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Tram de Bamako : l’affaire relancée, Roland Ries mis en examen

Selon le média d’investigation Mediapart, le maire de Strasbourg a été mis en examen pour favoritisme dans les affaires du « Marché de Noël » et du « Tram à Bamako ».

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Tram de Bamako : l’affaire relancée, Roland Ries mis en examen

Selon des informations du journal en ligne Mediapart, le maire de Strasbourg Roland Ries (PS) a été mis en examen pour « favoritisme » dans le cadre des affaires dites du « Marché de Noël » et du « Tram à Bamako ». Il s’agit d’études commandées sans mise en concurrence à Roland Boehler, un proche de Michel Rocard, qui lui-même entretenait de bonnes relations avec Roland Ries.

L’information judiciaire ouverte il y a sept ans a été délocalisée à Nancy pour ne pas interférer avec les affaires strasbourgeoises.

Les faits remontent à 2008 et 2009

Les faits remontent à 2008 et 2009 (voir notre chronologie), le début du premier mandat de Roland Ries. Au-delà de la non-mise en concurrence, c’est la faiblesse du contenu au regard des sommes déboursées qui interroge : 30 000 euros pour 4 pages assez banales sur le marché de Noël (tram décoré, croisières sur le Rhin, plus de convivialité) et 50 000 euros à trois entreprises (Serue, Transitec et Nogha Consulting) pour une étude de 49 pages très optimistes sur le tramway malien, pour lesquelles 8 000 euros avaient été délégués à la société de Roland Boehler, qui avait ajouté un graphique et géré la mise en page.

La Ville de Strasbourg avait péniblement récupéré 70% de la somme de l’étude sur le marché de Noël lorsque Robert Herrmann (PS), alors premier adjoint, avait découvert le contenu. D’après nos informations, une autre personne est toujours mis en examen concernant cette étude.

Le téléphone de Roland Ries risque de beaucoup sonner dans les prochains temps (Photo Pascal Bastien)

Les explications de Roland Ries

L’ancien directeur général des services Bernard Debry (décédé depuis) avait signalé les faits concernant le tramway au Procureur de la République de Strasbourg en 2010.

À plusieurs reprises, Roland Ries a été questionné par l’opposition avant la campagne des municipales de 2014. Il avait aussi été entendu par la police lors de la première enquête. À Mediapart, il répond notamment que « deux femmes » ont travaillé sur l’étude du marché de Noël et avaient déjà planché sur le sujet par le passé. Cette antériorité supposée justifie selon lui l’absence de mise en concurrence.

« serein » Roland Ries maintient sa défense via un communiqué

Quant au projet de tramway malien, qui n’a jamais vu le jour, il explique qu’il « valait mieux [commander une note à nos bureaux d’études] que donner 50 000 euros [au titre de la coopération internationale] qui risquaient de se perdre à Bamako. »

Dans un communiqué en milieu d’après-midi, Roland Ries a ajouté qu’il n’y a pas de « faits nouveaux » depuis la précédente instruction et se dit « serein » sur la suite. Il répète les arguments déjà développés par le passé (voir plus bas). Moins « serein », le groupe d’opposition de Fabienne Keller (Strasbourg à vos côtés, centre-droit) s’inquiète que « l’autorité du maire [soit] sérieusement entachée » pour gérer sa majorité fracturée ou les enjeux européens à venir de la ville.

Fin 2015, deux adjoints au maire initialement placés sous le statut de « témoin assisté » s’étaient vu notifiés la fin de l’information judiciaire, ce qui donnait le sentiment que l’affaire serait classée sans suite. Ce n’est pas l’intention de la juge d’instruction de Nancy, ni du procureur qui avait alors décidé d’un « supplétif » et demandée des investigations supplémentaires, à l’occasion d’un changement de juge du côté du chef lieu de Meurthe-et-Moselle.

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