
Une personne sans-abri, qui a participé à la manifestation samedi en hommage à un réfugié afghan qui s’est suicidé, est ressortie blessée du commissariat de police de Strasbourg. Il avait été interpellé après avoir vocalisé sa révolte en tête de cortège.
« On a un ami qui est mort ce matin ! », déclare Edson avec son mégaphone, les larmes aux yeux sur la place de la Gare. Une centaine de personnes sont rassemblées ce samedi 25 mai vers 17h, suite à la découverte le matin même, du corps d’Habib. Cet Afghan de 21 ans a mis fin à ses jours aux abords du camp de réfugiés du parc du Glacis où il vivait. Edson vit aussi dans une tente mais il est en situation régulière et a déjà pu travailler. Il était le voisin de tente d’Habib.

Le groupe décide rapidement de déambuler dans les rues de Strasbourg, vers le centre-ville. Les manifestants, dont la majorité sont des réfugiés, cherchent à témoigner de leurs conditions de vie, sans solution d’hébergement ni possibilité de travailler. Plusieurs fourgons de police suivent le groupe de près.

« Ça ne m’étonne pas, ils pètent les plombs. »
Edson, particulièrement touché par cette situation, prend régulièrement la parole, au sein du cortège :
« Il y a des familles entières qui dorment dehors, avec des enfants qui ont 40 de fièvre. Ce sont des associations, souvent des bénévoles, qui trouvent des solutions. L’État ne fait rien. Habib avait fait une demande pour apprendre le français. Il avait beaucoup de bonne volonté, mais personne ne lui a tendu la main. Hier encore il demandait de l’aide, il a appelé le 115 plusieurs fois. Il était en détresse. »
La manifestation prend ensuite la direction de l’Accueil Halte Bayard, dans lequel le jeune afghan se rendait souvent avant une restriction de ses capacités d’accueil. Environ 10 personnes entrent dans le bâtiment et jettent des chaises par terre. Edson reste dehors et commente la scène :
« Ça ne m’étonne pas, ils pètent les plombs. On le voyait tous les jours Habib. On se dit vraiment que tout le monde se fiche de nous, même quand il y a des morts. »

Après le commissariat, les urgences
La police, qui avait pris un peu de distance, arrive très rapidement sur place. Wilson, Larsen, David et Edson sont arrêtés et emmenés à l’hôtel de police. Le lendemain, dimanche 26 mai, Edson en ressort blessé. Il témoigne :
« C’est quand on était au commissariat qu’ils nous ont dit qu’on était là pour “dégradation de biens publics.” J’ai demandé qu’ils appellent mon avocat. Ils ne l’ont pas fait. J’attendais tout seul dans un couloir, et là, un policier s’est approché de moi en me disant : “Tout l’après-midi, t’as dis de la merde !” Là j’avoue, je me suis énervé, je leur ai dit qu’un ami à moi était mort et que j’avais le droit de m’exprimer. Après ça, ils sont venus à trois. L’un d’entre eux m’a plaqué contre le mur et m’a soulevé par la gorge avec sa matraque. Ensuite ils m’ont mis à terre et frappé à plusieurs reprises. Puis ils m’ont mis en cellule en me disant de faire comme si rien ne s’était passé. »
Blessures au torse et à la jambe…
Edson passe la nuit à l’hôtel de police en « tremblant de peur. » Après sa sortie dimanche, il s’est rendu aux urgences de l’hôpital de Hautepierre. Le médecin de garde a constaté des douleurs et a quantifié une incapacité totale de travail de 5 jours. Il souffre d’une entorse du genou, de douleurs à la gorge et doit faire des examens complémentaires pour une suspicion de blessures aux côtes.
« Il est en état de choc »

Rencontré, lundi 27 mai, au campement du parc du Glacis, Edson marche avec des béquilles et parle avec la voie enrouée. Gabriel Cardoen, de l’association « D’ailleurs nous sommes d’ici » ne sait pas comment la situation va évoluer :
« Il est en état de choc. Je ne pense pas qu’il puisse y avoir des poursuites contre lui, il n’était pas présent à l’intérieur du bâtiment lors des dégradations. Les policiers l’ont d’ailleurs relâché sans aucune convocation. En gros, ils l’ont frappé parce qu’il s’est impliqué dans une manifestation en hommage à son voisin de tente… »
« Aucune violence particulière » selon la police
De son côté, la police nationale indique qu’Edson a été appréhendé avec deux autres personnes, placé en garde à vue puis relâché après qu’il ait été établi que l’infraction était « insuffisamment caractérisée » :
« M. Edson a vu un médecin avant son placement en garde à vue comme il est d’usage. Il ne ressort pas des éléments de la procédure que des violences aient dû être appliquées contre lui. En outre, lors de son audition, dimanche à 9h, aucune remarque n’a été faite concernant les conditions de sa détention, en présence de son avocat. »
Le campement du Glacis regroupe 80 à 100 personnes depuis plusieurs mois. D’après Florian, également membre de « D’ailleurs nous sommes d’ici », plusieurs d’entre eux nécessitent un suivi psychiatrique. Pour le moment, la Ville de Strasbourg n’a pas fourni de toilettes ni d’accès à de l’eau potable, malgré les demandes récurrentes des bénévoles et une situation sanitaire qui se dégrade.
En fait, c’est situé où ce campement ? Il est peut-être temps de leur apporter quelque chose de bon et de positif .
« Il y a des familles entières qui dorment dehors, avec des enfants qui ont 40 de fièvre." Il est au courant comment si ce n'est par le pseudo collectif qui lui met les mots dans la bouche !?
Je ne suis pas avocat, mais là ça va trop loin. Ce jeune afghan, le 115 et la ville l'on laissés se suicider, et c'est malheureusement pas le premier ni le dernier. Et ça mérite sanction exemplaire.
Les collectivités font avec ce qu'ils ont et ont beaucoup.
Certaines associations essayent de compléter , mais dans les ressources nécessaires et par manque de pragmatisme peinent à traduire en justice les cas recensés comme sus nommés
C'est pour évitez que chacun héberge des SDF qu'il y a un prélèvement des impôts chez plus de 52 % de la population strasbourgeoise pour servir et valoir ce que de Droit.
Cette arrogance verbale revient souvent , lorsque des citoyens exigent légitimement que l’État ou les collectivités soient à la hauteur de leurs prérogatives et fonctions .
Si un pilote d'avion et son équipage laissaient aussi souvent des passagers sur le tarmac, il y aurait sanction ou tout au moins une ou des procédures .. pourquoi pas dans nos cités et groupement urbains .
Ce que la suite de l'article indique d'ailleurs clairement, rendant cette rédaction qui se veut peut-être « inclusive » d'autant plus incompréhensible, et d'une maladresse qui est ici terrifiante, puisque cette « inclusion » revient à exiler (à exclure) la victime hors de son identité...
Mais c'est vrai que c'est pas très clair du coup, je vais essayer de modifier l'accroche.
Allons ! c'est bien parce qu'il est à la rue et galérien qu'Edmond a organisé (ou à tout le moins dirigé) cette manifestation, et gageons que s'il était PDG d'une multinationale - et non pas SDF, jamais les flics ne l'auraient ni arrêté, ni molesté. Au contraire, ils se seraient répandus en courbettes ! Donc : « Un SDF » et non pas « une personne », en fait tout le monde sait qu'un SDF est une personne (et ceux qui ne veulent pas le voir n'en seront pas plus persuadés par des artifices de langage).
À part ça, vous aviez remarqué à quel point l'écriture excluante (abusivement dite « inclusive ») génère de fautes de grammaire sans même qu'on s'en rende compte, tellement elle est compliquée ?
On n'écrit pas "un SDF" mais "une personne SDF" quand on peut le faire, voilà.