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Municipales : Pour les Insoumis et leurs alliés, un programme « à gauche » avant d’avoir un candidat

Il y aura une liste à la « gauche de la gauche » aux élections municipales. La France insoumise et d’autres mouvements espèrent se détacher de la majorité sortante.

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Municipales : Pour les Insoumis et leurs alliés, un programme « à gauche » avant d’avoir un candidat

Que pèse la gauche de la gauche à Strasbourg ? Si l’on se base sur les scores de l’élection présidentielle de 2017, les Insoumis seraient au coude-à-coude avec « En Marche » bien au-delà des 20%. Si l’on regarde ceux des élections municipales de 2014 ou des élections européennes de 2019, son poids est plus marginal, insuffisant pour se maintenir au second tour (respectivement 3,96% et 6,89%).

Avec quelques autres alliés, notamment le mouvement de Benoît Hamon, Generation.s (3,99% aux européennes), des signataires d’appels à l’union à gauche, du jeune « mouvement Ecolo« , la démarche des Insoumis strasbourgeois fait figure d’inconnue à gauche.

Contrairement à ses adversaires, cette future équipe compte présenter « un programme avant d’avoir une tête de liste », dixit Jean-Marie Brom, actuel « chef de file » chez les Insoumis. En l’absence d’élus au conseil municipal (la France insoumise n’existait pas en 2014 et le Front de gauche n’avait pas atteint les 5%) cette méthode cache peut-être aussi l’absence de figure emblématique. Quoiqu’il en soit, la liste propose de débuter par une Assemblée générale constitutive le jeudi 28 novembre à 19h, à la Maison des Associations. Trois premiers ateliers de programme sont prévus autour de la démocratie locale, le social et l’écologie. D’autres ateliers suivront ensuite. Les membres fondateurs de la démarche ont déjà des propositions, mais veulent les affiner et les soumettre aux participants de l’aventure. Il sera aussi question du mode opératoire pour désigner la tête de liste.

Sévères critiques du bilan de la majorité

Lors d’une conférence de presse de présentation, les initiateurs de la future liste tirent un bilan « plutôt négatif que positif » de la majorité locale sortante. Et selon leur analyse, toutes les composantes portent une responsabilité partagée.

Parmi leurs critiques : la politique du logement (« les nouvelles constructions ne correspondent pas aux besoins, notamment des étudiants et des plus pauvres »), le GCO (« dont le deuxième effet sera un étalement urbain »), le creusement des inégalités (« Strasbourg est la 3è ville la plus inégalitaire de France et le Port-du-Rhin est proche du désert médical avec un seul médecin généraliste »), l’arrêté anti-mendicité (« qui reprend avec le Marché de Noël dans le silence complet des nombreux membres de la majorité qui l’avaient combattu »), les conditions d’accueil pour les migrants, le bannissement des veilles voitures à essence et de tous les diesels en 2025 (« un effet d’annonce, mais sans réflexion sur les effets »).

Sur ces thèmes, « Strasbourg en commun » (nom provisoire qui fait écho à « l’avenir en commun », le programme de Jean-Luc Mélenchon), compte se démarquer avec un programme « à gauche ».

L’équipe de départ pour l’équipe des municipales de la France insoumise, Generation.s et des signataires de PEPS et Eco-métropole (photo Diyar Sharif / Rue89 Strasbourg)

Mauvais débuts vis-à-vis des écologistes

Comme toute liste sur la ligne de départ, « Strasbourg en commun » n’aime pas trop qu’on la questionne sur ses options de second tour. Mais forcément les regards se tournent sur l’absence d’union de la gauche, a minima avec les écologistes et les personnes engagées et non-encartées qu’elle a su agréger, notamment du Labo citoyen mais pas seulement.

« On se parlait tous. Mais après les élections européennes, les écologistes nous ont dit qu’ils poursuivaient leur propre démarche. Nous n’allions pas rester les bras croisés », explique Sébastien Mas (LFI) qui avait participé à un embryon d’union avec un forum sur l’alimentation. Les écologistes avaient lancé un premier appel en février et des premiers forums dès mars.

« Nous avons tous essayé d’avoir des discussions et ça n’a pas abouti. Le facteur commun, c’est EELV », appuie de son côté Améris Amblard, co-référente de Generation.s.

« Il y aura des débats entre nous et certaines lignes rouges avec la majorité sortante », tranche Anne-Véronique Auzet, universitaire et signataire de l’appel Éco-métropole et d’un autre appel des Communistes (qui ont finalement rejoint les écologistes comme à Schiltigheim) dans le but de les faire converger. Pour Jean-Marie Brom, « il n’est pas question d’un accord technique pour sauver une majorité dont les accords n’ont pas été respectés et faire du Tout Sauf Fontanel. Il faudra un vrai accord politique ». L’ancien vert tient néanmoins à rappeler que « nous ne sommes pas une liste anti-EELV ».


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