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La maire de Strasbourg annule l’arrêté anti-mendicité

La nouvelle maire de Strasbourg a abrogé l’arrêté anti-mendicité pris par son prédecesseur Roland Ries. Jeanne Barseghian tient ainsi une promesse de campagne et « affirme le droit à la ville pour toutes et tous ».

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La simple "présence prolongée" est visée par l'arrêté anti-mendicité (Photo archives Rue89 Strasbourg)

« C’est la pauvreté qu’il faut combattre et non les pauvres. » Dans la matinée du 30 juillet, la maire de Strasbourg a annoncé l’abrogation de l’arrêté anti-mendicité. Son prédecesseur Roland Ries l’avait mis en place en avril 2019. Très controversé, le texte avait suscité une division au sein de la majorité municipale. Une manifestation contre le texte avait eu lieu le 11 mai, à l’appel du mouvement Laboratoire citoyen lancé par Syamak Agha-Babaei, actuel premier adjoint au maire. Attaqué au tribunal administratif, le juge avait maintenu l’arrêté anti-mendicité. C’est donc l’application d’une promesse de campagne de Jeanne Barseghian qui met fin à cet arrêté polémique.

La simple "présence prolongée" est visée par l'arrêté anti-mendicité (Photo archives Rue89 Strasbourg)
La simple « présence prolongée » est visée par l’arrêté anti-mendicité (Photo archives Rue89 Strasbourg)

Un arrêté controversé, un symbole politique

L’article 2 de cet arrêté visait une occupation « accompagnée de sollicitations ou non ». Cette formulation laissait penser que la simple mendicité pourrait être réprimée. La période concernée était aussi restreinte aux périodes touristiques, comme si l’agressivité était plus supportable le reste du temps. Fin avril 2019, l’association de commerçants Les Vitrines de Strasbourg avait simplement salué un « arrêté anti-mendicité ». Elle omettait ainsi l’adjectif « agressive » censé l’accompagner. Pour un maire dit socialiste, cette décision ressemblait plus à une décision de certains édiles de droite, habitués de ce type d’arrêté parfois perçu comme « anti-pauvre ».

Par cette décision symbolique, la mairie de Strasbourg souhaite initier une nouvelle dynamique « dans une ville où un quart de la population vit sous le seuil de pauvreté. » Elle compte ainsi « promouvoir une prise en charge pluridisciplinaire en renforçant les moyens de l’équipe mobile de rue et en associant la prévention, la médiation, l’accompagnement social, médical, psychologique, le traitement des addictions, la recherche d’un logement et l’insertion sociale. »

Dans le prolongement des réflexions de Mickael Labbé, philosophe et soutien de la liste « Strasbourg écologiste et citoyenne », la mairie de Strasbourg a aussi rappelé son « attention particulière au mobilier et aux aménagements urbains afin de les rendre accueillants pour toutes et tous. »


#arrêté anti-mendicité

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