Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Une semaine d’attention sur les enfants réfugiés du 13 au 20 juin

Une semaine d’attention sur les enfants réfugiés du 13 au 20 juin
Réfugiés syriens à Idlib en 2021.

La Semaine des réfugiés propose du vendredi 13 au vendredi 20 juin une série de rencontres autour des migrations, avec pour l’édition 2025 une attention particulière à « l’enfance sans frontière ».

Du vendredi 13 au vendredi 20 juin, une trentaine de lieux à Strasbourg accueillent une cinquantaine d’événements : expositions, rencontres, tables-rondes ou spectacles, autour des migrations, de l’accueil et de l’exil dans le cadre de la 7e édition de la Semaine des réfugiés.

Ce festival est organisé par le Foyer Notre-Dame de Strasbourg, une importante association intervenant dans l’hébergement d’urgence, l’asile et l’aide sociale d’une manière générale, et Stamtish, une association œuvrant à créer un réseau de solidarité par l’intermédiaire de la cuisine. Elles sont soutenues par la Ville de Strasbourg, et le festival mobilise une trentaine de partenaires.

Pour l’édition 2025, les organisateurs ont choisi « l’enfance sans frontière » comme thème principal. Selon l’Unicef, 47,2 millions d’enfants ont été déplacés en 2023 en raison de conflits ou de violence. Pour la même année, plus de 43 000 enfants demandent seuls l’asile dans l’Union européenne, dont 1 900 en France.

Nombreux rendez-vous

Le Wagon Souk, espace culturel situé derrière la Gare, accueille une exposition « Jeunes en mouvement » par exemple, des photos réalisés par des jeunes de Domie 2, un établissement expérimental en faveur de l’enfance protégée du Groupe SOS. Une fresque participative sur le parcours de réfugiés est prévu à la médiathèque Olympe-de-Gouge, au quartier Gare, ou à l’Ancrage Café, au quartier Coop. Jeudi 19 juin de 14h à 17h, un escape game sur la thématique de la migration est proposé à La T’rêve, un lieu d’accueil de jour pour les personnes sans domicile.

Toutes ces manifestations sont à retrouver sur le programme de la Semaine des réfugiés, et si la plupart sont gratuites, les organisateurs demandent souvent aux personnes intéressées de s’inscrire auparavant. Le point d’orgue de cette semaine est la Marche des parapluie, dont le départ est prévu mercredi 18 juin, journée mondiale des réfugiés, à 13h30 place du Château. Elle doit se rendre place Saint-Thomas, où des animations sont programmées toute l’après-midi. Deux tables-rondes sur les enfants déplacés sont prévues pour clore cette journée, au Théâtre national de Strasbourg et au Lieu d’Europe.

Quatre ans après sa création, l’Agence du climat plombée par des décisions de l’État

Quatre ans après sa création, l’Agence du climat plombée par des décisions de l’État
L’agence du climat a présenté ce vendredi 13 juin un bilan après quatre ans d’activité.

Quatre ans après sa création, l’Agence du climat a dressé son bilan vendredi 13 juin à l’occasion de son assemblée générale annuelle.

C’est, pour Jeanne Barseghian, « une des plus belles réalisations du mandat ». Lors de l’assemblée générale annuelle de l’Agence du climat, vendredi 13 juin, la maire (Les Écologistes) de Strasbourg a salué le travail d’accompagnement effectué par cet organisme fondé il y a plus de quatre ans dans le cadre du plan climat mis en place par l’Eurométropole (EMS).

Plus de 20 000 personnes accompagnées 

C’était l’heure du bilan pour cette agence dont le mandat, présidé par Danielle Dambach, se termine en 2026. Il est décrit comme « très positif » mais plombé par les récentes décisions gouvernementales. Entre la suppression « soudaine », en décembre 2024, de la prime à la conversion pour une voiture, la suspension du dispositif « Ma Prime Rénov’ » durant l’été et le rétropédalage vivement critiqué localement sur la mise en place des zones à faible émissions (ZFE), « l’avenir de l’Agence se pose », s’inquiète Danielle Dambach. « S’il y a d’autres mesures de ce type, je ne sais pas si on pourra poursuivre sur cette voilure, on est tributaire des annonces de l’État », ajoute-t-elle. Jeanne Barseghian a dénoncé un « backlash écologique », tout en réaffirmant l’importance du dispositif, financé à 65% par l’EMS.

Ce « guichet des solutions » dont le but est « d’agir en faveur de la lutte contre le changement climatique » s’est spécialisé dans le conseil et l’accompagnement sur les questions de mobilité, de rénovation énergétique ou de végétalisation auprès des habitants de l’Eurométropole. Selon l’Agence, 20 000 habitants – soit 10% de la population totale de l’EMS – ont pu bénéficier de l’expertise des 33 salariés de la structure.

Bruno Ulrich, vice-président, Danielle Dambach, présidente et Christophe Hartmann, membre du bureau, ont présenté au Lieu d’Europe un bilan des quatre années d’activité de l’Agence du climat en amont de l’assemblée générale annuelle.Photo : Olivia Kouassi / Rue89 Strasbourg

« Inquiétudes » après la suspension de « Ma Prime Rénov’ »

L’Agence, qui a accueilli en 2024 huit nouveaux salariés, décompte en moyenne une quinzaine d’appels par jour concernant des questions de rénovation énergétique et des aides financières dont il est possible de bénéficier. En quatre ans, ce sont près de 7 000 personnes qui ont contacté l’Agence dont les deux tiers, ont, selon Aurélie Bruder, responsable du pôle rénovation énergétique, « entamé la rénovation de leur bien ».

Des aides telles que « Ma prime Rénov’ », mises en place par l’État, peuvent englober selon les revenus du ménage jusqu’à 70% du budget de rénovation énergétique. Sa suspension entre juillet et septembre 2025 a ébranlé les services de l’agence. « On constate une inquiétude mais on conseille aux personnes de ne pas abandonner leur projet pour autant », détaille Aurélie Bruder qui ne veut pas croire à une suppression du dispositif. En comparaison, les aides locales à la rénovation énergétique ne peuvent, selon la responsable du pôle, englober que jusqu’à 10% du budget.

Du côté du pôle mobilité décarbonée, ce sont 11 000 personnes qui ont été accompagnées dans l’étude de leur éligibilité à différentes aides. Parmi elles, 94% se sont révélées éligibles aux aides de l’EMS telles que le compte mobilité – il permet de débloquer un crédit allant jusque 2 500 euros pour les ménages qui décident de se séparer de leur véhicule pour se tourner des mobilités douces. Un dispositif encore peu utilisé puisqu’il ne concerne que 5% des foyers accompagnés. Les 95% restants se sont tournés vers la prime à la conversion, permettant de financer l’achat d’un nouveau véhicule. L’annonce de sa suppression fin 2024 a entrainé une saturation des services de l’Agence. « Nous avions 200 appels par jour de personnes qui voulaient bénéficier de ce programme », se rappelle Agathe Collard, responsable du pôle. Après un pic en décembre, les appels concernant des personnes intéressées par la décarbonation de leur mode de transport ont en revanche été « divisés par deux ».

Les 21 et 22 juin, dernier week-end pour visiter le musée alsacien avant sa rénovation

Les 21 et 22 juin, dernier week-end pour visiter le musée alsacien avant sa rénovation
Ces masques effrayants n’étaient pas utilisés pour le carnaval ! Fixés à la sortie des meules, c’est par leur bouche que s’écoulait le son ou la farine.

Le musée alsacien, ce ne sont pas que des poêles en faïences, des moules à Kougelhopf et des costumes traditionnels ! Il y a aussi l’arrosoir de chambre, les dégorgeoirs à moulin ou encore la chaise d’accouchée… Ces objets et bien d’autres seront mis en lumière au musée alsacien les samedi 21 et dimanche 22 juin.

Le musée alsacien, ce sont 50 000 objets retraçant la vie en Alsace entre le XVIIIe et le XXIe siècle. Exposées sur deux étages et dans trois maisons, quai Saint-Nicolas au centre-ville de Strasbourg, les collections sont constituées principalement d’objets de la vie quotidienne rurale.

L’événement « Salü Bisàmme ! » (« Salut tout le monde ! » en alsacien) célèbrera le dernier week-end d’ouverture du musée avec plusieurs animations avant la fermeture du musée pour une rénovation en profondeur pendant deux ans. Les médiateurs culturels et gardiens présenteront leurs coups de cœur, parmi lesquels de bien étranges moules à gâteaux.

Dans la pièce du musée qui reproduit une cuisine traditionnelle alsacienne sont exposés toutes sortes de moules. « Chaque gâteau correspondait à un des moments symboliques de la vie ou à une époque de l’année », confie Élodie Traband, médiatrice culturelle. Parmi les moules surprenants, l’un est en forme de crapaud, un autre représente un bébé emmailloté. Le gâteau en forme de crapaud était offert aux jeunes mariés en symbole de fertilité car « cet animal pond énormément d’œufs », détaille Élodie Traband. Le gâteau en forme de bébé emmailloté était mangé lors des baptêmes.

« Bonne ménagère » et croyances populaires

Entre des poteries de Betschdorf et de Soufflenheim, deux petites cruches en terre cuite en forme de poire ont pris place. Ce sont des « sprenzhafe », des arrosoirs de chambre, dont le fond est percé, comme décrit la médiatrice :

« Ça fait une espèce de goutte à goutte, sans faire une flaque. Juste histoire d’attraper la poussière, les saletés, avant de passer le balai. C’était un cadeau de mariage ! »

Les objets du musée alsacien sont autant de témoins fascinants d’un autre temps où le rôle de la femme consistait à avoir des enfants, à faire le ménage et la cuisine. D’autres objets reflètent davantage les croyances populaires comme les dégorgeoirs, aussi appelés déversoirs à moulin.

Le musée possède en effet « une des plus grandes collections de déversoirs », souligne Elodie Traband. Le « kleiekotzer » est une gargouille en bois sculpté par laquelle s’écoule la farine à la sortie des meules. Ces masques effrayants représentent le diable, l’étranger, ou encore des militaires. Ils ont une fonction protectrice et servent à « éloigner les mauvais esprits susceptibles d’empoisonner le grain », note Élodie Traband.

Les samedi 21 et dimanche 22 juin, d’autres objets seront mis en évidence, comme la chaise d’accouchée ou le « kreismesser » : un couteau rituel juif utilisé pour éloigner le démon féminin Lilith lors des cérémonies de circoncision. D’autres événements, comme des lectures de contes, se tiendront tout au long de ce week-end festif et nostalgique. « Nous sommes contents de ce week-end et en même temps, on est tristes. Ici, c’est ma maison », conclut avec émotion la jeune femme, à l’approche de la fermeture pour travaux du musée.

L’association des Amis du Zoo de l’Orangerie fait condamner la Ville de Strasbourg

L’association des Amis du Zoo de l’Orangerie fait condamner la Ville de Strasbourg
Nichoirs pour inséparables au zoo du parc de l’Orangerie, Strasbourg, printemps 2013. Document remis.

L’association gestionnaire de l’ancien zoo de l’Orangerie avait de nombreux griefs à l’encontre de la Ville de Strasbourg. Par une décision du jeudi 12 juin, le tribunal administratif lui a donné raison sur un point.

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La police nationale a évacué le grand squat rue Lamartine à Schiltigheim

La police nationale a évacué le grand squat rue Lamartine à Schiltigheim
Un officier de police et une représentante d’Alsace habitat observent les familles expulsées devant le bâtiment.

Une trentaine de personnes sans-abri occupaient un bâtiment vide à Schiltigheim depuis mi-mai. La police nationale a évacué le site ce vendredi 13 juin.

Vendredi 13 juin à 15h, sous un soleil de plomb, plusieurs familles sans-abri d’origine géorgienne s’activent pour descendre meubles, sacs de vêtements et matelas des appartements qu’elles occupaient depuis mi-mai. Il s’agit d’une trentaine de personnes au total, qui ne trouvaient pas de solution d’hébergement d’urgence.

Le bâtiment évacué compte dix niveaux.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

Sur le parking de la résidence, située au 3 rue Lamartine à Schiltigheim, certains anciens occupants déposent soigneusement leurs biens sur le bitume brûlant. D’autres, notamment les enfants, parlent à des voisins compatissants.

Plusieurs membres des familles expulsées, debout devant leurs affaires.Photo : Romain Cunat / Rue89 Strasbourg

Sortie sèche

Trois policiers, déployés pour « veiller au bon déroulement » de l’évacuation, restent en retrait, observant silencieusement la scène. À leurs côtés, deux représentantes d’Alsace Habitat, le bailleur social propriétaire du site et à l’origine de la demande d’expulsion, sont également présentes. Elles refusent de répondre aux questions de Rue89 Strasbourg.

Un officier de police et une représentante d’Alsace habitat surveillent l’opération.Photo : Romain Cunat / Rue89 Strasbourg

Aucun dispositif de proposition d’hébergement d’urgence pour toutes les personnes présentes ne semble prévu. Des anciens occupants se préparent à redormir dehors. « Ces sorties sèches, sans relogement, sont scandaleuses, déplore Sabine Carriou, de l’association Les Petites roues. Si ces personnes ont occupé ce bâtiment vide, c’est parce qu’elles n’avaient pas d’autre solution. » Elle rappelle que le squat abritait « des personnes malades, une famille avec des bébés dont un polyhandicapé… »

Pour la responsable associative, un accord aurait pu être trouvé pour que l’immeuble accueille ces personnes avant sa démolition qui devrait intervenir dans plusieurs mois, voire plusieurs années.

Voitures de police disposées dans la rue Gabrielle-Colette.Photo : Romain Cunat / Rue89 Strasbourg

Contactée par Rue89 Strasbourg, la préfecture du Bas-Rhin a confirmé que l’expulsion « a été faite en application de l’article 38 de la loi sur le droit au logement opposable (Dalo) », qui permet le recours à la force publique après une plainte du propriétaire. La préfecture précise que « dans ce cadre, le relogement des squatteurs n’est pas prévu par la loi. Néanmoins, le préfet a finalement pris la décision d’abriter 9 personnes, par exception, en raison de leur vulnérabilité ».

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Pour traquer les migrants, l’État autorise les drones dans le nord de l’Alsace

Pour traquer les migrants, l’État autorise les drones dans le nord de l’Alsace
Image d’illustration

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À Colmar, des pêcheurs soupçonnent la station d’épuration d’avoir tué les poissons

À Colmar, des pêcheurs soupçonnent la station d’épuration d’avoir tué les poissons
Une tonne et demie de poissons ont été retrouvés dans l’Ill, mercredi 4 juin.

Après la plainte déposée par la Région Grand Est suite à la mort de milliers de poissons dans l’Ill, une enquête pour déterminer l’origine de cette pollution est en cours. Mais pour des pêcheurs du secteur, la station d’épuration de Colmar, située en amont de la zone polluée, est la principale suspecte.

« Une tonne et demi de poissons, c’est ce que nous avons ramassé, mais je pense qu’en réalité c’est au moins le double qui a été tué dans cette histoire » soupire, dégoûté, Arnaud Jamet, directeur du Canoë kayak club de l’Ill Sélestat (Cakcis). Accompagné de plusieurs membres du Cakcis, il a participé, au ramassage des milliers de cadavres de poissons dans l’Ill, trois jours après leur découverte par des pêcheurs dimanche 1er juin, entre Colmar et Illhaeusern. « Une telle mortalité en Alsace, c’est du jamais vu. J’espère que cet événement va réveiller les consciences des politiques », clame le directeur du Cakcis.

Les membres du Cakcis ont rempli leur canoë de cadavres de poissons lors du ramassage, mercredi 4 juin.Photo : Arnaud Jamet / Cakcis

Premier arrivé sur place dimanche matin et à l’origine du signalement aux autorités, Florian Pinto, pêcheur depuis plus de 35 ans, est toujours sous le choc :

« Des poissons de cinq à dix ans sont morts comme ça, en quelques heures. C’est une catastrophe, la rivière va mettre plusieurs années à s’en remettre. Je suis très triste. On nous parle d’écologie tous les jours mais on n’est même pas capable de préserver les êtres vivants que l’on a aujourd’hui. »

Suite à ce désastre écologique, la Région Grand Est, propriétaire et gestionnaire de la rivière depuis 2010, a déposé une plainte jeudi 5 juin. « Une charge polluante importante a pu atteindre l’Ill dans la nuit du 31 mai avec une origine qui reste à déterminer » indique le communiqué de la collectivité.

Les poissons ont été déchargés dans une benne avant d’être transportés chez un équarrisseur.Photo : Région Grand Est / Droits réservés

Une enquête, menée par l’Office français de la biodiversité (OFB), est en cours pour déterminer les origines et les causes de cette pollution.

Un pêcheur sur place durant l’orage

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Une série de rendez‑vous militants pour la Palestine à Strasbourg du 12 au 17 juin

Une série de rendez‑vous militants pour la Palestine à Strasbourg du 12 au 17 juin
Plusieurs rassemblements autour du conflit israélo-palestinien sont attendus les prochains jours

Du jeudi 12 au mardi 17 juin, une série de manifestations sont programmées à Strasbourg en soutien à la Palestine.

Du jeudi 12 au mardi 17 juin, une série de cinq rassemblements et manifestations en soutien à la Palestine sont prévus à Strasbourg. Ces actions interviennent en réaction à l’arraisonnement du navire Madleen affrété par la Flotille de la liberté et sur lequel se trouvaient notamment l’eurodéputée (LFI) Rima Hassan et l’activiste écologiste Greta Thunberg. Cette expédition voulait forcer le blocus imposé à Gaza par l’armée israélienne, qui prive les Gazaouis d’un accès sûr à l’aide humanitaire.

Jeudi 12 juin à 18h, cinq collectifs de soutien à la Palestine appellent à un rassemblement place Kléber à Strasbourg afin de dénoncer « le génocide à Gaza ». L’appel demande également « la levée du blocus » empêchant l’arrivé de l’aide humanitaire, l’instauration d’un « embargo militaire » contre Israël et la libération des « prisonniers palestiniens ».

Vendredi 13 juin à 17h30, place Kléber, le Collectif Palestine 67 appelle à une manifestation contre « le génocide et le blocus à Gaza ». Le cortège, soutenu par plusieurs organisations syndicales, partira de la rue du 22-Novembre, traversera la place Saint‑Pierre‑le‑Vieux, reviendra par la Grand’Rue, la rue Gutenberg, la place Gutenberg, la rue du Vieux-Marché‑aux‑Poissons pour une dispersion place du Corbeau.

L’appel dénonce notamment « la faillite morale » du gouvernement israélien, les « déplacements forcés », « la famine imposée aux civils » et « les bombardements indiscriminés à Gaza ». Le collectif appelle la France et l’Europe à suspendre l’accord d’association, à instaurer un embargo militaire, à soutenir les juridictions internationales et à la reconnaissance d’un État palestinien.

Samedi 14 juin à 15h, le collectif décolonial pour la Palestine, prévoit une marche au départ de la place Kléber jusqu’à la place de la Cathédrale. Mais compte-tenu de la Marche des visibilités prévue au même moment, la préfecture a pris un arrêté d’interdiction partiel le 13 juin : la manifestation ne doit pas emprunter les rues des Grandes-Arcades, du Vieux-Marché-Aux-Poissons, de la Première-Armée ni le quai des Bateliers.

Le Convoy for justice est attendu lundi 16 juin à 12h30 devant le Parlement européen à Strasbourg. Parti de La Haye, passé par Bruxelles et Paris, ce convoi apportera des témoignages d’anciens prisonniers palestiniens en Israël et de leurs avocats, avec pour objectif d’alerter l’opinion publique ainsi que les institutions européennes sur les violations des droits fondamentaux des prisonnières et prisonniers palestiniens.

Cette mobilisation s’inscrit dans une démarche de plaidoyer international avec la transmission de rapports adressés au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et la proposition de créer une commission internationale dédiée aux droits des prisonniers palestiniens. Après Strasbourg, le convoi doit se rendre à Genève.

Mardi 17 juin à 18h30, le syndicat Sud Rail et le mouvement politique Révolution permanente appellent à un rassemblement devant la préfecture du Bas-Rhin à Strasbourg pour exiger la « relaxe d’Anasse Kazib et celle de tous les soutiens de la Palestine ». Anasse Kazib, militant de Révolution permanente et cheminot syndiqué à Sud Rail, doit comparaître le lendemain pour « apologie du terrorisme » devant le tribunal de Paris après avoir relayé des images du franchissement de la frontière entre Gaza et Israël par le Hamas le 7 octobre 2023.

Présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, Pia Imbs ne se représentera pas en 2026

Présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, Pia Imbs ne se représentera pas en 2026
Pia Imbs avait réussi à bâtir une coalition de maires centristes alliés aux écologistes de Strasbourg.

La présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs, ne se représentera pas aux élections municipales en mars 2026. Avec son positionnement centriste et écolo-compatible, elle avait permis aux Écologistes de construire une coalition majoritaire à l’assemblée des 33 communes strasbourgeoises.

Les Dernières nouvelles d’Alsace révèlent que la présidente de l’Eurométropole de Strasbourg, Pia Imbs, a annoncé mardi aux élus du conseil municipal d’Holtzheim, dont elle est maire, qu’elle ne se représentera pas pour un troisième mandat. Après avoir succédé en 2014 au maire de Holtzheim depuis 25 ans, elle confie aux DNA qu’elle s’en tient ainsi à sa promesse de ne pas dépasser deux mandats.

Pia Imbs s’est rapidement engagée dans les affaires de l’Eurométropole, l’assemblée des 33 communes de l’agglomération strasbourgeoise. Après avoir pris la tête d’un groupe de neuf maires en 2014, elle a pris la présidence de l’Eurométropole en 2020 à la suite d’une alliance avec les écologistes, majoritaires à Strasbourg. Son départ ouvre donc la question de sa succession à la tête de l’Eurométropole, surtout en cas de réélection de Jeanne Barseghian à Strasbourg, puisque les écologistes avaient fait de Pia Imbs leur principale alliée pour bâtir une coalition avec les maires centristes de l’agglomération, volontaires pour s’engager sur quelques principes écologistes et notamment l’amélioration des transports en commun.

Sentiment du devoir accompli

Aux DNA, Pia Imbs indique avoir le sentiment du devoir accompli en ayant « fait aboutir « des dossiers serpents de mer », comme l’agrandissement du stade de la Meinau , le Réseau express métropolitain, la location du bâtiment Osmose (Simone-Veil) au Parlement européen, la médiathèque Frida-Kahlo à Schiltigheim… »

Pia Imbs a aussi mis beaucoup d’énergie et de volontarisme dans l’instauration de la Zone à faibles émissions, une mesure décidée par le gouvernement mais qu’elle a portée en son nom pour l’Eurométropole, avant de constater que l’agglomération était en fait bien seule. Elle a aussi accompagné Jeanne Barseghian et Danielle Dambach, la maire (Les Écologistes) de Schiltigheim, dans l’aventure d’une extension du tramway qui devait transformer tout le secteur de l’agglomération autour de la place de Haguenau. Un projet finalement retoqué par la commission d’enquête publique qui a trouvé que tout cela allait beaucoup trop vite. Pas de quoi l’ébranler selon les DNA, où elle déclare que le tram nord est « repris avec une autre méthode ».

Grève de salariés d’Ikea à Strasbourg pour une augmentation des salaires

Grève de salariés d’Ikea à Strasbourg pour une augmentation des salaires
Quelques salariés ont tenu un piquet de grève devant le magasin.

À l’appel d’une intersyndicale, une partie des salariés du magasin Ikea de Cronenbourg se sont mis en grève mercredi 11 juin. Ils protestent contre la stagnation de leurs salaires en 2025, décidée par la direction.

Une intersyndicale réunissant la CGT, la CFDT et FO appelle les salariés d’Ikea en France à la grève. Si la mobilisation la plus attendue est celle de Paris, prévue samedi 14 juin, les salariés du magasin Ikea de Strasbourg ont été les premiers de France à cesser le travail mercredi 11 juin. Selon l’intersyndicale, la moitié des 110 employés du site de Cronenbourg se sont déclarés grévistes.

Ce mouvement fait suite à la fin des négociations annuelles obligatoires, qui se sont soldées par un échec selon les syndicats. La direction d’Ikea France n’a accordé aucune augmentation collective des salaires et indiqué que la hausse individuelle sera limitée à 1% au maximum. En 2024, l’inflation moyenne en France a été de 2% selon l’Insee.

« On se sent méprisés par une entreprise qui fait des bénéfices. On accepterait ce résultat si la boîte avait des difficultés, mais ce n’est pas le cas », affirme Guislain Duval, délégué syndical de la CFDT. En août 2024, le chiffre d’affaires annuel d’Ikea France, qui emploie plus de 12 000 personnes, a légèrement baissé pour s’établir à 3,7 milliards d’euros avec un résultat net de 140 millions d’euros.

D’autres salariés, présents sur le piquet de grève, mentionnent également des conditions de travail éprouvantes. « On se retrouve fréquemment avec des problèmes de dos », témoigne Eva, en évoquant des troubles musculosquelettiques ou des lombalgies. « Il y a une volonté de réduire la masse salariale en réduisant les heures des nouveaux et en rajoutant des tâches aux anciens », renchérit Guislain Duval, en citant également « les changements de plannings intempestifs » et les conséquences qui en découlent sur la vie privée des employés.

Samedi 14 juin, la Marche des visibilités sera « antifasciste et festive »

Samedi 14 juin, la Marche des visibilités sera « antifasciste et festive »
La 23e édition de la marche des visibilités se tiendra à Strasbourg le samedi 14 juin.

Avec pour thème « Faire corps contre le fascisme », la 23e édition de la Marche des visibilités prévue samedi 14 juin adopte une posture politique. Une décision prise collectivement pour la première fois.

« Il fallait que la Pride renoue avec ses origines politiques », se félicite la Station LGBTI, une association d’accueil et d’écoute pour les personnes victimes de discriminations liées à leur genre. Pour sa 23e édition, la Marche des visibilités strasbourgeoise sera étiquetée « antifasciste et festive ». Le départ du cortège est prévu samedi 14 juin à partir de 13h30, place de l’Université. La Marche doit ensuite rejoindre la place d’Austerlitz en passant par le quai des Pêcheurs, avant de se diriger vers la place Kléber via la rue des Grandes-Arcades, puis de retourner place de l’Université en passant par la place de la République. 

L’édition précédente avait été marquée par une division interne entre les différents collectifs concernant la politisation ou non de ce rendez-vous annuel de la communauté LGBT. La dissolution de l’Assemblée nationale en juin 2024 avait entrainé une partie des associations présentes à affirmer leur opposition au Rassemblement national (RN) quand l’organisateur du cortège défendait une manifestation « apolitique »

« Il y a eu une incompréhension l’année dernière. Notre organisation est bien sûr politique, mais elle est apartisane, nous ne voulions pas appeler à voter pour tel ou tel parti. Nous dénonçons le fascisme mais de manière générale », explique désormais Matthieu Wurtz, président du collectif organisateur FestiGays : 

« Il y avait un enjeu sécuritaire également, au vu du climat électoral tendu d’alors. Nous n’avons pas appelé à voter contre le RN mais les gens sont assez intelligents pour lire entre les lignes. »

Le terme « apartisan » est selon son président, inscrit dans les statuts de FestiGays. L’organisation d’une assemblée générale extraordinaire et un vote des adhérents du collectif serait donc nécessaire pour les faire évoluer. « On est en train de travailler là-dessus, les choses pourraient être amenées à évoluer », évoque-t-il

Une organisation interassociative

« Après les désaccords sur la politisation de la Marche 2024, certains collectifs se sont rapprochés de FestiGays pour voir comment éviter de reproduire des cortèges séparés », détaille Noé, membre du Front d’Action Gay (FAG) Strasbourg. « Nous avons décidé d’ouvrir le dialogue et de nous fédérer. Les décisions concernant toute la Marche sont désormais prises en commun », confirme Matthieu Wurtz.

Dès décembre 2024, ce sont une quinzaine d’associations et collectifs qui se sont réunis mensuellement pour définir un thème commun et préparer l’événement. Si Matthieu Wurtz concède qu’un mot d’ordre commun « qui devait contenter tout le monde a été difficile à trouver », il estime que la démarche collective a abouti à « un consensus plaisant ». « L’inter-association a aidé à pousser à la politisation de la marche cette année, c’était une volonté forte », précise Flora Giros, vice-présidente de la Station LBGTI Alsace, qui salue « la prise en compte de la multiplicité des points de vue qui a permis d’avoir une meilleure organisation ».

En 2025, la Marche des visibilités sera donc en un seul cortège avec comme mot d’ordre « Faire corps contre le fascisme ». Cette thématique décidée collectivement est une première dans l’histoire des Marches des visibilités à Strasbourg, dont la première édition s’est tenue en 2002. 

« Nos droits sont en danger »

Dans un contexte international où la Marche des fiertés a été interdite en Hongrie, où certaines régions de Pologne instaurent des zones anti-LGBT, où les droits des personnes LGBT sont restreints en Géorgie, face à la résurgence de l’extrême droite en Europe et dans le monde, « il est important de manifester pour le maintien de nos droits, rien n’est acquis », plaide Matthieu Wurtz.

« C’est certes une journée de célébration de nos identités mais c’est aussi un endroit où l’on doit revendiquer nos droits à l’égalité », détaille « ViviAnn Du Fermoir De Monsac », drag-queen et cofondatrice de l’association Les Tantines, qui participera pour la première fois au cortège à bord de leur propre char. 

Matthieu Wurtz de Festigays précise que la Marche des visibilités, bien que « militante », sera « festive et libératrice » :

« C’est un endroit où l’on peut être qui l’on veut… Pour certains, c’est le seul jour de l’année où c’est possible et c’est un aspect essentiel de la Marche, au-delà des revendications politiques. »

Flora Giros de La Station détaille :

« On ne souhaite pas retirer le côté festif de la marche. On en a aussi besoin. Mais c’est un message envoyé aux alliés : si vous faites la fête avec nous, il faut aussi s’engager pour défendre nos droits. » 

Pour la drag-queen ViviAnn, porter un message politique tout en faisant la fête n’est pas antinomique de toutes façons :

« Notre char, qui transportera une dizaine de drag-queens, sera décoré à partir du thème de l’Olympe, mais les pancartes seront très politiques. On est jolies mais on part aussi à la guerre. »

Discours commun et nouvelles zones

Autre conséquence de cette coordination entre collectifs et associations, l’écriture en commun d’un discours « très politique », selon les termes de Flora Giros, qui sera prononcé en amont de la Marche. Un pink block, réunissant des collectifs queer féministes et antifas « radicaux » tels que le Fags, Ascendant Butch, l’Organisation de solidarité trans (OST) ou les Footeureuxses, ouvrira ensuite le défilé. En parallèle du Village des assos place de l’Université, une « zone TransPédéGouine » sera organisée à la Manufacture des Tabacs de 18h à 22h, son équivalent « anti-raciste, anti-impérialiste, queer et féministe ».

La structuration inter-associative a en outre permis de multiplier les « zones calmes » dans le cortège et d’inclure un dispositif pour les personnes à mobilité réduite et handicapées. La journée doit se terminer par la Nuit des FestiGays, au Studio Saglio à partir de 22h. 

Un professeur de l’Université de Strasbourg sanctionné par un blâme pour « agissements sexistes »

Un professeur de l’Université de Strasbourg sanctionné par un blâme pour « agissements sexistes »
Image d’illustration, université de Strasbourg.

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Un ancien membre de l’UNI Strasbourg exclu à vie pour un salut nazi sur le campus

Un ancien membre de l’UNI Strasbourg exclu à vie pour un salut nazi sur le campus

Ancien membre du syndicat étudiant UNI Strasbourg, Josselin a été définitivement exclu de l’Université de Strasbourg. Il a reconnu avoir réalisé un salut nazi filmé au sein du campus universitaire.

Les membres de l’UNI Strasbourg ont un sens de l’humour bien particulier. Lundi 31 mars, Josselin était entendu par la commission de discipline de l’Université de Strasbourg (Unistra). Alors président, Michel Deneken avait demandé des poursuites disciplinaires à l’encontre de cet étudiant en sciences de la Terre. L’ancien membre du syndicat étudiant UNI Strasbourg s’était filmé en octobre 2023 en effectuant un salut nazi sur le campus universitaire. Un an et demi plus tard, les images fuitent sur X (ex Twitter) au milieu des photomontages sexistes et antisémites révélés par le collectif Golem.

L’humour comme défense

Pour Josselin comme pour Samy Amokrane, ancien président de l’UNI Strasbourg, la défense est la même : l’humour et « l’autodérision ». En amont de l’audience du 31 mars, Josselin s’est défendu par écrit en avançant que « la vidéo (…) relevait d’une blague privée entre amis et n’avait aucune visée publique. En effet, moqué par ses amis pour sa tenue vestimentaire évoquant une iconographie nazie, il s’est filmé faisant un salut nazi hors de toute adhésion idéologique. » De quoi rappeler les arguments mis en avant par Samy Amokrane face à la même section disciplinaire : « Il s’agissait de faire preuve d’autodérision de ce qu’on reprochait à l’UNI. »

Face à la section disciplinaire, Josselin a reconnu le caractère « inacceptable » de son geste. L’ancien étudiant en sciences de la Terre a aussi invoqué l’absence d’intention de nuire à la réputation de l’université. Il s’est défendu de vouloir véhiculer des idées haineuses.

Une sanction « exemplaire »

Les membres de la commission de discipline ont estimé que la vidéo du salut nazi démontre « une absence de discernement et de conscience critique » démontrant que « l’acte commis ne saurait être qualifié de simple “blague”. » Ils se sont aussi accordés sur la gravité des faits ayant eu lieu dans l’enceinte universitaire. La section disciplinaire a enfin affirmé que la diffusion des images sur les réseaux sociaux et dans les médias a « conduit à un trouble à l’ordre public au sein de l’établissement et une atteinte manifeste à la réputation de l’établissement ».

La section disciplinaire a tenu à « sanctionner de manière exemplaire un acte contraire aux valeurs fondamentales de l’Université de Strasbourg ». Josselin a ainsi été exclu définitivement de l’Unistra.

Contacté par le biais de son profil X (ex Twitter), Josselin n’a pas donné suite à notre demande d’entretien.

Après la résorption du bidonville de Cronenbourg, le défi de l’insertion

Après la résorption du bidonville de Cronenbourg, le défi de l’insertion
Ioana espère pouvoir rester en France pour scolariser ses enfants.

Un an après leur relogement derrière la gare, plusieurs familles roms de l’ancien bidonville de Cronenbourg bénéficient d’un accompagnement social. Mais il reste beaucoup à faire pour éviter que le campement ne se reforme à la fin du dispositif.

« C’est bien mieux ici. En Roumanie, on vivait dans une maison insalubre sans eau, sans chauffage. » Pour ce père de famille roms, relogé dans un mobil-home près de la gare de Strasbourg après avoir été expulsé du bidonville de Cronenbourg, le changement de cadre de vie est appréciable.

Depuis juin 2024, treize familles roms de Roumanie et de Hongrie, soit 15 adultes et 13 enfants, ont été installées dans des mobil-homes et des caravanes à l’Espace 16, un « Espace temporaire d’insertion » (ETI) mis en place par la Ville et la Délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement (Dihal) dans l’enceinte du Bastion 16, rue du Rempart.

Désarmer les clans

Pour en arriver là cependant, il aura fallu un long travail de « diagnostic » mené par Trajectoires, une association spécialisée dans l’insertion, afin d’identifier et neutraliser les liens claniques qui pouvaient exister entre certains habitants du bidonville de la M35 (voir notre reportage). Dans cette micro-société qui a culminé à 160 membres, tout se monnayait, y compris l’accès aux cabanes et à l’eau.

À l’Espace 16, les familles qui ont accepté le relogement, bénéficient de conditions sanitaires équivalentes à celle d’un camping, d’un suivi social hebdomadaire, de cours de français et d’un accompagnement vers l’emploi. Les travailleuses sociales de Carilogis, un service de Caritas Alsace, veillent à ce que les familles ne subissent plus l’emprise mafieuse qui pesait sur elles au bidonville. Une vigilance de chaque instant puisque les personnes qui vivaient sur le dos de ces familles sont toujours présentes à Strasbourg.

Il reste encore un an à Carilogis pour faire en sorte que toutes les familles puissent s’insérer dans la société française. L’association compte beaucoup sur l’emploi, condition nécessaire à l’obtention d’un titre de séjour, mais pour l’instant, seuls trois adultes sur 17 disposent d’un contrat de travail  : un dans l’entreprise Régie des Écrivains, un autre chez Zalando en Allemagne, et un en tant qu’auto-entrepreneur dans le ferraillage. Quatre autres terminent un stage aux Jardins de la Montagne Verte, avec l’espoir d’y décrocher un emploi.

La Ville de Strasbourg a engagé 450 000€ dans cette opération, remboursés par une première tranche de 190 000€ de la Dihal en 2024. L’opération fait figure de modèle pour la résorption des bidonvilles roms en France, même si la taille du dispositif est sans commune mesure avec les bidonvilles existants à Montpellier ou Nantes.

Manque de moyens en pédopsychiatrie : « Il y a une perte de chance pour l’enfant »

Manque de moyens en pédopsychiatrie : « Il y a une perte de chance pour l’enfant »
La professeure Carmen Schroeder est cheffe de service en psychiatrie des enfants et des adolescents aux Hôpitaux Universitaires de Strasbourg (HUS).

La cheffe du service psychiatrie enfants aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg regrette la promesse non tenue d’un nouveau bâtiment pour la pédopsychiatrie. Carmen Schroeder décrit des équipes débordées face à l’explosion du mal-être des jeunes.

La santé mentale des enfants n’a jamais été une priorité, à Strasbourg comme ailleurs. Pour s’en rendre compte localement, il faut suivre l’histoire des locaux dédiés aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS). Depuis 2010, les réunions se sont enchaînées au sujet du futur bâtiment pour la pédopsychiatrie de l’hôpital public strasbourgeois. Le besoin était urgent tant les locaux situés dans le quartier de l’Elsau étaient vétustes et laids. Après une première désillusion en 2015, les infirmières et médecins du service y ont cru à nouveau en 2021. Jean Castex, alors Premier ministre, avait annoncé 20 millions d’euros pour relancer la construction d’un bâtiment de psychiatrie enfants. Quatre ans plus tard, c’est une nouvelle désillusion pour les professionnels de ce secteur à Strasbourg.

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Florian Kobryn devient le premier élu de La France insoumise à la Collectivité d’Alsace

Florian Kobryn devient le premier élu de La France insoumise à la Collectivité d’Alsace
Le conseiller d’Alsace Florian Kobryn.

Conseiller d’opposition de la Collectivité européenne d’Alsace, Florian Kobryn a décidé de s’affilier à La France insoumise. Auparavant non encarté, il devient le premier élu du mouvement au sein du Département.

Florian Kobryn a été président du groupe d’opposition de gauche pendant quatre ans au sein de la Collectivité européenne d’Alsace. Il a quitté ce même groupe en avril à la suite de tensions internes, provoquant sa disparition. Il annonce lundi 10 juin rejoindre La France insoumise (LFI). L’ancien élu issu de la société civile, employé du Théâtre national de Strasbourg, n’était pas encore affilié à un parti. Dans un communiqué envoyé à Rue89 Strasbourg, Florian Kobryn explique son choix :

« Ce mouvement a participé à construire mon éducation politique, mes engagements et mes convictions. C’est donc avec fierté que je poursuivrai, aux côtés du collectif insoumis, les combats que je porte déjà dans une démarche résolument collective, ancrée dans le territoire alsacien, et porteuse d’un projet radical. »

Expérience d’élu

Par rapport aux autres partis de gauche, le mouvement insoumis souffre en Alsace d’un déficit de figures médiatiques et d’un manque d’implantation au sein des instances politiques locales. L’élu insoumis le plus connu est Emmanuel Fernandes, député de la 2e circonscription du Bas-Rhin depuis 2022.

« Pour que le mouvement réussisse, il faudra une mobilisation à tous les échelons pour avoir une proposition politique forte et cohérente. Mon objectif sera de partager mon expérience d’élu local », assure Florian Kobryn par téléphone. En plus de son mandat au Département, il s’engagera dans le groupe d’action de La France insoumise du quartier de la Krutenau. À un an des élections municipales, alors que LFI souhaite peser à Strasbourg, son ralliement devrait être apprécié par le mouvement de gauche radicale.

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