
Jeanne Barseghian et d’autres élus alsaciens de gauche appellent au « déstockage de Stocamine »
Une partie des élus de gauche alsaciens, dont la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian, signent une tribune dans Libération afin d’exiger que les déchets enfouis à Stocamine soient remontés et traités, avant qu’ils ne polluent la nappe phréatique.
Jeanne Barseghian, maire (EE-LV) de Strasbourg a signé une tribune pour demander que les 42 000 tonnes de déchets enfouis à 550 mètres sous terre à Stocamine près de Mulhouse soient remontés pour être traités, avant que l’ancienne mine ne s’effondre et que les déchets ne polluent définitivement la plus grande réserve d’eau potable d’Europe. Le texte, paru jeudi 20 juillet dans Libération, a été cosigné par d’autres élus de gauche dont Sandra Regol, députée (EE-LV) de la première circonscription du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes, député (LFI) de la deuxième circonscription du Bas-Rhin, Jacques Fernique, sénateur (EE-LV) du Bas-Rhin, Antoine Homé, maire (PS) de Wittenheim, Loïc Minery, vice-président (EE-LV) de Mulhouse Alsace agglomération (EE-LV) et Marcello Rotolo, conseiller régional (PS) et maire de Soultz.
L’objectif de cette tribune est de donner une stature nationale au débat sur Stocamine. Car bien que le gouvernement ait pris la main sur ce dossier en œuvrant pour un stockage définitif, bien peu de parlementaires ont conscience des menaces que cette décision fait peser sur les ressources en eau d’une bonne partie des Européens…
Des travaux définitifs dès septembre
La tribune rappelle l’incendie souterrain à Stocamine en 2002, qui a mis fin au stockage de nouveaux déchets, et la dernière décision : un avis favorable de l’enquête publique pour un enfouissement définitif de ces déchets toxiques, malgré une opposition de 98% des voix exprimées. Les travaux devraient débuter en septembre, malgré des recours juridiques et une enquête en cours sur la légalité des déchets stockés.
Dans leur tribune, les élus alsaciens déclarent :
« Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu devrait se prononcer en faveur d’un enfouissement définitif, ainsi qu’il nous l’a confirmé lors d’une récente rencontre. Nous, élues et élus de gauche en Alsace, faisons front commun pour nous opposer à l’enfouissement définitif des déchets dangereux de Stocamine qui menacent l’avenir de nos enfants et de nos écosystèmes. »
Les élus insistent sur les dangers méconnus d’une contamination de la nappe phréatique, notamment en raison de « l’effet cocktail » que produiront les déchets lorsqu’ils entreront en contact les uns avec les autres au fur et à mesure de l’affaissement des galeries. Selon eux, l’enfouissement définitif « méconnaît le principe, à valeur constitutionnelle, de précaution ».
Le temps joue pour l'État ou l'État joue-t-il le temps pour rendre irréversible le confinement, pour une raison de coût ou faute de savoir comment se débarrasser autrement de ces déchets ?
Quoiqu'il en soit, en optant pour le confinement avec la certitude de l'empoisonnement futur de la nappe phréatique, l'État prend une décision criminelle envers les riverains du bassin Rhénan.
Le. tribunal administratif reste le seul espoir, un "Notre-Dames de Stocamine" n'aurait pas de sens.
Il y a un appel à soutien lancé par Alsace Nature pour financer cette action au TA...
Le temps qu'une contre--expertise soit menée et qu'on arrive à un jugement de cour d'appel, on risque fort de se retrouver dans une situation analogue à celle du GCO, où les juges seront confrontés au fait accompli et pourront, au mieux, produire une décision inapplicable...