
La Ville de Strasbourg a élaboré une « charte » avec le syndicat des bars et restaurateurs pour étendre les terrasses existantes sur l’espace public afin de permettre leur réouverture en respectant les mesures sanitaires. De nouvelles terrasses pourraient même être créées, temporairement.
Les modalités selon lesquelles les bars et restaurants pourraient rouvrir, à partir du 2 juin, n’ont pas encore été communiquées par le Gouvernement mais la Ville de Strasbourg s’y prépare. Un protocole d’accord a été signé avec l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie du Bas-Rhin (Umih 67) afin que les bars et les restaurants puissent étendre leurs terrasses et ainsi, permettre que les mesures sanitaires de distanciation physiques s’y appliquent.

Des places de parking et des voies de circulation pourraient être ainsi occupées par des terrasses agrandies de cafés et de restaurants. Cette demande était exprimée par une partie des restaurateurs qui ont dû fermer complètement leurs établissements dès le 17 mars (lire la tribune de Fanny Fuchs et Stéphane Wernert), sans pouvoir rouvrir depuis.
Pour le président de l’Umih 67, Pierre Siegel, il s’agit là d’une mesure « de sauvegarde pour une profession en très grande difficulté après trois mois sans exploitation. » Le maire de Strasbourg, Roland Ries, a également parlé d’une mesure « de solidarité avec les restaurateurs pendant cette période particulière. »
Des extensions évaluées au cas par cas
Ces extensions seront validées au cas par cas et seront en vigueur jusqu’en octobre, date à laquelle de nouveaux protocoles d’accueil des clients seront étudiés, en fonction de la vigueur de l’épidémie de Covid-19.
La charte élaborée par les restaurateurs et la Ville de Strasbourg comporte 10 points et vise à assurer la sécurité des personnels, des clients ainsi que la tranquillité des riverains. Le document précise que l’extension des surfaces ne doit pas permettre l’installation de plus de clients qu’en 2019.
Cependant, les établissements qui ne disposaient pas de terrasse en 2019 pourront demander une création, après l’étude de leur dossier qui doit faire état de difficultés économiques et d’une impossibilité de rouvrir dans les conditions actuelles et en respectant les gestes barrières.
Le maire de Strasbourg, Roland Ries, et Robert Herrmann en tant qu’adjoint à la sécurité, ont précisé que ces extensions ne se feraient pas au détriment de la sécurité des piétons, qui pourront toujours se croiser à bonne distance au centre-ville de Strasbourg.
La Ville de Strasbourg renonce par ailleurs à percevoir les loyers d’occupation de l’espace public auprès des restaurateurs et cette mesure est étendue jusqu’en octobre. En outre, le stationnement sur voirie est désormais gratuit entre 12h et 14h, puis pendant les deux premières heures à partir de juillet.
Nos élus s’imaginent peut être que les tenanciers de bars, les cafetiers et restaurateurs Strasbourgeois sont capables du flegme grec qui permet depuis 2011 au consommateur d’un seul café de s’asseoir et passer une demi journée à une terrasse avec des amis (qui consomment aussi un seul café) en jouant aux cartes ou simplement en discutant ?
S’ils sont capables de ce flegme alors je tirerai mon chapeau pour les féliciter de s’être mis au diapason de la population.
S’ils attendent les « touristes » d’avant, ils ne viendront pas, au moins durant un an, quoiqu’ils imaginent. Les étudiants non plus, ... et Strasbourg va devoir sérieusement les aimer pour les revoir en septembre.
Merci pour cette article, mon vote pour le second tour...s’éclaircit.
Je ne crois toujours pas à la Ville heureuse d’Alain Fontanel. Elle n’existe que dans l’imagination de personnes trop éloignées des réalités du plus grand nombre et parmi eux quelques rêveurs en marche qui s’illusionnent encore d’un retour à avant.
Pour les autres il leur reste encore à me convaincre. A défaut le 28 juin j’irai faire une partie de carte avec des copains à une terrasse de bar ou restaurant pour tester le temps qu’on m’accordera pour partager autour d’un café.
Mais alors que la configuration préexistante générait déjà de nombreux conflits d'usage, cela doit-il une fois de plus se faire aux dépens de la circulation?
Parce que des voies de circulation rendues plus étroites en raisons de l'élargissement des terrasse, non seulement ça gêne la circulation, l'accès aux personnes handicapées et aux véhicules de secours et amplifie le risques d'accidents de la circulation, mais en plus cela, en créant des goulots de circulation cela va considérablement réduire les distances physiques entre passants, alors même qu'il faudrait faire l'exact contraire: Réduire les obstacles et fluidifier la circulation.
Aussi, se pose la question du précédent qu'il va ainsi être créé.
Cette privatisation de fait de l'espace public (il faut savoir appeler un chat: un chat) par le commerce privé au détriment de la circulation de tous pourra-t-elle être abrogée aisément? Cela est moins sûr.
Il est quand vraiment vraiment dommage que, sous le prétexte d'un besoin urgent d'un secteur économique, que l'espace publique soit ainsi bradé sans discernement ni aucun débat public préalable ni consentement démocratique.