
Mardi 18 juin, environ 140 personnes, dont une cinquantaine d’enfants, ont été évacuées de leur camp établi rue des Canonniers au Neuhof.
Le camp dit « des Canonniers » au Neuhof a été démantelé mardi 18 juin dans la matinée. Selon le collectif d’aide aux migrants D’ailleurs nous sommes d’ici, 140 personnes ont été évacuées, dont 50 enfants. Arrivés principalement d’Albanie, de Georgie et de Serbie, ces personnes doivent être conduites dans un gymnase à proximité avant d’être orientées, en fonction de leurs situations, vers différentes structures d’hébergements.

« Expulsion ou retour à la rue »
« Ce n’est pas une solution », affirme Antonio Gomez du collectif D’ailleurs nous sommes d’ici, « ces personnes vont à nouveau se retrouver à la rue après leur passage dans des structures d’hébergement temporaires, ou alors elles vont être expulsées du territoire ».

Cela fait trois fois en un an qu’un camp de migrants fait l’objet d’un démantèlement au Neuhof. La Ville a tenté à plusieurs reprises d’empêcher les migrants de s’installer dans cette partie de la ville. Mais, faute de logement, les demandeurs d’asile sont toujours parvenus à reformer le camp des Canonniers.
C’est d’ailleurs la crainte du collectif « Canonniers », qui avait alerté sur la situation dès le mois de mai. Dans une série de six questions à l’État et au maire, il s’interroge sur ces délais, que ce soit pour loger les gens mais aussi pour apporter un minimum d’aider sur place (douches, eau, déchets). Il craint la mise en place de barrières, comme par deux fois au quartier gare.

La réaction du collectif des Canonniers
Trois questions à l’État
- Pourquoi avoir attendu plus de 10 semaines pour proposer un
hébergement à près de 150 personnes présentes dans le campement ? - Pourquoi avoir laissé se développer tant de souffrances chez les
enfants, les tout petits notamment et les adultes alors qu’il était
possible de régler l’hébergement au fur et à mesure ? - Quelle sera la qualité de l’hébergement proposé ? Pour quelques jours et, à nouveau, dans la rue ou un hébergement durable, de qualité, respectueux ?
Trois questions au Maire de Strasbourg
- Pourquoi avoir attendu des semaines et des semaines pour installer
un point d’eau pour ces nombreuses familles ? Un raccord d’eau se
trouvait à quelques mètres du campement ! - Pourquoi, ces dernières semaines, l’enlèvement des déchets a-t-il été insuffisant ? On aurait dû le faire plus souvent ! Maladies, vermines propagent les maladies et les amas d’ordures entassés nuisent à l’image des migrants présents et à la propreté du quartier !
- Allez-vous prendre à nouveau une mesure très dommageable
pour les migrants en clôturant à nouveau le secteur comme vous
l’avez fait au quai de Malte ? Nous nous élèverons contre une
telle mesure. Les migrants doivent pouvoir « se poser » quelque
part en attendant que l’État leur offre un hébergement qui tarde
tant et tant à venir !
L’État a gravement méconnu ses obligations vis-à-vis des nombreuses personnes en différant sans cesse leur hébergement. Un tel état de fait est inadmissible. Nous en informons le Président de la République et les responsables institutionnels en Alsace. Cela ne peut plus continuer ainsi dans notre région.
