Au Wacken, les manèges et les stands de la Foire Saint-Jean occupaient 5 hectares.Photo : Photo HJ / Rue89 Strasbourg
La Foire Saint-Jean 2024 n’aura pas lieu. Faute d’accord trouvé entre les forains et la Ville de Strasbourg sur un emplacement convenant aux deux parties, les professionnels ont décidé de ne pas déployer leurs stands.
Les forains sont arrivés lentement à Strasbourg, lundi 17 juin, sous la forme d’une opération escargot pour protester contre le terrain que la Ville de Strasbourg leur avait attribué pour l’édition 2024 de la Foire Saint-Jean. Un accord de principe avait été trouvé au Jardin des Deux-Rives, mais l’emplacement a finalement été jugé trop petit. Les forains ont décidé d’annuler l’ensemble de l’évènement pour 2024.
Dans un long post sur Facebook publié le 18 juin, la Foire de Strasbourg explique être « désolée pour la centaine de familles de forains qui se retrouvent sans activité ni revenus pendant un mois, alors même que certains avaient déjà perdus 5 semaines d’activité à la Foire du Trône à cause des Jeux olympiques ».
Comme les DNA l’ont détaillé, cette annulation intervient après des échanges houleux entre les représentants des forains et la Ville de Strasbourg, pendant toute la période de préparation de la foire. Avec moins de place sur le terrain qui a été désigné aux Deux Rives par rapport à celui du Wacken, devenu inutilisable en raison des constructions, certains forains pourtant habitués de ce rendez-vous n’auraient pas pu s’y installer.
La Ville « prend acte »
Dans un communiqué, la Ville de Strasbourg déplore, jeudi 20 juin, la décision « unilatérale » des professionnels de la foire d’avoir annulé l’évènement :
« La Foire Saint-Jean ne pouvait se tenir que dans un format adapté et plus réduit, comme cela avait été clairement annoncé. Pourtant, le dialogue a perduré entre la Ville de Strasbourg et les représentants des forains. Tous les moyens ont ainsi été mobilisés pour que le site du Port du Rhin puisse être aménagé dans les temps. »
Pour les prochaines éditions de la Foire Saint-Jean, la Ville promet une concertation et annonce qu’une solution pérenne pourrait être la future Plaine Festive, dans la zone de la Plaine des Bouchers à la Meinau. Mais dès 2025, rien n’est moins sûr.
La Ville de Strasbourg programme deux scènes pour la Fête de la musique et en installe onze autres, dont la programmation a été confiée à des associations. Revue de détail.
2024 est une bonne année puisque la Fête de la Musique tombe un vendredi, ce qui augure d’une bonne fréquentation en ville, malgré une grève des transports en commun et de possibles pluies. Au moins treize scènes seront déployées avec le soutien de la Ville de Strasbourg pour accueillir les artistes.
Place Kléber
Place Kléber, la programmation a été décidée par la Ville de Strasbourg, à partir d’un appel à candidatures lancé au printemps.
18h : Joceline Joceline, c’est de la pop, douce et précieuse, servie par la voix claire de Joceline Adamson et le toucher délicat de Nello Drone. La formation s’est récemment enrichie de la violoncelliste Marie Langenfeld, ce qui donne plus de profondeur et de gravité à des compositions qui cultivaient déjà une forme d’exploration intimiste.
Thank you de Joceline
19h : Pers Jeune rappeur nancéien, Pers sera lui aussi de la partie pour enjailler les plus jeunes avec une diversité de styles, Pers est autant à l’aise avec un rap doux et enjolivant qu’avec un rap plus dur et plus hardcore.
20h : Deaf Kids Groupe de Strasbourg, les Deaf Kids, proposent un punk rock classique, avec leurs propres compositions et des reprises, entre désinvolture et rébellion.
21h : Pales Assurément une étoile montante de la scène strasbourgeoise, Pales sera présent au cœur de la soirée et devrait sérieusement participer à envouter son public. Habitués des mises en scènes dynamiques et des lignes de basses énergiques, Pales promet un spectacle hypnotique et hors du temps.
1518 de Pales
22h : Bonhomme Bonhomme, strasbourgeois au style électro, est prêt à mettre la barre des décibels très haute. Un rendez-vous idéal pour terminer la soirée en se défoulant.
Place Gutenberg
18h : Zeyué Une voix suave sur des instruments tant rythmés que doux, un beau cocktail d’electro-pop pour la fin d’après-midi. Tantôt cosmique, tantôt entraînant, l’univers musical de Zeyué a l’avantage de rassembler.
19h : Saint Evil Street Ce groupe de rock alternatif français propose une musique brutale et mélodique savamment dosée. À voir comment ce groupe parviendra à entrainer le public de la place Gutenberg dans leur univers sombre.
20h : Zweierspasch Venus de chaque côté de la frontière rhénane, le groupe porte ses langues sur des instrus classiques, de celles qui fonctionnent toujours et à travers le temps. Maîtrisant les codes d’un hip hop intemporel, Zweierspasch se pose en fier représentant d’un multiculturalisme joyeux.
21h : Trapoline (electro rock)
22h : Dudes of groove factory Casquette sur la tête, cinq strasbourgeois au look extravagant seront présents pour faire danser et crier la place.
Les autres scènes
La Ville de Strasbourg met à disposition d’associations ou de collectifs une série de scènes, plus petites, réparties à travers la ville.
Place Saint-Étienne : Carbone 14 (electro) À partir de 18h et jusqu’à 23h, le collectif propose une line up de trois artistes qui baladeront les danseurs entre techhouse, indie dance, melodic techno, dark disco, trance. Voir la page Facebook de l’évènement.
Place du Marché Gayot : St’artbourg (pop rock DJ)
Place du Temple Neuf : Antipod (Reggae, hip-hop)
Square Louise Weiss : Merci beaucoup (electro, pop, funk, dj, disco) Quatre DJs locaux et locales pour faire danser les fêtards, dès 16h et jusqu’à minuit, avec notamment Aneka, Bim, Datis et Kleo. Voir la page Facebook de l’évènement.
Place du Château : HCG (rock)
Place Saint-Thomas : Park’n’sound (electro, disco, funk) De 18h à 23h15, le collectif, aussi connu pour ses défilés à vélo ou en bateau accompagnés de grosse techno donne les platines à cinq artistes locaux et locales, dont les présentations sont détaillées sur la page Facebook de l’évènement.
Rue Sainte-Barbe : RBS (DJ, hip-hop / rap) La radio associative experte en musiques urbaines prend la place de 18h à 23h30 et donne les platines elle aussi à des artistes d’ici, le tout animé par Talri (en savoir plus).
Cour de l’ancienne manufacture de tabac : Amadeus (electro)
Place Grimmeissen : De la food (Global Bass)
Place du Quartier-Blanc : Bal Sauvage Le bien connu Bal Sauvage, qui propose régulièrement des bals folks à Strasbourg, sera sur la petite place devant l’hôtel de la Collectivité d’Alsace. La formation proposera une série de musiques à danser, en groupe, en rondes, en rangs… à partir de 19h. Pas de panique ! Chaque danse est expliquée avant et les pas approximatifs sont acceptés. Voir sur Facebook.
Cour de la Maison du projet Meinau : Calima (oriental, flamenco, africain) Plusieurs groupes sont programmés à la Meinau avec des styles variés, dont Snakee, le VAP, Sydelle, Lisa, Niglo et l’Orchestre oriental et maghrébin « Tarab & Nagham ». La soirée se terminera avec DJ Trapa.
Place André-Maurois à Hautepierre : Les sons d’la rue (rap, hip-hop) À partir de 18h, open mic, restauration, hip-hop, animations, afro et DJs mix party.
Des « safer zones »
Dans un communiqué, la Ville de Strasbourg annonce mettre en place des « safer zones » pour « éviter tout agression sexiste ou sexuelle ». Les associations Dis bonjour salue pute, Ithaque, le Planning Familial et Ru’elles auront donc des stands place Saint-Étienne et place d’Austerlitz.
Au-delà de l’information qui y sera distribuée, la Ville explique que ces lieux seront des « zones de répit et d’orientation où pourront se rendre celles et ceux qui se sentent en insécurité » :
« Place d’Austerlitz, le dispositif sera renforcé par un espace permettant de mettre au calme et en sécurité les personnes qui en auraient besoin et de prendre en charge et accompagner les potentielles victimes. »
Une équipe de secouristes sera aussi présente place Broglie, une équipe de prévention des risques addictifs circulera dans la ville.
Conditions de circulation
En coordination avec la préfecture, la Ville de Strasbourg annonce que les piétons, s’ils pourront accéder librement à la Grande-Île, pourront voir leurs sacs contrôlés visuellement. « Les objets en verre et les produits dangereux seront interdits », précise-t-elle.
Pour les voitures, sur la Grande-Île toujours, le stationnement « sur voirie » sera interdit dès vendredi 21 juin, 6h. La circulation automobile y sera interdite dès 16h le même jour. Ces deux interdictions prendront fin samedi 22 juin à 6h et 4h respectivement. L’accès, l’entrée et la sortie des parkings publics Gutenberg, Kléber et Broglie seront interdite de vendredi 16h à samedi 4h :
« Les résidents disposant d’un stationnement privé ou d’un abonnement dans un parking public de la Grande-Île ne pourront pas accéder à leur parking à partir du vendredi 21 juin à 16h, et ne pourront en sortir qu’à partir de 04h le samedi 22 juin. »
Trams et bus perturbés
Outre le mouvement de grève annoncé par les syndicats de la CTS, la circulation des trams et bus sera altérée. Entre 16h et minuit, les trams circuleront mais ne marqueront pas d’arrêt aux stations à l’intérieur de la Grande Île : Broglie, Homme de fer, Alt Winmärik et Langstross Grand’rue.
Les lignes de bus C8/10/30 seront déviées de 16h jusqu’à la fin de l’évènement.
Symphonie des Arts aux Deux Rives samedi 22 et dimanche 23 juin
Le Jardin des Deux-Rives accueillera une « Symphonie des arts » le week-end des 22 et 23 juin. Entre 10h et midi, des ateliers de percussions, chant, chorale, instruments d’orchestres… seront proposés gratuitement. Un pique-nique est prévu, puis une sieste musicale dès 14h et des petits concerts de groupes locaux dès 16h, dont voici le détail :
Le samedi : Amor Blitz, BBCC, Ozma et, en soirée, le concert de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg.
Le dimanche : Louise XIV, Mau, Grand Camino, JJH Potter et Maeva, puis le concert de Babylon Circus.
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Malgré ses réticences initiales à l’égard du Nouveau Front populaire, le premier secrétaire du PS dans le Bas-Rhin Thierry Sother a été investi comme candidat unique pour la 3ème circonscription du département. En interne, sa candidature surprise résulte d’anciennes fractures et illustre l’art des synthèses socialistes.
Juché sur un bout de trottoir parisien, mégaphone au poing, Olivier Faure enjoint une foule bouillante à rejoindre le Nouveau Front populaire, le soir du 10 juin. L’émotion déborde. L’intervention enthousiaste du premier secrétaire du PS tranche avec les réactions des cadres socialistes du Bas-Rhin, autrement plus tièdes.
Quelques heures avant l’annonce d’un accord de principe, le premier secrétaire fédéral du PS du Bas-Rhin, Thierry Sother, relatait à Rue89 Strasbourg sa méfiance à l’idée d’une alliance avec la France insoumise et son souhait d’une union inscrite « dans le cadre de la social-démocratie ». Même registre pour la présidente du groupe PS au conseil municipal, Catherine Trautmann. Invitée lundi 10 juin sur le plateau de BFM Alsace, elle se montre prudente : « Personnellement, je suis favorable à la reconstitution d’un mouvement social-démocrate responsable, engagé face au risque du Rassemblement national. » Ni rejet frontal, ni adhésion au Front populaire : ne pas insulter l’avenir.
Coup de théâtre, cinq jours plus tard. Le même Thierry Sother devient le candidat investi par le PS pour la 3ème circonscription du Bas-Rhin, sous l’étiquette du Nouveau Front populaire. Opposé par le passé à la Nupes, le socialiste relate un « changement de paradigme », évoquant la menace de l’extrême droite et l’aboutissement d’un « compromis sans compromission » :
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Cinq policiers se sont retrouvés sur le banc des prévenusPhoto : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc
Cinq policiers de la CRS 36 ont comparu jeudi 20 juin devant le tribunal correctionnel de Strasbourg. Ils étaient accusés d’avoir interpellé violemment deux habitants du quartier de Cronenbourg, en avril 2023. Des peines de prison ferme et d’interdiction d’exercer le métier de policier ont été prises pour deux d’entre eux.
Ils étaient venus « sécuriser » le quartier de Cronenbourg. Mais jeudi 11 avril 2023, ces cinq policiers de la CRS 36, basée près de Metz, se sont sérieusement écartés de leur mission. Devant la pharmacie de la rue Langevin vers 17h, l’un des policiers repère une personne en train de fumer. Il décide d’aller contrôler qu’il ne s’agit pas d’un joint. De l’autre côté de la voie se trouve Sofiane, jeune maghrébin à casquette et son ami Burak, d’origine turque.
Selon les policiers, Sofiane et Burak se sont mis à les insulter, à les traiter de fils de putes. Ils cessent leur contrôle, se retournent et demandent aux deux jeunes de s’approcher. À partir de là, la situation dégénère et c’est ce qui vaut aux cinq policiers de se retrouver devant le tribunal correctionnel de Strasbourg, jeudi 20 juin.
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En juillet et août 2024, la Région Grand Est met en place un abonnement TER illimité pour les moins de 28 ans, sur son territoire et celui de trois Länder allemands.
Pendant les deux mois d’été 2024, la Région Grand Est propose aux moins de 28 ans de voyager sans limite sur son territoire et celui de trois Länder allemands, moyennant 29 euros par mois s’il est acheté via la SNCF. Appelé Pass Jeune Grand Est – Grenzenlos, il sera donc valable dans tout le Grand Est, et dans les Länder du Bade-Wurtemberg, de Rhénanie-Palatinat et de la Sarre.
Plus précisément, les quatre collectivités ont décidé de reconnaître réciproquement certains titres de transports régionaux. Ainsi, une personne titulaire d’un Pass Jeune Grand Est – Grenzenlos pourra emprunter les réseaux des trois Länder – les contrôleurs allemands reconnaitront la validité de son pass même s’il est estampillé SNCF. Les allemands devront quant à eux acheter un titre équivalent dans leurs compagnies de transports régionaux, qui sera reconnu par les contrôleurs de TER Grand Est.
Un grand panel de trajets concernés
Déjà promis par la Région en avril, cet abonnement est disponible via le site de la SNCF, de la Deutsch Bahn ou de la Bwegt (réseau de transport du Bade-Wurtenberg). Une fois le pass acheté, les jeunes de moins de 28 ans peuvent prendre tous les TER et les bus du réseau Fluo côté français, ainsi que les IRE, RB, RE et S-Bahnen côté allemand.
Impossible par contre de voyager grâce à ce pass à bord des trains grande vitesse, tels que les TGV, ICE et IC. Les transports en communs des différentes villes ne sont pas non plus inclus dans les trajets illimités.
Dans un communiqué de presse, l’institution précise que pour être valable, le pass doit être présenté avec une carte d’identité ou un passeport.
Plusieurs collectifs se mobilisent cette semaine contre l’extrême droite à Strasbourg. En plus d’un rassemblement samedi 22 juin, deux marches dénonçant la montée de l’extrême droite se tiendront le lendemain.
À moins de deux semaines du premier tour des élections législatives, les manifestations contre l’extrême droite se poursuivent à Strasbourg. Après la mobilisation réunissant plus de 20 000 personnes lors de la marche des visibilités et contre l’extrême droite samedi 15 juin, deux nouveaux évènements sont organisés le week-end des 22 et 23 juin.
Samedi 22 juin, la délégation alsacienne de l’association SOS homophobie organise un rassemblement à 17h sur la place Kléber à Strasbourg. Elle appelle les associations, collectifs et organisations queer, féministes, de défense des droits humains et antiracistes à se rassembler pour dénoncer les idées et les dangers de l’extrême droite. Dans un communiqué, l’association détaille les motivations derrière cet appel au rassemblement :
« Dans un contexte d’augmentation significative des attaques à l’encontre des minorités, il est légitime et nécessaire de nous rassembler sur l’espace public pour afficher collectivement nos oppositions à l’arrivée possible de l’extrême droite au pouvoir à l’issue des élections législatives prochaines. »
Féministes contre l’extrême-droite
Des associations féministes, antifascistes, défenseures des droits des personnes LGBTQIA+ et des personnes racisées, des syndicats et des partis politiques signent un appel pour une manifestation contre l’extrême-droite, dimanche 23 juin à 15 heures. La manifestation partira de la place Kléber et se terminera devant le Palais Universitaire de Strasbourg.
En écho à l’appel lancé par 120 organisations à Paris, le mot d’ordre de la manifestation strasbourgeoise est « Contre l’extrême-droite, les femmes en première ligne ». Dans l’appel signé par une quinzaine d’organisations, les organisateurs appellent à « Sonner une alerte féministe contre l’extrême-droite » :
« Partout l’extrême-droite remet en question les droits des femmes, des LGBTQ+ et des personnes racisées […] Chaque jour le droit des femmes est remis en question, subissant déjà de plein les politiques libérales, l’inégalité salariale, les violences sexistes et sexuelles, entre autres. Avec l’extrême-droite au pouvoir, nos revendications ne seront pas exprimables et les contestations interdites, mais nos droits, conquis par nos luttes, nous seront ôtés. »
Une marche « apartisane » pour dénoncer la montée des partis d’extrême droite en Europe
Face à la montée du parti d’extrême droite allemand l’AfD (Alternative pour l’Allemagne) et la victoire du Rassemblement national en France lors des élections européennes, l’association strasbourgeoise et « apartisane » EUR Future organise une marche franco-allemande contre la haine et les idées d’extrême droite, dimanche 23 juin. Le départ de la manifestation se fera à 14h depuis le pont Beatus-Rhenanus, une passerelle piétonne faisant face au pont de l’Europe au Port du Rhin, et se terminera place Kléber.
C’est la première action de la sorte organisée par les membres de cette association, créée en janvier. « Nous sommes une association apartisane, mais pas apolitique. Nous sommes contre l’extrême droite et leurs stéréotypes, leur racisme et leurs idées anti-européennes. » détaille Bella Beltaief, la fondatrice de l’association.
Dans un communiqué, l’association interdit aux personnes souhaitant participer à la marche « d’apporter des symboles politiques tels que des banderoles, drapeaux comprenant le logo de partis politiques. Nous souhaitons que cette marche soit un symbole d’unité et de solidarité, dépourvue de toute affiliation ».
Bella Beltaief précise cette position : « On ne peut pas se concentrer sur une cause commune si on ne laisse pas de côté nos revendications personnelles, nos égos. Il faut s’unir pour contrer la montée du fascisme en Europe. »
Mobiliser les quartiers populaires
Dans une autre forme de mobilisation, le tiers-lieu associatif du Wagon Souk, situé rue du Rempart à Strasbourg, organise une rencontre entre personnes engagées des différents quartiers populaires de la ville, jeudi 20 juin à 18h30. Les organisateurs de l’événement espèrent faire « réfléchir ensemble les participants sur les manières de se mobiliser, de participer au Nouveau Front populaire et de faire des propositions d’actions inter-quartiers ». Dans un post publié sur Facebook, le collectif du Wagon Souk affirme « vouloir faire exploser les compteurs de chaque bureau de vote en faveur de ce Front Populaire […] et faire front au racisme et à la Macronie. »
Au moment de la rédaction de cet article, les syndicats n’ont pas encore communiqué sur l’action qu’ils vont mener ce week-end. Nous mettrons à jour l’article dès que ce sera le cas.
Journaliste indépendant basé en Alsace, je m’intéresse de près à l’écologie et aux entreprises du territoire alsacien. Membre du collectif Enketo depuis mai 2025, j’enquête sur les pollutions chimiques des industries.
Extraits de la conversation du canal « Discussion public Division aryenne française ». En fond, une photo du groupuscule de hooligans néo-nazis Strasbourg Offender.Photo : Montage Sahra Lakraa
Le canal Telegram « Division aryenne française » incite à la violence contre des militants de gauche. Le propriétaire du groupe est un jeune Alsacien. « Fier d’être néo-nazi », il estime que ses activités ne représentent pas « un réel danger pour la société ».
Panzer publie cette incitation à la violence dans plusieurs canaux dont il est le propriétaire, notamment « Division aryenne française ». Quelques jours plus tard, un autre utilisateur diffuse sur le même canal une liste des manifestations contre l’extrême droite ayant lieu en France les 14, 15 et 16 juin. Il a pour pseudo « Poliakov » et publie volontiers des photos de lui effectuant un salut nazi.
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Guillaume Krempp suit de près l’actualité des droites radicales à Strasbourg et en Alsace. Son travail dérange : en 2023, il a été menacé par les hooligans de Strasbourg Offender lors d’un rassemblement organisé par l’Action française.
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Les vélos des manifestants pourront être équipés de drapeau palestinien lors de la vélorution du samedi 22 juin.Photo : Document remis / Collectif Palestine 67
Le collectif Palestine 67 organise une mobilisation pour dénoncer la situation dans la bande de Gaza, samedi 22 juin. Pour la première fois, la manifestation prendra la forme d’une vélorution, circulant à travers différents quartiers de Strasbourg. Le même jour, Strasbourg Palestine organise un rassemblement place Kléber.
Alors que de nouveaux bombardements de l’armée israélienne ont fait 25 morts dans la bande de Gaza mardi, le mouvement de soutien à la Palestine se poursuit avec une manifestation organisée par le collectif Palestine 67, samedi 22 juin à Strasbourg.
Si les revendications des organisateurs restent similaires aux manifestations des semaines précédentes, réclamant notamment un cessez-le-feu immédiat et la reconnaissance d’un État palestinien, la mobilisation prendra pour la première fois la forme d’une vélorution. Co-organisatrice de l’événement, Rachida Taïbi raconte la volonté :
« On cherche à innover dans nos modes d’actions. L’objectif est de sortir du centre-ville de Strasbourg pour aller toucher un public nouveau. La vélorution va nous permettre d’aller vers les gens des quartiers populaires, qui ne se déplacent pas forcément pour manifester. »
Le parcours est divisé en quatre étapes. Le rendez-vous est donné à partir de 9h15 sur la place de la Gare. « Des petits drapeaux palestiniens vont être attachés sur les vélos pour que la cause que l’on défend soit bien identifiée pendant notre trajet. On a aussi mis en vente des t-shirts jaunes pour gagner en visibilité. Et puis, ça donnera un air de Tour de France à la vélorution », sourit l’organisatrice.
Le Collectif Palestine 67 vend des t-shirts dont les recettes sont reversées à une collecte de fonds pour Gaza.
Plusieurs quartiers de Strasbourg traversés par le cortège
Dans la matinée, le cortège de vélos traversera les quartiers de Koenigshoffen, Cronenbourg, Hautepierre puis la Petite France avant de faire une pause place Dauphine, à proximité de Rivétoile, vers 13h. « Chaque participant doit prévoir son repas », précise Hervé Gourvitch, porte-parole du Collectif Palestine 67.
Après le déjeuner, le groupe de cyclistes doit se rendre sur la place Kléber, puis direction le quartier de l’Esplanade, pour remonter vers l’Orangerie, avant de s’arrêter place de l’Hippodrome au Port du Rhin pour 17h. « Pour ne pas laisser de côté les gens qui n’ont pas de vélo ou qui ne peuvent pas pédaler, nous allons faire un cortège mixte cycliste-piéton qui se rendra à Kehl par le Pont de l’Europe », explique Rachida Taïbi. La vélorution se terminera par un pique-nique à prix libre à partir de 18h au Jardin des Deux Rives.
Sur place, un stand d’information autour de la situation en Palestine et de la question palestinienne sera installé à partir de 15h. La question de la présence des athlètes israéliens aux Jeux olympiques de Paris et du boycott des entreprises et des produits provenant d’Israël sont au programme. « C’est scandaleux qu’un pays pratiquant un génocide participe aux JO », affirme Perrine Olff-Rastegar, porte-parole du Collectif judéo-arabe et citoyen pour la Palestine (CJACP).
Les organisateurs précisent que l’ensemble des recettes liées à cette manifestation seront reversées à une collecte de fonds pour Gaza, initiée par l’Union juive française pour la paix (UJFP).
Un rassemblement place Kléber
Le même jour à 14h, le collectif Strasbourg Palestine organise un rassemblement place Kléber « afin de dénoncer le génocide en cours en Palestine » et « en soutien aux enfants en Palestine ».
Journaliste indépendant basé en Alsace, je m’intéresse de près à l’écologie et aux entreprises du territoire alsacien. Membre du collectif Enketo depuis mai 2025, j’enquête sur les pollutions chimiques des industries.
La campagne du Nouveau front populaire se fait dans l’urgence, en collaboration entre les partis.Photo : Document remis
Les groupes militants des partis de gauche fusionnent et accueillent des membres d’associations ou des personnes non encartées pour mener la campagne électorale du Nouveau Front populaire, dans l’urgence.
Quelques jours seulement pour convaincre. C’est l’immense défi du Nouveau Front populaire (NFP), avant le premier tour des élections législatives, dimanche 30 juin, face à la menace du Rassemblement national, arrivé en tête des élections européennes en France. Loin des tensions des états majors à gauche, les militants de terrain travaillent ensemble à Strasbourg. Dès le lendemain de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, les jeunes insoumis, socialistes, communistes, écologistes ou encore de Génération•s et de Place publique se sont réunis pour poser les bases de leur coopération.
« On a créé une boucle de discussion pour que les nouveaux militants nous rejoignent et se répartissent », rapporte Thomas Heap, cosecrétaire des jeunes écologistes d’Alsace :
« Nous sommes plus de 200 dessus, dont des personnes non encartées qui veulent aider, et des membres d’associations comme Oxfam, Extinction rébellion, Greenpeace, Alternatiba, Alsace Nature… »
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Les syndicats Unsa, CGT, Sud et CFDT appellent les conducteurs de la CTS à la grève à partir du 21 juin. Ils dénoncent des cadences de travail trop chargées et craignent les effets d’une modification de l’organisation des horaires.
Un mouvement social à la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) commencera vendredi 21 juin, jour de la Fête de la musique. Les syndicats Unsa, Sud, CFDT et CGT ont déposé des préavis, pas tous sur les mêmes jours, mais qui courent du 21 au 30 juin, avec un deuxième temps fort le 26 juin pour le passage de la flamme olympique à Strasbourg.
« Nous n’avons aucune pause au moment des changements de cabine au terminus », commence Stéphane Daveluy, délégué syndical Unsa, le syndicat majoritaire à la CTS :
« En raison des retards, les cinq minutes de pause prévues à la fin d’une ligne n’existent plus, les conducteurs ne peuvent même pas aller aux toilettes. Nous demandons trois minutes supplémentaires au terminus, simplement pour avoir le temps de passer d’une cabine à l’autre dans de bonnes conditions. »
Un changement d’organisation
Autre revendication des syndicats : un potentiel changement des cycles de travail des conducteurs. « Nous avons mis en place 21 cycles d’horaires spécifiques qui conviennent à la plupart des conducteurs », explique Cédric Chapeau, secrétaire général de la CGT-CTS :
« L’Eurométropole (qui finance la CTS, NDLR) souhaite augmenter les fréquences avec un tram toutes les 7 minutes pour chaque ligne, même le dimanche. La direction générale a donc besoin d’une réorganisation du planning de travail. Nous craignons que des cycles moins arrangeants, avec des cadences intenables, soient imposés. Cela faisait plusieurs années que l’on travaillait pour améliorer la situation et ces efforts sont balayés. »
L’Unsa rapporte aussi « un management agressif » au sein de l’entreprise. « Depuis 2021, six syndicalistes de l’Unsa, de la CGT, de la CFDT, se sont retrouvés devant le conseil des prud’hommes (juridiction saisie pour les conflits entre employeur et salarié, NDLR) », expose Stéphane Daveluy.
Les enseignants et les assistants d’éducation mobilisés au collège du Stockfeld, mardi 18 juin.Photo : Dorian Mao / Rue89 Strasbourg
La majorité des enseignants du collège du Stockfeld sont à nouveau en grève, mardi 18 juin. Ils dénoncent le manque d’organisation et l’insécurité au sein de l’établissement. Selon la délégation qui a rencontré le directeur académique des services au rectorat, aucun engagement concret n’a été pris.
Plus d’une vingtaine d’enseignants et d’assistants d’éducation (AED) sont rassemblés sur le parking du collège du Stockfeld, mardi 18 juin. Tous dénoncent l’insécurité et la désorganisation de l’établissement. Ce matin, une nouvelle journée de grève a été votée en assemblée générale par le corps enseignant, trois semaines après la précédente qui avait provoqué la fermeture complète de l’établissement. « Sur la soixantaine de professeurs qui travaillent au collège, seulement quatre ou cinq assurent leurs cours ce mardi », affirme Dominique Haquette, professeur de mathématiques et délégué CGT Éduc’action.
La veille au soir, une délégation a rencontré le directeur des services de l’Éducation nationale (Dasen) au rectorat de l’Académie Strasbourg. « Nous sommes sortis déçus de cette rencontre. On a reçu un soutien moral, mais aucun soutien matériel, aucun engagement concret, aucune réponse pour l’année prochaine. Ce niveau de désorganisation et d’insécurité ne passe plus », affirme le syndicaliste.
Morgane Lecoustey, enseignante en histoire-géographie et représentante du syndicat Sgen-CFDT, détaille la situation au sein du collège :
« Nous avons des collègues qui nous disent que leur angoisse, c’est l’interclasse, quand ils marchent dans le couloir. C’est dans ces moments là que les problèmes de sécurité sont les plus importants. De la 6e à la 3e, il y a une violence délirante qui n’est pas encadrée. Soyons clairs, c’est l’encadrement qui a changé, pas les élèves. Il faut absolument marquer un coup d’arrêt face à la situation. »
Les syndicats réclament un renfort pour la direction
Les syndicats pointent notamment des moyens insuffisants et les conditions de travail difficiles pour les surveillants. Les 27 et 28 mai, le collège a fermé car tous les AED étaient en arrêt maladie suite à l’agression verbale d’un de leurs collègues quelques jours plus tôt. « Quatre d’entre nous sont encore en arrêt aujourd’hui. Les élèves ne voient pas de conséquences quand leurs actions dépassent les bornes, et nous, on ne peut pas aller plus loin », soupire un membre de l’équipe des assistants d’éducation. Plus de la moitié des AED affirment qu’ils ne reviendront pas au collège du Stockfeld à la rentrée.
Parmi les revendications des syndicats, l’arrivée urgente d’un personnel de direction supplémentaire. « La semaine dernière, le collège a ouvert pendant deux jours sans direction, la principale et son adjointe étaient en arrêt. On ne sait toujours pas comment vont se dérouler les épreuves du brevet le 1er juillet, nous n’avons pas de convocation, pas de planning », expose Dominique Haquette. En deux ans, le collège du Stockfeld a connu trois principaux adjoints différents. Le personnel demande également le classement en Réseau d’éducation prioritaire (REP+) de l’établissement pour avoir davantage de surveillants et de CPE.
Un préavis de grève déposé dès la rentrée
« Clairement, on attend du concret, des réponses sur l’organisation pour l’an prochain. On ne veut pas de réponse politique, on veut des moyens supplémentaires », tonne le représentant de la CGT Éduc’action. « Tout ça ne peut plus durer, nous voulons une année sereine pour 2024-2025 », poursuit Morgane Lecoustey. Les représentants des syndicats annoncent qu’ils déposeront un préavis de grève dès la rentrée de septembre pour toute l’année si aucun changement n’est garanti par le rectorat.
Le choix de la poursuite de la grève sera voté lors d’une assemblée générale au matin du mercredi 19 juin. Les syndicats ont déposé un préavis jusqu’au 7 juillet. Contacté par Rue89 Strasbourg, le rectorat de l’académie a rappelé par écrit les mesures temporaires mises en place :
« Le conseiller technique vie scolaire est en appui de l’équipe de direction pour la bonne organisation des opérations de fin d’année. L’équipe mobile de sécurité est sur place pour assurer les missions de la vie scolaire et garantir la sécurité des élèves, et le sera tant que nécessaire. »
Journaliste indépendant basé en Alsace, je m’intéresse de près à l’écologie et aux entreprises du territoire alsacien. Membre du collectif Enketo depuis mai 2025, j’enquête sur les pollutions chimiques des industries.
Me Schweitzer s’est adressé aux personnes venues soutenir l’association après l’audience.Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc
Lors d’une audience mardi, les propriétaires de la maison de Cronenbourg occupée par une association d’aide aux femmes et personnes queer en situation de vulnérabilité ont demandé leur évacuation.
Mardi 18 juin, Me Olivier Pernet est intervenu pour la famille Helfrich en demandant au juge des contentieux et de la protection de constater des voies de fait :
« Au moins depuis février 2020, le bâtiment est squatté après une entrée dans les lieux par effraction. Les barillets des serrures ont été changées et des accès ont été murés. Il s’agit d’une occupation sans droit ni titre. Il n’y a pas de bail, pas de loyer. Par ailleurs, nos tentatives pour entrer en contact avec les occupants n’ont provoqué aucune réaction, même chose après une mise en demeure, d’où notre démarche devant cette juridiction. »
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L’évacuation du camp du Glacis a eu lieu vers 6h ce mardi 18 juin.Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc
Vers 6h mardi 18 juin, la préfecture a fait évacuer le camp du Glacis. Une cinquantaine de sans-abris vivaient sur place. Ibrahima n’était pas présent au moment de l’opération. Il a perdu toutes ses affaires.
Devant l’imposante Kriegstor, une fortification allemande à l’entrée du parc du Glacis, Ibrahima échange quelques mots avec des gendarmes. Il est 9h passé ce mardi 18 juin. Le sans-abri de 53 ans vient d’apprendre que le camp du Glacis a été évacué par les forces de l’ordre au petit matin, vers 6h. Ibrahima est interdit d’accéder au parc pour récupérer sa tente : « Je n’ai jamais été prévenu de cette évacuation. Normalement on donne la date et l’heure et on peut se préparer. Comment je vais faire pour récupérer mes papiers ? J’ai plus de deux ans de papiers dans ma tente. »
En réponse, un gendarme indique vaguement à Ibrahima que des « agents de la préfecture » seraient présents de l’autre côté du parc. Quelques minutes plus tôt, un autre gendarme affirmait que les services de la préfecture avaient quitté les lieux.
Ibrahima n’était pas informé de l’évacuation du camp. Il a perdu toutes ses affaires. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc
Une cinquantaine de personnes ont été évacuées du camp du Glacis. Dans un communiqué de presse, la préfecture affirme que l’opération a eu lieu en « exécution de la décision de justice prononcée le 30 mai 2024 par le tribunal administratif de Strasbourg ». Elles ont été amenées au gymnase du Heyritz. « Une évaluation de la situation des personnes sera réalisée pour permettre une prise en charge adaptée à chaque situation. » Certaines risquent d’être acheminées vers des centres visant à leur faire accepter un retour dans leur pays d’origine.
Une politique inhumaine et inefficace
Cette évacuation rappelle une lettre ouverte adressée à la préfecture, à la Collectivité européenne d’Alsace et à la Ville de Strasbourg. Signée des associations Secours populaire et Médecins du Monde, le courrier dénonce une « politique inhumaine et inefficace » :
« Face aux personnes sans-abris et ces familles qui n’aspirent qu’à avoir un toit sur la tête et mener une vie paisible, la seule réponse apportée est d’attendre une décision de justice pour mener une opération d’évacuation par la police après des mois d’enlisement et d’aggravation des situations des personnes (notamment en termes de santé, scolarité, insertion…). »
Dans un communiqué, la maire de Strasbourg avait assuré qu’elle partage ce constat des deux associations. Jeanne Barseghian (Les Écologistes) avait « réitéré [sa] demande de créer un comité de suivi rassemblant l’État, les collectivités et les associations de terrain ».
Dans un communiqué envoyé en milieu d’après-midi, la préfecture du Bas-Rhin a fait le bilan suivant de l’évacuation :
« Au total, 42 personnes ont été évacuées et prises en charge dont : – 26 personnes orientées vers des hébergements répartis dans le Grand Est – 5 demandeurs d’asile orientés vers des hébergements dédiés – 3 personnes ont été prises en charge par la Police aux frontières 8 personnes n’ont pas souhaité être prises en charge. »
Rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg. Spécialisé depuis 2019 en enquêtes locales, à Strasbourg et en Alsace sur des sujets variés allant de l’extrême-droite à l’hôpital public en passant par la maison d’arrêt de Strasbourg, les mouvements sociaux, les discriminations et l’expertise-psychiatrique.
Un cortège d’une douzaine de tracteurs s’est rendu devant la sous-préfecture de Molsheim, lundi 17 juin.Photo : Dorian Mao / Rue89 Strabsourg
Une trentaine d’agriculteurs du Bas-Rhin, adhérents des syndicats productivistes, se sont rassemblés devant la sous-préfecture de Molsheim, lundi 17 juin. Ils réclament à l’État le versement de leurs aides financières pour les mesures environnementales, attendues depuis le 15 mars.
Un cortège d’une douzaine de tracteurs se gare devant la sous-préfecture de Molsheim en début d’après-midi, lundi 17 juin. Sous une légère pluie, une trentaine d’agriculteurs de la Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles du Bas-Rhin (FDSEA 67) et du syndicat des Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin s’installent sous un barnum, dans la bonne humeur.
Ils manifestent pour réclamer le versement de leurs « mesures agro-environnementales et climatiques » (MAEC) pour l’année 2023, c’est à dire des aides financières censées compenser les pertes de rendement dues à une agriculture biologique. Celles-ci rémunèrent aussi des pratiques favorables à l’environnement et à la biodiversité réalisées par les agriculteurs, comme un fauchage tardif pour la préservation de la faune et de la flore dans les zones humides par exemple.
En parallèle du rassemblement, une délégation a rencontré le sous-préfet de Molsheim, Thierry Rogelet.Photo : Dorian Mao / Rue89 Strasbourg
« Plus tôt dans l’année, l’État a rétropédalé pour nous annoncer que le versement des MAEC était reporté au 15 juin à cause d’un problème avec le logiciel. On est le 17 juin, et beaucoup d’agriculteurs n’ont toujours rien reçu. C’est totalement lunaire. Ces aides représentent des dizaines de milliers d’euros pour certains. »
La FDSEA et les Jeunes agriculteurs du Bas-Rhin réclament un paiement de l’intégralité des MAEC à chaque agriculteur du département au plus tard le 5 juillet.
Une rencontre avec le sous-préfet de Molsheim
L’ambiance est détendue, mais les échanges sont sérieux devant la sous-préfecture. « Aujourd’hui c’est une action pacifique, mais si ça continue de traîner, on fera d’autres actions qui le seront sûrement un peu moins« , sourit Christian Woellenschlaeger, agriculteur céréalier à Seltz, syndiqué à la FDSEA 67. L’agriculteur de 55 ans a fait une heure de route pour venir manifester son mécontentement :
« C’est la première fois qu’il y a autant de retard. Ces aides financières représentent près de 30% de mon chiffre d’affaires annuel. J’ai été obligé de négocier des reports de paiement pour plusieurs factures. Il faut que ça tombe, la situation n’est pas tenable. »
Christian Woellenschlaeger, 55 ans, est agriculteur depuis 22 ans à Seltz.
Parmi les Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin présents au rassemblement, nombreux sont ceux qui ont des exploitations de montagnes. C’est le cas de Nicolas Kreis, éleveur de bovins et de chevaux à Bourg-Bruche :
« Avec nos petites parcelles, c’est difficile d’être compétitif. On ne peut pas vivre de nos productions avec les prix des marchés, donc on a besoin de ces aides pour couvrir nos charges. Elles sont vitales pour nous, on est à flux tendu tout le temps ».
Lui attend un versement de près de 8 000 euros de la part de l’État. Il reproche le « deux poids, deux mesures » de l’institution lorsqu’il s’agit de régler les factures :
« De notre côté, on n’a pas le droit a des délais pour payer la Sécurité sociale ou reverser la TVA. Ce serait la moindre des choses d’être payé à l’heure pour quelque chose qu’on a déjà fait depuis plus de six mois ».
Nicolas Kreis, 46 ans est membre des Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin et éleveur de bovins et de chevaux à Bourg-Bruche.
La crainte d’un nouveau report avec les élections législatives
Les élections législatives anticipées font craindre aux agriculteurs un nouveau report du versement des aides. « C’est clair que les dossiers doivent être bouclés avant le 7 juillet ou alors on va devoir encore attendre longtemps. Il ne va rien se passer pendant plusieurs semaines le temps que le nouveau ministre soit nommé, qu’il arrive en poste et que tout se remette en route » estime Gérard Lorber, secrétaire général de la FDSEA 67.
À l’occasion de ce rassemblement, une délégation mêlant des représentants des syndicats agricoles, de la fédération des agriculteurs bio d’Alsace (OFABA) et deux agriculteurs du Bas-Rhin ont rencontré le sous-préfet de Molsheim, Thierry Rogelet, et Ludovic Paul, le directeur adjoint de la Direction départementale des territoires (DDT), dans les locaux de la sous-préfecture. Au sortir de la réunion, aucun engagement n’a été pris par les services de l’Etat. « Il reste encore une centaine de dossiers à traiter dans le Bas-Rhin pour les aides MAEC. On va suivre l’évolution de ce chiffre pendant quinze jours et on refera le point. On espère que ce coup de pression va porter ses fruits », conclut le président du FDSEA 67. Pour le moment, aucune nouvelle mobilisation ou mise en demeure de l’État n’est prévue par ces syndicats agricoles.
Journaliste indépendant basé en Alsace, je m’intéresse de près à l’écologie et aux entreprises du territoire alsacien. Membre du collectif Enketo depuis mai 2025, j’enquête sur les pollutions chimiques des industries.
En janvier, deux crémations ont eu lieu avant les cérémonies prévues par les familles des défunts au centre funéraire de Strasbourg. Deux erreurs qui s’inscrivent dans une longue liste de dysfonctionnements liés à des problèmes de communication et de gestion au sein de la structure publique.
Le 11 janvier 2024, Olivier Gérard a eu la désagréable mission d’annoncer à une famille en deuil qu’elle ne pourrait pas voir le cercueil du défunt entrer dans les flammes, comme elle l’avait demandé. « Quand nous sommes arrivés au centre funéraire de Strasbourg, nous avons appris qu’il n’y avait plus rien à accompagner », se souvient ce patron de pompes funèbres, amer. Le corps avait déjà été crématisé.
Mises devant le fait accompli, les pompes funèbres Gérard ont choisi d’évoquer pudiquement qu’un « problème technique » avait empêché la visualisation. « À la place, nous avons organisé une cérémonie de recueillement dans un des salons funéraire du centre, avec l’urne, pour pouvoir quand même offrir un temps d’accompagnement aux proches du défunt », poursuit Olivier Gérard.
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Les points de captage de Mommenheim procurent de l’eau à 50 communes.Photo : Pascal Bastien / Rue89 Strasbourg
Les concentrations en chloridazone dépassent le seuil réglementaire au point de captage d’eau potable de Mommenheim. Le SDEA est en phase de test avant l’installation, en 2028, d’un filtre à charbon pour dépolluer l’eau des 30 000 personnes alimentées.
Les pompes du centre de traitement de l’eau potable de Mommenheim émettent un bruit assourdissant, mardi 11 juin. « Il s’agit d’un de nos sites les plus importants », affirme Valérie Savey, responsable maîtrise d’ouvrage du Syndicat des eaux et de l’assainissement (SDEA). Ici, pour la première fois dans la plaine d’Alsace, l’établissement public implantera des filtres à charbon en 2028. L’installation abreuve les quelques 30 000 habitants de 50 communes bas-rhinoises, de Wingersheim au Sud, à Kirrwiller au Nord.
Sur les sept puits de Mommenheim, deux ne sont plus en fonction à cause d’une trop forte pollution aux nitrates et autres intrants agricoles.Photo : Pascal Bastien / Rue89 Strasbourg
Visibles depuis la station, sept points de captage se dressent dans des prairies où une dizaine de cigognes vaquent à leurs occupations. Les agriculteurs n’ont pas le droit d’utiliser de pesticides directement à cet endroit. Ils plantent de l’herbe et de la luzerne pour nourrir le bétail. Mais malgré ce périmètre de protection rapproché de 170 hectares, l’eau produite à Mommenheim n’est plus dans les normes.
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Thibault Vetter suit les collectifs militants et les associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides, comme de nouvelles zones d’activités sur des terres cultivables. Il enquête sur diverses sources de pollution, les pesticides, les usines, et leurs impacts sur la santé publique. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.
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