Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

En Allemagne, l’application de la loi sur le cannabis souffre « d’énormes faiblesses »

En Allemagne, l’application de la loi sur le cannabis souffre « d’énormes faiblesses »
A Offenbourg, une table-ronde sur la légalisation du cannabis a réuni des acteurs de la prévention des addictions, de la police et de la justice.

Lors d’une table-ronde à Offenbourg, police et acteurs de la prévention des addictions ont félicité l’intention de la légalisation du cannabis tout en déplorant plusieurs angles morts.

Une loi écrite dans la précipitation et une application forcément bancale. Pour Héctor Sala, délégué aux addictions du district de l’Ortenau, la légalisation partielle du cannabis en Allemagne souffre de nombreux angles morts. Ce jeudi 21 novembre, l’ancien travailleur social faisait partie des invités d’une table-ronde à Offenbourg. L’événement dédié à cette loi votée début 2024 était organisé par l’association de soutien des centres de prévention des addictions de Kehl et Offenbourg. Très vite, les échanges ont convergé vers les difficultés qui émergent dans l’application de la loi.

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Pour les quartiers populaires, Pierre Jakubowicz plaide l’ubérisation des services municipaux

Pour les quartiers populaires, Pierre Jakubowicz plaide l’ubérisation des services municipaux
Réunion de Pierre Jakubowicz au Drunky stork social club.

Pour pallier l’absence de services publics et de commerces dans certains quartiers, le conseiller Pierre Jakubowicz (Horizons) propose l’ouverture de kiosques municipaux multifonctions. L’élu d’opposition s’inspire d’une start-up défendant le recours aux autoentrepreneurs.

Depuis des toiles suspendues aux murs, des portraits de travailleurs du XIXe siècle toisent la pièce. Ce sont sans doute les seuls prolétaires présents dans le chic restaurant Drunky stork social club. Quel meilleur décor pour parler des quartiers populaires ? Dans une salle à l’étage de la brasserie se tenait lundi 18 novembre la conférence de presse du mouvement Strasbourg j’y crois, créé par le conseiller d’opposition Pierre Jakubowicz (Horizons). Après avoir présenté sa contre-proposition sur le tracé du tram nord, l’élu se lance sur le sujet de l’équité territoriale. Pour les quartiers populaires manquant de services publics, de commerces et d’équipements, Pierre Jakubowicz propose de s’affranchir du seul cadre fourni par l’administration municipale en s’inspirant de la start-up Lulu dans ma rue.

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Antoine, 62 ans, handicapé : « Sans ascenseur, je reste enfermé et je deviens fou »

Antoine, 62 ans, handicapé : « Sans ascenseur, je reste enfermé et je deviens fou »

Habitant un logement social dans le quartier de l’Elsau, Antoine, en fauteuil roulant, ne peut plus compter sur l’ascenseur de son immeuble, qui tombe en panne régulièrement. Il doit parfois demander à ses voisins de le porter.

« La semaine dernière, ce sont des ouvriers qui m’ont porté jusqu’à mon appartement. » Dans son logement social de la route de l’Unterelsau, au deuxième étage, Antoine Mannarelli désespère. Depuis 2020, ce retraité en fauteuil roulant occupe un logement social « adapté aux personnes à mobilité réduite », mais depuis avril, il ne peut plus compter sur l’ascenseur pour lui permettre de sortir et de rentrer chez lui.

Vendredi 15 novembre vers 11h, une étiquette collée à la porte coulissante explique que l’ascenseur est « momentanément indisponible ». Selon le sexagénaire, il s’agit d’un dysfonctionnement récurrent :

« Il marche parfois quelques heures puis il est de nouveau en panne pendant des jours. Par exemple mercredi, j’ai pu sortir de chez moi mais lorsque je suis rentré, il ne fonctionnait plus, j’étais bloqué hors de chez moi. J’ai dû appeler mon voisin, qui a appelé un ami et ils m’ont porté ensemble jusqu’à chez moi. Mais ce n’est pas à eux de faire ça. »

« Ça me rend fou »

Lorsque l’ascenseur est indisponible, Antoine reste cloitré chez lui, un crève-cœur alors que le retraité aime sortir tous les jours, pour faire des courses ou simplement aller boire un café. « Ça me rend fou de rester ici », soupire-t-il.

Lorsqu’il constate que l’ascenseur ne fonctionne pas, Antoine appelle lui-même le technicien de l’entreprise Otis. « Ils le réparent, ça marche quelques heures, puis rebelote », soupire-t-il. Il appelle aussi son bailleur social, Ophéa. « Mais ils me disent d’appeler Otis », explique-t-il, exaspéré. « Et parfois, l’ascenseur fonctionne mais il s’arrête trop haut d’une quinzaine de centimètres, donc je ne peux pas rentrer dedans », explique-t-il.

Depuis novembre, le retraité avoue ne plus appeler le technicien systématiquement, las de devoir se battre pour pouvoir simplement aller et venir dans son appartement. « Cette situation me dégoute », lâche-t-il. « Quand je sais que je vais sortir, j’appelle mes voisins la veille pour leur demander s’ils sont là », poursuit-il avant de jeter un coup d’œil vers la maison d’arrêt de l’Elsau, à quelques mètres de sa fenêtre :

« Parfois je me sens tellement dépendant des autres que j’ai l’impression d’être en cellule moi aussi, ça me rend dingue. J’ai même appelé les pompiers pour qu’ils m’aident à monter une fois, mais ils m’ont dit que ce n’était pas leur travail. Et je pense que je ne peux pas appeler la police pour ça, car ça n’est pas leur travail non plus. »

En revanche, « pour les rendez-vous médicaux ça va, car les ambulanciers me portent, c’est leur métier », explique-t-il.

« On le porte à deux »

Au dernier étage de l’immeuble, Sevik, 40 ans, est un voisin habitué des appels d’Antoine. Manutentionnaire et père de deux enfants, il est arrivé dans l’immeuble en 2023. « Si je suis là, j’appelle un ami et on le porte à deux », explique-t-il mais cette situation l’agace :

« Je ne peux pas le laisser comme ça, donc je l’aide mais je ne suis pas formé à porter quelqu’un dans des escaliers. En plus, il y a beaucoup de vieilles personnes dans l’immeuble, personne d’autre ne peut aider Antoine. »

Peu avant midi, vendredi 15 novembre, l’autocollant indiquant la panne a été enlevé de la porte coulissante de l’ascenseur. Au même moment, un jeune rentre dans l’immeuble. Trottinette électrique à la main, il rigole à l’évocation de l’ascenseur pour monter chez lui. « Ça ne sert à rien, ça ne marche jamais », explique-t-il.

À 11h39, l’ascenseur est fonctionnel à nouveau.Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg

Contactée, la communication du bailleur social Ophéa explique avoir dépensé plus de 13 000 euros pour les réparations de cet ascenseur lors de l’été 2024. Le 15 novembre, elle indique que l’appareil « fonctionne et présente un taux normal de disponibilité ces dernières semaines ». En plus des pannes de l’été, elle a connaissance de deux pannes depuis octobre 2024, « liées à l’usage ». Selon Ophéa, son prestataire Otis intervient immédiatement après chaque signalement des locataires.

Un an après la liquidation de Clestra : « Chercher du travail à 58 ans, c’est horrible »

Un an après la liquidation de Clestra : « Chercher du travail à 58 ans, c’est horrible »
Philippe, 58 ans : « Chercher du travail comme un petit jeune alors qu’on s’approche de la retraite, c’est vraiment horrible… »

Le combat se poursuit devant le conseil des prud’hommes pour les anciens ouvriers de Clestra. Trois d’entre eux racontent l’éprouvante recherche d’emploi, un an après la liquidation de leur entreprise.

« Nounours ! Toi t’es cinquantième ! », crie Aziz à Jean-Philippe devant la porte d’entrée du conseil de prud’hommes, bravant la neige de ce vendredi 22 novembre. Ils sont une dizaine autour, à scruter une liste de 58 anciens salariés de Clestra. Tous demandent à être indemnisés pour licenciement sans cause réelle et sérieuse après la liquidation judiciaire de l’usine productrice de cloisons pour bureaux. Ils sont plus d’une trentaine à être venus pour la première audience d’une procédure qui durera au moins un an. Les anciens collègues, aujourd’hui camarades de lutte, repassent vite aux nouvelles plus immédiates. « Je viens de passer un entretien chez BMW. Le problème c’est que je n’ai pas de réponse avant janvier… S’ils me disaient oui, oh punaise ! », s’exclame un ex-salarié de Clestra.

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Une sélection d’événements pour célébrer le 80e anniversaire de la Libération de Strasbourg

Une sélection d’événements pour célébrer le 80e anniversaire de la Libération de Strasbourg

Samedi 23 novembre, la Ville de Strasbourg célèbre les 80 ans de sa Libération de l’occupation nazie. Voici une sélection d’événements en lien avec cet anniversaire.

Le samedi 23 novembre 1944, la Deuxième division blindée conduite par le général Leclerc achevait de repousser l’armée allemande au-delà du Rhin, accomplissant ainsi un serment prononcé trois années plus tôt dans le désert libyen. Une série d’événements sont organisés par la Ville de Strasbourg et d’autres institutions pour célébrer les 80 ans de cette bataille.

La cérémonie officielle est prévue samedi 23 novembre à partir de 9h place Broglie, en présence notamment du président de la République Emmanuel Macron à partir de 11h30. 190 danseuses et danseurs doivent évoquer l’épisode du Serment de Koufra avant que le drapeau français ne soit hissé au sommet de la flèche de la cathédrale, vers 11h15, reproduisant le geste historique.

Des fleurs et une ballade en hommage à la Résistance

Dans l’après-midi du samedi 23 novembre, un hommage sera également rendu aux résistants et aux résistantes strasbourgeoises. À l’initiative du Club Jacques-Peirotes, les Strasbourgeois et les Strasbourgeoises sont invitées à déposer des fleurs, réelles ou composées, à proximité des lieux où ont vécu des résistants ou ont opéré des cellules de résistance. La liste des adresses à fleurir est disponible sur le site du Club Jacques-Peirotes.

Lucienne Welschinger, Emmy Weisheimer, Alice Daul, Marie-Louise Daul et Paulette Falbisaner du réseau « Pur-Sang » lors d’une remise de médaille en 1946. « Pur-Sang » était le nom du totem des cheftaines scouts de la paroisse Saint-Jean à Strasbourg. Cette cellule a opéré dès 1940 en soutien des prisonniers de guerre français, puis pour faire passer en zone libre ceux qui voulaient échapper au service du travail en Allemagne. Le réseau fût démantelé en 1942.

Le lendemain, un parcours à pied conçu et commenté par l’historien Jean-Claude Richez, doit passer par une sélection de ces lieux. L’itinéraire de 2h30 comprend :
 – l’église Saint-Jean, paroisse des « Pur-sang » des Guides de France,
 – le groupe Wodli réunissant syndicalistes et ouvriers,
 – la Grand’rue, un corridor de résistants,
 – le réseau Bareiss à la Taverne alsacienne,
 – la Brigade Alsace Lorraine au Grand Kléber,
 – le Temple neuf et les résistants protestants,
 – le Collège Saint-Etienne et la « Main noire »,
 – le Front de la jeunesse d’Alsace au quai des Pêcheurs,
 – les figures nationales de la rue des Pontonniers,
 – le Merkaz Hanoar rue Oberlin.

Une expo historique avec le drapeau

Durant l’après-midi du 23 novembre, le Musée historique de Strasbourg propose une exposition autour de la Libération de Strasbourg, avec des objets tels que le fanion de la Sahariana di Cufra et le drapeau de la Libération de Strasbourg, hissé sur la flèche de la cathédrale 80 ans plus tôt. Le musée sera gratuit ce jour-là.

Parmi l’exposition, le parcours d’Arthur Kaiser, évadé d’Alsace dès 1941 et combattant de la 2e DB en Afrique, en Angleterre, sur les plages du Débarquement puis l’Alsace, et le cahier de Monique Weber, 21 ans en 1944 et qui a consigné ses observations et réflexions lors de la libération de Strasbourg chaque jour. Un témoignage précis et enthousiaste rappelle bien l’état d’esprit de la population libérée.

Plusieurs rendez-vous sont à noter, des visites commentées à 10h : « La vie des Strasbourgeois sous la botte nazie », 10h30 : « Leclerc de l’oasis de Koufra à Paris » et 11h : « La libération de Strasbourg et son drapeau » et des lectures musicales à 14h30 et 15h30. Les visites thématiques sont proposées le lendemain matin à la même heure, et l’après-midi de 15h à 16h.

Un p’tit bal perdu à la Bourse

À la fin de la journée, un Bal de la Libération est prévu à la salle de la Bourse. La playlist proposera des airs de swing, charleston, lindy hop, etc. Les participants et les participantes sont priées de venir avec une tenue rappelant l’époque. Le communiqué ne dit pas si Le P’tit Bal Perdu de Bourvil est au programme… mais on l’espère.

Un docu sur les Africains

Un peu plus tard, l’association Calima, qui vient en aide aux populations immigrées du Maghreb, propose la projection du documentaire C’est nous les Africains, eux aussi ont libéré l’Alsace qui revient sur l’histoire de l’armée française pendant la Libération, débarquée dans le Sud de la France et composée à plus de 80% de troupes d’Afrique.

La projection sera suivie d’un échange avec Jean-Marie Fawer, auteur du documentaire, pour évoquer notamment la place de cette armée dans la mémoire collective sur la Libération, largement occultée par le Débarquement.

Une manifestation nocturne contre les violences patriarcales lundi 25 novembre

Une manifestation nocturne contre les violences patriarcales lundi 25 novembre
Manifestation du 25 novembre 2023, à Strasbourg.

Lundi 25 novembre, une dizaine de collectifs appellent à manifester contre les violences patriarcales à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Au départ de la place Dauphine, lundi 25 novembre à 18h, une dizaine de collectifs strasbourgeois organisent une manifestation contre les violences patriarcales. Le même jour a lieu la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.

Nocturne, la manifestation passera par la place de la Bourse, d’Austerlitz et du Corbeau, avant de remonter les quais des Bateliers et de s’achever devant le palais Universitaire.

Les collectifs mobilisés adoptent une approche intersectionnelle et entendent militer à la fois contre les violences patriarcales, racistes, coloniales, impérialistes et fascistes :

« Ce sont nos vies, nos corps, nos choix et ce dès le plus jeune âge. La lutte féministe ne peut se mener sans une réelle prise en compte des violences exercées sur les enfants. Et tous ces combats sont quotidiens, intimes et collectifs, politiques et économiques et pour lesquels, au-delà de la journée du 25 novembre, nous nous battons toute l’année. »

La veille, dimanche 24 novembre, les mêmes collectifs organisent un après-midi autour du thème des violences patriarcales à l’espace Grüber à Koenigshoffen de 14h à 19h. Ils proposent des discussions, tables rondes, débats et la projection d’un film documentaire.

Aux Alsaciennes incorporées de force, la patrie méconnaissante

Aux Alsaciennes incorporées de force, la patrie méconnaissante

La chercheuse Marie Janot-Caminade a étudié la condition des Alsaciennes ayant été incorporées de force au service de l’Allemagne, pendant la seconde Guerre mondiale. Après la Libération, leur situation singulière reste largement méconnue.

« Je veux dire à tous les Français que le destin tragique de ces hommes fait partie de notre histoire nationale, de notre mémoire commune… » Lorsque Nicolas Sarkozy s’est rendu à Colmar pour commémorer la Libération et la victoire des Alliés en 2010, il entendait « réparer une injustice », en rendant un hommage appuyé aux Malgré-Nous. Moins pudique sur le sujet que ses prédécesseurs, l’ancien président de la République aborde sans détour le sort tragique des Alsaciens contraints à servir l’Allemagne. Pour les Alsaciennes, la reconnaissance est plus poussive.

La politologue Marie Janot-Caminade a étudié cette injustice mémorielle dans son travail de recherche. Auteure d’une thèse sur l’invisibilisation de ces femmes dans la sphère publique, elle a rencontré près d’une quarantaine d’anciens et d’anciennes Malgré-Nous, mais aussi des Malgré-Elles. Marie Janot-Caminade témoigne de leur difficulté à être reconnues après la Libération.

Rue89 Strasbourg : Contrairement à la croyance générale, il existait bien des femmes parmi les Malgré-Nous. Quels rôles avaient-elles, dans l’armée allemande ?

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Occupation du CDI de Lezay Marnésia : les profs s’organisent pour tenir

Occupation du CDI de Lezay Marnésia : les profs s’organisent pour tenir

Depuis vendredi 8 novembre, des personnels éducatifs du collège Lezay Marnésia se mobilisent pour obtenir des logements de fonction pour leurs élèves sans-abri. Douze jours après le début de leur action, ils s’organisent pour durer.

« La balle est dans le camp de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), elle pourrait décider cet après-midi de loger nos élèves sans-abris. » Devant les journalistes mercredi 20 novembre, les personnels du collège Lezay Marnésia sont déterminés. Après douze jours de mobilisation, ils font entendre leur unique revendication devant l’Hôtel de la Collectivité d’Alsace, suivis par environ 200 personnes. « On arrêtera le jour où tous nos élèves auront un logement qui leur permettent de se projeter dans un avenir serein », résume Baptiste Greib, professeur de français et de latin du collège.

Depuis le 8 novembre, les enseignants occupent une partie de ce collège de la Meinau à Strasbourg. Ils ont fait grève le 12 novembre, suivie par 80% des personnes qui y travaillent. Le même jour, ils ont commencé à abriter toutes les nuits des élèves et leurs familles qui étaient à la rue. « Avec les températures qui baissaient, on ne pouvait pas faire autrement », estime Baptiste Greib.

En soutien, des parents d’élèves ont organisé une journée collège mort vendredi 15 novembre et 90% des élèves ne sont pas venus en classe ce jour-là. « Nous savons que nous risquons des poursuites en continuant l’occupation, mais nous le faisons en pleine conscience », poursuit une enseignante, immédiatement applaudie par la foule.

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L’université interdit une conférence de l’eurodéputée Rima Hassan sur la Palestine

L’université interdit une conférence de l’eurodéputée Rima Hassan sur la Palestine
Rima Hassan, eurodéputée française LFI, lors d’un rassemblement à Strasbourg en octobre.

Solidaires étudiant-e-s et le Comité Palestine Unistras avaient invité la députée européenne Rima Hassan pour une conférence sur le campus jeudi 28 novembre. Mais l’Université de Strasbourg a refusé la tenue de l’événement, en mettant en avant des raisons de sécurité.

Députée du Groupe de gauche au parlement européen, Rima Hassan devait intervenir lors d’une conférence au sujet de la Palestine sur le campus universitaire de Strasbourg jeudi 28 novembre. Mais l’eurodéputée a posté sur le réseau social X que sa prise de parole avait été interdite par le président de l’Université de Strasbourg (Unistra).

Solidaires étudiant-e-s et le Collectif Palestine Unistras, organisateurs de l’événement, ont reçu un mail laconique de la part de l’Unistra : « Un avis défavorable a été émis concernant l’organisation de votre colloque, nous ne pouvons donner suite à votre demande. »

Contactée par Rue89 Strasbourg, l’université confirme en précisant que « la sécurité de la manifestation n’était pas assurée » :

« Les associations organisatrices doivent indiquer que les questions de sécurité sont prises en considération. Ce n’est pas le cas pour cet événement, il n’y a pas d’assurance par les demandeurs qu’ils garantissent la sécurité des biens et des personnes, alors qu’il s’agit d’un sujet très sensible. Il y a un risque de trouble à l’ordre public. »

En avril, l’Université de Strasbourg avait refusé d’héberger une rencontre avec des médecins de retour de Gaza pour la même raison. « On est très en colère, mais on s’y attendait », souffle Corentin, militant à Solidaire étudiant-e-s :

« L’université semble opposée à toute action concernant la Palestine. Nous aurions forcément organisé un service d’ordre comme à chaque fois qu’il y a un risque de présence d’opposants politiques. C’est aussi à l’université de faire en sorte que ces événements aient lieu, en assurant la sécurité. Le résultat, c’est qu’on ne va pas pouvoir parler des droits humains et de la Palestine. »

Une eurodéputée très exposée

Dans un communiqué publié sur Instagram, le Comité Palestine Unistras interroge : « Comment peut-on accueillir à l’Université de Strasbourg, Emmanuel Macron, ce vendredi 22 novembre pour la commémoration du combat des résistant·es français·es contre les nazis tout en étouffant ceux et celles qui se soulèvent aujourd’hui contre un régime colonial condamné par le droit international ? » Le collectif annonce ensuite que la conférence est maintenue, sur le campus central, dans un lieu à définir.

Née dans un camp de réfugiés palestiniens, engagée auprès de La France insoumise, Rima Hassan est très suivie sur les réseaux sociaux pour son engagement en faveur de la Palestine et plus récemment contre les bombardements meurtriers commis par l’armée israélienne dans la bande de Gaza. Des élus de droite l’accusent régulièrement de soutenir le Hamas, l’organisation qui a tué plus de 1 200 Israéliens le 7 octobre 2023, et de tenir des propos antisémites. Ce qu’elle nie systématiquement, expliquant qu’il s’agit de phrases sorties de leur contexte et instrumentalisées. En avril, elle avait été convoquée par la police pour « apologie du terrorisme » suite à des propos tenus sur Twitter en novembre 2023. Rima Hassan avait alors dénoncé « des pressions politiques » et « une criminalisation de son expression ».

À la rentrée, 82 étudiants ont été logés dans un dispositif d’urgence

À la rentrée, 82 étudiants ont été logés dans un dispositif d’urgence
À Strasbourg, les étudiants sont obligés de s’autoorganiser pour ne pas dormir à la rue.

L’Association fédérative des étudiants de Strasbourg (Afges) a présenté le bilan de son dispositif d’hébergement pour la rentrée 2024 ce 20 novembre. Elle rencontre de plus en plus de jeunes à la rue à cause de la pénurie de logements.

« La précarité des étudiants ne cesse de croitre, ils sont de plus en plus nombreux à sauter des repas, ou à dormir à la rue », introduit Chloé Heyd, mercredi 20 novembre. Présidente de l’Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg (Afges), elle relate les réalités sociales qu’elle a rencontrées en participant à la gestion du dispositif de logement transitoire de son organisation.

Celui-ci a permis, entre le 26 août et le 15 octobre, de prendre en charge 1 117 nuitées dans des auberges de jeunesse comme Hi Strasbourg 2 Rives. « Je répondais au téléphone jusqu’à une heure du matin, nous avons eu énormément de sollicitations », affirme t-elle.

Au total, 391 étudiants et étudiantes ont sollicité l’Afges pour demander un hébergement d’urgence. L’association n’a pas pu répondre à toutes les demandes et a dû prioriser les profils les plus en difficulté. « S’ils ont des connaissances, de la famille dans le secteur ou les moyens de payer un hébergement, on est obligés de refuser parce que d’autres n’ont pas cette possibilité », précise Emma Betry, étudiante en droit en charge du dossier pour l’Afges. Finalement, 82 personnes d’une moyenne d’âge de 22 ans auront bénéficié du dispositif, dont 75% viennent hors de l’Union européenne. Souvent, ces profils sont victimes de la rude concurrence à chaque rentrée pour louer des studios.

Appel aux dons pour continuer

La directrice générale de la Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (Crous), Sophie Roussel, dont l’une des missions est de loger les étudiants les moins fortunés, reconnait que cette action de l’Afges a été nécessaire :

« On a des chambres qui se libèrent en octobre ou novembre parce que des étudiants repartent. Mais il y a clairement six semaines de grande tension en début d’année universitaire. »

L’Université de Strasbourg, l’Eurométropole et des mécènes via la Fondation de l’Université de Strasbourg ont financé le dispositif de l’Afges à hauteur de 80 000 euros en 2024. « Nous appelons aux dons pour continuer, et si possible, monter en puissance en 2025 avec plus de places et peut-être un accompagnement social par des professionnels », expose Jérémy Darenne, vice-président de l’Afges. L’association étudiante indique avoir rencontré de nombreux étudiants avec des problématiques de santé mentale liées notamment au stress et à la précarité.

Au 15 octobre, lorsque le dispositif de l’Afges a pris fin, une bonne moitié des bénéficiaires ont finalement pu être logés dans des résidences du Crous. D’autres ont trouvé des appartements privés mais un quart des bénéficiaires n’avaient pas encore de solution pérenne. Chloé Heyd explique ne pas savoir où sont tous les étudiants dans cette situation. « Certains ont pu être logés sur des canapés d’amis qu’ils ont rencontrés dans notre dispositif ou à la fac », espère-t-elle.

Des étudiantes membres de l’Afges, de gauche à droite, Emma Betry, Jérémy Darenne et Chloé Heyd.Photo : TV / Rue89 Strasbourg

Peu de nouvelles chambres étudiantes

Comme environ 55% des étudiants qui le demandent ne peuvent avoir accès à une chambre dans une résidence universitaire à Strasbourg, l’Afges estime qu’il faudrait doubler l’offre, soit faire évoluer le parc disponible de 4 900 à 10 000 chambres. Pour la directrice du Crous, ce chiffre n’est pas atteignable pour l’instant : « Nous manquons de foncier pour créer des places et nous sommes en relation avec l’État et l’Eurométropole pour trouver des sites. » Sophie Roussel évoque un objectif bien moindre : 1 500 places supplémentaires à l’horizon 2030.

Près de 500 studios devraient être livrés en 2027 dans une nouvelle résidence place d’Islande et le Crous prospecte pour produire 150 chambres dans l’enceinte de l’Hôpital civil. Aucun autre projet n’est à l’ordre du jour. Autant dire que les étudiants qui voudront s’installer à Strasbourg risque d’avoir encore besoin de recourir à des dispositifs d’urgence ces prochaines années. Le loyer étudiant moyen a augmenté de 2,8% entre 2023 et 2024, pour atteindre 561 euros, tandis que l’Afges évalue le coût de la rentrée étudiante à 3 156 euros.

Les ouvriers de Novares entrent en grève : « Carlos Tavares nous délocalise sans scrupule »

Les ouvriers de Novares entrent en grève : « Carlos Tavares nous délocalise sans scrupule »
Les ouvriers de Novares étaient mobilisés pour de meilleures conditions de licenciement depuis le 20 novembre.

Les ouvriers de l’équipementier automobile Novares de Strasbourg entrent en grève illimitée pour faire pression sur leur direction et celle de Stellantis, afin d’obtenir de meilleures indemnités de départ.

La grève chez Dumarey vient à peine de prendre fin qu’à quelques kilomètres, un mouvement social commence chez un autre équipementier automobile. À l’appel de tous les syndicats de l’entreprise (FO, CGT et CFTC), les 122 salariés de l’usine Novares d’Ostwald ont cessé le travail ce mardi 20 novembre. En cause, selon le délégué syndical Force Ouvrière Bachir Himmi : « La direction a coupé court aux discussions en annulant la prochaine réunion de négociations après avoir reçu nos revendications. » Après avoir annoncé la fermeture de l’usine en septembre, les représentants syndicaux cherchent à obtenir les meilleures conditions de départ pour les ouvriers et ouvrières de Novares.

Le représentant syndical FO Bachir Himmi égrène les demandes faites auprès de la direction :

    3 000 euros d’indemnités supralégales par année d’ancienneté, un minimum de 15 000 euros de prime pour les ouvriers avec moins de cinq ans d’ancienneté, un maintien de 90% du salaire pendant 24 mois pour les ouvriers atteints de maladies professionnelles, surtout des troubles musculosquelettiques, un congé de reclassement de 18 mois pour le reste des salariés, un budget de formation de 7 000 euros par salarié qui adhère à la cellule de reclassement.

Selon le responsable syndical FO, l’usine Novares ne devrait pas fermer avant juin 2025. Mais c’est maintenant que se décident les conditions de départ des ouvriers et ouvrières : « La date limite pour trouver un accord avec la direction, c’est le 8 janvier », précise Bachir Himmi.

« Stellantis doit s’asseoir à la table des négociations »

L’arrêt de la production vise aussi à interpeller les dirigeants de Stellantis, la firme à la tête de Peugeot et Citroën. Comme l’explique le délégué syndical, le groupe automobile international était destinataire de 90% des commandes de Novares. Pour Bachir Himmi, c’est suite à des décisions stratégiques de l’entreprise que les 122 ouvriers et ouvrières alsaciennes vont perdre leur emploi :

« Carlos Tavares nous délocalise sans scrupule. Le P-DG de Stellantis a annoncé qu’il allait recourir à des sous-traitants installés dans des pays à bas coût, en Europe de l’Est ou dans les pays du Maghreb. Si Carlos Tavares a décidé de ne plus nous donner de travail, alors Stellantis doit s’asseoir à la table des négociations pour indemniser nos salariés. C’est pareil chez Dumarey, qui a obtenu que son client principal ZF paye aussi une partie des indemnités de départ. »

Contacté, le directeur de l’usine Novares Arnault Touchet n’a pas donné suite à nos appels avant la publication de cet article.

La Cour de cassation invalide la condamnation de Serge Oehler pour violences conjugales

La Cour de cassation invalide la condamnation de Serge Oehler pour violences conjugales
Serge Oehler lors d’un conseil de l’Eurométropole en janvier 2021.

La Cour de cassation a annulé jeudi 14 novembre la condamnation pour violences habituelles sur son ex-conjointe de Serge Oehler. Le conseiller municipal et départemental (ex-PS) sera prochainement rejugé par la Cour d’appel de Nancy.

Le 14 septembre 2023, Serge Oehler avait été reconnu coupable de violences habituelles sur son ex-compagne par la Cour d’appel de Colmar. Les magistrats avaient alors condamné le conseiller municipal et départemental (ex-PS) à 20 mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité.

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Si nos articles ne remplacent aucune forme de justice, ils permettent en général que cessent ces violences ou que des dysfonctionnements dans la protection des victimes soient révélés. C’est pourquoi l’existence de médias engagés comme Rue89 Strasbourg est essentielle pour donner la parole à celles et ceux qui affrontent le silence et subissent l’opprobre lorsqu’ils dénoncent des viols et des agressions sexuelles.

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« La grève a payé » : les ouvriers de Dumarey multiplient leurs indemnités de départ

« La grève a payé » : les ouvriers de Dumarey multiplient leurs indemnités de départ
Les salariés de Dumarey avaient entamé leur grève le 7 novembre.

Au terme de 12 jours de grève, l’intersyndicale CFDT-CGT de Dumarey a conclu un accord avec la direction, après avoir obtenu de meilleures indemnités de départ.

« Moins de bruit les gars, j’arrive pas à entendre le journaliste ! » À l’autre bout du fil, le vacarme de l’atelier s’entend autour du syndicaliste CFDT Laurent Julien. Après 12 jours de grève et des négociations tendues sur le futur plan social de l’entreprise Dumarey à Strasbourg, le boulot reprend sur les lignes de production ce mardi 19 novembre. « La grève a payé. Grâce à la détermination des salariés, on a fini par se faire entendre. La direction avait plus à perdre si on ne reprenait pas l’activité », reprend Laurent Julien.

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Rassemblement pour loger les élèves sans-abri mercredi 20 novembre

Rassemblement pour loger les élèves sans-abri mercredi 20 novembre

Le collectif Un toit pour nos élèves organise un rassemblement devant l’hôtel de la Collectivité d’Alsace mercredi 20 novembre pour inciter le conseil départemental à accepter l’utilisation des logements de fonction pour loger des élèves sans-abri avec leurs familles.

Depuis vendredi 8 novembre, des personnels éducatifs du collège Lezay Marnésia, dans le quartier de la Meinau, occupent leur établissement. Ils ont mis à l’abri certains de leurs élèves qui dormaient dehors depuis la rentrée et leur ont permis de passer quelques nuits dans le CDI. Les enseignants demandent à la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) de loger leurs familles dans des deux logements de fonction vacants du collège.

Mercredi 20 novembre, journée anniversaire de la Convention pour les droits de l’enfant, les militants organisent un rassemblement devant l’hôtel du Département, à 15 heures, pour porter cette revendication devant les élus.

Quatre des cinq familles concernées vivaient sous des tentes au camp de Krimmeri, jusqu’à ce mardi 19 novembre, jour de son démantèlement. « Mais nous continuons de demander la réquisition des logements de fonction, pour la famille qui nous reste et pour toutes celles qui sont à la rue et dont les enfants vont au collège », précise Agathe, une des enseignantes mobilisées :

« Lors des nuits passées au CDI, on a vu que les enfant redevenaient des enfants. Ils jouaient, riaient, avaient enfin un peu de répit, ce qui n’est pas possible lorsqu’ils dorment dehors. »

En juin 2024, la CeA disposait de 162 logements de fonction vides en Alsace, dont 40 à 50 dans l’Eurométropole de Strasbourg selon ses propres estimations. Élu en charge de la jeunesse et de la réussite éducative, Nicolas Matt (Ren) a affirmé que ces logements étaient à terme destinés à accueillir des jeunes relevant de l’aide sociale à l’enfance – une compétence de la CeA.

Le camp de Krimmeri évacué, 300 sans-abris espèrent être enfin logés

Le camp de Krimmeri évacué, 300 sans-abris espèrent être enfin logés
Strasbourg, 18 novembre 2024. Camp Krimmeri, la veille de son démantèlement.

Mardi 19 novembre, le camp de sans-abris situé dans le parc Krimmeri, à la Meinau, a été une nouvelle fois évacué. La veille au soir, ses quelques 300 occupants se préparaient déjà à cette opération, en espérant avoir de la chance dans cette sorte de loterie de l’hébergement d’urgence…

Pour la troisième fois depuis janvier, le camp de Krimmeri, à la Meinau, est évacué mardi 19 novembre. Depuis 6h, une quarantaine de policiers du Bas-Rhin, du Haut-Rhin et des Vosges ont encerclé l’espace servant de domicile à environ 300 personnes.

Sur place, le sous-préfet Mathieu Duhamel précise que « la majorité » des habitants et habitantes seront relogés dans le Bas-Rhin, dans des logements d’urgence ou d’insertion selon leurs situations administratives. Trois gymnases ont été mis à la disposition de la préfecture par la Ville de Strasbourg, afin de servir de lieux temporaires pour la répartition de ces personnes sans-abri.

Lundi soir, les habitantes et habitants du camp avaient déjà commencé à faire leurs affaires. Rencontrées autour du feu, une dizaine de femmes afghanes parlent doucement. L’une d’elle a déchaussé ses claquettes pour approcher ses pieds du brasier sur lequel reposait une grande théière.

« J’ai fini de ranger nos affaires, les enfants savent qu’ils n’iront pas à l’école demain », sourit-elle. Son assistante sociale l’a prévenue, elle et tous les habitants du camp seront emmenés le lendemain matin dans un gymnase. « Il y aura la police aussi, mais je ne sais pas ce qui nous attend après », explique-t-elle.

Son sentiment, la veille de l’évacuation ? « Je suis heureuse, si ça veut dire que nous n’aurons plus à vivre dans une tente et que nous n’aurons plus froid », répond la mère de famille, avant de montrer des photos de son fils, coach de futsal professionnel toujours en Afghanistan.

« Ça ne peut pas être pire qu’ici »

Massi, exilé afghan

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Manifestation festive samedi 23 novembre contre un parc photovoltaïque près d’Ingwiller

Manifestation festive samedi 23 novembre contre un parc photovoltaïque près d’Ingwiller
Des panneaux à proximité sont déjà installés.

La Confédération paysanne et un collectif citoyen organisent un « cortège festif » entre Ingwiller et Weinbourg samedi 23 novembre pour protester contre l’installation de panneaux solaires dans un champ.

Le samedi 23 novembre, le collectif citoyen « Non au parc solaire entre Weinbourg et Ingwiller » appelle à manifester contre un projet de parc solaire entre ces deux communes du nord de l’Alsace (voir notre article de novembre 2023). Les emplacements des panneaux photovoltaïques devant être installés sur 27 hectares de terres agricoles, le collectif a reçu le soutien de la Confédération paysanne. Le syndicat des agriculteurs et des agricultrices opposées à l’agriculture intensive a déposé un recours en mai 2024 contre ce projet porté par un entrepreneur agricole local, Jean-Luc Westphal.

Dans un communiqué publié lundi, le collectif citoyen et la Confédération paysanne fustigent un projet qui « met à contribution les terres agricoles dans la course des firmes énergéticiennes », alors que le prix de l’énergie devrait plutôt « mettre la démocratie et la souveraineté alimentaire au cœur des enjeux ». Par ailleurs, le collectif et le syndicat déplorent « l’absence de procédé démocratique dans la mise en place de ce projet » alors qu’il provoquera une « dégradation du paysage, une baisse d’attractivité du territoire et une menace sur la biodiversité ».

S’opposer dans la bonne humeur

Face à ce projet, le collectif et la Confédération paysanne espèrent mobiliser la population locale, largement ignorante des enjeux de ce projet qui, comme à chaque fois, ne suscitera un débat public que lorsque les premières pelleteuses arriveront, c’est à dire bien trop tard.

Ils organisent donc une déambulation festive à partir du marché d’Ingwiller samedi 23 novembre. À 11h, il y aura un rassemblement avec des prises de parole puis le cortège partira vers Obersoultzbach vers midi, à proximité de l’emplacement prévu du parc solaire. À 13h30, un repas du terroir est prévu, avec galettes et gâteaux réalisés avec les produits des fermes locales et un concert. Puis de 14h30 à 17h, deux tables rondes sont programmées sur :

    Les impacts néfastes de l’agrivoltaisme pour l’agriculture, La production d’énergie sans mobiliser les terres agricoles et forestières.

Un concert de clôture est prévu à partir de 17h.