
Rue89 Strasbourg vous invite à questionner l’utilité du journalisme local lors d’une soirée d’échanges, jeudi 26 septembre à Hautepierre.
Rue89 Strasbourg a sept ans. Ce média local est né au moment d’un vaste mouvement de réappropriation de l’agenda médiatique, à une époque où la maturité des technologies d’Internet rendaient plus simple la création d’un média numérique.
Indépendant et local
Rue89 Strasbourg est un média entièrement indépendant, dont le siège social est à Strasbourg.
Ce qui nous permet d’imaginer ensemble quel média veut-on pour notre ville et quels moyens se donnent-on pour cela ?
Aujourd’hui, l’environnement médiatique a changé. Rue89.com à Paris n’existe plus en tant que média indépendant, l’information s’est ultra-fragmentée, des machines à produire des contenus sont à l’oeuvre, fake news et informations d’origine malveillante côtoient les informations issues des rédactions, les réseaux sociaux et les algorithmes décident de la manière dont s’informent les citoyens… À l’échelle locale, de nombreux médias créés à cette époque ont cessé leur activité, faute de rentabilité économique.
Rue89 Strasbourg a survécu, grâce aux soutiens de ses clients et de ses premiers abonnés. Mais alors que nous sollicitons de plus en plus la contribution directe de nos lecteurs, il nous apparaît comme fondamental de reparler de notre rôle, de notre vocation, de notre utilité première. En d’autres termes, à quoi servent nos articles ? A quoi servons-nous ?
La nécessité d’une capacité d’investigation locale
Alors qu’il existe une douzaine de médias locaux à Strasbourg, nous pensons que notre singularité réside dans deux formes de journalisme qui nous tiennent à cœur : l’investigation et l’engagement.
L’investigation d’abord parce qu’il nous apparaît fondamental qu’il existe dans une métropole comme Strasbourg au moins une rédaction capable d’enquêter, en profondeur et sur la durée, sur des sujets complexes mêlant intérêts publics et privés, en toute indépendance. Ainsi par exemple, nous sommes là pour suivre une affaire comme celle qui a coûté la vie à Naomi Musenga par exemple, parce qu’au-delà du tragique fait-divers, elle informe sur l’état de notre sécurité publique.
L’autre pilier de notre rédaction, c’est le journalisme d’engagement. Cette pratique du métier, qui rapproche les journalistes et les citoyens, est la nôtre depuis nos origines sans que nous l’appelions ainsi. Beaucoup plus développé dans les pays anglo-saxons, le journalisme d’engagement est aussi une réponse des rédactions locales aux déserts médiatiques qui se sont créés après la vague de licenciements et de fermetures d’éditions dans les années 2008-2012. Devant le constat qu’ils n’étaient pas lus, les journalistes sont descendus de leur piédestal pour demander aux gens auxquels ils s’adressent : comment pouvons-nous vous aider, de quelles informations avez-vous besoin ?
Qu’est-ce que le journalisme d’engagement ?
Les opérations que nous menons comme « Quartiers connectés » ou « Les apéros des possibles » nous ont convaincus qu’il fallait poursuivre dans cette voie, apporter du sens à l’information, permettre l’échange et être en mesure d’écouter les besoins des communautés.
Le journalisme d’engagement ne consiste pas à se faire l’avocat ou le relais d’une communauté, mais à être en mesure de récolter un questionnement légitime en provenance d’une communauté parfois éloignée des médias comme peuvent l’être des habitants des quartiers populaires par exemple.

C’est un travail titanesque, lent, patient, qui demande beaucoup de ressources et dont les résultats ne sont pas toujours visibles. C’est pourquoi le modèle économique qui est le nôtre, la publicité, ne peut plus suffire. Pour conforter notre indépendance, nous devons mobiliser les contributions d’une large communauté de lecteurs-soutiens, qui comprennent et adhèrent à l’ensemble de notre démarche.
C’est pourquoi nous vous invitons jeudi soir à Hautepierre pour une grande soirée sur le sens du journalisme local. Venez nous parler de vos besoins, de ce que vous attendez d’un média local et découvrir aussi comme un média local de Caroline du Nord, The News and Observer de Raleigh, a sollicité ses lecteurs sur la question du sentiment de sécurité.
Y aller
A quoi sert le journalisme aujourd'hui ?
Lieu : Strasbourg
Date(s) : Je.26 de 19h30 à 22h Voir l'événement sur jds.fr
'"Il y a quelqu’un qui a plus d’esprit que Voltaire, plus d’esprit que Bonaparte, plus d’esprit que chacun des Directeurs, que chacun des Ministres passés, présents, à venir : c’est tout le monde. S’engager, ou du moins persister dans une lutte où tout le monde se croit intéressé, c’est une faute ; et aujourd’hui toutes les fautes politiques sont dangereuses.
Quand la presse est libre, lorsque chacun peut savoir que ses intérêts sont ou seront défendus, on attend du temps une justice plus ou moins tardive ; l’espérance soutient, et avec raison ; car cette espérance ne peut être longtemps trompée : mais quand la presse est asservie, quand nulle voix ne peut s’élever, les mécontentements exigent bientôt, de la part du gouvernement, ou trop de faiblesse ou trop de répression."
Ce que j'attends de vous en tant que journalistes surtout web, ce sont des enquêtes approfondies sur certains sujets . comme les immeubles Airbnb.. alors que nous sommes en zone tendue à Strasbourg, les passe-droits accordés à certains tenanciers de bar...
Le web se prete à de longs articles plus développés. La presse est libre, quand elle est neutre.
Je le conçois cela demande du temps.. Comment se fait il que la loi ne soit ps la même pour tous ? Que l'on soit obligé d'aller au tribunal pour avoir de l'information ?? ! Des documents communicables ??!!! On protège les intérêts de certains mais pourquoi ?
"Art. 6. La Loi est l’expression de la volonté générale. (...). Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse."
ce n'est pas le cas à Strasbourg..
Car les vraies affaires.. il faut en parler..
Concernant le quartier gare, c'est une réunion dans le cadre de l'opération "Quartiers connectés" où nous cherchons à rencontrer des habitants pour discuter des sujets ultralocaux qui les préoccupent, les intéressent... Pour ce genre de réunion, nous cherchons à avoir une dizaine voire quinzaine de participants max.
Concernant notre soirée débat, c'est un événement exceptionnel, pour la rentrée 2019 de Rue89 Strasbourg. Là nous cherchons à avoir un maximum de personnes.
L'événement de ce soir au CSC du Galet est en revanche destiné à accueillir autant de monde que possible. :-)
Juste une réponse : le journalisme local doit servir à lutter contre la langue de bois des politiques pour que ceux-ci répondent vraiment aux besoins des citoyens et non aux intérêts privés ou industriels (Herrmann) ou aux calculs politiciens.
merci à vous
Je plussoie a Yop, des fois des avis divergents sont aussi bons a lire...
Longue vie !
Mais pourquoi ne suivez vous pas la tendance ? On s’est détaché de la religion, des codes sociaux, des partis. Pourquoi ne seriez vous pas pluraliste dans vos opinions ?
Tout simplement parce certaines opinions sont déjà largement véhiculées par les médias mainstream, DNA en tête, les chaînes télévisées telles BFM et TF1 qui communiquent par la peur, ou encore celles qui donnent la parole à Zemmour malgré ses nombreuses condamnations pour incitation à la haine. Si vous voulez que chaque média aie des opinions pluralistes, allez faire cette requête auprès des propriétaires de la médiasphère française. Je serais curieux de voir par exemple Lepoint faire autre chose que du poujadisme et Atlantico ne pas être néoconservateur.
Les locaux n'y échappent pas. Mais restez avec vos ornières.
Les journaux, c'est comme les profs ou le monde du spectacle, le socialisme est dans leur adn. C'est bien dommage, ils passent à côté de sérieux problèmes que les français ou strasbourgeois subissent et qui ne sont pas véhiculés. Si seulement ils pouvaient se détacher des dogmes ! En tout cas Arnaud vous êtes bien représentatifs de la mentalité fonctionnaire du 20ième siècle.
2/ L'impartialité et le pluralisme d'opinions ne peuvent se négocier en matière de journalisme. Sinon il devient un organe de propagande !
D'où sortent donc vos chiffres à part de votre imagination?
Vous racontez des salades, comme toujours.
Si le travail d'investigation de Rue 89 ne vous plaît pas, eh bien c'est simple: ne le lisez pas et arrêtez de déverser vos commentaires sans intérêt.