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Le plan canopée contre la chaleur a dépassé les 5 000 arbres plantés

Initié en 2020, le plan canopée doit permettre d’atteindre 30% de strate arborée sur le territoire de Strasbourg. À mi-parcours, la municipalité revendique plus de 5 500 arbres plantés.

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Le plan canopée contre la chaleur a dépassé les 5 000 arbres plantés
338 arbres ont été planté à la Montagne Verte dans le cadre du Plan Canopée.

Le plan canopée a été lancé par la municipalité écologiste de Strasbourg en 2020. Il doit permettre la plantation de 10 000 arbres dans la ville afin de parvenir à une couverture arborée sur 30% du territoire communal en 2030. À mi-parcours, 5 589 arbres ont été plantés, dont 1 333 en 2025.

Jeanne Barseghian, maire (Les Écologistes) de Strasbourg, rappelle que « le comptage ne tient compte que les arbres qui sont déjà bien formés. Dans un refuge de biodiversité, sur 2 000 arbres plantés, seuls 200 ont survécu ». Elle poursuit :

« Depuis 2020, nous avons enlevé du bitume sur plus de 13 hectares dans nos espaces publics et près de 27 hectares de nouveaux parcs ont été créés ou sont en cours de création. Pour donner un ordre de grandeur, le parc de l’Orangerie, qui est le plus grand parc de Strasbourg, fait 26 hectares. »

La réalisation la plus aboutie est celle du parc des Romains, à l’entrée de Koenigshoffen. Inauguré en septembre 2025, ce parc s’étendra sur 5,5 hectares. La municipalité cite également que 64 cours d’écoles et de crèches ont été déminéralisées et végétalisées en cinq ans.

Résister au réchauffement climatique

Les échecs de certaines plantations face aux canicules des étés précédents ont poussé la municipalité à envisager de plus grandes fosses de plantation, afin que les arbres disposent d’un réservoir d’eau plus important pour se développer. La mise en place de ces plants nécessitent une attention particulière à la qualité des sols, un sol trop compact peut rendre l’irrigation plus difficile. Suzanne Brolly, adjointe à la maire (Les Écologistes) en charge de la « ville résiliente », cite le Parc de l’Étoile où la Ville « a dû revoir les sols pour résister au réchauffement climatique sans dépendre de l’arrosage. »

Des îlots de tests ont été mis en place afin de suivre l’évolution d’essences allogènes à la région. L’objectif est d’observer leur comportement face au changement climatique et aux différentiels de températures. Les chênes du Mexique, de Chine, le Gainier du Canada ou encore le micocoulier de Chine font partie des essences présentes au rond-point route de Rouen à la Robertsau, rond-point Gare aux marchandises, les berges de la Doller et la berge de la rue des Aubépines à la Robertsau. Suzanne Brolly précise que « ces essences ont vocation à contrer les îlots de chaleur dans des environnements urbains où le choc des températures est important. Au contraire, nous protégeons les essences locales dans les corridors de biodiversité. »

Georges Feterman, président de l’association Arbres remarquables

Protéger le patrimoine arboré existant

Georges Feterman, président de l’association Arbres (Arbres remarquables : bilan, recherche, études et sauvegarde), a délivré la distinction « arbre remarquable » au platane du quai de la Bruche, à l’érable et le chêne entremêlés du parc de l’Orangerie, au hêtre du parc Albert-Schweitzer et à l’ensemble arboré de Ginkos de la place de la République.

Il rappelle « l’importance de planter des arbres mais aussi de protéger ceux qui sont déjà grands et qui travaillent pour le climat et la biodiversité ». « Il est nécessaire à la fois de planter et de conserver le patrimoine arboré existant, » a-t-il dit tout en précisant « que le monde végétal n’est pas protégé par la loi ».

La municipalité écologiste aimerait que « le végétal ne soit plus une variable d’ajustement de l’urbanisme ». Elle a instauré un « barème de l’arbre », qui sanctionne les dégâts causés aux arbres lors de travaux publics ou de manifestations. Ces pénalités sont estimées en fonction de l’ampleur des dégâts et de la valeur de l’arbre. L’abattement d’un Ginko Biloba par exemple est susceptible d’être sanctionné par une amende de 90 000 euros.


#environnement

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