussi décomplexé, se sente autant en confiance. » À 20h45, une quinzaine de personnes qui souhaitaient assister à l’événement sont regroupées de l’autre côté de la rue. Certaines ont appelé la police.

Un homme tente de forcer le passage, ce qui donne lieu à une petite altercation. Il s’insurge ensuite de s’être fait « voler son béret ». Une première voiture de la police nationale arrive aux alentours de 21h et deux agents se postent à 20 mètres de la porte. Estelle, du planning familial, participe pour la première fois à une action de ce type : « Une association comme ça, qui milite contre les droits des autres, ne devrait même plus exister. Ça me donne envie de m’investir à fond. »

La police intervient un peu avant 22h
La pluie tombe sur le pavé. Rien ne se passe pendant de longues minutes. Petit à petit, des véhicules des forces de l’ordre arrivent. La plupart de ceux qui voulaient participer à la conférence leur demandent d’intervenir pour qu’ils dégagent le passage. Les policiers attendent les consignes. Vers 21h45, ils s’avancent et demandent aux militantes de s’écarter.
Sans réelle sommation, une dizaine de policiers interviennent en tirant les activistes et rencontrent peu de résistance. Des manifestantes tentent de rester sur place quelques secondes et se retirent. « On ne veut pas prendre le risque de se retrouver en garde à vue pour rien », lance une militante.

La porte du Munsterhof est désormais protégée par les policiers. Six ou sept personnes entrent dans le foyer paroissial à 21h50. Les manifestantes, dont les rangs se sont amoindris au cours de la soirée entonnent un dernier chant (« Derrière la police, les fascistes ! ») avant de se disperser. Un policier glisse : « Salut les gauchiasses ! », ce qui provoque de l’agacement chez les militantes. Elles considèrent que la mobilisation est réussie. « Pour une action organisée aussi rapidement, il y avait du monde et leur conférence doit être quasiment finie », estime Jacqueline. Un peu après 22h, les forces de l’ordre quittent les lieux. Seul un sticker « révolte féministe » reste sur la plaque du Munsterhof.
Ces manifestants semblent penser que la fin justifie les moyens, notamment les moyens de faire taire les personnes en désaccord avec leurs opinions.
Ils sont sans doute passionnés et croient à ce qu'ils font. Mais l'absence de confrontation à des opinions différentes conduit à créer des bulles idéologiques où l'on ne côtoie que des gens qui pensent comme nous et qui mènent à ce genre d'actions violentes. Se prétendre anti-fasciste n'empêche visiblement pas d'en utiliser les méthodes, mais empêche visiblement certains de se remettre en question et d'oser la contradiction et le débat d'idée. Si échanger avec des personnes ayant des opinions contraires me fait peur c'est que sans doute que mon opinion est vacillante et peu étayée...
La meilleure chose qui soit arrivée de cette manifestation est d'avoir visiblement fait de la pub pour les conférences d'alliance vita.
Bravo pour la qualité de l’article qui laisse parler les deux camps sans les dénigrer. Du côté des « méchants », une quinzaine de personnes qui, comme l’on peut le constater sur les photos, sont plutôt proches de l’âge de la retraite. Le côté des « gentils » est, lui, constitué d’une soixantaine de personnes vêtues de noir et masquées majoritairement.
La conférence organisée traitait de la fin de vie et des soins palliatifs mais par amalgame, d’aucuns avaient conclu que c’était une réunion ayant pour but de remettre en cause les droits des femmes.
Or l’État a légiféré et débattu de nombreuses fois sur ces thèmes, et a pour projet de les inscrire dans la constitution, comme ce fut le cas en Yougoslavie sous Tito.
Donc les systèmes exécutif, législatif et judiciaire protègent les femmes en France.
Les féministes venues bloquer l’entrée du Munsterhof étaient là pour défendre des droits déjà acquis et pour lesquels toute entrave est sanctionnable par la justice.
Avec leurs actions brutales et agressives, celles-ci se sont mises hors la loi et l’intervention de la police est totalement justifiée pour absence de demande de manifestation à la préfecture etentrave à la libre circulation sur la voie publique.
La «révolte féministe » prônée par l’autocollant n’en est pas une, puisqu’une révolte est contre un gouvernement inique, et les féministes sont venues donc enfoncer des portes ouvertes(et non bloquer une porte close) en apportant leur soutien à l’État. C’est ce qu’on appelle le « politiquement correct » mais que Lénine aurait appelé des « idiots utiles ».
Si elles veulent participer à une vraie révolte, qu’elles aillent dans des pays où les droits des femmes sont bafoués (Afghanistan, Iran, Inde, Mali, etc) et beaucoup de ceux qui étaient dans « le mauvais camp » lundi soir seront à vos côtés pour les soutenir !
Toute tentative de discussion était impossible, l’argumentation des contestataires se résumant à des « ta gueule », « casse-toi », « on s’en fout » ou la répétition de vieux slogans, voire même des affiches de l’ère giscardienne (« mon corps, mon choix »).
Et au bout d’un moment, les « anti »fa devaient recourir à la force physique à court d’arguments.
Le « vol de la casquette » signalé a été fait par un personnage masqué pendant que son non moins « courageux » collègue, tentait de verser le contenu de sa gourde (c’est bien, il n’utilise pas de bouteilles en plastique) sur la tête de la personne décoiffée. Heureusement, un des « méchants » venu assister à la conférence, a détourné son geste évitant d’envenimer la situation par cette provocation inutile ( en plus, il pleuvait déjà…). Il est loin le temps où les antifa strasbourgeois allait au contact , à juste titre et avec panache, des néo nazis de l’Elsass Korps.
La participation d’un membre du planning familial à leur côté n’a choqué aucune des féministes ni aucun « anti »fa, pourtant ce mouvement a été créé dans une optique eugéniste et raciste, comme en témoigne l’article suivant sur la fondatrice de ce mouvement : (vous pouvez cliquer ce n’est pas un site de la « fachosphère » ou de la « cathosphère )
https://fr.wikipedia.org/wiki/Margaret_Sanger
Noter surtout les passages sur les afro américains, la visite du conseiller en affaire raciale d’Hitler , sa conférence au Ku Klux Klan (il n’y avait personne devant la porte pour l’empêcher de rentrer à l’époque) mais aussi son rejet de la politique antisémite d’Hitler.
Un fasciste est quelqu’un qui ne permet pas aux autres de ne pas penser comme lui, et au vu des nombreuses actions illégales, violentes et dénigrantes vis à vis d’une poignée de personnes venues se former et apprendre et des commentaires précédents, les fascistes n’étaient pas dans le camp où on les attendait...
Le paradoxe de l'antifascisme et de lutter contre des idéologies fascistes par la violence. Dans le cadre de cette mobilisation il n'y a eu aucune violence de la part des militants, un simple geste de défense face à une attaque d'une personne présente contre une jeune femme militante.
Si vous jugez violent le fait de porter des vêtements et masques noirs je pense que votre sensibilité est décidément légendaire.
Pour le dialogue dont vous parler, les militants présents n'étaient pas tous ici dans une démarche de discussion mais dans une démarche de blocage, certaines personnes souhaitant assister à cette conférence écœurante ont pu discuter avec des militantes féministes des raisons de ce blocage.
Le fascisme se présente sous plusieurs formes, cette conférence au vu de son contenu conservateur tente d'imposer d'évidents relents fascistes qu'il est plus que nécessaire de bloquer. Si vous pensez que se tenir en bloc devant une porte représente une action illégale, et violente alors grand bien vous fasse.
Encore merci pour votre message vide de sens et bercé d'un obscurantisme sans nulle pareille <3
Quand on se retrouve face à des personnes qui veulent abolir des droits tels que l'avortement, l'euthanasie, etc. Il est de notre devoir à chacun d'entre nous de lutter contre ces idées par tous les moyens nécessaire.
Pour ceux qui parlent de violence, le mouvement s'est déroulé dans le calme, il n'y a eu aucun acte de violence. L'altercation qui a eu lieu était pour maitriser un homme d'une cinquantaine d'année qui a voulu frapper une manifestante.
Soyons intolérants envers l'intolérance Fasciste que nous expose Alliance Vita et malheureusement nombres d'autres groupes du même acabit
Pardon Philippe Mayi, mais ceux qui veulent décider à la place des femmes de ce qu'elles peuvent ou ne peuvent pas faire ne seraient-ils pas les premiers à avoir oublié la modération?
Quant au retournement de discours du genre "liberté d'expression", pardon mais les idées réactionnaires ont plus que largement l'espace pour s'exprimer.
Ayant trop souffert de censure et de privation de la liberté d'expression, jusqu'à me faire exclure d'une manifestation sur intervention du CRIF Alsace, je peux que condamner ceux qui usent de ces méthodes. Faire taire les autres, c'est donner le signe qu'on n'a pas d'arguments à leur opposer. C'est violer la liberté d'expression, une conquête sociale durement acquise et toujours menacée, même ici, en France.
C'est préférer un silence de mort à la vie du débat démocratique.
Il eut mieux valu porter la contradiction dans la salle contre cette idéologie d'un autre âge.
Et pour couronner le tout, cette manifestation a fait une bonne publicité à une réunion qui serait restée confidentielle.
"FORMATION BIOETHIQUE par ALLIANCE VITA
Vous connaissez la fameuse Université De la Vie !
Elle revient les lundis 9, 16, 23 et 30 janvier à 20h30 au Munsterhof (9 rue des juifs) : 4 soirées de formation et réflexion à la bioéthique, au transhumanisme, au métavers."
Très "fasciste" justement....
Bien sur qu'il faut militer pour l'IVG, pour le mariage LGBT, etc..
MAIS ils ont le droit de réfléchir sur d'autres positions, même si elles nous paraissent fausses.
C'est très contre productif, et si le FN monte en flèche c'est aussi à cause de ces militantes très violentes.
Je suis persuadé qu'à chaque fois de Sandrine Rousseau parle c'est des voix en + pour le FN.
A t on oublié le mot modération ?
Mais qu'ils ne fassent pas le lien entre ces postures traditionnalistes et l'épidémie de transgressions sexuelles dans l' Eglise, depuis toujours, me semble marquer une limite à leur ouverture d'esprit.
Avant la conférence, ils auraient pu aller en procession à l' Evêché demander l'apposition d'une plaque mémorielle, à la Cathédrale, en mémoire des victimes d'abus sexuel dans l' Eglise
( comme à Luçon
https://www.la-croix.com/A-Lucon-plaque-faire-memoire-enfants-victimes-pretres-2021-03-14-1301145542)
Ici, les victimes se sentent " abandonnées"...
https://www.rue89strasbourg.com/un-an-rapport-abus-sexuels-eglise-temoignage-victime-corinne-246536