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Municipales : Robert Herrmann ne se présentera pas

Le président de l’Eurométropole, un temps candidat, ne figurera sur aucune liste lors des élections locales en mars 2020.

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Robert Herrmann

Il avait fixé trois conditions en janvier, elles ne sont pas réunies en juin. Après près de 30 ans de vie politique Robert Herrmann, membre du Parti socialiste, annonce qu’il ne sera sur aucune liste lors des élections municipales à Strasbourg en mars 2020. Le premier adjoint au maire en 2008-2014, puis président de l’Eurométropole depuis 2014 souhaitait mener un rassemblement avec le centre-droit, ne pas être « numéro 2 », ainsi que cumuler la fonction de maire de Strasbourg et de président des 33 communes :

« Aujourd’hui, ces éléments ne sont pas réunis. Ces dernières semaines ont été le fruit d’intenses réflexions personnelles sur la meilleure manière d’aborder cette échéance, dans le contexte politique que nous connaissons. J’ai considéré que la position la plus claire et la plus cohérente était de n’être présent sur aucune liste et, à la fin du mandat, de me retirer de la vie politique. Il est important d’avoir une équipe solide, avec une vision forte pour Strasbourg. Elle devra conjuguer l’urgence climatique avec les besoins économiques et sociaux de la population

Ces conditions de base fixé par l’élu de 64 ans étaient-elle trop restrictives pour réussir l’union ?

« Quand je suis arrivé en politique à 36 ans, c’est un âge où l’on se dit qu’on veut absolument en être et c’est normal de passer par des renoncements. Mais il n’y a que dans les systèmes totalitaires que l’on peut imposer sa vision et je n’ai pas de raison de considérer que les autres ont tort. Une décision est plus simple quand elle est prise librement et non à contre-cœur. »

Robert Herrmann
Artisan d’une coalition gauche-droite à l’Eurométropole, Robert Herrmann ne répliquera pas ce modèle à Strasbourg (photo Pascal Bastien / Divergence)

À son arrivée à la tête de l’Eurométropole en 2014, Robert Herrmann a conduit une coalition inédite avec les maires, pour la plupart de droite et du centre. À cette époque, le Front national montait même à Strasbourg, « En Marche » n’existait pas et l’on décelait quelques proximités de vision entre le nouveau Premier Ministre Manuel Valls, dont il était proche politiquement, et une partie de « Les Républicains » (alors UMP), comme Alain Juppé. Cette alliance permettait à la majorité PS de ne plus dépendre de votes écologistes.

Selon l’élu local, qui précise au passage qu’il n’a pas de problème de Santé, cette configuration difficile à reproduire pour l’élection municipale a permis de « débloquer des dossiers » comme la transition énergétique par exemple via la géothermie, le Plan d’urbanisme, les créations d’entreprises et d’emplois et surtout l’autoroute payante du Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg, qu’il a été un peu seul à porter, et la future transformation de l’A35 :

« Je revendique et assume cette vision de l’aménagement du territoire. D’ailleurs beaucoup de personnes contre le GCO disent désormais que maintenant qu’il est là, autant l’utiliser pour détourner des camions de l’A35 ou de l’Avenue du Rhin. Sur ces sujets, on ne ressort mal à l’aise que si l’on ne dit pas les choses clairement. »

Voie libre pour Philippe Bies ?

Sur la forme, son choix laisse le champ libre au Parti socialiste à Philippe Bies, adjoint au maire et seul candidat déclaré. Le Parti à la rose doit décider de sa tête de liste durant l’été. Mais avec son score assez faible en mai aux européennes (4è avec 7,7%), il risque de devoir réfléchir à une stratégie d’alliances. Le PS gardera-t-il Strasbourg en 2020 ? « C’est mal barré », estime Robert Herrmann au vu de la situation. En convenant qu’il « n’incarnait pas totalement le PS », il se questionne… « Le PS a-t-il seulement encore la direction de la ville ? »

Sur le fond, ni le maire sortant Roland Ries (PS), ni le président de l’intercommunalité ne se représentent. Chaque candidat, même membre de l’actuelle majorité, pourra se distancier du bilan, à la mairie comme à la métropole.

Parmi les dossiers à traiter dans la fin de mandat, il liste le Plan Climat à adopter à la fin de l’année, programmer la sortie du diesel (en 2025 ou 2030), la rénovation urbaine dans les quartiers, la remise en marche de l’usine d’incinération, les travaux pour le stade de la Meinau et de la Sig.


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