Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Arguments techniques et débats idéologiques à la réunion publique sur le tram nord

Arguments techniques et débats idéologiques à la réunion publique sur le tram nord

Le Palais des fêtes a accueilli jeudi soir la première réunion de la commission d’enquête publique sur l’extension nord du tramway. Plusieurs centaines de personnes ont écouté des arguments parfois très techniques, dans une ambiance électrique.

Le Palais des fêtes était bien rempli dans la soirée du jeudi 12 septembre, pour accueillir la première réunion publique organisée par la commission d’enquête sur l’extension du tramway vers le nord de l’agglomération (le dossier du « tram nord », retrouvez tous nos articles ici). Sur scène, la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian (Les écologistes), le vice-président de l’Eurométropole aux mobilités, Alain Jund (Les écologistes) avec son écharpe verte, et quatre techniciens et technicienne issus de l’administration et du cabinet de conseils en déplacements Roland Ribi & Associés.

La réunion publique a été diffusée en direct, elle est disponible en intégralité sur le compte Youtube de l’Eurométropole de Strasbourg.

Tous ont projeté à tour de rôle sur un grand écran une présentation du projet qui consiste à relier Bischheim, l’ouest de Schiltigheim à Strasbourg en tram. Il a été découpé en trois volets : le passage du tram par l’avenue des Vosges et le réaménagement de la place de Haguenau en un vaste parc, le passage par la route de Bischwiller jusqu’à la cité des Écrivains à Bischheim et le réaménagement des boulevards et de la place de la Gare centrale à Strasbourg. Après une heure d’écoute plus ou moins sage, les questions sont vite apparues.

Nathalie Albres estime que le projet doit être simplement retiré.Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc

Première à tirer, Nathalie Albres, gérante d’un salon de coiffure dans le quartier des Contades, demande comment faire pour que le projet soit annulé, sous les vivats d’une partie de la salle. Comme ça, l’ambiance a tout de suite été posée.

Des airs de débats déjà entendus

Puis d’autres ont pris la parole, il s’agissait pour la plupart de personnes déjà très impliquées dans la vie publique comme Yazid Knibiehly, président de l’association du Grand Neuhof et responsable des Jeunes républicains du Bas-Rhin, ou dans le débat sur le tram nord comme Arieh Adida qui anime une association d’habitants opposés au projet, Louisa Krause, présidente de Col’Shick, qui a également pris position contre le tram nord, Jacques Bresson de Montramjytiens, favorable au tram nord, etc.

L’ensemble pouvait donner l’impression d’un dialogue déjà entendu lors de précédentes réunions publiques (lire ici, ici ou ici), avec au premier rang des objections les suppressions de places de stationnement suivies des craintes d’embolie de la circulation en raison de la suppression de deux axes majeurs de transit. Jeanne Barseghian et Alain Jund n’ont guère convaincu en évoquant la construction d’un parking de 230 places, rue Kablé, pour remplacer les 450 places supprimées en voirie. Le cabinet RR&A a bien tenté d’expliquer que les nouvelles places seraient à cinq minutes, rien ne remplace une voiture sous ses fenêtres…

Les places de stationnement supprimées sont essentiellement autour de la place de Haguenau. Photo : cabinet RR&A / document projeté

Les éléments les plus précis sont venus des agents de l’administration présents. Gilles Brossard, responsable des projets tram pour l’Eurométropole, a ainsi répondu à la question, récurrente elle aussi, des performances de la voie partagée entre le tram et les voitures avenue des Vosges et de la ligne unique à Schiltigheim :

« Le tram A utilise déjà une voie unique de 600 mètres à Illkirch-Graffenstaden et c’est une ligne très performante. Sur la voie partagée, c’est un peu nouveau à Strasbourg et nous nous appuyons sur l’expertise de villes qui ont déjà des voies mixtes, comme Berne, où le tram est utilisé conjointement avec 10 000 véhicules par jour. On en sera loin avenue des Vosges. »

Jacques Bresson de Montramjytiens, favorable au tram nord.Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc

Gilles Brossard a également répondu à une question sur le taux de rentabilité interne, le fameux TRI dénoncé par l’opposition lors d’une conférence de presse deux jours plus tôt. Selon lui, le projet a mûri depuis ses premières phases pour atteindre un TRI de presque 5% dans sa phase finale, ce qui le rendrait « économiquement viable, compte-tenu de tous les aménagements connexes ».

Les reports de circulation projetés ont suscité de vives critiques en provenance du public. Photo : Eurométropole de Strasbourg / doc projeté

Au fur et à mesure que la soirée avance, les personnes opposées à ce projet dans la salle s’enhardissent et huent les élus et les orateurs qu’ils jugent trop favorables au tram nord. Des habitants ont des questions très précises sur l’accès à leurs parkings privés, d’autres évoquent des liaisons rendues délicates avec la Robertsau, etc.

Après trois heures de réunion, Jean Annaheim, président de la commission d’enquête, estime qu’il est temps d’en finir et donne la parole à Jeanne Barseghian pour conclure. La maire de Strasbourg en a profité pour répondre à celles et ceux qui l’accusent « de mettre en œuvre un “projet idéologique”. Ce qui serait idéologique, ce serait de ne rien faire pour les 500 décès chaque année dans l’Eurométropole, dus à des problèmes respiratoires. »

Des places pour le Festival européen du film fantastique de Strasbourg

Des places pour le Festival européen du film fantastique de Strasbourg

Le Festival européen du film fantastique se déroule du 20 au 29 septembre dans les cinémas de Strasbourg, avec des dizaines de films en compétition, des rétrospectives et des séances spéciales. Des invitations sont à gagner pour les lectrices et les lecteurs de Rue89 Strasbourg.

Le Festival européen du film fantastique de Strasbourg (FEFFS) propose 93 nouvelles productions internationales de films de genre, pour la plupart présentées en présence des équipes de films. Une trentaine de films de rétrospective sont également à redécouvrir dans cinq cinémas strasbourgeois.

L’équipe du FEFFS propose aux lectrices et aux lecteurs de Rue89 Strasbourg de gagner des invitations pour deux personnes aux séances de quatre films. Faites votre choix et remplissez le questionnaire ci-dessous.

Maldoror

Suite à la disparition de deux petites filles, un gendarme belge se lance dans une traque qui le mènera à un réseau pédophile.

Après sa trilogie des Ardennes, qui avait déjà ausculté la face sombre des terres de Wallonie, Fabrice du Welz réinterprète le grand traumatisme des années 1990, l’affaire Dutroux, maelström de connivences criminelles et politiques qui a laissé une marque indélébile sur un pays entier. Le réalisateur, chantre d’un cinéma viscéral, offre là son œuvre la plus ambitieuse, un thriller d’envergure admirablement servi par ses interprètes. Anthony Bajon, lui, confirme sa propension à se fondre dans ses personnages et à naviguer d’un film de genre à l’autre.  Voir ici la fiche du film sur le site du FEFFS.

Kidnapping Inc.

Deux gangsters amateurs sont chargés d’enlever le fils du futur président de Haïti en pleine période électorale pour demander une rançon. Tout sauf doués, ils tuent accidentellement leur otage. Pour tenter de sauver leur peau face à leurs commanditaires, ils prennent la pire des décisions possibles : kidnapper un vague sosie de la victime. 

La réalisation de ce premier long-métrage haïtien ressemble étrangement à l’histoire réelle du film, avec des kidnappings de membres de l’équipe et des fusillades sur le tournage. Le résultat est impressionnant, une sorte de ti’punch de comédie noire punk et anarchiste, qui mêle joyeusement Pulp Fiction et La Cité de DieuVoir ici la fiche du film sur le site du FEFFS.

Another End

Un homme tourmenté, qui a survécu à l’accident ayant coûté la vie à son épouse, ne parvient pas à faire son deuil. Il se voit proposer la possibilité de retrouver l’amour de sa vie, incarnée dans un autre corps, pour un ultime moment d’adieu. Or il ne peut se résoudre à la laisser partir.

Dans ce récit de science-fiction intime, les corps et les âmes se mêlent. Piero Messina, qui a longtemps collaboré avec Paolo Sorrentino, excelle dans l’exercice du mélodrame fantastique. En résulte une œuvre visionnaire et poignante, portée par des interprètes exceptionnels. Voir ici la fiche du film sur le site du FEFFS.

Handling the Undead

Un jour d’été à Oslo, les morts reviennent à la vie. Trois familles sont confrontées au retour inespéré d’un défunt. Une mère, victime d’un accident de la route quelques heures plus tôt, s’éveille miraculeusement. Un enfant gratte la terre pour sortir de sa tombe. Soudain, le deuil se croise avec l’espoir.

Commencé comme un drame, le premier film de Thea Hvistendahl progresse doucement vers l’horreur sans jamais négliger le traumatisme de ses personnages. Le thème du mort-vivant est abordé de manière sensible et très singulière dans ce film adapté du roman de John Ajvide Lindqvist, auteur de Laissez-moi entrer, un autre classique de l’épouvante scandinave. Voir ici la fiche du film sur le site du FEFFS.

Le concours

Complétez le formulaire ci-dessous pour tenter de remporter une invitation pour deux personnes pour l’un de ces films.

(Le concours est clos – restez branché à la newsletter quotidienne pour être averti du prochain)

« Sans voiture Simone » à Cronenbourg dimanche 22 septembre

« Sans voiture Simone » à Cronenbourg dimanche 22 septembre
Simone Signoret dans Adua et ses compagnes (1960)

La Ville de Strasbourg propose d’essayer le quartier Saint-Florent à Cronenbourg sans véhicule motorisé dimanche 22 septembre. Il s’agit de la troisième édition de cette opération de réappropriation de l’espace public.

La Ville de Strasbourg organise une nouvelle édition de Sans Voiture Simone !, dans le quartier de Cronenbourg dimanche 22 septembre de 10h à 18h. Cette opération vise à « permet aux habitants et aux habitantes de se réapproprier l’espace public, de vivre des expériences inédites dans des lieux transformés et fermés à la circulation des véhicules motorisés », indique la Ville dans un communiqué.

Concrètement, le « quartier Saint-Florent sera fermé à la circulation routière de 8h à 20h ; le stationnement y sera également interdit afin de réserver tout l’espace rendu disponible pour les piétons, les cyclistes, les rollers, les trottinettes et les skateboards », précise la Ville. La Ville a déjà réalisé des opérations similaires, le dimanche 24 septembre sur l’avenue du Rhin, et le dimanche 19 septembre 2021 sur l’avenue des Vosges. Cette fois-ci, il ne s’agit plus seulement de fermer un important axe de transit mais de s’intéresser à la vie de quartier, une fois qu’il est débarrassé des voitures.

Un programme fourni

Pour que le public ne passe pas seulement son temps à s’extasier devant des places de stationnement vides, la Ville a prévu une série d’animations dont :

    Jeu de construction participatif avec Electroni-k, kermesses soniques avec 3615 Senor, jeu de piste proposé par Habile Bill,  animations sportives proposées par l’Office des Sports, séance de parkour avec PK Stras, initiation au skate et au roller avec le NL Contest, ateliers de qi gong et self-défense avec Shen Ch’i Idact.

Des foodtrucks seront tout de même présents de midi à 14h, avec des tables de banquet installées route de Mittelhausbergen. Des concerts sont aussi prévus tout au long de l’après-midi, des jeux ainsi que des stands des associations du quartier.

10 millions d’euros par an, le cadeau de la Région Grand Est à l’enseignement privé

10 millions d’euros par an, le cadeau de la Région Grand Est à l’enseignement privé
Le Gymnase Jean Sturm a reçu plus d’un million d’euros d’aides publiques pour ses investissements.

La Région Grand Est subventionne largement les investissements des établissements scolaires privés, des dépenses qui ne font pourtant pas partie de ses missions.

La Région Grand Est est tenue de participer aux financements des lycées publics, dont elle possède les bâtiments dans la plupart des cas et dont elle assure l’entretien et l’équipement. Les salaires de tout le personnel non enseignant des lycées est également versé par les Régions. Mais les Régions se réservent également une part de dépenses facultatives, à destination des établissements privés. Pour la Région Grand Est, ces dépenses atteignent en moyenne 10 millions d’euros par an et certaines enveloppes sont envoyées à des établissements déjà très bien dotés et très bien équipés grâce aux financements privés.

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La Collectivité d’Alsace prévoit une taxe poids lourds en 2027

La Collectivité d’Alsace prévoit une taxe poids lourds en 2027

Face au report des camions européens sur les routes alsaciennes, le président de la Collectivité européenne d’Alsace prévoit l’instauration d’une taxe poids lourds en janvier 2027. La taxe concernera l’axe nord-sud de l’Alsace, sur une distance d’environ 200 kilomètres.

« Nous sommes face à une forme d’injustice transfrontalière. Les Allemands mettent en place une taxe pour l’utilisation de leurs routes et c’est nous qui subissons les nuisances du trafic. » Au cours d’un déjeuner de presse, le président de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) Frédéric Bierry (Les Républicains) a annoncé une avancée contre le flux de poids lourds circulant sur les autoroutes alsaciennes. Une grande partie des poids lourds circulant en Europe esquiveraient la taxe allemande LKW-Maut appliquée aux camions de plus de 12 tonnes en adoptant un itinéraire en France.

« On a plus de 1 400 poids lourds supplémentaires par jour depuis l’augmentation de la Maut, c’est une situation de sur-fréquentation, martèle Frédéric Bierry. Il y a un enjeu de sécurité, de santé, mais aussi de fluidité de l’axe. Notre enjeu, c’est de faire en sorte de rééquilibrer les choses. » Contre cette affluence, le président de la CeA propose l’instauration d’une taxe similaire pour les poids lourds circulant sur certaines routes alsaciennes.

Opposition des transporteurs

Le réseau de route taxable se limiterait à près de 200 kilomètres, annonce le président de la CeA, située sur l’axe nord-sud, essentiellement sur l’A35 et A36. Elle pourrait rapporter une somme de 64 millions d’euros par an au Département, selon une étude d’impact commandée par la CeA.

Sa grille tarifaire sera soumise à consultation pour une période s’étalant jusqu’à l’automne 2025. Quelques jours avant cette annonce de Frédéric Bierry, l’Union des entreprises de transport et de logistique de France (Union-TLF) a fait savoir son opposition frontale à la proposition, rejetant l’étude d’impact et estimant que le projet « pourrait mettre en péril la viabilité de certaines entreprises locales ».

Cette taxe alsacienne visant les poids lourds est un dossier qui date de l’instauration de la LKW-Maut en Allemagne en 2005, dont le produit a permis aux États allemands d’investir massivement dans les infrastructures routières et ferroviaires. L’instauration d’une « écotaxe » en Alsace pour éviter ou compenser le report des camions est en discussion depuis au moins 2011. En avril 2024, les élus écologistes d’Alsace et du Grand Est avaient signé une tribune appelant de leurs vœux l’instauration de cette taxe de transit.

À l’inverse, le conseiller départemental d’opposition Damien Frémont (Les Écologistes) estime que l’exécutif est trop lent. « La taxe était déjà annoncée pour 2025, là on nous annonce 2027 à minima… Qu’il y ait un échange avec eux c’est essentiel, puisqu’ils sont directement concernés, mais à un moment il faut prendre des décisions politiques. » L’élu écologiste estime de surcroît que la taxe ne sera pas dissuasive : « On se dirige vers une diminution de la surface taxée et une diminution du prix envisagé, de 19 à 15 centimes au kilomètre. Ça ne suffira pas, il faut s’aligner avec les voisins allemands. »

Les écologistes espèrent déployer une cinquantaine d’aménagements cyclables

Les écologistes espèrent déployer une cinquantaine d’aménagements cyclables

Depuis le début de son mandat, la municipalité écologiste a lancé de nombreux petits chantiers de pistes cyclables. Mais les plus importants restent à venir, notamment avenue de Colmar, route d’Oberhausbergen ou autour du centre-ville.

Boulevard de Lyon, rue des Ducs à Cronenbourg, avenue Herrenschmidt au Wacken, route du Polygone, rue de la Ganzau au Neuhof… Dans une longue tirade technique mardi 11 septembre, la maire écologiste de Strasbourg, Jeanne Barseghian, liste des zones où des aménagements cyclables ont été érigés depuis le début de son mandat, ou sont en cours de construction : « C’est un très gros effort que nous faisons. Au total nous aurons une cinquantaine d’opérations plus ou moins importantes visant à développer le réseau. »

La plupart des changements déjà visibles sont « de petits maillons pour assurer la continuité des pistes », expose la maire. Une partie de ces projets étaient sur le schéma directeur vélo daté de 2011. « C’est nous qui avons décidé de les budgéter et de les lancer depuis le début du mandat en 2020 », affirme Sophie Dupressoir, conseillère municipale déléguée à la ville cyclable.

« On évite de mettre de simples marquages sur les trottoirs, à la différence du mandat précédent, ajoute Pierre Ozenne, adjoint à la maire en charge de l’espace public. Nous privilégions les pistes en site propre, pour éviter au maximum les conflits d’usage entre les piétons et les cyclistes. »

Par exemple, boulevard de Lyon, une piste cyclable bidirectionnelle séparée des trottoirs et de la route, a été créée. Elle relie la gare au quartier de l’Esplanade, en passant par les quais Louis-Pasteur, Menachem-Taffel et du Général-Koenig. Cela permet un trajet à vélo sans discontinuité sur plusieurs kilomètres, un principe cardinal pour une circulation cycliste efficace.

Quatre grands projets

Jeanne Barseghian assure que quatre « grands projets structurants », qui correspondent à de nouveaux axes majeurs à vélo, vont bientôt être lancés. « Le chantier de la “VéloStras Sud” doit commencer en 2025 » et se terminer en 2026. Il s’agit de 3,8 kilomètres de piste cyclable bidirectionnelle en site propre de la route de l’Hôpital au Baggersee en passant par l’avenue de Colmar. Le même type d’aménagement est prévu pour relier cette piste à celles qui arrivent place du Marché à Neudorf, en passant par la rue du Lazaret et l’avenue Léon-Dacheux.

Une nouvelle piste dans le secteur Bourse, Hôpital, au niveau du Quai Fustel-de-Coulanges devra passer sous trois ponts, sur la berge, « afin d’éviter les carrefours aux cyclistes », indique la maire de Strasbourg. Aujourd’hui, leur itinéraire se fait obligatoirement par une piste qui croise les voitures, à côté du trottoir. Cette dernière restera tout de même en place, notamment parce qu’elle pourrait être plus sécurisée en cas de chutes de neige. Les travaux doivent commencer à l’été 2025.

La même année, les chantiers de plusieurs aménagements du ring vélo-piéton seront réalisés sur 3,9 kilomètres, pour « encourager les cyclistes à contourner l’hypercentre et réduire les conflits avec les piétons », précise Sophie Dupressoir. Des pistes cyclables sont prévues sur les quais intérieurs de la Grande-Île, aux abords de la place d’Austerlitz et dans la rue des Orphelins. Elles seront connectées à une voie cyclable récemment créée rue de la Krutenau, devant l’ancienne manufacture des tabacs.

À plus long terme, la municipalité souhaite construire une piste cyclable en site propre route d’Oberhausbergen, entre Hautepierre et Cronenbourg, en parallèle de cheminements plus confortables et sécurisés pour les piétons. Une concertation publique sera proposée à partir du 23 septembre, et le résultat de cette démarche devrait aboutir à une délibération au premier semestre 2025.

80 kilomètres supplémentaires pour les vélos

L’Eurométropole annonçait en 2020 un plan vélo de 100 millions d’euros d’investissements pour son mandat. Finalement, cette somme ne sera pas entièrement engagée entre 2020 et 2026 parce que quelques projets, à la Robertsau et à l’Elsau par exemple, déborderont au-delà. « Certains délais et contraintes sont difficiles à prévoir », indique Alain Jund, vice-président de l’Eurométropole en charge des mobilités. Mais il assure qu’à terme, les projets conçus lors du mandat et parfois terminés après 2026 correspondront bien à 100 millions d’euros… Une estimation de la collectivité avait affiché un plan réduit à 65 millions d’euros pendant la durée du mandat.

Alain Jund ajoute que des pistes cyclables non comprises dans l’enveloppe du plan vélo viendront s’ajouter au bilan de la municipalité, notamment celles prévues autour du tram nord. D’après Pierre Ozenne, au total, tous budgets confondus, « environ 80 kilomètres de voies cyclables supplémentaires » seront mises en place sur le territoire de Strasbourg après ce mandat.

Les aménagements cyclables prévus durant le mandat des écologistes.Photo : Ville de Strasbourg

Novares veut fermer son usine d’Ostwald selon les syndicats

Novares veut fermer son usine d’Ostwald selon les syndicats
Les locaux de Novares, anciennement Mecaplast, à Ostwald.

Les organisations syndicales de l’usine Novares d’Ostwald indiquent que leur direction a programmé un projet de fermeture du site industriel. 126 emplois sont concernés.

« Notre direction générale a mis la machine en route pour supprimer les 126 emplois du site d’Ostwald. » Dans un communiqué envoyé mercredi 11 septembre, les syndicats CGT, Force ouvrière et CFTC annoncent qu’un projet de fermeture de l’usine Novares d’Ostwald est à l’ordre du jour du comité social et économique central de l’entreprise multinationale prévu le 25 septembre : « Les salariés sont particulièrement choqués tant par l’annonce elle-même que par la volonté de fermer le site rapidement. »

Novares produit des équipements en plastique pour l’industrie automobile. « Stellantis (Peugeot, NDLR) était notre client principal, cela représentait 90% de notre activité, mais ils ont une politique de délocalisation de leurs achats dans les pays de l’Est », expose Bachir Himmi, délégué pour Force Ouvrière : « Le chiffre d’affaires de notre usine est passé de 50 millions d’euros par an en 2019 à moins de 12 millions d’euros par an en 2023 d’après notre direction. »

Selon le syndicaliste, la direction de Novares a annoncé lundi 9 septembre aux organisations représentatives que les négociations n’ont pas abouti avec un autre potentiel client : le fabricant de véhicules tous-terrains Ineos, qui a un site de production à Hambach. Un échec qui aurait précipité la direction à décider la fermeture de l’usine.

Premier débrayage jeudi

« Les élus et les salariés du site Novares d’Ostwald ne peuvent tolérer une telle annonce et être une fois de plus les victimes des stratégies de grands groupes qui ne pensent qu’aux profits et n’ont aucun scrupule vis-à-vis des conséquences sociales qui vont impacter toutes ces familles », écrivent les organisations syndicales dans leur communiqué. « Nous nous battrons pour conserver nos emplois, et à minima pour obtenir des indemnisations à la hauteur de notre investissement pour la boîte », prévient Bachir Himmi.

Les directions du groupe et de l’usine n’avaient pas répondu aux sollicitation de Rue89 Strasbourg avant la publication de cet article. De premiers débrayages sont prévus jeudi 12 septembre de 12h à 14h pour l’équipe du matin, de 14h à 16h pour l’équipe d’après-midi et de 22h à minuit pour l’équipe de nuit.

Les opposants au tram nord sonnent la mobilisation générale

Les opposants au tram nord sonnent la mobilisation générale
Les opposants au tram nord ne veulent pas passer par l’avenue des Vosges.

Les opposants au tram nord appellent les citoyens à exprimer leurs critiques contre le projet d’extension proposé par la Ville et l’Eurométropole lors de l’enquête publique.

Mardi matin dans la salle du restaurant L’Atelier, avenue des Vosges, la droite strasbourgeoise et métropolitaine, ainsi que la socialiste Catherine Trautmann, a lancé devant la presse sa campagne contre l’extension du tramway vers le nord de l’agglomération. L’objectif est de mobiliser les habitants pour qu’ils expriment également leur opposition au projet défendu par la Ville et l’Eurométropole de Strasbourg, lors de l’enquête publique, qui se déroule depuis lundi et jusqu’au 18 octobre.

Parmi les élus présents, Jean-Luc Herzog, le maire (divers droite) de Niederhausbergen a introduit le discours :

« En supprimant des axes importants de circulation comme l’avenue des Vosges à Strasbourg et la route de Bischwiller à Schiltigheim, ce projet va avoir des conséquences sur tous les habitants du nord de l’Eurométropole voire au-delà ! En supprimant le pont au dessus de la M35, comment vont se rendre au Wacken les nombreux salariés du nord de l’agglomération ? »

Pour Jean-Luc Herzog, la Ville de Strasbourg ne devrait pas avoir le droit de décider qui passe par son territoire. « Il y a 17 000 véhicules qui passent à Niederhausbergen, il se passe quoi si je décide de tout fermer ? » Et d’ailleurs, même l’Eurométropole ne devrait pas pouvoir décider de ces aménagements selon lui, puisque les écologistes « sont en minorité au conseil métropolitain. La coalition ne tient qu’avec quelques maires obligés, à 59 contre 56. »

Pas d’accès direct à la gare

Cette charge pour le droit de rouler chez les autres est approuvée par les autres membre du collectif d’opposition, dont Catherine Trautmann, ancienne maire de Strasbourg et la première à avoir déployé le tram dans l’agglomération… Elle a rappelé que selon son analyse, le tracé prévu par la municipalité et l’Eurométropole aurait plus d’impacts négatifs :

« Le tracé soumis à l’enquête publique ne passe pas par l’Homme-de-Fer, n’ajoute aucune nouvelle ligne de tram, ne relie pas directement les institutions européennes ni Schiltigheim à la gare centrale et provoquera des reports de circulation dans des secteurs densément peuplés, comme les boulevards de Dordogne ou d’Anvers. »

Elle en a profité pour rajouter un nouvel argument à sa panoplie essentiellement technique :

« Ce tracé est idéologique. En voulant supprimer la circulation, les écologistes vont assigner à résidence les habitants. On n’aura plus une ville en mouvement mais une ville décor. »

Embourgeoisement ou embolisation

Catherine Trautmann fait ainsi référence aux arguments de la municipalité qui prévoit de profiter des aménagements du tram pour piétonniser les abords et mettre en valeur le patrimoine architectural de la Neustadt, notamment sur le tronçon passant par l’avenue des Vosges.

Ces aménagements provoquent un embourgeoisement quasi-systématique des logements à proximité du tram, avec les augmentations des loyers et des coûts d’acquisitions qui en découlent. Et ce, dans une ville où l’accession au logement est déjà extrêmement difficile pour les familles, un sujet auquel la municipalité écologiste a été bien incapable de répondre depuis son accession aux affaires.

Thibaud Philipps, le maire (Les Républicains) d’Illkirch-Graffenstaden, a chiffré le coût total de l’extension du tramway vers le nord à 317 millions d’euros. Il ajoute aux 268 millions d’euros de la délibération métropolitaine 37 millions pour les « opérations connexes », les travaux pour supprimer ou modifier des ponts, et les 12 millions prévus pour le réaménagement du quartier des Halles. « Ce n’est pas soutenable pour la collectivité, dont l’endettement va plus que doubler, assure-t-il. Le taux de rentabilité interne du projet n’est que de 4,99% sur 120 ans, ce qui est inédit sur une durée aussi longue. »

En conclusion, Pierre Jakubowicz, conseiller municipal (Horizons) dans l’opposition municipale, a exhorté les habitants à utiliser ces « 40 jours d’enquête publique pour éviter 40 ans de conséquences néfastes » :

« Le tramway est un objet démocratique dont tous les Strasbourgeois peuvent être fiers et nous disons aux citoyens que l’enquête publique, c’est leur moment. La municipalité dit que le tracé n’est pas à débattre mais bien sûr que si ! Si un avis défavorable est rendu à l’issue de cette enquête publique, ce sera justement sur ce projet. Il sera toujours possible de proposer un autre tracé ensuite. »

Un fonds de garantie de 60 millions d’euros pour Dumarey Powerglide, et des licenciements à venir

Un fonds de garantie de 60 millions d’euros pour Dumarey Powerglide, et des licenciements à venir
Des salariés de Dumarey, à la Maison des syndicats à Strasbourg.

Fragilisée économiquement par la baisse de commandes de l’équipementier ZF, l’usine Dumarey Powerglide de Strasbourg risquait une procédure de sauvegarde. Mais suite à un accord amiable, un fonds de garantie de 60 millions d’euros devrait être mis en place, alors qu’un plan social se profile.

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L’État remet à la rue des dizaines de familles à Strasbourg

L’État remet à la rue des dizaines de familles à Strasbourg
La famille de Vazgen et Narine risque un retour à la rue prochainement.

Depuis début août, les associations d’aide aux sans-abris constatent le retour à la rue de familles logées pour certaines depuis plusieurs années. L’État leur propose de rejoindre un dispositif visant à les renvoyer vers leur pays d’origine, sans solution alternative.

« La préfecture nous a convoqués, les agents nous ont informés que nous devions quitter l’hébergement sinon la police nous ferait sortir », relate Vazgen, grâce à un traducteur sur son téléphone. Avec ses six enfants et sa femme Narine, ce père de famille arménien vit dans un appartement de trois pièces à Strasbourg depuis août 2023. Quatre enfants sont dans une chambre, l’aîné, lycéen, dort dans le salon et le cadet, qui n’a même pas un an, passe ses nuits dans le lit de ses parents. « C’est dangereux d’être dehors avec autant d’enfants, ce n’est pas humain », répète t-il. Narine, visiblement exténuée, cache sa tête dans ses mains pendant que son mari, vêtu d’un vieux maillot siglé de l’équipe de France de football, fait visiter le petit logement.

Selon nos informations, la préfecture du Bas-Rhin a lancé en août une opération visant à supprimer des places d’hébergement pour les « ménages à droits incomplets ». Il s’agit par exemple de personnes dont le renouvellement du titre de séjour pour raison de santé n’est pas assuré ou de familles ayant été déboutées de l’asile mais dont les enfants sont scolarisés… Vazgen et Narine sont dans ce cas de figure. Leur recours contre le refus de leur accorder l’asile est en cours de traitement.

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Ces enquêtes et ces reportages ont un prix. C’est le temps de travail de Thibault Vetter et de Camille Balzinger, qui suivent de près, depuis plusieurs années, la problématique du manque d’hébergements d’urgence à Strasbourg et la précarité des personnes sans papier.

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Jeanne Barseghian nomme deux nouveaux adjoints

Jeanne Barseghian nomme deux nouveaux adjoints
La conseillère municipale Marina Lafay.

Pour palier les départs de Soraya Ouldji et d’Hervé Polesi, Jeanne Barseghian annonce qu’elle nommera au prochain conseil municipal de Strasbourg, le 30 septembre, deux nouveaux adjoints : Salah Koussa et Marina Lafay. Leurs attributions précises restent à définir.

Dans un court communiqué envoyé mardi 10 septembre, la municipalité annonce le futur remplacement de l’adjoint à la maire en charge de l’accueil du public et de l’accessibilité Hervé Polesi, et l’adjointe chargée de la petite enfance, Soraya Ouldji.

Tous deux restent membres du conseil municipal. Si la rupture entre Soraya Ouldji et la majorité écologiste est consommée (voir notre article de juin), Hervé Polesi reste proche de l’exécutif et pourrait récupérer une délégation plus légère.

En remplacement, deux élus de la majorité écologiste connaissent une promotion. Les conseillers municipaux Salah Koussa et Marina Lafay, respectivement référents des quartiers Hautepierre et Quartier des Quinze, seront proposés comme adjoints à la maire lors du prochain conseil municipal, lundi 30 septembre.

Les rôles restent indéfinis

Salah Koussa est entré en politique en 2017, en tant que candidat aux élections législatives dans la 1ère circonscription de Strasbourg. S’il n’avait obtenu que 1,52% des voix sur l’ensemble de la circonscription, il avait réalisé d’importants scores dans les bureaux de votes de Hautepierre, au point d’attirer l’attention de plusieurs partis pour les élections municipales qui ont suivi.

Concernant Marina Lafay, elle est membre de Place publique, le parti lancé notamment par Raphaël Glucksmann en 2018, évoluant depuis dans l’orbite du Parti socialiste. En 2020, la sociologue est approchée par la liste des écologistes pour les élections municipales.

Le périmètre exact des délégations de ces futurs adjoints n’a pas été communiqué.

#Marina Lafay

Pierre Jakubowicz entre en campagne

Pierre Jakubowicz entre en campagne
Pierre Jakubowicz lors d’une réunion publique sur le stationnement au Neudorf, en mai 2024.

Pierre Jakubowicz, conseiller municipal (Horizons) d’opposition, lance son mouvement afin de se préparer pour les élections municipales de Strasbourg en 2026. Appelé « Strasbourg on y croit ! », l’association vise à d’abord consulter les habitants, excédés selon l’élu par « la radicalité » des écologistes.

En politique comme ailleurs, on est jamais mieux servi que par soi-même. C’est pourquoi Pierre Jakubowicz n’entend pas attendre une hypothétique désignation par son parti, Horizons, pour se présenter aux élections municipales de Strasbourg en 2026. En homme politique d’expérience, il sait que les premiers partis seront toujours bien placés à l’issue du scrutin, quels que soient les développements d’ici là.

Le voilà donc avec une association de campagne, appelée « Strasbourg on y croit ! ». Annoncée dans les DNA, cette association débute par une consultation des habitants, « Parlons de Strasbourg » afin d’élaborer un « projet alternatif crédible » à « la radicalité des écologistes » mais seulement entre « ceux qui partagent une même vision, une même envie et un même amour pour leur ville ». Une démarche qui rappelle beaucoup « Dites moi tout », la consultation lancée par Fabienne Keller en 2014, bien qu’elle n’ait guère porté chance à l’actuelle députée européenne, et qu’il a déjà commencé à mettre en œuvre, notamment sur les questions du stationnement ou du tram nord.

(suite…)

La Ville propose un hébergement aux habitantes du squat La Pigeonne

La Ville propose un hébergement aux habitantes du squat La Pigeonne

La municipalité propose de reloger les habitantes sans solution d’hébergement qui vivaient au squat de La Pigeonne à Cronenbourg. L’association appelle à un rassemblement mardi 10 septembre devant la préfecture pour dénoncer les expulsions de squats.

La justice a ordonné fin août l’expulsion du squat pour femmes et personnes queer La Pigeonne, obligeant ses occupantes à trouver d’autres solutions. Elles avaient prévu une manifestation devant le centre administratif de la Ville de Strasbourg mardi 10 septembre pour demander à la municipalité écologiste de fournir un hébergement à quatre habitantes sans-papiers.

Mais la veille en fin de journée, la collectivité a annoncé à Rue89 Strasbourg qu’elle a trouvé un lieu d’accueil pour ces quatre personnes dans un logement à la Montagne Verte, rue d’Ostwald. « Une visite sera organisée au courant de la semaine », indique Christelle Wieder, en charge des droits des femmes : « C’est une petite maison qui permettra de préserver l’esprit de l’association, pour que ces personnes ne perdent pas le lien qu’elles ont. »

Un loyer symbolique

Floriane Varieras, adjointe en charge des solidarités, précise que l’occupation se fera sous la contrainte d’un bail avec un « loyer symbolique ». Ce dernier n’est pas encore fixé mais il devrait être d’une centaine d’euros. Les charges seront également aux frais des occupantes. Les équipes du centre communal d’action sociale (CCAS) pourront se rendre sur place.

« Nous regrettons le malentendu avec l’association. Nous avions proposé un accompagnement social à plusieurs reprises mais il n’y avait pas eu de suites. Nous ne savions pas exactement combien de personnes devaient être relogées, poursuit Floriane Varieras. Comme elles ne sont que quatre, c’était une situation abordable pour nous. »

Une porte parole de La Pigeonne a affirmé dans la soirée de lundi à Rue89 Strasbourg que le rassemblement prévu au centre administratif avait été déplacé place de la République, devant la préfecture du Bas-Rhin, afin de protester d’une manière générale contre les expulsions de squats et dénoncer la somme de 27 000 euros, que le tribunal a ordonné aux squatteuses de payer aux propriétaires de la maison de Cronenbourg.

Privé de gouvernement, le Nouveau Front populaire continue de faire campagne

Privé de gouvernement, le Nouveau Front populaire continue de faire campagne
Au centre, la conseillère régionale et municipale Hülliya Turan (PCF).

Les différentes composantes du Nouveau Front populaire strasbourgeois se sont retrouvées à la Maison des syndicats vendredi 7 septembre. Dans une réunion aux allures de meeting de campagne, chacun anticipe un retour aux urnes et s’y prépare.

« Comme le disait un homme chauve et pas très grand de taille, que faire ? » En reprenant les mots de Lénine – repris du révolutionnaire Nikolaï Tchernychevksi – l’adjointe communiste Hülliya Turan résume l’ambition de la soirée. Face à la nomination de Michel Barnier (Les Républicains) au poste de Premier ministre, le ralliement des LR et le soutien officieux de l’extrême droite à ce dernier, que peut bien faire la gauche strasbourgeoise ?

Pour répondre à cette question brûlante, un échantillon de la gauche strasbourgeoise s’est retrouvé pour une « assemblée générale de circonscription » à la Maison des syndicats, en soirée du vendredi 7 septembre. Entre constats amers et semi solutions, se dessine la volonté de faire perdurer l’esprit d’union du Nouveau Front populaire (NFP). Au moins jusqu’au prochaines législatives qui pourraient survenir dès juin.

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Rassemblement pour le relogement des habitantes du squat La Pigeonne mardi 10 septembre

Rassemblement pour le relogement des habitantes du squat La Pigeonne mardi 10 septembre
Dessin issu d’un tract de La Pigeonne.

Le squat La Pigeonne appelle à manifester devant le centre administratif de Strasbourg, au parc de l’Étoile, mardi 10 septembre. Ses occupantes demandent à la municipalité un relogement digne pour quatre habitantes sans-papiers menacées de dormir à la rue.

La justice a ordonné l’expulsion sous quinze jours du squat La Pigeonne vendredi 30 août. Cette maison appartenant à la famille Helfrich, propriétaire de vignobles et de marques comme les crémants Arthur Metz, abrite des femmes et des personnes queer depuis 2020.

« Face à l’indifférence des institutions et aux manquements de la mairie », les occupantes des lieux appellent à se rassembler mardi 10 septembre dès 16h30 devant le centre administratif de la Ville de Strasbourg. Selon elles, la municipalité « s’était engagée à reloger les personnes », mais elle leur propose désormais simplement « d’appeler le 115 », le numéro pour solliciter un hébergement d’urgence. Ce dispositif est notoirement saturé et n’offre aucune solution à de nombreux sans-abris malgré leurs situations de vulnérabilité.

« Traduction : allez vivre dans la rue sans solution concrète, évacuez une maison d’un multipropriétaire qui va certainement rester vide après votre départ. C’est une honte », blâment les membres de La Pigeonne. Concrètement, elles demandent le relogement de quatre habitantes sans-papiers du squat pour lesquelles « la rue est une sentence de mort » rappellent-elles dans leur annonce de mobilisation.

Contactée, la Ville de Strasbourg a répondu après la parution de cet article et a annoncé la mise à disposition d’une petite maison dans le quartier de la Montagne Verte pour les quatre habitantes de la Pigeonne (voir article dédié).

Les millions d’euros très variables du plan vélo de l’Eurométropole

Les millions d’euros très variables du plan vélo de l’Eurométropole
En 2021, l’Eurométropole se réjouissait de mobiliser 100 millions d’euros dans le cadre du plan vélo 2021-2026.

En 2021, l’Eurométropole de Strasbourg a lancé un ambitieux plan vélo, 100 millions d’euros pour la période de 2020 à 2026. Trois ans plus tard, il est affiché à 65 millions d’euros seulement, selon la méthode de comptage. L’association Strasbourg à vélo y voit un double affichage.

« Les pistes cyclables se multiplient et le nombre de cyclistes aussi. L’Eurométropole consacre un budget de 100 millions d’euros sur le mandat pour faciliter ce mode de transport et sécuriser les cyclistes », a déclaré Pia Imbs, présidente de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS), lors d’une conférence de presse dédiée aux mobilités, vendredi 23 août. Le plan vélo 2021-2026 de la majorité est ambitieux puisque le budget a été multiplié par quatre par rapport à l’ancienne mandature. Mais trois ans après son lancement, l’association de défense des cyclistes Strasbourg à vélo estime que les aménagements prévus dans le mandat n’atteindront pas 100 millions d’euros.

Où est passé l’argent ?

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