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Au tribunal administratif, l’Alsace en guerre contre l’État sur le dossier Stocamine

Des associations et collectivités alsaciennes ont demandé l’annulation du confinement définitif des déchets de Stocamine au tribunal administratif jeudi 15 mai. Elles dénoncent des erreurs dans le dossier de l’État. Le rapporteur public a estimé de son côté qu’il n’y a pas d’autre solution.

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Au tribunal administratif, l’Alsace en guerre contre l’État sur le dossier Stocamine
Des dizaines d’opposants à Stocamine, ont entièrement rempli la salle où s’est tenue l’audience. Une bonne partie sont venus des environs de Mulhouse.

C’était peut-être la dernière audience sur Stocamine au tribunal administratif de Strasbourg, après des années de guérilla juridique. Jeudi 15 mai, Alsace Nature et la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) ont étrillé le dossier de l’État pour Stocamine, cette ancienne mine de potasse reconvertie en site de stockage de déchets ultimes.

L’État souhaite confiner, par des barrages en béton, 42 000 tonnes de déchets industriels toxiques placés sous la nappe phréatique à Wittelsheim, entre 1999 et 2002. Une option catégoriquement rejetée depuis vingt ans par de nombreuses associations et collectivités locales craignant la pollution de la plus grande réserve d’eau potable d’Europe occidentale, qui alimente 5,6 millions de personnes (voir nos articles, enquêtes et reportages).

Dans une salle comble, remplie d’élus, de militants et de scientifiques, le rapporteur public Alexandre Therre, magistrat membre du conseil d’État et chargé de proposer une solution au tribunal, a commencé par une longue tirade technique. Il s’est prononcé en faveur de l’enfouissement définitif, estimant qu’il « n’est pas démontré qu’une autre solution est possible ». « Nous ne vous aurions certainement pas présenté les mêmes conclusions quelques années plus tôt, mais telle n’est plus ici la question posée au tribunal », a t-il regretté. Puis il s’est déclaré conscient que les magistrats se trouvaient malheureusement devant « un fait accompli ».

Pour Alsace Nature, l’alternative existe

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Thibault Vetter suit les collectifs militants et les associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides, comme de nouvelles zones d’activités sur des terres cultivables. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.

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