La police nationale a procédé dans la matinée de ce vendredi 23 juin à l’évacuation du camp de l’Étoile à Strasbourg, où dormaient une soixantaine de personnes. Elles ont été emmenées dans un gymnase, afin d’être réparties dans des centres d’hébergement selon leur situation. Trois mères de famille ont été emmenées par la Police aux frontières.
L’opération avait été demandée par la Ville de Strasbourg à la préfecture du Bas-Rhin. Pour la troisième fois, des policiers et des agents des services sociaux de la Ville ont procédé à l’évacuation du camp du parc de l’Étoile, ce vendredi 23 juin à partir de 6h30.
Le camp de l’Étoile le 7 juin 2023 Photo : Camille Balzinger / Rue89 strasbourg / cc
L’opération s’est déroulée dans le calme, selon les Dernières nouvelles d’Alsace. Les occupants, en majorité des personnes demandeuses d’asile et sans-abris, ont été largement prévenus. Comme à chaque fois, ces personnes espèrent que l’État prendra enfin en compte leur demande d’hébergement, afin qu’ils puissent instruire leur demande d’asile ou se reconstruire après avoir fui leurs pays d’origine.
La préfecture a convoyé les personnes au gymnase du Heyritz, afin que soient « examinées leurs situations administratives » selon un communiqué. En d’autres termes, les demandeurs d’asile dont la demande est en cours d’instruction devraient bénéficier d’un hébergement dans un Centre d’accueil des demandeurs d’asile (Cada), même s’il est en dehors de Strasbourg, tandis que ceux dont les demandes sont échues seront probablement envoyés au centre d’aide au retour de Bouxwiller.
À 8h30, l’opération d’évacuation était terminée. Trois avocats étaient présents vendredi matin. Mais la police nationale leur a refusé l’accès au gymnase et à leurs clients, en arguant d’un arrêté préfectoral de « mise à l’abri », qui empêchait tout accès au bâtiment selon les agents. Parmi ces avocats, Me Léa Hebrard précise que « cet arrêté préfectoral ne semble pas publié sur le site de la préfecture ».
Selon elle, au moins trois mères de famille ont été emmenées depuis le gymnase par la Police aux frontières vers leur direction départementale à Entzheim pour des « vérifications d’identité et de titre de séjour. » Albanaises pour deux d’entre elles, ces mères de familles ont dû laisser leurs enfants avec leurs maris, malgré des impératifs de santé qui rendent leur présence auprès de leurs proches indispensable, selon Me Hebrard.
L’irrigation destinée aux champs de maïs abaisse le niveau de la nappe phréatique dans le Ried, jusqu’à assécher des cours d’eau. Les préfectures du Haut-Rhin et du Bas-Rhin ont publié, le 8 juin, un arrêté visant à restreindre ces prélèvements dans la réserve d’eau souterraine en période de sécheresse.
Le Ried centre Alsace, ou Grand Ried, un territoire d’une petite cinquantaine de kilomètres carrés allant de Gerstheim au nord à Andolsheim au sud, est désormais une « zone d’alerte eaux souterraines ». Le 8 juin, les préfectures du Bas-Rhin et du Haut-Rhin ont publié un arrêté interdépartemental qui fixe de nouvelles règles pour les périodes de sécheresse. « Les niveaux des eaux souterraines sont désormais pris en compte pour établir les seuils d’alerte », résume Victor Haumesser, responsable de la communication pour l’observatoire de la nappe d’Alsace (Aprona).
Dans une étude de 2019, le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a démontré que l’irrigation dans le Ried est responsable d’une baisse du niveau de la nappe phréatique (voir notre article dédié) de 30 à 70% selon les points, d’où la nécessité de réguler ces pompages massifs. Le nouvel arrêté est aussi lié à l’observation d’assèchements de cours d’eau dans la zone depuis 2015, avec des conséquences funestes sur les végétaux et les animaux.
L’irrigation par aspersion, indispensable à la culture du maïs dans le Ried, consomme de grandes quantités d’eau. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg / cc
L’ancienne réglementation était inadaptée dans le Ried
Jusqu’à cette année, les mesures contre la sécheresse étaient décidées en fonction des débits moyens des principaux cours d’eau alsaciens. Mais les ruisseaux du Ried sont directement alimentés par la nappe phréatique. Ils pouvaient donc se vider à cause de l’abaissement du niveau de la nappe sans que les agriculteurs n’aient de restrictions sur l’irrigation.
Le BRGM souligne que les données sur les quantités d’eau prélevées pour l’irrigation dans le Ried font défaut. Mais il remarque que selon le registre parcellaire graphique qui répertorie les cultures sur le territoire français, le maïs couvre 60% des zones cultivées du Grand Ried. Cette céréale demande de grandes quantités d’eau au plus fort de l’été.
Photo : Document issu de l’étude du BRGM sur le Grand Ried
Secrétaire général de la FDSEA, le syndicat agricole majoritaire, et lui-même producteur de maïs dans le Ried, Gérard Lorber se refuse à donner un chiffre sur les besoins en eau par hectare de maïs : « Cela dépend de la parcelle et de la météo, c’est très variable. » De manière générale, en France, environ 18% de toute l’eau consommée sert à l’irrigation du maïs.
Et dans le Ried, les besoins sont particulièrement importants : « Les sols ne retiennent pas du tout l’eau car ils sont peu profonds et gravilloneux, l’irrigation est indispensable », assure Gérard Lorber, qui craint les conséquences de la nouvelle réglementation. Yannis Baltzer, président du syndicat des Jeunes agriculteurs, affilié à la FDSEA, explique pourquoi la culture du maïs est particulièrement développée dans cette région, au sud de Strasbourg :
« Les champs peuvent s’inonder en hiver et au printemps. Cette année, en avril, il y avait encore de l’eau sur les parcelles. Pour le maïs, les semis se font tard (de mars à juin, NDLR), ils ne risquent pas d’être noyés, contrairement au blé. »
Les alertes sur la sécheresse s’activent en fonction du débit des principaux cours d’eau, à l’exception, désormais, du Ried. Photo : Document issu de l’arrêté interdépartemental du 8 juin
Des mesures graduelles
La préfecture du Bas-Rhin précise que ces mesures de restriction sont prévues pour « les pompages d’irrigation dans la nappe phréatique, situés à moins de 200 m des cours d’eau phréatiques ». Elles se mettent en place graduellement selon le niveau de la nappe qui détermine quatre échelons : « vigilance », « alerte », « alerte renforcée » et « crise ». Plus le niveau de la nappe est bas, plus on passe à un échelon qui entraine des restrictions.
Par exemple, dans le secteur nord du Grand Ried, aux alentours de Rossfeld, si le niveau de la nappe est inférieur à 157,19 mètres NGF (au dessus du niveau de la mer), on passe à l’échelon « vigilance », qui n’entraine que des mesures de communication. Ensuite, si le niveau de la nappe passe en dessous de 157,13 mètres NGF, l’échelon « alerte » est enclenché, entrainant des mesures de limitation des prélèvements variables (limitations horaires, volume…), etc…
Tableau récapitulatif des seuils pour activer les échelons d’alerte selon le niveau de la nappe dans le Grand Ried. Photo : Document issu de l’arrêté du 8 juin
39 jours d’affilée sans pluie
L’irrigation par aspersion n’est interdite qu’en cas d’activation de l’échelon « crise », « motivé par la nécessité de réserver les capacités de la ressource pour l’alimentation en eau potable des populations », selon l’arrêté interdépartemental.
Même si les agriculteurs ont pu continuer à irriguer début juin, d’après Julien Werckmann, de l’association Météo suivi Alsace, un épisode de sécheresse particulièrement long a déjà eu lieu cette année :
« Avant la soirée du dimanche 18 juin, il n’avait pas plu depuis 39 jours au niveau de la station de relevés d’Entzheim. On a presque atteint le record de 46 jours qui date de 1969. D’habitude, ces longues périodes sans pluie ont lieu en hiver, une saison propice à la formation d’anticyclones. Les sécheresses estivales créent un stress hydrique chez les plantes. Là, on a déjà eu un épisode important en début d’été, les sols sont anormalement secs. C’est inquiétant parce qu’il y a les mois de juillet et août qui suivent. »
En Alsace, les coopératives agricoles ont créé une importante activité économique liée à la production de maïs pour l’industrie. (Photo TV / Rue89 Strasbourg / cc)Photo : TV / Rue89 Strasbourg
Dans son étude, le BRGM constate que « certaines zones pourraient voir leur apport via la nappe de plus en plus limité, entrainant un besoin sans fin en irrigation pour certaines cultures ». Autrement dit, comme les conditions globales changent, avec des sécheresses estivales récurrentes, les pratiques agricoles nécessitant beaucoup d’eau semblent compromises à long terme. Le service géologique national souligne que les acteurs du secteur du Grand Ried sont « peu habitués à une gestion quantitative de l’eau souterraine en raison de la présence » de la nappe phréatique, ressource auparavant abondante.
Le Schéma d’aménagement de gestion des eaux (Sage) a initié l’élaboration d’un projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) dans le Grand Ried. Il s’agit d’une démarche visant à modifier les pratiques agricoles locales pour les adapter au changement climatique et à la sécheresse.
Ce PTGE est censé « identifier les productions nouvelles possibles (notamment leurs débouchés effectifs), et le cas échéant les filières à développer (…) dans une logique de développement durable, fondée notamment sur la transition agro-écologique, (par exemple : les exploitations de polyculture-élevage) ». Des aides de l’Agence de l’eau sont prévues pour financer ces changements de pratiques et la structuration de nouvelles activités. Daniel Reininger, en charge des questions liées à l’eau pour l’association Alsace Nature, participe aux réunions pour la mise en place du PTGE depuis 2020 :
« Continuer la production de maïs dans le Ried n’a plus de sens, mais la FDSEA et les Jeunes agriculteurs défendent ce modèle car c’est une filière économique très implantée. Pour nous, il faut revenir au bon sens paysan, en cultivant des espèces adaptées au territoire. Le mieux serait de passer à la production de foin, de luzerne ou de silphie, qui sont des cultures ne nécessitant pas d’irrigation ni de pesticides. »
Mais le PTGE est encore loin d’avoir des implications concrètes. « Plusieurs études sont en cours, on n’en voit pas le bout », expose Daniel Reininger. Les changements de pratiques agricoles sont pourtant urgents pour que les exploitants du Ried puissent maintenir une activité malgré les sécheresses.
Dans un communiqué publié jeudi 22 juin, le Racing club de Strasbourg annonce un accord avec son nouvel actionnaire. BlueCo est le consortium propriétaire du club de Chelsea depuis mai 2022. Le président du RCSA reste Marc Keller.
C’est une nouvelle attendue avec fébrilité par tous les supporters et supportrices du Racing Club de Strasbourg Alsace (RCSA). BlueCo, le consortium à la tête de Chelsea FC depuis mai 2022, a racheté l’intégralité du club strasbourgeois. Dans un communiqué publié jeudi 22 juin, le RCSA décrit cet accord comme « un nouveau chapitre dans l’histoire du Racing » et indique :
« Le consortium s’engage à accélérer les investissements durables dans la croissance du club, y compris dans les équipes premières et dans l’Académie, dans la continuité du projet mis en œuvre par Marc Keller, qui restera président du club, soutenu par son équipe de direction actuelle. »
« Nous avions atteint le plafond de notre modèle »
Le communiqué de presse, envoyé en début de soirée, cite aussi le président du RCSA Marc Keller qui justifie cet accord avec BlueCo, qui devient propriétaire du club à 100% :
« C’est une réflexion que mes amis actionnaires et moi-même menons depuis deux ans. Nous avons construit un club sain à tous les niveaux et bien géré. Même s’il n’y avait pas d’urgence financière, nous étions conscients que nous avions atteint le plafond de notre modèle, et que si nous voulions continuer à faire avancer le Racing et à le projeter dans une nouvelle dimension, nous devions nécessairement être accompagnés par une structure solide capable de soutenir notre développement et notre ambition. Je me réjouis donc de la perspective d’accueillir un nouvel investisseur stratégique, avec lequel nous allons accélérer l’ambition du club de construire le Racing de demain. »
BlueCo souhaite travailler avec Marc Keller et son équipe
De son côté, le consortium BlueCo est cité dans le communiqué du RCSA, qui indique que le propriétaire du Chelsea FC « s’engage à préserver l’héritage du Racing et souhaite travailler en étroite collaboration avec Marc Keller et son équipe dirigeante afin de poursuivre l’excellent travail accompli. » Le même document cite les actionnaires de BlueCo :
« C’est un honneur pour nous de faire partie de ce club historique. Nous nous engageons à préserver l’héritage du Racing et à travailler en étroite collaboration avec Marc et son équipe de direction afin de poursuivre l’excellent travail qu’ils ont accompli. Cet investissement stratégique renforcerait notre présence dans le football européen, parallèlement à notre participation dans Chelsea. Nous pensons qu’il créerait d’énormes opportunités de partage des connaissances et d’expertise. »
Le RCSA indique en fin de communiqué que « la transaction proposée fait l’objet d’un processus de consultation avec les instances représentatives du personnel concernées. Conformément aux règles de la Ligue de Football Professionnel, le projet a été présenté aujourd’hui à la Direction Nationale du Contrôle de Gestion (DNCG), dont l’évaluation est attendue dans les prochaines semaines. »
Réaction prudente à la Ville et à la Métropole
Dans un communiqué commun, Jeanne Barseghian, maire (EE-LV) de Strasbourg et Pia Imbs, présidente (SE) de l’Eurométropole de Strasbourg « prennent acte du rachat du Racing club de Strasbourg Alsace » et déclarent que les collectivités « resteront vigilantes à la transition entre les actionnaires et aux nouvelles modalités de gouvernance qui seront mises en place » et « à l’ancrage territorial du club et (…) aux engagements sociétaux, sociaux et environnementaux du Racing Club de Strasbourg Alsace ».
La crainte des supporters UB 90
Dans un article publié début juin, Rue89 Strasbourg exposait la position des associations de supporters, fermement opposées au rachat du club par le propriétaire de Chelsea, et au modèle de la multipropriété en général. Dans un communiqué, les Ultra Boys 90 (UB 90) déclaraient fin mai :
« Il n’est pas imaginable que le Racing devienne une sorte de sous-club ou filiale, dépendant d’un autre club. (…) Lorsqu’un club est racheté par un propriétaire de club plus “huppé”, les moyens sont investis dans le grand club et le sous club ne ramasse que les miettes, ou des joueurs de seconde zone. Prenez l’exemple de Troyes, qui appartient à City Group (également propriétaire de Manchester City, NDLR) : une franche réussite, aux dépens de Troyes… »
Rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg. Spécialisé depuis 2019 en enquêtes locales, à Strasbourg et en Alsace sur des sujets variés allant de l’extrême-droite à l’hôpital public en passant par la maison d’arrêt de Strasbourg, les mouvements sociaux, les discriminations et l’expertise-psychiatrique.
Les 24 salariés du Auchan de Saverne prévoient de faire grève samedi 24 juin pour manifester leur mécontentement suite à l’annonce de la vente de leur magasin. Ils craignent de perdre des avantages comme leurs primes ou leurs tickets restaurants suite à un rachat.
« On n’est pas des meubles », dénonce Michelle (prénom modifié), salariée du Auchan de Saverne. La direction de ce géant de la grande distribution a décidé, le 25 mai, de la cession de sept supermarchés. Le magasin de Saverne, avec ses 24 employés, figure parmi eux.
Les salariés du Auchan de Saverne ont décidé de faire grève toute la journée du samedi 24 juin, et de se rassembler à partir de 8h devant l’enseigne à Saverne. Les employés ont contacté les syndicats CFDT et CFTC pour déposer un préavis. Des délégués régionaux de ces syndicats viendront en appui et une pétition à destination des clients sera distribuée dans l’après-midi.
Les salariés craignent de perdre leurs acquis
Taoufik Jebabli, délégué CFDT de Auchan Grand-Est, affirme qu’avec la vente du magasin, les salariés risquent de perdre leurs acquis tels que les primes, le 13ème mois, ou encore les tickets restaurants. « Une fois le magasin vendu à une autre société, ces avantages perdurent seulement pendant les quinze premiers mois, mais une fois ce délai passé, le nouveau directeur fait ce qu’il veut », explique-t-il.
Les salariés du Auchan de Saverne feront grève samedi 24 juin. Photo : Google Street view
Les salariés, qui pour la plupart travaillent dans ce supermarché depuis 20 ou 30 ans, revendiquent l’allongement des avantages sur une période de 24 mois après le rachat, mais aussi une prime de cession et la possibilité d’une passerelle interne pour que ceux qui souhaitent travailler dans un autre Auchan puissent être transférés. Mais pour Michelle, même dans le cas où les salariés auraient la possibilité d’être mutés, elle n’accepterait pas de travailler dans un autre Auchan :
« Il serait trop loin. Le Auchan le plus proche est à Marlenheim, à une vingtaine de kilomètres de celui de Saverne. Cela coûtera trop cher en essence. »
« Si le magasin ferme, je ne sais pas ce que je vais faire »
Agée d’une cinquantaine d’année, elle craint un licenciement. « Si personne ne rachète, le magasin fermera. Et si le magasin ferme, je ne sais pas ce que je vais faire. Il y en a qui n’ont connu que ça, qui travaillent ici depuis leurs 18 ans », dénonce-t-elle.
La mise en vente de ce supermarché serait liée à un manque de rentabilité d’après Taoufik Jebabli. Michelle expose : « Cela fait 18 mois que le chiffre d’affaires ne permet pas de couvrir le loyer, donc le magasin ne fait pas de bénéfices. »
Un supermarché « vieillot »
Selon Taoufik Jebabli, « ce Auchan a quarante ans, il est un peu vieillot. Et au lieu d’investir pour le rafraîchir, ils préfèrent le céder ». Un constat partagé par Michelle, qui assure que, « rien n’a été fait pour faire fonctionner correctement le magasin ». Elle décrit un matériel vétuste :
« Les frigos tombent régulièrement en panne et l’eau coule par terre. Ils ne les ont jamais remplacés alors qu’ils ont plus de quinze ans. »
Mais le matériel ne semble pas être le seul problème. Michelle évoque aussi un sous-effectif : « Il faudrait au moins trois salariés en plus, mais on n’arrive pas à recruter. On ne trouve pas de charcutière car les salaires sont trop bas, c’est payé au SMIC alors que c’est un poste avec des responsabilités. »
Contactée, la direction d’Auchan n’a pas répondu à nos questions.
Le P-DG de la SNCF, Pierre Farandou, a confirmé mercredi aux élus de la Région Grand Est et de l’Eurométropole de Strasbourg que la nouvelle ligne de TGV Paris-Berlin ne passera pas par Strasbourg, mais par Sarrebruck.
Selon France 3 Alsace, les élus de la Région Grand Est, de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg ont été informés par le P-DG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, que la future ligne directe à grande vitesse entre Paris et Berlin ne passerait pas par Strasbourg lors d’une réunion mercredi 21 juin. Ce trajet était pourtant réclamé par le ministre des Transports, Clément Beaune, par le président de la Région Grand Est, Franck Leroy, par la présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs, et par la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian.
Mais que peut la puissance publique face à deux sociétés désormais privées ? Plus grand chose apparemment. La décision a été prise par la SNCF et la Deutsche Bahn selon Thibaud Philipps, vice-président (LR) de la Région mais aussi maire d’Illkirch-Graffenstaden, cité par France 3 Alsace :
« Il était complexe pour les homologues allemands de faire passer ces trains par Strasbourg, notamment car il y a une congestion sur le pont de Kehl, mais aussi parce que faire passer les TGV par Sarrebruck permet de simplement prolonger la ligne déjà existante Paris-Francfort. »
Les premiers allers-retours entre Paris et Berlin seront effectués en ICE, le TGV allemand Photo : S. Schankar / FlickR / cc
Quinze années de coopération
Cette ligne directe entre les capitales française et allemande avait pourtant été annoncée à Strasbourg en mai 2022, à l’occasion d’une célébration de quinze années de coopération fructueuse entre les deux compagnies ferroviaires. Ce trajet d’environ sept heures doit être opérationnel à la fin de l’année 2023, avec comme objectif de concurrencer l’avion en offrant un meilleur confort et surtout des procédures de sécurité et d’embarquement moins longues. Les trains utilisés devraient être des ICE allemands, du moins pendant les premiers mois d’exploitation.
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Dans les médiathèques, musées, Ehpad ou à la Grenze, le festival de contes strasbourgeois revient pour une seizième édition, du 21 juin au 2 juillet. Cette année, la tradition orale mettra en lumière la thématique du vivre ensemble à travers 17 rendez-vous.
« D’hier et d’aujourd’hui, les conteurs sont ainsi, serviteurs du verbe, créateurs de possibles juste après l’impossible, tisseurs de fines passerelles », présente Nicole Docin-Julien, conteuse strasbourgeoise et créatrice du festival Couleurs conte. La seizième édition de cet événement se déroulera du 21 juin au 2 juillet. Cette année, le thème « Ensemble » a été sélectionné comme fil rouge pour les 17 événements proposés. Des contes aux conférences, en passant par des ateliers pour petits et grands, l’importance des alliances entre les humains, la nature et le surnaturel sera porté par cette pratique ancestrale qu’est l’art oratoire.
Le festival Couleurs conte existe depuis 2007 et organise cette année sa 16e édition, du 21 juin au 2 juillet 2023. Photo : Doc remis / Couleurs conte
Depuis 2007, le festival Couleurs conte se déroule tous les ans, motivé par une envie de proposer des moments de partage et de rencontre autour de la parole. Pour diversifier les publics, les rencontres ont lieu encore cette année dans des lieux variés, de la médiathèque Malraux, à la fondation de l’Œuvre Notre-Dame en passant par la Grenze, le jardin de la Clinique de la Toussaint ou l’Ehpad Saint-Arbogast. Voici notre sélection de cinq rendez-vous pour profiter de toute la richesse de cet événement.
Elle est mon genre : des mots pour se glisser dans la peau des autres
Le conte est souvent présenté comme un art permettant de voyager grâce aux mots. C’est aussi une belle occasion de partir à la rencontre de l’autre. Alors que les conteurs incarnent parfois des personnages différents, Alberto Garcia, artiste qui se produit partout en France, place le changement d’identité au cœur de sa performance. Vendredi 23 juin, de 19h30 à 21h, à la médiathèque André Malraux, il présentera sa nouvelle création intitulée Elle est mon genre.
Le conteur Alberto Garcia place le changement d’identité au cœur de sa performance. Photo : Doc remis / Michel Petit
Un comédien, obsédé par la pièce qu’on vient de lui demander d’écrire, se retrouve piégé dans un rêve dans lequel il a échangé son corps avec celui de sa femme. Plusieurs récits s’entrecroisent alors finement, de la rencontre de la femme avec l’enfant qu’elle n’a pas souhaité avoir à une jupe qui cherche quelqu’un capable de la raccommoder. Un étonnant voyage vers l’autre qui va l’amener à réfléchir à sa manière de « vivre ensemble ».
Ensemble ! : une conférence philosophique
« Que signifie ‘être avec’ ? » La docteure en philosophie Francine Friederich s’interrogera avec son public, samedi 24 juin à 17h à la médiathèque André Malraux, pour revenir au cœur du concept de vivre ensemble. De la coexistence pacifique, belliqueuse ou indifférente, les liens peuvent prendre des teintes bien différentes.
Ensemble, conférence philosophique par Francine Friederich, docteure en philosophie. Photo : Doc remis / Couleurs conte
Pour avancer dans sa réflexion, Francine Friederich mobilisera les propos de savants qui se sont déjà penchés sur la question. Comme Albert Einstein qui écrivit :
« Bien que je sois un solitaire dans ma vie de tous les jours, la conscience d’appartenir à l’invisible communauté de ceux qui luttent pour la vérité, la beauté et la justice m’a empêché d’éprouver un sentiment de solitude. »
Le chemin d’Issa : à la rencontre de l’inconnu
Entre le conte, le chant, la danse et le jonglage, l’artiste pluridisciplinaire originaire de Côte d’Ivoire Innocent Yapi présentera mercredi 28 juin, à 15 h à l’IUR Clemenceau, un conte initiatique. Il sera accompagné par le musicien Alexandre Paganelli, maniant les percussions, l’udu (instrument de musique à percussion du Nigeria) et le Hang pan (instrument à percussion en acier). Une collaboration qui mènera les auditeurs sur la trace d’un jeune garçon en quête de sa place dans le monde, attiré par l’inconnu, l’ailleurs et les rencontres.
Le conteur Yapi Innocent Yapi et le musicien Alexandre Paganelli proposeront un conte initiatique mercredi 28 juin. Photo : Doc remis / Couleurs conte
Gens de parole : un échange collectif autour du conte
Vendredi 30 juin, de 20h30 à 22h, une dizaine de conteurs se retrouveront dans l’auditorium de la clinique Sainte-Barbe pour échanger sur leurs visions du conte, le goût de son exploration et le plaisir de sa transmission auprès des différents publics.
Une histoire, ensemble : inventer son propre conte
Vivre ensemble, c’est aussi créer ensemble. Pendant le festival Couleurs conte, plusieurs ateliers permettront de se mettre dans la peau d’un conteur. Dimanche 2 juillet, Nicole Docin-Julien proposera une activité gratuite dans le musée Tomi Ungerer, de 10h30 à 12h. Les enfants à partir de 8 ans et les adultes sont invités à découvrir les illustrations originales de certains albums de l’illustrateur (comme les célèbres oeuvres Le Géant de Zéralda ou Le Chapeau volant), puis à inventer collectivement une histoire. Un ogre, des objets magiques et beaucoup d’imagination seront les ingrédients principaux pour construire ensemble un conte unique.
Nicole Docin-Julien proposera gratuitement un atelier pour créer un conte collaboratif, dans le Musée Tomi Ungerer de 10 h 30 à 12 h. Photo : Doc remis / Simon Woolf
Suite à l’annonce du gouvernement de la dissolution des Soulèvements de la Terre, des rassemblements sont organisés partout en France pour soutenir le mouvement écologiste mercredi 21 juin. La manifestation strasbourgeoise aura lieu à 19h place de la République, devant la préfecture.
Lors du conseil des ministres de ce mercredi 21 juin, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, a présenté un décret de dissolution des Soulèvements de la Terre, estimant que ce mouvement écologiste appelle à des agissements violents. « Après nous avoir jeté ses grenades mutilantes au visage, il prétend que nous n’aurions plus le droit d’exister ensemble, ni de nous organiser », ont répondu les Soulèvements de la Terre dans la foulée, faisant référence aux nombreux blessés graves de l’action contre les méga-bassines de Sainte-Soline.
Comme dans de nombreuses villes de France, le mouvement appelle à un rassemblement de soutien ce mercredi soir à Strasbourg, à 19h, place de la République, devant la préfecture : « Nous voyons [cette dissolution] comme un appel à constituer un réseau de résistance, comme un levier pour rejoindre plus nombreux.ses encore les prochaines actions des Soulèvements de la Terre. »
Une centaine d’Alsaciens s’étaient rendus à Sainte-Soline le 25 mars, notamment à l’appel des Soulèvements de la Terre, pour lutter contre l’implantation de méga-bassines. Photo : remise
Bruno Dalpra, militant écologiste local et membre du mouvement, estime « absurde de vouloir dissoudre les Soulèvements de la Terre car il ne s’agit pas d’une association mais d’une pléiade d’organisations réunies dans un réseau informel. Il n’y a même pas d’entité juridique ».
De son côté, le gouvernement entend justifier qu’il s’agit d’un « groupement de fait » qui peut être caractérisé par un slogan, une identité visuelle ou des canaux de communication spécifiques. Les avocats des Soulèvements de la Terre ont déjà signalé qu’ils contesteraient la dissolution devant le Conseil d’État.
« Le gouvernement ne fait que nous renforcer »
En Alsace, le mouvement réunit « des militants d’Extinction Rebellion, d’Alternatiba, de Greenpeace ou encore du syndicat agricole de la Confédération paysanne, ainsi que des personnes sans affiliation particulière », explique Bruno Dalpra, déjà engagé dans la lutte contre l’autoroute du Grand contournement ouest (GCO). Il poursuit :
« C’est l’inaction du gouvernement qui pousse les écologistes à la radicalité. On voit bien que les actions de légère désobéissance civile contre le GCO n’ont servi à rien. Quels sont nos moyens d’action ? C’est normal que certains deviennent plus radicaux. Si rien ne change, les conséquences seront terribles et pour tout le monde. Mais c’est impossible de nous dissoudre, le gouvernement ne fait que nous fédérer et nous renforcer. »
Le groupe alsacien des Soulèvements de la Terre prévoit de se mobiliser dans des luttes écologistes locales, par exemple le projet de liaison routière A4-Lorentzen. « Comme il y a la Fête de la musique le même jour, pour ce rassemblement, l’idée ce n’est pas de rester trop longtemps mais de marquer le coup. Les gens pourront ensuite aller aux concerts », glisse Bruno Dalpra.
Des parents d’élèves de l’école primaire de la Ziegelau à Strasbourg ont occupé l’établissement pour alerter sur la situation d’un des enfants, vivant à la rue depuis quatre mois. L’action a poussé la municipalité à trouver un hébergement pour la famille.
« Ici, un enfant de sept ans dort à la rue depuis quatre mois. » Accrochée aux grilles, le message de la banderole saisit le regard des passants. Mardi 20 juin, une vingtaine de parents d’élèves de l’école primaire de la Ziegelau se sont réunis pour occuper les lieux afin de dénoncer la situation précaire d’une des enfants fréquentant l’établissement. Venue d’Albanie il y a six ans avec sa mère, sa grand-mère et son frère, la fille de sept ans vivait avec eux dans la rue depuis quatre mois. Santi, sa mère, raconte sa fatigue après des semaines d’errance :
« Ça fait trois semaines qu’on dort à la gare. Avant ça, les parents s’étaient organisés pour nous prêter une chambre ou pour nous payer l’hôtel. Mais là, être dehors et toujours en train de chercher un endroit où dormir, c’est fatiguant. (…) Les camarades de CE1 de ma fille ne comprennent pas. Pour eux, c’est impossible de penser qu’on a pas de maison et qu’on dort à l’école, ils ne la croient pas. »
« Ici un enfant de sept ans dort à la rue depuis quatre mois » La banderole était accrochée à l’entrée de l’école de la Ziegelau, mardi 20 juin. Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg / cc
Quelques heures d’occupation et une solution
Initialement, les parents d’élèves avaient prévu de dormir dans l’établissement jusqu’à son ouverture à 7h30. Et rééditer l’opération tous les jours, jusqu’à ce qu’une solution ne soit trouvée. « Le directeur nous a expliqué la situation de Santi par mail, alors depuis quatre mois on multiplie les actions de solidarité, mais ça ne marche pas », raconte Hélène, dont le fils est scolarisé en CP. « Occuper l’école nous a semblé un dernier moyen d’action », ajoute-t-elle.
Finalement, l’occupation n’aura pas durée. Au bout de quelques heures, l’adjointe chargée des solidarités, Floriane Varieras, propose une solution provisoire : une chambre d’hôtel sera mise à disposition de la famille au moins jusqu’aux vacances d’été. En attendant qu’une solution plus pérenne ne soit trouvée.
« Alors que nous gonflions les matelas, nous avons vu arriver dans l’école, différents élus et personnes des services de la Ville. Nous avons vite compris, qu’ils n’aimaient l’idée que nous dormions ce soir dans l’école. Alors après plusieurs coups de fils, à la Préfète de la région Grand Est et du Bas-Rhin ou au services de la ville, deux solutions ont été proposées par les élus. Soit la solution de Bouxwiller (lire notre reportage sur place) soumise par la préfecture ou alors un appart’hôtel au centre ville de Strasbourg jusqu’à lundi. Cette seconde solution permettant aux élus de se retourner et de trouver d’autres solutions pour la famille.
C’est ainsi, que vers 22h, la famille à regagné l’appart’hôtel mis à disposition par la ville, avec la promesse faite par Floriane Varieras et Hülliya Turan de ne pas laisser cette famille revivre dans la rue et de trouver une solution d’hébergement au moins jusqu’au début des vacances scolaires. Elles feront tout ce qui est en leur pouvoir pour pérenniser la mise à l’abri de la famille dans les mois à venir. Nous avons indiqué aux élues que nous serions prêts à de nouveau occuper l’école si Santi et sa famille devait à nouveau se retrouver à la rue ! »
Sollicitée, l’adjointe en charge des solidarités Floriane Varieras n’avait pas répondu avant la publication de l’article.
Une cinquantaine d’agents des Hôpitaux universitaires de Strasbourg ont manifesté devant l’entrée des urgences du Nouvel hôpital civil. Malgré les promesses du Ségur de la santé et du contrat d’avenir, l’effondrement de l’hôpital public continue.
« J’ai quitté mon service en début d’année. Puis j’en ai eu ras-le-bol. J’étais dans un tel stress que je n’avais plus envie de rien. » Carine (le prénom a été modifié à sa demande) manifeste devant l’entrée des urgences du Nouvel hôpital civil (NHC) mardi 20 juin. Ils sont une cinquantaine à avoir répondu à l’appel d’une intersyndicale hospitalière (CGT, FO, CFTC et Sud). Sous le soleil de plomb, la secrétaire énumère les difficultés croissantes ces dernières années : des malades de plus en plus nombreux, des délais de prise en charge qui atteignent trois mois, pour des « patients dans des situations financières dramatiques », des insultes et autres agressions des soignants qui se banalisent…
Manifestation à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, CFTC et Sud devant les urgences du Nouvel hôpital civil mardi 20 juin. Photo : Emilie Terenzi / Rue89 Strasbourg / cc
« L’État ne paye pas et nous met le couteau sous la gorge »
Heureuse de ne plus être en contact avec les patients aujourd’hui, Carine s’inquiète pour sa remplaçante : « On était deux secrétaires. J’ai été remplacée mais ma collègue est partie en arrêt maladie. Cela signifie que ma remplaçante prend la relève seule. J’ai connu cette situation. J’étais au bord du burn-out. » Témoin d’un hôpital public qui ne cesse de s’effondrer, la salariée des HUS constate avec tristesse la faible mobilisation du jour :
« Cette situation de débordement des urgences et des services dure. On a l’impression que c’est une politique de notre direction que l’hôpital public meure… »
Aux alentours de 13h30, le secrétaire du syndicat CGT des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS) prend la parole. La voix pleine de colère, amplifiée par une enceinte, Pierre Wach interpelle le député Renaissance de Strasbourg-3, Bruno Studer :
« Où est-il le député Studer qui a promis à la CGT, lors de sa dernière mandature, qu’il allait intervenir en faveur de la question du grand âge ? Qu’il aille regarder, les yeux dans les yeux, les agents et les patients en gériatrie.
Le CHRU de Strasbourg clôture son budget avec 30 millions de déficit alors que l’État nous doit 15 millions pour financer le dispositif Ségur. L’État ne paye pas et en même temps nous met le couteau sous la gorge, nous demandant encore plus de suppressions de postes. Dans le contrat d’avenir des HUS, qui n’est que le plan de redressement de notre établissement, d’ici 2025 le directeur général doit économiser cinq millions d’euros en supprimant des postes alors que nous manquons de bras. »
« Pour Macron, il n’y a que les chiffres »
Au milieu des blouses blanches, le président de la République Emmanuel Macron n’a pas bonne réputation. Dans un petit groupe de collègues, qui ont préféré garder l’anonymat, une autre secrétaire d’accueil se plaint de la « logique comptable » qui dicte le fonctionnement de l’hôpital public : « En même temps, Macron était banquier. Pour lui, il n’y a que les chiffres. »
Une gerbe déposé par le député La France Insoumise Emmanuel Fernandes devant l’entrée des urgences, en hommage à « la mort programmée de l’hôpital public » Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg . cc
L’une après l’autre, chaque salariée apporte une nouvelle preuve de la dégradation continue de la prise en charge des patients. La première évoque la fermeture de l’unité d’hospitalisation de courte durée tous les après-midis pendant une semaine au début de l’année 2023. Une deuxième évoque le « stress permanent » subi au sein du service et ces « collègues qui prennent des médocs pour tenir ». Une troisième employée parle de sa grand-mère, qui a mis quatre heures à être prise en charge à domicile par le Samu après une défaillance multiviscérale. Elle dit être venue en solidarité avec le Dr Sébastien Harscoat, qui a dénoncé la situation des urgences strasbourgeoises dans un documentaire de France 2.
Aucun psychologue pour les agents des HUS
Énième mauvaise nouvelle pour la santé des salariés des HUS : selon les syndicats CGT et Sud, l’unique psychologue du travail pour les 9 000 agents de l’hôpital public a quitté son poste. De même, il n’y a plus que trois médecins du travail en activité dans l’hôpital, contre cinq en 2022. « Ils ont fui face à la quantité d’agents qui viennent les voir pour des risques liés à leurs conditions de travail », explique Sandrine Cnockaert du syndicat Sud. Contactée par Rue89 Strasbourg, la direction des HUS n’a pas souhaité s’exprimer sur ces sujets.
Une autre grève, plus localisée, devrait avoir lieu jeudi 22 juin. Le délégué Force ouvrière Christian Prud’homme a déposé un préavis de grève concernant les personnels de « chirurgie générale hépatique endocrinienne et transplantation », à l’hôpital de Hautepierre :
« Après avoir rencontré l’équipe des infirmières de blocs opératoires et constatant une non-prise en considération de leurs conditions de travail, plus que fortement dégradées, dont l’une des principales causes est l’insuffisance de l’effectif de l’équipe. (…) Le rythme imposé en astreinte et le temps de travail effectif ne peut perdurer en l’état. Aujourd’hui, ces professionnels se voient attribuer des lignes de planning contradictoires. À ce jour, il n’a pas été trouvé de solution permettant de revenir à un rythme cohérent, amenant une sérénité organisationnelle et leur assurant une possibilité d’organiser leur vie privée. »
Le mouvement de grève est annoncé pour la journée du jeudi 22 juin, sauf si des réponses apportées par la direction lors d’une réunion mardi 20 juin à 18h sont satisfaisantes.
Rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg. Spécialisé depuis 2019 en enquêtes locales, à Strasbourg et en Alsace sur des sujets variés allant de l’extrême-droite à l’hôpital public en passant par la maison d’arrêt de Strasbourg, les mouvements sociaux, les discriminations et l’expertise-psychiatrique.
La programmation de la Fête de la musique accole des groupes locaux qui tournent depuis des années à d’autres plus récents, dont les premiers morceaux ne sont pas encore disponibles. Quelques raisons d’aller y promener une oreille ou deux.
Comme à chaque 21 juin, le centre-ville de Strasbourg va se couvrir de scènes éphémères, afin d’accueillir dignement les artistes qui se produiront à la Fête de la musique. La Ville a mis en place trois espaces dotés d’une programmation soutenue par la commune. Une dizaine d’autres scènes « partenaires » seront également installées, gérées par des associations.
La grande scène, place Kléber, annulée
18h : Un « Just Dance » géant est programmé, sur le modèle du jeu vidéo d’Ubisoft consistant à imiter des chorégraphies. Cette heure de gym tonique en rythme se déroulera sous la houlette du danseur « Of Hugo », trois fois finaliste aux championnats nationaux de Just Dance.
19h : Maeva 20h05 : Amoure
Belle occasion de découvrir ce groupe strasbourgeois de pop française, à mi chemin entre Feu Chatterton et La Femme. Avec ses compositions efficaces et ses textes contemporains, les morceaux d’Amoure sont calibrés pour être diffusés sur toutes les radios. Ambiance garantie place Kléber.
Strasbourg, une erreur de parcours ? (vidéo Amoure / Youtube)
21h10 : The One Armed Man
Changement d’ambiance avec The One Armed Man, un groupe de rock strasbourgeois beaucoup plus sombre et profond, que Rue89 Strasbourg vous a présenté il y a dix ans. Avec ses compositions ultra-conformes aux canons du rock, dotées de textes en anglais soutenus par la voix rauque de Pierre Vasseur, le groupe qui réunit Colin Schaub à la batterie, Alex Barth à la basse et Stéphane Bonacci à la guitare vient de publier son second album sobrement intitulé « #2 ». Headbanging garantie place Kléber, avec peut-être quelques pogos en prime…
Le deuxième album de The One Armed Man est plus sage que le premier, mais le groupe déménage encore pas mal. (vidéo TOAM / Youtube)
22h15 : Lyre le temps
On ne présente plus Lyre le temps. Le groupe représente le swing strasbourgeois sur toutes les scènes européennes depuis 10 ans. Voir nos précédents articles sur ce groupe minutieux, précis aux influences croisées et au rendu millimétré.
Place Gutenberg (programmation déplacée sur la place Saint Thomas)
18h : Zimmer90
Il faudra se presser tôt pour profiter du trio allemand Zimmer90, sorte de groupe façon Polo & Pan, à l’allemande. Trente ans plus tôt, on aurait pu parler de boys band germanique ; de nos jours, on parlera plutôt d’électro-pop européenne « sucrée ». Quoiqu’il en soit, ce sera parfait pour démarrer la soirée avec 30°C à l’ombre…
18h45 : Lüssi
Après 45 minutes de rythmes calibrés et chaloupés, il sera intéressant de voir comment Lüssi va poursuivre le set. Toute nouvelle sur la scène alsacienne, mais avec une voix et une maîtrise qui forcent l’admiration, grâce notamment à la musicalité épurée de ses compositions, elle saura emporter le public strasbourgeois, qu’elle rencontre pour la première fois.
Lüssi aux Insomnies à Sélestat (vidéo Lüssi / Youtube)
19h30 : Let us dream
Seul en scène, Let Us Dream propose du pop folk en anglais.
20h15 : Pao du kima
Toujours invisible et inaudible sur les plateformes, il faudra saisir cette opportunité pour écouter la pop sucrée de la strasbourgeoise Pao du Kima, et découvrir son univers cousu de délicatesse et de puissance féminine.
21h : Seamer
Ce jeune groupe alsacien a été vu à Paye ton Noël ou au Blue note café. Très vocal, ce groupe propose un mix étonnant de hip hop mâtiné de sonorités jazz.
21h45 : Jiulia Via
La place Gutenberg sera décidément la place dédiée aux femmes avec cette troisième artiste vocale. Son univers folk et naturel ne se déploie qu’en concert pour l’instant, mais un premier album est attendu dans les prochains mois.
Il faudra se presser place Broglie pour aller à la rencontre de ce groupe poétique et ensoleillé qu’est Las Baklavas. Constituée de cinq femmes chanteuses et instrumentistes (violon, basse, accordéon , clarinette et alto) et d’un homme à la batterie, la formation explore principalement les répertoires traditionnels des Balkans et de l’Amérique du sud pour proposer des périples sonores délicats.
Las Baklavas est composé de Sonia, Elsa, Lourdes, Niloha, Mathilde et Basile. Un album est prévu en mai 2024. (vidéo La Finca / Youtube)
22h30 : Contre Meute (rock)
Place Saint-Thomas
La Ville de Strasbourg propose plusieurs ateliers musicaux aux plus jeunes place Saint-Thomas :
14h : Atelier par Bougrr, un duo de voleurs de chansons,
15h45 : Atelier No Limit Orchestra
18h : concert de Bougrr
Teaser de Bougrr
19h05 : concert de l’école de musique Saint-Thomas
Les scènes associatives
Place Saint-Pierre-le-Jeune : Radio Ylla (musiques du monde)
Place Saint-Étienne : Carbone 14 (électro)
Place des Meuniers : Tropic Groove (musiques des Caraïbes)
Place du Marché-Gayot : St’artbourg (pop rock DJ)
Place Broglie – Opéra du Rhin : Unity Sound (électro)
Place du Temple-Neuf : Collectif WIR (DJ)
Square Louise-Weiss : Antipod Brothers Sound (hip-hop)
Place Saint-Nicolas-aux-Ondes : Radio France (pop rock)
Place du Marché-aux-Cochons-de-Lait : Rock in place (rock)
Place de Zurich : Full Moons (électro)
Autres scènes
Campus de l’Esplanade
Le service culturel de l’Université de Strasbourg deux concerts :
18h30 – 19h15 – Duo Lazô avec Laura Phelut, mezzo-soprano et Zoé Schade, piano. Mélodies françaises de Gabriel Fauré, Henri Duprac, Ernest Chausson, Claude Debussy, Déodat De Séverac, Reynaldo Hahn, Maurice Ravel, Francis Poulenc et Karol Beffa.
19h15 – 20h30 – Quatuor Furioso avec aux trombones Étienne Agard, Mathéo Mazillo, Mattéo Morize et Kiichi Tanizawa. Reprises de musiques de film dont James Bond, Aladdin, le Château Ambulant et Pirates des Caraïbes.
Maison Mimir (18 rue Praechter, Krutenau)
Malgré l’incendie qui a ravagé sa partie historique, la Maison Mimir accueille une série de concerts dans la cour la plus solidaire de la Krutenau.
13h -16h open mix16h -18h Becker (Hip Hop – Funk – Roots)
18h -19h Koon (House)
19h -20h Utopic Sound (Dub)
20h -21h Momo (Drum And Bass)
21h -22h Tekotak (Tekno)
22h – minuit TAC Hifi (Dub – Stepper)
À l’appel d’une intersyndicale de la fonction publique hospitalière, une première grève a été annoncée pour mardi 20 juin à 13h pour l’ensemble du personnel des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg. Un autre préavis a été déposé dans un service de l’hôpital de Hautepierre pour le jeudi 22 juin.
« On a déjà 300 lits de fermés au quotidien. On va encore fermer combien de lits ? » Secrétaire du syndicat CGT, Pierre Wach décrit la situation des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS) avec pessimisme. Rejoint par les formations syndicales Sud, FO et CFTC, le syndicaliste a déposé un préavis de grève pour le mardi 20 juin à partir de 13h. L’intersyndicale appelle à manifester devant les urgences du Nouvel hôpital civil (NHC). Le lieu est symbolique. Il incarne l’un de ces services en souffrance de l’hôpital public, comme l’explique Pierre Wach :
« Demain on va dire stop à la maltraitance institutionnelle pour les professionnels de santé et les patients. Attendre des heures et des heures devant les urgences, c’est être maltraité. Attendre des heures sur un brancard à 80 ans, c’est de la maltraitance, qui se répercute sur nos professionnels de santé, y compris les cadres, qui font ce qu’ils peuvent. »
Pierre Wach. Le syndicaliste CGT résume : « Vous avez un système hospitalier qui devient fou, continue le syndicaliste CGT, les professionnels de santé ne peuvent plus avoir trois semaines de congés de suite. » Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc
Le SAS ne passe pas
À l’hôpital public strasbourgeois, la grève doit aussi permettre aux forces syndicales de mettre la pression sur la direction de l’hôpital et le ministère de la Santé. L’annonce du ministre François Braun concernant le SAS pour soulager les urgences (lire notre article sur le projet strasbourgeois) a fait réagir les syndicats des HUS. Dans un mail que nous avons pu consulter, le directeur général des HUS Michael Galy admet que les moyens humains manquent encore pour mettre en place le dispositif : « Je vous confirme, en plein accord avec les autorités de tutelle, que la date de démarrage du SAS envisagée est fin septembre ou début octobre, si les conditions de fonctionnement sont réunies. »
Malgré cette réponse de la direction, la colère de Pierre Wach reste entière face à l’inconséquence du ministre François Braun : « Il a mis le directeur des HUS devant le fait accompli. Mais ses annonces ont un effet. Cet été, les gens vont appeler le 15 comme si le SAS avait déjà été mis en place… »
« Il faut effacer la dette de l’hôpital »
« Vous avez un système hospitalier qui devient fou, continue le syndicaliste CGT, les professionnels de santé ne peuvent plus avoir trois semaines de congés de suite. Et même quand ils prennent deux semaines, on leur demande s’ils peuvent rester, au cas où… »
Pierre Wach énumère les trois principales revendications de l’intersyndicale à Strasbourg :
« Tout d’abord, les professionnels de santé doivent avoir droit au respect de leurs congés et au respect de leur vie privée. Il faut arrêter de rappeler les soignants sur leurs repos ou congés, sinon les derniers motivés vont se barrer.
Ensuite, il faut que l’Agence Régionale de Santé prenne acte de la situation aux urgences strasbourgeoises et de la mise en œuvre du SAS à marche forcée par notre ministre.
Enfin, il faut que l’ARS fasse entendre raison au ministre et qu’on efface la dette de l’hôpital de Strasbourg qui n’est pas responsable d’une mauvaise gestion. Il faut qu’on puisse recruter et fidéliser nos soignants en annulant la dette. Le directeur général doit donner des conditions de travail correctes mais encore faut-il que le ministère lui donne les moyens de le faire. »
Autre grève, même revendications
Les revendications sont assez proches de celles du syndicat Force Ouvrière. Le délégué Christian Prud’homme a déposé un préavis de grève concernant les personnels de « chirurgie générale hépatique endocrinienne et transplantation », à l’hôpital de Hautepierre :
« Après avoir rencontré l’équipe des infirmiers(ères) de blocs opératoires et constatant une non prise en considération de leurs conditions de travail, plus que fortement dégradées, dont l’une des principales causes est l’insuffisance de l’effectif de l’équipe. (…) Le rythme imposé en astreinte et le temps de travail effectif ne peut perdurer en l’état. Aujourd’hui, ces professionnels se voient attribuer des lignes de planning contradictoires. A ce jour, il n’a pas été trouvé de solutions permettant de revenir à un rythme cohérent, amenant une sérénité organisationnelle et leur assurant une possibilité d’organiser leur vie privée. »
Le mouvement de grève est annoncé pour la journée du jeudi 22 juin, si les réponses apportées par la direction lors d’une réunion le mardi 20 juin à 18h sont insatisfaisantes.
Rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg. Spécialisé depuis 2019 en enquêtes locales, à Strasbourg et en Alsace sur des sujets variés allant de l’extrême-droite à l’hôpital public en passant par la maison d’arrêt de Strasbourg, les mouvements sociaux, les discriminations et l’expertise-psychiatrique.
À chaque fois qu’une décision remet en cause la place de la voiture, les mêmes défenseurs et les mêmes craintes finissent toujours par ressurgir. De la première piétonnisation en 1972 à la future transformation de l’avenue des Vosges, retour historique sur les batailles politiques du bitume.
Banderoles, interpellations, coups médiatiques…Pas une semaine, sans qu’une actualité nourrisse la polémique. Depuis trois mois, l’équipe municipale traîne comme un boulet ses décisions sur la place de la voiture et sur le stationnement. Trois mois de guerre larvée, qui débute par l’annonce le 15 mars de la fin du trafic de transit sur l’avenue des Vosges, l’un des axes centraux de Strasbourg. Aussi l’un des plus pollués.
Trois jours plus tard, en adoptant une délibération sur la hausse substantielle du stationnement résidentiel – s’échelonnant de 15 à 30 et 40 euros suivant le niveau de revenu – la majorité écologiste jette un bidon d’essence sur le feu. Rapidement, une fronde prend forme mêlant élus d’opposition, commerçants inquiets et automobilistes frustrés. Aujourd’hui encore, la tension entre eux et la municipalité reste intacte, toujours éruptive… Mais loin d’être inédite.
En remontant un peu l’histoire politique de la voiture à Strasbourg et sa place dans l’espace public, on retrouve d’autres conflits similaires, plus ou moins violents. Si l’époque, les mentalités et les majorités changent, les clivages restent les mêmes.
Sous les (vieux) pavés, la route : la piétonisation débute avec Pierre Pflimlin
Les premières piétonisations sont presque indolores. En 1972, le maire Pierre Pflimlin opère en deux temps : il ferme la circulation des voitures sur les rues étroites jouxtant la Cathédrale, la rue du Maroquin et la place du Marché-aux-Cochons-de-Lait. Puis, en 1975, il stoppe le passage sur la rue Mercière, la rue des Orfèvres et la rue des Hallebardes. Excessivement passantes, peu adaptée à la circulation des voitures, la fermeture de ces rues aux automobilistes ne fait pas de vague, même si quelques commerçants expriment déjà leurs inquiétudes. En compensation, le parking souterrain de Gutenberg ouvre en 1976.
Pierre Pflimlin accueille le maire de Boston en 1960, pour acter le jumelage de leurs villes respectives. Photo : Ville de Boston
En 1977, cette politique de piétonnisation s’étend à une partie de la Petite-France. « À l’époque, il y avait encore de la production dans ce secteur », se souvient le président de l’association des Amis du vieux Strasbourg, Olivier Ohresser. À l’évocation de cette période, il retombe en enfance :
« J’étais petit, mais je me souviens de la chocolaterie Schaal, au bord de l’Ill. L’odeur de chocolat parfumait le quartier, on le sentait tous après l’école. Avant la piétonnisation, il y avait quelques usines comme ça, qui maintenaient leurs activités dans la Petite-France. »
Olivier Ohresser, président des Amis du vieux Strasbourg Photo : Roni Gocer/ Rue89 Strasbourg/ cc
La piétonnisation avortée de la Grande-Île
Pour aussi accentuer sa politique de valorisation du centre-ville, Pierre Pflimlin propose, dès 1972, un plan de développement du centre-ville visant à piétonniser progressivement l’ensemble de la Grande-Île. Devant son conseil municipal, il défend sa vision : « Le noyau urbain est assez restreint. On peut le traverser à pied en un quart d’heure : ce n’est pas énorme. Il n’est donc pas absurde d’imaginer que ce noyau urbain tout entier soit livré aux piétons ». Lors d’une autre séance, l’ancien maire est plus cinglant : « Tout de même, les Strasbourgeois ne sont pas tous des culs-de-jatte ! »
Dans l’essai « Géopolitique de Strasbourg : permanences et mutations du paysage politique depuis 1871 », les chercheurs Dominique Badariotti, Léon Strauss et Richard Kleinschmager évoquent une période de débats âpres, où « maints conseils tournaient à la joute oratoire sur le sujet ». Après l’expérimentation d’un secteur piétonnier temporaire, sur quatre week-ends, l’Association des commerçants s’oppose à la poursuite de l’expérience. Agacé, le maire décide la piétonnisation de la rue Mercière en 1975, sans aller plus loin.
Catherine Trautmann : « J’ai eu droit aux insultes et aux engueulades »
Après l’unique mandat de son successeur Marcel Rudloff, l’élection inattendue de Catherine Trautmann à la mairie représente un petit cataclysme pour les mobilités. Portant à bout de bras un projet de construction du tram, elle assume de réduire drastiquement le trafic routier au centre-ville. Dès 1992, elle piétonnise la rue des Francs-Bourgeois et la rue des Grandes-Arcades. Cette dernière voie est à l’époque l’un des axes principaux de la ville, puisqu’elle permet de traverser d’une traite la Grande Île, du nord au sud. Conséquence immédiate : plus aucune voiture ne traverse la place Kléber, située entre les deux rues.
Catherine Trautmann, aujourd’hui présidente du groupe d’opposition socialiste au conseil municipal. Photo : Pascal Bastien/ Rue89 Strasbourg
« Le jour même, lorsque j’ai coupé la circulation sur la place, j’ai eu droit aux insultes et aux engueulades », se remémore Catherine Trautmann, avec une pointe d’amertume.
« Contre moi, la droite faisait son possible, en faisant signer des pétitions au maximum de monde, jusqu’à leurs propres grands-parents. L’Automobile club était viscéralement opposé à ma politique tout au long de mon mandat, comme la chambre de commerce locale. »
L’ancienne rue des Grandes-Arcades en 1974. Photo : Capture d’écran d’un sujet de l’ORTF/ Ina
« Effectivement, à l’époque nous avions une communauté de membres focalisés sur la voiture », reconnaît timidement Céline Kasler, directrice des politiques publiques au sein de « Mobilité club France » – le nouveau nom de « l’Automobile club ». D’un ton très policé, elle explique que le Mobilité club se positionne toujours contre les « (décisions) politiques opposant les modes de déplacements ». Même prudence lexicale pour Jean-Luc Heimburger, président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Alsace depuis 2016 :
« On garde un rôle neutre puisqu’on représente l’État. On ne fait pas de politique. Mais on est obligé de réagir aux décisions qui sont défavorables aux entreprises. On ne voulait pas décourager les consommateurs extérieurs au centre-ville, ou les personnes âgées par exemple. »
Les petites victoires du piéton : Roland Ries applique la méthode douce
Après le départ de Catherine Trautmann pour le ministère de la Culture en 1997, son premier adjoint Roland Ries reprend les rênes de la ville. Plus effacé que la maire précédente, il évite les conflits ouverts durant les deux mandats et demi qu’il exerce (1997-2000 et 2008-2020). De fait, les aménagements qu’il met en place représentent aussi des changements moins radicaux sur les mobilités.
Roland Ries a été président de 2008 à 2014 du Groupement des autorités responsables du transport (GART), qui réunit plusieurs centaines de compagnies de transport publics. Photo : Pascal Bastien/Rue89 Strasbourg
Un cas se démarque tout de même : la transformation du quai des Bateliers. Sa piétonnisation, définitivement achevée en 2019, avait provoqué une réaction épidermique des petits commerçants du secteur. « Petits », mais organisés et vindicatifs.
Dès l’annonce du projet, en 2016, certains d’entre eux collent des affiches alertant sur les risques que la fin du trafic ferait courir aux petits commerces. La présidente de « l’Association des commerçants du quai », Micheline Christophe, prophétisait à l’époque dans notre espace de commentaires que « ce projet met en péril des petits commerçants qui vont devoir supporter deux ans de travaux et un isolement total in fine. »
D'axe de circulation automobile à promenade piétonne ultra-attractive
« Même les commerçants opposés s’y retrouvent aujourd’hui. »
Jean-Luc Heimburger minore : « À l’époque, on manifeste pour dire qu’on ne peut pas fermer un axe aussi important sans voir les conséquences pour le quartier ». Sa réponse provoque l’hilarité chez Alain Jund (EELV), vice-président de l’Eurométropole chargé des transports, ayant lui-même milité en 2014 pour la fermeture du quai aux voitures.
« C’était beaucoup plus virulent qu’ils le disent. Je me souviens de réunions très agitées, notamment à l’église Saint-Guillaume, où les représentants des commerçants surjouaient l’indignation. Ils assuraient qu’on allait tuer le petit commerce ».
Mais Roland Ries et son équipe temporisent, restent diplomates. L’édile expérimente plusieurs modalités : il instaure d’abord une zone de rencontre, entre piétons et cyclistes, jusqu’au printemps 2019. Quelques mois plus tard, pour permettre l’installation des animations estivales, la voie redevient temporairement piétonne. Finalement, elle le reste définitivement. Une méthode sinueuse, qui finit par avoir raison de Jean-Luc Heimburger :
« Alain Fontanel (ancien premier adjoint) a écouté nos revendications, en testant une option (ouverte à la circulation des voitures sur certains créneaux horaires, NDLR) pendant une période. Puis quand le quai des Bateliers est redevenu piéton, il a fallu reconnaître que la promenade marchait plutôt bien, on n’a pas contesté. Même les commerçants opposés s’y retrouvent aujourd’hui. »
« Troisième révolution » : Jeanne Barseghian exporte la piétonisation hors du centre-ville
Perçus comme hostiles à la voiture, l’arrivée au pouvoir en 2020 d’une majorité dominée par les écologistes ne pouvait qu’inquiéter les fervents conducteurs. Trois ans plus tard, leurs craintes se concrétisent avec l’annonce de la fin du trafic de transit sur l’avenue des Vosges, mais aussi sur une portion de la route de Bischwiller à Schiltigheim, ou encore devant le parvis de la gare. Contrairement aux précédentes étapes entrainant un recul de la voiture en ville, cette phase concerne des zones situés hors de l’hypercentre.
« Lorsqu’on a découvert ces mesures, c’était la stupéfaction », fulmine Jean-Philippe Maurer (LR), élu d’opposition au sein du conseil municipal. Déjà hostile à la transformation du quai des Bateliers, il est aussi diamétralement opposé aux projets du passage du tram nord (vers Schiltigheim) sur l’avenue des Vosges.
« C’est une rupture, un changement majeur… Mais vraiment, ça ne se justifiait pas. Contrairement aux autres piétonnisations, qui étaient presque toutes sur la Grande Île, celle-ci touche à une zone éloignée, dans un lieu où on ne se promène pas. En fait, c’est surtout une manière d’afficher leur volonté de changer le fonctionnement de la ville. On s’oppose à leur vision. »
En face, Alain Jund assume la volonté de la Ville de poursuivre la piétonnisation du centre. « La transformation de l’espace public ne peut pas être réservé au centre-ville, ne serait-ce que par équité. » Cette décision, fortement décriée par une partie des automobilistes, est-elle comparable aux épisodes houleux du passé ? Alain Jund y voit une continuité :
« La légitimité de la première piétonisation, c’était le tourisme. Pour la deuxième, c’était le passage du tram. Avec cette troisième révolution que nous portons, les causes sont mêlées. Nous voulons redonner du sens à ce quartier, en donnant envie de s’y promener, tout en facilitant la circulation du tram. »
Ancien candidat à la mairie, Alain Jund portait lors de sa campagne de 2014 le projet de piétonnisation du quai des Bateliers. Photo : Abdesslam Mirdass/ Rue89Strasbourg
Opposante déclarée au passage du tram nord par l’avenue des Vosges, Catherine Trautmann goûte peu les comparaisons avec son propre mandat : « J’ai pu lire ça dans la presse… Et ça n’a rien à voir. (…) Il y avait à l’époque une vraie démarche d’écoute et de pédagogie. On a accompagné et bien expliqué comment fonctionnent les trams, avec un vrai dispositif d’explication. »
Au-delà des questions de méthode ou de personnel politique, une autre différence apparaît nettement avec le passé : la mise en avant des enjeux écologiques. La question de la qualité de l’air et la lutte contre les maladies respiratoires induites par la pollution sont régulièrement mises en avant par la majorité écologiste, comme des éléments justifiant la diminution des voitures.
Le premier adjoint Syamak Agha Babaei reprenait ces impératifs pour justifer (en partie) les récentes hausses du prix du stationnement et l’extension d’une zone payante au Neudorf, rappelant que « les plus pauvres sont les premiers à souffrir de problèmes respiratoires liés à la pollution des voitures. » Reste que la majorité a récemment lâché du lest, en revoyant sa copie sur les tarifs du stationnement : ils seront moins élevés que prévu sur une partie du Neudorf, et plus faible qu’aujourd’hui sur le sud de l’avenue des Vosges à partir de 2024.
Arrivée à mi-mandat, la maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian, débute une tournée de rencontres directes avec des habitants. Sans protocole, la maire est interpellée sur de nombreux sujets techniques mais espère rappeler à cette occasion sa vision de la ville.
Une cinquantaine d’habitants du quartier Gare de Strasbourg étaient réunis square Saint-Jean samedi matin pour prendre « un café avec Jeanne Barseghian ». À mi-mandat, la maire écologiste de Strasbourg tient à défendre elle-même sa politique auprès des habitants : extension du tram vers l’ouest et vers le nord, végétalisation, hausse du stationnement et recul de la voiture en ville… Autant de sujets qui ont crispé plus d’un électeur.
Dans son introduction, la maire en profite donc pour rappeler sa vision d’une ville plus agréable, plus verte et où les flux de transit seraient maîtrisés. Après ce petit laïus pro-domo, elle se met à la disposition des habitants présents, des personnes plutôt âgées en majorité, quelques jeunes actifs et des habitués de la politique locale.
Jeanne Barseghian s’est attardée sur les aménagements liés au tram nord, qui permettront la transformation de la place de Haguenau en parc urbain Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc
La litanie des soucis
Gérante d’un commerce boulevard de Lyon, une habitante demande des assurances quant aux indemnisations qu’elle attend suite à des travaux municipaux. Jeanne Barseghian écoute, puis transmets aux services de la direction des territoires, présente également. Un autre habitant, un chibani, vient avec une pile de documents détaillant des hausses de loyers impossibles à payer. La maire lui propose d’envoyer tout ça par mail… L’homme, qui avait mis un costume et une cravate malgré la chaleur, repart sans solution. Une dame interpelle sur son logement insalubre : relogée en attendant dans une résidence senior, elle y passe toute sa retraite… Pour chaque problème, Jeanne Barseghian redirige vers son cabinet ou les services de la Ville de Strasbourg même lorsque les habitants lui précisent que plusieurs courriers sont restés sans réponse.
Habitant une résidence, un Strasbourgeois est confronté à des hausses impossibles Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc
Stationnement et sécurité vite amenés
« Pourquoi vous faites payer les transports en commun aux vieux », interpelle alors Roger, 72 ans : « les transports sont gratuits pour les jeunes, mais pour les vieux, on leur augmente le tarif. » Enfin une question politique ! Jeanne Barseghian prend son temps pour rappeler les hausses des coûts de la CTS et que la tarification a été revue pour être « plus juste et plus solidaire ». L’argumentaire est bien rôdé mais Roger s’éloigne sans être convaincu.
La sécurité au quartier Gare, qui avait fait l’objet d’une partie de ping-pong institutionnel entre la maire et la préfète à l’été 2022, arrive à la sixième interpellation, de la part d’un propriétaire-bailleur. Jeanne Barseghian répond par l’augmentation des patrouilles de policiers municipaux, la mise en place d’une équipe de médiateurs et de l’éco-brigade… « Tout ça c’est du charabia, moi je veux voir des actes », répond-t-il. La cheffe du cabinet de la maire décide d’écourter l’échange et d’organiser les tours de parole.
« Tout ça c’est du charabia, moi je veux des actes ! » Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc
Manuel et Philippe, quadragénaires du quartier, regardent la maire se débattre avec leurs voisins. Ils sont là « en soutien », comme l’explique Manuel : « Les aménagements qui sont promis au quartier vont dans le sens de notre mode de vie. J’espère qu’elle ira jusqu’au bout. » Une autre habitante se plaint des nuisances sonores du Wagon Souk : « En vingt années de présence, je n’ai jamais appelé la police, mais là, ils abusent. » Jeanne Barseghian répond que le problème est identifié et qu’un « serrage de vis » allait être opéré auprès du lieu alternatif et festif de la rue du Rempart. Les « dépôts sauvages » d’un restaurant près de la Gare ont aussi fait l’objet d’un signalement.
Deux heures plus tard, Jeanne Barseghian prend congé des quelques habitants encore présents. Satisfaite d’avoir pu détailler sa politique directement, elle résume : « On a lancé tous les projets que nous avions annoncés. On entre maintenant dans une phase de concrétisation. Notre enjeu désormais est de tenir le calendrier. » Sinon, il faudra expliquer ce qui a raté et ce sera encore plus compliqué.
Trois à quatre fois par an depuis 1995, Pumpernickel secoue la petite scène politique de Wissembourg. Dans ce royaume hors du temps où jamais rien ne dépasse, la ligne éditoriale caustique et farouche de cet irrégulomadaire est fermement tenue par Antoine Michon, qui assume le rôle d’écolo jamais content de service.
Quand il a sorti le premier numéro de Pumpernickel, quatre pages A4 en septembre 1995, Antoine Michon voulait surtout régler ses comptes. Candidat malheureux à de multiples élections locales, il avait fini par quitter les Verts deux ans plus tôt, ne supportant plus les querelles d’égos ni les jeux de pouvoir qui s’y nouaient. Mais voir Pierre Bertrand (RPR puis UMP) réélu maire dès le premier tour des élections municipales de 1995 pour un troisième mandat l’a convaincu de reprendre la politique, sous une autre forme.
Antoine Michon n’a rien perdu de son mordant
« Je trouvais cette réélection tellement ridicule que j’ai voulu tourner le spectacle en dérision », se remémore Antoine Michon. 99 numéros plus tard, il n’a rien perdu de son mordant. Un article de la 100e édition, datée de mai 2023, sur la municipalité de Wissembourg est titré ainsi : « Bilan de mi-mandat : Quel bilan ? Quel mandat ? »
Antoine Michon tient à bout de bras mais fermement Pumpernickel depuis 100 numéros Photo : doc remis
Un peu radical, un peu dur, partial ? Antoine Michon assume ses marottes, comme le vélo ou le musée Westercamp. Malgré trois municipalités différentes, aucune ne trouve grâce dans sa plume :
« Entre ceux qui y sont et ceux qui s’y voient, c’est toujours le même cirque et rien ne bouge. Au début, j’allais assister aux conseils municipaux, mais tout est tellement verrouillé que ça n’a absolument aucun intérêt. Mais je continue d’écrire surtout parce que je me marre bien. Chaque numéro est une forme de thérapie : je peux raconter ce que je veux et au moins, personne ne m’interrompt. »
Antoine Michon a bien tenté d’être constructif : dans le numéro 65, une série d’idées avaient été proposées aux candidats alors en campagne électorale. Bilan de cette générosité intellectuelle : aucune idée reprise, par aucun candidat. Depuis, il a repris le fil de la critique systématique.
Une plainte du maire en 2003 et beaucoup de soutien
Pumpernickel, du nom d’un petit personnage de la mythologie locale, a toutefois fâché tout rouge le roi de la contrée en 2003. Le maire d’alors, Pierre Bertrand, a porté plainte en diffamation contre Antoine Michon et obtenu gain de cause. L’affaire lui aura coûté 6 000€, surtout en frais d’avocat de la partie adverse, et laissé un goût amer :
« Depuis cette époque, j’ai adopté un « style allusif » comme disent mes lecteurs… Les protagonistes ne sont plus nommés mais ce n’est pas grave. Tout le monde s’y retrouve très bien. Je ne veux plus d’emmerdes. »
À cette époque, Pumpernickel a bien failli tirer sa révérence, mais un élan de solidarité a permis de collecter la somme, lors d’une fête dans la cour du domicile d’Antoine Michon :
« On m’a souvent mis en garde : « à force de critiquer tout le monde, tu finiras seul. » Mais ce jour-là, j’ai compris que je n’étais pas seul, et que des centaines de personnes étaient prêtes à me soutenir. C’est finalement l’inverse qui s’est produit : je n’ai jamais eu autant de soutien. »
Un média rédigé sur le temps libre d’un professeur à la retraite
Pour autant, Antoine Michon n’a jamais voulu structurer son média. Tout juste existe-t-il une « association des amis de Pumpernickel » dont les statuts précisent qu’elle ne peut recevoir de subvention d’aucune sorte. Ancien professeur de technologie à la retraite, Antoine Michon écrit sur son temps libre. Il prend environ une journée par page et imprime sur ses fonds propres, 200€ pour 325 exemplaires de chaque numéro de 8 à 12 pages, et 150€ de frais d’affranchissement pour ceux qui le reçoivent à domicile. Pas de caisse, pas de paiement en ligne : les Wissembourgeois glissent un billet à Antoine « pour ton journal » lorsqu’ils le croisent en ville ou au marché.
Depuis quelques temps, il a été rejoint par Jean-Yves Dousset, qui illustre les pages et permet d’initier « une discussion de rédaction, ce qui est très appréciable, on se relit l’un l’autre avant publication… » Une collaboration qui tient du miracle, Antoine Michon avouant à demi-mot que les pages de Pumpernickel ne sont guères ouvertes aux contributions extérieures. Les lutins grincheux restent rares dans la contrée…
Photo : Photo Aline Fontaine / Rue89 Strasbourg / cc
Le rectorat a annoncé la fermeture d’une classe de maternelle à l’école Bauernhof d’Eckbolsheim pour la rentrée de septembre 2023. Les parents d’élèves se mobilisent contre cette décision et appellent à un rassemblement devant l’établissement lundi 19 juin.
Le rectorat a pris la décision de fermer l’une des cinq classes en maternelle à l’école Bauernhof d’Eckbolsheim pour la rentrée de septembre 2023. « D’après nos estimations, il y aura 112 élèves dans cet établissement, ce qui correspond à quatre classes. Le seuil pour avoir cinq classes est de 118 élèves, » explique le rectorat. Il manquerait donc six élèves au total pour arriver au seuil permettant le maintien de la cinquième classe. C’est une classe de grande section qui devrait être supprimée.
« Les enfants ont besoin de disponibilité »
L’annonce ne passe pas auprès de certaines familles, qui y voient une dégradation des conditions d’apprentissage de leurs enfants, comme le dénonce Aline Le Nestour, représentante des parents d’élèves de l’association La Parent’aise :
« À cet âge, les enfants ont besoin de beaucoup d’attention et de disponibilité. Cette fermeture va directement toucher leur quotidien. Ils seront dans des classes surchargées. Comme il n’y aura plus que quatre classes de monolingue, la directrice va passer de deux à un jour de décharge pour ses tâches administratives, ce qui va ajouter de la tension dans l’établissement.
Et dans le cas où un enseignant est absent, on peut facilement imaginer le scénario catastrophe où le rectorat ne trouve pas tout de suite un remplaçant, et où 28 élèves devront être répartis dans les trois classes restantes. »
Les élèves seront à 28 par classe en moyenne, si la fermeture de la classe est maintenue. (Photo Aline Fontaine / Rue89 Strasbourg / cc)Photo : Photo Aline Fontaine / Rue89 Strasbourg / cc
La situation sera réévaluée en août
Les parents d’élèves appellent à un rassemblement lundi 19 juin à 8h30 devant l’école d’Eckbolsheim pour protester contre la fermeture de cette classe. Ils proposeront alors la signature d’une pétition. Dans un tract, ils indiquent que de nouveaux logements sont en construction dans la commune d’Eckbolsheim, et que cela aboutira probablement à une hausse des effectifs dans l’établissement : « Le mardi 20 juin 2023, une instance (du rectorat de Strasbourg, NDLR) se réunira et il sera encore temps de faire remonter nos revendications. » Le rectorat confirme que d’ici le mois d’août, comme pour les autres décisions de fermeture de classe, « la situation sera réévaluée en fonction des prévisions d’inscription ».