Attaquée sur son congé menstruel par la préfecture du Bas-Rhin, la Ville de Strasbourg était devant le tribunal administratif ce jeudi 3 juin 2025.Photo : Lucile Vitrac / Rue89 Strasbourg
La préfecture du Bas-Rhin avait saisi le tribunal administratif pour s’opposer à la mise en place d’un congé menstruel à Strasbourg, votée par le conseil municipal en mai 2024. L’audience a eu lieu ce mardi 3 juin 2025, et la jurisprudence évoquée lors des débats présage d’une fin pour l’expérimentation.
Le 22 mai 2024, le conseil municipal de Strasbourg votait à titre expérimental la mise en place d’un congé menstruel pour ses fonctionnaires souffrant de dysménorrhées (douleurs dues aux menstruations). Cette mesure leur permet de bénéficier de 13 jours d’absence par an, sans journée de carence, à raison de trois jours de congé successifs maximum. Cet aménagement est accordé aux personnes concernées sur présentation d’un certificat médical établi par un gynécologue ou un maïeuticien et un avis favorable de la médecine du travail. L’autorisation est valable pour deux ans, le temps de l’expérimentation de cette nouvelle mesure.
Le 30 septembre 2024, juste avant de partir à la retraite, l’ancienne préfète du Bas-Rhin et du Grand-Est, Josiane Chevalier, avait décidé d’attaquer la mesure prise par la municipalité devant le tribunal administratif. Son successeur, Jacques Witowski, n’était pas revenu sur la décision. Après près de dix mois d’attente, l’audience opposant la Ville, représentée par maître Anne-Margaux Halpern, et la préfecture s’est tenue mardi 3 juin.
Absence de cadre légal
Les conclusions du rapporteur public, un magistrat chargé de proposer une solution au tribunal, ont duré une petite vingtaine de minutes. Si les griefs de la mesure adoptée par la Ville de Strasbourg « portent sur l’amélioration du travail et la santé gynécologique des fonctionnaires et sont par conséquent louables » affirme le rapporteur, il estime que l’absence de cadre légal lui fait défaut.
Le congé gynécologique est accordé sous forme « d’autorisations spéciales d’absence » (ASA). Or, « la préfecture soutient que la création d’un nouveau régime d’ASA ne relève pas des compétences de la collectivité », explique le magistrat. Il confirme rapidement les fondements de l’opposition de la préfecture :
« Les ASA existantes sont délivrées pour des raisons liées à la parentalité et à l’occasion de certains événements familiaux et ne peuvent pas être accordées pour des raisons de santé. (…) La Ville de Strasbourg et les collectivités plus généralement ne disposent d’aucune base légale pour instaurer un congé gynécologique. »
Malheureusement pour la municipalité, une jurisprudence existe déjà. Le 20 novembre 2024, le tribunal administratif de Toulouse a suspendu le congé menstruel de la communauté de communes du Grand Ouest Toulousain. La municipalité de Grenoble qui a pris des mesures similaires, a également vu en février 2025 sa délibération suspendue par une décision du tribunal administratif.
À l’assaut de la jurisprudence
L’avocate de la Ville de Strasbourg, Me Anne-Margaux Halpern invoque a contrario l’article L611-2 du Code général de la fonction publique, qui dispose que : « Les règles relatives à la définition, à la durée et à l’aménagement du temps de travail des agents territoriaux sont fixées par la collectivité ».
Elle défend aussi que le congé gynécologique s’inscrit dans une « politique d’égalité des sexes et permettrait aux agentes d’exercer dans les mêmes conditions que les hommes. » Selon l’avocate, 118 agentes ont bénéficié entre le 1er septembre 2024 et le 31 mai 2025 d’un avis médical favorable à la mise en place d’un congé gynécologique. 67 d’entre elles ont bénéficié d’un congé. « L’objectif n’est pas de placer les femmes en congé mais de sensibiliser et d’informer pour leur permettre d’exercer leur activité professionnelle et de permettre aux collectivités d’aménager leurs conditions de travail. »
Les montages échangés par des membres de l’UNI Strasbourg offrent un condensé d’antisémitisme et de sexisme.Photo : Documents remis
Suite à l’affaire du « jeu de cartes » antisémite, l’Université de Strasbourg a exclu un an Samy Amokrane. Le président du syndicat UNI Strasbourg devait assurer un Service National Universel en juin. Informée par Rue89 Strasbourg, la préfecture annonce sa mise à l’écart.
Y aurait-il eu un jeu de cartes antisémite au programme du prochain Service national universel (SNU) du Bas-Rhin ? Selon les informations de Rue89 Strasbourg, Samy Amokrane devait encadrer en juin ce séjour censé enseigner les valeurs civiques et républicaines à des jeunes de 15 à 17 ans. Or, selon une décision affichée à la faculté de droit de Strasbourg lundi 2 juin, l’Université de Strasbourg (Unistra) a exclu Samy Amokrane pour une durée d’un an pour avoir produit et partagé au sein de l’UNI Strasbourg des photomontages sexistes et antisémites.
Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€.
Rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg. Spécialisé depuis 2019 en enquêtes locales, à Strasbourg et en Alsace sur des sujets variés allant de l’extrême-droite à l’hôpital public en passant par la maison d’arrêt de Strasbourg, les mouvements sociaux, les discriminations et l’expertise-psychiatrique.
Olivier Faure, premier secrétaire du PS, avec Thierry Sother, député de la 3e circonscription du Bas-Rhin le 9 mai.Photo : Mathieu Delmestre / Parti socialiste / cc
Les Socialistes du Bas-Rhin ont voté en majorité pour le concurrent d’Olivier Faure à la direction du parti, Nicolas Mayer-Rossignol. Les Socialistes du Haut-Rhin sont en revanche restés fidèles à leur premier secrétaire national.
Pas de changement dans les équilibres internes des fédérations alsaciennes du Parti socialiste (PS). Lors du scrutin sur les textes d’orientations, dans le cadre de la préparation du congrès du PS, les adhérents bas-rhinois ont voté mardi 27 mai à 60,4% en faveur de Nicolas Mayer-Rossignol. Maire de Rouen, il souhaite ravir la direction du PS à l’actuel premier secrétaire, Olivier Faure. Ce dernier a obtenu 86% des suffrages exprimés dans le Haut-Rhin.
Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€.
Le bailleur social Alsace Habitat a débloqué une aide de 116 000 euros pour aider les locataires.
Le bailleur social Alsace Habitat a débloqué 116 000 euros pour limiter à 2 000 euros les régularisations des charges locatives pour l’année 2023. Mais cette aide financière est jugée insuffisante par les collectifs de locataires.
Un budget de 116 000 euros a été débloqué par Alsace Habitatpour aider des locataires du bailleur social à faire face à une forte hausse de leurs charges locatives. Mais cet effort est jugé « insuffisant », par Miloud Bellahcene, schilikois et président du collectif des locataires d’Alsace Habitat : « Cette aide ne concerne que les foyers faisant l’objet d’un rappel de plus de 2 000 euros. »
Miloud Bellahcene et son collectif sont mobilisés depuis deux ans pour dénoncer de très importants rappels de charges par le bailleur social. Il a sollicité la maire de Schiltigheim, Danielle Dambach (Les Écologistes), qui a envoyé une lettre à Alsace Habitat le 3 avril évoquant « les carences d’un bailleur public » dont « l’absence de réponse n’a d’égale que l’épuisement de ses locataires ».
Cet appel a été pris en compte par le bailleur social qui dépend de la Collectivité européenne d’Alsace. Lors du conseil municipal du mardi 20 mai, Danielle Dambach, citée par les DNA, a annoncé que les foyers dont le rappel dépasse les 2 000 euros verraient leur facture plafonnée à ce montant. Le reste étant pris en charge par Alsace Habitat. La Ville de Schiltigheim a également mobilisé la Caisse centrale d’activités sociales (CCAS), afin d’accompagner les locataires schillikois dans leurs démarches auprès du bailleur social.
Trop peu de foyers concernés
« J’ai fait des démarches auprès de la CCAS mais ma demande a été refusée car mon rappel de charges n’est pas assez important », explique Miloud Bellahcene qui évoque tout de même une somme de 1 300 euros. « J’ai fait un recours, j’aimerais obtenir un paiement échelonné sur plus de dix mois » continue-t-il. En 2023, le locataire avait déjà dû reverser 800 euros de régularisation de charges à Alsace Habitat, qu’il avait réglé avec un échelonnement de 8 mois.
La Ville de Schiltigheim estime que 55 foyers sont concernés par des rappels de charges importants sur son ban communal. Alsace Habitat estime que 141 foyers devraient être concernés, sur les 17 000 que compte le parc social d’Alsace Habitat (voir ci-dessous).
Pour obtenir pleinement satisfaction, Miloud Bellahcène souhaiterait « la suppression nette pour l’ensemble des locataires dont le rappel de charges dépasse 300 euros. »
Une aide indirectement payée par les locataires
« C’est sur l’énergie que pèse l’essentiel des rappels de charges », explique Colin Riegger, secrétaire général de la Confédération syndicale des familles du Bas-Rhin :
« Les appels de charges n’ont pas anticipé l’augmentation massive du coût de l’énergie. Le prix du mètre cube d’eau chaude a été multiplié par quatre. Les rappels ont donc été particulièrement violents. En outre, Alsace Habitat envoie un relevé de charges illisible, où les locataires ont beaucoup de mal a isoler les charges par type de consommation. »
Pour Colin Riegger, « ce fonds d’aide ne résout rien » :
« Les 116 000 euros sont prélevés sur le budget du bailleur, mais son unique ressource, ce sont les loyers. Le problème se représentera l’an prochain. Il est nécessaire d’engager une réhabilitation thermique des logements et de développer une meilleure communication avec les locataires. J’espère voir du progrès avec le changement de direction. »
La famille passant devant l’établissement où elle a logé pendant un mois.Photo : Romain Cunat / Rue89 Strasbourg
Après avoir passé plus d’un mois à dormir dans une salle de classe de l’école Léonard de Vinci à l’Elsau, une famille géorgienne a pu emménager lundi 2 juin dans un logement. Une issue rendue possible grâce à la mobilisation de riverains et d’une partie du personnel de l’école.
Après plus d’un mois à se lever à l’aube dans une salle de classe de l’école Léonard de Vinci à l’Elsau, une famille géorgienne a été hébergée dans un appartement lundi 2 juin.
Cet appartement, propriété de la Ville de Strasbourg pour loger le concierge de l’école, était inoccupé depuis des mois. Une situation qui a provoqué la colère des membres du collectif Elsau solidaire, qui se sont mobilisés pour aider et abriter cette famille.
Ce sont Les Petites Roues qui assument le statut de bailleur de l’appartement, dans le cadre d’une « convention d’occupation temporaire » selon Sabine Carriou, responsable de l’association. « C’est assez proche d’un bail classique, mais les délais de procédure pour les deux parties ont été raccourcis », précise-t-elle. En tant que bailleur, l’association prend en charge le loyer et l’assurance du logement. Le bail, d’une durée d’un an, concerne un appartement assez vaste pour qu’une autre famille puisse éventuellement y emménager par la suite, témoigne la strasbourgeoise.
Le quotidien de la famille d’origine géorgienne était rythmé par un lever à 5h pour ranger la salle de classe puis par les cours et, en soirée, par l’entraînement de lutte d’une partie de la fratrie. Ce logement offre enfin un peu de stabilité à la famille, mais leur situation reste fragile. Sans titre de séjour, ils risquent d’être expulsés vers la Géorgie par les autorités.
Lisa Farault (à gauche), Emmanuel Fernandes (au centre) et Benjamin Kuntz (à droite).Photo : doc remis
La France insoumise de Strasbourg a désigné Lisa Farault et Benjamin Kuntz, deux militants de longue date, pour proposer un programme et mener des négociations avec les autres forces politiques de gauche.
Dans un communiqué, La France insoumise (LFI) de Strasbourg indique que le mouvement de gauche radicale sera coordonné par un binôme constitué de deux militants dans la perspective des élections municipales de Strasbourg en mars 2026. Les deux personnes, validées par le comité électoral de LFI, sont deux militants de longue date : Lisa Farault et Benjamin Kuntz.
Lisa Farault est née à Lille en 2000 et a débuté sa carrière militante au lycée. À Strasbourg depuis 2018, elle a participé à la construction du mouvement Youth For Climate à Strasbourg. Elle a été la co-directrice de campagne pour les élections législatives anticipées de juillet 2024 pour Emmanuel Fernandes, pour lequel elle travaille en tant que collaboratrice parlementaire. Benjamin Kuntz est né en 1998. Ouvrier pâtissier-chocolatier, il a grandi à Strasbourg et s’est engagé auprès de LFI Strasbourg depuis 2017.
« Ce binôme est à présent chargé d’animer le collectif insoumis à Strasbourg et d’engager les discussions visant à aboutir à un éventuel accord électoral avec d’autres organisations politiques autour de garanties programmatiques claires », indique le communiqué.
En d’autres termes, LFI préfère négocier avec les autres forces politiques de gauche en vue d’établir une liste et un programme commun, avant de se lancer dans une liste autonome qui pourrait être conduite par le député de la deuxième circonscription de Strasbourg, Emmanuel Fernandes.
Bonne nouvelle pour les écologistes
C’est plutôt une bonne nouvelle pour les écologistes, qui craignent l’apparition de multiples listes concurrentes à gauche, d’autant que les scores des candidats LFI avaient été plutôt bons lors des élections législatives de 2022. Le Parti socialiste du Bas-Rhin a quant à lui déjà fait savoir qu’il partirait seul pour le premier tour de ces élections.
Reste donc maintenant à s’accorder avec les écologistes pour un programme « de rupture pour une Strasbourg insoumise » comme le souhaite le communiqué. Au vu des relations entre Les Écologistes, les élus issus du pôle de la société civile, et les communistes, ce ne sera peut-être pas facile. En cas d’échec prévient la communication de LFI Strasbourg, « il y aura une liste LFI en mars 2026 ».
Journaliste indépendante et professeur d’éducation aux médias. Sujets société, inégalités, éducation, police-justice. J’aime aussi écrire sur le rap et la culture hip hop de Strasbourg et d’ailleurs.
Théâtre, cinéma, danse… le festival Fuerza mettra à l’honneur des artistes issues d’horizons divers.Photo : Quai de Scène
Du mercredi 4 au dimanche 8 juin, Quai de Scène propose Fuerza, un festival engagé autour d’artistes femmes.
Fuerza de Mujeres por la Paz, « Force des femmes pour la paix » : voilà le slogan du festival qui se tiendra du mercredi 4 au dimanche 8 juin au Quai de Scène. Evelyn Zelada Biecher, directrice artistique du lieu culturel, a pensé ce festival pour rendre hommage aux femmes et aux luttes qu’elles portent. L’initiative, soutenue par la Mission égalité de la Ville de Strasbourg, contribue à tacler le problème structurel de sous-représentation des créatrices. Selon le mouvement HF+ pour l’égalité des genres dans les arts et la culture, les femmes représentent 60 % des étudiantes et étudiants en art, mais seulement 20 % des artistes programmés. Les œuvres engagées qui seront présentées abordent des enjeux politiques, sociaux ou écologiques, avec comme fil rouge la paix et l’égalité.
Du théâtre
Mardi 3 juin et jeudi 4 juin à 18h30 : Atelier « Acteur créateur : pour ceux qui en ont marre des metteurs en scène ». Les participantes et participants à la masterclass ont la possibilité de participer aux représentations du spectacle Encore une fois j’ai envie de taper quelqu’un ! Antigone.
Vendredi 6 et samedi 7 juin à 20h30 :Encore une fois j’ai envie de taper quelqu’un ! Antigone.À travers ce spectacle participatif, la metteuse en scène et directrice artistique Evelyn Zelada Biecher propose une réinterprétation contemporaine du célèbre mythe.
Du cinéma
Mercredi 4 juin à 19h : Projection du film documentaire Prisme, co-réalisé par Rosine Mbakam, Eléonore Yameogo et An Van Dienderen. Les trois réalisatrices interrogent les biais racistes du cinéma occidental en analysant un aspect tant technologique qu’idéologique de la caméra : la centralité de la blancheur.
À l’issue de la projection, plusieurs artistes programmées dans le cadre du festival se réuniront pour une table ronde autour des liens entre art et enjeux sociaux.
De la danse
Jeudi 5 juin à 20h : démonstration de capoeira et roda participative. Mélange d’art martial, de danse et de musique, la capoeira conserve une forte dimension culturelle. Alizée Braedlé, éducatrice socio-sportive, se saisit de ce symbole de résilience des Afro-Brésiliens opprimés pour démonter les clichés : non, la capoeira n’est pas réservée qu’aux hommes.
Samedi 7 juin à 22h00 : Bal Fusion proposé par Anaïs Charton. Hip-hop, contemporain, jazz, salsa, swing, tango… Généralement dansée à deux, la fusion se situe à la croisée des genres et repose sur la spontanéité dictée par l’instant présent.
La CGT appelle seule à mobiliser pour cette fois.Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg
La CGT appelle à une grève dans tous les secteurs jeudi 5 juin pour défendre la retraite par répartition et des salaires suffisamment élevés pour y cotiser.
« Retraites, salaires, emploi : même combat », clame la CGT. Jeudi 5 juin, l’union bas-rhinoise du syndicat organise une manifestation pour que soit préservée la retraite par répartition via des cotisations sur un salaire brut augmenté. La CGT appelle toutes ses fédérations à se mobiliser sur ce mot d’ordre en France :
« La retraite par répartition c’est solide et solidaire : chaque euro cotisé finance immédiatement les pensions. Des salaires plus élevés, c’est plus de cotisations pour la sécurité sociale, donc de meilleures retraites, mieux financées. »
À Strasbourg, la manifestation partira à 13h30 de la place de Bordeaux, dans le quartier du Wacken. Le trajet de la manifestation doit ensuite passer par le boulevard Jacques-Preiss, l’allée de la Robertsau, le quai du Maire-Dietrich, l’avenue de la Liberté, la place de la République puis reviendra place de Bordeaux. Président de l’UD du Bas-Rhin de la CGT, Laurent Feisthauer précise que ce trajet atypique est lié à la tenue, au Palais des congrès, d’un évènement de la fédération métallurgie de la CGT.
Cantines fermées
En raison de cet appel, plusieurs perturbations sont à prévoir dans les services et les transports publics. Les cantines scolaires seront fermées et des modifications sont prévues pour l’accueil des enfants dans les écoles. La Ville de Strasbourg précise qu’aucun accueil des jeunes ne sera possible entre midi et 14h ce jour-là dans ses cantines. Les enfants devront être cherchés à la pause méridienne mais aucune démarche n’est à effectuer pour annuler le coût du repas.
Pour les accueils périscolaires du matin et du soir, les écoles fonctionneront au cas par cas et afficheront sur leurs panneaux d’information le dispositif mis en place.
Un service d’accueil minimum sera mis en place, c’est-à-dire, selon la Ville, que « dès lors qu’au moins 25% des enseignant·es de l’école sont grévistes. Les enfants concernés pourront être accueillis de 8h30 à 12h00 et de 14h00 à 16h30 dans l’une des six écoles désignées sur le territoire strasbourgeois » :
Meinau et Neuhof : école Guynmeyer, 11 rue d’Argenton (Annexe)
Hautepierre et Cronenbourg : école maternelle Catherine, 1 place de la Comtesse de Ségur
Neudorf et Port du Rhin : école primaire Schulthfeld, 62 rue de Saint Dié
Robertsau, Esplanade et Conseil des XV : accueil de loisirs Schwilgué, 45-47 rue de la Doller
Gare, Centre-ville et Krutenau : école maternelle Louise Scheppler, 3 rue de Fouday
Elsau, Montagne Verte, Koenigshoffen et Poteries : école maternelle Gliesberg, 10 chemin du Glisberg
Les parents doivent vérifier auprès de l’école de leur enfant si elle est concernée par ce service d’accueil minimum, l’inscrire et le déposer dans le bon établissement le cas échéant.
Transports perturbés
La Compagnie des transports strasbourgeois (CTS) a publié mardi 3 juin une estimation de son trafic pour la journée du jeudi 5 juin. Tous les tramways devraient circuler normalement. Les lignes de bus 12, 18, 22, 31, 41, 42, 43, 44, 45, 57, 60, 62, 63, 64, 67, 71, 72, 73, 74, 75 et 76 ainsi que les lignes de nuit N1, N2 et N3, les services Taxibus et Flex’Hop et les circuits scolaires seront assurés normalement.
En revanche, la cadence des lignes de bus à haut niveau de service (BHNS) seront légèrement réduite. La ligne de bus G circulera toutes les 4 à 8 minutes environ et la ligne de bus H toutes les 10 à 12 minutes. environ. Quant aux lignes principales (C1, C2…), elles seront aussi légèrement impactées.
Nabil Cheriet et Sid Ahmed Cheaibi, mercredi 28 mai devant le District d’Alsace de football.Photo : Lucile Vitrac / Rue89 Strasbourg
Sur les terrains de foot amateurs et dans les gradins, les violences s’accentuent entre enfants… et entre adultes. Quatre clubs strasbourgeois ont manifesté mercredi 28 mai devant le District d’Alsace de football contre ces violences.
Devant les locaux du District d’Alsace de football, à Entzheim mercredi 28 mai, Zoya fait partie des parents de footballeurs amateurs. Ils sont une quarantaine, enfants et adultes, a avoir fait le déplacement pour dénoncer la violence et le racisme sur les terrains et dans les vestiaires.
Elle se souvient d’un match contre le club de Schiltigheim, début mai. Son fils Miqayel, 8 ans et demi, membre de l’équipe de l’ASJK à Koenigshoffen, a fini à terre après avoir été bousculé par un adversaire :
« Les joueurs de l’équipe adverse étaient très agressifs dès le début. L’un d’eux a tapé mon fils brutalement, d’un coup d’épaule. Il est tombé par terre et les coachs ont dû arrêter le match pour contenir l’agressivité des enfants. »
Zoya et Miqayel lors de la manifestation contre les violences et le racisme, le 28 mai.Photo : Lucile Vitrac / Rue89 Strasbourg
À l’initiative de ce rassemblement, Sid Ahmed Cheaibi, co-président du club de football International Meinau Académie : « La violence grandit depuis plusieurs années, sur le terrain et en dehors. » En avrilpuis en mai, les arbitres du District ont déjà tenté de faire réagir leur hiérarchie et les clubs suite à des évènements violents, dont des menaces de mort envers l’un d’eux qui a depuis démissionné.
Responsabilité des adultes
Quatre clubs ont répondu à l’appel de Sid Ahmed Cheaibi : l’International Meinau Académie, l’AJSK, le club de la Cité de l’Ill et le Sporting Futsal Strasbourg. Vers 16h, les coachs installent des cages de foot et bloquent l’accès au parking. Trois agents de la gendarmerie encadrent la manifestation. Les responsables sifflent le début de leur rassemblement, qui prend la forme d’un mini-tournoi.
Sur le terrain, l’esprit de compétition échauffe les jeunes sportifs. Devant Miqayel, un des joueurs de la Meinau charrie son camarade en difficulté, de trois ans son cadet. Un autre finit par se moquer de son jeune âge. Sur le trottoir, les entraîneurs encadrent le match. Face à tous les enfants qui les sollicitent, la scène échappe aux adultes.
Roksana et Taregh Baghlani, parents de jeunes footballeurs et impliqués dans le District d’Alsace de football.Photo : Lucile Vitrac / Rue89 Strasbourg
Parmi eux, un couple d’entraineurs de la Meinau observe la compétition : Roksana et Taregh Baghlani, respectivement 39 et 48 ans. Elle est secrétaire générale du club, lui est coach des U10 (équipe des enfants de 9 ans, NDLR) et responsable des sections U12 et U13.
« C’est le coach qui donne l’exemple aux enfants », déclare Roksana : « S’il ne joue pas correctement son rôle, les enfants se relâchent. » Elle se rappelle d’un évènement qui a eu lieu contre le F.C. Écrivains Schiltigheim-Bisch :
« On menait 5-0, c’était un match amical. L’un de nos joueurs a commencé à accélérer et un joueur adverse lui a tapé dans les pieds. Les enfants ont commencé à s’insulter et le coach, qui était avec moi, m’a menacé d’apporter un pistolet pour régler ses comptes. On a suspendu le match et on est partis. »
Pour prévenir de ce genre d’altercations et montrer l’exemple, Roksana Baghlani a mis en place une stratégie : « Je me mélange au camp adverse et j’encourage les autres enfants, il faut que ça reste un plaisir et pas que de la compétition. »
Peu après 16h, la manifestation a pris la forme d’un tournoi.Photo : Lucile Vitrac / Rue89 Strasbourg
Le syndrome Mbappé
Comme son épouse, Taregh Baghlani constate lors des matchs que les tensions ne naissent pas uniquement dans les gradins. En 2024, alors que l’équipe des 6/7 ans de l’Inter Meinau jouait contre le club d’Erstein, deux parents auraient perturbé le match. « L’un des joueurs de notre équipe a fait une faute », se remémore l’entraineur :
« Deux parents sont entrés sur le terrain pour protester. Une altercation entre parents a débuté et on a suspendu totalement le match. À cet âge, la durée d’un match est de 12 à 13 minutes, on ne peut pas continuer à jouer alors que des tensions montent à la moitié du chronomètre ».
Pour Taregh Baghlani, ces tensions sont le fruit d’une pression exacerbée sur les enfants :
« Les parents souhaitent que leur enfant devienne le futur MBappé, un joueur professionnel et qu’il leur rapporte beaucoup d’argent. Ce genre de profil est souvent agressif et parfois s’attaque aux décisions des coachs. Selon une formation que j’ai suivie l’année dernière, près de 95% des enfants âgés de 14 ans arrêtent leur pratique sportive à cause de la pression qu’ils subissent. »
« Il y aurait 5 à 10 incidents par week-end sur le terrain selon les chiffres du District », affirme Sid Ahmed Cheaibi.
Le racisme en toile de fond
Sid Ahmed Cheaibi identifie une forme de rivalité entre les clubs des quartiers populaires de Strasbourg et ceux des communes alentours, ce qui amène à des incompréhensions lors des matchs. :
« Lorsqu’il y a des tensions, ce sont toujours les clubs des quartiers populaires qui sont sanctionnés. Ces joueurs sont des jeunes issus de l’immigration, parfois déscolarisés. Et pour eux, on joue parfois le rôle d’éducateurs. Ce n’est pas facile mais on paye entre 15 et 20 000 euros de cotisations annuelles à la Fédération alors on aimerait être aidés. »
Son collègue Nabil Cheriet, président de l’AJSK, constate également des manifestations racistes lors des rencontres :
« L’une de nos joueuses U18 portait un hijab sportif lors d’un match à Wittenheim. Elle a essuyé de nombreuses remarques racistes. À la fin du tournoi, le père de la sportive s’est emporté face à un supporter. Nous avons été pénalisés et les filles n’ont pas pu jouer pendant plusieurs matchs. Actuellement, le dossier est en instruction au District d’Alsace de Football. »
Devant le bâtiment de l’institution, Sid Ahmed Cheaibi et Nabil Cheriet demandent une réaction du président du District d’Alsace de football, Michel Aucourt, et de son vice-président, Roland Mehn. Mais ce dernier a refusé de recevoir une délégation des manifestants et de répondre aux questions de Rue89 Strasbourg.
Le site de Stocamine se trouve sous la commune de Wittelsheim.Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg
À l’initiative de la sénatrice du Haut-Rhin Sabine Drexler, neuf parlementaires alsaciens demandent au gouvernement de revoir sa position sur le futur de Stocamine. Elles et ils demandent que soit abandonnés les travaux de confinement définitif et que les accès à la mine soient restaurés d’urgence.
Vendredi 28 mai, la sénatrice (Les Républicains) du Haut-Rhin, Sabine Drexler, a écrit aux députés et aux sénateurs alsaciens pour leur proposer de s’associer à une lettre ouverte envoyée au gouvernement. Dans son message, elle indique que « de nouveaux éléments remettent en cause toutes les certitudes passées dans le dossier de Stocamine et il est aujourd’hui avéré que les deux études clés présentées en 2023, donc après la fin de l’enquête publique et qui ont fondé les choix politiques de confinement, sont erronées car elles ne tiennent pas compte de l’état de corrosion réel des cuvelages ».
Ces éléments, révélés par Rue89 Strasbourg en mars, remettent en cause le narratif du gouvernement selon lequel les infiltrations seront minimes dans la mine, remplies de 42 000 tonnes de déchets toxiques, mais qu’au contraire, ses puits sont proches de s’effondrer, provoquant une inondation et donc une pollution très importante de la nappe phréatique.
« Alors que l’eau s’infiltre déjà dans l’ancienne mine de potasse, indique le texte cosigné par les neuf parlementaires alsaciens, on connait aujourd’hui et depuis 2023 seulement, l’état de corrosion très dégradé des cuvelages en fonte des 15 puits connectés à la mine. Avec pour certains seulement 20 millimètres (mm) d’épaisseur contre 45 mm à l’origine, plusieurs d’entre eux sont au bord de la rupture et quand le premier rompra, cela provoquera rapidement un ennoiement total du site ».
Appel urgent au gouvernement
Sabine Drexler relate également d’autres éléments techniques inquiétants, et notamment des oublis dans les études précédentes, qui sous-estiment les capacités d’isolation des méthodes employées à l’époque des derniers travaux.
Le communiqué se conclut par un appel au gouvernement à revoir « les décisions politiques à la lumière de ces nouveaux éléments et de ce risque désormais certain d’une inondation rapide de la mine qui provoquera une pollution irréversible de la nappe phréatique avec des impacts environnementaux et sanitaires dramatiques ». Les cosignataires demandent « l’arrêt des travaux de confinement, la remise en état du cuvelage du puits Joseph et le démarrage immédiat des travaux de déstockage ».
Outre Sabine Drexler, d’autres sénateurs de droite ou du centre ont signé le communiqué, comme Claude Kern (UDI), Christian Klinger (LR), Laurence Muller-Bronn (LR), André Reichardt (LR) et un député du centre, Hubert Ott (Modem). Parmi les parlementaires de gauche, tous l’ont signé – le sénateur Jacques Fernique (Les Écologistes), les députés Sandra Regol (Les Écologistes) et Emmanuel Fernandes (LFI) – sauf Thierry Sother (PS).
Festival de musique électro, pièce de théâtre, conférence, festival des arts scéniques et bouquins, voici notre sélection culturelle pour ce mois de juin.
Si la saison des festivals s’est bien lancée, le mois de juin à Strasbourg permet une sélection de rencontres culturelles allant du théâtre à la musique en passant par des évènements autour de la lecture.
Drames familiaux au festival Démostratif
Démostratif, le festival des arts scéniques émergents, revient sur le campus universitaire de l’Esplanade et à La Pokop du 3 au 7 juin. Le thème de cette édition, Psychoses familiales, se penche sur les dynamiques des familles, les violences, le deuil ou encore le symbole porté par le fait d’avoir un accent du sud lorsqu’on vit dans le nord.
« La famille est le premier cercle social que nous rencontrons. Il peut être uni, violent, chaleureux, opaque, inexistant, aimant, grand ou petit, éloigné ou resserré », écrit Sacha Vilmar, qui a créé et dirige le festival depuis huit ans.
Pendant cinq jours, pièces de théâtre, lectures, marionnette et concerts se succèdent sur le campus. Parmi la programmation riche et variée, deux suggestions : une pièce de théâtre et un spectacle déambulatoire de marionnettes.
Deux ou trois choses dont je suis sûre est mis en scène par Manon Ayçoberry, de la compagnie strasbourgeoise l’Onde. La pièce revisite le texte de l’autrice américaine lesbienne Dorothy Allison. Issue d’une famille ouvrière de Caroline du Sud, où les violences intra-familiales et sexuelles faisaient partie du quotidien, Dorothy Allison raconte son histoire et celle des femmes de sa famille qui, comme elle, ont subi ces violences : sa mère, ses sœurs, ses tantes, ses cousines. Manon Ayçoberry habille les comédiennes en karatéka, car affronter son passé est souvent (ou toujours ?) une bataille. Trois actrices, une seule voix. Un « je » démultiplié « pour ne pas avoir une seule adresse au public », explique Manon Ayçoberry. La pièce est présentée mardi 3 juin, à La Pokop, à 21h.
De l’autre côté du monde, spectacle de marionnettes, propose-t-il un thème plus léger ? Pas certain. Un homme d’une trentaine d’années vide sa maison d’enfance, il a presque fini quand un mystérieux objet retient toute son attention et l’entraîne vers ses souvenirs enfouis et ses peurs les plus abyssales. Dès lors, impossible de partir avant de savoir ce qui se cache « dans le fond des armoires, ce qui dort sous la poussière du grenier ». Accessible dès 8 ans, le spectacle est porté par le collectif rémois Toter Winkel et est donné le mercredi 4 juin, à 10h, 14h et 16h à la salle in quarto, dans le bâtiment du Studium.
L’art en vitrine
Du 2 au 21 juin, c’est le rallye du livre. Pour cette deuxième édition, le thème choisi est « L’art s’expose en vitrine ». 24 librairies indépendantes de Strasbourg, Bischheim, Schiltigheim et de La Wantzenau dédient une vitrine à un éditeur local et un artiste l’élabore. L’occasion de découvrir des récits et des maisons d’édition mais également de sillonner les librairies eurométropolitaines et de voter pour la plus belle vitrine.
Dans chaque librairie visitée, il est possible de faire tamponner un carnet, un peu comme la crédencial sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Mais là, c’est le chemin de l’érudition (ou l’édition) que l’on suit. Au bout de six tampons récoltés, il est possible de remporter un lot de livres. Le prix des lecteurs et le prix du jury récompenseront deux artistes ayant réalisé les plus belles vitrines.
À la librairie du Quai des brumes, la vitrine mettra en avant la maison d’édition 2042 et le vernissage de la vitrine créée par l’artiste savernois Timothée Ostermann, aura lieu le 5 juin. Parmi les autres librairies participantes, citons Ça va buller, le Camphrier, la Librairie des Bâteliers ou encore la Bouquinette à Strasbourg, le Totem à Schiltigheim et Lignes de fuites à Bischheim.
Vendre son âme au Système pour réussir
Faut-il vendre son âme au diable, ou ici, au Système, pour réussir sa vie ? Telle est la question posée par la pièce de Dennis Kelly, L’Abattage rituel de Gorge Mastromas, présentée au Cube Noir du 4 au 7 juin. Gorge a passé son enfance à se comporter de la manière la plus correcte qui soit. Moralement irréprochable, il ne se voit jamais récompensé pour son attitude.
Un jour, l’occasion de changer de camp se présente et Gorge devient un des dirigeants les plus prospères de son pays. Par le mensonge et la dissimulation, il obtient tout ce qu’il veut. Tout ? Vraiment ? La mise en scène, signée Paul Hammerla de la compagnie l’Artus, s’articule en quatre mouvements. Certaines scènes sont musicales et dansées quand d’autres sont dialoguées. Celles-ci mettent en exergue les moments clefs dans la vie de Gorge, ceux où tout bascule. L’éternelle question du bien et du mal et celle de la soif de réussite se posent avec, en toile de fond, la société capitaliste.
Fais-moi rire… si tu peux
La culture, ça peut aussi être très léger. Alors, rions un peu avec le rendez-vous stand-up du Laab qui revient le 24 juin. Le dernier thème du Golry comedy club avant l’été est brillant puisqu’il est queer. Rendez-vous est donné à toutes celles et ceux qui veulent se changer les idées.
Conférence gesticulée : la faim des temps
Dans sa conférence gesticulée, Rébecca Forster raconte son rapport, dysfonctionnel, à son corps. Longtemps elle a souffert de troubles de l’alimentation d’anorexie et de boulimie, dans le silence. Depuis 2022, elle prend la parole et fait le tour de France avec Un ventre à taire. Grâce aux luttes féministes, elle a appris à revisiter son passé et à détricoter les raisons de ses troubles mentaux : « Avec mon ukulele et avec plein de tendresse dessinée dans les coins, je viens vous dire que toute ressemblance entre des éléments de mon parcours et des éléments du vôtre n’est pas pure coïncidence : elle est systémique. » Sa conférence gesticulée a lieu les 12, 15 et 18 juin dans différents lieux de Strasbourg.
« Le silence de l’acier » en photos
Originaire de Mulhouse, ancienne cité industrielle, le photographe Stephen Dock se penche sur les traces laissées par l’industrie dans nos vies, dans nos villes. Invité par La Chambre (galerie dédiée à la photographie), Stephen Dock est en résidence dans le Grand Est.
Le point de départ de ce projet se situe dans l’Ulster, au le Nord de l’Irlande, puis explore l’Europe de l’Est en passant bien sûr par l’Alsace et la Lorraine : Hayange, Florange, Mulhouse… Outre les hauts-fourneaux et bâtiments symboliques de cette ère industrielle, il pose son objectif en périphérie pour dresser un portrait de cette période passée et de son empreinte.
Bouger au son de l’électro avec le contre-temps festival
Le festival de musique électro de Strasbourg a fêté ses 20 ans en 2024 mais, covid oblige, organise sa 20ème édition, du 18 au 28 juin. Au programme : de la techno, de la house et du funk dans tout Strasbourg. Le festival s’installe à la Péniche mécanique, à l’Espace django en passant par les Studios du Rhin et le Maillon.
Le « préfestival » commence dès le week-end du 31 mai au 1er juin avec la Block Party. Sur la presqu’île Malraux, des street artists grafferont, des breakdancers s’affronteront, le tout sur du bon son et en plein air. Cet événement est gratuit et ouvert à tous.
Deuxième préambule clef du festival : les immanquables Pelouses sonores. Cet événement gratuit a lieu les 7 et 8 juin au Jardin des deux rives. Le samedi, place aux DJs locaux comme Mute, Mariad ou Miss Tricky pour une journée très électro, suivie le soir par une session entièrement féminine, au Wagon Souk. Le dimanche, le programme est plus familial et varié, avec des percussions et des concerts.
Des grands noms nationaux et internationaux de l’électro sont attendus à Strasbourg pendant le festival, comme le parisien DJ Guts, célèbre pour son sample de Rebels avec Man Funk, jeudi 19 juin à la Péniche mécanique. Le DJ Prosumer, spécialiste de la house, se produira le lendemain à partir de 23h, au Studio du Rhin. Ce natif de Sarrebruck a longtemps vécu à Berlin avant de déménager en Écosse, à Édimbourg. Il a roulé sa bosse dans les plus grands boîtes d’Europe et fait plusieurs Boiler rooms, une scène itinérante réputée.
Mais la soirée à ne pas manquer, c’est la soirée finale au Maillon, The Final Beat. La fête s’achèvera au petit matin, vers 6-7h et le lieu peut accueillir jusqu’à 1 300 personnes.
Vous avez repéré un rendez-vous culturel qui mériterait d’être sur cette liste ? Ajoutez le dans les commentaires de l’article.
Manifestation pour les droits des travailleurs et travailleuses du sexe en 2024.Photo : document remis
À l’occasion de la journée internationale des luttes des travailleurs et travailleuses du sexe, leur syndicat local organise un après-midi de rencontres et d’exposition dimanche 1er juin à Strasbourg suivi d’une manifestation.
Dimanche 1er juin à 15h, le syndicat des travailleurs et travailleuses du sexe (TDS) de la CNT, dont Rue89 Strasbourg racontait la genèse, organise un après-midi d’échange autour de la diversité de ses métiers. À La Plage Digitale, dans le quartier de la Krutenau, il propose de discuter de ce en quoi consistent les différents types travail du sexe et les luttes qui en découlent. Le tout, accompagné d’une exposition et en accès libre.
Cette journée marque la cinquantième journée internationale des luttes des TDS. À 18h, un rassemblement est prévu place d’Austerlitz à proximité pour terminer la journée.
La date de cette manifestation vient de l’année 1975, où une centaine de travailleuses du sexe ont « occupé l’église Saint-Nizier à Lyon pour exprimer leur colère face à la criminalisation et à l’exploitation de leurs conditions de vie ».
Peu d’affaires d’islamophobie arrivent devant les tribunaux.Photo : Gustave Deghilage / Flickr / cc
En Alsace, peu de dossiers relatifs à des faits anti-musulmans arrivent devant les tribunaux. Un rapport parlementaire estime que les actes islamophobes sont largement sous déclarés.
« Notre but est d’éviter qu’une personne accusée de racisme soit relaxée, on ne peut pas prendre ce risque. » Me Christine Mengus est l’avocate du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP) Alsace depuis une quinzaine d’années. Inscrite au barreau de Strasbourg, elle a peu d’exemples de dossiers dans lesquels l’association qu’elle représente s’est portée partie civile aux côtés de victimes de faits anti-musulmans ou islamophobes (une dizaine par an au niveau national, estime l’avocate).
Cet article fait partie de l’édition abonnés.
| Déjà abonné ?
Connectez-vous
Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture
Pierre Jakubowicz a de grandes ambitions pour Strasbourg.Photo : PF / Rue89 Strasbourg / cc
Pierre Jakubowicz, candidat macroniste aux élections municipales de Strasbourg, a présenté la stratégie économique du mouvement qu’il préside, Strasbourg on y croit : une bonne dose de volontarisme et d’optimisme.
Dans les tous nouveaux locaux de l’association qu’il préside, Strasbourg on y croit, situés en plein cœur du Neudorf, Pierre Jakubowicz, candidat macroniste à la mairie de Strasbourg, a présenté mercredi 28 mai sa stratégie économique appelée « Strasbourg en grand ».
En résumé, Pierre Jakubowicz a de l’ambition. Il veut plus d’attractivité, plus d’emplois, plus de croissance, plus de culture, plus d’aides aux associations et plus d’argent pour les clubs sportifs… Pour le conseiller municipal d’Horizons, le parti d’Édouard Philippe, Strasbourg n’a été que la « capitale des occasions manquées » durant le mandat de Jeanne Barseghian. « La ville ne rayonne plus. Même la capitale mondiale du livre a été pensée “petit” ! », plante Pierre Jakubowicz. « Penser Strasbourg en grand c’est aimer Strasbourg », dit-il. Pour la Fête de l’Europe chaque 9 mai par exemple, Pierre Jakubowicz veut qu’on puisse la voir de toute l’Europe :
« Le 14-Juillet à Paris, c’est grandiose chaque année parce que c’est la capitale de la France. Strasbourg étant une capitale européenne, le 9-Mai à Strasbourg doit être à la dimension de l’Europe ».
Pierre Jakubowicz veut aussi renforcer Capitale de Noël, réinventer la Cavalcade du carnaval pour la mettre « au niveau d’une grande ville rhénane » et pérenniser la Foire Saint-Jean.
Pas de dette, mais des fonds européens
Mais comment parvenir à mettre en œuvre ces grandes ambitions sans alourdir la dette, que Pierre Jakubowicz accuse en outre les écologistes d’avoir fait doubler (en réalité +72%, NDLR), et sans augmenter les impôts ? Facile : attirer les entreprises en ville, afin de produire mécaniquement plus de rentrées fiscales. Il l’assure : « Les écologistes n’ont rien fait pour attirer les entreprises, elles se sentent rejetées et vont s’installer dans les villes alentours, comme Haguenau. »
Mais Pierre Jakubowicz ne compte pas que sur la bonne volonté de l’économie, il pense aussi pouvoir aussi tripler les montants des aides européennes reçus par la Ville. Ce ne sera pas très difficile puisque « la Ville n’a même pas candidaté au fonds des villes neutres en émissions carbone par exemple, ce sont 30 millions qui ont été perdus », assure-t-il. Troisième levier : créer un fonds local ayant vocation à financer des investissements, alimenté par une partie des capitaux des sociétés privées contrôlées par la Ville (sociétés publiques locales, sociétés d’économie mixte…). Il a même trouvé un nom pour ce fonds : Fierté (pour Fonds pour l’innovation, l’économie, le rayonnement, les transitions et l’Europe).
Contre la « vendenheimisation »
Car Pierre Jakubowicz voudrait que « les Strasbourgeois et les Strasbourgeoises soient fières de leur ville », ce qui aurait pour effet de relancer un cercle vertueux :
« Chaque Strasbourgeois devient alors un ambassadeur de sa ville, ce qui améliore l’attractivité, ce qui fait venir les entreprises, ce qui nous permet de financer de meilleurs services publics pour tous les habitants. »
Et par services publics, Pierre Jakubowicz pense à des agents d’entretien supplémentaires pour que la ville soit propre, et des agents de police pour qu’elle soit plus sûre. Il prévoit aussi un « choc des transports publics » et des parkings sous-terrains aux abords des grandes axes, qui seront plus fluides afin de contrer « ce sentiment que Strasbourg s’est bunkerisée » et d’éviter une « vendenheimisation de l’économie locale » (Vendenheim, au nord de Strasbourg, abrite une importante zone commerciale).
Bien sûr, ces propositions ne sont pas définitives. « Nous les soumettons au débat public », précise Pierre Jakubowicz. Bien qu’il soit parti le premier en campagne électorale, le conseiller municipal doit former des alliances, ne serait-ce qu’avec Renaissance, l’autre parti macroniste présent à Strasbourg et qui réserve son choix de tête de liste au moins jusqu’en septembre.
Inauguré à la fin des années 70, le bâtiment de Hautepierre 1 est vétuste.
La direction des Hôpitaux universitaires de Strasbourg a soumis au financement public un chantier de près de 15 ans pour le centre de Hautepierre. L’immense bloc de béton construit dans les années 70 est devenu obsolète.
Hautepierre 1 vit sans doute ses dernières années. Conçu en 1969, ce bâtiment du Centre hospitalo-universitaire (CHU) de Strasbourg a accueilli ses premiers patients à la fin des années 70. Les douze étages de cette bâtisse ne sont plus conformes aux normes de sécurité incendie actuelles. Les standards hôteliers de l’époque sont aussi dépassés, comme l’explique un médecin strasbourgeois : « Dans certaines unités de médecine, il y a une douche pour une vingtaine de chambres… » Et le bâtiment est déjà plein à craquer. Les possibilités de réaménagement et d’agrandissement de certains services à l’étroit sont donc nulles. Près d’un demi-siècle après son ouverture, la direction a donc fait un choix radical concernant l’avenir de ce géant de béton.
Carte du CHU de Hautepierre. En bleu, les bâtiments de Hautepierre 1 qui doivent être détruits (sauf le bâtiment de Hautepierre 2).Photo : Document remis
Jouez un rôle actif dans la préservation de la pluralité médiatiquePlongez en illimité dans nos articles et enquêtes exclusivesParticipez librement à la discussion grâce aux « identités multiples »
Rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg. Spécialisé depuis 2019 en enquêtes locales, à Strasbourg et en Alsace sur des sujets variés allant de l’extrême-droite à l’hôpital public en passant par la maison d’arrêt de Strasbourg, les mouvements sociaux, les discriminations et l’expertise-psychiatrique.