
Fin novembre 2020, les hooligans provoquaient une bagarre en pleine manifestation à Strasbourg. Un an plus tard, le groupuscule néonazi continue d’agir, sans se cacher, en toute impunité.
Ils se donnaient rendez-vous dans des champs ou dans la forêt… Les membres de Strasbourg Offender n’ont plus besoin de se cacher. Dimanche 21 novembre, hooligans néonazis strasbourgeois et rémois se sont affrontés en plein centre-ville de Kilstett, paisible commune de 2 500 habitants à 25 kilomètres de Strasbourg.
Le sentiment d’impunité chez les hooligans strasbourgeois semble atteindre son paroxysme récemment. Fin octobre, une quarantaine d’entre eux ont fait le déplacement à Rennes, en marge d’un match du Racing Club de Strasbourg. Sur un réseau social spécialisé dans le hooliganisme, ils publient une photo de leur groupuscule, sur laquelle plusieurs membres font le salut nazi.

Dimanche 14 novembre, des membres de Strasbourg Offender ont fait le déplacement à Metz, en raison d’un match de coupe de France. L’AS Nancy jouait contre un club amateur de Metz. Les Offender entretiennent une forme d' »amitié » avec leurs homologues de Nancy, les Brizak, rivaux de ceux du FC Metz. Dans la ville de Moselle, les hooligans strasbourgeois ont collé des stickers d’Anne Franck vêtue d’un maillot du club de foot messin. Selon nos informations, un supporter de Metz a été agressé à cette occasion.
Dès juillet 2019, lors d’un match contre le club de Maccabi Haïfa, Strasbourg Offender avait aussi fièrement publié des photos d’écharpes du club israélien brûlées, de bras tendus et de drapeaux où figurent des croix gammées.
L’enquête de 2020 au point mort
Le 29 novembre 2020, une dizaine de hooligans avaient provoqué une bagarre avec des militants antifascistes lors d’une manifestation contre la loi « sécurité globale ». L’affrontement dure quelques minutes, sur le quai des Pêcheurs. Les membres de Strasbourg Offender prennent la fuite. Malgré la foule hostile, ils parviennent à s’extirper du cortège. C’est l’une des forces du groupuscule néonazi : ils s’en sortent toujours, sans trop de dommage physique, et surtout sans poursuite.
Un an plus tard, le parquet de Strasbourg reste toujours aussi silencieux sur cette affaire. La garde à vue de trois membres de Strasbourg Offender le 4 décembre 2020 n’a pas été suivie de poursuites. Interrogée six mois après ces interpellations, une source proche du dossier ne semblait pas surpris de cette impunité : « Si personne n’a balancé en garde à vue, l’enquête peut simplement continuer pour trouver les autres participants… » Une autre source policière estimait que le dossier lié à la bagarre du 29 novembre 2020 était mince : l’unique plaignant a finalement retiré sa plainte, par peur de représailles…
Quelle suites de la garde à vue du 4 décembre 20, il y a près d'un an ?
"Dans la journée du vendredi 4 décembre, trois membres du groupuscule Strasbourg Offender ont été placés en garde à vue pour “violence en réunion”. Comme l’indique le journal L’Equipe, les trois hooligans en sont sortis libres “en attente d’éventuelles suites judiciaires données à cette affaire.”
Sachant qu'il existe une certaine porosité entre la police et l'idéologie d'extrême droite, cela n'est qu'à moitié surprenant...
Sachant cela, Il est bien nécessaire que la presse fasse un travail d'investigation, là où la police paraît bien passive.
Merci donc à R89 pour ces précieuses contributions.
Ces actions servent toujours de contre feu quand l'exécutif est en difficulté
Je préfererais quand vous étiez lanceur d'alerte, c'était plus interessant. Là on dirais un article d'antifas....
2) Je préferais quand Rue89 écrivais des articles de lanceurs d'alerte ça avait au moins une utilité. Ici je ne pense pas que ce soit le rôle de Rue89 de se lancer dans ce genre de sujet. Didier a bien résumé, laissons faire la police et les services de renseignements, c'est encore faire de la pub a ces abrutis que d'en parler.
Selon Le Monde dans son « Petit guide pour comprendre le langage des trolls d’extrême droite », « issu des débats anglophones, l’acronyme SJW s’est largement répandu dans les sphères françaises, où il est globalement synonyme de « gauchiste ». Pour Usbek & Rica, « le Social Justice Warrior est inoffensif car il existe surtout dans notre psyché. Il n’est qu’une construction, un agrégat foutraque d’imaginaires, de représentations, d’opinions et de clichés. Ainsi, les trolls qui essaient à tout prix d’incarner le SJW sous les traits d’une jeune Blanche névrosée issue de la classe privilégiée et aux orientations pansexuelles révèlent en filigrane un vrai danger. Celui d’une fachosphère qui instrumentalise le pantin du SJW pour défendre le white privilege ou, tout simplement, dénigrer les revendications féministes et antiracistes ».