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Un camp d’une soixantaine de sans-abris aux Canonniers, à l’entrée du Neuhof

Un camp de migrants sans-abris s’est de nouveau établi à l’entrée du Neuhof, malgré les tentatives passées pour repousser les tentes à cet endroit de la ville.

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Une trentaine de personnes vivent à l'entrée du Neuhof sous tentes. (photo Gérard Baumgart)

La municipalité a installé des blocs de béton sur le trottoir de la rue des Canonniers au Neuhof, pour éviter que des personnes sans-abris ne s’y installent comme par le passé. Mais en l’absence de logement, les personnes à la rue ont toujours besoin d’un espace où installer leur abri de fortune, à savoir une tente. Ainsi, c’est un autre lieu à l’entrée du quartier qui est occupé en cette fin mai 2019, le triangle d’herbe place Adrienne Bolland, entre le Café 58 – chez Levent et les rails du tram. Une soixantaine de personnes, dont une moitié d’enfants, s’entassent sur ce petit espace. Ce secteur à côté de l’ancien hôpital militaire Lyautey, où il existe quelques places pour les sans-abris, a été occupé de la sorte quatre fois depuis l’automne 2017.

Une trentaine de personnes vivent à l'entrée du Neuhof sous tentes. (photo Gérard Baumgart)
Une trentaine de personnes vivent à l’entrée du Neuhof sous tentes. (photo Gérard Baumgart)
Les familles viennent surtout de l'Europe de l'Est. (photo Gérard Baumgart)
Les familles viennent surtout de l’Europe de l’Est. (photo Gérard Baumgart)
Plusieurs familles ont des enfants, parfois très jeunes. (photo Gérard Baumgart)
Plusieurs familles ont des enfants, parfois très jeunes. (photo Gérard Baumgart)

Comme souvent à Strasbourg, il s’agit pour la plupart de familles, parfois nombreuses, de demandeurs d’asile venus des pays d’Europe de l’Est tels l’Albanie ou la Géorgie. Certains attendent leur rendez-vous en préfecture pour faire enregistrer leur demande d’asile. D’autres « sont dans des situation administratives plus difficiles », explique Gérard Baumgart, bénévole du collectif Canonniers, c’est-à-dire déboutés ou « Dublinés » (enregistrés dans un autre pays européen). L’État doit leur trouver un logement le temps de l’examen administratif de leur demande, de plusieurs semaines ou plusieurs mois.

Dans des courriers, Charles Guthlin, prêtre coopérateur des paroisses catholiques de Brumath et environs, et Gérard Baumgart écrivent au préfet, au maire de Strasbourg et au président de l’Eurométropole pour demander une mise à l’abri de ces individus. Ils avaient déjà alerté dès le 5 mai, quand seule une poignée de personnes s’étaient installées. « Beaucoup de personnes sont arrivées d’un coup et le terrain devient trop petit », ajoute Gérard Baumgart. Avec la pluie, les conditions de vie sont de plus en plus difficiles sous les tentes et sur l’herbe. Les différents élus du secteur (député, adjointe de quartier, conseillers départementaux) ou en responsabilités sur les solidarités sont aussi en copie.

Une situation bien connue

La semaine précédente, deux camps de sans-abris sous tentes avaient été démantelés aux Ducs d’Alsace et Allée des Comtes, à l’ouest de Strasbourg. Environ 70 personnes s’y étaient installées. Comme il est d’usage, les personnes sont ensuite abritées dans un gymnase, puis orientées vers différentes structures d’accueil selon leur situation. Ces événements sont de plus en plus rapprochés dans le temps. Les pays des Balkans sont considérés comme « sûrs » et la majorité des demandes sont rejetées.

L’interpellation des décideurs locaux

Gabriel Cardoen, du collectif « D’ailleurs nous sommes d’ici » sera « l’invité de l’apéro » de Rue89 Strasbourg ce jeudi 23 mai à 18h30 au Graffalgar, rue Déserte.


#Rue des canonniers

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