Une trace de 20 centimètres de moisissure s’étend sur toute la longueur du plafond. Idriss et son épouse passent leurs nuits dans un lit positionné juste en dessous. « Ça goute parfois, dit-il en pointant le coin de la pièce où de l’eau perle. Tous les ans à la fin de l’hiver, je nettoie et je refais la peinture. » Il sort son téléphone pour montrer les demandes transmises à Batigère, son bailleur :
« Ils n’envoient jamais personne. À l’oral ils me disent qu’ils ne peuvent rien faire. Le problème existe depuis qu’on est arrivé ici en 2019. On a deux enfants, et on paye 915 euros par mois. Je donne de l’argent pour ça… »


Ce 11 février, Idriss peut parler de son logement à la Confédération syndicale des familles (CSF). L’organisation souhaite rendre visite à tous les locataires de deux tours au 11 rue du Général-de-Gaulle, à Lingolsheim. « On a d’abord remarqué que, sur la plateforme Histologe, il y avait beaucoup de signalements pour des moisissures, des fuites, des coupures de chauffage et d’eau chaude », explique Grégoire Ballast, chargé de mission de la CSF.
Rentrer dans chaque logement
Le syndicat a organisé une réunion en pied d’immeuble le 16 janvier. Une cinquantaine de locataires ont pu témoigner de l’état de leurs appartements. La CSF a ensuite transmis ces éléments à Batigère. « Le bailleur nous a répondu qu’il a connaissance d’une vingtaine de logements avec des soucis, relate Colin Riegger, secrétaire général de la CSF 67. D’après eux, si les troubles sont plus nombreux, c’est qu’ils n’ont pas l’information parce que les locataires ne leur ouvrent pas. »



La Confédération syndicale des familles a donc décidé de prouver qu’il était possible de rentrer dans tous les logements. « C’est la troisième fois qu’on vient depuis début février. On aura pu entrer dans 100 appartements à la fin de la journée », remarque Colin Riegger :
« On va dresser une liste des problèmes rencontrés qu’on va donner à Batigère à la fin, pour qu’ils se l’approprient. Ils ne pourront plus jouer sur le fait qu’ils ne savent pas tout. »
« Bonjour, on est un syndicat de locataires, on voulait savoir si vous aviez des problèmes de moisissures ou d’humidité chez vous. » Marjorie Hemar, de la CSF, n’a pas besoin d’insister. Mohamed lui ouvre et l’a fait directement entrer dans ses toilettes. Après une intervention du bailleur sur une fuite d’eau à l’été 2024, le mur censé cacher les tuyaux n’a jamais été réinstallé.

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