
La première année des écologistes selon Greenpeace : « Des annonces positives, mais pas encore d’actions »
Béatrice Laborde-Milaa est militante à Greenpeace Strasbourg. Au nom de l’association, elle expose le bilan de la première année de mandat de la maire écologiste Jeanne Barseghian à la tête de Strasbourg, en parallèle de la sortie du rapport alarmant des scientifiques du GIEC.
La politique écologiste strasbourgeoise vue par des militants écologistes. Béatrice Laborde-Milaa est diplômée de l’école des Mines de Nancy et spécialisée dans l’efficacité énergétique des bâtiments. Militante depuis deux ans à Greenpeace dans le groupe strasbourgeois, l’ingénieure analyse une année de gouvernance écologiste avec, en tête, le récent rapport des scientifiques du GIEC.
Ce premier volet du sixième rapport est une succession de chiffres parlants et alarmistes au sujet de l’évolution du climat depuis 1850. Il indique que la seule façon de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C d’ici 2100 est de réduire de moitié nos émissions de CO2. La trajectoire actuelle conduirait à un réchauffement mondial de +3°C. Ce travail de trois ans établit clairement le rôle de l’activité humaine dans ce changement climatique et pointe les conséquences qui seraient davantage de tempêtes, raz-de-marée et vagues de chaleur mortelles.

Rue89 Strasbourg : Quelles sont depuis l’élection de Jeanne Barseghian à la mairie, les points positifs à relever ?
Béatrice Laborde-Milaa : Au niveau des transports déjà, avec la ZFE (zone à faibles émissions), il y a du positif même si on regrette le calendrier qui n’est pas assez rapide. Greenpeace a contribué à la concertation en ligne et on a une tribune en préparation avec d’autres associations de Strasbourg. La liste de Jeanne Barseghian s’était engagée pour le retrait des véhicules Crit’air 2 en 2025 mais, finalement ce sera en 2028 suite à la concertation avec les communes de l’Eurométropole de Strasbourg. C’est peu sécurisant pour une telle mesure de s’engager au-delà mandat, d’autres maires pourraient la remettre en cause. Les Crit’air 2 représentent 50% de la flotte au niveau national.
La gratuité des transports en commun pour les moins de 18 ans est aussi une avancée pour Strasbourg, même si Greenpeace encourage plutôt des tarifications solidaires (comme c’est le cas à Strasbourg, la grille devant être « révisée » au cours du mandat ndlr) pour tenir compte des inégalités de revenus .
Pour les trains TER, il y a le projet du réseau express métropolitain (REM). Cette mesure devrait permettre d’améliorer la qualité de l’air, en déchargeant l’autoroute. Il y aura treize gares faites ou refaites à cette occasion, c’est positif. Ça encourage le recours systématique aux trains et aux transports en commun. Maintenant il faut aussi revaloriser les petites gares pour permettre l’accès au plus grand nombre.
Le plan vélo et ses plus de 120 kilomètres de pistes cyclables rentre aussi dans la catégorie des bons points. On attend maintenant de voir s’il se concrétise.
Est-ce qu’il y a des projets qui vous inquiètent ?
Il y a toujours dans les cartons la Voie de liaison intercommunale ouest (VLIO), une route qui devrait longer le Grand Contournement Ouest (GCO). On espère qu’elle y restera. Il y a des manquements en plus sur ces sujets : aucune certitude sur le fait que les véhicules empruntent ces voies. D’autant qu’on a déjà sacrifié des terres agricoles riches, de la biodiversité, des forêts avec le GCO, avec un jugement défavorable du tribunal administratif alors qu’il est achevé à 90%. Il faut vraiment sortir de cette dynamique des véhicules carbonés. Le rapport du GIEC est on ne peut plus clair, c’est maintenant.
Des articles récemment sortis font ce bilan de la première année de mandat de Jeanne Barseghian et des actions de la mairie écologiste. Elle est décrite notamment dans Le Figaro comme « militante », c’est votre sentiment?
Nous avons le sentiment qu’elle s’est laissée enfermer dans une concurrence entre écologie et économie. Il y a notamment le dossier MackNext, la filiale audiovisuelle d’Europa Park à Plobsheim. C’est passé à la mairie alors que c’est complètement anti-écolo. C’est de la bétonisation de sols riches, c’est prendre la direction opposée de celle qu’il faut suivre.
En plus, on a toutes les cartes en mains pour une économie verte. L’économie sociale et solidaire crée des emplois. D’autant que le tissu associatif strasbourgeois est dense et pointu dans ce domaine.
La ministre de l’Écologie Barbara Pompili dit « d’y aller tranquille »… C’est aussi le rythme à Strasbourg ?
C’est souvent le problème si on fait le bilan de cette année de mandature. Il y a des annonces positives, mais pas encore d’actions. Il y a une multiplication d’annonces, comme un groupe local du GIEC, un futur Atlas de la Biodiversité communale, de groupes de travail divers… C’est peut-être aussi une perte d’énergie plutôt que de faire des choses concrètes, de l’éparpillement. On attend aussi le démarrage concret de l’Agence pour le climat.
Ce dernier rapport du GIEC annonce pourtant un fort besoin d’action. Il faut du concret et avoir une ligne claire. D’autant qu’on voit bien que Strasbourg est une des régions en France qui sera la plus touchée avec des pics de chaleur à 50°C prévus par Météo France. Cette situation a été rappelée par la Convention citoyenne pour le Climat et plus localement avec la déclaration de l’état d’urgence climatique à Strasbourg, le premier jour du mandat. L’urgence, nous sommes en plein dedans, avec 1,1°C d’augmentation des températures depuis la période pré-industrielle.
Autre question: aux dernières municipales, avons nous élu une équipe municipale ou des représentants de l'association Greenpeace? Je m'interroge.
@rue89 Strasbourg: Vous valez mieux qu'un vulgaire porte-voix d'une telle association dont le seul fond de commerce est de jouer sur les peurs irrationnelles du nucléaire qui est fait pourtant partie des solutions, comme les antivax jouent sur la peur des vaccins alors qu'ils sont la porte de de sortie de la crise sanitaire qui dure.
Quand la pollution en microparticules des énergies fossiles carbonées génèrent 7 millions de morts chaque année dans le monde, en plus des morts des sites d'extraction (silicose des mineurs de charbon, morts des coups de grisou, platterformes pétrolières qui partent en sucette, etc). Sans compter les pollutions générées, et, le pire: le réchauffement global lié aux émissions de CO2. Bilan à venir: Les trois quarts de l'humanité qui va disparaître d'ici la fin du siècle.
Alors oui, vos peurs sont irrationnelles, en regard de la catastrophe permanente des énergies fossiles et de celle à venir.
Pendant que vous continuez à repomper bêtement les gimmiks de Greenpeace, les vraies menaces sont ailleurs.
C'est comme si pour parler des salaires des enseignants vous preniez comme argument les quotas de pêche.
Notre collectif a été reçu le 16 juin dans les bureaux de l’EMS par Danièle Dambach vice présidence de l’EMS accompagnée par M. Simon, chef du service Aménagements du Territoire et Projets Urbains. Madame Leclerk maire de Plobsheim s’est jointe à nous en distanciel du bureau de sa mairie à Plobsheim. Cet échange faisait suite à notre tribune d’opposition au Projet Macknext relaté par la rédaction ci-dessus.
Mmes Dambach et Leclerk, nous ont très rapidement fait part de leur décision de mener à bien ce projet. Mme Dambach a manifestement été convaincue, séduite, et très enthousiasmée (hypnotisée ?) par les promesses de M. Mack mettant en avant dans ses arguments une grande confiance accordée aux engagements de ce dernier à satisfaire le cahier des charges de son projet.
S’il est un argument totalement improbable que nous n’attendions pas de leur la part c’est précisément celui ci. Monsieur Mack est de toute évidence autant à l’aise dans le divertissement immersif que dans le divertissement des élues pour parvenir à ses fins. Il a su convaincre d’installer son siège français et Macknext à Plobsheim ; à distance d’une zone urbaine, quelconque pour lui, déjà existante et anthropisée et pourtant fortement recommandée par la Mission Régionale d’Autorité Environnementale dans l’analyse préalable du dossier. Solution qui eut permis de ne pas artificialiser de nouvelles terres naturelles et agricoles.
En cela monsieur Mack a gagné son affaire. Plobsheim et l’EMS ont dit oui !
S’installer à Plobsheim pour M. Mack c’était impérativement jouir du voisinage immédiat du Golf du Kempferhof ? Golf où se vit intensément le partage des codes de l’opulence, de la ‘’réussite’’ et du ‘’progrès’’. M. Mack perfusera sa culture d’entreprise à ceux qui lui ouvriront ensuite, non loin de là, un peu plus au sud de Plobsheim, la porte de l’artificialisation de 250 hectares de terres. Un projet hôtelier démesuré, destiné à accueillir un public encore plus massif promis à l’enchantement d’Europark, est prévu en zones humides et naturelles. Il est même question là bas d’un téléphérique transfrontalier et traversant le Rhin pour rejoindre l’univers merveilleux et artificiel d’Euromaus et d’Euromausi.
Etonnante fut aussi pour nous la vénération qu’a semblé porter Mme Dambach aux mesures compensatoires annoncées exemplaires pour ce projet.
Un mécanisme compensatoire n’est qu’un blanc-seing accordé à la destruction d’un environnement. Faut-il le redire ? Est-il possible de reproduite ailleurs, à l’équivalent, ce que l’on prend ici ? Combien d’entreprises se parent d’un vernis écologique par la promesse d’un investissement dans la protection de la nature, parallèlement aux promesses d’emplois (environ 15), de produits et de services ? Compenser au lieu d’éviter permet de s’acheter une bonne conscience. Mythes et rouages de la compensation écologique sont insidieusement à l’œuvre. Encore. Toujours.
Mme Leclerk, dans le même temps, a validé avec le conseil municipal de Plobsheim le projet Macknext, dès le 15 juin. Validation consécutive à un avis favorable de la commissaire enquêtrice qui a rendu ses conclusions à l’issue de l’enquête publique du mois d’avril. Une décision bien précipitée, avant même la mise en ligne publique de cet avis.
Les avis portés dans l’enquête sont pourtant massivement opposés à ce projet. Mais de la mascarade que sont les enquêtes publiques nous ne sommes dorénavant plus surpris. Elles ne sont que tartufferies. Souvenons nous du GCO …
Dans un zone naturelle et agricole, dont nous rappelons encore qu’elle est identifiée ‘’comme espace sensible et site naturel à préserver et à protéger’’ ces dames ont donc opté pour la distraction immersive plutôt que l’urgence climatique. C’est une faute. Symboliquement ce choix a une résonance politique forcément négative.
Une nouvelle marchandisation de nos terres est donc actée. Il est regrettable de constater que la gouvernance verte de l’EMS ne parvient pas à s’inscrire dans une perspective supralocale notamment parce que la vie implique la conscience des interdépendances qui est aussi une conscience d’un destin partagé de l’humanité.
Mais quel est donc le type d’avenir désirable auquel aspirent ces dames ? Pour leurs proches, pour le genre humain ? Après les nouvelles annonces du GIEC ?
Pour le Collectif ‘’Le Chaudron des alternatives’’
Pascal Lacombe
Je pensais sincèrement que des études d'ingénieure permettrait de savoir rechercher les compétences des diverses collectivités... Cela reste à minima a améliorer.
Ensuite, il y a lieu de rappeller que les diverses communes de la métropole strasbourgeoise ne sont pas toutes du même bord politique. Que par ailleurs les jeux des élus locaux gagnants d'hier, et perdants de 2020, font peu pour calmer les esprits, d'où je traduis qu'il sont mauvais perdants, peu responsables et faiblement constructifs. Les limites du rôle de Maire ont déjà été exposées.
Pour couronner le tout, les mesures nationales; par exemple de contrôles techniques des deux roues et quads viennent d'être retirées par l'Olympe, à cause d'une échéance en 2022 et par manque de courage politique.
Alors, bon courage à celles et ceux qui essayent de mener la barque !
Au moins avec la municipalité actuelle on n'aura pas eu le retour à une autoroute 2x2 voies sur l'avenue des Vosges.
La seule expérience de « repriorisation » de la voiture sur le tramway en 2001 sur ordre de Grosman a tenu même pas 6 mois !
Greenpeace aurait pu évoquer aussi l'hostilité de la Ville de Strasbourg à l'installation de Huawei sur une friche industrielle de l'EMS, ce qui a conduit l'entreprise à s'installer sur des terres agricoles, 20 km plus au nord. Zéro pointé pour réduire l'artificialisation des sols, à l'échelle du bassin d'emplois de Strasbourg.
Et la loi Climat ne prévoit pas la sortie des Crit'air 2, dont les diesels émettent 20% de CO2 en moins que les voitures essence, à puissance égale.
On voit bien que les autorités peuvent "imposer", au nom d'une pseudo-urgence, des mesures contraignantes (et à certains égards absurdes).
Elles peuvent donc passer à l'action.
Il "suffit" de s'accorder sur les priorités.
Et si on prend pour modèle le sanitaire et le social, il n'est pas impensable ni surtout impossible de préparer les services de santé à être mieux armés pour affronter, non seulement les nouvelles "vagues", mais aussi les autres menaces comme la pauvreté, les cancers, les accidents, les maladies iatrogènes. *
Le fantasme actuel du tout technique-numérique nous rend étranger à ce qui faisait notre essence même, les relations humaines et nous fait admettre que la sensibilité, la subjectivité, le doute, l'amour ou la haine sont devenues des fautes de goût , sinon les preuves de notre capacité à "trahir" la marche du progrès.
Peu importe que les maladies iatrogènes soient l'une des causes principales d'admission dans les hôpitaux et la 4 ou 5 ème cause de mortalité dans nos sociétés "développées".
On a presque l'impression que le scandale du Médiator * est une sorte d'artefact dans la marche inéluctable du profit qui offre un bénéfice indirect supplémentaire aux laboratoires.
Or, dans la pratique quotidienne, nous répondons toujours plus à l'explosion, comme nous pouvons, des maladies chroniques.
Cela implique une participation sur le long terme des patients à leurs suivis et à leurs traitements.Mais bon nombre de soins très techniques entraînent une segmentation et une hyperspécialisation médicale.
Et une forme de rationalisation exclusivement financière induit des prises en charge rapides, en ambulatoire, avec le risque d'une déshumanisation et des coûts secondaires énormes par défaut de suivi.
Nous allons sortir de la pandémie actuelle par le haut, probablement, mais cela nous permettra-t-il de nous ré-atteler aux tâches humaines "essentielles" comme la lutte contre la pauvreté et la faim, les crises migratoires et la répartition des richesses et des peines?
Avec Anny Zorn, nous avons réfléchi à un programme politico-sanitaire qui va , modestement , dans ce sens , et que je me propose de vous faire partager sur une autre page
Ils font croire qu'ils baissent leur salaire alors qu'ils font un cumul des mandats.
Mais attention hein ils créent une agence pour le climat pour réfléchir aux mesures que toute personne qui s'investit dans l'écologie connaît ! Ça vous rappelle rien? Ah si: la politique au niveau national.
Même pas envie de continuer la liste.
J'ai honte d'avoir voté pour vous pendant 15 ans d'affilée.
5M : vegetalisation + 800 000 espaces verts +2 Malenagements route des romains et singrist + 600 000 pour la Bruche + 400 000 pour les parcs nord + 900 000 pour la rénovation thermique
Total pour la lutte contre le réchauffement climatique : 9,7 millions soit 1,80% du budget
C’est clair qu’une très grande partie du budget n’a rien à voir avec des actions pour plus d’écologie…
La nuance est sans doute là, les dépenses citées sont majoritairement pour l’ENTRETIEN que ce qui est vert.
En toute logique, il devrait y avoir une ligne budgétaire « actions pour PLUS d’écologie, cf engagements divers ». On a des obligations par rapport à la COP 21 et autres engagements.
Il y a une action à mener à mon sens poir ne pas laisser ce budget en l’état.
Et pour la partie « restauration scolaire » dont je me suis occupée lors du précédent mandat, EE-LV, Strasbourg - Ecologie en partenariat avec plusieurs associations strasbourgeoises…cf notre « charte pour une alimentation collective saine », avons des choses à demander tout à fait écolo et qui ne sont pas dans ce budget.
Et c’est vrai pour la mise en place concrète d’un véritable plan de transition écologique incluant un passage vers une économie sociale et solidaire et la concrétisation d’une écologie urbaine.
En fait, oui, il DOIT y avoir une ligne budgétaire spéciale particulière de la transition écologique, c’est un thème en soi. C’est devenu quasiment un des 3-4 thèmes les plus importants, Sans oublier de prévoir des dépenses infrastructures dites « humaines », dans une volonté de lutter contre la pauvreté en faisant l’effort d’associer la société civile. Une grande ville démocratique doit avoir à cœur d’investir massivement pour et avec sa population.
Françoise Werckmann conseillère municipale déléguée lors de la précédente mandature ( 2014-2020),présidente « Strasbourg-Ecologie » et présidente « Fondation Recherche Médicale » comité Grand-Est-Strasbourg
Il y démontrait que le changement de couleur d’un exécutif municipal de gauche à droite ou vice versa impliquait concrètement une réaffectation de 3 à 5% de la masse budgétaire totale de la commune, essentiellement sur des opérations qu’aujourd’hui nous qualifierions d’orientés pour la communication.
La militance ne sert à rien dans la relation avec une administration comme celle de la ville/€métropole qui est le premier, les principal voire l’exclusif problème de cet exécutif. Nos élus le savent bien.
À présent ils commencent à mesurer les résultats de leurs essais de composition avec la seule tête de l’administration et avec des collaborateurs de cabinets déjà en place avant sans rien changer structurellement, ni même avoir envisagé comment Trautmann avait réussi à imposer la réalisation du tramway puis Keller-Grossmann leurs programmes d’investissement pharaonique à ces administrations. Et ce n’est pas brillant malgré la plume de votre journaliste.
Ries lui a surfé sur une vague qui est devenue un tout petit clapotis incapable de donner le moindre sens à un projet public.
Le programme de Barseghian c’est une liste de course implacable sur une institution publique. Strasbourg 2020-2026 ne sera pas Grenoble 2014-2020, le réchauffement climatique et les tensions sociales sont incomparables.
Courage à toutes et tous et bon dimanche !!