Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Stocamine : le tribunal interdit la reprise des travaux

Stocamine : le tribunal interdit la reprise des travaux

L’État essaye d’obtenir l’autorisation de commencer des travaux de confinement des déchets ultimes à Stocamine, sous la nappe phréatique d’Alsace. Dans une décision rendue jeudi 12 janvier, le tribunal administratif rejette cette demande, donnant raison à l’association Alsace Nature.

Encore un revers pour l’État, dans cette interminable bataille judiciaire. Le chantier de Stocamine à Wittelsheim près de Mulhouse, reste à l’arrêt suite à une décision rendue par le tribunal administratif jeudi 12 janvier. En octobre 2021, la Cour administrative d’appel de Nancy avait déterminé que l’État n’avait pas présenté les garanties financières nécessaires pour confiner à jamais 42 000 tonnes de déchets ultimes, bien que ces derniers pollueraient alors inéluctablement un jour la nappe phréatique, réserve en eau potable des Alsaciens.

L’État doit donc produire un nouvel arrêté préfectoral, avec toutes les démarches administratives et de consultation de la population que cela implique. Ce dernier ne devrait être prêt qu’à l’été 2023. En attendant, l’État a rédigé début 2022 un autre arrêté, autorisant uniquement des travaux présentés comme préparatoires, avec comme argument principal « l’urgence à agir » vu que les galeries se dégradent. Les travaux en question sont notamment la réalisation de barrières de confinement et le remblayage du bloc 15, une galerie de la mine.

L’urgence insuffisamment justifiée

En clair, l’État souhaite commencer le chantier au plus vite, avant un nouvel arrêté permettant le confinement définitif, et donc les études environnementales ou l’enquête publique associées. L’association Alsace Nature a obtenu au printemps la suspension de cet arrêté après un très bref début des travaux. Pour les magistrats administratifs, certaines des opérations prévues avaient bien un aspect définitif et irréversible. Alsace Nature, la Région Grand Est, la Collectivité d’Alsace, et l’association Consommation logement cadre de vie (CLCV) ont milité pour le déstockage d’autant de déchets que possible et mènent le front juridique contre l’État.

Des citoyens se mobilisent régulièrement pour demander le déstockage des déchets ultimes. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg

Jeudi 15 décembre, les juges entendaient les deux parties après une nouvelle requête formulée par l’État pour débuter le chantier au titre de l’urgence, en évoquant une dégradation de l’état de la mine. Mais pour Alsace Nature, justement, cette urgence n’est pas justifiée, et un début des travaux serait « anti-démocratique » car réalisé sans consultation de l’avis des citoyens. Enfin, pour l’association environnementaliste, l’option du déstockage le plus complet possible n’a pas été réellement étudiée. La rapporteure publique avait donné raison à Alsace Nature sur ce point, estimant que l’urgence n’était pas justifiée et que les travaux pouvaient attendre la publication de l’arrêté permettant le confinement définitif quelques mois plus tard.

« On ne peut pas accepter ce legs empoisonné »

Les juges administratifs ont suivi la rapporteure publique dans leur décision rendue jeudi 12 janvier en rejetant les conclusions de l’État et des Mines de potasse d’Alsace. Le tribunal a estimé que « le préfet ne pouvait pas autoriser des travaux de confinement des déchets pour une durée illimitée, notamment par l’achèvement de barrières de confinement et de remblayage du bloc 15 ». Pour les magistrats, « le préfet ne justifie pas d’un motif d’intérêt général pour procéder en urgence à de telles opérations, sans attendre l’instruction d’une nouvelle demande d’autorisation ».

Me François Zind, l’avocat d’Alsace Nature, rappelle qu’il s’agit de la quatrième décision d’une juridiction administrative contre les positions de l’État sur le dossier Stocamine :

« L’État doit prendre acte de ces jugements successifs et arrêter de se positionner pour ce pari technique du confinement qui ne présente aucune garantie, contre l’avis des habitants depuis 20 ans. Il y a des sels dans la mine, qui attaqueront le béton. On ne peut pas accepter ce legs empoisonné pour les générations futures. D’autant plus qu’aujourd’hui, même si certaines zones sont difficilement accessibles, un déstockage robotique est envisageable. »

Jean Rottner : une association anti-corruption porte plainte pour prise illégale d’intérêts

Jean Rottner : une association anti-corruption porte plainte pour prise illégale d’intérêts

L’association Anti-Corruption AC !! a déposé plainte contre X auprès du Parquet national financier pour favoritisme et prise illégale d’intérêts. Le signalement fait suite aux révélations de la presse sur les activités de consulting de l’ancien président de la Région Grand Est Jean Rottner.

Jean Rottner a-t-il favorisé son employeur Hugues Anselin dans l’attribution de contrats de recrutement au cabinet Fursac Anselin ? C’est l’une des questions posées par une plainte déposée auprès du Parquet national financier (PNF) par l’association anti-corruption AC !! pour prise illégale d’intérêts et favoritisme ce mercredi 11 janvier 2023. Le signalement, contre X, fait suite aux révélations des Dernières Nouvelles d’Alsace et de Rue89 Strasbourg sur les contrats de consulting de l’ancien président de la Région Grand Est.

Jean Rottner, le soir de sa victoire au second tour des élections régionales. Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc

Le mélange des genres de Jean Rottner

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Droit de réponse de Jamal Rouchdi

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Un rassemblement en soutien aux femmes afghanes, privées d’éducation, samedi à Strasbourg

Un rassemblement en soutien aux femmes afghanes, privées d’éducation, samedi à Strasbourg

Interdites d’éducation secondaire puis d’éducation supérieure en décembre 2022, les femmes afghanes peinent à être entendues. Pour alerter sur leur situation, le collectif Voix des femmes de Kaboul à Téhéran organise un rassemblement samedi à Strasbourg.

Pour se faire entendre. Samedi 14 janvier de 14h à 16h, le collectif Voix des femmes de Kaboul et Téhéran se rassemblera sur la place Kléber de Strasbourg. Cette mobilisation veut alerter les Strasbourgeois sur les discriminations imposées par le régime des talibans aux Afghanes. Depuis le 20 décembre, plus aucune femme ne peut étudier à l’université, après avoir été interdites de se rendre dans les collèges et les lycées.

Cette décision fait des Afghanes les seules femmes au monde à être ainsi complètement privées d’éducation. Afsaneh Cherehgosha, strasbourgeoise franco-iranienne et co-organisatrice du rassemblement, juge que les prises de paroles venues de dirigeants occidentaux ont été trop rares suite à cette discrimination : « On a l’impression que les talibans sont arrivés au pouvoir et qu’il ne faut plus en parler. »

Le collectif voix des femmes de Kaboul à Téhéran organisera des prises de paroles, ce samedi 14 janvier sur la place Kléber.

Un silence d’autant plus pesant qu’il génère un sentiment d’oubli et d’isolement dans la diaspora, dont une partie est très récemment réfugiée, et parmi les membres de ce collectif. Plusieurs prises de paroles et performances sont prévues lors du rassemblement, afin que « les gens viennent nous voir par curiosité, espère Afsaneh Cherehgosha. On pourra ensuite les informer sur ce qu’il se passe en Afghanistan. »

Des filles iraniennes à l’école de Chagcharan en 2007 Photo : Iran Matters / Flickr / cc

Créé en novembre 2022, le collectif vise à alerter sur la situation des femmes en Afghanistan ainsi qu’en Iran. Le collectif envisage de mener d’autres opérations de sensibilisation, à commencer par la projection de films afghans et iraniens.

Le Réseau express métropolitain fonctionne à moitié au mois de janvier

Le Réseau express métropolitain fonctionne à moitié au mois de janvier

Manque de matériel roulant, de moyens humains et de voies de circulation… La SNCF est contrainte de réduire le nombre de trains en circulation. Plusieurs lignes perdent une cinquantaine de trains par jour jusqu’en février.

En gare de Molsheim, le train au départ de Rothau et à destination de Strasbourg, initialement prévu à 5h43, ne circulera pas tout le mois de janvier 2023. Il en est de même pour celui qui devait arriver à 7h12 ou le train planifié à 8h45. Au total, selon nos informations, ce sont près d’une cinquantaine de trains qui ont été supprimés du plan de circulation de la SNCF dans cette station à l’ouest de Strasbourg. Il en est de même pour la gare de Haguenau.

En gare de Molsheim, une cinquantaine de trains ont été supprimés de la circulation. La plupart de ces trains avaient été lancés dans le cadre du Réseau express métropolitain européen. (Photo Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg / cc)Photo : Guillaume Krempp / Rue89 Strasbourg

La moitié des trains prévus ne circulent pas

La société ferroviaire ne parvient toujours pas à tenir les promesses de la Région Grand Est. Comme l’ont indiqué les Dernières Nouvelles d’Alsace, la SNCF a dû prolonger le plan de transport adapté (PTA) initié le 19 décembre, près d’une semaine après le lancement du Réseau express métropolitain européen (Reme). Cette offre dégradée permet de maintenir en circulation 410 des 800 trains hebdomadaires du REME jusqu’au 3 février.

Dans la supervision des trains en circulation, un agent explique les raisons de ce raté :

« Déjà six mois avant le lancement du REME, on savait que cette augmentation des cadences ne tiendrait pas, parce que personne n’a pensé à ajouter des voies de circulation. Pour combler le manque de conducteurs, il y a bien des formations mais l’une des dernières sessions a vu six personnes partir en cours de route pour ne former qu’un seul conducteur au final. Et il y a enfin un problème matériel. Ils n’arrivent pas à réparer les trains malgré le passage du technicentre Alsace aux trois fois huit heures. »

« On a le personnel et le matériel », selon la SNCF

Dans un entretien à France Bleu Alsace, la directrice régionale du TER Grand Est Stéphanie Dommange évoque plutôt des problèmes techniques, notamment en lien avec le manque de voies en gare de Strasbourg :

« Le personnel et le matériel, on l’a. Mais nous avons à régler des problèmes techniques : toutes les trente secondes, il y a un mouvement technique en gare de Strasbourg. Cela peut vite provoquer des effets boule de neige dans la gare de Strasbourg. On a travaillé pour régler ces sujets par exemple. »

Interrogée sur un retour à la normale, Stéphanie Dommange n’a pas pris le risque d’annoncer une date lors de cet interview accordé le lundi 9 janvier : « On a déjà commencé à s’améliorer. Au mois de janvier, on a ajouté 35 trains sur le REM. On remonte dans les prochaines semaines… »

Syndicats et associations d’usagers sceptiques

Si le plan de transport adapté prend fin le 3 février, y aura-t-il un retour à la normale ensuite ? Rien n’est moins sûr selon le président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports en commun (Fnaut) Grand Est, François Giordanni : « Au vu des dernières promesses non tenues, on ne peut qu’émettre des doutes. On nous parlait de 800 trains supplémentaires par semaine en décembre et aujourd’hui la SNCF se félicite de faire circuler 400 trains de plus. Il devait y avoir encore 60 trains quotidiens supplémentaires dès janvier, mais on n’en entend plus parler… »

Côté syndical, aucune confiance dans un retour à la normale pour le 3 février. Louise Feve, déléguée du personnel CGT Cheminot, n’est pas étonné de cette « désorganisation sans précédent » :

« On savait que les plans de transport adaptés allaient s’enchaîner. Et non, il n’y aura pas de service normal début février. Faire circuler des trains, ça demande une coordination de plusieurs éléments. Or il manque plusieurs dizaines de conducteurs et de contrôleurs, et ça déjà avant le lancement du Reme. Il manque aussi des voies et du matériel roulant… »

Un remboursement partiel envisagé ?

Face à ce service peu fiable et ces promesses non tenues, la FNAUT Grand Est demande un remboursement des usagers depuis décembre 2022. Une pétition a également été lancée pour un retour à un service ponctuel et un remboursement au moins partiel des abonnements TER pour le mois de décembre et janvier. Au micro de France Bleu Alsace, la directrice régionale du TER Grand Est renvoyait la balle au conseil régional : « Je laisse au conseil régional la primeur des annonces pour des gestes commerciaux. Il y aura sans doute un geste vis à vis des abonnés. »

Des usagers de la ligne Strasbourg-Wissembourg, l’union locale CGT de Haguenau et la section CGT Cheminots de Strasbourg organisent une réunion publique à Haguenau mardi 24 janvier à 19h30 à la salle de la Rôtisserie, 115 grand-rue à Haguenau.

200 000 euros : la facture de conseils privés pour la transformation du Marché de Noël

200 000 euros : la facture de conseils privés pour la transformation du Marché de Noël

Elle l’a appelé : « l’an 2 de la réinvention de Strasbourg Capitale de Noël ». Et pour accompagner cette transformation du Marché de Noël dans une version plus participative et durable, la municipalité écologiste a dépensé plus de 200 000 euros en cabinets de conseil. Une promesse de campagne qui coûte cher.

Lors du conseil municipal du 7 novembre, il y a un sujet en particulier qui a questionné Anne-Pernelle Richardot (PS). La municipalité expliquait avoir eu recours à des cabinets de conseil en matière de participation citoyenne, ainsi que pour obtenir une certification internationale. L’élue s’insurge alors, et dénonce une externalisation des compétences non justifiée selon elle. Il faut dire qu’en 2021, la masse salariale de la Ville et de l’Eurométropole dédiée uniquement à la participation citoyenne dépassait les 500 000 euros. Il faut croire que c’était insuffisant.

Le marché de Noël de Strasbourg.
Pour accompagner le marché de Noël de Strasbourg dans une organisation « plus participative et durable », la Ville a eu recours à deux cabinets de conseil, pour un montant de plus de 200 000€. Photo : / Rue89 Strasbourg / cc

Pour la transformation du Marché de Noël, ce sont donc deux contrats de service qui ont été passés en 2022 avec le cabinet IPAMA (anciennement Herry Conseil) et Res Publica, dont le montant cumulé s’élève à plus de 200 000 euros hors taxes. Ces cabinets ont été mandatés pour des missions d’accompagnement de démarches « innovantes » et « inédites », pour lesquelles les fonctionnaires n’auraient pas les compétences requises, selon la municipalité.

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Les syndicats des finances publiques mobilisés contre les fermetures d’établissements

Les syndicats des finances publiques mobilisés contre les fermetures d’établissements

Alors que 30 postes de fonctionnaires disparaîtront en 2023 dans le Bas-Rhin, l’intersyndicale de la Direction Générale des Finances publiques (DGFiP) dénonce l’affaiblissement du service public. Entre 2021 et 2023, 25 offres de services ont été supprimées dans le département.

Un service public qui se raréfie. Le comité social d’administration local de la Direction Générale des Finances publiques se tenait ce mardi 10 janvier. Le but : aborder la question des suppressions d’emplois. Un rendez-vous qu’a boycotté l’intersyndicale de l’institution. Une manière d’alerter sur les fermetures régulières d’établissements publics ces deux dernières années. Au nombre de 25, elles touchent trois types de service sur le territoire :

    17 trésoreries : Villé, Barr, Marckolsheim, Truchtersheim, Wasselonne, Obernai, Molsheim, Illkirch, Seltz, Drusenheim, Schiltigheim, Brumath, Schirmeck, Soultz, Niederbronn, Wissembourg, Bouxwiller 5 services des impôts des particuliers : Erstein, Molsheim, Illkirch, Schiltigheim, Haguenau et Sarre-Union 3 services des impôts des entreprises : Sélestat, Schiltigheim et Saverne.
Alors que 25 établissements de la DGFiP du Bas-Rhin ont fermé leurs portes depuis 2021, les syndicats alertent sur une dégradation du service public (Photo Rue89 Strasbourg).

Si les structures concernées sont incorporées à d’autres établissements, le problème d’un accès de proximité aux services se pose. En effet, avec ces fermetures, la présence physique de la DGFiP est maintenue dans seulement dix villes du Bas-Rhin. « Mais jamais pour l’ensemble de ces missions », souligne José-Luis Pereira, responsable départemental FO DGFiP 67. Il ajoute :

« Nous, les syndicats, considérons qu’il y a des personnes en situation de fracture électronique qui sont obligées de se déplacer. »

Pas d’émotion quand on supprime un poste de contrôleur des finances publiques

Ces changements résultent d’une volonté de réduire le nombre de fonctionnaires d’État dans les institutions. Une stratégie dont la DGFiP est la cible idéale, d’après les syndicats. D’une part en raison de son nombre important de fonctionnaires, mais aussi par la représentation négative de leurs fonctions.

« Supprimer un poste de fonctionnaire infirmier, c’est difficile. Cependant, il n’y a pas la même émotion du citoyen quand disparaît un poste de contrôleur des finances publiques. »

José-Luis Pereira

En 2023, 30 suppressions d’emplois sont à prévoir. Elles concernent essentiellement des postes aujourd’hui vacants qui ne seront pas pourvus. « Nous ne sommes plus assez pour assurer les tâches qui nous incombent », alerte José-Luis Pereira. Depuis sa création en 2008, 473 suppressions d’emplois ont eu lieu à la DGFiP du Bas-Rhin.

La majorité des élèves sans affectation après le collège ont finalement trouvé une solution

La majorité des élèves sans affectation après le collège ont finalement trouvé une solution

En Alsace, début 2023, il ne reste plus que 15 élèves sans affectation après avoir quitté le collège en fin de troisième en juin 2022. Rien qu’à Strasbourg, ils étaient une centaine cet été. Des dispositifs mis en place dans les collèges en septembre ont permis à de nombreux jeunes d’intégrer des filières professionnelles, de signer des contrats d’apprentissage ou de redoubler.

À la rentrée 2022, à Strasbourg, au moins une centaine d’élèves n’avaient aucune affectation en sortant de leur classe de troisième. Ils étaient 51 au collège Kléber, 40 au collège Hans Arp à l’Elsau. Les établissements ont mis en place des ateliers d’orientation pour les diriger vers des filières professionnelles, des contrats d’apprentissages ou encore des dispositifs de découverte de la voie professionnelle implantés en lycée. Des élèves qui n’ont pas obtenu satisfaction ont été accueillis en classe de troisième pour des redoublements. Au final, la plupart ont trouvé une solution. Le rectorat de l’académie de Strasbourg précise :

« Dans le Bas-Rhin, une quinzaine de jeunes seraient sans affectation pour l’heure. Les prises de contact des établissements et des centres d’information et d’orientation (CIO, NDLR) restent sans réponse de la part des familles. Dans le Haut-Rhin, aucun élève n’est non affecté au 6 janvier 2023. »

Le collège Hans Arp se mobilise tous les ans pour éviter que les élèves soient sans solution après la troisième. Photo : Rue89 Strasbourg

Des élèves sans solution peuvent être suivis par la mission locale

« Début juillet, 44 élèves de notre établissement étaient non affectés. Mi-octobre, 10 restaient sans solution », annonce Bertrand Pabst, principal du collège Hans Arp. Le directeur d’établissement insiste cependant sur le fait que des élèves non affectés ont pu trouver une place « chez un patron, dans un lycée privé, ou dans le public » sans que cette information ne lui soit relayée. Il ajoute que la mission de lutte contre le décrochage scolaire et la mission locale suivent certains de ces jeunes.

« Aucun élève ne sera lâché dans la nature », promettait le rectorat en septembre dernier, concernant le collège Kléber. L’administration indique qu’au « 6 janvier 2023, tous les élèves ont été accompagnés vers une solution au cours du mois de septembre et tout début octobre. Une seule élève est sans affectation pour l’heure ». Le rectorat précise :

« Elle était accompagnée par le CIO de Schiltigheim, dans le cadre d’un dispositif de préparation et d’accompagnement à l’apprentissage. Malheureusement, elle n’a pas donné suite aux démarches engagées depuis novembre, malgré de nombreuses relances. »

100 places vacantes en filières professionnelles

Par exemple, Fiorina, sans affectation au moment de notre dernier article sur le sujet, a été reprise fin septembre au collège Kléber, le lendemain de la publication, pour un redoublement de sa troisième. C’est ce qu’elle demandait à l’époque.

Nicolas Robert, secrétaire académique du Snetaa – Force ouvrière, syndicat majoritaire dans l’enseignement professionnel, attribuait notamment ce phénomène d’élèves sans affectation à une récente réforme des lycées professionnels :

« D’après les retours qu’on a, les familles, les profs et les conseillers d’orientation n’ont pas bien intégré les nouveaux noms des filières et ce à quoi elles préparent. Par exemple, pour se former aux métiers du bâtiment comme la maçonnerie ou la métallerie, une filière qui accueillait du monde auparavant, les jeunes doivent choisir « métiers de la construction durable », ce qui est illisible pour certains. On a beaucoup moins de monde depuis. Certaines filières deviennent donc très peu attractives, il y a beaucoup de places vacantes. »

En Alsace, « il reste plus de 100 places vacantes en voie pro, qui sont actuellement utilisées dans le cadre du dispositif « Rebondir » pour les élèves qui souhaitent se réorienter en cours d’année », confirme le rectorat. Bertrand Pabst rappelait dans notre article précédent que l’enjeu derrière les affectations des élèves, c’est aussi « qu’ils ne se fassent pas attraper par la rue ou par le quartier, s’ils sont perdus de vue ».

Enquête canonique sur Mgr Grallet : l’évêque de Langres à Strasbourg

Enquête canonique sur Mgr Grallet : l’évêque de Langres à Strasbourg

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Pour doubler son salaire, Jean Rottner n’a pas eu peur du conflit d’intérêts

Pour doubler son salaire, Jean Rottner n’a pas eu peur du conflit d’intérêts

Rémunéré 2 500 euros la journée de consulting, Jean Rottner a travaillé de 2019 à 2022 pour Hugues Anselin. Le cabinet de recrutement Fursac Anselin a bénéficié de plusieurs contrats avec la Région Grand Est sur cette même période.

La démission de Jean Rottner et sa reconversion dans un groupe immobilier privé ont sérieusement écorné l’image de l’homme politique intègre et dévoué à son mandat. D’autant qu’un coup d’œil à ses déclarations d’intérêts dévoile une activité de consulting rémunératrice pour l’homme politique comme l’ont évoqué mardi les Dernières nouvelles d’Alsace. Pendant les quatre années qui ont précédé sa démission, celui qui était encore président de la Région Grand Est a travaillé en parallèle pour la société Adhoc Affaires Publiques. Une activité qui a permis à l’élu Les Républicains (LR) d’engranger 15 000 euros nets en 2019 et en 2022. L’élu a même gagné 60 000 euros nets grâce à ses précieux conseils en 2020 et 2021.

Jean Rottner a ainsi quasiment doublé son salaire d’élu pendant deux ans. En 2021, le salaire annuel de l’homme politique était de 77 404 euros nets, sans ses missions de consulting. Il a finalement gagné plus de 137 400 euros en cumulant ses mandats politiques et sa mission de conseil.

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Une soixantaine de militantes féministes ont bloqué l’accès à une conférence « pro-vie » lundi soir

Une soixantaine de militantes féministes ont bloqué l’accès à une conférence « pro-vie » lundi soir

Un collectif féministe et antifasciste a manifesté contre une « formation en bioéthique » organisée par l’Alliance vita lundi 9 janvier au centre-ville de Strasbourg. Cette association milite contre l’avortement, l’euthanasie ou le mariage homosexuel. Les militantes ont bloqué la porte pendant quasiment tout l’événement, avant une intervention de la police.

« Mon corps, mon choix, et ferme ta gueule ! » Une soixantaine de militantes clament le slogan avec force. Elles font bloc devant la salle polyvalente du foyer paroissial du Munsterhof situé au centre-ville, rue des Juifs. Il est 20h15. La première séance d’un « cycle de formation en bioéthique » organisé par l’Alliance vita doit commencer un quart d’heure plus tard. « Ils se disent pro-vie. Ces personnes sont opposées à l’avortement, l’euthanasie. Ils sont homophobes. Nous voulons leur montrer qu’on les a à l’œil, qu’il y a une résistance », explique Gaby (prénom modifié), l’une des activistes.

Au total, une soixantaine de personnes sont venues. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

Vers 20h20, quatre personnes tentent d’entrer mais sont empêchées par la chaine humaine, également composée de militants antifascistes. « Rentrez-chez vous », leur crie un manifestant. Le groupe scande : « Pas d’facho dans nos quartiers, pas d’quartier pour les fachos. » Refoulées, Élodie et Martine se disent choquées : « On nous interdit de participer à un événement. Ce n’est pas normal qu’on nous empêche d’aller à une conférence. On est en France. Où est la liberté ? » Les deux assurent ne plus se rappeler comment elles ont eu connaissance de cette « formation ». Elles sont « juste intéressées par la bioéthique » et préfèrent ne pas donner leur avis sur l’avortement et l’euthanasie.

Les quelques personnes qui souhaitaient assister à l’événement se sont retrouvées face à un blocus féministe. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

« On choisit d’être offensives »

Pour Jacqueline, une participante du rassemblement féministe, « c’est eux, les catholiques réactionnaires, qui interdisent, et pas les féministes. C’est eux qui se mêlent de la vie des autres, qui militent contre nos droits ». Elle ajoute :

« Le droit de mourir si on le souhaite, le droit d’avorter, ce sont des droits humains fondamentaux. Se battre contre ça, ce n’est pas de la liberté d’expression, c’est une offensive réactionnaire dangereuse pour une partie de la population. En ce moment, les idées d’extrême-droite progressent. On ne peut plus être sur la défensive sur ces sujets, au contraire, on choisit d’être offensives face à ce phénomène. »

Jacqueline ne veut plus simplement « rester sur la défensive face à l’offensive réactionnaire ». Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

À l’intérieur, Alliance vita 67 entend diffuser, comme dans d’autres villes en France, une conférence en visio. Anne-Charlotte Rimaud, fervente opposante au mariage homosexuel et présidente de l’association, doit introduire « l’université de la vie », le cycle de formation en bioéthique. Tugdual Derville, l’une des figures de la « Manif pour tous », mouvement d’opposition au mariage homosexuel, doit prendre la parole au sujet de l’euthanasie, qu’il combat également. « L’université de la vie » doit avoir lieu quatre lundis d’affilée. Le 16 janvier, Caroline Roux, opposée à l’allongement du délai pour avorter, est au programme.

Des bénévoles du planning familial étaient présentes. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

« Une association comme ça ne devrait même plus exister »

Christelle Wieder, adjointe à la maire de Strasbourg en charge des droits des femmes, soutient la mobilisation : « Il y a eu récemment une conférence contre l’avortement au Parlement européen. Or, nous sommes une ville féministe. Nous ne pouvons admettre que ce mouvement soit aussi décomplexé, se sente autant en confiance. » À 20h45, une quinzaine de personnes qui souhaitaient assister à l’événement sont regroupées de l’autre côté de la rue. Certaines ont appelé la police.

Les militantes féministes ont scandé des slogans devant le foyer paroissial rue des Juifs. Photo : TV / Rue89 Strasbourg

Un homme tente de forcer le passage, ce qui donne lieu à une petite altercation. Il s’insurge ensuite de s’être fait « voler son béret ». Une première voiture de la police nationale arrive aux alentours de 21h et deux agents se postent à 20 mètres de la porte. Estelle, du planning familial, participe pour la première fois à une action de ce type : « Une association comme ça, qui milite contre les droits des autres, ne devrait même plus exister. Ça me donne envie de m’investir à fond. »

Des militants antifascistes se sont associés à la mobilisation et ont participé au blocus. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

La police intervient un peu avant 22h

La pluie tombe sur le pavé. Rien ne se passe pendant de longues minutes. Petit à petit, des véhicules des forces de l’ordre arrivent. La plupart de ceux qui voulaient participer à la conférence leur demandent d’intervenir pour qu’ils dégagent le passage. Les policiers attendent les consignes. Vers 21h45, ils s’avancent et demandent aux militantes de s’écarter.

Vers 21h45, les policiers se sont mis en mouvement. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

Sans réelle sommation, une dizaine de policiers interviennent en tirant les activistes et rencontrent peu de résistance. Des manifestantes tentent de rester sur place quelques secondes et se retirent. « On ne veut pas prendre le risque de se retrouver en garde à vue pour rien », lance une militante.

Les policiers ont fait usage de la force pour mettre fin au blocage. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

La porte du Munsterhof est désormais protégée par les policiers. Six ou sept personnes entrent dans le foyer paroissial à 21h50. Les manifestantes, dont les rangs se sont amoindris au cours de la soirée entonnent un dernier chant (« Derrière la police, les fascistes ! ») avant de se disperser. Un policier glisse : « Salut les gauchiasses ! », ce qui provoque de l’agacement chez les militantes. Elles considèrent que la mobilisation est réussie. « Pour une action organisée aussi rapidement, il y avait du monde et leur conférence doit être quasiment finie », estime Jacqueline. Un peu après 22h, les forces de l’ordre quittent les lieux. Seul un sticker « révolte féministe » reste sur la plaque du Munsterhof.

Un stickers féministe sur la plaque du Munsterhof. Photo : TV / Rue89 Strasbourg

Contre les ratés du Réseau express métropolitain, des usagers mécontents s’organisent

Contre les ratés du Réseau express métropolitain, des usagers mécontents s’organisent

Entre trains bondés, retards et petites gares délaissées, le Réseau express métropolitain européen (Reme) s’attire les foudres des usagers. Vanessa Mikuczanis a lancé une pétition pour faire changer les choses le lundi 2 janvier.

Après les ratés du Réseau express métropolitain européen (Reme) (voir nos articles), un nouveau collectif d’usagers des trains régionaux du Grand Est s’est créé. Vanessa Mikuczanis, usagère de la ligne Strasbourg-Haguenau-Wissembourg, a lancé une pétition le 2 janvier sur internet pour dénoncer « la dégradation constante du service » et a créé un groupe d’usagers sur Facebook.

Vanessa Mikuczanis dénonce des horaires devenus incompatibles avec des emplois du temps scolaires ou de travail. « Les enfants arrivent bien avant l’ouverture de leur établissement et doivent attendre longtemps le soir sur les quais. Pour ma part, j’ai dû changer mes horaires de travail », détaille-t-elle. Ces problèmes avaient déjà été dénoncés par l’Astus (Association des usagers des transports urbains de Strasbourg) avant le lancement du Reme, après une analyse de la nouvelle grille horaire de la SNCF Grand Est.

Les retards passent encore mais les suppressions sont très mal vécues par les usagers Photo : Thomas Gueudet / doc remis

Les suppressions de trains insupportables

Mais cette problématique a été accentuée depuis le lancement du Reme mi-décembre. L’objectif d’ajouter 800 trains par jour s’est concrétisée par la suppression intempestive de trop nombreux trains existants… Si ces suppressions préexistaient au Reme, elles sont perçues comme plus fréquentes par les usagers. Entre trains bondés et retards réguliers, Vanessa Mikuczanis s’agace dans le texte invitant à signer sa pétition :

« Cela suffit ! La SNCF se moque de ses usagers ! Elle nous offre un service de transport de plus en plus lamentable, par manque de personnel et de matériel. Mais nous, usagers, payons notre abonnement tous les mois, sans aucune compensation financière, ni même de réponses aux nombreux courriers envoyés individuellement. Où est le respect ? »

Vanessa Mikuczanis
Depuis son lancement, le Reme attire les critiques des usagers. Photo : Amélie Schaeffer / Rue89 Strasbourg / cc

Vers une coopération avec d’autres collectifs

À la pétition qui cumule près de 1 400 signatures s’ajoute une lettre transmise à la commission générale des transports de la Région Grand Est, collectivité opératrice des transports régionaux. Objectif de ces démarches : retrouver une offre de transports ferroviaires convenable et le plus tôt possible, selon Vanessa Mikuczanis. La démarche vise aussi à obtenir des remboursements, à minima partiels, des abonnements payés pour les derniers mois.

Pour porter plus loin leurs revendications, ce nouveau groupe envisage désormais de se rapprocher d’autres collectifs d’usagers comme Astus. Une démarche bienvenue par l’association, comme le confirme son président François Giordani : « Il n’y a aucun problème pour travailler avec eux, car sur ce qui est dit dans la pétition, il n’y a aucune divergence avec nos positions. »

Sur France Bleu lundi, la directrice de la SNCF pour les TER Grand Est assure que les perturbations seront moins nombreuses « dans les prochaines semaines » mais elle a reconnu que seulement « 410 trains » ont été ajoutés chaque semaine avec le Reme, loin des 800 qui était l’objectif fixé par la Région et l’Eurométropole.

En janvier à Strasbourg, les étudiants entre vacances forcées et galères en bibliothèques

En janvier à Strasbourg, les étudiants entre vacances forcées et galères en bibliothèques

Les étudiants de l’Université de Strasbourg ont repris les cours depuis lundi, une reprise plus tardive qu’habituellement, puisque les vacances ont été prolongées d’une semaine pour réduire la consommation énergétique de l’université. Reportage auprès des étudiants.  

Lundi sur le campus de l’Esplanade de l’Université de Strasbourg, Maxime, étudiant en master de droit, est assez direct lorsqu’il est interrogé sur le bénéfice de sa semaine de vacances supplémentaire forcée : « Je ne vais pas tergiverser. L’université ne nous a pas demandé notre avis et ce sera pareil l’année prochaine ! » Il est l’un des quelque 60 000 étudiants à avoir repris les cours à Strasbourg lundi 9 janvier, après une fermeture des locaux étendue à la première semaine de janvier, dans l’objectif de réduire la consommation énergétique.

Devant le parvis de la fac de droit, tout le monde n’est pas du même avis. Émeline, en L2 de droit, a passé plus de temps en famille. À côté d’elle, son amie Paciane grimace en essuyant les gouttes de pluie qui lui tombent sur le visage :

« Oui, quand on peut rentrer chez ses parents, c’est sûr, c’est agréable. Ça n’a pas été mon cas, je n’ai pas eu les moyens de rentrer. J’étais juste seule dans mon appartement pendant toute la période des fêtes. Sans compter le chauffage en plus, j’ai eu trop froid pour le laisser à 18 degrés. »

Rizlaine, étudiante en fac de droit, trouve « déplorable » la fermeture de l’université. Photo : EC / Rue89 Strasbourg / cc

Rizlaine descend les marches de la faculté de droit, replaçant son écharpe pailletée. La décision de l’université de fermer une semaine de plus ? « Déplorable », confie-t-elle. « Il est fondamental que l’État maintienne les services universitaires. » Habituée à travailler à la bibliothèque universitaire, elle n’a même pas essayé cette fois : « J’ai passé la semaine chez moi. Bibliothèques de sciences, de droit, aucun accès n’était possible », explique-t-elle.

Une heure d’attente pour entrer à la bibliothèque

Seules les bibliothèques Alinéa et Studium sont restées ouvertes sur le campus de l’Esplanade pendant cette période. Au Studium, la quasi-totalité des 600 places ont en permanence été occupées du 3 au 8 janvier.

La Bibliothèque nationale universitaire (BNU) qui ne dépend pas de l’Université de Strasbourg mais de l’État a également connu une fréquentation importante sur cette période indique un agent de la BNU :

« Nous étions à plus de 90% de fréquentation tous les jours, avec un pic à 99% vendredi 6 janvier à 15h30 par exemple et à d’autres moments, nous étions à 105% de notre capacité d’accueil. Nous avons dû refuser du monde. »

En temps normal, la BNU reçoit 2 000 à 2 400 personnes par jour. Durant la première semaine de janvier, l’édifice a accueilli plus de 4 000 étudiants par jour.

Charlaine a pris la décision de rester chez ses parents, découragée par ses amis. Photo : EC / Rue89 Strasbourg / cc

Charlaine a préféré rester chez ses parents après avoir reçu des témoignages de ses proches : « Ils m’ont dit qu’il n’y avait pas une seule place dans les bibliothèques. À l’Alinéa, comme à la BNU, ce n’était juste pas possible. C’est décourageant, vraiment. »

La queue à 8h30 chaque matin

Julien, étudiant en fac de chimie, a fait la queue devant la BNU tous les jours à 8h30, avant la fermeture pour trouver une place :

« C’était de l’abus complet. J’ai passé plus de temps dans les queues à attendre d’avoir une place qu’autre chose. Certains jours, j’ai attendu plus d’une heure pour avoir une place ! Rien n’a été pensé pour que les mesures de fermetures ne pénalisent pas les étudiants en révisions. »

Dimanche, Julien a même abandonné l’idée de se rendre à la BNU, en constatant un taux d’occupation sur internet de plus de 90%.

Jake, un peu plus loin, allume une cigarette roulée devant le bâtiment de chimie :

« Pour ma part, j’avais réservé des salles à la BNU chaque fois mais c’était la galère. Cette semaine de fermeture a décalé le planning pour tout le reste de l’année : nous aurons à peine terminé les examens, que nous allons commencer les travaux pratiques. La charge de travail va être immense. »

Jake est en troisième année d’études de chimie. Il s’inquiète de la charge de travail accumulée. Photo : EC / Rue89 Strasbourg / cc

Vacances supplémentaires en famille

Sur la vingtaine d’étudiants interrogés, la moitié a apprécié cette semaine en l’utilisant comme une extension de leurs vacances. Gabriella, en deuxième année de master de sociologie, en a profité pour rentrer en Slovaquie, ce qu’elle n’avait pas pu faire depuis cinq ans. Idem pour Maëva, en master de biologie, qui a pu rentrer à Lille et couper le chauffage dans son logement étudiant. 


Mais malgré le bon temps passé, ces mêmes étudiantes font la moue quand on leur parle d’une mesure qui pourrait se renouveler chaque année. Dans ce cas, disent-elles, elles souhaitent une meilleure organisation : « Nous avons dû mener l’enquête pour savoir si oui ou non, nous aurions des cours en visio. Et c’est pareil pour février, encore maintenant, on ne sait rien du tout ».

Le nouveau calendrier des cours encourage les composantes, laboratoires et services de l’Université de Strasbourg à programmer une semaine de congés universitaires supplémentaires en février, du lundi 13 au vendredi 17 février avant la semaine habituellement prévue à partir du 20 février. Mais la plupart des étudiants rencontrés, pour le moment, n’en savent rien. 

En grève, les laboratoires de biologie médicale fermés au public

En grève, les laboratoires de biologie médicale fermés au public

Pour protester contre des économies prévues dans le futur budget de la Sécurité sociale, la majorité des laboratoires de biologie bloquent les nouveaux prélèvements et ferment au public à partir de lundi 9 janvier.

Suite à un projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024 à 2026, le gouvernement demande aux laboratoires de biologie médicale un effort budgétaire d’environ 1,3 milliard d’euros. C’est trop pour l’Alliance de la biologie médicale (ABM), qui fédère l’ensemble des acteurs du secteur et donc les quelques 4 200 laboratoires français.

Après un premier mouvement de grève en décembre, l’ABM appelle ses adhérents à un arrêt total des prélèvements au public à partir de lundi 9 janvier. Dans le Bas-Rhin, le réseau Bio 67 (Ouilab) suivra le mouvement avec ses 43 laboratoires, comme l’explique son responsable de la communication, Philippe Kahn :

« Tous les laboratoires seront fermés au public, au moins pendant une semaine, voire plus si le gouvernement n’entend pas nos demandes d’ici là. On continue cependant les prélèvements cliniques et urgents, pour des bilans avant une chimiothérapie ou des tests pré-opératoires par exemple. »

Philippe Kahn précise les enjeux du mouvement :

« On défend une biologie de proximité, avec des petits laboratoires proches de gens. Si cette réforme passe, on estime que 10% des sites pourraient disparaître, avec des conséquences incalculables en raison d’absence de détection de pathologies par des personnes qui n’auront plus accès facilement à un laboratoire. »

Membres de l’ABM, les réseaux Biogroup et Laboratoires B2A, très présents en Alsace, devraient également fermer leurs accueils au public. Selon Philippe Kahn, la biologie médicale mobilise 2% des ressources de la Sécurité sociale, pour un coût par Français de 57€ par an contre 82€ par an en Allemagne.

Le laboratoire du Parc à Haguenau n’accueillera pas de nouveaux patients du 9 au 14 janvier Photo : Google Maps

Les laboratoires ont généré un bénéfice exceptionnel dû aux tests covid de 850 millions d’euros lors de la crise sanitaire mais rappellent leur « mobilisation exceptionnelle à la demande des autorités » pour réaliser ces tests (environ 168 millions de tests PCR et 3,15 millions de tests antigéniques sur les 332 millions de tests réalisés entre le 7 mars 2020 et le 24 octobre 2022).

L’ABM propose un effort budgétaire de 685 millions sur quatre ans (250 millions de contribution exceptionnelle en 2023 et 145 millions de réduction des dépenses en 2024, 2025 et 2026), cette proposition n’a pas été acceptée par le gouvernement pour l’instant. Si la grève se prolonge, les laboratoires prévoient un arrêt des remontées des résultats ou l’arrêt des tests PCR.

Du poulet et des œufs d’élevages confinés vendus avec le label « plein air » en magasin

Du poulet et des œufs d’élevages confinés vendus avec le label « plein air » en magasin

Comme ailleurs en France, toutes les poules d’Alsace sont claustrées depuis le 11 novembre à cause d’une épidémie de grippe aviaire. Depuis trois ans, des produits sont régulièrement vendus avec les labels « plein air » ou « bio » alors qu’ils proviennent d’élevages confinés.

De nombreux consommateurs achètent plus cher des poulets, des œufs ou du canard avec les labels « plein air », « label rouge » et « bio », en espérant que les animaux soient mieux traités que dans les exploitations conventionnelles. Mais en France, aucune volaille n’est élevée en plein air depuis le 11 novembre. Le niveau de risque lié à la grippe aviaire est passé de « modéré » à « élevé » ce jour là, à cause de la baisse des températures et de la forte activité migratoire des oiseaux sauvages.

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a accordé une dérogation pour que les producteurs et distributeurs continuent d’utiliser les labels avec les emballages correspondants et même les codes sur les œufs censés exposer les conditions d’élevage. Un simple affichage à l’attention des consommateurs doit cependant les informer de la situation dans les magasins. Mais au Auchan de la rue des Grandes-Arcades, au Naturalia de la rue Finkmatt, à la Biocoop rue de Sébastopol ou au Carrefour City de l’avenue des Vosges, aucune indication relative à la grippe aviaire n’est visible dans les rayons.

22 millions de volailles tuées en France en 2022

Au Auchan des Halles, une feuille est accrochée sur le côté de l’étagère des œufs plein air mais elle est cachée par des articles. Jean-Luc Langevin, directeur du magasin Biocoop, dit ne pas être pas au courant qu’une information aux consommateurs est censée être réalisée. Le responsable de Naturalia assure n’avoir reçu aucune consigne de la part du service marketing. La direction de l’enseigne affirme que « l’information est mal descendue en région Grand Est ». Suite à la sollicitation de Rue89 Strasbourg, le distributeur va « procéder à l’ajustement et à la mise en conformité ». Contactés, les groupes Auchan, Carrefour et Biocoop n’ont pas répondu aux questions de Rue89 Strasbourg.

Cela fait trois ans que des mesures sanitaires contre la grippe aviaire empêchent l’élevage en plein air d’exister, au moins une partie de l’année. En 2022, l’épidémie a tué et nécessité l’abattage de 50 millions de volailles en Europe dont 22 millions en France. La centaine d’élevages de poules -pondeuses et de chair confondues- en Alsace a été épargnée d’après Thomas Kelhetter, responsable aviculture à la chambre d’agriculture : « On n’a pas eu de foyer en élevage comme en Vendée ou en Pays-de-la-Loire. »

Plus de restrictions pour les élevages près du Rhin

Le territoire est divisé en zones normales et zones à risque dans les couloirs de migration, par exemple aux abords du Rhin ou près de lacs en Moselle. Dans ces zones à risque, les volailles étaient déjà confinées depuis que le risque est passé de « négligeable » à « modéré » le 2 octobre. Pierre-Luc Laemmel, porte parole de la Confédération paysanne en Alsace et éleveur de poules en plein air constate que dans certains élevages, les poules ne peuvent quasiment plus sortir :

« Lors de la saison 2021-2022, les éleveurs en zone à risque ont dû confiner leurs poules ou leurs canards fin septembre et on pu les ressortir début juin, pour les reconfiner dés le 2 octobre. Les animaux n’ont pu sortir que quatre mois dans l’année. Moi je suis en zone normale donc c’était six mois, mais c’est un crève-cœur. »

C’est plutôt le marketing vert qui saute aux yeux au Auchan des Halles. Photo : TV / Rue89 Strasbourg

Pour la Confédération paysanne, la propagation du virus de la grippe aviaire est liée au modèle industriel, avec sa segmentation des étapes d’élevage, ses mouvements de gros effectifs de volailles sur différents sites, et la promiscuité dans les grosses exploitations. Pierre-Luc Laemmel regrette que les petites exploitations pâtissent des pratiques de l’élevage intensif et soient concernées par les restrictions :

« J’ai des poules qui naissent et meurent dans mon exploitation. Avec des filets au-dessus de leurs parcours, le risque est très limité pour qu’elles attrapent la grippe aviaire. Mais je dois quand même les confiner. »

Une vaccination devrait être bientôt disponible

Thomas Kelhetter précise que seuls les poulets de chair ont la possibilité de sortir sur un parcours réduit à partir de leur dixième semaine d’élevage, sachant qu’ils peuvent être abattus au bout de onze ou douze semaines avec la certification label rouge ou bio. « Les volailles peuvent devenir agressives entre elles voire cannibales à cause du confinement. Cette mesure permet d’améliorer la situation », explique le responsable aviculture de la chambre d’agriculture d’Alsace. Il ajoute :

« Comme la maladie semble s’installer, l’élevage plein air ne pourra pas continuer sans vaccination. Mais il faut aussi que des accords commerciaux soient trouvés au niveau européen pour garantir les exportations, car certains pays importateurs montrent des réticences à acheter des volailles vaccinées. »

Un élevage « plein air » de près de 40 000 poules à Preuschdorf, où on compte environ 1 500 poules dehors. Il faut donc imaginer à peu près 36 500 poules à l’intérieur du bâtiment. Photo : TV / Rue89 Strasbourg

Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, syndicat agricole productiviste, estime que le vaccin sera prêt en juin. Les principaux acteurs agricoles attendent cette solution médicale pour continuer l’élevage industriel. Les scientifiques accusent pourtant ce modèle de créer régulièrement des épidémies et d’être une source potentielle de pandémie.

Le FCOSK 06 affrontera Angers en 16e de finale de la Coupe de France à la Meinau

Le FCOSK 06 affrontera Angers en 16e de finale de la Coupe de France à la Meinau

Le tirage au sort pour déterminer les affiches des 16e de finale de la Coupe de France a eu lieu ce dimanche 8 janvier à 20h. Le club de Koenigshoffen va jouer contre Angers, dernier du classement en Ligue 1, au stade de la Meinau samedi 21 janvier.

Certains espéraient peut-être tomber contre l’Olympique de Marseille ou le Paris Saint-Germain en suivant le tirage au sort qui détermine les rencontres des 16e de finale de la Coupe de France ce dimanche 8 janvier. Les joueurs du Football Club Olympique Strasbourg Koenigshoffen 1906 (FCOSK 06) se confronteront à Angers, 20e et dernier du classement en Ligue 1.

Les joueurs du FCOSK 06 ont fait jeu égal avec Clermont samedi 7 janvier. Photo : TV / Rue89 Strasbourg

Après leur immense exploit contre Clermont, 9e du classement de Ligue 1, en 32e de finale, on se dit que tout est possible. Angers vient d’éliminer le Racing club de Strasbourg aux tirs au but vendredi 6 janvier. Cinq divisions séparent les deux équipes. Le match aura lieu samedi 21 janvier au stade de la Meinau à 20h45.