
En 2022, le budget de Rue89 Strasbourg a cru de 25% mais l’exploitation reste légèrement déficitaire.
En 2022, Rue89 Strasbourg a eu besoin pour fonctionner de 192 120€, soit en moyenne 16 000€ par mois. Avec cette somme, notre petite entreprise a employé quatre journalistes à temps plein, une alternante (Danae Corte) et une dizaine de journalistes-pigistes, payés à l’article ou à la commande pour les photographes.
Pour payer ces charges d’exploitation, nous avons reçu le soutien direct d’environ 1 600 abonnés (5€ par mois ou 50€ par an) pour un montant total de 91 518€ (54% de nos recettes propres) et nous avons facturé pour 53 387€ de publicité (32% de nos recettes, voir encadré). Avec d’autres rentrées, comme l’éducation aux médias et les reprises éditoriales sur Mediapart, nous atteignons 167 734€. Nous ne sommes donc pas encore à l’équilibre, et nous aurions perdu de l’argent en 2022 sans une subvention de l’État aux services de presse en ligne exceptionnelle de 39 791€.
Au total, nous avons perçu 226 798€ en 2022, soit le produit d’exploitation le plus important de Rue89 Strasbourg à ce jour, en hausse de près de 25% ! Pour autant, nos charges ont cru de 20% (228 399€), en raison de l’embauche d’un cinquième journaliste à temps plein et d’importants investissements techniques, dans l’objectif de produire un nouveau site, mieux adapté aux contenus payants, à la rentrée 2023. Au final, nous accusons un léger déficit d’exploitation en 2022 de 1 601€.
Parmi les éléments intéressants à noter, la baisse des budgets publicitaires qui nous sont accordés : en 2019, Rue89 Strasbourg recevait encore 97 000€ de publicité. Trois ans plus tard, avec 53 387€, c’est presque deux fois moins. En raison de notre ligne éditoriale, les grands annonceurs privés (promoteurs immobiliers, grande distribution, opérateurs de transports…) refusent de communiquer sur Rue89 Strasbourg mais c’est aussi de plus en plus le cas des institutions culturelles et des collectivités. Ainsi, en 2022, la Région Grand Est a superbement ignoré notre média.

Autre élément à noter : aucune collectivité n’a utilisé Rue89 Strasbourg pour publier ses annonces légales ou ses marchés publics malgré l’habilitation à cette mesure d’aide à la presse en 2022. Pourtant, tous les élus alsaciens déclarent haut et fort être attachés à la pluralité des médias…
Quant à nos dépenses, elles sont constituées à 82% par les salaires des journalistes. Rue89 Strasbourg ne rémunère pas d’actionnaire : chaque euro reçu est entièrement dépensé dans la production d’un journalisme local indépendant de Strasbourg.
Rue 89 mérite tout le soutien du lectorat attaché au pluralisme.
Chaque abonné peut en convaincre un autre....
Soulagé que l' Etat soutienne:
"Nous ne sommes donc pas encore à l’équilibre, et nous aurions perdu de l’argent en 2022 sans une subvention de l’État aux services de presse en ligne exceptionnelle de 39 791€."
Consterné par la frilosité de la Puissance Publique:
Dépenses légales des collectivités
Eurométropole de Strasbourg : 0€
Ville de Strasbourg : 0€
Collectivité d’Alsace : 0€
Région Grand Est : 0€
Préfecture du Bas-Rhin : 0€
Par ailleurs il suffit de se pencher sur les subventions allouées par l' Etat ( via le M de la Culture)...en 2021*:
Près de 2 700 000 E au Figaro
452 000 à l' Est Républicain et près de 300 000 aux DNA; 134 000 à l' Alsace
La Croix 4 650 000 à La Croix
20 Minutes Près de 600 000
Fakir du député Ruffin: 56 214 E
et 5306 ...à Rue 89 Lyon
*https://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Presse-ecrite/Tableaux-des-titres-et-groupes-de-presse-aides-par-le-ministere-de-la-Culture/Tableau-des-titres-de-presse-aides-en-2021
Une phrase troublante qui aurait mérité plus d'explications.
Je me rends compte, grâce à vos articles, que, pour moi, la réalité de la presse est dans un bel angle mort. Et encore plus celle de la presse locale, sourcée et assumée.
Je tiens à votre média, et sans vos articles à ce sujet, je crois que je n'aurais pas compris l'importance de m'abonner.
Voire plus.
Élémentaire, et pourtant...
Merci pour vos investigations.