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L’ALSACE



Météo France a lancé jeudi 21 juin une alerte orange sur le grand Est et le département du Bas-Rhin entre 15h et 22h cet après-midi.
Pour le premier jour de l’été, « une situation orageuse qui nécessite une vigilance particulière » a été décrétée, avec « un risque fort de phénomènes violents. »
Aujourd’hui 21 juin, c’est la fête de la musique. On attend beaucoup de visiteurs au centre-ville dans la soirée, et pour répondre au besoin de déplacements, les services de bus et de tramways sont renforcés et prolongés.
Les lignes de tram A, B, C, D et E seront renforcées : un tram au minimum toutes les huit minutes jusqu’à 0h30. Les lignes A et B circuleront exceptionnellement jusqu’à 1 heure 15.
Des départs bus supplémentaires seront également assurés jusqu’à 0h30 sur les lignes 2, 4, 6, 7, 13, 14/24, 15, 17, 19, 30 ,31, 62 et 71. Enfin, les taxibus circuleront exceptionnellement jusqu’à :
– à 0h45 au départ de Baggersee et de la station Montagne Verte,
– à 1h00 au départ de la station Neuhof Rodolphe Reuss,
– à 0h45 au départ de la station Lycée Kléber.
Sur Rue89 Strasbourg : découvrez les artistes de la fête de la musique
Roland Görgen, artiste contemporain, exposera ses oeuvres du 21 juin au 7 juillet à Strasbourg, au Syndicat potentiel. Cette exposition qui a pour nom « Nouvelles formes inutiles » devrait être dans la lignée de « Modèles déposés », un livre que l’artiste avait publié aux éditions Rhinocéros. Cette monographie s’intérrogeait sur la procédure juridique qui protège un dessin, un modèle, et qui donne à son auteur un monopole d’exploitation sur un territoire donné et pour une durée déterminée.

Exposition « Nouvelles formes inutiles » de Roland Görgen, du 21 juin au 7 juillet, ouvert du mardi au dimanche, de 15h à 19h, entrée libre. Le Syndicat Potentiel, 13 rue des couples, 67000, Strasbourg.




A l’occasion du 20e anniversaire du programme LIFE, la ville de Strasbourg qui gère la Réserve naturelle de l’Ile du Rohrschollen organise des visites guidées gratuites et ouvertes au public le samedi 23 juin. De 10 heures à 18 heures se dérouleront des ateliers de découverte de la faune et de la flore locales d’une heure par petits groupes et des visites guidées de 2 heures emprunteront le sentier « forêt galerie ».
Visites guidées, samedi 23 juin de 10 heures à 18 heures à la Réserve naturelle de l’Ile du Rohrschollen, prendre la N353 vers Offenbourg, prendre la sortie « Port de Strasbourg », puis au rond point la direction « Usine d’incinération » et continuer jusqu’à l’ « Usine hydroélectrique de Strasbourg ». Rendez-vous sur le parking de l’usine hydroélectrique (après les écluses, en suivant la route goudronnée à gauche de la bifurcation).

C’était l’occasion de « faire quelque chose ensemble », de rassembler quelques-uns des 550 employés des services de maternité de Hautepierre et du CMCO (Schiltigheim), fusionnés l’année dernière en un seul pôle de gynécologie-obstétrique strasbourgeois.
Vendredi 22 juin, entre 50 et 70 participants devraient ainsi danser en blouse, sur le parvis de l’hôpital de Hautepierre à 17 heures, sous la forme d’une flash mob (rassemblement inopiné… du moins en apparence). Les mêmes ou presque remettront ça lundi 25 à 16h45, mais devant le CMCO cette fois. Nadine Knezovic, cadre supérieur sage-femme, est à l’origine de cette initiative. Elle en explique la symbolique :
« Cette danse qui va nous réunir durera une quinzaine de minutes. Un petit moment de fête dans l’hôpital, qui a d’ailleurs été controversé… Mais pour moi, faire quelque chose ensemble, des médecins aux dames de ménage en passant par les sage-femmes, les secrétaires et les aides soignantes des deux sites, de Hautepierre et du CMCO, ça a permis de créer du lien entre deux équipes qui ne se connaissaient pas il y un an et qui apprennent encore au quotidien à travailler ensemble. »
Dirigés par un chorégraphe et professeur de danse de Strasbourg Didier Guichard, les soignants de la maternité publique strasbourgeoise se sont retrouvés lors de cinq entrainements depuis trois mois. Leur happening est public et devrait être « la plus grande flash mob hospitalière de France ».
Pourtant à partir du 30 juin la piscine sera ouverte au public. La CUS souhaite créer 3 espaces pour 3 saisons.
La section haut-rhinoise de l’association de défense de l’environnement Alsace Nature a écrit au Préfet du Haut-Rhin pour lui signaler une fuite d’hydrocarbures fin avril en provenance de l’usine de Peugeot-Citroën à Mulhouse:
Nous venons d’apprendre la survenue d’un déversement d’hydrocarbures de près de 15 000 l d’huile suite à une rupture de canalisation au parc à fûts de PSA qui s’est produit le 29 avril dernier.
Il s’agit d’une pollution extrêmement grave et importante qui se situe au centre de la plaine d’Alsace sur une zone naturellement très vulnérable vis-à-vis de la nappe phréatique qui constitue le réservoir d’eau potable de plus de 500.000 habitants.
Compte tenu de cette situation, je vous prie de bien vouloir nous faire connaître :
les circonstances de cet accident ; les mesures de protection prises pour récupérer les huiles déversées et pour limiter les infiltrations ; les éléments permettant d’évaluer l’impact sur la nappe et le réseau piézométrique retenu pour le suivi d’impact.
Alsace Nature s’étonne également du silence de PSA, qui n’aurait pas déclaré cette pollution malgré son obligation de le faire.
Mais selon PSA Mulhouse, « il n’y a pas eu de pollution »:
« Il y a bien eu une fuite mais il n’y a pas eu de pollution. C’est un incident technique qui a été traité selon nos procédures habituelles. Les hydrocarbures ont été collectés et la nappe phréatique n’a pas été touchée. »
Jeudi 21 juin, à 18h30 et 23 heures, la chaîne Public Sénat et publicsenat.fr diffuseront un reportage nommé « Strasbourg, un désir nommé tramway ».
Dans les années 90, Catherine Trautmann souhaitait racorder le centre urbain de Strasbourg à la banlieue et faire du centre-ville une zone piétonne. Ce documentaire propose un regard sur les effets de ces constructions aujourd’hui et leur accueil à l’époque. Sommes-nous satisfaits et de quoi avons nous besoin ?
Cette diffusion s’intègre dans le cadre de la série de documentaires « Attention grands travaux » produite par Point du jour et Public Sénat une fois par mois. Les reportages s’intéressent à l’histoire de l’aménagement urbain et évaluent son impact sur la vie des habitants et l’évolution économique.
Sur Public Sénat : Un désir nommé tramway
Le site Vozidees.com présente l’évènement ChapOprojet, le 6 juillet à la Place digitale. Cette soirée met en relation des « porteurs de projets » et des « accompagnateurs. Les porteurs de projets souhaitent développer leurs idées et recherchent conseils et pourquoi pas, un financement. Les accompagnateurs apportent leur expérience et leur réseau.
La soirée débutera par la formation de groupes de réflexion sur un projet qui sera ensuite présenté à l’assemblée. Le passage du chapeau est censé récolter les investissements de chaque intervenant pour la « meilleure idée de la soirée ». Il est recommandé de s’inscrire puisque le nombre de places est limité à 50.
ChapOprojet, vendredi 6 juillet de 18 heures à 21 heures, à la plage digitale, 15 route du Rhin, Strasbourg.


Ils sont méfiants, très méfiants. Difficile d’entrer en contact avec des graffeurs, qui ne donnent même pas leur « blaze », leur signature, leur seconde vie, leur marque de fabrique. La plupart des graffeurs, quand ils décident de s’investir dans le graffiti, s’associent au mouvement hip-hop et connaissent les « règles » : des non-dits que les artistes urbains strasbourgeois ont pris l’habitude de respecter. Depuis quelques années, et selon les graffeurs qui ont accepté de témoigner, ces normes se sont perdues et la nouvelle génération ne les connait plus vraiment :
« Les jeunes entrent maintenant dans l’univers du graff en suivant un courant de mode (sic) imprégné dans la vie quotidienne à travers la télévision, les publicités… Mais ils n’appartiennent pas vraiment à la culture hip-hop ».
Il y a une dizaine d’années encore, les nouvelles recrues qui s’intéressaient au mouvement hip-hop et au graff apprenaient en regardant faire les « anciens » : une old school des années 1990 très présente dans le milieu urbain à travers ses nombreuses œuvres.
Règle n°1 : les nouveaux ne s’approprient pas les walls of fame, les murs les plus visibles de la ville. Or aujourd’hui, les débutants ne respectent plus forcément cet usage. Et notamment ceux qui couvrent les murs de simples mentions « IDFIX » ou « OLAFF ». Une pratique qui irrite, selon un vétéran :
« Ce genre de tags décrédibilise le graff. Les gens retiennent ces tags, qui souvent dégradent l’espace public avec peu de recherche artistique, et ne pensent pas aux dizaines de fresques qu’ils ont vu et apprécié ».

Le flop : tag 100% vandale, en général les lettres ne sont pas remplies, en un seul trait (sans arrêter la bombe).
La punition : écrire plusieurs fois le même mot au même endroit.
Le style ignorant : une technique dont l’objectif est d’avoir l’air débutant alors qu’on a beaucoup de technique.
Le blaze : la signature ou le nom d’un graffeur.
La old school : la vieille école, les graffeurs les plus anciens (années 1990-2000).
La middle school : l’école moyenne, les graffeurs des années 2000.
La new school : les nouveaux graffeurs qui viennent d’arriver.
Les walls of fame : les murs les plus en vue.
Le spot : des murs utilisés pour graffer.
Les crews : les groupes de graffeurs qui peignent ensemble.
Le graffiti en terrain : graffiti dans un espace autorisé.
Repasser : graffer sur le graff de quelqu’un d’autre et le cacher.
La pièce : le graff.
Le toy : petit dessin au milieu du graff de quelqu’un d’autre qui ne le recouvre pas entièrement.
Les différences de mentalités des graffeurs correspondraient à l’année d’arrivée dans le milieu urbain strasbourgeois. La moyenne d’âge se situe entre vingt et trente ans. Mais aussi parmi eux, des parents qui, à quarante ans, alors qu’ils sont installés comme avocats, professeurs, ou même policiers, continuent à peindre.
Une middle school, arrivée au début des années 2000, aurait plutôt pour habitude de respecter les codes. Là où la new school, pour certains, ne rechercherait plus que la gloire. Le graff, en plus d’engendrer de l’adrénaline par la prise de risques, apporte une notoriété qui attire de nouveaux graffeurs. La plupart apprécie le fait d’entendre parler d’eux sans que les autres sachent qui ils sont vraiment et ce qu’ils font. Certains regrettent le manque de travail et d’investissement de ces nouveaux graffeurs :
« Avant les jeunes étaient spectateurs, puis s’entrainaient sur du papier, puis créaient leur propre style, puis travaillaient dans des spots que personne ne voyait. Il fallait gagner le respect des autres. »
Le fait est qu’actuellement, le mouvement ne serait plus aussi important qu’à « l’époque », un âge d’or qui se situerait dans les années 1990. Aujourd’hui, seule une quinzaine de graffeurs très actifs persisterait, et au maximum cinq crews actifs, d’après les informations des graffeurs interrogés.
Les crews sont des groupes de graffeurs, amis dans la vie le plus souvent et qui partagent le loisir de peindre dans la rue. Il faut rappeler que le graff est le plus souvent illégal, selon les endroits où il est pratiqué. Même « vandale » – hors la loi – le graff n’est pas exclusivement un moyen de vandaliser, il peut être utilisé comme moyen de communication.

Pour l’un des graffeurs rencontré, le hip-hop est un mouvement contestataire marginal, une manière de contrer l’Etat. Pour cette raison, certains graffeurs ne cherchent pas à dégrader des biens privés, « qui pourraient appartenir à des gens de [leur] famille » et ne peuvent concevoir le graff que sur des autoroutes, des ponts, des transports en commun, etc. D’autres à l’inverse considèrent que la propriété privée n’est pas un obstacle :
« Que ce soit quelqu’un d’autre ou moi, quelqu’un prendra le mur, autant que je le prenne. Et puis il y a quand même une histoire de territoire et de fierté dans le graffiti. Je n’irais pas n’importe où, sur la maison d’un autre graffeur qui n’est pas de mon crew. Entre amis, ça passe pour une dédicace mais entre crew, on doit montrer qu’on a des couilles (sic). Tout le monde connaît les règles, par exemple, si quelqu’un graffe dans un lieu illégal, personne ne repasse dessus parce que le premier a pris des risques et on ne gâche pas ça.
Alors que des graffitis en terrain [ndlr : des murs sur lesquels le graff est autorisé], on peut « repasser » quelqu’un, mais il ne faut plus du tout qu’on puisse voir le premier graff derrière. Si on fait juste un toy, c’est-à-dire un petit dessin qui ne cache pas entièrement celui derrière, ça passe pour une provocation. Dans le graffiti, tu prends des risques, du temps, de l’investissement, de l’argent, des nuits, tu essayes de te faire un nom sans faire chier les autres. Si quelqu’un veut repasser tes pièces [tes dessins], ça énerve. »
Le graffiti n’attire pas la même attention des autorités policières qu’il soit vandale ou légal. Un graffeur qui a récemment été interpellé par la police, affirme :
« Beaucoup de graffeurs qui sont investis dans le milieu sont sur écoute, sous enquête. Lorsque l’enquête aboutit, les amendes ont déjà atteint 150 000€. Pour ces enquêtes, la police a développé des gros moyens. Ils [les policiers] font des perquisitions chez nos proches, des écoutes téléphoniques ou des recherches d’ADN. Donc, on est obligés de faire très attention en faisant entrer quelqu’un dans son crew. Si l’un des membres « balance », il est rapidement écarté de son crew et des autres, parce qu’il devient un danger pour tout le monde et qu’il ne protège pas sa famille. »

Il se fait appeler Nelson et côtoie le monde du graff strasbourgeois depuis sept ou huit ans. A ses débuts, lui aussi s’est fait « toyer » :
« Au début, il faut demander l’autorisation pour « repasser » quelqu’un. Il m’a fallu au moins trois ou quatre ans pour gagner le respect des autres. Moi aussi je me suis fait « toyer » pendant des années et souvent par le même graffeur. Jusqu’au jour où on s’est rencontrés et qu’on s’est bien entendu. Finalement, il m’a dit qu’il aimait bien ce que je faisais et puis on a commencé à peindre ensemble. Les choses ont changé quand on a décidé de créer le sexy toys club pour contrer les « toys » justement. »
Les forces de l’ordre ne confirment ni n’infirment les moyens mis en place pour lutter contre cette forme d’incivisme. Selon les graffeurs rencontrés, une forte répression aurait ralenti l’activité de « street art » et amené de nombreux graffeurs à proposer leurs peintures dans le commerce. Nelson trouve que cette tendance s’éloigne des fondements du graff :
« Il faut avoir connu le vandale et l’adrénaline pour être underground. On ne peut pas juste faire du légal, ou alors on ne ressent pas vraiment ce que le graff apporte comme adrénaline. Le fait d’être en pleine nuit, de devoir se cacher ou aller vite, il faut l’avoir vécu je pense. Aujourd’hui, on ne voit plus autant de graffs dans Strasbourg. Il y en a beaucoup moins sur les trains par exemple, parce que quand ils sont graffés, ils restent à l’arrêt [ndlr : aucune chance de voir son graff passer en gare…] et toutes les friches et les vieux immeubles ont été démolis. »