
Le tribunal d’instance a fait parvenir une assignation en expulsion au président de l’association La Roue Tourne, qui occupe depuis juillet « L’hôtel de la rue » à Kœnigshoffen. Malgré cette convocation, Edson Laffaiteur et la Ville de Strasbourg se disent ouverts à la négociation.
« Le rendez-vous est pris ! » Mercredi 28 août, l’association La Roue Tourne publiait sur Facebook une assignation en expulsion devant le tribunal d’instance. Cette convocation fait suite à la plainte de la Ville de Strasbourg pour « occupation illicite » du bâtiment situé au 91 route des Romains.
Depuis le 22 juillet, l’ancien siège de la brasserie Gruber, propriété de la Ville de Strasbourg, est occupé par des militants du droit au logement et héberge environ 150 personnes sans-abris (lire nos articles). Le bâtiment est inutilisé bien qu’un projet de « Maison de services publics » de la municipalité doit s’y concrétiser.
L’espoir d’une conciliation
Edson Laffaiteur devra donc comparaître face à un juge le 5 novembre à 8h45. Malgré tout, le militant se dit confiant :
« Notre espoir, c’est d’arriver à une conciliation avec la Ville de Strasbourg. Ça fait plus d’un mois qu’on est là, il n’y a eu aucun accident. Nous sommes en discussion avec l’adjointe aux Solidarités, Marie-Dominique Dreyssé (EELV). Elle est ouverte à la négociation. »


Négociations en cours
L’audience devant le tribunal peut encore être évitée. L’association La Roue Tourne a déjà proposé une esquisse de convention d’occupation du bâtiment. Pour éviter l’expulsion, elle cherche à trouver un accord qui permettrait le maintien de « l’Hôtel de la rue » jusqu’au lancement effectif du projet de Maison des Services Publics. Des négociations sont encore nécessaires pour parvenir à une telle convention, selon Marie-Dominique Dreyssé. La Ville de Strasbourg a publié un communiqué en ce sens dans la journée du 31 août :
« Dans l’attente d’une décision de justice, le maire, Roland Ries, et son adjointe aux Solidarités, Marie-Dominique Dreyssé, restent ouverts au dialogue pour examiner les conditions d’une évolution positive et responsable de la situation. (…) Cette évolution à Koenigshoffen ne se fera pas sans un dialogue et la mise en place d’un projet structuré avec des compétences reconnues en matière d’hébergement d’urgence et d’accompagnement sanitaire et social. »
Autrement dit : la municipalité doute que l’équipe de militants actuels soit en mesure d’assurer l’hébergement et la sécurité des quelque 140 personnes actuellement à « l’Hôtel de la rue ». Pour qu’elle envisage une occupation temporaire, l’équipe doit intégrer des professionnels de l’hébergement et de l’accompagnement social. « Nous sommes en réflexion pour travailler avec des associations professionnels, qui exercent depuis des années et qui ont des compétences reconnues. Nous souhaitons professionnaliser le projet, pour le pérenniser », assure une juriste bénévole de La Roue Tourne.
Appel à mobilisation
Devant le durcissement prévisible de la situation, Edson Laffaiteur appelle les soutiens de « l’Hôtel de la rue » à se mobiliser devant le tribunal le jour de l’audience :
« Il faut des centaines de personnes pour nous soutenir. On pourrait faire une fête devant le tribunal avec des canapés, un barbecue… »
D’après le président de l’association La Roue tourne, « le calendrier électoral joue en notre faveur (avec les élections municipales en mai 2020, ndlr). » Car à six mois du scrutin municipal, une évacuation de « l’Hôtel de la rue » sans aucune alternative pour les résidents aurait un effet dévastateur.
Y aller
Audience de l’assignation en expulsion concernant l’Hôtel de la rue, mardi 5 novembre à 8h45 dans la salle 103 du tribunal d’instance de Strasbourg, rue du Fossé-des-Treize, Strasbourg – tribunal.
Quel sens aigu des responsabilités, qui rassurent pleinement les Strasbourgeois sur le sérieux des "interlocuteurs" de la ville !
Et puis une petite touche de cynisme : à 6 mois des élections...
La municipalité n'a rien à perdre en justice et à tout à gagner à
sauvegarder les intérêts des habitants.
Pas besoin de vos leçons de morale, M. le professeur, vous qui savez pour les autres ce qui est bien et ce qui est mal.
Merci à la couverture journalistique sur ce sujet et félicitations pour la nouvelle embauche !
Vraiment pas professionnel de coller en image cette assignation. C’est un acte non public.
Vous devriez vous adresser aux politiques plutôt qu’à un huissier mandaté.
Même mediapart ne fait pas ce genre de bourde.
Sinon oui la situation est difficile.
Bien à vous et sans vous féliciter.