
La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs (JA) du Grand Est ont appelé les exploitants agricoles de la région à manifester devant le Parlement européen, vendredi 30 avril. Plus de 1 500 tracteurs étaient au rendez-vous, leurs propriétaires dénoncent une réforme de la politique agricole commune (PAC) trop restrictive.
Peu après 11 heures, à Strasbourg, plusieurs centaines de tracteurs entrent dans la ville par la place de Bordeaux. Les agriculteurs à leur volant sont partis tôt des quatre coins de l’Alsace pour rallier la capitale européenne. Le concert de klaxon redonne un peu de vie aux rues vides de véhicules, « une vision inhabituelle » selon un agent de la CTS, qui a été dépêché sur place pour gérer la coupure des lignes de bus et de tramway.
Ces plusieurs centaines d’agriculteurs arrivés sur place en milieu de matinée pour protester ne forment qu’une partie du convoi qui doit rallier le siège du Parlement européen à midi. Ils ont été rejoints une demi-heure plus tard par d’autres convois. Au total, les organisateurs estiment avoir mobilisé plus de 1 500 tracteurs, un chiffre confirmé par les observations de Rue89 Strasbourg.
Des financements écologistes qui passent mal
La première des inquiétudes des adhérents de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs au volant de leurs engins, c’est la mise en place « d’éco-régimes » dans la nouvelle Politique agricole commune de l’Union européenne. Ce dispositif vise à encourager les agriculteurs à se lancer dans des modèles d’exploitation plus soucieux de l’environnement. Les exploitations agricoles qui entreront dans les critères d’attribution de ces éco-régimes recevraient plus d’aides que les autres. Ces critères sont négociés entre les murs du ministère de l’Agriculture.

Même si rien n’est définitif, aucune des possibles conditions pour être éligible aux éco-régimes, avancées par le ministre de l’Agriculture, Julien de Normandie, ne convient aux manifestants. Parmi ces propositions, « il y a la celle d’avoir différentes cultures, d’avoir 10% de terres en jachère ou de prendre en compte les certifications, » souligne Éric Thirion, président de l’Association générale des producteurs de blé (Agpb). Pour lui, il faut revoir à la baisse ces conditions. Les produits issus de l’agriculture biologique « sont déjà valorisés par le marché, et si on veut emmener toute l’agriculture sur une démarche de progrès, c’est la certification environnementale de niveau 2 (moins stricte, ndlr) qu’il faut reconnaitre, » insiste-t-il.
La somme nécessaire à ces primes d’éco-régimes devrait être prélevée sur l’enveloppe globale, destinée à tous les agriculteurs.

L’obligation de rotation des cultures inquiète les exploitants
L’obligation de rotation des cultures tous les ans inquiète également ces agriculteurs. Pour la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, cette règle doit s’adapter aux contraintes des terroirs. Christophe Has, membre du bureau des Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin, illustre :
« Le Grand Est est assez propice à la plantation de maïs. Mais si on nous demande d’alterner avec du blé, dès qu’il va pleuvoir un petit peu tout sera inondé à cause des sols de la région. »

Derrière lui, entre les murs des institutions européennes, la réforme dont il parle se joue encore. Le conseil de l’Union européenne, la Commission européenne et le Parlement européen discutent encore de ces nouvelles règles : c’est le trilogue. Et les trois institutions doivent trouver un compromis pour qu’une décision ait lieu.
Après plus d’une heure de défilé devant le Parlement européen, les klaxons se sont tus pour laisser place aux prises de parole des représentants sur un camion aux couleurs de la FNSEA. Le syndicat espère trouver un moyen d’infléchir les politiques environnementales. Mais pour tous les participants, fiers de leur action : « être devant le Parlement c’est symbolique ». En attendant, la France, qui a le droit d’adapter la PAC – à condition de rester dans le cadre européen – doit rendre sa copie à la Commission européenne avant le 1er janvier 2022.
Il faudrait pourtant qu'ils comprennent les règles de base en agronomie.
Qu'ont-ils appris au lycée agricole? C'est juste pas viable de cultiver du maïs ad vitam eternam sur le même champ sans une véritable rotation de cultures.
La grande réussite de la FNSEA c’est de faire parler d’une seule voix tout les exploitants « exploiteurs » agricoles et quelques agriculteurs qui rêvent d’être dans la cour des exploitant.
Mais soyons clairs les exploitants se moquent éperdument des milieux qu’ils exploitent et des impacts de leurs exploitations. Ils détruisent les terres pour le plus grand bien des chiffres d’affaires.
Donc je suis contre les arguments déployés pas ces intérêts intéressés contre la PAC. Je considère au contraire que la réforme de la PAC est insuffisante pour contraindre ces quelques individus à contribuer à hauteur des dégâts qu’ils infligent à la planète aux objectifs des accords de Paris dont semble se moquer notre ministre de l’agriculture.
Je soutien les agriculteurs et les paysans et les exploitants agricoles qui évoluent honnêtement dans leurs pratiques en cessant le toujours plus en rendement assisté par les industriels de tout poil et particulièrement en Alsace nos constructeurs de matériels agricoles dévastateurs de forêts classées !!
Tout le soutiens aux agriculteurs qui essayent de évoluer vers une agriculture durable plutôt s’incruster dans une manière de produire selon « des traditions » destructrices, industrielles, surdimensionnées sans considération des conséquences nocives pour la nature, les espèces et le bien-être des animaux dans leurs installations!