Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Face à la dermatose bovine, la Confédération paysanne dénonce « un massacre inutile »

Face à la dermatose bovine, la Confédération paysanne dénonce « un massacre inutile »
Les éleveurs de la Confédération paysanne se sont rassemblés mardi 16 décembre à Strasbourg pour dénoncer la gestion de la dermatose bovine.

Une vingtaine d’éleveurs de la Confédération paysanne se sont rassemblés mardi 16 décembre devant la Direction départementale de la Protection des populations. Ils dénoncent l’abattage de cheptels entiers et défendent une politique sanitaire alternative face à la dermatose des bovins.

« Stop au massacre inutile », alerte une pancarte brandie devant la Direction départementale de la Protection des populations (DDPP) de Strasbourg. Bien qu’aucun cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) n’ait été déclaré en Alsace, les agriculteurs de la Confédération paysanne disent redouter les conséquences du protocole sanitaire en vigueur. Les éleveurs du syndicat agricole sont venus dialoguer avec la DDPP, en charge de la surveillance sanitaire des élevages, pour anticiper d’éventuels cas de dermatose dans le département.

La maladie virale, qui touche les bovins, se propage dans les cheptels français depuis juin 2025. Mi-décembre, 113 foyers avaient été détectés, la plupart en Haute-Savoie. Chaque fois, l’élevage entier est abattu. « La peur, on la sent chez tous les éleveurs bovins en Alsace« , explique Anne-Flore Laemmel, agricultrice dans la région de Saverne, drapeau de la Confédération paysanne sur l’épaule. « La région très touchée n’est pas si loin d’ici ».

Menace de l’abattage

La propagation de la dermatose, qui se transmet par les insectes – comme les mouches ou les taons – est difficilement contrôlable, et la maladie reste relativement méconnue en France. Dans certains cas, la dermatose peut entraîner la mort de l’animal. Pourtant, le « stress » ressenti par les agriculteurs rassemblés devant la DDPP, n’est pas lié à la peur de la contamination. « Nous sommes bien plus effrayés par la menace de l’abattage que par celle de la maladie », explique Bertrand Tournaire, éleveur de vaches laitières à Aubure, dans le Haut-Rhin. Il appréhende les conséquences de la maladie pour les éleveurs :

« Tous ceux qui sont proches de la retraite, tous ceux qui ont déjà des difficultés économiques, s’ils sont touchés, ils arrêteront tout, ils ne relanceront pas leur élevage. Il faut avoir le courage de recommencer, si on abat toutes tes bêtes, ça peut prendre des années. »

Gestion « scandaleuse » de la crise

« Cette politique d’abattage total ne mène à rien », affirme Anne-Flore Laemmel. L’agricultrice juge la gestion de la crise « scandaleuse » et affirme « ne pas comprendre l’entêtement de la ministre à garder cette ligne ». La veille, lundi 15 décembre, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, a confirmé le maintien du protocole sanitaire en place.

Alors que de nouveaux cas sont détectés chaque semaine, la Confédération paysanne défend un plan alternatif pour faire face à la propagation de la dermatose. « Il faudrait un abattage partiel, des seuls animaux contaminés, et le placement en quarantaine des autres animaux de l’élevage, avec un protocole de biosécurité », expose Églantine Berthet, agricultrice dans le Sundgau et porte-parole de la section alsacienne de la Confédération paysanne. Elle défend aussi l’élargissement de la vaccination des bovins, jusque-là strictement réservée aux zones proches des élevages contaminés.

« Le gouvernement n’entend rien et les syndicats sont écœurés. La confiance avec l’État est rompue », estime Anne-Flore Laemmel. Elle juge l’approche du ministère « autoritaire, verticale, sans aucune écoute de la profession et avec un quitus total de certains experts scientifiques ». L’agricultrice qui dit sentir « la colère partout dans la profession », et s’inquiète des réactions des éleveurs. « Certains, craignant tellement l’abattage de leurs bêtes, pourraient cacher que la dermatose a atteint leur cheptel. La maladie se propagerait alors d’autant plus vite », avertit-elle.

Pas de dérogation

« Avant même la dermatose, le contexte général met déjà à mal les éleveurs bovins », poursuit Bertrand Tournaire, faisant référence à l’accord sur le Mercosur, en passe d’être adoptée par l’Union européenne. Devant la grille de la DDPP, il affirme : « Tout ça c’est de la gestion administrative, pour les autorités c’est un problème dans un tableau Excel, mais nous, ce qu’on défend c’est du vivant. »

Les quinze vaches laitières de l’élevage de Bertrand Tournaire sont des Vosgiennes, une race protégée et considérée comme « rare ». La Confédération paysanne espérait pouvoir obtenir une « dérogation sur les abatages totaux » en cas de détection de foyers en Alsace. Reçus à l’issue du rassemblement par la DDPP, les représentants du syndicat n’ont pas obtenu d’inflexion. La direction de l’instance a confirmé l’application stricte de la politique nationale d’abattage total, sans dérogation pour les vaches Vosgiennes, malgré leur statut de race menacée.

Séismes à répétition : des habitants de Rittershoffen réclament une réunion d’urgence

Séismes à répétition : des habitants de Rittershoffen réclament une réunion d’urgence
La centrale géothermique de Rittershoffen.

Après un nouvel épisode sismique samedi 13 décembre à proximité de la centrale géothermique de Rittershoffen, l’association de Défense de l’environnement et de la qualité de vie de la commune demande l’organisation d’une réunion de crise.

Quatre épisodes de séismes ont été enregistrés en moins de dix jours. La terre a tremblé à Rittershoffen, au nord de Haguenau, les 4, 10, 12 et 13 décembre. Il s’agit de microséismes d’une magnitude allant jusqu’à 2,6 sur l’échelle de Richter, dont l’épicentre oscille autour de la centrale géothermique de Rittershoffen, selon le Réseau national de surveillance sismique (Renass).

Face à cette succession de secousses, l’association de Défense de l’environnement et de la qualité de vie à Rittershoffen (Adeq Rittershoffen) réclame l’organisation immédiate d’une réunion de crise. Elle a saisi les acteurs concernés : Électricité de Strasbourg, exploitant de la centrale, Lithium de France, les élus locaux et les services de l’État.

Demande de transparence

L’Adeq Rittershoffen demande le respect du Code minier et du Code de l’environnement, notamment en matière de « prévention, surveillance et maîtrise des risques ». Elle réclame de la part des autorités une communication « transparente, complète et accessible sur l’ensemble des dangers auxquels la population est exposée ».

Suite au séisme du 4 décembre, qualifié « d’induit par l’activité humaine » par le Renass, l’installation géothermique a été mise à l’arrêt, le temps de comprendre le phénomène, et notamment l’augmentation de l’intensité des secousses.

Samedi 13 décembre, environ 130 personnes se sont rassemblées aux abords de la centrale, réclamant la création d’un fonds d’indemnisation et l’arrêt des forages.

#Rittershoffen

Un ancien leader d’extrême droite condamné pour détention d’images pédopornographiques

Un ancien leader d’extrême droite condamné pour détention d’images pédopornographiques
Valentin Linder sur une vidéo de propagande pour le Bastion Social.

Lundi 15 décembre, le tribunal correctionnel de Strasbourg a condamné l’ancien président du Bastion social pour détention de fichiers pédopornographiques. Valentin Linder s’est défendu en invoquant une « chasse » aux pédocriminels.

L’atmosphère devenait irrespirable dans la salle 201 du tribunal correctionnel de Strasbourg. À la barre, lundi 15 décembre, Valentin Linder répondait des faits de détention d’images à caractère pédopornographique. L’audience a commencé par une longue description des photos et vidéos retrouvées sur deux téléphones de l’ancien leader du Bastion social, un mouvement violent d’extrême-droite. Les scènes décrites dans les procès-verbaux sont d’une atrocité inouïe : un nourrisson subit des attouchements, un homme éjacule sur une fillette de moins de quatre ans, une autre fille d’environ dix ans supplie son violeur d’arrêter… Face à la présidente du tribunal Valentine Seyfritz, Valentin Linder se tient droit, les mains jointes dans le dos. Derrière lui, plusieurs adolescentes, stagiaires de troisième au tribunal ou dans un cabinet d’avocats, prennent des notes, les yeux rivés sur leur carnet.

Armes, drapeaux nazis et pédopornographie

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En souffrance, des employés du TJP accusent Kaori Ito de management toxique

En souffrance, des employés du TJP accusent Kaori Ito de management toxique
Le mandat de Kaori Ito à la tête du TJP a commencé en 2023 et finira début 2027. Il est renouvelable.

Kaori Ito a pris la tête du théâtre TJP de Strasbourg début 2023. Depuis, une dizaine de personnes ont quitté la structure. De nombreux employés dénoncent des consignes changeantes, des mensonges et des propos dégradants.

Dans le milieu du spectacle, Kaori Ito est mondialement connue. Cette danseuse et chorégraphe japonaise a été nommée directrice du TJP (ex Théâtre Jeune Public) en janvier 2023 par la ministre de la Culture. Les programmations de son équipe sont bien accueillies à Strasbourg. Elles permettent souvent une participation du public, y compris des jeunes enfants. Le TJP monte aussi des projets avec des élèves des collèges et écoles de la ville. Mais en coulisses, les salariés sont nombreux à dénoncer l’apparition d’une souffrance au travail depuis l’arrivée de Kaori Ito. « C’est vraiment dommage parce qu’on croit en ce qu’on propose », tient à préciser une employée.

Le centre dramatique tourne grâce à une trentaine de collaborateurs et collaboratrices en comptant les artistes. Rue89 Strasbourg a pu s’entretenir avec une dizaine d’entre eux. D’autres ont refusé de témoigner, par peur de s’exposer, d’être licenciés ou de subir d’autres représailles. Pour les mêmes raisons, les personnes interrogées ont tenu à conserver leur anonymat. Beaucoup rapportent des exemples d’employés mis à l’écart d’un spectacle, ou de projets qui ont été annulés suite à l’expression de désaccords avec Kaori Ito.

La peur de parler

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Après une nomination ratée au diocèse : « Combien se sont faites avoir avant moi ? »

Après une nomination ratée au diocèse : « Combien se sont faites avoir avant moi ? »
Diane Laugel dans le cloître de l’église Saint-Pierre le Jeune, à Strasbourg, en décembre 2025.

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Muriel Bachelet, cofondatrice de Cancer colère Alsace : « Rien ne m’exposait, sauf les vignes »

Muriel Bachelet, cofondatrice de Cancer colère Alsace : « Rien ne m’exposait, sauf les vignes »
Atteinte d’un cancer du sein, Muriel Bachelet lance une antenne alsacienne du collectif Cancer colère.

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Un notaire et un avocat condamnés pour avoir dépouillé une dame atteinte d’Alzheimer

Un notaire et un avocat condamnés pour avoir dépouillé une dame atteinte d’Alzheimer

Un avocat de Strasbourg a été condamné pour abus de faiblesse sur une personne âgée et isolée. Il l’a notamment poussée à signer des actes pour qu’elle lui cède sa maison, grâce à la complicité d’un notaire.

C’est en plaçant sa mère Georgette âgée de 90 ans à la maison de retraite Sainte-Élisabeth à Strasbourg en 2013 que René, habitant des Vosges, a découvert l’ampleur du détournement : des quelques 300 000€ dont elle disposait après le décès de son mari, il ne lui restait plus rien. Quant à la maison qu’elle occupait, elle est la propriété de… son avocat, membre du barreau de Strasbourg. Ce dernier s’est arrangé pour que Georgette lui cède sa maison de Lingolsheim en nue propriété, et il a utilisé un ami notaire pour faire valider le transfert.

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Attaquée pour ses émissions de poussières, la société Sappe devant le tribunal

Attaquée pour ses émissions de poussières, la société Sappe devant le tribunal
Des poussières de coke de pétrole et d’extraits de vinasse s’échappent du site de l’entreprise Sappe.

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« Face aux PFAS, un suivi médical de la population de Saint-Louis s’impose »

« Face aux PFAS, un suivi médical de la population de Saint-Louis s’impose »
La commune de Saint-Louis, située au sud de l’Alsace, à la frontière avec la Suisse, compte plus de 20 000 habitants.

Dans une lettre ouverte adressée à l’Agence régionale de santé, le président de l’association des riverains de l’aéroport de Bâle-Mulhouse demande la mise en place d’un plan sanitaire. Il craint les conséquences de l’exposition aux PFAS des habitants de Saint-Louis et alentours.

Madame la Directrice de l’Agence régionale de santé (ARS) du Grand Est,

Durant le mois d’octobre la couleur rose s’affichait un peu partout par solidarité avec nos mères, sœurs et filles, victimes d’un cancer du sein. Néanmoins, depuis plus de 50 ans on observe une augmentation des cancers du sein, sans aucun doute liée à des pollutions environnementales. Le lien entre l’exposition aux PFAS (polluants éternels) et l’apparition de certains cancers est de plus en plus documenté.

Les habitants de Saint-Louis et environs sont exposés depuis des décennies à une forte concentration de PFAS dans l’eau potable. [Cette pollution vient de mousses anti-incendie utilisées par l’aéroport de Bâle-Mulhouse, NDLR] La filtration au charbon actif mise progressivement en place abaissera la concentration sous la limite réglementaire de 100 nanogrammes par litre (ng/L) pour la somme des 20 PFAS recherchés. Mais de nombreux scientifiques affirment justement que les normes en vigueur sont souvent insuffisantes pour éviter que l’eau n’impacte pas la santé. Les habitants de Saint-Louis sont et resteront possiblement, contaminés à des taux élevés, comme l’a révélé le dosage des PFAS dans le sang de dix volontaires.

À quand la prise en compte des nombreuses études qui décrivent avec précision l’impact des facteurs environnementaux sur la santé publique ? À quoi servent les campagnes de sensibilisation de diagnostic précoce du cancer si les causes réelles ne sont pas prises en compte ? Les patients sont les premières victimes de ce manquement, mais aussi les familles, les aidants, le monde médical, la société….

L’ADRA demande un plan sanitaire pour Saint-Louis

Nous rappelons, que, en plus des PFAS, les riverains de l’aéroport de Bâle-Mulhouse cumulent plusieurs sources de forte pollution impactant leur santé : la pollution sonore (bruit) ou la pollution atmosphérique (gaz toxiques et particules ultrafines). Les enjeux à long terme pour la population sont majeurs ; ce « cocktail » favorise de nombreuses pathologies et diminue l’espérance de vie en bonne santé. Tout cela dans un territoire ou l’accès aux soins est rendu difficile par le manque de médecins, de spécialistes et de structures médicales de proximité.

L’association de défense des riverains de l’aéroport de Bâle-Mulhouse (Adra) demande à l’ARS Grand Est de mette en place un plan sanitaire comprenant :
• Un accès gratuit à des tests sanguins pour celles et ceux qui le désirent.
• Une étude épidémiologique pour analyser la distribution des maladies dans la population locale afin de déterminer l’influence des PFAS dans l’eau sur la santé.
• Un suivi sanitaire ciblé lorsque les seuils sont élevés ou pour les personnes fragiles.
• Une investigation sur les taux de cancers, maladies auto immunes et malformations potentielles liées aux PFAS, tout en publiant enfin le registre des cancers du Haut-Rhin.

« Une étude épidémiologique s’impose »

Ces mesures sont simplement conformes aux missions des ARS, qui sont :
• La veille et la sécurité sanitaires, ainsi que l’observation de la santé.
• La définition, le financement et l’évaluation des actions de prévention et de promotion de la santé.
• L’anticipation, la préparation et la gestion des crises sanitaires.

Si rien n’est fait pour considérer l’origine des cancers, le nombre de malades sera toujours croissant. Les causes environnementales en font partie, il est urgent d’en tenir compte. Dans ce contexte, un suivi médical et une étude épidémiologique de la population de Saint-Louis et environs s’imposent.

Bruno Wollenschneider
président de l’Adra

Soupçonné de corruption de mineurs, l’abbé Mathieu Hammel suspendu par l’archevêque

Soupçonné de corruption de mineurs, l’abbé Mathieu Hammel suspendu par l’archevêque
L’abbé Mathieu Hammel a aussi été prêtre à Strasbourg.

Informé d’une procédure judiciaire en cours visant Mathieu Hammel, l’archevêque de Strasbourg a annoncé que l’abbé et chapelain de Marienthal était relevé de ses fonctions dans un mail interne daté du 6 décembre.

« Mmmmm », « beau cul », « la bonne queue »Sur l’un de ses comptes X (ex-Twitter), Mathieu Hammel n’hésitait pas à commenter des photos érotiques, voire pornographiques. Dans la vraie vie, l’abbé alsacien a fait vœux de chasteté. Nommé chapelain de Marienthal depuis le 1er septembre, le prêtre vient d’être relevé de ses fonctions. Comme l’a révélé le blog Riposte Catholique, l’archevêque de Strasbourg Pascal Delannoy a signé le mercredi 6 décembre un mail interne au diocèse annonçant la suspension du père Hammel : « Pour favoriser la sérénité de la procédure en cours, j’ai relevé l’abbé Mathieu Hammel de l’exercice public de son ministère. » Traduction : l’homme d’Église de 48 ans ne peut plus exercer sa fonction ecclésiastique.

La procureure Clarisse Taron a confirmé, auprès des Dernières Nouvelles d’Alsace, qu’une enquête était en cours pour « corruption de mineurs, sollicitation de mineur par majeur pour obtenir des images pornographiques et harcèlement sexuel ».

Aucune alerte selon le diocèse

À France3 Grand Est, le diocèse de Strasbourg a assuré n’avoir jamais été alerté au sujet de Mathieu Hammel. Sur ce point, le blog Riposte Catholique s’interroge face à une mutation que l’abbé a subie en juillet 2024. Alors curé de la communauté de paroisses Saint Pirmin du Haut Florival dans le Haut-Rhin, le prêtre avait annoncé sa nouvelle responsabilité aux fidèles sur Facebook : « Cette mission au pied levé m’éloignera physiquement de vous, mais sachez que vous resterez toujours présents dans mon cœur et mes prières. »

« Afin de ne pas interférer avec le travail de la justice et dans le respect de la présomption d’innocence et des droits des personnes, je ne communiquerai pas davantage », conclut le mail de l’archevêque de Strasbourg. Prêtre depuis l’âge de 33 ans, Mathieu Hammel est originaire du Sundgau, dans le sud de l’Alsace. Il a été successivement vicaire à Brumath, puis dans la communauté des paroisses des collines à Rixheim et alentours, de même que dans le secteur de Saint Louis. En 2021, Il a ensuite été nommé curé dans les paroisses de l’Eau Vive de Huningue, Village Neuf et Roseneau. Il a enfin été curé dans le Haut Florival, avant d’être nommé à Strasbourg au sein de la communauté de paroisses Neudorf – Port du Rhin, puis à Marienthal.

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Rassemblement pour les droits des migrants à Strasbourg samedi 13 décembre

Rassemblement pour les droits des migrants à Strasbourg samedi 13 décembre
Manifestation de solidarité envers les migrant-es, en septembre 2022.

Pour la journée internationale des migrant-es, plus de trente organisations locales appellent à se rassembler samedi 13 décembre à Strasbourg. Elles demandent notamment l’égalité des droits à l’école, à la santé, à la culture, au travail, et la réquisition des logements vides.

« Cette année encore des milliers de personnes sont mortes à cause des fermetures des frontières. » Par ses mots, plus de trente organisations (liste en fin d’article) appellent à se rassembler samedi 13 décembre pour la journée internationale des migrant-es. Le rendez-vous est fixé à 14h place Dauphine à Strasbourg, à côté du centre commercial Rivetoile.

Les associations et collectifs proposeront des stands d’information et des prises de parole. Elles demandent l’abrogation immédiate de la loi Darmanin et des circulaires Retailleau, qui ont encore durci les conditions d’accueil des migrant-es en France ces dernières années. Les militants et militantes revendiquent également l’égalité des droits à l’école, à la santé, à la culture, au travail, la régularisation des sans-papiers, ou la fermeture des centres de rétention administrative (CRA).

Enfin, les organisations réclament la réquisition des logements vides pour loger les sans-abris. Pour rappel, de nombreuses familles migrantes, avec des enfants, dorment dans la rue en ce début d’hiver 2025.

Au tribunal, Pernelle Richardot pointe un « déchainement d’insultes » après un tweet de Rima Hassan

Au tribunal, Pernelle Richardot pointe un « déchainement d’insultes » après un tweet de Rima Hassan
Anne-Pernelle Richardot estime avoir été mise en danger par le message de Rima Hassan.

Est-ce qu’en traitant Anne-Pernelle Richardot « d’islamophobe assumée », Rima Hassan a outrepassé les limites de sa liberté d’expression ? C’est la question à laquelle le tribunal judiciaire de Strasbourg va devoir répondre, après que la conseillère municipale socialiste a attaqué l’eurodéputée de La France insoumise pour injure publique.

Mercredi 10 décembre, le tribunal correctionnel de Strasbourg a été saisi d’une affaire qui remonte au 26 novembre 2024. Ce jour-là, l’eurodéputée de La France insoumise Rima Hassan découvre dans le journal Le Monde qu’Anne-Pernelle Richardot, conseillère municipale socialiste de Strasbourg, se félicite qu’une conférence avec l’eurodéputée ait été interdite par le président de l’Université de Strasbourg.

Sur X, Rima Hassan « tague » alors Anne-Pernelle Richardot, la traite « d’islamophobe assumée » et dénonce l’utilisation des termes « groupuscules islamistes » pour qualifier les organisateurs de la conférence, à savoir le syndicat Solidarité étudiant-e-s et le collectif Palestine Unistras. Elle conclut pour faire bonne mesure avec cet avertissement : « personne n’oubliera ».

« Menaces variées »

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Plus de policiers municipaux, pièges photographiques : Catherine Trautmann déroule son plan sécurité

Plus de policiers municipaux, pièges photographiques : Catherine Trautmann déroule son plan sécurité
Catherine Trautmann, ancienne maire candidate aux élections municipales de mars 2026.

Catherine Trautmann a déroulé son credo sécuritaire, choisissant la place d’Austerlitz comme symbole d’une ville « qui va mal ». La candidate socialiste aux élections municipales de 2026 promet une police municipale plus visible, un éclairage renforcé et un plan d’urgence propreté.

Au café Berlin, place d’Austerlitz, la lumière tamisée fait briller les tables rouges collantes et les banquettes vertes affaissées. Un décor soigneusement choisi par Catherine Trautmann pour sa troisième rencontre avec la presse depuis le début de sa campagne en octobre 2025. L’ancienne maire de Strasbourg, ancienne ministre et désormais candidate socialiste aux élections municipales de 2026, ne laisse rien au hasard. Comme les autres prétendant·es à la mairie, elle tape sur un registre manifestement incontournable : la sécurité. À Strasbourg, quand ce n’est pas le marché de Noël qui nourrit les discours de campagne, c’est l’insécurité, thème déjà largement occupé par Jean-Philippe Vetter (LR), Virginie Joron (RN) ou encore Thibaut Vinci (PRG). Tout le monde joue la même partition et Catherine Trautmann n’y déroge pas.

Installée au fond du bar, elle explique avoir choisi la place d’Austerlitz parce qu’elle concentre, selon elle, plusieurs symptômes d’une ville « qui va mal »: travaux interminables, incivilités, conflits d’usages… Cette place fait partie de ces lieux que « les gens désertent », dit-elle, à cause des « bousculades avec des vélos, trottinettes, c’est ce qu’il y a de plus fréquent mais aussi à cause d’agressions verbales » et de « gens avinés ». Elle aligne les récits : l’homme qui habite rue du 22-Novembre et qui fréquemment ne sort plus de chez lui à cause des incivilités, les riverains qui déménagent hors de Strasbourg, les nuisances quotidiennes liées aux chantiers… « Ces gens qui ont comme réaction de devoir changer de vie, ça me demande de répondre, de changer les choses. »

Brigade dans les transports

Pour rassurer la population, la candidate défend une police municipale plus visible et plus présente. Elle imagine des antennes de police municipale dans les quartiers, des patrouilles régulières, des élus qui se rendent sur le terrain avec les agents. Elle évoque aussi un réseau de bornes d’appel d’urgence dans l’espace public et la création, dans les transports, d’une brigade dédiée à la prévention des incivilités.« Il faut créer une dissuasion pacifique », répète-t-elle.

Comme Jean-Philippe Vetter, elle souhaite la création d’un conseil des droits et des devoirs des familles. Elle s’empresse toutefois de préciser son orientation : un outil de prévention et de soutien social :

« Le but est d’aider les familles à retrouver une autorité, une crédibilité. C’est une démarche sociale. Un appui pour la famille et les jeunes et un espace pour que les élus rappellent le droit. »

Elle veut aussi rallumer l’éclairage public (une proposition aussi formulée par Pierre Jakubowicz, du parti Horizons) pour sécuriser les déplacements des femmes, dénonçant une politique qui, selon elle, fait peser le risque sur celles qui rentrent tard. « Il faut laisser des trajets lumineux. On peut éteindre dans des parcs pour respecter la biodiversité mais il faut des tracés lumineux partout. » Elle promet également de renforcer le dispositif Angela (un dispositif qui sollicite un réseau de commerces identifiés comme lieux-refuges, où toute personne qui se sent en danger peut demander de l’aide), de former tous les policiers municipaux aux violences sexistes et sexuelles et de verbaliser davantage les outrages sexistes.

Catherine Trautmann, regard tourné vers la place d’Austerlitz depuis le café Berlin. Photo : Eva Chibane / Rue89 Strasbourg / cc

« Sanitairement, on a un problème »

Après la sécurité, la candidate se lance aussi sur la pauvreté. Place d’Austerlitz, elle pointe un mal : les rats. « On les voit régulièrement », dit-elle, en montrant la place où enfants et rongeurs se croiseraient. « Sanitairement, on a un problème. » Elle promet un « plan d’urgence propreté » quartier par quartier et des pièges photographiques pour traquer les auteurs de dépôts sauvages afin de lutter contre l’insalubrité. Une réponse à un sujet devenu l’un des serpents de mer du conseil municipal et débattu pas plus tard que la veille de son point presse, lundi 8 décembre.

Sur le financement de tous ces projets, elle esquive l’écueil des dépenses supplémentaires en s’attaquant à la gestion interne de la Ville et de l’Eurométropole. Elle évoque, avec un sourire en coin et les yeux levés au ciel, des postes qui seraient aujourd’hui « fléchés pour observer des projets de la majorité ». Pour elle, tout pourrait être réglé par « un travail de répartition des moyens ». Et pour la police municipale, même recette : revoir la cartographie des interventions et augmenter les effectifs quand c’est nécessaire.

En fin de conférence, la stratège aguerrie se prête au jeu des photos entre les palissades de chantier et les vélos qui slaloment. La place d’Austerlitz servant de décor à une candidate qui cherche à reprendre la gouvernance d’une ville qu’elle connaît par cœur et dont elle veut écrire – à nouveau – l’histoire.

L’humour de Philippe Poutou, la combativité de Cem Yoldas

L’humour de Philippe Poutou, la combativité de Cem Yoldas
Cem Yoldas entouré de ses soutiens lundi 8 décembre.

Lundi 8 décembre, Philippe Poutou est venu à Strasbourg pour soutenir la liste menée par Cem Yoldas aux élections municipales. La gauche révolutionnaire a présenté ses priorités et critiqué tous azimuts les partis, dont LFI.

Plus d’une centaine de personnes se sont pressées dans la salle de la Maison des associations de Strasbourg, agrémentée des couleurs de la Palestine et de la Kanaky, lundi 8 décembre vers 19 h. Elles et ils sont venus écouter Philippe Poutou, ancien ouvrier syndicaliste de l’usine Ford de Blanquefort en Gironde et ancien candidat à l’élection présidentielle pour le Nouveau parti anticapitaliste (NPA). Désormais conseiller municipal à Bordeaux, il est venu soutenir Cem Yoldas, le candidat pour les élections municipales en tête de la liste « Strasbourg c’est nous ».

Lola Romieux, qui sera sur cette liste, a pris la parole la première pour évoquer quelques points du programme, comme les transports gratuits pour tous et toutes, de nouveaux espaces autogérés pour les jeunes sur le modèle du Molodoï ou une taxation renforcée contre les meublés de tourisme, au bénéfice des logements dont les loyers seraient bloqués.

La salle de la Maison des associations s’est avérée trop petite…Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc

Charge contre la majorité

La soirée s’est poursuivie avec une charge de la conseillère municipale Soraya Ouldji contre la municipalité écologiste. Nommée adjointe à la maire en charge de la petite enfance, elle a quitté l’exécutif en juin 2024 :

« J’avais proposé que nous mettions en place des cuisines dans les établissements pour les cantines. On m’a dit que c’était trop radical, qu’on avait déjà demandé aux industriels d’inclure des produits biologiques… J’ai fait connaissance avec une culture de l’affichage. »

Soraya Ouldji estime avoir été victime de « violence politique », notamment après avoir dénoncé l’Affaire Polesi : « l’accès à mes courriels a été supprimé, mon micro a été coupé… Est-ce qu’on accepte que la politique soit pourrie comme ça ? Nous devons dire stop au fatalisme ! »

Philippe Poutou : « au NPA, on est des professionnels de la défaite »Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc

« Les élections, c’est pas notre terrain »

Très attendu, Philippe Poutou s’est ensuite avancé sur le pupitre décoré du logo « Strasbourg c’est nous » sur un fond vert. Une affiche « qui aurait pu être un peu plus rouge », remarque-t-il. Sans notes, Philippe Poutou a improvisé un discours ponctué de petites blagues sur la place d’une liste de gauche révolutionnaire aux élections municipales :

« On est plutôt habitués à manifester, à faire des pancartes, à hisser des drapeaux… Les élections, c’est pas notre terrain. On n’a rien à faire là avec nos gueules qui sont pas toujours terribles… On pense plutôt que ce sont les mobilisations qui peuvent changer les choses. Mais voilà, on vient rappeler qu’on existe dans cet endroit où on n’est pas invités… On ne fait pas peur à grand monde, mais c’est déjà pas mal. »

Philippe Poutou a rappelé avec beaucoup d’humour son expérience à Bordeaux, où il a participé à une liste d’union avec la gauche radicale « Bordeaux en lutte » en 2020 qui a éclaté en 2022 :

« Au NPA, on est des professionnels de la défaite, on se présente à toutes les élections, on est battus et on recommence. Mais en 2020, portés par le mouvement social, on a été élus. Bon je vous préviens, c’est chiant, hein… On finit par discuter de budget comme n’importe quel droitard… pour s’apercevoir qu’il n’y a aucun mot de gauche dedans ! »

Pour autant, Philippe Poutou a plaidé pour une forme d’union avec les autres composantes de gauche :

« Il y a le danger de l’extrême droite tout de même, il faut être vigilant. C’est une menace qui va peser sur nous, les gauchistes, mais aussi sur toutes les personnes précaires, racisées, etc. Donc il faut être radical mais aussi garder le contact avec les autres forces de gauche. On n’a pas les mêmes choses à dire, pas de la même manière, mais il y a des enjeux beaucoup plus grands. Je rappelle que le ministre de l’Intérieur s’est attaqué à un jeu de société parce qu’il a un policier raciste comme personnage ! On peut en sourire mais ils en sont là ! »

Cem Yoldas n’est pas prêt à transiger, même avec LFI.Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc

Pas de cadeaux à LFI

Cem Yoldas a terminé la soirée avec un discours moins drôle mais plus axé sur les enjeux strasbourgeois et notamment la crise du logement, « devenue insoutenable pour de nombreuses familles ». Rappelant à Philippe Poutou qu’à la Jeune garde antifasciste, dont il vient, « il y a la culture de la gagne », Cem Yoldas n’entend pas faire de cadeaux à la liste soutenue par La France insoumise. Il avait déjà critiqué sur les réseaux sociaux la proposition de Florian Kobryn de rendre payant l’accès au marché de Noël. À la fin de son discours, il l’a accusé d’être prêt à conclure un accord de second tour avec Jeanne Barseghian :

« Florian Kobryn, c’est un deuxième bulletin Barseghian ! Les 120 pages du programme des Insoumis, elles seront mises à la poubelle dès le 22 mars. Avec nous, pas d’union au second tour sans autocritique de la maire sur son boycott de Médine, sur l’affaire Polesi ou encore sur son inaction face à la situation des enfants à la rue ! »

Cem Yoldas a détaillé ses positions pour que Strasbourg soit une « ville refuge » en terme de sécurité : transformer la police municipale en police de proximité « qui n’hésitera pas à jouer au football avec les jeunes plutôt que les arrêter ». Il a proposé que la Ville de Strasbourg se porte « partie civile à chaque affaire de violences policières. » Quant à l’international, Cem Yoldas a promu la fin du jumelage de Strasbourg avec la ville israélienne de Ramat Gan.

À l’Unistra, 37 étudiants étrangers désinscrits faute d’avoir pu payer leur inscription

À l’Unistra, 37 étudiants étrangers désinscrits faute d’avoir pu payer leur inscription
Une action étudiante en décembre 2023 contre la loi dite asile et immigration.

L’Université de Strasbourg a annoncé à plusieurs étudiants étrangers leur désinscription pour ne pas avoir versé les quelques 4 000 euros de frais d’inscription. Certains ne savaient pas encore que leur demande d’exonération de ces frais différenciés leur avait été refusée. 

À l’évocation de la situation des étudiants étrangers de l’Université de Strasbourg, sa voix se noue. L’étudiante tunisienne, qui préfère garder l’anonymat, est parvenue à payer les 3 941 euros de droits d’inscription réclamés par l’université. Affectée par la situation de ses camarades, la jeune étudiante dénonce « le ton utilisé par les administrations » pour les inciter à payer, et des formulations qu’elle juge « sans considération » à l’égard des étudiants étrangers. « Ces courriers étaient robotisés, brutaux », rembobine-t-elle, au bord des larmes.

Les frais différenciés ont été mis en place pour les étudiants issus de pays non-membres de l’Union européenne à la rentrée 2019, dans le cadre de la circulaire « Bienvenue en France ». À l’instar d’autres universités, celle de Strasbourg a choisi de ne pas se plier à cette différence de traitement entre étudiants. Mais en 2024, « l’exonération de tous les étudiants n’était plus réglementairement possible », soutient l’Université de Strasbourg, en raison d’un seuil fixé à 10 % d’étudiants exonérés par établissement. Si une dispense des frais d’inscription est accordée aux étudiants de licence, ceux de master sont contraints de payer. 

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#précarité étudiante

L’Université de Strasbourg appelée à respecter sa promesse d’accueillir des étudiants palestiniens

L’Université de Strasbourg appelée à respecter sa promesse d’accueillir des étudiants palestiniens
Mobilisation en soutien à la Palestine, en octobre 2023.

30 organisations ont signé une lettre ouverte destinée à la présidence de l’Université de Strasbourg. Elles demandent la mise en place de mesures permettant d’accueillir des étudiants et des étudiantes réfugiées de Palestine.

« La présidence doit se placer à la hauteur de ses déclarations. » Dans une lettre ouverte (voir ci-dessous) envoyée lundi 8 décembre, 30 organisations, dont des syndicats étudiants, ainsi que des membres du personnel de l’Université de Strasbourg, rappellent l’engagement pris par la présidence de l’Unistra pour l’accueil « des étudiantes et étudiants gazaouis » en juin 2024. Les signataires demandent des mesures concrètes pour rendre cet accueil possible :

    « Des aménagements pédagogiques permettant l’inscription immédiate et la poursuite d’études sans condition, y compris avec l’accès au niveau A0 en français dans les licences et masters de l’ensemble de l’Université, L’exonération systématique des frais d’inscription, L’attribution de bourses et de logements, Un accompagnement matériel et humain dès leur arrivée sur le territoire. »

Les signataires dénoncent que la France demande aux Gazaouis, pour obtenir un visa, « de prouver leur “excellence” » ou « de trouver un financement par une collectivité ou une université, ainsi qu’un logement ». Le texte a été écrit par des étudiants et étudiantes du collectif Poing Levé, ainsi que les syndicats AES, FSE et Solidaires étudiant-e-s. Ces derniers dénoncent par ailleurs dans le texte « la répression des étudiants solidaires avec la Palestine », en mentionnant les interventions policières sur le campus, et l’interdiction des conférences de Rima Hassan ou de la projection du film Fedayin sur la lutte pour la Palestine.

La liste des organisations prenant part à la démarche devrait s’allonger au fil des jours.