Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Le Cosmos s’ouvre en célébrant son aventure collective

Le Cosmos s’ouvre en célébrant son aventure collective

Ouvert au public à partir du vendredi 2 juin, le cinéma municipal Cosmos débutera sa programmation avec l’exploration des « Belles équipes », puis du « Cinéma dans le cinéma » avant d’embrayer sur un cycle autour de l’eau durant l’été.

Le Cosmos, qui a pris la suite du cinéma Odyssée en janvier, ouvrira ses portes au public vendredi 2 juin. Lors de ce week-end inaugural, un marathon de films est proposé, dont toutes les séances seront accessibles au tarif de 5€ et ce, pour deux personnes.

Étienne Hunsinger, directeur du Cosmos, a présenté jeudi les premiers cycles du cinéma municipal :

« Nos cycles sont élaborés avec un conseil de programmation. En tant que structure coopérative, il nous est apparu important de célébrer les aventures collectives avec un cycle sur les “Belles équipes” du 2 au 16 juin. Puis, nous nous attarderons sur “Le cinéma dans le cinéma” du 16 juin au 7 juillet. Durant l’été, notre programmation s’intéressera à la thématique de l’eau, et des rétrospectives avec les films de Lars Von Trier et de Mani Kaul. »

Chaque cycle est composé de plusieurs dizaines de films, une trentaine pour « Belles équipes » dont 3 courts métrages. C’est le documentaire Entre nos mains qui sera projeté le vendredi 2 juin lors d’une séance inaugurale, gratuite sur inscription. Le film raconte la reprise d’une usine de lingerie par ses employées, qui découvrent alors une nouvelle liberté dans l’aventure entreprenariale.

Parmi les films de ce premier cycle également, la version courte de « La Commune » de Peter Walkins : 3 heures et 30 minutes de reportage télévisé en direct du mois de mars 1871, dans un 11e arrondissement de Paris théâtralisé.

Bande annonce de « La Commune » de Peter Walkins (vidéo YouTube)

Mais les « Belles équipes », ce seront aussi celle d’Akira Kurosawa avec Les 7 Samouraïs, ou celle des étudiants de l’école du Théâtre national de Strasbourg dans L’Âge des Possibles de Pascale Ferran, ou bien les compositions improbables mais qui ont existé à une époque pas si lointaine et réunies dans le truculent À la recherche de l’ultra-sex, de Nicolas Charlet et Bruno Lavaine (voir la bande-annonce après un petit contrôle parental)…

Il y a aussi le dramatique Les chats persans de Bahman Ghobadi, où un groupe de musiciens de rock iraniens tente de rejoindre les États-Unis. Tourné clandestinement à Téhéran, certains acteurs ont joué leur propre rôle. Trois ans après la sortie du film, trois d’entre eux ont été assassinés à New York par un ancien membre de leur groupe de musique. Notons aussi le délicat et subtil La Visite de la Fanfare, où Eran Kolirin place des musiciens égyptiens au milieu de la société laïque israélienne.

D’autres soirées spéciales viendront compléter cette programmation, comme une soirée avec le centre pour la Mémoire des images réanimées d’Alsace (Mira) et la projection d’un documentaire sur l’une des premières militante écologiste d’Alsace, Solange Fernex.

La grande salle a été mise aux normes d’accès Photo : CG / Rue89 Strasbourg / cc

Malgré une ouverture au public tardive, les travaux de rénovation dans ce bâtiment de 1913 ne sont pas terminés. Seul le hall d’accueil a été transformé pour être plus spacieux et proposer un accès direct au bar attenant. Les salles ont été mises aux normes d’accès pour les personnes à mobilité réduite, entraînant la disparition de quelques sièges. Au premier étage, le Cosmos ouvre un salon avec vue sur la ville, auparavant inaccessible mais qui nécessite encore d’être repeinte en respectant l’architecture et l’ensemble du début du XXe siècle.

Devant la Cour d’appel, Serge Oehler se répète et nie être auteur de violences conjugales

Devant la Cour d’appel, Serge Oehler se répète et nie être auteur de violences conjugales

Jeudi 11 mai, la Cour d’appel de Colmar a entendu Serge Oehler pour des faits de violence envers Marie C., son ex-épouse. L’élu municipal et départemental conteste sa condamnation de décembre 2021 et tous les faits qui lui sont reprochés.

Dans le grand hall de la Cour d’appel de Colmar, jeudi 11 mai, Marie C. est fébrile. L’ex-épouse de Serge Oehler sait qu’elle va devoir entendre, à nouveau, l’élu strasbourgeois contester les faits de violence qu’elle lui reproche. « Depuis que je sais qu’il a fait appel, je me suis coupée du monde », souffle la jeune femme (voir son témoignage complet).

En première instance le 8 décembre 2021, Serge Oehler a été condamné à 24 mois de prison, dont 18 avec sursis pour des faits de « violences habituelles par une personne étant ou ayant été conjoint ». En plus, l’élu municipal – également conseiller départemental – a été condamné à des peines complémentaires de cinq ans d’inéligibilité et trois ans d’interdiction de rentrer en contact avec Marie C. Elle aussi a été condamnée, le même jour, à trois mois de prison avec sursis pour avoir utilisé une bombe au poivre contre son ex-conjoint, à Metz, en novembre 2019.

Des violences toujours contestées par Serge Oehler

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Au conseil de l’Eurométropole, contrat local de santé et rénovation du centre administratif

Au conseil de l’Eurométropole, contrat local de santé et rénovation du centre administratif

Plutôt léger, le conseil de l’Eurométropole de Strasbourg du vendredi 12 mai sera marqué essentiellement par le contrat local de santé et la présentation de la rénovation du centre administratif.

« Disons qu’il était cohérent avec son temps, avec les canons esthétiques de l’époque. » Du bout des lèvres, la présidente de l’Eurométropole, Pia Imbs (sans étiquette), reconnaît presque la laideur du centre administratif. Dans la salle de réunion où elle présente le prochain conseil de l’Eurométropole de Strasbourg (EMS), les journalistes s’amusent de ses pudeurs langagières. Le futur du bâtiment disgracieux sera évoqué au cours de la prochaine séance plénière ce vendredi 12 mai.

Avant cela, les conseillers eurométropolitains se pencheront sur le renouvellement du contrat local de santé. Il s’agit d’un contrat établi entre l’Agence régionale de santé du Grand-Est (ARS) et l’Eurométropole, avec une ribambelle d’autres acteurs locaux, comme la préfecture du Bas-Rhin et les Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS). L’objectif affiché est de réduire les inégalités territoriales et sociales quant à l’accès aux soins.

Focus sur la santé environnementale

Si cette troisième génération du contrat local de santé sera décortiquée lors de l’examen de la délibération, la vice-présidente en charge de la santé, Françoise Schaetzel (EE-LV), égraine déjà plusieurs points clés du contrat, comme l’ouverture d’une maison de santé mentale :

« Pour l’instant, c’est encore à l’état de projet. Mais il s’agira d’un lieu de coordination et de rencontre, avec des permanences. »

L’élue martèle également la volonté de l’EMS d’accroîre sa lutte contre la prolifération des moustiques tigres, qui peuvent transmettre des virus tropicaux :

« Il y a une massification des actions sur les moustiques tigres. En plus de la prévention sur les gestes à adopter, on prévoit une formation de tous les agents techniques des cimetières, des écoles et des espaces verts. »

Plus largement, l’EMS prévoit le renforcement de ses actions en faveur de la santé environnementale, en luttant contre l’exposition aux perturbateurs endocriniens, mais aussi en promouvant l’alimentation et l’agriculture durable et un « urbanisme favorable à la santé ».

Avant la construction du centre administratif, la parcelle était occupée par une gare. (Photo JFG / Rue89 Strasbourg / cc)Photo : Jean-François Gérard / Rue89 Strasbourg

Lifting en perspective pour le centre administratif

Pachydermique, le centre administratif est inratable dans le panorama strasbourgeois. Construit entre 1973 et 1976, il se distingue par ses lignes abruptes et sèches, typique de son époque avec l’influence du brutalisme, un courant architectural. La présidente annonce d’importants travaux de rénovation dans les prochaines années : la délibération votée en conseil portera sur le lancement d’un marché à huit millions d’euros pour réaliser des études sur les travaux.

En premier lieu, les travaux visent d’abord à atteindre une meilleure performance énergétique avec une réduction de la consommation de chauffage de 75% et de la consommation électrique de 20%. « Le projet aura aussi une fonction architecturale et sociale », assure Pia Imbs. « Les chantiers pourront être un vecteur d’insertion professionnelle, avec des clauses sociales », ajoute-t-elle. Niveau architectural, il y aura « une réflexion sur les façades », mais a priori pas de grand bouleversement.

En tout, le chantier devrait coûter près de 100 millions d’euros, estime la présidente de l’Eurométropole, et pourrait débuter vers la fin de l’année 2025.

Des parcours et des lieux insolites pour les 24e Ateliers ouverts

Des parcours et des lieux insolites pour les 24e Ateliers ouverts

La 24e édition des Ateliers ouverts débute ce vendredi et se poursuivra les week-ends des 13 et 20 mai. Porté par l’association Accélérateur de particules, cet événement permet aux amateurs et aux curieux de pénétrer dans le cœur même de la création : les ateliers d’artistes, partout en Alsace.

Illustrateurs, céramistes, sérigraphes, peintres, photographes, performeurs… Depuis 1999, l’association Accélérateur de particules propose à chaque printemps d’ouvrir au public des ateliers d’artistes dans toute l’Alsace. La 24e édition se déroulera les week-ends du 13 et 14 mai et du 20 au 21 mai. Il sera possible de visiter pas moins de 137 ateliers (dont 23 nouveaux), de faire la rencontre de plus de 370 artistes et d’assister à des concerts et des rencontres. Sophie Kauffenstein, la directrice de l’association Accélérateur de particules, explique :

« Ces lieux sont très particuliers et très forts, c’est comme si l’œuvre, le travail, la réflexion débordaient sur tout l’espace. Il y a deux rencontres qui s’opèrent, celle avec l’artiste et celle avec le lieu. »

Les Ateliers ouverts ont lieu depuis 1999. Photo : Alex Flores / doc remis

Une soirée inaugurale avec musique, performance et arts plastiques

Pour ouvrir les festivités, un vernissage a lieu vendredi 12 mai, au Bastion XIV, rue du Rempart à Strasbourg. Dans cet ancien édifice militaire qui accueille désormais plus d’une vingtaine d’ateliers partagés par des artistes plasticiens de l’Eurométropole, les visiteurs seront ainsi accueillis par un tirage photographique de six mètres sur six de Nong Rose, championne de boxe thaïlandaise, réalisé par Alicia Gardes. Des peintures de grand format, des statues, des pièces en céramique et des séries de sculptures murales seront également exposées.

La soirée inaugurale se déroulera ce vendredi 12 mai, à Strasbourg, au Bastion XIV. Photo : Alex Flores / doc remis

Une programmation musicale et des performances rythmeront également la soirée. À partir de 19h et jusqu’à 1h du matin, des groupes de différents styles se succéderont, des textes poétiques accompagnés par la guitare électrique de Zoe Heselton au DJ set de Fearless Alfredo, en passant par la post punk de Zad Kokar et le duo Delacave. En parallèle, l’artiste Androa Mindre Kolo proposera à 20h une performance pour dénoncer le sort des migrants qui traversent la Méditerranée pour rejoindre l’Europe au péril de leur vie. D’autres performances musicales seront réalisées en intérieur et en extérieur.

137 ateliers dans toute l’Alsace, une cinquantaine à Strasbourg

Sur le site de l’événement, des présentations détaillées de chaque atelier, des artistes, une carte et un agenda permettent de se concocter son propre parcours en fonction de ses affinités. Il est aussi possible de suivre l’une des propositions des différents artistes ou responsables d’exposition qui ont réalisé des listes de dix coups de cœur.

Strasbourg compte plusieurs « méga ateliers » où il est possible de rencontrer un grand nombre d’artistes au même endroit et voir comment ceux-ci se partagent un lieu de création : le Bastion XIV (32 artistes), la Coop (23 artistes) au Port du Rhin ou le Parc Grüber (24 artistes) à Koenigshoffen. À Mulhouse, les visiteurs pourront aller au Motoco (46 artistes) ou au Séchoir (14 artistes). Pour l’occasion, le village d’Hégenheim devient également un atelier à ciel ouvert avec des artistes très différents, comme Patrick Steffen, qui réalise des installations et des vidéos inspirées par la nature, ou Ariane Lugeon, artiste suisse et autodidacte qui travaille avec des fibres textiles.

Lieu de réunion pour de nombreux artistes, le village d’Hurtigheim possède un très grand nombre d’ateliers. Ici, l’atelier de Christiane Bricka. Photo : Alex Flores / doc remis

Ferme, forteresse, couvent… Les lieux les plus insolites

Les artistes ne manquent parfois pas d’imagination pour aménager leur lieu de création dans des endroits plus insolites les uns que les autres. Si la forteresse militaire du Bastion XIV est déjà assez étonnante à visiter, la peintre Marie-Jo Daloz a posé ses pinceaux à Saverne, dans l’écrin du magnifique Cloître des Recollets. À Hégenheim, il est possible de rencontrer quatre artistes dans le Halmhaus, une maison-atelier écologique à faible consommation d’énergie avec une façade en bois.

La peintre Marie-Jo Daloz s’est installée au Cloître des Recollets à Saverne. Photo : Alex Flores / doc remis

La peintre et sculptrice Valérie Schott a décidé de réhabiliter un ancien bistro rétro de Widensolen pour y travailler et exposer son travail librement inspiré par les corps humains. À Birlenbach, à une petite heure de Strasbourg, Nicolas Houdin ouvre son atelier, le « Grenier fertile », installé dans une ferme pour faire découvrir ses œuvres réalisées avec du bois, du métal et du textile, à la lisière entre art et artisanat. 

Valérie Schott s’est installée dans un ancien bistro rétro de Widensolen. Photo : Valérie Schott / doc remis

Un parcours à faire en famille

Un parcours enfant est également proposé, avec des activités et des œuvres à hauteur de bambins. À Strasbourg, plusieurs ateliers insolites devraient en émerveiller plus d’un, de l’atelier du peintre Christophe Wehrung situé près de la Cathédrale, le plus haut et ancien atelier au sommet du Parc Grüber, du peintre et sculpteur Vincent Malarte, ou encore le spectacle familial « Les carottes sont cuites », proposé par le collectif CRIC le samedi 13 mai à 18h, 2 rue de la Coopérative. La Coop, qui accueille une intéressante diversité de créateurs, est aussi un endroit qu’on peut découvrir à tout âge.

Épuré ou envahis par les créations, les ateliers ont tous un aspect différent. Daniel Depoutot travaille dans les locaux de la Coop au Port du Rhin. Photo : Alex Flores / doc remis

Il sera possible d’assister à une démonstration de forge à Illzach, les samedi 13 et 20 mai, de 14h à 18h, dans l’atelier d’Olivier Charpentier ou de découvrir des dessins de forêt grands formats, chez Sébastien Kuntz, à Gertwiller. Enfants et parents pourront participer à un atelier de gravure et de céramique à Houssen, samedi 13 et dimanche 14 mai, de 14h à 18h, avec Céline Martin… qui fera aussi de la distillation de schnaps. 

Le tribunal administratif rejette le référé-liberté d’Emmanuel Fernandes et des syndicats contre la préfecture

Le tribunal administratif rejette le référé-liberté d’Emmanuel Fernandes et des syndicats contre la préfecture

Le député insoumis Emmanuel Fernandes et plusieurs organisations syndicales reprochaient à la préfecture du Bas-Rhin de publier aux derniers moments des arrêtés interdisant des manifestations, pour s’éviter toute contestation. Leur référé-liberté a été rejeté.

Avec le député Emmanuel Fernandes (France insoumise, 2e circonscription du Bas-Rhin) une coalition de syndicats – CGT 67, FSU 67, Solidaires Alsace, AES Strasbourg – se sont présentés ensemble mardi 9 mai devant les grilles du tribunal administratif de Strasbourg pour dénoncer l’attitude de la préfecture du Bas-Rhin. Dans un référé-liberté, ils reprochaient à la préfète du Bas-Rhin, Josiane Chevalier, de publier au dernier moment ses arrêtés interdisant des manifestations. Pour eux, cette pratique constitue une atteinte au droit, en ne permettant pas un recours effectif devant la justice.

Le juge des référés du tribunal administratif de Strasbourg a rejeté leur requête, mercredi 10 mai. Il considère que les atteintes ne sont pas « caractéristiques d’une pratique systématique et suffisamment prévisible de la part de l’administration ». Et surtout, qu’il n’y a pas d’urgence « justifiant l’intervention d’une décision du juge des référés », en moins de 48 heures. Le tribunal administratif estime aussi que le « caractère non déclaré et tardif des appels à manifester » est de « nature à expliquer la publication effectivement tardive de ces arrêtés ».

Le tribunal administratif de Strasbourg. Photo : JFG / Rue89 Strasbourg

« Je pense que ça va envoyer un coup d’avertissement »

Au téléphone, l’avocat des requérants, Me Clément Pialat, reste optimiste. « Même si on a perdu, je pense que ça va envoyer un coup d’avertissement à la préfecture. » Il avait espéré que le tribunal administratif de Strasbourg suive la jurisprudence du tribunal administratif de Paris, qui avait reconnu la validité du référé-liberté dans une affaire similaire, le 4 avril 2023 :

« La différence, c’est qu’ils évoquaient une dizaine d’interdictions de manifestations prises au dernier moment. Ici dans le Bas-Rhin, on ne mentionne que deux dates, le 30 mars et le 19 avril. »

De son côté, la préfecture du Bas-Rhin a communiqué sur Twitter le 10 mai. Elle annonce prendre acte « de l’ordonnance […] qui conclut à l’absence d’atteinte au droit à un recours effectif par [ses services], validant ainsi les arrêtés préfectoraux déférés ».

L’association La Station au cœur d’une affaire de violences sexuelles

L’association La Station au cœur d’une affaire de violences sexuelles

Dédiée à l’accueil des personnes LGBTI, La Station a été contrainte de fermer ses locaux en mars dernier. Une personne de l’association est accusée de violences sexuelles.

C’est une présidente dans la tourmente. Garance Coquart-Pocztar a débuté son mandat de présidence de l’association La Station à la fin du mois d’avril, en pleine crise interne. « Il fallait bien que quelqu’un se charge de cette mission ! », sourit timidement la jeune femme de 30 ans, autrice de bandes-dessinées. L’association, qui regroupe une soixantaine de bénévoles et une centaine d’adhérents, dédiée à l’accueil des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes (LGBTI) à Strasbourg, connaît en effet une crise sans précédent depuis sa création il y a 13 ans. Le lieu est même fermé depuis le 21 mars. En cause : des accusations de violences sexuelles en interne, comme l’ont évoqué les Dernières nouvelles d’Alsace le 24 avril.

Le local de La Station, centre d’accueil des personnes LGBTI à Strasbourg, est fermé depuis le mois de mars, en raison d’un signalement pour des violences sexuelles. Photo : CS / Rue89 Strasbourg

Un sondage interne classique qui se transforme en signalement de violences sexuelles

Garance Coquart-Pocztar raconte qu’en février, alors que l’association lance « un sondage interne pour voir la qualité de l’accueil et ce qu’en attendent les bénévoles », un signalement alerte les instances dans les réponses. Il s’agit « d’un signalement de violences sexuelles », déclare Garance Coquart-Pocztar, « que l’on a évidemment pris très au sérieux, immédiatement ».

Y a-t-il eu plusieurs victimes ? Les victimes, les auteurs ou les autrices sont-elles des bénévoles ou des salariées de l’association ? De quelle nature sont les faits signalés ? « Nous ne répondons pas à ces questions, afin de protéger les victimes », coupe assez vite la présidente de La Station.

Un appel à témoins sur les réseaux sociaux en parallèle

Mais l’info a tout de même dû fuiter, puisque le 9 février, Ouvrons les Guillemets publie sur Facebook un appel à témoins à ce sujet. L’association qui lutte contre les violences sexistes et sexuelles, interpelle ses abonnés et demande si quelqu’un a « été victime ou témoin de faits de violences par une personne membre ou ayant été membre de l’Association strasbourgeoise La Station ».

Le message fait rapidement le tour du monde associatif strasbourgeois, mais aussi des élus.

La Ville également alertée par les associations accueillies à La Station

Floriane Varieras, adjointe à la maire de Strasbourg en charge des solidarités, du soutien aux personnes vulnérables, et de la lutte contre les discriminations, raconte ainsi avoir découvert l’existence d’un signalement de violences sexuelles à La Station sur les réseaux sociaux. Mais l’élue assure que l’association avait prévenu une chargée de mission de la Ville avant les publications. Floriane Varieras a également reçu, dans le même laps de temps, un mail d’alerte :

« Plusieurs associations nous remontaient des dysfonctionnements à La Station. Les trois quarts de la lettre pointaient des dysfonctionnements structurels, comme un problème de porte fermée alors qu’elles étaient censées y faire des réunions. Des choses qu’on voit dans beaucoup d’associations. Mais à la fin, il y avait un paragraphe différent. On y apprenait qu’Ouvrons les guillemets avait reçu des témoignages qui faisaient état de violences, qui auraient été subies au sein de l’association. »

Début mars, une réunion est organisée entre les services de la Ville et ces associations. « À la lecture du témoignage fait lors de cette réunion, je suis un peu choquée, et je me dis qu’il faut faire quelque chose rapidement », commente l’élue. Contactée, l’association Ouvrons les guillemets n’a pas répondu à nos questions.

Sur la porte de La Station, une petite affichette annonce la fermeture du local pour une durée indéterminée. Photo : CS / Rue89 Strasbourg

Fermeture de La Station et enquête interne

Dans les jours qui suivent, Floriane Varieras se rend au conseil d’administration de La Station. La Ville de Strasbourg subventionne l’association à hauteur de 40 000 euros par an. Une subvention qui existe depuis la création du lieu il y a 13 ans, et qui permet de payer le local, et le salaire de l’unique salariée. C’est d’ailleurs la plus grosse subvention à une association LGBT, explique l’adjointe à la maire :

« Lors de cette discussion avec les membres du CA, je leur ai dit qu’en tant que financeurs, on avait besoin de gages de prise en compte de cette alerte, et qu’on voulait voir ce qu’ils allaient mettre en place. J’ai quitté la réunion, puis j’ai vu après qu’ils avaient décidé la fermeture de l’accueil tout venant, le temps d’identifier les problèmes, et de s’assurer qu’ils ne puissent plus avoir lieu. »

Floriane Variéras a effectué un signalement à la procureure de la République de Strasbourg, selon les DNA. De son côté, La Station a informé la Ville qu’elle va mener une enquête interne, et qu’elle se fera accompagner par une structure spécialisée, Egae. Une sage décision, selon l’élue aux solidarités : « Je trouve que c’est bien d’avoir cet accompagnement, organisé, et extérieur à l’écosystème strasbourgeois. »

« Il est crucial de garder un lieu LGBT à Strasbourg »

Garance Coquart-Pocztar semble déterminée à ce que l’enquête interne soit efficace et menée avec rigueur. La jeune femme explique que toutes les membres du conseil d’administration sont touchées par cette affaire, et qu’elles en attendent une résolution à la hauteur de la gravité de la situation :

« C’est sûr que pour une association qui lutte contre les discriminations, c’est dur de se rendre compte qu’il peut y avoir des agressions ou du harcèlement. C’est aussi pour ça qu’on se fait accompagner par une structure extérieure. Il y a un double enjeu pour nous, car quand on parle de personnes LGBT, ce sont souvent des personnes qui peuvent déjà être précaires, en difficultés, et qui subissent des discriminations. Donc si en plus, il se rajoute une violence sexuelle ou sexiste dans nos locaux, c’est grave. »

Accueil de demandeurs d’asile LGBT

La présidente de La Station persiste à croire en l’importance de ce lieu unique à Strasbourg, malgré la crise qu’il traverse et les problèmes qui ont pu être les siens depuis plusieurs années (avec huit présidents ou présidentes différentes en six ans). Floriane Varieras (dont la compagne intervient au nom de La Station pour des missions scolaires, sans faire partie de l’équipe dirigeante) souligne également le rôle à part de l’association :

« Malgré ces perturbations, La Station remplit des missions que personne d’autre ne fait à Strasbourg, comme l’accompagnement et l’accueil des personnes demandeurs d’asile LGBT, leur accompagnement juridique, les interventions en milieu scolaire, le côté café associatif… Ce sont des missions hyper importantes à Strasbourg. »

Du côté des associations proches de La Station, le mot d’ordre est l’attente de la fin de l’enquête interne. Mathieu Wurtz est président de l’association Festigays :

« Il faut que l’enquête soit menée à son terme, et que la justice gère cette affaire. On espère qu’à terme La Station puisse rouvrir ses portes. »

La Station assure qu’aucune plainte n’a pour l’instant été déposée. Interrogée à ce sujet, la procureure de Strasbourg n’a pas répondu à nos questions.

Classement sans suite d’une agression pendant un collage politique à Hautepierre

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Sur la lutte contre les incivilités dans la rue ou le bien-être animal, un conseil municipal presque paisible

Sur la lutte contre les incivilités dans la rue ou le bien-être animal, un conseil municipal presque paisible

Sans sujet clivant à l’ordre du jour, le conseil municipal du 10 mai s’est déroulé dans une relative tranquillité. Une harmonie en trompe-l’œil, qui ne cache pas les réserves tenaces de l’opposition.

Dès le début de la séance, les corps trahissent la fatigue. On se tord, on s’étire, on se triture les yeux encore endoloris. Un concerto de bâillements commence, alors que la maire Jeanne Barseghian énonce la liste des points retenus. En tout, 24 points sont retenus – ceux dont on causera – sur seulement 43 à l’ordre du jour. Mathématiquement, c’est la promesse courte séance. Mais les élus retiennent leur soulagement. Même dénué de points clivants, ils savent qu’un ordre du jour allégé n’est jamais synonyme d’une plénière facile. Et ce conseil municipal du 10 mai donnera raison à leur prudence.

Sur le papier, pas de délibération piège. La question de la protection et de la gestion des animaux en Ville, ou celle d’un recrutement de médiateurs pour contrer les « conflits et les incivilités », devraient mettre d’accord tout le monde. Qui n’aime pas les animaux ? Surtout, qui assumera de le dire publiquement ? Globalement pacifique, ce conseil municipal sera tout de même émaillé de son lot de surprises.

Pas de partenariat avec une municipalité ultranationaliste

Premier point à l’ordre du jour, première surprise. L’approbation d’un partenariat avec la ville ukrainienne de Khmelnytskyï est retirée, « les conditions n’étant pas réunies pour que nous puissions étudier ce point », annonce sobrement la maire. Ses alliés communistes l’auraient alertée en amont des positionnements politiques douteux du maire de la ville. Ce dernier a été réélu en 2020 avec l’étiquette du parti ultranationaliste « Svoboda », ancien « Parti social-national d’Ukraine ».

S’ensuit, une délibération sur le plan local de santé, qui permet à l’opposition et à la majorité de s’entendre sur le manque de médecins. L’Agence régionale de santé avait identifié à ce titre plusieurs « secteurs en tensions », équivalent à des déserts médicaux, dont certains dans les quartiers périurbains de Strasbourg.

Débat houleux sur le financement d’un jardin d’enfant « Steiner »

La tension monte en abordant le troisième point, en apparence anodin : l’attribution de subventions aux associations gestionnaires d’établissements d’accueil de la petite enfance. Ce qui devait être une formalité tourne au duel entre l’adjointe chargée de la petite enfance, Soraya Ouldji et la socialiste Anne-Pernelle Richardot. Cette dernière lance le pavé dans la marelle, en demandant un vote séparé sur l’attribution d’une subvention à un jardin d’enfant «Steiner ».

Inspiré des thèses sur la pédagogie de Rudolf Steiner, fondateur de l’anthroposophie, les écoles et jardins d’enfants Steiner-Waldorf font l’objet de suspicions sérieuses de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, la Miviludes. Dans son rapport annuel, publié en novembre 2022, l’observatoire réuni plusieurs témoignages édifiants et conclu de façon lapidaire :

« Le fonctionnement particulièrement opaque de ce mouvement qui cible un public vulnérable, notamment des personnes malades et des enfants, implique de s’interroger sur la mise en œuvre d’une potentielle emprise mentale sur ses membres. »

« Il y a une concordance de faits qui inquiètent »

En dépit des témoignages recueillis, la Miviludes ne constate pas frontalement l’existence d’une dérive sectaire, mais se limite à l’avertissement. « Il y a une confusion, nous ne sommes pas en charge du contrôle de ces écoles, c’est le service de protection maternelle et infantile (PMI) qui s’en charge », commente en aparté l’adjointe Soraya Ouldji.

« À notre niveau, aucun parent ne nous a envoyé de signalement sur l’établissement. Alors quoi ? On arrête de financer et on prend le risque que le jardin d’enfants ferme ? Et donc de mettre en difficulté des parents et leurs enfants ? »

En dehors, de l’hémicycle, Anne-Pernelle Richardot assume sa réserve :

« J’ai demandé à ce qu’on applique le principe de précaution. Nous sommes des élus de la République, on n’est pas juste là pour distribuer des subventions, mais aussi pour questionner les écoles quand il y a des doutes. »

La conseillère d’opposition et son groupe s’abstiendront durant le vote, assumant une méfiance franche à l’égard des écoles se réclamant des préceptes de Steiner, évoquant des témoignages relatant des pratiques d’emprises douteuses. « Je ne dis pas que cet établissement concentre tout ça, mais il y a une concordance de faits qui inquiète. » Les autres groupes d’opposition et les élus communistes se rallieront à sa position.

Anne-Pernelle Richardot s’est abstenue lors du vote pour attribuer une subvention à une école Steiner. Photo : Abdesslam Mirdass / Rue89 Strasbourg

Unanimité attendue pour le bien-être animal

Immédiatement après ce débat, s’ensuit l’intervention de l’adjointe déléguée au bien-être animal, Marie-Françoise Hamard. Avec sa voix finement rocailleuse – presque du sable – l’élue expose avec lenteur et charisme les plans de la Ville en matière de gestion et de protection animale. « À presque mi-mandat, il était devenu nécessaire de présenter la structuration de nos politiques concernant le bien-être animal ». Disparates, les mesures vont de la cartographie des ruches domestiques, dispositif « chats libres » ou pigeonnier contraceptif. Deux mesures en particuliers retiennent l’attention de l’hémicycle : la création d’une brigade de protection animale et la possibilité pour les chiens de monter à bord des transports collectifs.

La première mesure fait l’unanimité. L’élue la défend avec solennité : « C’est une grande chance d’avoir dans notre police municipale un noyau dur de policiers très intéressés par le sujet, par conviction. À terme, il y aura dans chaque équipe un agent formé à la protection animale, avec notamment une formation de maître-chien. »

Concernant la possibilité pour les chiens de prendre les transports en commun, Jean-Philippe Vetter s’agace que la conseillère renvoie les conditions d’application à une date ultérieure. « Je suis très surpris que madame Hamard renvoie à une conférence de presse ses réponses. » La maire Jeanne Barseghian réplique, assurant qu’il appartient à la CTS d’en dire plus.

Guerre éternelle contre les rats

Très vite, l’opposition réoriente les discussions vers la question des rats. Comme Jean-Philippe Maurer, qui « ose » parler de nuisibles pour évoquer les rongeurs honnis par les riverains confrontés à ces problèmes, qui rongeraient jusqu’aux câbles des voitures – en particulier celles de l’avenue des Vosges, peut être. Jean-Philippe Vetter enfonce le clou sur le sujet :

« La présence de ces rats a un impact social fort sur les habitants, sur la perception de leur quartier et de leur logement. C’est pour cela que nous devons combattre la prolifération des rats. »

Dans la tribune, l’expression guerrière fait tiquer Marc Hoffsess, qui insiste sur le caractère désuet de l’expression « nuisible ». « Le terme de nuisible a disparu de notre législation récemment, on ne peut plus désigner les animaux comme ça », persifle ce dernier. Pourtant le groupe des Républicains se démarque du reste de l’opposition, en votant en faveur du texte. « Tout n’est pas parfait, mais on sent qu’il y a une certaine volonté de bien faire. C’est ce que notre vote veux souligner, » précise Jean-Philippe Vetter. Les instants de concorde avec la droite sont rares, la majorité savoure.

Malgré des désaccords de principe, Jean-Philippe Vetter souligne l’effort de la majorité pour lutter contre les rats. Photo : Abdesslam Mirdass / Rue89 Strasbourg

Avant la répression, promouvoir la prévention

Après un débat houleux sur la refonte de la démocratie participative – concernant la création d’un observatoire indépendant de la participation citoyenne – les élus trouvent un nouveau terrain d’entente sur la question de la tranquillité publique. L’adjointe en charge, Nadia Zourgui, étant en déplacement pour la municipalité, c’est la maire elle-même qui présente le dossier.

« C’est un dispositif que nous souhaitions créer depuis le début du mandat. Il mettra en place en complémentarité un dispositif privilégiant une approche par le dialogue et la négociation. L’objectif est bien de disposer d’équipes de médiateurs et de médiatrices sur le terrain, pour mener des missions de prévention. L’équipement permettra d’identifier visuellement les agents. »

Un périmètre expérimental sera mis en place, avec un appel d’offre à des prestataires externes, pour un montant maximum annuel de 600 000 euros, pouvant s’étendre jusqu’à quatre ans. Très vite, l’opposition socialiste souligne le recours à des prestataires externes, alors que le conseiller Renaissance Nicolas Matt évoque la situation de la police municipale : « Que faites-vous pour rendre leur travail plus attractif ? De nombreux agents nous relayent déjà des problèmes d’équipements. Surtout, comment allez-vous construire le lien entre les deux services ? »

Les trois conseillers s’accordent pour critiquer la suppression des conseils de quartier. Photo : Abdesslam Mirdass / Rue89 Strasbourg

Malgré des réserves et quelques interrogations, la délibération semble accueillie avec bienveillance. Notamment par l’élu d’opposition Pierre Jakubowicz (Horizons) :

« C’est une délibération qui, dans son esprit et sa philosophie, va dans le bon sens, même s’il nécessite une bonne coordination avec la police. On a souvent tendance à parler davantage du volet répression alors que la prévention est aussi très importante. »

En dehors des socialistes, tous les groupes voteront en faveur de la délibération. Alors que les élus passent au point suivant, les agents quittent progressivement le Centre administratif. Dans un bâtiment presque vide, les conseillers continuent encore de débattre pour quelques heures, au grand malheur de leurs corps fatigués.

Stocamine : les opposants au confinement des déchets distribuent de l’eau potable à Wittelsheim

Stocamine : les opposants au confinement des déchets distribuent de l’eau potable à Wittelsheim

L’enquête publique pour le confinement définitif des déchets toxiques de Stocamine sous la nappe phréatique s’est clôturée mercredi 10 mai. Pour l’occasion, les opposants au projet ont organisé une distribution d’eau potable devant la mairie de Wittelsheim, afin de dénoncer la pollution de la nappe phréatique que provoquera cet enfouissement.

Seaux à la main, ils font la queue pour accéder à une citerne contenant de l’eau potable. Une soixantaine de personnes participent à la mise en scène dystopique, devant la mairie de Wittelsheim ce 10 mai. Elles répondent à l’appel des opposants au projet de Stocamine porté par l’État, qui consiste à enfouir, pour l’éternité, sous la nappe phréatique, 42 000 tonnes de déchets contaminés à l’arsenic, au cyanure ou encore à l’amiante. L’entrée du site de stockage, une ancienne mine de potasse, se trouve dans la même commune.

C’est le dernier jour de l’enquête publique pour le confinement définitif des déchets à l’aide de barrages en béton. Dans le bâtiment communal, les commissaires enquêteurs recueillent des contributions. « Même si on dit qu’on n’est pas d’accord, ça ne change rien. Lors de la précédente enquête publique qui posait déjà cette question en 2016, on était presque 90% à demander de remonter les déchets à la surface. Mais nous avons tout de même participé une nouvelle fois », affirme Loïc Minery, porte parole alsacien d’Europe écologie-Les Verts (EE-LV) et élu à Mulhouse.

Des opposants au projet d’enfouissement définitif des déchets ultimes de Stocamine sont réunis devant la mairie de Wittelsheim le 10 mai. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

Difficile de faire confiance à l’État

Le matin même, les associations CLCV 68, Alsace Nature, Cité Langenzug, Eau en danger et le collectif citoyen de Guebwiller ont participé à une commission avec notamment les représentants de l’État et des Mines de potasse d’Alsace (MDPA), qui gèrent Stocamine. Elles ont alors pu exprimer leurs nombreux doutes sur la fiabilité du processus de confinement des déchets toxiques. Études et modèles mathématiques à l’appuie, les MDPA ont assuré que l’impact sur la nappe sera négligeable, même si les polluants atteindront tôt ou tard la réserve en eau potable.

« Tout cela reste des hypothèses dont on n’est pas certains », balaye Philippe Aullen, du collectif citoyen de Guebwiller. Difficile pour les opposants de faire confiance à l’État, qui avait, avant le lancement de Stocamine, promis la possibilité de ressortir les déchets de la mine. Il avait alors oublié que les mines se dégradent au fil du temps. C’est désormais cette dégradation de la mine qui sert d’argument principal au gouvernement pour confiner les déchets.

L’entrée du site de Stocamine, à Wittelsheim, près de Mulhouse. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

Josiane Kieffer, de la CLCV 68, regrette l’absence d’étude sur la santé humaine de l’ingestion de cyanure ou de mercure, et souligne les nombreuses incertitudes qui résident dans le dossier, comme les effets cocktails, soit les incidences des molécules toxiques quand elles agissent à plusieurs en même temps.

« On peut trouver une solution technique »

Surtout, les militants dénoncent « l’absence de volonté politique » de sortir les déchets de la mine. Des élus, des ingénieurs et des experts estiment que le déstockage est encore possible aujourd’hui. De son côté, la direction des MDPA, appuyée par les délégués du personnel de Stocamine, assurent que cela serait trop risqué. « La France est capable d’aller dans l’espace et d’envoyer des robots à Fukushima, alors elle peut trouver une solution technique pour sauver la nappe phréatique », rétorque Philippe Aullen.

Des militants distribuent de l’eau potable. Photo : TV / Rue89 Strasbourg / cc

La procédure administrative pour le confinement définitif avance et les MDPA considèrent qu’un arrêté préfectoral autorisant les travaux pourra être publié en septembre 2023. Devant la mairie de Wittelsheim, en se baissant pour récupérer de l’eau potable, une femme s’insurge : « Nos descendants seront peut-être obligés de faire ça. »

Samedi, invitation au voyage pour la Nuit des musées

Samedi, invitation au voyage pour la Nuit des musées

À l’occasion de la Nuit des musées qui aura lieu ce samedi 13 mai, tous les musées de la Ville de Strasbourg seront accessibles au public gratuitement, de 19h à minuit. Pour son édition 2023, le thème est l’invitation au voyage.  

En 2022, la Nuit des musées avait réuni 15 000 visiteurs. L’édition 2023 aura lieu samedi 13 mai, avec de nombreux événements sur la thématique du voyage. Le public aura accès gratuitement aux collections permanentes ainsi qu’aux expositions temporaires des musées de la Ville de Strasbourg, de 19h à minuit. Pour l’occasion, les visiteurs auront le choix de se balader librement ou de suivre un guide. Des médiateurs culturels et des conservateurs seront présents pour discuter des œuvres exposées. 

Pour rendre les visites plus ludiques, plusieurs animations sont prévues : escape game, parcours à thème, projections, lectures, ou encore concerts et spectacles. Des élèves de six classes du Bas-Rhin se chargeront de la médiation culturelle à destination du public dans certains musées.

L’édition 2022 avait attiré 15 000 visiteurs dans les musées de la Ville de Strasbourg. Photo : Amélie Schaeffer / Rue89 Strasbourg / cc

Cette année, dans le cadre de l’initiative « La classe, l’œuvre », des élèves de primaire, collège et lycée vont présenter des œuvres qu’ils ont étudié au cours de l’année, parmi celles exposées dans quatre musées (Musée de l’Oeuvre-Notre-Dame, Musée historique de la ville de Strasbourg, Musée des Beaux Arts, Musée Archéologique). Ils ont étudié une œuvre toute l’année, afin de la présenter au public à travers un projet qui peut prendre la forme d’un reportage photo, d’une pièce de théâtre en lien avec les collections, ou de travaux plastiques. Certains jeunes auront aussi un rôle de méditation envers le public.

Retracer l’histoire des explorations spatiales au planétarium

Sur le toit du planétarium et au jardin botanique, le Jardin des sciences de l’Université de Strasbourg proposera l’événement « Dérive à la Lune », pour retracer l’histoire des explorations spatiales via une une série de dessins au graphite réalisée par l’artiste Anaïs Tondeur.

Le musée du 5e lieu organisera un voyage au cœur de la capitale alsacienne, avec différents ateliers au cours de la soirée. Tout d’abord, les visiteurs pourront participer à un jeu d’observation de 19h30 à 21h pour comprendre les œuvres de l’exposition « Des cartes, des femmes », qui cartographie la place des femmes dans la ville. Ensuite, jusqu’à 23h, une chorégraphie sera interprétée par l’école de danse du Carré d’Art. Pour finir, de 21h30 à 23h, les visiteurs seront invités à utiliser leurs sens lors d’un atelier olfactif pour découvrir Strasbourg et ses sillages.

L’édition 2022 avait attiré 15 000 visiteurs dans les musées de la Ville de Strasbourg. Photo : Amélie Schaeffer / Rue89 Strasbourg / cc

La Nuit des musées, c’est aussi l’opportunité de déambuler dans les couloirs des salles d’exposition à la nuit tombée. Au 5ème lieu, le public pourra visiter Strasbourg de nuit, en partant à la découverte de son patrimoine grâce à l’exposition « Un voyage à Strasbourg », qui offre un panorama architectural de la ville au moyen de vidéos, maquettes, et photographies.

« Atelier famille » au musée d’art moderne

Pour les parents et leurs enfants, le musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS) planifie un « atelier famille » sur le thème « musées pour tous ?! » avec la participation des étudiants de l’Université de Strasbourg, de 19h30 à 22h. Cette nuit sera aussi le moment d’observer les peintures de Stéphane Belzère lors de l’exposition « Mondes Flottants », œuvres empreintes d’art et de sciences.

Au Musée Tomi Ungerer, c’est l’illustratrice Catherine Meurisse qui est mise à l’honneur avec une exposition intitulée « une place à soi », dédiée à sa carrière et à ses œuvres. À la fois dessinatrice de presse et d’albums pour la jeunesse, et autrice de bande dessinée, elle est la première dessinatrice élue à l’Académie des Beaux-Arts en 2020.

Quant aux passionnés de musique, ils pourront se rendre au musée alsacien pour « chanter et voyager en musique » en compagnie du collectif Bal’us’trad, ou bien siroter un verre sur la terrasse de l’Art Café au MAMCS sur des airs d’électro châabi avec la DJ Zhar. 

Le Mémorial Alsace-Moselle ouvrira ses portes dès 18h, pour accueillir les visiteurs désireux de voyager au cœur de l’histoire de l’Alsace-Moselle entre 1870 et 1945, et retracer l’histoire de la construction européenne. L’occasion également de découvrir la nouvelle exposition temporaire : « Intoxiquée ! La jeunesse sous la botte nazie ». 

Au programme du conseil municipal : protection animale, tranquillité publique et stationnement

Au programme du conseil municipal : protection animale, tranquillité publique et stationnement

Le conseil municipal du mercredi 10 mai aura, en principe, un ordre du jour allégé. Les élus aborderont notamment la création d’une mission dédiée aux animaux, mais aussi la constitution d’une équipe de médiateurs censés apaiser l’espace public.

Annoncé comme plus concis et plus consensuel, le conseil municipal du mercredi 10 mai pourrait offrir son lot de coups d’éclats. Certes, les délibérations au menu ne sont pas particulièrement gratinées. L’ordre du jour contient tout de même la présentation d’un « plan animaux » – l’engagement de la Ville en matière de protection animale -, le troisième contrat local de santé, la mise en place d’un « dispositif de médiation » contre les incivilités et les conflits dans l’espace public, l’agrandissement de la salle principale de la Laiterie (voir notre article) et la hausse du prix du stationnement en voirie.

La politique animale se précise

En début de séance, la municipalité exposera son plan concernant la protection animale et la biodiversité. Une semaine plus tôt, mercredi 3 mai, la maire Jeanne Barseghian (EE-LV) avait déjà présenté depuis le zoo de l’Orangerie ses ambitions en la matière, avec notamment la création d’une brigade de protection animale. Cette nouvelle unité aura en charge le suivi des signalements d’urgence et de la maltraitance animale.

La maire annonce le lancement d’un appel à projets, pour déterminer le futur du zoo de l’Orangerie. Photo : Clara Sapienza / Rue89 Strasbourg/ cc

L’objectif de l’équipe municipale sera également d’ouvrir un débat sur la place des animaux dans l’espace public. Un dispositif « chats libres » sera mis en place, visant à stériliser puis relâcher les chats pour qu’ils puissent errer en paix. Les chiens de toutes les tailles pourront également emprunter les transports en commun. Pour l’instant, seul les chiens d’aveugles et les chiens de petite taille y sont autorisés.

Viviers d’empoignes

Plusieurs points à l’ordre du jour pourront alimenter les colères des oppositions. L’un des plus probables sera la question des conflits et des incivilités dans l’espace public : la majorité écologiste prévoit la création d’un « dispositif de médiation », auprès de prestataires externes. Totem absolu de la droite, on imagine mal les groupes Strasbourg ensemble (Ensemble !, majorité présidentielle) et Nouveau souffle pour Strasbourg (Les Républicains) se priver d’investir le sujet. La municipalité prend le risque et assume de défendre sa vision, moins centrée sur la répression de l’incivilité que sa prévention.

Les travaux de rénovation de la Laiterie, annoncés la semaine précédente, pourraient également être âprement discutés. Si l’extension de la grande salle est plutôt consensuelle, la nouvelle d’un déplacement de la petite salle dans l’enceinte de l’Espace K a été très mal accueillie par les salariés et les bénévoles de la salle de théâtre, ouverte en 2016 à la place du Hall des Chars.

La question du stationnement refera également son apparition dans les travées du conseil municipal, à travers plusieurs interpellations de l’opposition. Le président du groupe LR, Jean-Philippe Vetter, a déjà publiquement annoncé son intention d’en découdre, en évoquant notamment la grogne des commerçants sur le sujet.

Des syndicats et le député Emmanuel Fernandes attaquent des interdictions de manifestation en justice

Des syndicats et le député Emmanuel Fernandes attaquent des interdictions de manifestation en justice

Le député LFI Emmanuel Fernandes et plusieurs syndicats ont déposé un référé-liberté lundi 8 mai contre deux interdictions de manifestation. Ils reprochent une publication tardive, empêchant toute contestation judiciaire.

Face au tribunal administratif de Strasbourg, un front mêlant organisations syndicales et politiques s’était réuni lundi 8 mai, le temps d’une conférence de presse. L’objectif était d’annoncer le dépôt d’un référé-liberté, contre deux arrêtés d’interdiction, pour les manifestations du 30 mars et du 19 avril. La première date concerne une mobilisation en soutien aux victimes des violences policières ; l’autre la visite chahutée d’Emmanuel Macron à Muttersholtz.

Le député insoumis Emmanuel Fernandes (2ème circonscription du Bas-Rhin), la CGT 67, Solidaires Alsace, l’Alternative étudiante Strasbourg et la FSU 67 dénoncent des décisions « manifestement illégales, et publiées hors délais ». 

Plusieurs manifestants tenus à l’écart, lors de la visite d’Emmanuel Macron à Muttersholtz. Photo : Abdesslam Mirdass/ Rue89 Strasbourg/ cc

Timing insidieux de la Préfecture

En portant l’affaire face à la justice administrative, ils remettent directement en cause les pratiques de la préfecture. Par exemple, l’arrêté interdisant toute manifestation à Muttersholtz à partir de 10h15 a été publié à 10h32 le 19 avril, 17 minutes après le début de l’interdiction de manifester. Il était donc impossible d’effectuer un recours en référé-liberté. Par manque de temps, pas de remise en question. Les demandeurs dénoncent ainsi des manœuvres nuisant au droit de manifester. Et comptent sur le tribunal administratif pour le rappeler à la Préfecture du Bas-Rhin.

Au collège Sophie Germain, des enseignants traumatisés par des explosions de pétards en classe

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Stocamine : face au risque pour l’eau potable, élus et experts détaillent des solutions pour sortir les déchets

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Avec l’album jeunesse « L’Île aux vélos », l’illustratrice Ariane Pinel rêve d’un monde sans voiture

Avec l’album jeunesse « L’Île aux vélos », l’illustratrice Ariane Pinel rêve d’un monde sans voiture

L’illustratrice strasbourgeoise publie son nouvel album jeunesse aux éditions Cambourakis. L’Île aux vélos raconte l’histoire d’une petite fille qui découvre le bonheur d’une vie sans voiture et qui va tout faire pour vivre dans un monde sans auto.

À Rue89 Strasbourg, on connaît bien Ariane Pinel. Forcément, on est fans. De Sasha et les vélos, à son exposition sur la place des femmes dans la ville, en passant par les collaborations réalisées avec Rue89 Strasbourg (les stages de responsabilisation pour auteurs de violences conjugales) ou ses planches de BD sur le woofing à Obenheim : on aime tout. Ses traits fins, ses personnages minutieux et détaillés, son esprit incisif et engagé, ses couleurs, son style. Bref, on va sans doute manquer un peu d’objectivité.

Couverture du nouvel album jeunesse d’Ariane Pinel, L’Île aux vélos, aux éditions Cambourakis. Photo : Document remis

Un album créé après une résidence en Bretagne

Dans L’Île aux vélos, Ariane Pinel raconte l’histoire de la petite Jade, qui est invitée chez sa cousine Louise pour les vacances. Or, Louise habite sur une île où il n’y a pas de voitures… Jade va découvrir la liberté de circuler à vélo, sans adulte, sans voiture. La vraie liberté. Des thèmes chers à la jeune illustratrice :

« Cette histoire est un écho à un souvenir d’enfance. J’étais allée en vacances sur l’île d’Yeu. Alors que toute l’année, mes parents m’interdisaient de sortir de chez moi en vélo, parce que c’était dangereux à cause des voitures, là, j’avais découvert cette liberté ultime. On se promenait, entre enfants, seuls et à vélo. C’était fou. »

Extraits du livre L’Île aux vélos, d’Ariane Pinel. (Document remis).

En 2020, Ariane Pinel est invitée en résidence par l’association À la ligne, pour passer deux mois sur l’île de Groix, au large de Lorient, dans le Morbihan. « J’ai eu une chance incroyable, entre deux confinements, je me suis retrouvée sur cette île sublime », glisse la jeune femme. Elle est frappée par la beauté des paysages :

« J’étais fascinée par les décors. J’ai passé le premier mois à ne faire que des croquis. J’ai dessiné, dans tous les sens, toute l’île. C’était vraiment beau, les couleurs, les lumières sont dingues, et puis ça change tout le temps. C’est fascinant. »

« C’est mon plaidoyer anti-bagnole »

Sur place, la jeune illustratrice se promène partout à vélo, évidemment. Elle rencontre des cyclistes, des adultes, mais aussi des enfants. Et trouve ici et là ses idées de personnages.

« J’ai rencontré plein de petites filles assez cool, et ça m’a aidé pour les personnages de Jade et Louise. Il y avait ce mélange de petites filles que je trouvais vraiment fortes et chouettes. »

Ariane Pinel rentre à Strasbourg à l’automne 2020, avec des croquis plein les poches, un premier synopsis écrit, et cette envie de raconter ce souvenir d’enfance, marquant. Elle réalise avec l’Île aux vélos son premier album pour enfant toute seule, texte et dessins. Avec toujours ses idées engagées pour un monde sans voiture, plus écolo, plus libre. « Je dis souvent que cette histoire, c’est mon plaidoyer anti-bagnole », s’amuse l’illustratrice.

Dans L’Île aux vélos, les voitures des premières pages prennent des allures de monstres menaçants, voire de prison. Elles deviennent, au fil de l’histoire, des lieux insolites, transformés, détournés.

« En tant qu’enfant, une voiture ça peut être une prison en fait. C’est un personnage méchant, parce que ça t’empêche de faire plein de trucs ! Quand tu es en vélo, tes parents ont peur des voitures, et quand tu es dans la voiture, c’est pas cool non plus puisque tu ne peux rien faire ! Tu ne peux pas courir, tu ne peux pas crier, tu ne peux pas conduire, c’est nul ! »

Au fil des pages du livre, les voitures se transforment… (Document remis).

Une utopie réalisable

Alors pour ne pas tout vous dire, on ne raconte pas la fin, mais Jade va tenter de changer le monde. Celui de ses parents, mais pas seulement. Un monde où la petite reine aurait fait gentiment dégager la quatre cylindrées.

« La question initiale que je voulais poser, c’était : est-ce qu’un monde sans voiture est possible ? Dans un livre pour enfant, je trouve ça bien de creuser cette piste. J’ai envie de créer des utopies réalisables, donc je m’adresse aux enfants du futur. Ils ont le droit de fabriquer et revendiquer le futur qui leur plaira. »

L’Île aux vélos, c’est donc très chouette, inspirant, beau et poétique. Oui, oui, tout ça à la fois. On le conseille mille fois.

Les magnifiques plages bretonnes, sous les crayons d’Ariane Pinel. (Document remis).

En plus il y a des journalistes de Rue89 Strasbourg cachés dedans. Ils sont très bien croqués. À vous de les trouver !