
Les quatre collectivités locales augmentent leur participation financière à l’agrandissement du stade de la Meinau d’environ 6 000 places au total, dont un doublement de la partie pour les sponsors.
Un stade de la Meinau de 32 000 places fin 2023. C’est ce que sont venus annoncer avec le sourire les présidents et le maire des 4 collectivités locales strasbourgeoises.
Conséquence de la bonne saison du Racing ? Les quatre assemblées augmentent toutes leur financement par rapport à ce qui avait été voté mi-2018 (60 millions au total).
Ainsi, la Ville de Strasbourg et le Département du Bas-Rhin prévoient de verser 12,5 millions d’euros (et non 10) chacun, tandis que la Région Grand Est et l’Eurométropole ajouteront 25 millions (et non 20) respectivement, soit 75 millions au total sur les 100 estimés. La métropole, propriétaire, bouclera le tour de table via un emprunt 25 millions d’euros. Elle prendra directement en charge les travaux via une maîtrise d’ouvrage publique (MOP). L’hypothèse un temps évoquée de créer une société dédiée au stade a été écartée pour des raisons de coût et de délais. En dépit de ce financement 100% public, l’idée d’accoler le nom du stade à celui d’une entreprise, « un namer », pour engendrer plus de recettes, n’est pas écartée.
Dans le détail, le stade passerait à 32 000 places (les nombres indiqués sont susceptibles de varier à quelques centaines près) contre 26 000 aujourd’hui. Pour le grand public, cette augmentation ne se traduirait que par 4000 places supplémentaires, de 24 500 aujourd’hui à 28 250 (dont 6000 pour le Kop debout, derrière le but à l’ouest). Tous les sièges seront changés et certaines nouvelles places disponibles à la vente ajoutées sur un étage supplémentaire, en haut de la tribune sud (derrière les bancs des équipes). Les autres se situeraient au bord de la pelouse, où la fosse serait comblée, à la place des tribunes populaires, debout et peu chères.
En outre, la partie réservée aux supporteurs des visiteurs serait modulable de 150 à 1500 places selon l’adversaire et le nombre de supporters qui se déplacent. Objectif, le moins de sièges vides possible à chaque rencontre.

L’agrandissement a avant tout une vocation économique comme l’ont rappelé les élus et notamment le président du club Marc Keller.
Pour l’ancien joueur du club, compte tenu du remplissage régulier du stade à 100% ou presque, y compris pour la partie réservée aux sponsors, ces travaux sont nécessaires pour que le club s’installe durablement dans le Top 10 français, avec les équipes stables de Ligue 1 :
« Notre budget de 42 millions d’euros (hors ventes de joueurs ndlr) n’est désormais plus extensible. Il faut augmenter notre budget de 15 à 20 millions d’euros pour ne pas avoir à sur-performer chaque année.
Marc Keller
Et pour cela, le nombre de loges et places pour VIP et officiels va passer à 3660 contre 1700 aujourd’hui. Ces spectateurs seront tous concentrés dans la tribune sud, derrière les bancs, autour de la tribune présidentielle. C’est dans cette zone de 6000 places où il y aura le plus de travaux, ce qui nécessitera une fermeture partielle pendant le chantier. Les espaces d’accueil seront aussi agrandis, tout comme la « fan zone » à l’extérieur.

La Meinau du future proposera même « 9 niveau de prestations » pour VIP, tous du même côté, ainsi qu’une « séparation des flux », c’est-à-dire que le grand public, les invités, les journalistes, les techniciens ne devraient plus se croiser dans leurs déplacements. Néanmoins, Marc Keller réaffirme au passage sa volonté de garder « un stade populaire, avec tous les publics. »
Un peu de concertation
Une phase de concertation va débuter, avec une première réunion publique le jeudi 23 mai à 19h au centre Marcel Marceau à Neudorf. Trois ateliers
(insertion urbaine, stade et vie sportive, et mobilités) sont prévus au stade en juin, avant une réunion de clôture le 8 juillet, également à Marcel Marceau.
La marge de manœuvre géographique est limitée avec l’École supérieure du professorat et de l’éducation (ESPE) au nord, une ligne de chemin de fer à l’ouest, des espaces verts de quartier au sud. Le terrain d’entrainement deviendrait un parking côté sud-ouest, d’autres espaces pour les joueurs étant amenés à être aménagés dans les alentours.
L’équipe continuera à jouer dans le stade pendant les travaux, qui devraient s’étaler entre la mi-2021 et la fin 2023, soit quelques mois avant les Jeux olympiques à Paris. La durée de vie est estimée à une « trentaine d’année ». La dernière rénovation d’ampleur date de 1984, il y a 35 ans.
"Du pain et des jeux". Surtout des jeux.
Il y aurait des dépenses plus essentielles, quand même.
Bien que je puisse comprendre votre opinion sur le sujet au vue du titre et du ton de l'article (questionnement sur le rapport entre les coûts supportés par les collectivités et celui du nombre de places gagnés à destination du grand public), ayez au moins l'honnêteté intellectuelle de dire que les 25 millions d'euros empruntés par l'Eurométropole seront remboursés sous forme de loyer par le club. (source: les DNA, France bleu Alsace).
Sans vouloir vous offenser, il me semble que le travail de journaliste consiste d'abord à étayer l'intégralité des faits, puis ensuite de mettre vos analyses personnelles, sans quoi il peut s'agir d'une manipulation de l'opinion.
En espérant que cette dernière remarque soit constructive...
En effet le mode de financement est assez différent de l’agrandissement du Rhénus par exemple où la part des collectivités est moindre (environ 1/4 des 40 millions, le reste étant financé par le club qui pilote lui-même les travaux), mais où le club paie ensuite un loyer réduit via un bail emphytéotique et bénéficie aussi de la garantie d’emprunt de l’Eurometropole.
Le montant du futur loyer du RCSA n’étant pas connu (ni arrêté à cette date selon les décideurs ce qui semble plus que plausible), impossible de donner dans un article des informations permettant de savoir en combien de temps un tel emprunt serait remboursé à la collectivité. Il me semble que le Racing paie déjà un loyer (le futur serait bien entendu plus élevé), ou du moins il finance pour sûr certains travaux, tandis que les 4 collectivités versent aussi des subventions annuelles au club. Quoiqu’il en soit, même accolé à des ressources, un emprunt (tout comme à degré moindre une garantie) limite forcément les capacités d’emprunt d’une collectivité, qui ne sont pas extensibles à l’infini. Donc l’impact d’un emprunt serait à analyser plus finement encore. Quant aux « opinions » que vous semblez me prêter sur le sujet, je crois que c’est surtout mal me connaître.
Tant mieux pour les supporters qui bénéficieront des améliorations.
Mais quand on vois nos collectivités ne pas pouvoir dégager plus qu'1M pour vélostras, par exemple, on se demande si les arbitrages sont bien rationnels......