Y aura t-il un avant et un après Châtenois ? Pour la droite alsacienne, la suspension par la justice du chantier de contournement de cette petite ville, en mai 2023, a été un choc. Mais les magistrats du tribunal administratif n’ont fait que rappeler le droit : l’intérêt public de ces destructions d’écosystèmes était insuffisamment justifié. La Collectivité d’Alsace (CeA) a donc été obligée d’accepter d’importantes mesures de compensation écologiques pour obtenir un accord avec Alsace Nature et reprendre les travaux.
Même après cette mésaventure, « il n’y a pas de projet à l’arrêt, assure la communication des Départements alsaciens à Rue89 Strasbourg. Juste des projets qui sont à des stades distincts d’avancement. » Pas question, donc, de renoncer à la liaison A4-Lorentzen, qui raboterait une colline abritant de nombreuses espèces protégées dans le nord du Bas-Rhin. Idem pour le contournement de Rothau, qui impliquerait de couler du béton dans le lit de la Bruche, une zone humide remarquable.
Frédéric Bierry a tout de même annoncé en juin 2024 que cette déviation est repoussée de cinq ans. Et à Lorentzen, malgré l’autorisation de commencer les travaux délivrée fin 2023, aucun appel d’offres n’a été publié et le site est toujours épargné des pelleteuses en septembre. En outre, Alsace Nature a déjà déposé un recours devant le tribunal administratif de Strasbourg pour empêcher les travaux de débuter. Me François Zind, l’avocat de l’association, prévient : « la liaison A4-Lorentzen a encore moins de chances d’être validée par la justice que le contournement de Châtenois ».
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Engagée contre les atteintes à l’environnement, la rédaction suit de près les enjeux écologiques et travaille sur les alertes qui lui sont transmises. Sans Rue89 Strasbourg, la pollution de l’eau potable par les pesticides et des projets comme un stade de biathlon dans les Vosges, ou une route sur la colline de Lorentzen seraient bien moins connus des Alsaciens.

Thibault Vetter suit les collectifs militants et les associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides, comme de nouvelles zones d’activités sur des terres cultivables. Il enquête sur diverses sources de pollution, les pesticides, les usines, et leurs impacts sur la santé publique. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.
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