Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Eckbolsheim : des parents d’élèves se mobilisent contre la fermeture d’une classe de maternelle

Eckbolsheim : des parents d’élèves se mobilisent contre la fermeture d’une classe de maternelle

Le rectorat a annoncé la fermeture d’une classe de maternelle à l’école Bauernhof d’Eckbolsheim pour la rentrée de septembre 2023. Les parents d’élèves se mobilisent contre cette décision et appellent à un rassemblement devant l’établissement lundi 19 juin.

Le rectorat a pris la décision de fermer l’une des cinq classes en maternelle à l’école Bauernhof d’Eckbolsheim pour la rentrée de septembre 2023. « D’après nos estimations, il y aura 112 élèves dans cet établissement, ce qui correspond à quatre classes. Le seuil pour avoir cinq classes est de 118 élèves, » explique le rectorat. Il manquerait donc six élèves au total pour arriver au seuil permettant le maintien de la cinquième classe. C’est une classe de grande section qui devrait être supprimée.

« Les enfants ont besoin de disponibilité »

L’annonce ne passe pas auprès de certaines familles, qui y voient une dégradation des conditions d’apprentissage de leurs enfants, comme le dénonce Aline Le Nestour, représentante des parents d’élèves de l’association La Parent’aise :

« À cet âge, les enfants ont besoin de beaucoup d’attention et de disponibilité. Cette fermeture va directement toucher leur quotidien. Ils seront dans des classes surchargées. Comme il n’y aura plus que quatre classes de monolingue, la directrice va passer de deux à un jour de décharge pour ses tâches administratives, ce qui va ajouter de la tension dans l’établissement.

Et dans le cas où un enseignant est absent, on peut facilement imaginer le scénario catastrophe où le rectorat ne trouve pas tout de suite un remplaçant, et où 28 élèves devront être répartis dans les trois classes restantes. »

Les élèves seront à 28 par classe en moyenne, si la fermeture de la classe est maintenue. (Photo Aline Fontaine / Rue89 Strasbourg / cc)Photo : Photo Aline Fontaine / Rue89 Strasbourg / cc

La situation sera réévaluée en août

Les parents d’élèves appellent à un rassemblement lundi 19 juin à 8h30 devant l’école d’Eckbolsheim pour protester contre la fermeture de cette classe. Ils proposeront alors la signature d’une pétition. Dans un tract, ils indiquent que de nouveaux logements sont en construction dans la commune d’Eckbolsheim, et que cela aboutira probablement à une hausse des effectifs dans l’établissement : « Le mardi 20 juin 2023, une instance (du rectorat de Strasbourg, NDLR) se réunira et il sera encore temps de faire remonter nos revendications. » Le rectorat confirme que d’ici le mois d’août, comme pour les autres décisions de fermeture de classe, « la situation sera réévaluée en fonction des prévisions d’inscription ».

Harcèlement et suicide chez Alsace Habitat : la fabrique de l’omerta, de Nabil Bennacer à Frédéric Bierry

Harcèlement et suicide chez Alsace Habitat : la fabrique de l’omerta, de Nabil Bennacer à Frédéric Bierry

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Affaire Alsace Habitat : une ancienne salariée dénonce la passivité de la CeA : « J’ai une haine profonde »

Affaire Alsace Habitat : une ancienne salariée dénonce la passivité de la CeA : « J’ai une haine profonde »
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Sous pression de la préfecture, la Ville fait ordonner l’expulsion du camp de l’Étoile

Sous pression de la préfecture, la Ville fait ordonner l’expulsion du camp de l’Étoile

Il n’aura donc fallu que quelques semaines pour que les familles vivant sous les tentes du camp de l’Étoile soient contraintes d’en partir. Ce jeudi 15 juin, le juge administratif ordonne leur expulsion en urgence, après une assignation en justice de la Ville pour occupation « sans droit ni titre » de la place de l’Étoile.

La Ville a-t-elle été contrainte par l’État d’assigner les sans-abris de la place de l’Étoile devant le tribunal administratif ? C’est en tout cas l’argumentaire déployé par son avocat à la barre. Saisie selon une procédure en référé, la juridiction administrative a décidé, jeudi 15 juin, de donner raison à la Ville. Les occupants ont huit jours pour libérer l’espace public. À défaut de quoi, la Ville pourra « faire procéder à leur expulsion […] au besoin avec le concours de la force publique ».

La veille, une trentaine de sans-abris ont patiemment attendu sur les bancs du tribunal administratif de Strasbourg. Après un courrier de la préfecture du Bas-Rhin aux services de la Ville, le 25 mai, cette dernière a saisi le juge administratif pour lui demander d’ordonner l’expulsion. Vendredi 9 juin, les habitants désignés par le terme « occupants sans droit ni titre » ont appris leur convocation.

Au cours des débats, une question revient perpétuellement, sur la responsabilité politique de l’expulsion : quelle institution est responsable pour les conditions de vie précaires de ces exilés ? Qui doit désormais s’occuper d’eux ?

Promesse de collaboration entre Ville et préfecture

À la barre du tribunal administratif, Me Olivier Maetz plaidait la contrainte : « La préfecture n’a pas laissé le choix aux élus, elle a rappelé le précédent de 2022 et invité à ce que la Ville saisisse le tribunal ». Avant d’étayer sa demande d’expulsion, le conseil de la collectivité revient sur les obligations de l’État, en matière d’hébergement d’urgence. Il précise que Strasbourg se prépare avec d’autres villes à attaquer l’État en justice pour son inaction en la matière – une annonce déjà brandie en décembre 2022, pas encore suivie d’action.

Comme pour justifier de son désir de bien faire, la Ville promet de se mettre en relation avec les services de l’État afin de trouver aux sans-abris des solutions d’hébergement. « La préfète du Bas-Rhin a garanti dans son courrier que ses services se chargeront de l’évaluation des situations et de proposer des toits », poursuit le conseil avant de détailler, en toute fin d’audience, les nombreuses actions effectuées par la Ville sur le camp en 2022. Elle vient par ailleurs d’y installer des toilettes et des points d’eau.

Urgente, nécessaire et utile, l’évacuation ?

Pendant ce temps, les familles sans-abri regardent les échanges dans une salle comble. Les enfants semblent trouver le temps long. Régulièrement, le président du tribunal administratif rappelle le but de l’audience du jour : est-il urgent, nécessaire et utile d’évacuer le camp de l’Étoile ? Tant Me Maetz que les quatre avocats chargés de la défense des occupants extrapolent pour y répondre, faisant référence à la Convention européenne des droits de l’homme, aux jurisprudences du Conseil d’État ou à des déclarations de Jeanne Barseghian sur son compte Twitter.

« C’est divertissant, mais je ne vois pas le rapport. Les droits de migrants sont effectivement fondamentaux, mais nous ne sommes pas là pour discuter de ça, et en plus que voulez-vous qu’on fasse ? Ce ne sont pas les compétences du tribunal aujourd’hui », tranche soudain le président.

Ironie du calendrier, l’audience a lieu en plein milieu des célébrations de la semaine des réfugiés, organisée par la Ville. Le même jour, Jeanne Barseghian et son adjointe aux solidarités Floriane Varieras célébraient l’ouverture de la première rencontre politique de l’accueil, organisée par l’Alliance nationale des villes et territoires accueillants (ANVITA) dont l’édile est co-présidente.

« La détention d’un titre de séjour ne doit pas conditionner l’accès à l’hébergement d’urgence. Mais son absence ne donne pas la permission d’occuper sans titre une partie de l’espace public », estime Me Maetz. 

« Expulser revient à déplacer le problème, pas à le régler »

Si la joute verbale les concerne, Armant, Ahmad, Kledis et tous les autres écoutent incrédules les plaidoiries des avocats en robe. À aucun moment dans cette procédure, leur avis est demandé – une spécificité des procédures administratives, essentiellement basées sur des écrits produits par les parties. Pour les représenter, Me Léa Hebrard, Me Oriane Andreini, Me Steven Airiau et Me Gabriella Carraud ont passé 48 heures avec les familles.

« Ce qu’on essaye de vous dire, c’est que le délai de cinq jours (demandé par la Ville, ndlr) pour évacuer la place ne permettra pas de trouver des solutions adaptées pour ces personnes et aura un effet contre productif. S’ils sont expulsés comme ça, vous vous retrouverez avec la même audience, dans ce même tribunal, dans plusieurs semaines. Car ils reviendront Place de l’Étoile. Expulser d’ici cinq jours revient à déplacer le problème, pas à le régler. »

Non seulement les avocats des familles estiment qu’il n’y a pas d’urgence à évacuer la place, mais ils martèlent que la Ville a – en tant que commune et selon une disposition du droit local – une obligation de loger les « indigents ». Ils arguent que la municipalité aurait dû prévoir en amont avec la préfecture des solutions alternatives.

« Qui nous dit que vos services vont effectivement communiquer ? Nous n’avons aucune certitude ! Vous n’avez produit aucun élément en ce sens ! »

Éviter le ping-pong juridique

En sous-titre des tirades, on devine la teneur politique des débats. D’un côté, les avocats des occupants tentent de faire avouer à la Ville sa part de responsabilité. De l’autre, Me Maetz renvoie ce devoir sur l’État, piochant dans le code de l’action sociale et des familles.

En 2022, Jeanne Barseghian a été contrainte de demander l’expulsion du camp. Pendant plusieurs mois, la maire écologiste disait se refuser à une telle action. Pour elle, sa responsabilité n’étant pas selon elle, en tant que collectivité, d’héberger ces personnes. La préfecture a finalement gagné : le 6 décembre 2022, le tribunal administratif a obligé la maire à faire évacuer le camp.

Dans l’ordonnance rendue le 15 juin, Xavier Faessel précise qu’il n’a pas le pouvoir d’ordonner à l’administration d’héberger les personnes.

Subtilités juridiques et galipettes verbales n’auront pas réglé les lendemains des familles. Cette audience rapide semble plutôt signer le désir de ne pas reproduire un ping-pong juridique opposant la maire à l’État durant des mois. Au détriment, peut-être, des idéaux écolos.

Le futur collège ouest sera construit rue Jean Mentelin à Koenigshoffen

Le futur collège ouest sera construit rue Jean Mentelin à Koenigshoffen

La Collectivité européenne d’Alsace a annoncé jeudi 15 juin qu’un nouveau collège sera construit rue Jean Mentelin à Koenigshoffen, à destination des élèves de l’ouest strasbourgeois. Sa livraison est prévue pour 2027.

Un skatepark, des terrains de tennis à proximité, du matériel sportif en libre accès… Le futur collège ouest sera axé sur les pratiques sportives et accueillera 500 élèves selon Nicolas Matt, vice-président de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), en charge de la construction et de l’équipement des collèges.

L’élu départemental a annoncé ce 15 juin que l’établissement sera construit rue Jean Mentelin, une voie perpendiculaire à la route des romains à Koenighsoffen, à proximité de la Maison des sports de la CeA.

Le collège ouest sera finalement construit rue Jean Mentelin selon la CeA. Photo : Capture d’écran – Google street view

Ouverture prévue en 2027

L’objectif est notamment de désengorger les collèges Hans Arp, Jacques Twinger et Sophie Germain, situés dans les quartiers de l’ouest de Strasbourg, à savoir respectivement l’Elsau, Koenigshoffen et Cronenbourg. En mai dernier, Rue89 Strasbourg publiait un article au sujet de l’explosion récurrente de pétards dans l’enceinte du collège Sophie Germain, avec des conséquences sur la santé physique et psychique de certains professeurs qui réclament une baisse d’effectif des élèves. Ce que devrait permettre la création du collège ouest. Nicolas Matt ajoute que l’établissement sera doté d’une cantine produisant « des repas équilibrés ».

L’ouverture de l’établissement était d’abord prévue pour 2026. La CeA planifie désormais la livraison du bâtiment en 2027.

« Si l’État se trompe, la nappe phréatique est foutue » : à Stocamine, une étude d’impact truffée de lacunes

« Si l’État se trompe, la nappe phréatique est foutue » : à Stocamine, une étude d’impact truffée de lacunes

Avec le projet d’enfouissement des déchets de Stocamine, de nombreuses incertitudes persistent concernant l’impact sur l’eau potable ou la capacité des générations futures à surveiller le site.

« Il y a toujours le risque d’une erreur humaine, ou de la survenue d’événements qu’on n’attendait pas », résume sobrement Thierry De Larochelambert, chercheur au CNRS à Belfort, notamment spécialiste de la sureté des installations nucléaires et géothermiques. Comme d’autres scientifiques, il considère que le projet d’enfouissement des déchets de Stocamine présente de nombreuses incertitudes quant à la préservation de la ressource en eau potable.

L’État français a pris la décision, en janvier 2021, de construire 12 barrages en béton à 550 mètres sous terre, 400 mètres sous la plus grande nappe phréatique d’Europe occidentale. Objectif de l’opération : confiner 42 000 tonnes d’éléments pollués au cyanure, au mercure, à l’amiante ou à l’arsenic, placées là entre 1999 et 2002. « C’est l’unique chantier au monde réalisé dans cette configuration », clame Régis Fischer, directeur technique adjoint des Mines de Potasse d’Alsace (MDPA), qui gèrent Stocamine. Inexorablement, dans une période allant de 70 à 300 ans, l’eau s’infiltrera dans les galeries. Elle créera ainsi une soupe ultra toxique, appelée avec pudeur « saumure polluée », dans l’étude d’impact du projet.

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La nappe phréatique rhénane est la plus grande réserve d’eau potable d’Europe occidentale

La nappe phréatique rhénane est la plus grande réserve d’eau potable d’Europe occidentale

La nappe phréatique du Rhin supérieur s’étend de Bâle à Mayence, traversant toute l’Alsace. Elle contient entre 65 et 80 milliards de mètres cubes d’eau. Selon l’Aprona, elle alimente au minimum 5,6 millions de personnes en eau potable.

Une gigantesque masse d’eau circule lentement dans des roches poreuses sous nos pieds. La nappe phréatique du Rhin supérieur s’étend sur environ 300 kilomètres, de la ville suisse de Bâle, jusqu’à Mayence, en Allemagne en passant par Strasbourg. Cet aquifère traverse l’Alsace entière. « Sa particularité est le volume d’eau qu’il contient : entre 65 et 80 milliards de mètres cube, dont 35 milliards en Alsace », expose Victor Haumesser, responsable communication de l’Association pour la protection de la nappe phréatique de la plaine d’Alsace (APRONA).

Cela fait d’elle la plus importante nappe phréatique d’Europe occidentale. En France, la deuxième plus grande réserve d’eau souterraine se trouve en Beauce, au sud de Paris, avec 20 milliards de mètres cubes, pour une étendue de 9 500 kilomètres carrés. En termes de surface, c’est davantage que la nappe rhénane, d’une superficie de 9 000 kilomètres carrés.

La nappe phréatique rhénane alimente des Français, des Allemands et des Suisses en eau potable. Photo : Document remis / Ariena

« On ne peut pas se baigner dedans »

« Mais une nappe phréatique, c’est en trois dimensions. Celle du Rhin supérieur est particulièrement perméable et profonde, elle a une épaisseur moyenne de 80 mètres, c’est pour ça qu’elle a une telle capacité », expose Victor Haumesser. D’après Bastien Delaunay, animateur du schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) de la nappe de Beauce, cette dernière a également « une épaisseur moyenne d’environ 80 mètres, mais elle est composée d’une dizaine de couches géologiques de calcaire dont certaines sont peu perméables ». Et contiennent donc peu d’eau.

La nappe d’Alsace est constituée d’alluvions rhénanes. Ces alluvions se sont formés durant plus de deux millions d’années, à mesure que l’eau du Rhin a transporté des sables et des galets provenant des Alpes et du Jura. Ce processus a créé progressivement une épaisse couche perméable et gorgée d’eau, délimitée par une strate géologique imperméable en profondeur. « Pour se représenter à quoi ça ressemble, il faut prendre un seau et y mélanger du sable, du gravier et de l’eau. On ne peut pas se baigner dedans », décrit Victor Haumesser.

La profondeur de la nappe varie beaucoup. Elle peut être affleurante dans certaines zones, c’est le cas au nord de Strasbourg par exemple, où se trouver à 400 mètres de profondeur au niveau d’Heidelberg en Allemagne.

Au moins 5,6 millions de personnes alimentées en eau potable

La réserve d’eau souterraine la plus proche ayant potentiellement une plus grande capacité que la nappe rhénane se trouve en Ukraine, dans le bassin du Dniepr, d’après l’Aprona. « C’est pour ça qu’on précise qu’il s’agit de la plus grande d’Europe occidentale, pour être sûrs », commente Victor Haumesser.

Illustration de la nappe phréatique rhénane. Photo : Document remis par l’association d’éducation à l’environnement Ariena

La nappe est alimentée par la pluie qui ruisselle jusqu’à l’aquifère, l’eau des rivières vosgiennes et du Rhin qui s’infiltre, et les apports des nappes phréatiques affleurantes qui accompagnent les cours d’eau voisins comme la Doller, la Thur ou la Fecht. Une fois dans le sol, l’eau de la nappe circule dans le même sens que le Rhin, du sud vers le nord, à une vitesse excessivement lente de un à trois mètres par jour. En comparaison, l’eau du Rhin s’écoule à un ou deux mètres par seconde.

Illustration schématique de la structure des nappes souterraines. Photo : Document Agence française pour la biodiversité / Matthieu Nivesse

Cette ressource en eau est massivement exploitée par les humains. Selon l’Aprona, entre sept et onze millions de personnes vivent sur le territoire concerné par la nappe rhénane, qui assure 80% des besoins en eau potable dans la zone. Au minimum 5,6 millions de personnes ont donc de l’eau de la nappe phréatique du Rhin supérieur qui coule quand elles ouvrent leur robinet. Les données de l’Aprona montrent pourtant que la production d’eau potable ne représentait que 30% des usages suite à un prélèvement en 2020.

Une nappe très utilisée… Et très polluée

Cette année là, 44% des prélèvements étaient liés à l’industrie. « C’est majoritairement pour refroidir des centrales thermiques, donc l’eau est ensuite relâchée dans le milieu en bon état », explique Victor Haumesser. 26% des prélèvements ont été réalisés pour l’irrigation agricole. Victor Haumesser indique que cette consommation varie selon les conditions météorologiques :

« Les prélèvements pour l’agriculture ont lieu à un moment précis, pendant l’été, en période de sécheresse. Ils ont donc un fort impact sur le niveau de la nappe dans les moments de tension. Une grosse partie de cette eau s’évapore. Contrairement à l’industrie, l’agriculture consomme presque toute l’eau prélevée, celle-ci n’est plus utilisable ensuite. Avec les sécheresses à répétition, la nappe devient plus vulnérable dans certains secteurs, notamment sur le piémont des Vosges et dans le Grand Ried. »

En 2019, la nappe phréatique avait ainsi atteint des niveaux très bas autour de Sélestat. L’été 2022 a été particulièrement rude, avec les niveaux les plus bas jamais enregistrés dans le Grand Ried. « Les impacts sur la biodiversité sont potentiellement dramatiques : quelques centimètres de variation dans ces secteurs peuvent affaiblir les écosystèmes, voir mener à leur destruction », détaille Victor Haumesser.

Outre les prélèvements excessifs, la pollution représente une menace grave pour la nappe phréatique d’Alsace. En novembre 2018, l’Aprona et ses équivalents suisse et allemand avaient publié une étude dévoilant que les seuils de potabilité étaient dépassés sur 44% des points d’eau analysés dans la nappe. Les scientifiques avaient répertorié 137 pesticides ou molécules dérivées en Alsace.

La plus importante nappe phréatique d’Europe occidentale se trouve en dessous de la vallée du Rhin. Photo : EDF Airdiasol – Rothan

Les normes dépassées pour les pesticides

En août 2022, Rue89 Strasbourg révélait que les normes de concentration de certains pesticides étaient dépassées dans l’eau potable d’un quart des Alsaciens. Le 21 juillet 2021, la préfecture du Bas-Rhin a dû publier un arrêté dérogatoire afin de permettre à la communauté de communes de la Basse-Zorn, qui regroupe notamment Hoerdt et Weyersheim, de continuer à distribuer une eau non-conforme à cause des pesticides. Et ce pour une durée de trois ans.

« La nappe phréatique est une ressource vitale, qui subit de très nombreuses pressions. Il y a les pesticides utilisés par les agriculteurs évidemment, mais aussi ceux qui sont utilisés par les particuliers dans leur jardin, et les rejets industriels », résume Victor Haumesser. Alors que des réglementations radicales contre l’utilisation des pesticides semblent encore loin d’arriver, l’Aprona prévoit la publication d’un nouveau rapport d’ampleur sur la qualité de la nappe phréatique d’Alsace en 2025.

Un évêque auxiliaire de Strasbourg soupçonné d’avoir couvert une agression sexuelle

Un évêque auxiliaire de Strasbourg soupçonné d’avoir couvert une agression sexuelle

Mardi 13 mai, une enquête conjointe des médias La Vie, La Croix et Famille Chrétienne révèle que des viols et des agressions sexuelles auraient été commis entre 2013 et 2022 au seins des Missions étrangères de Paris. Évêque auxiliaire à Strasbourg, Mgr Gilles Reithinger est accusé de ne pas avoir dénoncé des faits d’agression sexuelle. 

Au détour d’une grande enquête des médias La Croix, La Vie et Famille chrétienne, la réputation du diocèse de Strasbourg est indirectement atteinte. Parmi plusieurs affaires, les journalistes révèlent que l’évêque de La Rochelle et de Saintes, Mgr Georges Colomb, est visé par une enquête préliminaire pour « tentative de viol ». L’enquête a été ouverte le 24 mai par le Parquet de Paris suite à un signalement de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) et des MEP (Missions étrangères de Paris). Mgr Colomb était « supérieur général » des MEP, au moment des faits.

L’article révèle que la victime s’était confiée à Mgr Gilles Reithinger, aujourd’hui évêque auxiliaire de Strasbourg, qui n’aurait pas alerté la justice. Il nie avoir fait preuve de laxisme.

« Sa position hiérarchique a noyé l’idée que ça puisse être mal placé »

Les faits présumés remontent aux années 2010, lorsque Nicolas (prénom modifié), jeune Strasbourgeois, logeait dans la maison mère des MEP à Paris (VIIe) au 128 rue du Bac. Là bas, il a retrouvé son ami du lycée, Gilles Reithinger, le vicaire général de l’époque. C’est aussi à cet endroit que Nicolas fait la connaissance de Georges Colomb, qui occupait le poste de supérieur général des MEP. Dans l’hebdomadaire chrétien, il raconte : 

« À chaque passage, je toquais au bureau de Georges Colomb, le supérieur général, que j’avais appris à connaître. S’il était disponible, on partageait un moment autour d’un bon whisky, c’était convivial. J’avais une réelle estime pour cet homme et une relation de confiance. C’était aussi gratifiant d’être reçu ainsi par le supérieur ».

Mais un matin, en 2013, alors que Nicolas aurait été invité par Georges Colomb pour boire un café dans son appartement personnel, celui-ci lui aurait proposé un « massage ». Il explique au journal chrétien avoir accepté la proposition, notamment car « sa position hiérarchique a noyé complètement l’idée même que cela puisse être quelque chose de mal placé ». 

L’agression aurait eu lieu alors que Nicolas était allongé sur le ventre, torse nu. Georges Colomb aurait alors « baissé d’un coup sec son pantalon ». La Vie a recueilli son témoignage :

« Il a plongé sa main entre mes fesses… J’ai bondi et je suis parti en courant. (…) Je ne pouvais me laver, étant sur un salon professionnel. J’ai passé des heures ainsi, à continuellement revivre les événements du matin… Non, vraiment, ce n’est pas ce que je voulais »

Les MEP ont ouvert une enquête en mai pour faire la lumière sur de potentiels abus sexuels commis au sein de leur communauté depuis les années 1950. Photo : Emilie Terenzi / Rue89 Strasbourg / cc

Gilles Reithinger, évêque auxiliaire de Strasbourg, aurait couvert les faits 

Nicolas se serait alors confié à Gilles Reithinger, qui en aurait informé le nonce de l’époque, Mgr Luigi Ventura (rappelé à Rome en 2019 après des faits d’agressions sexuelles pour lesquels il a été condamné). Mais il ignore si celui-ci avait engagé une enquête canonique (enquête interne à l’Eglise). 

À l’époque, Gilles Reithinger n’a pas fait de signalement à la justice. Il plaide face au journaliste qui l’interroge que Nicolas lui aurait simplement parlé d’une proposition de massage, estimant que les faits ne correspondaient pas à une agression sexuelle. Interrogé par La Vie, il s’explique : 

« Il me dit que Georges Colomb lui a proposé un massage, qu’au bout d’un moment il aurait décliné sa proposition, la qualifiant d’indécente, et qu’il serait parti. Il ne me parle pas d’agression ou d’infraction. Je l’ai encouragé à aller voir les autorités, car je n’étais pas à même de qualifier les choses. Ce que j’ai retenu, c’est qu’il s’est senti très mal à l’aise et qu’il était très secoué après ». 

Suite aux révélations, l’évêque Georges Colomb a demandé sa mise en retrait le temps de l’enquête. Il continue de nier les faits qui lui sont reprochés.

« Faut-il qu’on meure pour qu’on nous aide ? » : face aux ex-conjoints violents, pas de réelle protection

« Faut-il qu’on meure pour qu’on nous aide ? » : face aux ex-conjoints violents, pas de réelle protection

Des femmes dénoncent l’absence de protection efficace contre leurs ex-conjoints violents ou accusés d’agression sexuelle. Les ordonnances de protection décidées par la justice se révèlent inutiles, sans effet sur leur sécurité physique ou psychique.

« Je ne sais pas si je vais porter plainte cette fois. » Sur la terrasse d’un café strasbourgeois, Joséphine semble dépitée. Sa voiture a une fois de plus été rayée, volontairement pense-t-elle. Impossible d’en avoir la preuve formelle, mais ses soupçons se dirigent vers une personne en particulier, qu’elle craint depuis plusieurs mois, sans trouver de solution auprès de la police ou de la justice pour se sentir en sécurité : « Je pense que c’est encore mon ex. »

En août 2022, Joséphine a quitté Marcel (le prénom a été modifié) après un an et demi de relation. Au début, elle est persuadée qu’il accepte la séparation. Tout change lorsqu’il apprend qu’elle est en train de refaire sa vie avec un autre homme.

« Ça a commencé le 22 octobre 2022. Il m’a écrit et appelée à plusieurs reprises, pour me dire qu’il m’attendait devant chez moi, tard le soir. Je n’étais pas rentrée, il me demandait pourquoi. J’ai eu peur, j’ai appelé la police. Ils sont venus, l’ont attendu mais ne l’ont pas trouvé. »

Joséphine

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Maylis porte plainte pour viol, le parquet oublie son dossier pendant 18 mois

Maylis porte plainte pour viol, le parquet oublie son dossier pendant 18 mois

Maylis Gillig a porté plainte en mars 2021 contre son oncle, qui l’a violée pendant trois ans alors qu’elle était mineure. Le parquet de Strasbourg a perdu le dossier de Maylis pendant 18 mois. Un silence insoutenable pour celle qui pensait trouver écoute et réparation auprès du système judiciaire.

« C’est comme si on m’avait invisibilisée à nouveau. » Maylis Gillig a 48 ans. Elle a porté plainte en mars 2021 contre son oncle, qui l’a violée pendant trois ans lorsqu’elle était mineure, entre 1985 et 1988. À l’issue de l’enquête, menée rapidement par la brigade des mœurs du commissariat de Strasbourg, elle a fait face à un long silence. De novembre 2021 à juin 2023, pendant un an et demi, elle a lutté pour obtenir une réponse du parquet de Strasbourg.

Début juin, l’avis de classement sans suite parvient finalement à Maylis. Un soulagement pour celle qui a porté plainte en sachant que les faits dénoncés sont prescrits. Et que son agresseur ne pourra donc pas être condamné pénalement :

« J’ai déposé plainte pour fermer cette page proprement. Pour me réparer, moi, et que la cicatrice soit belle. Cette plainte et cette procédure, c’est moi qui les ai décidées. »

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Les bureaux de l’incinérateur de Strasbourg ont été perquisitionnés

Les bureaux de l’incinérateur de Strasbourg ont été perquisitionnés

Mercredi 7 juin, les bureaux de l’incinérateur de Strasbourg ont été perquisitionnés. L’opération de police a duré toute la journée, entre recherche de documents et saisies de téléphones.

« Il y avait une dizaine de policiers en civil avec le brassard police. Ils se sont installés sous une tonnelle. L’opération a duré toute la journée. » Grégoire (le prénom a été modifié) se souvient de cette journée de travail exceptionnelle à l’incinérateur de Strasbourg, mercredi 7 juin. Ses collègues l’avaient prévenu : une perquisition est en cours chez Sénerval. Sur l’objet de la perquisition, Grégoire ne sait rien : « Nous, les salariés, on est informé de rien, comme d’habitude… »

Les bureaux de l’incinérateur de Strasbourg ont été perquisitionnés mercredi 7 juin. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Portables saisis et recherche de registres Réfioms

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Rue89 Strasbourg enquête depuis 2017 sur l’incinérateur de Strasbourg, l’entreprise Sénerval. Nous avons révélé les dysfonctionnements, grâce aux alertes des ouvriers sur place. Notre travail a rendu visible l’incurie dont ils sont victimes. Suite à nos articles, des mesures ont été prises pour améliorer la sécurité dans l’incinérateur et des enquêtes ont été ordonnées.

Mais nous ne lâchons pas cette pression sur les pouvoirs publics et nous resterons mobilisés tant que les conditions de travail sur place ne seront pas satisfaisantes pour les ouvriers, ni tant que les rejets des installations ne seront pas acceptables.

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L’Eurométropole revalorise ses aides pour l’achat de voitures moins polluantes, de vélos ou de tickets CTS

L’Eurométropole revalorise ses aides pour l’achat de voitures moins polluantes, de vélos ou de tickets CTS

Changement de véhicule, achat de vélo électrique, tickets de bus et de tram… L’Eurométropole de Strasbourg a augmenté, depuis avril 2023, les aides pour permettre aux habitants d’avoir des modes de transport peu polluants.

Depuis le 1er janvier 2023, les véhicules les plus polluants sont interdits au sein de la zone à faibles émissions mobilité (ZFE) de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS). En conséquence, l’EMS a communiqué mardi 13 juin au sujet d’une revalorisation des aides, effective depuis avril 2023, pour permettre aux habitants de se tourner vers des véhicules moins polluants et d’utiliser davantage les transports en commun ou le vélo.

En résumé, l’EMS a revalorisé toutes les aides à la mobilité de 500 euros. Parmi elles, deux aides à la conversion : une pour les professionnels et une pour les particuliers, pour leur permettre de racheter une voiture moins polluante. Avant avril 2023, ces aides allaient de 1 500 à 3 500 euros. Désormais, elles sont de 2 000 à 4 000 euros.

L’Eurométropole veut inciter les Strasbourgeois à prendre les transports en commun. Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg

Des aides cumulables avec celles de l’État

Il existe trois paliers d’aide au changement de véhicule. Pour un revenu fiscal de référence (RFR) compris entre 14 089 euros et 22 983 euros, il est possible de bénéficier de 2 000 euros au maximum de l’Eurométropole. Pour un RFR compris entre 6 358 euros et 14 089 euros, la somme monte jusqu’à 3 000 euros. Enfin, pour des RFR inférieurs à 6 358 euros, l’EMS donne jusqu’à 4 000 euros.

Selon l’Eurométropole, « 70% des ménages de l’agglomération sont concernés par au moins l’une des trois tranches ». Ces aides sont cumulables avec la prime à la conversion offerte par l’État, qui peut aller jusqu’à 6 000 euros, et à laquelle peut s’ajouter une surprime de 1 000 euros (de l’État également), lorsque le bénéficiaire travaille mais ne réside pas dans une ZFE, et de 3 000 euros maximum lorsque le bénéficiaire réside dans une ZFE. Au maximum, il est donc théoriquement possible d’être aidé à hauteur de 13 000 euros pour un changement de véhicule.

Vendre sa voiture pour bénéficier d’un compte mobilité 

Pour inciter aux transports alternatifs, l’EMS propose également un compte mobilité depuis janvier 2022. Pour en bénéficier, il faut vendre sa voiture. Suite à une vente, l’Eurométropole peut verser jusqu’à 2 500 euros pendant trois ans pour l’utilisation du réseau de transports en commun (bus, tram) et financer la location ou l’achat de vélos électriques. L’argent peut aussi être utilisé pour acheter du matériel d’équipement (casque, lumières), ou réparer son vélo.

Cette somme peut également servir à recourir à l’autopartage (mise à disposition de véhicules en location au profit d’usagers pour la durée et la destination de leur choix) puisque l’entreprise d’autopartage Citiz fait partie des partenaires de l’Eurométropole pour le compte mobilité. Le directeur général de Citiz, Jean-François Virot-Daub, explique :

« Il y a toujours des cas où on a besoin d’une voiture pour aller en courses, pour un rendez-vous professionnel ou se rendre à des sorties et des loisirs. Globalement, cela sert à sortir de la ville. »

Le nombre d’utilisateurs de Citiz augmente, « on a ajouté une quinzaine de voitures en novembre 2022, et on pense en rajouter entre dix et vingt cette année dans l’Eurométropole », indique Jean-François Virot-Daub. Actuellement, l’EMS compte presque 300 voitures, dont 200 situées dans Strasbourg.

55 habitants bénéficient déjà d’un compte mobilité

À ce jour, une centaine de dossiers ont été déposés suite à une vente de voiture et 55 habitants bénéficient déjà des prestations proposées. Par exemple, Stéphane Gallardo, enseignant à Strasbourg, bénéficie désormais d’un compte mobilité de 2 000 euros. Il a trois ans pour les utiliser, pour lui, sa femme et ses trois enfants. Ce compte existe sous forme de porte-monnaie numérique : pour s’en servir, il suffit de présenter un QR code lors de l’achat en boutique ou en ligne, puis d’entrer le code PIN associé. La famille en a profité pour prendre un abonnement CTS à l’année, et utiliser l’autopartage avec Citiz, comme l’explique Stéphane Gallardo :

« Quand un de mes enfants a un match dans un village par exemple, le trajet peut être long ou compliqué car il y a moins de possibilités de transports en commun, alors on prend la voiture. Cela nous arrive aussi lorsqu’on veut partir en excursion et se balader. »

Stéphane Gallardo, bénéficiaire du compte mobilité. Photo : AR / Rue89 Strasbourg / cc

« Une fois les 2 000 euros dépensés, on va adapter nos pratiques »

Le père de famille estime qu’il aura utilisé la totalité du compte mobilité « bien avant » qu’il n’arrive à terme, au bout de trois ans :

« Une fois les 2 000 euros dépensés, on va adapter nos pratiques. Je vais faire comme avant et prendre des abonnements mensuels quand j’en aurai besoin. C’est possible que j’utilise moins Citiz. On aimerait bien prendre le train davantage, et je sais qu’il y a des aides de la région mais à cinq, avec l’aller-retour, on ne sera pas forcément gagnants financièrement. Il y a des efforts à faire du côté de la SNCF. Ce n’est pas normal qu’on soit davantage tenté de prendre une voiture que le train. »

Avant de prétendre aux aides, un rendez-vous gratuit, en présentiel ou par téléphone auprès de l’Agence du climat (affiliée à l’Eurométropole) est obligatoire. Il sert à obtenir un diagnostic personnalisé : « On rend un rapport avec des solutions de mobilité et les aides auxquelles les personnes peuvent avoir droit. On présente le coût écologique de chaque mobilité, la fréquence de passage des transports en commun, et les lignes qui passent à proximité », précise l’EMS. Reste que cet effort apparait en contradiction avec la décision de l’Eurométropole d’augmenter le prix des tickets CTS à partir de juillet.

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Les Atsem de Strasbourg en grève jusqu’à vendredi pour que soit reconnue la pénibilité de leur métier

Les Atsem de Strasbourg en grève jusqu’à vendredi pour que soit reconnue la pénibilité de leur métier

Les syndicats FO, Sud et Unsa ont déposé un préavis de grève les 12, 13, 15 et 16 juin pour les Atsem des écoles maternelles de Strasbourg. Leur objectif : que la pénibilité de leur métier soit reconnue. Pour cela, ils revendiquent une meilleure rémunération et une diminution de leur temps de travail. 

« Les Atsem sont en souffrance », c’est le constat que fait Cédric Mazounave, secrétaire général du syndicat Force ouvrière de l’Eurométropole de Strasbourg et agent de surveillance de la voie publique. Dans un communiqué commun publié le 9 juin, les syndicats FO, Sud et Unsa de l’Eurométropole ont appelé les Agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) des écoles maternelles de Strasbourg à faire grève de 12h à 14h les lundi 12, mardi 13, jeudi 15 et vendredi 16 juin. Ils souhaitent la reconnaissance de la pénibilité du métier d’Atsem et demandent une meilleure rémunération ainsi que la diminution de leur temps de travail.

Les Atsem aident les enseignants et les petits enfants tout au long de la journée Photo : PF / Archives Rue89 Strasbourg / cc

Deux jours de RTT proposés

Les Atsem ont comme mission d’accompagner les enseignants des classes maternelles, pour accueillir, surveiller et participer aux activités proposées aux enfants. « C’est un métier exigeant, avec des tâches répétitives, de la manutention, où il faut parfois gérer des classes bruyantes », constate Patricia De Rosso, secrétaire générale du syndicat Unsa de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS).  

Reçus le 7 juin par la direction de l’EMS, les syndicats ont discuté rémunération et temps de travail des Atsem mais « cette réunion n’a abouti à rien » indiquent-ils dans le communiqué : 

« L’administration de l’EMS a proposé d’octroyer deux jours de RTT aux Atsem, mais dans le même temps, à partir du 1er janvier 2024 deux jours de congés seront supprimés à tous les agents de la collectivité. Deux moins deux ça fait zéro ». 

Sur le temps de travail, « on avait évoqué les 32h mais c’est parti aux oubliettes », déclare Patricia De Rosso. Actuellement, les Atsem travaillent 35h par semaine. « Ce qu’on demande, en raison de la pénibilité du travail, c’est la modulation des 35h. On attend que l’administration fasse des propositions concrètes », indique-t-elle.

Le régime indemnitaire en question

Sur la rémunération, les syndicats souhaitent le relèvement du régime indemnitaire (ensemble des indemnités et primes). « Notre revendication principale est le versement d’indemnités de sujétions de 140€ par mois », précise Patricia De Rosso. Mais cette demande leur a été refusée lors de la réunion du 7 juin. Pourtant, les syndicats s’appuient sur une décision du Conseil de l’EMS qui, lors d’une délibération votée le 30 septembre 2022, avait décidé d’instaurer une prime de pénibilité pour certains métiers. Les Atsem ne figuraient pas sur la liste : « Ce sont les grandes oubliées de notre administration, pourtant elles étaient en première ligne lors du Covid », ajoute Patricia De Rosso. 

Un refus justifié par des questions budgétaires. En 2020, dans le cadre de l’Agenda social, l’EMS a mobilisé cinq millions d’euros pour revaloriser les rémunérations et renforcer le pouvoir d’achat de ses quelque 7 000 agents. Il reste actuellement 2,8 millions d’euros qui doivent bénéficier aux agents de catégorie C (dont font partie les Atsem) mais aussi pour la filière médico-sociale, dans la ligné des revalorisations accordées aux agents hospitaliers dans le cadre du Ségur de la Santé. 

Pour Patricia De Rosso, l’enveloppe est trop faible :

« En comparaison, Lyon a engagé 17 millions d’euros pour 9 000 agents. Le fait que ce soit un métier féminisé à 90% et de catégorie C y est aussi peut-être pour quelque chose dans le fait que les Atsem attendent toujours une reconnaissance financière… » 

Une réunion technique doit avoir lieu jeudi 22 juin pour aborder le temps de travail mais elle ne sera pas exclusivement réservée au cas des Atsem. Les syndicats de l’Eurométropole attendent les résultats de ces premières mobilisations avant de décider d’une reconduction de la grève. 

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