
Pour Marc Hoffsess, ancien collaborateur au cabinet du maire et gréviste de la faim contre le GCO, l’exclusion programmée des voitures les plus anciennes à Strasbourg sur la base des vignettes Crit’air pousse à de la surconsommation automobile… et toute la pollution qu’elle engendre.
Sans doute, évidemment, faut-il lutter contre le diesel, émetteur de microparticules responsables de dizaines de milliers de morts précoces en Europe. Sans doute faut-il donner des gages à la Commission Européenne pour éviter ses amendes pour dépassement des seuils de mauvaise qualité de l’air. Sans doute faut-il, en cette période pré-électorale, courir à celui qui paraîtra le plus écolo, en allant d’annonce en annonce pour essayer de faire oublier l’écocide du Grand contournement ouest (GCO – voir nos articles) de Strasbourg.
Pour toutes ces raisons, la mise en place des restrictions d’accès à l’Eurométropole aux véhicules les plus anciens et les plus diéselisés semble une bonne mesure, prenons-la donc et tâchons de la mettre en œuvre dans les meilleures conditions, notamment pour les moins favorisés d’entre nous.
« Du court-termisme affolé »
Mais, il faut bien être conscient que tout cela ressemble fort à du court-termisme un peu affolé, qui pourrait faire du remède un mal bien pire que celui qu’il prétend combattre. Car de quoi s’agit-il ? Bien sûr, de la qualité de l’air qu’à Strasbourg nous respirons.
L’avenir nous dira si le choix de faire le GCO, nouvelle autoroute traversant le territoire non plus strasbourgeois mais eurométropolitain, et les projets de continuer d’améliorer la desserte du port en camions, contribueront à son amélioration. La dissonance cognitive de leurs promoteurs semble ici maximale : lutter contre la pollution tout en la favorisant.
Quelle empreinte écologique pour les nouvelles voitures ?
Mais il s’agit surtout de la crise climatique qui, elle, n’est pas que strasbourgeoise, mais planétaire. Cette crise planétaire nous oblige désormais à raisonner en cycles de vie de tout ce que nous consommons, dans une économie que nous avons laissée se mondialiser. D’où vient ce que je consomme, par exemple la nouvelle voiture que les vignettes Crit’Air vont m’inciter à acheter ? Avec quelles matières premières est-ce fabriqué ? Dans quel pays et continents ? Quelles énergies l’achat de ma nouvelle voiture va-t-il coûter, sur la totalité de sa chaîne de production, de livraison, d’usage et de destruction ? Combien d’émissions de gaz à effet de serre cet achat, sur toute la durée de sa chaine de valeur, va-t-il générer ?

Certes, ma nouvelle voiture émettra moins de microparticules lorsque je l’utiliserai à Strasbourg (si son constructeur cesse de tricher), mais quelle aura été son empreinte écologique et énergétique, donc sa prédation sur les ressources naturelles et le climat, pour que je puisse continuer à accéder en voiture à Strasbourg ? La chaine de valeurs des voitures neuves, notamment des 4×4 (ou SUV) qui envahissent le marché français, avec leurs carcasses tankesques, leurs moteurs surpuissants et leur électronique embarquée gavée de terres rares, pèse mille fois plus sur nos biens communs planétaires que celle des voitures plus anciennes, qui, régulièrement et bien entretenues, enchaînent allègrement les contrôles techniques positifs, roulent à l’essence et dont les vitres s’actionnent à la manivelle, mais qui, elles, devront aller à la casse dans peu de temps.
En clair et en résumé, les ZFE strasbourgeoises et les vignettes Crit’Air, pensées pour renouveler notre parc automobile (et ralentir les pertes d’emploi dans nos industries automobiles), aggraveront la crise climatique mondiale. Zone à faible émission (ZFE) et Crit’Air perpétuent l’illusion que les villes et les agglomérations peuvent rester accessibles aux voitures individuelles. La crise climatique exige pourtant de nous un choix exclusif, clair, résolu et urgent en faveur des mobilités collectives, partagées, actives et douces pour notre bien commun.
Parce que oui, les bateaux mouche qui se promènent toute la journée dans les canaux autour de l'île centrale (la ZFE, non ?), ont-ils une vignette Crit'Air ?
Et bien non. En fait, ils n'ont probablement pas de filtres à particules ou autres dispositifs "dépolluant" comme ce qui est imposé sur les véhicules routiers par les normes Euro 3, 4, etc... Sans compter qu'ils ne tournent pas avec du diesel un minimum raffiné, mais avec du fioul de chauffage encore plus polluant !
Il serait judicieux de les remplacer par des galères et de faire ramer les touristes, quitte à ce qu'ils paient moins cher...
Je suis certain qu'un arrêt d'activité de 72h de l'ensemble de cette flotte touristique est mesurable dans la qualité de l'air.
Sur le Rhin, un peu plus loin, on a les péniches, et entre les deux, les bateaux de croisière fluviale, mais ce n'est plus le centre, les habitants peuvent mourir intoxiqués...
Et ils ont lancé un programme d'investissement passer au 100% électrique d'ici quelques années lors du renouvellement de la flotte.
Mais bon, en dépit du matraquage médiatique écologiste actuel, rien que dans ma rue, la plupart des véhicules remplacés ces 2 dernières années, l'ont été par de gros SUV, et j'habite en ville. Désespérant.
La folie des grandeurs, il faut toujours plus gros, puissant et technologique que son voisin.
Car ces derniers ne pollueront pas moins, bien au contraire, pour les raisons que vous avez mentionnées, et d'autres encore : les particules des nouveaux diesel sont plus fines, donc plus insidieuses quant aux effets dans l'atmosphère.
-Et puis que ceux qui sont concernés arrêtent de chercher le pain avec leur bagnole, même électrique...
On veut être efficace ? - qu'on arrête immédiatement la production des véhicules diesel et essence neufs !
-Que des "dérogations" ne soient pas octroyées toujours aux mêmes, ni aux plus riches ni même aux pouvoirs publics dont les véhicules anciens seront épargnés par les mesures en question.
De plus il y a en effet d'autres domaines où la pollution est bien plus importante, mais pour lesquels la limiter nuirait là encore aux intérêts des plus aisés et de l'économie.
Argument politique donc...la bonne conscience et sa nouvelle marotte, "l'écologie"...
Je vous invite à consulter cette vidéo pour juger des effets : https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=Tg2Uxy7_Xas
Il ne s'agit pas de nier l'impact des véhicules électriques sur le climat (et notamment de dédouaner les constructeurs de véhicules de leur responsabilité en poussant sur le marché des tanks électriques bien plus néfastes en termes de GES qu'un petit voire un moyen véhicule thermique), mais bien de regarder la réalité en face pour les impacts sur la qualité de l'air. D'autant plus que je doute que beaucoup de monde achète demain un SUV électrique à 35 000€ à cause de la ZFE... Les alternatives doivent évidemment monter en puissance pour proposer aux gens des réponses concrètes à l’interdiction, mais la ZFE reste une avancée majeure.
L'auteur à un raisonnement global : pour baisser de quelques grammes par kilomètre le rejets des gaz à effet de serre et des particules fines (les émissions dits d'usage et rejeté localement), il faut changer de véhicule. Or, sa construction émet également des gaz à effet de serre et des particules (extraction de matière première, transformations de ces matières, usines tournent etc..). de plusieurs kg, voir de tonnes.
Les politiques limitent leur raisonnement sur "l'usage" du véhicule alors qu'il faut avoir un vision globale (Analyse du Cycle de Vie - ACV, soit la fabrication, l'usage et la destruction de la voiture).
Et on peut rajouter qu'il y aura des émissions de gaz à effet de serre pour la destruction du véhicule qui pourrait d'ailleurs encore rouler.
On a plus intérêt à tirer la durée de vie de nos véhicules polluant que de les changer... avec une vison global.
Mais je relativise le propos de l'auteur. L'impact sur les concentrations de polluants atmosphériques est réel et important. Alors que l'effet rebond d'une acquisition de véhicule électrique pour rouler dans la ZFE n'est pas automatique. S'agissant de gros véhicule électrique, comme c'est avancé par l'auteur, elle est même illusoire je crois au vu de son prix. Je ne dis pas que personne va acheter de véhicule électrique à cause de la ZFE, mais les gens peuvent tout aussi bien se passer de véhicule personnel dans les centres villes ! Cela sera également favorisé par la ZFE, et l'auteur n'en parle pas.
Si l'agglomération muscle les transports en commun dans la zone, installe plus de parkings à l'extérieur du périmètre, alors on est, je crois, devant une bonne mesure, qui regarde en face les enjeux. Pour rappel, la pollution de l'air tue 48 000 personnes en France chaque année.
Or, concernant ces pollutions, peu de choses sont faites. les camions en transit continuent de circuler sur l'avenue des vosges et l'avenue du Rhin, les propriétaires de maisons chauffées au bois ne sont nullement pénalisés quand ils polluent leurs voisins avec leurs microparticules, les industriels n'appliquent même pas la norme ISO 50 0001 sur la maîtrise de l'énergie, les agriculteurs ne sont nullement entravés dans leurs pratiques agricoles de labour et d'épandages de pesticides fortement émétrices de microparticules.
Le problème aussi, c'est qu'avec la ZFE, ce sont les plus pauvres, acheteurs de véhicules d'occasion, qui sont pénalisés, quand ce sont en amont les plus riches, acheteurs de véhicules neufs, qui orientent la composition du parc roulant.
Plutôt que de pénaliser en bout de course les plus pauvres, il suffirait simplement d'agir à la source: interdire la vente de véhicules neufs les plus polluants. De toute façon, une voiture a une durée de vie moyenne de huit ans. Il suffit donc juste d'attendre le renouvellement naturel du parc.
Le problème de la pollution des villes n'est pas nouveau, la situation actuelle n'est que le résultat du laxisme passé (et actuel) de l'État qui ne veut toujours pas légiférer sur une INTERDICTION DE LA VENTE de véhicules neufs dépassant les critères de pollution.
Les ZFE ne sont qu'une emplâtre sur une jambe de bois, un prétexte pour soutenir l'industrie automobile en faisant payer les plus pauvre, en plus d'une action totalement en contradiction avec les enjeux environnementaux.
La sortie du diesel, louable en soi, devra être accompagnée de mesures sociales fortes et justes et aussi de programmes ambitieux pour réduire la dépendance à la voiture. Le GCO est déjà en soi une erreur très lourde, n'en rajoutons pas avec une transition "ratée" des mobilités et des annonces sans lendemain parce qu'intenables.
Et, comme toujours, ce sont les personnes ayant de petits revenus qui devront encore s'endetter !
Même raisonnement pour le lave-vaisselle : j'entends régulièrement que ma consommation en eau (évier) est bien plus importante que si j'utilisais un lave-vaisselle... Mes interlocuteurs font fi de la fabrication et commercialisation de ces machines (ainsi que des déchets qu'ils constituent) !
Dommage que les responsables ne brillent que par leurs courtes visions et ne songent qu'à leur réélection !
La consommation d’énergie mondiale ne cesse de croître et 80% de cette consommation est aujourd’hui permise par les matériaux fossiles. C’est insoutenable en approvisionnement et les implications en émissions de CO2 conduisent depuis des décennies vers un réchauffement dont personne ne peut à présent ignorer qu’il détruit la vie.
Imaginer que la technique saura permettre à l’humanité de continuer à accumuler est une mystification qu’il convient de contester sans relâche. Notre modèle économique individualiste basé sur l’avoir financier et matériel nous a projeté dans le mur.
S’en extraire est extrêmement difficile. Les prises de positions violentes ici et dans la société illustrent la souffrance que constitue le deuil de la consommation effrénée vue les déséquilibres environnementaux.
Depuis les premiers écrits de l’humanité et dans nos pays « développés » la bible, le libéralisme, le marxisme, le capitalisme, ..., nous enseignent la supériorité de l’Homme sur la nature.
Ce n’est pas une mince affaire de revenir sur ce type de fondamentaux de plusieurs millénaires ...
http://www.obs-transport-gratuit.fr/travaux-164/etudes-175/dunkerque-effets-de-la-gratuite-totale-septembre-2019-billet-281.html
Elle pourrait vous inspirer une analyse moins sévère.
- cela suppose qu'à la base les utilisateurs ne paient qu'une faible partie des coûts du réseau, ce qui n'est pas le cas à Strasbourg.
- cela incite les gens à plus utiliser le réseau, en se basant sur le postulat que c'est le coût qui les en empêche.
Et c'est là que ça devient risible : à Strasbourg, il existe une tarification solidaire, qui permet aux plus démunis d'utiliser le réseau. Et je pense que pour ces personnes, il est important de payer au moins une somme symbolique. Pour le reste : les salariés ont leur abonnement payé à moitié par l'employeur, et pour les autres, ca reste de toute façon moins cher qu'une voiture. L'argument économique ne tient pas une seconde.
Si certaines personnes restent accrochées à leur véhicule personnel, c'est avant tout une questions d'habitude. La voiture reste un espace personnel, une "bulle", et cette "irrationalité" (tellement humaine) conduit certains à utiliser leur véhicule pour faire 500 m. (j'en connais).
Au final, à Strasbourg, la gratuité des transports sera utilisée par le piéton qui ne veut pas marcher 500 mètres et sautera dans le premier tram venu. On perdra même au niveau de la santé publique, car comme on le sait, marcher est très bon pour la santé.
Et dans le cadre de la réponse apportée à cet article, je suis d'accord : j'ai eu durant longtemps une voiture de 2001. "polluante" selon certains critères, mais la remplacer eut causé plus de dégâts que son utilisation. Hélas, elle a été recalée au dernier CT et économiquement non réparable. C'est cela qui m'a conduit à la changer.
Que je sache, ces véhicules ont étés vendus à leurs propriétaires avec la promesse sous-jacente qu'ils puissent être utilisés sur toutes les voies ouvertes à la circulation, et, surtout de leur domicile vers la campagne et les autres points de la ville
Si maintenant les règles changent et qu'on leur dit qu'ils ne peuvent plus l'utiliser pour sortir de chez eux, y'a pas de problème, mais il faudra alors les dédommager pour la perte de jouissance de cet outil de locomotion chèrement acquis.
C'est au politique et aux constructeurs d'assumer les coûts d'une telle mesure, pas aux consommateurs qui sont pleinement captifs des arbitrage pris par d'autres.
Il ne s'agit pas d'un calendrier prévisionnel pour Strasbourg...
1er janvier 2021 : les véhicules sans Crit’Air seront limités au GCO
1er janvier 2022 : les véhicules Crit’Air 5 et plus anciens seront toujours accueillis avec plaisir sur le GCO
1er janvier 2023 : les véhicules Crit’Air 4 et plus anciens
gonfleront les statistiques du GCO
1er janvier 2024 : les véhicules Crit’Air 3 et plus anciens
seront dans Strasbourg via l'accès GCO
1er janvier 2025 : les véhicules Crit’Air 2 et plus anciens (tous les diesels) payeront leur tournée (du GCO) pour la plus grande joie des élus strasbourgeois.
#ACAforever, #ACMtruckfin.
On peut mettre des autocollants parfumés cela ne fait pas de nous des modèles de propreté. La maison brûle, les toilettes sont sales et on tourne la tête toujours du même côté.
Pensent-ils que les gaz d'échappement des camions du GCO (dont le tracé passe dans l'Eurométropole ! ) s'arrêteront aux panneaux "Strasbourg" ?
Et en 2030, on demande aux routiers d'arrêter leur moteur et de pousser leurs camions quand ils sont sur une portion du GCO incluse dans le territoire de l'Eurométropole ?
Tout ceci est ri-di-cu-le et et c'est aussi un nouveau problème insurmontable pour les nombreux ménages qui ne changent pas de voiture comme de chemise...
Et oui une voiture avec des vitres à manivelles roule aussi d'un point À vers un point B, comme une télé noir et blanc donne aussi les infos ou un boulier peut remplacer un ordinateur.
Tant qu'à faire, pourquoi ne pas imiter la communauté Amish, qui a décidé d'arrêter les compteurs technologiques en 1830. Avantages : peu de pollution, peu de déchets non recyclables, une vie de labeur en plein air, une planète non surexploitée. Inconvénients : à part la médecine de l'époque, je n'en vois guère.
Mais avons-nous envie de vivre comme eux ?
En ce qui me concerne, la réponse est non. J'ai la faiblesse de préférer la science à la croyance, la pratique à la politique, les pragmatiques aux prophètes, les Modernes aux Anciens, les modérés aux grincheux.
Remplacer ma Peugeot fabriquée à Mulhouse par une bicyclette chinoise, non merci.
.
Et comme çà, nous sommes quittes…
Tu n'arriveras pas à me prouver que regarder la télé en noir et blanc est meilleur que la regarder en couleur, ou qu'un moteur électrique est plus vertueux qu'un moteur thermique sur l'ensemble du cycle production/utilisation/recyclage.
Dès que la religion s'en mêle (croyance basée sur la foi), un dialogue de sourds s'installe.
Ah oui, petite précision complémentaire et intéressante : j'aime ma planète, avec une préférence pour mon pays.
Avec mes excuses