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Les attaques contre la Cour européenne des droits de l’Homme inquiètent Fabienne Keller

Le 22 mai, neuf pays européens ont fait savoir leur désir de revoir certaines garanties fondamentales de la Convention européenne des droits de l’Homme. L’eurodéputée macroniste et ancienne maire de Strasbourg, Fabienne Keller, alerte sur la dangerosité de politiser une instance en charge de la justice.

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Les attaques contre la Cour européenne des droits de l’Homme inquiètent Fabienne Keller
Fabienne Keller a rejoint Agir en 2017, une composante du bloc présidentiel, après s’être désengagée du parti Les Républicains.

Dans une lettre publiée le 22 mai à l’initiative de l’Italie et du Danemark, des représentants des gouvernements d’Autriche, de Belgique, de République tchèque, d’Estonie, de Lituanie, de Lettonie et de Pologne appellent à limiter les pouvoirs de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH), en matière de migrations. Fabienne Keller, eurodéputée Renew (formation centriste alliée au centre-libéral en France) et ancienne maire de Strasbourg, alerte sur la dangerosité de ce qu’elle considère comme une « attaque directe » contre un « pilier du projet européen ».

Dans leur lettre, ces neufs pays aux gouvernements conservateurs affirment tenir à l’État de droit et à la démocratie. Ils demandent plus de libertés contre les étrangers criminels ou les ingérences étrangères sur leurs sols. Une prise de position de pays membres de l’Union européenne (UE) qui, selon Fabienne Keller, « donne un mauvais exemple » qui risque de « débrider les exigences » de certains gouvernements populistes en matière de droits fondamentaux :

« La CEDH date d’après la Seconde guerre mondiale et la Shoah. Elle prévoit que celles et ceux qui vivent des persécutions dans leurs pays ont droit à une protection dans d’autres, et que ce n’est pas négociable. »

La Cour européenne des droits de l’Homme, située à Strasbourg, est chargée d’appliquer la Convention du même nom, adoptée par le Conseil de l’Europe. Elle fête ses 75 ans en novembre 2025 et compte 46 États membres (la Russie a été exclue en 2022). Son but est de garantir que certains droits fondamentaux (droit à la vie privée, liberté d’expression, à un procès équitable…) soient respectés dans l’ensemble de ces pays.

Rue89 Strasbourg : Vous dénoncez une attaque par ces neuf pays des « fondements des libertés fondamentales » propres à l’Europe, quels sont-ils ?

Fabienne Keller : En tant que députée européenne, je suis particulièrement attachée à l’indépendance des juges et de la Cour européenne des droits de l’Homme. La Cour est l’un des piliers de l’État de droit en Europe, en veillant au respect de la Convention européenne des droits de l’Homme. Or, les neuf États signataires de cette lettre ouverte cherchent à réinterpréter la Convention en matière de migration irrégulière. Cette démarche représente un risque clair de remise en cause des garanties juridiques existantes, qui sont justement là pour protéger nos libertés fondamentales et les valeurs que nous partageons.

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