
Toujours selon la Ville de Strasbourg, « des solutions adaptées au statut de chaque personne » ont été mises en place : « La préfecture du Bas-Rhin et la direction territoriale de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII) ont procédé à une évaluation de leur situation afin de les orienter vers des solutions d’hébergement dans l’attente de l’instruction de leurs démarches administratives. »
Autrement dit, des places ont finalement été trouvées pour ces personnes, au moins jusqu’à ce que leur demande d’asile soit refusée étudiée.
Pour éviter une quatrième installation rue des Canonniers, la Ville de Strasbourg a choisi d’installer des blocs de béton rue des Canonniers, transformant le trottoir en un terrain hostile pour les piétons et les poussettes, mais présentant de beaux défis aux amateurs de skate et de rollers (voir ci-dessous). La décision a été prise par le cabinet du maire Roland Ries.

D’imposants blocs de béton ont été posés sur le trottoir, pour prévenir toute réinstallation (Photo Gérard Baumgart / doc remis)
La pose de cette nouvelle mode de mobilier urbain a fait réagir les associations d’aide aux personnes sans-abri et migrants, dont Gérard Baumgart, du Collectif Canonniers :
« La pose de plots est un virage dangereux pris par Strasbourg dans sa politique envers les migrants, s’agit-il de rassurer le voisinage ? Cette pensée manque de vision, les migrants trouveront ici ou là d’autres endroits proches où s’installer, on ne peut solutionner la question de l’hébergement des demandeurs d’asile par la pose de grillages et de blocs de béton. Où est l’humanité de la Ville de Strasbourg, capitale des droits de l’Homme et bientôt capitale de Noël ? Où sont censées s’installer ces familles si on leur interdit tout endroit ? »
Un nouveau camp en préparation…
Conseiller municipal et vice-président de l’Eurométropole de Strasbourg en charge de l’habitat, Syamak Agha Babaei a plus violemment réagi encore :
« Je n’ai pas de mot assez fort pour dire mon indignation face à la décision d’installer ces blocs de béton. Elle est en rupture avec le travail effectué pour faire de Strasbourg une ville accueillante. Cet urbanisme hostile et sécuritaire n’a pas sa place dans une ville qui souhaite incarner l’Europe de la démocratie et des droits de l’Homme. Alors que Strasbourg célèbre son forum mondial de la démocratie, cette décision est inacceptable. J’appelle à revenir sur cette décision et s’engager collectivement pour une ville accueillante et hospitalière. »
En octobre, les services de la préfecture cette fois, avait fait procéder à l’évacuation d’un camp similaire, quai de Malte à Strasbourg (derrière l’Hôtel du département). Une trentaine de ménages (17 familles, 12 personnes seules et 2 couples), originaires de pays du Caucase, s’y étaient installés, essentiellement des demandeurs d’asile. Mais mercredi, déjà deux nouvelles tentes ont été réinstallées.
Le dispositif d’accueil des personnes sollicitant l’asile est constamment saturé. Compétence de l’État, la Ville de Strasbourg a néanmoins choisi début 2018 de financer 100 places supplémentaires pour 500 000€. Mais sans grand effet sur la saturation…
C'est comme le gco. Si on ouvre des voies on crée des flux.
Ça doit forcément être une erreur.
Ce n'est pas l'union européenne. Y'a des règles. Retour.
Surpis par vos remarques... humanitaires. Le béton n'est pas pathétique : c'est la volonté de quelques élus qui est déplorablement pathétique. "Unser Land" : ce terme me semble un peu proche de l'esprit "identitaire", du genre "il n'y a que les miens qui comptent !" Hé non, la terre des hommes est la terre de tous. Et vous que feriez-vous si vous étiez avec vos nombreux enfants dans un pays en guerre, dans la misère noire dans un pays où règne la violence et la corruption ? Je vous laisse en conscience votre réponse. Bien entendu l'É
C'est le préfet qui a ordonné l'évacuation et le municipalité qui a fait installer les blocs de béton, merci de les critiquer eux, avec des mots bien Français (de chez nous). Quand au conseiller municipal qui s'indigne, il a raison, mais qu'il aille exprimer son indignation au maire.