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Ken Loach, Pier Paolo Pasolini et joyaux restaurés au festival Cinémas d’Europe sans frontières

À l’occasion de la présidence française de l’Union européenne et malgré les tensions actuelles, une première édition du festival Cinémas d’Europe sans frontières se déroule du 24 mars au 4 avril dans trois cinémas strasbourgeois. Des dizaines de films allemands, italiens, turcs ou encore hongrois sont programmés. 

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Ken Loach, Pier Paolo Pasolini et joyaux restaurés au festival Cinémas d’Europe sans frontières

Animée par une volonté de renforcer l’identité culturelle de l’Europe, le cinéma Odyssée propose un festival, appelé Cinémas d’Europe sans frontières. Le cinéma municipal, qui va prochainement changer de direction, a été rejoint par les cinémas strasbourgeois Vox UGC Ciné-Cité, ainsi que par le Trèfle de Dorlisheim (qui a été le sujet d’une enquête de Rue89 Strasbourg récemment). Jusqu’au 4 avril, au prix de 5€ la séance, des films de tout le continent sont diffusés en version originale sous-titrée, afin de mettre en valeur la singularité de chaque pays et de chaque langue.

Avec des œuvres allemandes, britanniques, italiennes, irlandaises, turques, ukrainiennes ou roumaines, le festival met en valeur des productions récentes et anciennes, parfois passées sous les radars en France en raison du manque de temps d’écrans disponible, souvent phagocyté par les grosses productions. 

Certaines séances auront lieu en présence d’universitaires, de réalisateurs ou de producteurs afin d’échanger avec le public à la fin de la projection.  Photo : ACC / Rue89 Strasbourg / cc

La dimension internationale du festival se prolonge dans le choix des partenaires. La Deutsche Kinemathek de Berlin, mais également des salles de cinéma de Kehl, Offenbourg et Saarbrücken, et des intervenants européens qui prennent part au projet. 

Douze films en compétition

Le festival s’organise autour d’une compétition à laquelle participent douze films de fiction. Parmi eux, 107 Mothers du réalisateur slovaque Peter Kerekes ou Apples du réalisateur grec Christos Nikou. 

Bande annonce de Apples du réalisateur grec Christos Nikou.

Un jury européen, présidé par le réalisateur et producteur polonais Krzysztof Zanussi, remettra trois prix lors de la soirée de clôture lundi 4 avril. Le Prix cinémas d’Europe sans frontières, doté de 10 000€ et financé par l’Université de Strasbourg, le Prix européen des Droits de l’Homme (10 000€) et le Prix spécial du Jury (5 000€).

Bande annonce de 107 mères de Peter Kerekes.

En parallèle, pour répondre à une volonté d’inclusion, des prix honorifiques seront remis par un jury constitué par des publics de deux centres socioculturels du Neuhof et par un jury constitué d’étudiants de l’université de Strasbourg. 

Revoir des classiques de Ken Loach et de Pier Paolo Pasolini

Quatre autres sélections étoffent l’offre du festival. Deux grands réalisateurs européens sont mis à l’honneur, dont Pier Paolo Pasolini, qui fêterait ses cent ans en 2022. Cinq de ses films seront projetés et une soirée spéciale aura lieu samedi 2 avril, autour du documentaire d’Andrea D’Ambrosio, Le Pays des orages et des primevères, qui revient sur la vie du cinéaste. Le réalisateur de ce film sera présent ainsi que Giovanni Grussu, le directeur de l’Institut culturel italien de Strasbourg. 

Ce sera aussi l’occasion de revoir Le Vent de lèveMoi, Daniel BlakeLa Part des anges ou le plus récent Sorry we missed you, du réalisateur britannique Ken Loach. Connu pour ses œuvres dénonçant la précarité de la société et célébrant la solidarité des individus, Ken Loach occupe une large part de la programmation avec seize de ses films. 

Les films en compétition seront projetés à l’Odyssée, au Vox et au Trèfle. L’UGC n’accueillera que certains films de la rétrospective Ken Loach. Photo : ACC / Rue89 Strasbourg / cc

Des versions restaurées de la Deutsche Kinemathek

Une carte blanche a été donnée à la Deutsche Kinemathek de Berlin qui propose aux spectateurs cinq films dans une version restaurée et inédite en France : Der Katzensteg (Gerhard Lamprecht, 1927), La Tragédie de la Mine (Georg Wilhelm Pabst, 1931), Les Sorcières de Salem (Raymond Rouleau, 1957), Les Neuf vies du Chat (Ula Stöckl, 1968), Laputa (Helma Sanders-Brahms, 1986). Quatre films ont été sélectionnés, dans le cadre d’un temps intitulé L’Europe au miroir de ses cinémas, pour leur capacité à illustrer les problématiques actuelles de l’Europe, notamment l’accueil des réfugiés.

Si les tarifs des séances sont assez attractifs (5€ par film), aucun passe ne permet d’accéder aux projections pendant toute la durée du festival, ce qui est fort dommage étant donnée l’ampleur de la programmation. 


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