Catherine a choisi plusieurs combats : la lutte contre la peine de mort, la fin de l’énergie nucléaire et maintenant la lutte contre la construction du Grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg. Devant la préfecture de Strasbourg, elle retrouve quelques dizaines de militants tous les mercredis en fin d’après-midi, pour protester contre l’accord donné par le ministre de l’Environnement, Nicolas Hulot, pour que les travaux débutent fin janvier, avant l’enquête publique.
La « mamie linge-gardien » de la ZAD
Le surnom de Cathy, « mamie linge-gardien, » lui vient des « zadistes », pour lesquels elle fait régulièrement la lessive. Une autre manière de s’engager pour Cathy, loin des micros et des caméras, et qui porte un œil bienveillant sur les militants de la Zone à défendre (Zad), plutôt jeunes, dans la forêt de Kolbsheim au nord de Strasbourg.
Un grignotage des terres agricoles par l’urbanisation
Entre 2000 et 2008, chaque année l’agriculture perd environ 600 ha de terres au profit de l’urbanisation soit un recul de 1,2% des surfaces agricoles sur cette période. Si l’agriculture est déjà une forme d’artificialisation par rapport aux sols des espaces naturels, leur transformation en espaces urbains est, elle, irréversible ou presque. Les espaces agricoles ont longtemps été considérés comme des réserves inépuisables pour l’expansion urbaine. C’est ce grignotage que dénonce Cathy, et aussi Bruno présent régulièrement sur la Zad que nous avions rencontré.
(source Région – CIGAL, base de données occupation du sol – BdOCS, 2000 et 2008)
Aussitôt arrivée place de la République, Catherine enfile son gilet jaune de signalisation et s’empresse d’accrocher sa pancarte « Et la lutte contre le réchauffement climatique, on y pense ? ». Cathy habite en bout du tracé du GCO. Mais c’est loin d’être la seule raison de sa présence mercredi soir. Multi-militante, elle signe régulièrement des pétitions contre l’abattage des arbres en Roumanie « parce que nous avons besoin d’arbres, de nature pour vivre » alors « que la planète, elle, s’en sortira toujours ».
Mais la responsabilité du consommateur est aussi critiquée par Cathy. « Quel intérêt de vouloir manger des fraises en décembre ou des endives en juillet ? » « Nous devrions trouver des solutions plus raisonnables qui limiteraient le trafic routier, » dit-elle encore.
« Y’a 40 ans, on commençait déjà à en parler »
Il y a 40 ans, Cathy entendait déjà parler des menaces liées à l’environnement par exemple avec René Dumont. Mais il s’agissait essentiellement des conséquences liées à l’agriculture.
Cathy encourage un système de transport moins nocif pour l’environnement. Mais son constat est sans appel, « plus on construit de routes, plus on aura de voitures dessus ». Son message est clair : contre le GCO, pour préserver les terres agricoles alsaciennes.
Aller plus loin
Sur Rue89 Strasbourg : les vidéos de la mini-série « avec les anti-GCO »
Sur Rue89 Strasbourg : GCO : face-à-face autour de travaux préparatoires, côté champs
Sur Rue89 Strasbourg : GCO, comment faire passer la pilule (dessin)
Chargement des commentaires…