Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Mort de Nahel : un appel à un rassemblement vendredi soir à Strasbourg

Mort de Nahel : un appel à un rassemblement vendredi soir à Strasbourg

Après le meurtre de Nahel à Nanterre par un policier mardi, des appels à mobilisation surgissent sur les réseaux sociaux. L’un d’eux appelle à des rassemblements dans plusieurs villes vendredi 30 juin « contre le racisme, les crimes et les violences policières ». A Strasbourg, le rassemblement est prévu place Kléber. Dans un arrêté publié vendredi, la préfecture a interdit tout rassemblement ou défilé.

Un policier a tué Nahel, 17 ans, d’un tir à bout portant, pour un délit routier à Nanterre, mardi 27 juin. Pour protester contre ce meurtre, la page Instagram lepeupleunifr a publié un visuel appelant à des rassemblements dans les principales villes françaises, vendredi 30 juin à 20h, « contre le racisme, les crimes et les violences policières ». L’un d’eux est fixé place Kléber à Strasbourg.

Rassemblement jeudi 29 juin place Kléber suite au meurtre de Nahel, 17 ans, par un policier Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc

Compte-tenu des poursuites qui peuvent être engagées, et qui le sont de plus en plus souvent, contre les organisateurs de rassemblements lorsqu’ils dégénèrent en émeutes, les appels deviennent de plus en plus régulièrement anonymes, masqués derrière des comptes de réseaux sociaux. Le compte lepeupleunifr existe depuis juin 2019, avec des publications d’opposition au gouvernement.

Résumé des événements en vidéo (vidéo Le Monde / Youtube)

Suite à cet appel et aux incidents qui ont émaillé la nuit de mercredi 28 à jeudi 29 juin à Strasbourg, la préfecture du Bas-Rhin a pris un arrêté interdisant le transport d’explosifs, de carburant ou de tout produit inflammable mais aussi de « tout objet pouvant servir d’arme par destination » (c’est à dire à peu près tous les objets) durant la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin. La Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) a dévié certaines lignes de bus et supprimé des arrêts sur certaines lignes de tram durant la même nuit (voir le détail).

Le périmètre d’exclusion de toute manifestation dans la nuit de vendredi à samedi Photo : carte Préfecture du Bas-Rhin

Mise à jour. Dans la journée de vendredi, la préfecture du Bas-Rhin a publié trois arrêtés. Le premier pour reconduire les mesures ci-dessous à la nuit de vendredi à samedi, un second pour autoriser l’emploi de drones de surveillance et un troisième pour interdire toute manifestation dans un périmètre élargi du centre-ville. Le rassemblement prévu ce vendredi soir est donc interdit, ce qui permettra aux forces de l’ordre de le disperser immédiatement.

Après la crise, l’Association des résidents de l’Esplanade élit un président de continuité

Après la crise, l’Association des résidents de l’Esplanade élit un président de continuité

Étienne Fleury a été élu président de l’Association des résidents de l’Esplanade. Ancien trésorier, son élection promet une continuité de l’action engagée par la nouvelle équipe depuis 2021.

Plus d’une centaine de personnes se sont déplacées mercredi soir pour participer à l’assemblée générale de l’Association des résidents de l’Esplanade (Ares), occupant toutes les chaises disponibles de la grande salle d’accueil du centre socio-culturel rue d’Ankara. Présent parmi le public, l’ancien directeur de l’Ares, Marc Philibert, salue ses connaissances avec un entendu « On n’a jamais vu ça à nos AG ! » Il faut dire que l’affaire est d’importance : les adhérents doivent élire de nouveaux délégués pour sortir d’une crise de gouvernance (voir notre article précédent).

Dans une atmosphère digne d’un vivarium, la présidente par intérim Désirée Ohlmann se lance dans l’ordre du jour chargé de la soirée : « Quelqu’un veut-il qu’on lise le compte-rendu de l’AG 2022 ? » Une main se lève et c’est parti pour 20 minutes de lecture par trente degrés. Le message est clair : rien ne sera épargné à l’équipe bénévole sortante.

C’est parti pour une longue soirée Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc
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Des places pour voir Les Algues Vertes au cinéma

Des places pour voir Les Algues Vertes au cinéma

Les cinémas Star invitent dix lectrices et lecteurs de Rue89 Strasbourg à une projection spéciale de Les Algues Vertes, mercredi 5 juillet à 20h, en présence du réalisateur Marc Jolivet.

Le pitch

À la suite de morts suspectes, Inès Léraud, jeune journaliste, décide de s’installer en Bretagne pour enquêter sur le phénomène des algues vertes. À travers ses rencontres, elle découvre la fabrique du silence qui entoure ce désastre écologique et social. Face aux pressions, parviendra-t-elle à faire triompher la vérité ?

Ce film est une adaptation des Algues vertes – l’histoire interdite, la bande dessinée d’Inès Léraud et de Pierre Van Hove, elle-même tirée de l’enquête menée par Inès Léraud sur le scandale des algues vertes en Bretagne. Rue89 Strasbourg avait reçu Inès Léraud dans le cadre d’une soirée sur l’investigation locale à l’occasion de notre dixième anniversaire.

Les cinémas Star organisent une projection spéciale, en présence du réalisateur Pierre Jolivet mercredi 5 juillet à 20h au cinéma Star Saint-Exupéry.

La bande annonce

La bande annonce « Les algues vertes » (vidéo Haut et Court / Youtube)

Le concours

Concours avec tirage au sort vendredi 30 juin à 17 heures. Seules les gagnantes et les gagnants seront prévenus.

Vendredi, une petite fête pour penser le quartier gare de Schiltigheim

Vendredi, une petite fête pour penser le quartier gare de Schiltigheim

Vendredi 30 juin, un collectif d’associations organise une soirée festive pour réfléchir au devenir de la gare de Bischheim et de Schiltigheim.

Faire de la politique en buvant un petit coup et en dansant un peu… C’est la bonne idée pour vendredi 30 juin à partir de 17h d’un collectif d’associations (dont la Fédération nationale des usagers des transports, Mon train j’y tiens…) et de riverains mobilisés autour d’une « charte revendicative » pour de meilleurs transports en commun à Schiltigheim, Bischheim et Hoenheim.

Alors que le Réseau express métropolitain européen (Reme) structure l’offre de transports au nord de Strasbourg et transforme la gare de Schiltigheim en « hub », ce collectif demande « davantage de trains régionaux pour se déplacer, une ligne de bus desservant directement la gare, un accès des deux côtés de la voie ferrée par un passe-quartier souterrain, un lieu aménagé, sécurisé où il fait bon vivre et rendant des services de tous ordres ».

Le collectif se mobilise en revanche contre le pôle de maintenance des trains régionaux à Schiltigheim, en faisant valoir les nuisances olfactives et sonores que cette activité génère près des habitations. Une décision sur l’implantation finale de ce centre doit prochainement être prise par la Région Grand Est, qui trouve que le centre technique de la SNCF est une bonne option.

Le collectif propose de réenchanter les transports en commun au nord de l’agglomération… Photo : doc remis

Programme

    À partir de 17h : Échanges avec les collectifs et associations présentes avec des stands d’informations À 18h30 : Présentation de la charte revendicative et dialogue avec les autorités publiques en charge des dossiers : SNCF, Région Grand Est, Eurométropole, municipalités de Bischheim et de Schiltigheim À partir de 19h : repas avec tartes flambées par le Restaurant du Chemin de fer et « concert « animation dansante » de l’orchestre Chrysalide.

Fin des tarifs réglementés du gaz : à Strasbourg, aucun concurrent pour éviter un abonnement plus cher

Fin des tarifs réglementés du gaz : à Strasbourg, aucun concurrent pour éviter un abonnement plus cher

Dès samedi 1er juillet, les tarifs règlementés du gaz naturel disparaîtront en France. À Strasbourg, 50 000 ménages verront leur facture augmenter, sans possibilité de trouver une offre équivalente ni de faire jouer la concurrence entre fournisseurs.

En avril 2023, 50 000 ménages strasbourgeois ont reçu un courrier du fournisseur Électricité de Strasbourg (ÉS). Ils ont alors appris que leur contrat « basculera » au 1er juillet 2023. Avec la loi Énergie-Climat de 2019 et pour se mettre en règle avec une directive européenne de 2017, les contrats de gaz dont les prix sont fixés par la Commission de régulation de l’énergie (CRE) vont disparaître. Ce sont des abonnements souscrits avant novembre 2019 chez ÉS, indexés sur les tarifs réglementés de vente – par exemple ceux intitulés « Tarif réglementé C+ ».

50 000 foyers vont changer de tarif

Exit donc les prix plafonds contraignants décidés par l’autorité indépendante. Désormais, pour la partie variable de la facture de gaz, seul le marché déterminera le prix du kilowattheure (kWh). La Commission de régulation continuera de déterminer des tarifs « de référence » mais ils n’obligeront en rien les fournisseurs. Selon l’autorité, ces informations ont simplement pour but « d’apporter de la transparence en matière de formation des prix des offres proposées, et de l’information aux consommateurs ».

À Strasbourg, tous les ménages concernés par ce changement de règlementation sont des clients d’ÉS. Les abonnés du fournisseur Ekwateur, unique concurrent à l’entreprise historique de distribution, n’ont jamais bénéficié de tarifs réglementés.

Un changement, beaucoup d’incompréhensions

Quel que soit le contrat choisi pour la suite, celui-ci est composé de deux parts : une fixe (l’abonnement, qui correspond aux coûts de réseau et d’acheminement…) et une qui dépend de la consommation réelle (kilowattheures consommés).

« Peu de clients comprennent vraiment ce que tout ça veut dire », souffle Daniel Bonnot, vice-président de l’association Consommation logement cadre de vie (CLCV). Même écho pour l’UFC Que choisir 67 et son bénévole en charge des questions d’énergie, Philippe Fussler : « C’est technique le gaz, avec toutes les taxes, les parties fixes, les variables, l’abonnement, la consommation… ».

Par défaut, la « bascule »

Par défaut, les clients ÉS dont le contrat s’éteint au 1er juillet souscriront automatiquement à une offre « de bascule », sans démarche à effectuer. Résiliable sans délai et reconduit tacitement tous les ans, le contrat propose un tarif indexé sur les prix du marché. Dans le courrier reçu par les clients, il est indiqué que le kilowattheure coûtera, en principe, 0,087 euros – contre 0,074 en mars et avril 2023. L’augmentation du kilowattheure atteint ainsi près de 18%. ÉS précise que le prix est amené à varier.

Du côté de la part fixe du contrat, l’abonnement sera aussi plus cher avec une augmentation moyenne de 59% au 1er juillet, selon l’Union française des consommateurs (UFC) Que Choisir du Bas-Rhin. Ainsi un client qui payait 44,2 euros hors taxes pour deux mois d’abonnement s’est vu proposer un abonnement à 37,32 euros par mois dès juillet. Sans possibilité, donc, de contester cette hausse.

Un abonnement plus cher

Contacté, ÉS explique que les tarifs proposés dans cette offre « bascule » sont indexés sur les recommandations nationales d’avril et qu’ils seront adaptés, au 1er juillet, selon les nouvelles publications de la CRÉ. « Un gage de sérieux », précise la communication de l’entreprise en réponse aux questions de Rue89 Strasbourg. 

Philippe Fussler, bénévole à l’UFC que choisir 67, nuance :

« ÉS n’a aucune contrainte légale de se conformer aux recommandations de la CRÉ. Si nous voulions mener une action contre le prix de l’abonnement que nous trouvons abusif, je ne sais pas devant quelle juridiction elle serait recevable. C’est très incertain. »

En ce moment, les prix du gaz baissent (-12,5% entre mars et avril 2023). ÉS estime que l’augmentation du prix de l’abonnement est compensée par cette baisse du coût du kilowattheure. Pourtant, l’UFC Que Choisir a une lecture plus critique des prix annoncés :

« Selon nos calculs, les petits consommateurs de gaz (6 000 kWh/an) paieront 13% en plus malgré la baisse des prix du marché. Le coût de l’abonnement ne sera pas compensé pour eux. Pour les consommateurs moyens (10 000 kWh/an), l’augmentation sera de 5,5%. À partir de 16 000 kWh/an, le prix s’équilibre et les plus gros consommateurs auront une facture plus petite. C’est contre-intuitif, il faudrait que l’on incite à consommer mois. Là c’est l’inverse. »

Une offre fixe onéreuse mais plus prévisible

S’ils veulent choisir un contrat autre que celui proposé automatiquement par ÉS, les Strasbourgeois auront deux possibilités pour déterminer le mode de calcul de leur budget gaz. La première est une offre à « prix fixe », souvent plus chère mais plus prévisible. Il en existe quatre à Strasbourg, selon le comparateur d’offres de gaz sur le site du médiateur de l’énergie. « C’est ce qu’on recommande à terme aux clients qui veulent avoir de la visibilité sur les dépenses liées au gaz pendant un à trois ans », explique Daniel Bonnot, de la CLCV. Le prix fixé dépend de l’estimation de consommation du gaz (chauffage, eau, cuisson…).

Ces offres, proposées par Ekwateur et ÉS, ont souvent un prix par kilowattheure légèrement plus élevé que le prix réel du marché, mais ne varient pas en cas de grosse augmentation de ce prix. Les variations sont en effet absorbées par le fournisseur, qui assume le risque lié aux variations du prix du marché. Un contrat plus cher donc, mais plus sûr.

C’est pour cette raison que l’UFC Que Choisir 67 conseille de bien étudier ce type de contrats. « En ce moment, les prix du kilowattheure sont bas, c’est donc le moment d’en profiter avant que les fournisseurs augmentent leurs tarifs », précise Philippe Fussel.

Un contrat basé sur le marché, volatile

La deuxième type de contrat d’ÉS est indexé sur les prix du marché. Chaque mois, le fournisseur fixe les prix par kilowattheure en plus du coût de l’abonnement, qui reste fixe. La CLCV conseille de « s’attacher à la sécurité contractuelle plutôt qu’au gain tarifaire » et donc de bien réfléchir avant de baser son choix sur des prix qui paraissent, par moment, plus avantageux. Ces tarifs sont directement liés au marché du gaz naturel et donc, volatiles. Ainsi sur l’année 2022, le prix moyen du mégawattheure de gaz a augmenté de 107% par rapport à la moyenne en 2021.

Comme le précise la communication d’ÉS, « personne ne peut prédire quelle sera la tendance pour les mois à venir sur le marché du gaz ». Philippe Fussler, de l’UFC Que Choisir 67, précise :

« Si une banque fait faillite, si on se met à produire de l’électricité dans des centrales à gaz, si un conflit armé éclate… Tout ça influence le prix, comme celui de l’essence. Sauf que l’essence, on voit le prix à la pompe. Pour le gaz, on le voit juste sur sa facture une fois qu’on en a déjà consommé. »

À Strasbourg, pas de concurrence entre fournisseurs

En théorie, cette libéralisation du marché doit permettre de faire baisser les prix aux consommateurs, selon la théorie que l’ouverture à la concurrence aurait mécaniquement cet effet. Mais à Strasbourg, pas de concurrence. ÉS dispose d’un « quasi-monopole de fait », estime Daniel Bonnot. Pour le code postal 67 000, ÉS et Ekwateur sont les seuls fournisseurs de gaz disponibles. L’un est une entreprise locale de distribution, historique, l’autre un nouvel entrant cumulant environ mille abonnés à Strasbourg. 

Dans d’autres parties du Bas-Rhin, à Sélestat ou Saverne par exemple, les clients ont le choix « jusqu’à 30 fournisseurs différents », assure Philippe Fussler. Pour l’UFC Que choisir 67, tant l’absence de concurrence que le grand nombre de fournisseurs sont problématiques. « À Saverne, ils ne comprennent plus rien à entre tout ce qu’ils peuvent choisir. C’est pour ça que les associations de consommateurs sont mobilisées sur la question », estime-t-il.

Peu de probabilité pour l’ouverture à la concurrence

Interrogé sur la probabilité d’une plus grande concurrence entre fournisseurs dans les années à venir, Philippe Fussler semble dubitatif :

« Avec la crise sur le gaz, certains opérateurs sont sortis du marché. Ils proposaient des offres fixes et se sont retrouvés coincés à acheter le gaz bien plus cher qu’ils ne le vendaient. Aujourd’hui, ces sociétés hésitent à revenir. Je crains que dans les années à venir, seule la loi du marché conditionnera les prix des clients. »

D’autant plus que le coût de gestion est particulièrement élevé à Strasbourg, comme l’explique Julien Tchernia, co-fondateur du fournisseur d’Ekwateur :

« Ce qui est compliqué à Strasbourg, c’est le coût du réseau qui est plus élevé que dans d’autre secteurs en France. En tant que fournisseur, nous achetons du gaz pour le revendre à nos clients, mais nous devons payer l’utilisation des tuyaux. Plus la personne habite loin du gazoduc, plus le coût sera élevé. Nous discutons en ce moment avec la CRÉ et les gestionnaires du réseau pour résoudre ce problème. D’ici là, Strasbourg n’est pas une zone dans laquelle nous allons faire de la pub par exemple. »

La concurrence pourrait-elle prendre à Strasbourg ? Peu probable selon les deux associations de consommateurs interrogées par Rue89 Strasbourg. En attendant, la CLCV et l’UFC Que Choisir invitent les Strasbourgeois et Strasbourgeoises à les contacter s’ils ont des questions relatives à leur contrats de fourniture de gaz. Les interrogations doivent être nombreuses : à l’agence d’ÉS située rue des bonnes gens à Strasbourg, mercredi 28 juin, il fallait attendre près de deux semaines pour obtenir un rendez-vous avec son fournisseur de gaz…

L’incinérateur « Sénerval est un vrai chemin de croix » : l’Eurométropole se réveille

L’incinérateur « Sénerval est un vrai chemin de croix » : l’Eurométropole se réveille

Motion de soutien aux salariés, embauche d’un chef de projet et lancement d’études… La Ville et l’Eurométropole de Strasbourg multiplient les actions pour reprendre le contrôle d’un incinérateur à la dérive depuis près d’une décennie.

Lundi 26 juin, fin d’après-midi. En conseil municipal, l’adjointe à la maire Hulliya Turan (PCF) dresse un sombre tableau de la délégation de service public concernant l’incinérateur de Strasbourg : « De nombreuses alertes ont été émises, pointant du doigt (…) la présence de cendres cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques et d’amiante. » L’élue évoque aussi l’inspection de la Dreal en janvier 2022, et ces cendres toxiques présentes partout dans l’installation, l’amende de 10 000 euros qui s’en est suivie, mais aussi une enquête judiciaire en cours et une perquisition menée en juin. Elle termine la lecture de la motion du groupe « Pour la justice sociale et l’écologie populaire » :

« Le conseil municipal de la ville de Strasbourg affirme son soutien aux salariés qui revendiquent de meilleures conditions de travail et défendent leur santé (…) et enfin demande à l’Eurométropole d’explorer différents scénarios prospectifs pour l’avenir du site, y compris des hypothèses de fin de contrat. »

Lors du conseil du 28 juin 2023, l’Eurométropole entame la réflexion sur l’avenir de son incinérateur. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

« On pense avoir réglé un problème, un autre arrive »

Cette fois, l’incinérateur est bien de retour dans le débat politique. Jean-Philippe Maurer, conseiller municipal d’opposition (LR) s’en désole :

« J’ai l’impression que ce dossier Sénerval est un vrai chemin de croix. À peine on pense avoir réglé un problème, un autre arrive. C’est presque désespérant de recommencer presque tous les deux ans ce dossier. »

Du côté des soutiens de la majorité présidentielle, même position, exprimée par le conseiller municipal Renaissance Nicolas Matt. La motion présentée par Hülliya Turan sera votée à l’unanimité des voix exprimées. Seuls les socialistes, menés par Catherine Trautmann, s’abstiennent en revendiquant la première alerte sur le dossier.

Depuis les révélations de Rue89 Strasbourg et la diffusion d’un reportage au journal télévisé de France2, l’Eurométropole a entamé un nouveau rapport avec Sénerval, filiale du groupe Séché et délégataire de service public jusqu’en 2030. Un document confidentiel, auquel Rue89 Strasbourg a pu accéder, révèle le suivi rapproché de l’EMS sur son incinérateur. En décembre 2022, en février 2023 et en mai 2023, des visites sur site de la part d’élus et des réunions ont eu lieu entre la présidence de l’Eurométropole et la direction de l’entreprise.

Une source syndicale confirme à Rue89 Strasbourg les effets bénéfiques de cette surveillance renforcée par l’Eurométropole : « Comme ils s’attendent à des visites surprises, maintenant la direction est hyper vigilante sur le port des équipements de protection quand des cendres sont évacuées. » Résultat : les derniers contrôles sur place n’ont révélé aucune anomalie. Le 2 février, la médecine du travail n’a pas identifié de risque supplémentaire face à l’exposition aux cendres. Quelques jours plus tard, une inspection de la Dreal mettait fin à la mise en demeure concernant la présence de résidus d’épuration à l’air libre dans l’usine. Fin mars, un agent de la Dreets n’observait plus aucun problème dans l’exposition des salariés sous-traitants aux mêmes cendres cancérigènes.

Plus de 30 millions d’euros de travaux

Dans une délibération prévue pour le conseil du 28 juin, l’EMS prévoit d’embaucher un chef de projet pour une durée de trois ans au service « collecte et valorisation des déchets ». La personne recrutée sera chargée d’élaborer et de conduire « les opérations de rénovation partielle du bâti et de travaux sur le process de l’unité » mais aussi de contribuer « à la réflexion sur l’évolution du site et de son mode de gestion. »

Car l’Eurométropole envisage d’importants travaux au sein de l’Unité de valorisation énergétique (UVE), la désignation officielle de l’incinérateur. En conseil ce mercredi 28 juin, les élus métropolitains voteront aussi la commande de plusieurs études qui permettront de chiffrer le montant des investissements nécessaires. Un premier audit estimé à près de 180 000 euros concerne l’état du bâti et les rejets polluants de l’incinérateur. Selon les teneurs en mercure ou en dioxine révélés, la collectivité devra investir entre 13 et 25 millions d’euros pour améliorer le système de traitement des rejets gazeux et aqueux de son installation. Cet axe d’intervention s’inscrit notamment dans la mise aux normes qui évoluent en matière de pollution.

Chaque mois d’arrêt coûte 4,5 millions d’euros à l’EMS

Révélée dès le redémarrage de l’incinérateur en septembre 2019, la dégradation avancée de nombreux poteaux en béton de l’usine doit être traitée grâce à des travaux estimés à 8 millions d’euros. Une étude est en cours de finalisation pour disposer des solutions techniques envisageables et des méthodologies d’intervention. Dans un calendrier de l’EMS, plusieurs arrêts de ligne sont prévus sur une période de six mois environ, en plus d’un arrêt de l’UVE envisagé pour deux mois.

Il s’agit pour la collectivité de minimiser les coûts qui peuvent exploser si l’usine doit cesser son activité trop longtemps. Chaque mois d’arrêt coûte 4,5 millions d’euros, entre détournements des déchets (à 180 euros la tonne détournée) et indemnisation de l’exploitant (56 000 euros par jour). Une commission de conciliation doit rendre un avis d’ici la fin de l’année 2023 concernant le niveau de responsabilité de la collectivité et de l’exploitant quant aux travaux de consolidation du béton.

Un dernier chantier de 2,5 millions d’euros doit avoir lieu pour démanteler le système du traitement des fumées de la ligne 4, à l’arrêt depuis 2016. Il a ainsi fallu près de sept ans pour mettre fin à un risque d’accident lié à l’usure de pièces inutilisées. Une pièce de près d’une tonne avait ainsi chuté dans l’usine en septembre 2022.

Fin de la délégation en 2030

Une seconde étude portera sur le nombre de tonnes de déchets à traiter pour l’Eurométropole de Strasbourg entre 2030 et 2050. Elle complètera l’information des élus appelés à faire des choix politiques sur le devenir de l’UVE en 2025. La collectivité et ses services devront ensuite concrétiser deux décisions cruciales pour l’avenir de l’incinérateur.

Le premier choix concerne l’exploitation de l’usine d’incinération. En 2030, l’EMS devra renouveler la délégation de service public pour l’incinérateur. Or il semble peu probable que le groupe Séché souhaite poursuivre l’exploitation de l’UVE de Strasbourg. Les résultats nets du délégataire n’ont été positifs que qu’en 2011 et 2018. Ils ont même plongé à -14,3 millions d’euros en 2021. Et il n’existe que cinq exploitants d’UVE en France (Veolia, Suez, Paprec-Tiru, Urbaser Environnement et Séché Environnement). Et si personne ne souhaitait se lancer dans cette galère ?

Faut-il une nouvelle usine ?

La seconde décision de taille porte sur l'avenir du bâtiment de l'incinérateur. Selon l'état de vétusté constaté par les études et en fonction du nombre de tonnes de déchets à incinérer entre 2030 et 2050, l'EMS doit envisager la construction d'une nouvelle usine. Un chantier estimé à "300 millions d'euros de construction et des dizaines de millions d'euros de démantèlement" par la vice-présidence en charge de la gestion des déchets, Fabienne Baas, lors d'une conférence de presse mardi 27 juin. Dans un rapport commandé par l'ancien président de l'Eurométropole Robert Herrmann en 2016, le ministère des Finances évaluait plutôt le coût d'une construction neuve à 421,3 millions d'euros."

Interrogé sur la situation de l'incinérateur, Robert Herrmann défend son choix d'un désamiantage à près de 200 millions d'euros, frais de détournement et de traitement des déchets dans d'autres usines inclus :

"Nous avons choisi la sécurité des salariés en réalisant ces travaux. Bien sûr, on s'interrogeait déjà sur la nécessité de reconstruire une usine. Mais il était inenvisageable de reconstruire un incinérateur tant que son coût n'était pas amorti."

"De grands groupes n'auraient pas eu ce genre de difficultés"

Robert Herrmann se montre aussi critique de la délégation par le groupe Séché et affirme :

"Je m’étais interrogé si on ne pouvait pas casser la DSP à l’époque. Mais les juristes disaient que la collectivité prendrait un risque juridique et financier tout en supportant les mêmes coûts de réparation. Je trouve insupportable le traitement des personnels qu’il y a eu dans ce groupe. Il y a certainement une part de paternalisme dans la gestion, mêlé à un mode de fonctionnement qui ne me paraît pas de bon aloi. De grands groupes n’auraient pas eu ce genre de difficultés. Vu de l’extérieur aujourd’hui, ma tendance serait plutôt d’aller vers un gros groupe."

Contacté, le groupe Séché n'a pas donné suite à notre demande d'interview concernant notamment ses projets pour l'incinérateur après 2030.

Au Conseil de l’Eurométropole, présentation des comptes, tram Ouest et vente du Racing

Au Conseil de l’Eurométropole, présentation des comptes, tram Ouest et vente du Racing

Le conseil de l’Eurométropole du mercredi 28 juin traitera principalement des comptes de l’intercommunalité pour l’année 2022. Très attendue, la délibération sur l’avancement du projet de tram Ouest sera également présentée dans l’hémicycle.

Juste avant la pause estivale, l’Eurométropole de Strasbourg (EMS) fait le point sur ses finances. L’ensemble des dépenses et des recettes de l’année 2022 feront l’objet d’un débat et d’un vote au cours du conseil de l’EMS de ce mercredi 28 juin. Comme lors du conseil municipal deux jours plus tôt, l’opposition en profitera pour tacler la gestion de la métropole par sa présidente, Pia Imbs (SE) et son vice-président en charge des finances, Syamak Agha Babaei.

Parmi les autres points importants, les conseillers eurométropolitains aborderont également l’avancement du tram Ouest qui doit rejoindre Wolfisheim. Si le tracé n’est pas l’objet du débat, l’EMS doit encore préciser les aménagements qui précèdent l’arrivée du tram. Autre sujet qui s’invite dans l’ordre du jour, la vente du Racing club de Strasbourg au consortium américain BlueCo fera également l’objet d’un débat animé au détour d’une délibération concernant le Racing.

Retour sur les finances de l’EMS

L’Eurométropole doit faire approuver ses comptes avant le 30 juin 2023 par son conseil. À l’instar de la Ville de Strasbourg, elle entamera donc sa séance par une présentation succincte de ses réalisations budgétaires. En substance, les dépenses réelles de l’Eurométropole pour son fonctionnement s’élèvent à environ 760 millions d’euros pour 802 millions d’euros de recettes en 2022.

De gauche à droite, le vice-président en charge des finances Syamak Agha Babaei et la présidente de l’EMS, Pia Imbs. Photo : Abdesslam Mirdass/Rue89 Strasbourg

Concernant les dépenses d’investissements réalisées par l’EMS, elles sont d’environ 345 millions d’euros, pour 327 millions d’euros de recettes. Comme avec le budget de la Ville lundi, c’est à nouveau Syamak Agha Babaei qui se chargera de donner du sens à ces montants, en réexpliquant les priorités de la collectivité en matière d’investissement public.

Avancement du tram Ouest

Lors du conseil municipal du 26 juin, les élus d’opposition sceptiques sur le projet s’étaient abstenus de débattre trop longuement de l’extension du tram vers l’Ouest, pour en parler plutôt lors de cette séance de l’Eurométropole. Avec cette délibération numéro sept, le vice-président chargé des mobilités, Alain Jund (EE-LV) présentera le résultat de l’enquête publique.

Le vice-président chargé des mobilités, Alain Jund. Photo : Abdesslam Mirdass/ Rue89 Strasbourg

Cette dernière rend un avis favorable au tracé retenu mais avec trois réserves, auxquelles l’Eurométropole apportera ses réponses. L’une concerne un chemin d’accès piéton entre la station « Eckbolsheim » et le Zénith, l’autre préconise de ne pas faire basculer une portion de la route des Romains en voirie à un sens, et la dernière concerne l’emplacement de la station Térence. En dehors du dernier point, l’EMS annonce qu’elle suivra les préconisations de l’enquête. Vendredi, l’exécutif demandera formellement à la préfète du Bas-Rhin de déclarer le projet d’utilité publique, pour entamer les travaux au plus vite.

Avant cela, les élus socialistes de l’opposition voudront faire entendre leurs désaccords dans l’hémicycle. Deux jours plus tôt, en conseil municipal, le groupe socialiste s’était abstenu de voter une délibération concernant le tram Ouest, mettant en avant les interrogations qu’ils portent sur les aménagements qui entourent le tram. Ils entendent bien refaire le débat au cours de cette séance.

Racing club de Strasbourg et alimentation territoriale

Autre sujet brûlant au programme : la vente du RCSA. Certes, le sujet n’est pas du tout inscrit à l’ordre du jour, mais pourrait être évoqué par le truchement de la délibération 34, intitulée « Convention d’occupation du stade de la Meinau, etc. ». Une délibération classique, mais bien commode pour digresser sur le rachat de l’équipe locale par un fonds américain.

En prime, les élus communistes ont déjà déposé une question d’actualité sur le sujet, questionnant le choix de l’EMS de payer 160 millions d’euros pour financer les travaux d’extension du stade la Meinau, alors qu’un consortium richissime – BlueCo – s’est porté acquéreur du club.

L’élue en charge de la politique agricole métropolitaine, et maire de Breuschwickersheim, Doris Ternoy. Photo : Abdesslam Mirdass/Rue89 Strasbourg

Enfin, l’Eurométropole présentera sa « stratégie alimentaire territoriale ». L’occasion pour la vice-présidente en charge des questions agricoles, Doris Ternoy d’insister sur les actions soutenues au cours de l’année 2022, comme le lancement d’un dispositif de tri séparé des déchets alimentaires, ou la deuxième édition des Rendez-vous de l’alimentation.

Rassemblement de soutien aux Soulèvements de la Terre mercredi 28 juin

Rassemblement de soutien aux Soulèvements de la Terre mercredi 28 juin

À Strasbourg et à Colmar, des rassemblements de soutien aux Soulèvements de la Terre sont organisés mercredi 28 juin à 19h devant les préfectures pour dénoncer « les pressions de l’Etat sur les mouvements écologistes et sociaux ».

Mercredi 28 juin à 19h, un deuxième rassemblement à l’appel « des ami.e.s des Soulèvements de la Terre » est organisé devant les préfectures de Strasbourg et de Colmar, suite à la volonté du gouvernement de dissoudre ce collectif d’organisations écologistes. Le précédent appel avait réuni plus de trois cents personnes à Strasbourg et une cinquantaine à Colmar. 

Soutenir les militants et « dénoncer la pression de l’Etat »

Le premier rassemblement avait réuni des militants et sympathisants écologistes. Cette fois, le rassemblement comportera également des membres de la Confédération paysanne d’Alsace selon Bruno Dalpra, militant écologiste strasbourgeois :

« L’objectif est de renouveler notre soutien aux Soulèvements de la Terre mais également pour dénoncer la pression de l’Etat sur tous les mouvements écologiques et sociaux. » 

Le rassemblement du 21 juin a réuni plus de trois cents personnes à Strasbourg. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

Mercredi 28 juin, huit militants impliqués dans les manifestations d’opposition aux méga-bassines de Sainte-Soline ont été convoqués par les gendarmes « au motif qu’ils auraient organisé ou participé à l’une ou l’autre des deux grandes manifestations à Sainte-Soline ». Des rassemblements similaires sont prévus devant les six gendarmeries en question. Bruno Dalpra, qui soutient le mouvement avec « les ami.e.s des Soulèvements de la Terre », souhaite également attirer l’attention sur la répression qui vise les autres organisations sociales et écologistes en France :

« D’autres associations comme Attac sont dans le viseur des autorités, par rapport à diverses actions en lien avec le mouvement contre la réforme des retraites. L’État tente de régler ses comptes avec le mouvement social et écologiste et le rassemblement de mercredi sera l’occasion d’apporter notre soutien à tous militants criminalisés pour leur engagement. »

Les salariés de Knauf industries en grève vendredi contre la fermeture de l’usine de Rhinau

Les salariés de Knauf industries en grève vendredi contre la fermeture de l’usine de Rhinau

La direction de Knauf industries a annoncé mardi qu’elle planifie de fermer quatre sites de production en France, dont l’usine de pièces techniques de Rhinau. Près de 30 employés alsaciens sont menacés de licenciement. Ils seront en grève vendredi 30 juin.

« J’ai rejoins cette entreprise il y a 7 ans. C’est une petite usine de 27 salariés, les gens se connaissent, c’est humain. » Thierry Froehlich, chef d’atelier à l’usine Knauf de Rhinau et membre du comité social et économique, est encore sonné quelques heures après l’annonce de sa direction, lundi 26 juin, qui souhaite fermer le site en janvier 2024.

Après avoir accroché des banderoles devant l’usine jeudi, les salariés annoncent qu’ils seront en grève vendredi 30 juin : « Tout le monde va participer. L’équipe du matin sera devant l’usine dés 7 heures, et les équipes de l’après-midi et de la nuit viendront pour un rassemblement de tous les employés à 13h », assure Thierry Froehlich. La grève est prévue uniquement pour vendredi, « jusqu’à nouvel ordre », précise t-il.

L’usine Knauf située à Rhinau emploie 27 salariés. Photo : google street view

Sur place, les employés produisent des pièces techniques en polystyrène et polypropylène expansés à destination de l’industrie automobile, ou de la fabrication de chauffe-eau par exemple. Selon Thierry Froehlich, les salariés de l’usine de Rhinau sont unanimement opposés à cette fermeture :

« C’est la stupéfaction. Tout le monde est fâché. On nous parlait d’investissements dans l’usine, de nouveaux projets. On travaille même le samedi matin pour honorer les commandes. On a vraiment l’impression qu’ils nous ont caché ce projet pour qu’on continue à travailler. »

Des raisons floues

De son côté, la direction de Knauf industries, basée à Wolfgantzen près de Neuf Brisach, met en avant une baisse de son chiffre d’affaires dans un communiqué :

« Le résultat d’exploitation s’est fortement dégradé en 2022. Depuis le début de l’année [2023], la baisse du chiffre d’affaires s’est encore accentuée. […] La pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine, les coûts élevés de l’énergie et des matières premières, les changements dans les habitudes des consommateurs ont contribué à la situation actuelle. […] Dans ce contexte, Knauf industries n’a d’autre choix que d’envisager la mise en place d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). »

Selon ses bilans comptables, le résultat d’exploitation s’est soldé par une perte de 11 059€ en 2021, après une perte du même ordre en 2020. Le plan évoqué par le groupe alsacien prévoit d’autres fermetures :

« [Le plan de sauvegarde de l’emploi] impliquerait la fermeture de 4 sites de production (Pithiviers (45), Duclair (76), Rhinau (67), Saint-Sauveur d’Aunis (17) ainsi que la transformation d’un site à Vendargues (34) en plateforme logistique). 123 emplois seraient directement menacés. Les activités de production de ces sites seraient redéployées vers 10 autres sites de Knauf Industries en France, ce qui conduirait à la création de 52 postes. »

Les salariés de Knauf industries ont accroché une banderole et des tee-shirts devant leur usine. Photo : remise

« Nous ferons tout pour garder nos emplois »

Les salariés du site Knauf de Pithiviers, dans le Loiret, également menacés de licenciements économiques, sont en grève depuis ce mardi 27 juin. Thierry Froehlich indique qu’une réunion avec la direction doit avoir lieu vendredi :

« S’ils ne reculent pas, nous organiserons probablement des grèves dans la foulée. Nous ferons tout pour maintenir l’activité ici et garder nos emplois. »

#Rhinau

« Un mandat ne suffira pas » : les écologistes s’attaquent au retard d’investissement dans les quartiers les plus pauvres

« Un mandat ne suffira pas » : les écologistes s’attaquent au retard d’investissement dans les quartiers les plus pauvres

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Crise de gouvernance à l’Association des résidents de l’Esplanade

Crise de gouvernance à l’Association des résidents de l’Esplanade

L’Association des résidents de l’Esplanade (Ares), qui gère le centre socio-culturel du quartier, n’a plus de président ni de directeur depuis mai. Une assemblée générale de crise doit renouveler le comité de direction mercredi, avec en toile de fond le retour de l’ancien directeur de l’Ares, Marc Philibert.

L’assemblée générale de l’Association des résidents de l’Esplanade (Ares), prévue mercredi 28 juin, promet d’être animée. Les quelques 2 500 adhérents de cette structure qui gère le centre socio-culturel du quartier, avec sa centaine de salariés dont une quinzaine de permanents pour un budget de 1,8 million d’euros, doivent trouver une nouvelle équipe de direction, après la démission du président en mai, et le placement du directeur en arrêt-maladie.

Comment en est-on arrivé là ? En mai 2021, Marc Philibert, directeur du centre, fait valoir ses droits à la retraite après l’avoir dirigé pendant près de 23 ans. Dans la foulée, le nouveau directeur, Fabien Urbes, s’installe avec un nouveau fonctionnement, et en menant une série d’audits et d’entretiens avec les salariés. Très vite, des crispations se font jour. Au moins trois employés s’estiment malmenés par les méthodes du nouveau directeur, dont l’épouse de M. Philibert, toujours employée de l’association.

« L’assemblée générale sera le moment d’explication »

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Alain Fontanel démissionne du conseil municipal pour suivre son épouse, ambassadrice aux Philippines

Alain Fontanel démissionne du conseil municipal pour suivre son épouse, ambassadrice aux Philippines

Candidat pour devenir maire de Strasbourg en 2020, Alain Fontanel a annoncé sa démission en conseil municipal mardi 26 juin. Il suit son épouse, devenue ambassadrice aux Philippines.

« Quinze ans de mandat comme conseiller municipal, ça fait assez. » Lors du conseil du lundi 26 juin, l’élu municipal et métropolitain Alain Fontanel (Renaissance) a démissionné de ses fonctions politiques. Dans l’annonce de son retrait de la vie publique strasbourgeoise, l’ancien premier adjoint au maire socialiste Roland Ries a évoqué sa famille : « Après avoir consacré beaucoup de temps à la vie publique et à Strasbourg, je le dois aussi aujourd’hui à mes proches et à ma famille. »

Alain Fontanel a annoncé sa démission lors du conseil municipal du 26 juin 2023. Photo : Abdesslam Mirdass / Rue89 Strasbourg

Aucune surprise dans cette annonce. Dès avril, Alain Fontanel annonçait aux Dernières nouvelles d’Alsace qu’il ne se présenterait pas aux élections municipales de 2026. Un mois plus tard, le candidat déçu aux élections municipales de 2020 quittait la présidence du groupe Strasbourg Ensemble (Renaissance, MoDem, Horizons). Les conseillers municipaux Pierre Jakubowicz et Nicolas Matt sont désormais présidents du groupe renommé « Centristes et progressistes ».

Selon nos informations, Alain Fontanel a obtenu un poste au service de l’État et en lien avec son ancienne fonction de conseiller référendaire à la Cour des comptes. Ce nouveau travail lui permet de rester proche de son épouse Marie Fontanel. L’ex-conseillère santé du président Emmanuel Macron a récemment été nommée ambassadrice de France aux Philippines. Malgré la distance, Alain Fontanel n’a pas fait ses adieux à la capitale alsacienne : « Je garderai, de là où je suis, un œil sur la situation strasbourgeoise. Et je serai de retour à Strasbourg en juin 2026. »

Comptes, stationnement, camp de l’Étoile… D’anciens débats reviennent au programme du conseil municipal

Comptes, stationnement, camp de l’Étoile… D’anciens débats reviennent au programme du conseil municipal

Durant le conseil municipal de ce lundi 26 juin, les élus reviendront sur des sujets déjà débattus, comme la hausse des prix du stationnement, l’évacuation du camp de l’Étoile ou l’avenir du tram Ouest. La présentation des comptes donnera l’occasion à la majorité écologiste de faire un bilan sur la moitié du mandat écoulé.

Ayant choisi d’adapter la tarification du stationnement en voirie pour la rendre moins chère aux professionnels, l’exécutif écologiste n’échappera pas à un nouveau débat sur le sujet lors du dernier conseil municipal avant la pause estivale, ce lundi 26 juin. Il sera également à nouveau question de l’extension du tram vers l’Ouest de l’agglomération, à l’occasion de la présentation d’un nouveau tracé.

Bilan comptable, bilan politique

Mais le premier point à l’ordre du jour, c’est la présentation des comptes administratifs de la Ville. La maire Jeanne Barseghian (EE-LV) présentera toutes les recettes et dépenses effectuées au cours de l’année 2022, qui doivent correspondre en principe aux budgets votés en conseil un an auparavant. Au-delà des échanges sur les finances, s’ouvrira une discussion plus large sur le bilan de l’équipe écologiste depuis son arrivée au pouvoir en juin 2020. 

Ne disposant pas de la même surface médiatique que la maire, qui multiplie ces derniers jours les rencontres et les interventions médiatiques pour défendre son bilan, les différents groupes d’opposition ne manqueront pas l’occasion de formuler leurs critiques à l’égard de la majorité écologiste.

Suite du feuilleton sur le stationnement

Annoncée et votée en mars, la délibération actant de nouvelles zones et les hausses des tarifs du stationnement résidentiel dans plusieurs secteurs est toujours autant décriée par l’opposition. Le jeudi 4 mai, la Chambre de commerce et d’industrie, les Vitrines de Strasbourg et la Chambre de métiers avaient aussi fait connaître leur colère contre la décision.

Les places « violettes » seront installées près des commerces du centre. Photo : Clara Sapienza/ Rue89 Strasbourg

Trois mois plus tard, la municipalité est en partie revenue sur ses décisions. La hausse sera moins forte que prévue dans deux secteurs, en faisant basculer le sud de l’Avenue des Vosges de la zone rouge (3,50€/h) à la zone orange (2,50€/h) et le nord du Neudorf de la zone orange à la zone verte (1€/h). En parallèle, elle acte la création des places « violettes », déjà annoncées en mars ; il s’agit de places dédiées à un stationnement bref, ne pouvant excéder une heure trente, avec un prix incitatif pour les arrêts courts. Les 30 minutes de stationnement ne coûteront ainsi que 50 centimes, une heure coûtera un euro.

Point sur le tram ouest, passe d’armes sur le camp de l’Étoile

Parmi les autres points à l’ordre du jour, la municipalité évoquera le tracé définitif retenu pour l’extension du tram F vers l’ouest de l’agglomération. L’enquête publique avait débuté le 20 février, elle s’est conclue début juin avec trois réserves. La municipalité en a pris acte et a reculé sur la route des Romains, en la maintenant à double sens sur le tronçon non desservi par le tramway et déplace le cheminement piétons et cyclistes entre Koenigshoffen et le Zenith (au lieu de passer par la zone d’activités d’Eckbolsheim, il passera par la rue Émile-Mathis).

Le président du groupe « Un nouveau souffle pour Strasbourg », Jean-Philippe Vetter Photo : Abdesslam Mirdass / Rue89 Strasbourg

La troisième évacuation du camp de l’Étoile, décidée par le tribunal administratif le jeudi 15 juin et exécutée vendredi 23 juin, fera probablement l’objet d’échanges tendus. Le président du groupe « Un nouveau souffle pour Strasbourg » Jean-Philippe Vetter (LR) avait fermement critiqué l’attitude de la maire dans un communiqué titré « Que faudra-t-il à la maire de Strasbourg pour qu’elle réagisse ? ». Cette dernière lui avait répondu par un courrier cinglant, quelques jours plus tard : « En tant que maire de Strasbourg, je n’ai nullement besoin d’intermédiaire dans mes échanges avec la préfecture. »

En 2022, Rue89 Strasbourg s’étoffe mais reste fragile

En 2022, Rue89 Strasbourg s’étoffe mais reste fragile

En 2022, le budget de Rue89 Strasbourg a cru de 25% mais l’exploitation reste légèrement déficitaire.

En 2022, Rue89 Strasbourg a eu besoin pour fonctionner de 192 120€, soit en moyenne 16 000€ par mois. Avec cette somme, notre petite entreprise a employé quatre journalistes à temps plein, une alternante (Danae Corte) et une dizaine de journalistes-pigistes, payés à l’article ou à la commande pour les photographes.

Pour payer ces charges d’exploitation, nous avons reçu le soutien direct d’environ 1 600 abonnés (5€ par mois ou 50€ par an) pour un montant total de 91 518€ (54% de nos recettes propres) et nous avons facturé pour 53 387€ de publicité (32% de nos recettes, voir encadré). Avec d’autres rentrées, comme l’éducation aux médias et les reprises éditoriales sur Mediapart, nous atteignons 167 734€. Nous ne sommes donc pas encore à l’équilibre, et nous aurions perdu de l’argent en 2022 sans une subvention de l’État aux services de presse en ligne exceptionnelle de 39 791€.

Au total, nous avons perçu 226 798€ en 2022, soit le produit d’exploitation le plus important de Rue89 Strasbourg à ce jour, en hausse de près de 25% ! Pour autant, nos charges ont cru de 20% (228 399€), en raison de l’embauche d’un cinquième journaliste à temps plein et d’importants investissements techniques, dans l’objectif de produire un nouveau site, mieux adapté aux contenus payants, à la rentrée 2023. Au final, nous accusons un léger déficit d’exploitation en 2022 de 1 601€.

Parmi les éléments intéressants à noter, la baisse des budgets publicitaires qui nous sont accordés : en 2019, Rue89 Strasbourg recevait encore 97 000€ de publicité. Trois ans plus tard, avec 53 387€, c’est presque deux fois moins. En raison de notre ligne éditoriale, les grands annonceurs privés (promoteurs immobiliers, grande distribution, opérateurs de transports…) refusent de communiquer sur Rue89 Strasbourg mais c’est aussi de plus en plus le cas des institutions culturelles et des collectivités. Ainsi, en 2022, la Région Grand Est a superbement ignoré notre média.

Roni Gocer et Thibaut Vetter ont été intégrés à l’équipe permanente en 2022 Photo : Clara Sapienza / FlickR / cc

Autre élément à noter : aucune collectivité n’a utilisé Rue89 Strasbourg pour publier ses annonces légales ou ses marchés publics malgré l’habilitation à cette mesure d’aide à la presse en 2022. Pourtant, tous les élus alsaciens déclarent haut et fort être attachés à la pluralité des médias…

Quant à nos dépenses, elles sont constituées à 82% par les salaires des journalistes. Rue89 Strasbourg ne rémunère pas d’actionnaire : chaque euro reçu est entièrement dépensé dans la production d’un journalisme local indépendant de Strasbourg.

Paule Thines et Sendegül Aras, nouveau duo à la tête de l’ordre des avocats de Strasbourg en 2024

Paule Thines et Sendegül Aras, nouveau duo à la tête de l’ordre des avocats de Strasbourg en 2024

Maîtres Paule Thines et Sendegül Aras ont été élues respectivement bâtonnière et vice-bâtonnière du barreau de Strasbourg pour 2024 et 2025.

Petite révolution, dans les statuts du barreau de Strasbourg. Composés de 1 254 avocats, l’institution vient de changer le mode de désignation de ses représentants : terminé, l’élection d’un « dauphin » qui devait succéder au bâtonnier en exercice l’année suivante. Depuis 2022, le barreau se dote d’un bâtonnier et d’un vice-bâtonnier, élus au suffrage direct tous les deux ans. Le 9 mai, Paule Thines et Sendegül Aras ont ainsi été élues, dès le premier tour et malgré la présence de trois autres candidats, à la tête de l’ordre des avocats de Strasbourg. Elles ont obtenu 349 voix sur les 632 votants.

Paule Thines, 62 ans, aurait pu faire valoir ses droits à la retraite, a-t-elle indiqué à Rue89 Strasbourg. Mais « après 32 années de barreau, c’était le moment de me mettre à la disposition de mes confrères et consœurs, » précise-t-elle.

Me Paule Thines. doc remis)
Me Sendegül Aras.Photo : doc remis

Après plusieurs années compliquées au barreau, avec des crises internes ayant fracturé les avocats en plusieurs camps, Paule Thines, spécialisée en droit immobilier, s’est présentée avec Sendegül Aras, afin de « rassembler largement » :

« Nous nous sommes présentées avec la promesse d’une ouverture du conseil de l’ordre aux 1 200 avocats, qui vivent des réalités très différentes et que la structure se doit d’accompagner équitablement. Nous voulons aussi retrouver une forme de cohésion, de confraternité. »

Mes Paule Thines et Sendegül Aras deviendront formellement bâtonnière et vice bâtonnière le 1er janvier 2024 et ce, jusqu’au 31 décembre 2025. Elles succéderont ainsi à Mes Bruno Huck et Tiffany Conein.

Au Racing, des supporters ont « peur de perdre l’identité » du club après son rachat par BlueCo

Au Racing, des supporters ont « peur de perdre l’identité » du club après son rachat par BlueCo

Le Racing club de Strasbourg appartient désormais à 100% à BlueCo, également propriétaire du club de foot de Chelsea. Bien que Marc Keller reste président, la Fédération des supporters, opposée au modèle des multipropriétaires de clubs, se dit inquiète pour l’indépendance et l’identité du RCSA suite à ce rachat par un consortium américain.

« La dernière expérience américaine ne s’est pas bien passée », souffle Daniel De Almeida, de l’association de supporters Kop Ciel et Blanc (KCB). Au lendemain de l’annonce du rachat du Racing club de Strasbourg ce 22 juin par le consortium BlueCo, à la tête du club de Chelsea, le souvenir de l’épisode de gestion par le milliardaire étasunien Mark McCormack entre 1997 et 2003 refait surface. Au fil des années, les promesses de réussite sportive s’étaient effacées. Le Racing était descendu en Ligue 2 en 2001 et le groupe américain avait finalement revendu le club avec un déficit de 12 millions d’euros en 2003.

Et l’exemple du club de Troyes, descendu en Ligue 2 cette année malgré le rachat par le propriétaire de Manchester City en 2020, n’arrange rien. L’arrivée de riches actionnaires n’est pas synonyme de succès pour les petits clubs.

La gestion de proximité, mise en place par le président du RCSA Marc Keller depuis 2012, semble avoir mis tout le monde d’accord. « Le Racing est un club populaire, sain financièrement, ancré dans le territoire, et il doit le rester. On a peur de perdre cette identité », déclare Philippe Wolff, président de la Fédération des supporters du Racing qui regroupe sept associations :

« Nous sommes contre le modèle de la multipropriété, nous ne voulons pas être à la remorque du club de Chelsea. Les beaux discours rassurants, on s’en fiche. L’argent peut aider mais juste de l’argent, ça ne sert à rien. Il faut surtout des compétences et un projet sportif indépendant. Ce qui est plutôt marquant et positif pour l’instant, c’est que l’équipe dirigeante reste à la tête du club et du centre de formation. Mais est-ce que Marc Keller maintiendra l’indépendance structurelle et sportive du Racing ? Il risque d’avoir moins de marges de manœuvre. »

Marc Keller tente de rassurer les supporters

Pour Daniel De Almeida, « le fait que Marc Keller reste président n’est pas une garantie ». Il évoque l’arrivée de John Textor à l’actionnariat de l’Olympique lyonnais :

« D’abord il disait que Jean-Michel Aulas (président depuis 36 ans, NDLR) resterait à la tête du club. Mais à la première divergence, il a été écarté. En cas de désaccord Marc Keller pourrait donc sauter. On ne sait pas du tout s’il y a une clause pour protéger le Racing de ça. »

Pas de quoi s’inquiéter à entendre les actionnaires de BlueCo, cités dans le communiqué du Racing diffusé jeudi 22 juin : « C’est un honneur pour nous de faire partie de ce club historique. Nous nous engageons à préserver l’héritage du Racing et à travailler en étroite collaboration avec Marc et son équipe de direction afin de poursuivre l’excellent travail qu’ils ont accompli. » De son côté, Marc Keller rassure dans le même communiqué en exposant que « l’objectif est de permettre au Racing d’être encore plus ambitieux », une ligne réaffirmée dans une interview aux Dernières nouvelles d’Alsace.

Les supporters du Racing apprécient la gestion du club par Marc Keller depuis 2012. Photo : Mickaël / Flickr / cc

« Le bon deal aurait été que BlueCo soit actionnaire minoritaire »

Chelsea a gagné la Champions League (coupe d’Europe) en 2021. BlueCo a racheté le club londonien en mai 2022. Un an après, les « Blues » ont fini douzième du championnat anglais en 2023. « C’est une régression spectaculaire », observe Philippe Wolff, avant de rappeller que « le contexte était particulier » : l’ancien propriétaire russe Roman Abramovitch était parti précipitamment suite au début de la guerre en Ukraine, laissant derrière lui une dette de près de deux milliards d’euros. Daniel De Almeida, du KCB, poursuit :

« On a bien compris que pour progresser, il fallait que de nouveaux investisseurs rejoignent la société, vu que le budget du Racing est trop faible. Pour nous, le bon deal aurait été que BlueCo soit actionnaire minoritaire, pour que les dirigeants actuels gardent leur pouvoir de décision. »

Les associations de supporters tentent depuis plusieurs semaines d’obtenir un rendez-vous avec Marc Keller. « Il devrait avoir lieu prochainement », indique Philippe Wolff, dans l’incapacité de donner une date plus précise. « On a confiance en Marc Keller vu tout ce qu’il a fait pour le Racing mais on a besoin d’en savoir plus sur les accords passés avec BlueCo », glisse Daniel De Almeida.