L’ordre du jour du conseil municipal de Strasbourg de juin reprend une bonne part des délibérations qui étaient prévues pour celui de mai, mais qui avait dû être écourté en raison du blocage du centre administratif par des forains en colère.
Equilibre budgétaire et Palestine
La première partie du conseil municipal aura un parfum très budgétaire puisque les conseillers doivent évoquer les travaux de la Chambre régionale des comptes sur les équilibres financiers de la Ville de Strasbourg et de l’Eurométropole entre 2019 et 2024 (point 1). Le sujet a déjà fait l’objet de quelques expressions mais il devrait être abondamment repris par l’opposition, étant donné que les magistrats financiers évoquent un « délai de désendettement se rapprochant du seuil d’alerte de 12 années dès 2025 » et une « capacité d’autofinancement nette [qui] pourrait être quasiment nulle dès 2027 » (voir notre article dédié).
Après ce grand moment de concorde municipale, les conseillers municipaux seront chauds pour se lancer dans un autre débat consensuel : le jumelage de Strasbourg avec le camp de réfugiés d’Aïda près de Bethléem en Palestine (point 14). Depuis cette annonce, les polémiques n’ont pas manqué d’agiter le débat public strasbourgeois. Bien que la délibération ait pris soin de mentionner les « massacres du Hamas », les « otages toujours détenus » et un « attachement à la création d’un État de la Palestine aux côtés de l’État d’Israël », il est à craindre qu’une répétition des postures n’enflamme à nouveau le débat, sans bénéfice pour quiconque.
« Prairies en ville » et stationnement
L’autre grand moment du conseil sera la délibération sur la création de « prairies en ville » (point 21, repêché de l’ordre du jour du conseil municipal précédent). Les conseillers devraient également aborder l’expérimentation d’un « permis de louer » dans le quartier Gare de Strasbourg, un dispositif pour lutter contre l’habitat indigne (voir notre article dédié, point 22).
Peu après, les conseillers municipaux seront invités à approuver le transfert de la concession relative au stationnement sur voirie de Streeteo, qui date de 2017, à une société publique locale dont la Ville et l’Eurométropole sont actionnaires à partir du 30 novembre. Cette délibération (point 23) prévoit une recette annuelle de 12 millions d’euros au bénéfice de la Ville de Strasbourg collectés à partir des redevances sur les quelques 20 000 places en voirie, hors forfaits post-stationnements (FPS). Ce partage devrait laisser 4,8 millions d’euros à la future SPL chaque année pour payer les salaires des agents contrôleurs, qui seront repris de Streeteo, et réaliser les investissements nécessaires.
Rénovation de l’opéra
Côté Culture, le conseil municipal aura aussi l’occasion de se pencher sur le projet de restructuration et de rénovation du bâtiment abritant l’opéra de Strasbourg, place Broglie (point 46, voir notre article dédié). Les conseillers devront se prononcer sur un programme de 120 millions d’euros (M€) permettant d’adapter le Palais des fêtes, y déplacer les spectacles de l’opéra de 2028 à 2033, et de complètement transformer le bâtiment de la place Broglie.
En fin de conseil, le groupe Centristes et Progressistes (Horizon, Modem…) a déposé deux motions : la première demandant à la Ville de Strasbourg de soutenir une initiative visant à bannir dans l’Union européenne les thérapies de conversion, la seconde pour soutenir l’intégration au Panthéon d’Adélaïde Hautval, médecin et résistante alsacienne. Conseiller municipal d’opposition (Horizon), Pierre Jakubowicz reviendra sur les aménagements successifs de la rue Mélanie, 300 mètres à la Robertsau où la municipalité s’est heurtée à l’hostilité des riverains après avoir ajouté une voie cyclable.
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