Une vue extérieure du Lignum quand il sera construit.Photo : ABCD Architecture
La chambre de commerce et d’industrie (CCI) d’Alsace pourrait acquérir un immeuble de bureaux à Schiltigheim pour y loger son campus professionnel. Problème : il était proposé à la vente par un élu du bureau de la CCI.
Il s’agit d’un investissement à 26 millions d’euros pour la Chambre de commerce et d’industrie d’Alsace Eurométropole (CCI) : acquérir le Lignum, une boite à construire de 7 700 mètres carrés sur quatre étages dans l’Espace européen de l’entreprise à Schiltigheim. La CCI espère y loger son campus, actuellement dans la plaine des Bouchers à Strasbourg, et ainsi achever son déménagement de Strasbourg, après avoir transféré son siège historique de la place Gutenberg à Schiltigheim en 2022.
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Syndicalistes postés devant l’usine BDR Thermea de Mertzwiller.Photo : Document remis
BDR Thermea prévoit la suppression de 320 postes sur son site alsacien. En réaction, les syndicats appellent à une marche blanche samedi 5 juillet à Mertzwiller, devant l’usine concernée.
L’intersyndicale (FO, CFE-CGC et CGT) de BDR Thermea appelle à manifester contre un plan de licenciement samedi 5 juillet à 10h, en partant de l’usine de Mertzwiller. Le groupe emploie 800 personnes sur ce site, notamment pour produire des pompes à chaleur. Il a annoncé, le 20 mai, la suppression de 370 postes en France, dont 320 à Mertzwiller.
Dans la foulée, le 24 mai, les salariés avaient lancé une cagnotte pour « soutenir leur (potentiel, NDLR) mouvement de grève et sauver leurs emplois ». Elle a récolté plus de 10 500 euros au 1er juillet. « Il n’y a pas d’appel à la grève pour le moment, mais des grèves sont prévues si un rapport de force le demande », précise Philippe Lazarus, délégué FO à BDR Thermea (ex De Dietrich).
17 millions de déficit en 2023
La production sur le site alsacien doit progressivement cesser entre début 2026 et fin 2027. Les emplois liés au bureau d’étude, à la recherche et au développement, à la gestion des pièces de rechange et à l’entretien du site ne sont pas concernés par le plan social.
BDR Thermea explique ces suppressions de postes par une forte baisse des ventes à l’échelle nationale en 2023 : -14 % pour les pompes à chaleur, -22 % pour les chaudières murales et -33 % pour les chaudières au sol. L’entreprise a enregistré un déficit de 17 millions d’euros la même année. Un processus de consultation avec les représentants du personnel doit être engagé pour envisager des solutions de reclassement pour des employés, toujours selon l’entreprise.
Le détenu est décédé dans le bâtiment A2 au coeur de la maison d’arrêt de Strasbourg.Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg
Serge Meckes est mort dans l’incendie de sa cellule le dimanche 29 juin. C’est le septième décès en cinq ans à la maison d’arrêt de Strasbourg. Plusieurs détenus ont exprimé leur colère sur le réseau social Snapchat.
Dans la maison d’arrêt de Strasbourg, plusieurs détenus dénoncent un nouveau « mort en silence ». Serge Meckes a péri dans l’incendie de sa cellule en début d’après-midi, dimanche 29 juin. L’information, révélée par les Dernières Nouvelles d’Alsace, a suscité l’ouverture d’une enquête par le parquet de Strasbourg. Les investigations doivent déterminer l’origine de cet incendie.
Serge Meckes était incarcéré à la maison d’arrêt de Strasbourg depuis octobre 2024. Âgé de 57 ans, il avait été condamné à quatre mois de prison pour « violence avec usage ou menace d’une arme sans entraîner d’incapacité ». Il se trouvait toujours en détention dans l’attente d’un jugement pour « meurtre par personne en état d’ivresse manifeste ».
« Ils ont laissé mourir un vieux aveugle en cellule »
Selon Kader (le prénom a été modifié), incarcéré et interrogé par Rue89 Strasbourg, la mort de Serge Meckes s’ajoute dans la longue liste des décès à la prison strasbourgeoise :
« On tapait aux portes pour dire aux surveillants d’intervenir. Ils ne venaient pas. On entendait même de la musique dans la coursive ! Dans cette prison, les gardiens font ce qu’ils veulent. Résultat : en trois ans, c’est le troisième détenu qui meurt à la maison d’arrêt de Strasbourg. »
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Jeux d’été au plan d’eau du BaggerseePhoto : Valentine Zeler / Eurométropole de Strasbourg
Sportifs, culturels, en famille ou en autonomie, Strasbourg regorge d’événements et d’ateliers pour s’occuper avec des bambins, en juillet et en août. En voici une sélection.
De la musique sous les fenêtres
Du 1er juillet au 3 juillet puis du 15 au 17 juillet pour fêter l’été, la musique sort des salles de concert et s’installe aux pieds des immeubles dans le quartier du Neuhof. À 17h, des animations sont proposées puis à partir de 18h, les premières notes de musique se font entendre. L’Espace Django qui coordonne cette action propose ensuite un goûter géant entre voisins ou simples badauds. Le 1er juillet, c’est le jazz qui est à l’honneur avec le groupe Barouf, puis la soul de Nexy et la fusion méditerranéenne d’Aguila Mosaïk. Les concerts ont lieu à chaque jour dans un endroit différent du quartier du Neuhof.
Sous les pavés, la plage
Du 5 juillet au 31 août, la plage s’invite sur les docks de la presqu’île Malraux. Tous les après-midis dès 14h, des animations sur terre et dans l’eau sont organisées pour les enfants à partir de trois ans. Pédalo, paddle et dériveurs seront amarrés dans l’ancien port industriel. Le farniente est également une option : transats et parasols seront disposés sur le sable qui recouvrira le parvis de la presqu’île. Cette plage éphémère sera ouverte en accès libre de 8h à minuit.
Dans la cour de récré
Du 7 juillet au 24 août, l’opération « Cours d’école ouverte au public » prévoit de laisser libre accès à six cours d’écoles vertes et ombragées. Des transats attendent les parents et des jeux seront mis à disposition de tous : mölkky, badminton, craies géantes… Des animations seront proposées par des associations tout au long de l’été. De quoi décompresser, même en étant à l’école.
Les médiathèques à l’heure d’été
Les médiathèques de l’Eurométropole passent à l’heure d’été et organisent des lectures de contes. La médiathèque du Neuhof et celle de la Robertsau (Mélanie de Pourtalès), mettent en place des lectures au parc. À la médiathèque André Malraux, c’est sur le parvis, les pieds dans le sable de Strasbourg plage que les bibliothécaires liront des histoires.
Ces sessions de contes auront lieu à partir du 9 juillet jusqu’au 27 août. Les horaires et les jours varient en fonction des médiathèques : les lectures seront matinales à Malraux (10h à 11h45), ainsi qu’au parc de Pourtalès (10h à 11h). Elles se dérouleront l’après-midi (16h à 17h30) au Neuhof et uniquement en juillet.
Les médiathèques Simone Veil à Illkirch-Graffenstaden et Frida Kahlo à Schiltigheim ainsi que celle de Cronenboug proposent aussi de conter des histoires aux petits. D’autres événements se déroulent dans les médiathèques tout au long de l’été comme un escape game le 6 août à la médiathèque André Malraux. Ces animations sont gratuites.
Jeux d’été au plan d’eau du BaggerseePhoto : Valentine Zeler / Eurométropole de Strasbourg
Alors, on bouge ?
Au parc de la Citadelle, du 10 juillet au 24 août, les après-midis sont dédiées au sport, avec l’opération de l’Eurométropole de Strasbourg intitulée « Plaine Sportive ». Cette initiative se tient aussi au parc du Baggersee et dans la plaine des jeux de Hautepierre. Chaque plaine a sa spécificité : au Baggersee, les sports aquatiques et nature, à Hautepierre les sports olympiques, au parc de la Citadelle et derrière le Wacken, les sports urbains. Initiation à la boxe, à l’haltérophilie, hip-hop, jeux de raquette, paddle, yoga sont autant d’activités qui se déroulent du mercredi au dimanche.
À la conquête des étoiles
Observer la voûte étoilée, savoir différencier qui de la grande ou la petite Ourse ressemble à une casserole, découvrir l’immense étendue bleue, noire, parfois grise qui s’étend au-delà de l’atmosphère… Du 8 juillet au 29 août, de 11h30 à 12h30, l’équipe du planétarium propose une excursion céleste en plein jour.
La séance dure 45 minutes, pendant lesquelles le ciel d’été est projeté sur le dôme du planétarium. Un médiateur se charge d’expliquer ce que l’on voit dans le ciel. Nébuleuses, planètes, météores et galaxies sont au programme.
Créer un pot à la mode préhistorique
Fabriquer un vase, un bol, ou un plat comme au Néolithique à Strasbourg, c’est possible au musée archéologique. Cet atelier qui se déroule les 23 juillet et 20 août propose aux enfants à partir de cinq ans de découvrir comment les humains stockaient leurs biens aux premiers âges de la sédentarité.
La technique employée est celle dite « à colombin ». Il s’agit de faire des boudins d’argile, de les empiler les uns sur les autres puis de les aplatir afin de former un objet. Cette technique est utilisée depuis la préhistoire, le tour de potier n’apparaissant que bien plus tard.
Ce pot date de la préhistoire. Depuis le Néolithique, les hommes crééent et décorent des objets en terre-cuite.Photo : document remis / M. Bertola
Cinéma en plein air
Tous les vendredis soir, à partir du 4 juillet et jusqu’au 29 août, la Ville propose des séances cinéma en plein air dans différents quartiers de Strasbourg. La première séance a lieu au parc du Heyritz, Bill Murray y sera Lost in Translation. Plusieurs séances sont particulièrement adaptées aux enfants : le 11 juillet au Parc de la Bergerie à Cronenbourg, Tous en scène sera diffusé et le 25 juillet ce sera le Chat Potté 2 à l’école Ariane Icare, dans le quartier du Neuhof. Pour tous les amateurs de classiques et de Belmondo, pourquoi ne pas emmener sa progéniture voir Le Magnifique, le 1er août place Henri Will, à Neudorf ?
Le cinéma en plein air se fait aussi itinérant, des films sont projetés dans 15 communes de l’Eurométropole comme Plobsheim, Eckbolsheim, Lampertheim et Bischheim. La sélection cinématographique du cinéma en plein air itinérant est familiale. Au programme : le Roi lion, Cinema paradiso, E.T. l’extraterrestre ou encorelLes Choristes. Les projections débutent en général vers 22h, à la tombée de la nuit. Pour l’Eurométropole, les films sont projetés à partir du 4 juillet et jusqu’au 6 septembre. Les séances sont gratuites, à partir de 18h et jusqu’à 23h.
Projection de West side story, au parc de l’Orangerie, en août 2022.Photo : document remis / Eurométropole de Strasbourg / Elyxandro Cegarra
Flix, à la Scala
Les deux Théâtres actuel et public de Strasbourg (TAPS) lancent leur saison estivale et proposent huit spectacles entre le 17 juillet et le 13 août. La majorité est accessible dès l’âge de 7 ans, certains même dès l’âge de 2-3 ans comme L’Amie, un spectacle onirique qui met en scène l’amitié entre un enfant et une chauve-souris. Parmi les autres spectacles à l’affiche : Flix, adaptation du roman éponyme de Tomi Ungerer. Ce spectacle qui célèbre la tolérance et la différence est donné le jeudi 31 juillet à 19h.
« Chat va bien ? », l’adaptation de Flix au théâtre par la compagnie Les Anges Nus.Photo : document remis / Mathieu Pelletier
L’un des fils de Anthony devrait être en Ulis, mais la réalité de l’école de Rothau ne permet pas toujours que le dispositif fonctionne.Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg
Les petites écoles sont particulièrement impactées par la répartition des moyens de l’Éducation nationale. Autour de Schirmeck, les fermetures de classes s’enchainent et les enseignants se retrouvent avec des effectifs trop importants pour suivre les élèves défavorisés.
« Mon fils devrait être en classe Ulis, il a un retard global. » Anthony attend en plein soleil, devant l’école de Rothau, en cet après-midi de juin. Il cherche son enfant de huit ans, censé bénéficier du dispositif d’inclusion des élèves en situation de handicap. « Depuis avril, l’école n’a plus le personnel. Il est juste dans une classe normale. Il n’apprend rien », déplore le jeune père, avant de s’approcher de la barrière pour récupérer ses fils.
Anthony, habitant de Rothau et père de cinq enfants.Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg
Encadrés par trois membres du personnel de l’école, quelques dizaines d’enfants sortent et rejoignent leurs parents ou partent seuls vers chez eux. Nathalie, chauffeuse de taxi, doit ramener trois élèves dans leurs familles d’accueil. « Deux à Saulxures, à quinze minutes et un sur la route, à Fouday », précise t-elle.
Rue89 Strasbourg s’est entretenu avec neuf enseignants et enseignantes de différents établissements de la vallée de la Bruche. Tous décrivent une situation où « l’égalité des chances n’existe plus ». « Si un enfant s’en sort bien à l’école ça peut aller pour lui. Mais s’il a des difficultés, il risque de ne pas avoir l’accompagnement adapté », analyse Bastien Massot, conseiller municipal à Rothau.
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Nino (à gauche) est de retour à la rue malgré la mobilisation de Julie (à droite).Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg
Fin 2024, certains parents d’élèves de la ville de Hoenheim se sont mobilisés pour loger une famille sans-abri. Mais mi-juin, elle est de retour dans sa voiture et la solidarité citoyenne se heurte à l’immobilisme institutionnel.
« Le plus dur, c’est l’impuissance. » Julie Gerber est maman d’un élève à l’école du Centre, à Hoenheim. Depuis décembre, elle met tout en œuvre pour loger une famille sans domicile fixe de cinq personnes, dont les enfants vont à l’école avec le sien. Mais malgré sa détermination, les fillettes de 4 et 8 ans, les deux parents et le grand-père dorment à nouveau dans une voiture depuis le 1er juin.
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Des visages et des témoignages d’habitants et d’habitantes des campements. Des révélations sur le business de l’hébergement d’urgence, sur les expulsions de familles par l’État, sur la tension alimentaire à Strasbourg, ou sur la réalité du plan Grand froid, au-delà de la communication préfectorale. L’engagement de Rue89 Strasbourg sur le sans-abrisme, c’est de vous donner accès à toutes ces informations qui font rarement la Une des médias traditionnels.
Ces enquêtes et ces reportages ont un prix. C’est le temps de travail de Thibault Vetter et de Camille Balzinger, qui suivent de près, depuis plusieurs années, la problématique du manque d’hébergements d’urgence à Strasbourg et la précarité des personnes sans papier.
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Le public de l’édition 2023 de Jazz à la Petite France.Photo : Patrick Lambin / Jazz à la Petite France
Comme chaque année au mois de juillet, les structures culturelles de Strasbourg se replient mais il reste de quoi voir et entendre. Voici une sélection pour accompagner les apéros en terrasse.
Des films à 5€ la séance
Fondée en 1985, la Fête du cinéma souffle sa quarantième bougie. La recette reste inchangée depuis le début : quatre jours de cinéma à prix unique, quel que soit l’endroit en France. Programmée du dimanche 29 juin au mercredi 2 juillet 2025, toutes les séances sont à 5€ dans tous les cinémas participants (Vox, Star Saint Exupéry, Star, UGC Ciné-Cité et Cosmos).
Entre classiques du cinéma comme La Bête Humaine ou Le crime de l’Orient-Express au Cosmos, et films plus contemporains comme la comédie Le grand déplacement de, et avec, Jean-Pascal Zadi à l’UGC qui n’a que moyennement convaincu les critiques pourtant bien disposées habituellement à l’égard du réalisateur et acteur. En revanche, Indomptables de et avec Thomas Ngijol, dont ce sera peut-être la dernière semaine d’exploitation, est considéré comme une réussite.
Des concerts en plein air
L’Espace Django propose six concerts dans la rue. La salle festive du Neuhof a ainsi programmé le jazz teinté de mélodies folkloriques de Barouf, la « néo soul » de Lexy et la musique méditerranéenne d’Aguila Mosaïk. Avant les concerts, des animations sont proposées par les associations de quartier partenaires de l’Espace Django et un peu de restauration est prévu après les sets. À noter : la sonorisation est assurée par We R Solar, le dispositif nomade et presque écologique de Philippe Pollaert.
Jazz à la Petite France
Du vendredi 11 au dimanche 13 juillet, ça va groover place Saint-Thomas. Pour sa cinquième édition, le festival Jazz à la Petite France fait la part belle aux femmes. En ouverture du festival : le duo de saxophonistes et flûtistes Mamie Jotax. Le lendemain, c’est Maë Defays avec sa soul, teintée de jazz et d’influences afro-caribéennes. Après les concerts, une scène ouverte au bar L’Amer à boire (LAAB) invite les musiciennes et musiciens à venir jammer (les 11 et 12 juillet de 22h30 à minuit).
Le festival de la Maison bleue
C’est une Maison bleue adossée au Neudorf qui lance son Blue summer. « C’est la toute première édition. L’idée, c’est de rendre le quartier vivant pendant l’été », souligne l’équipe du lieu culturel. Du 12 au 26 juillet, tous les mercredis, samedis et dimanches : des activités comme l’impression sur textile, des cours d’aérobic, des barbecues participatifs où chacun ramène ce qu’il désire griller, des soirées pyjamas nanars et des concerts.
Le groupe « l’intervalle entre le marchepied et le quai » dont le style présente bien des similitudes avec Les Fatals Picards se produira le 26 juillet. L’entrée à la Maison bleue est gratuite. Lors des concerts, le prix conseillé est de 10€.
Les programmes sont perturbés depuis le 26 juin sur Ici Alsace et à partir du 30 juin sur France 3 Alsace. Des journalistes et techniciens ont entamé une grève illimitée pour contester la refonte de l’audiovisuel public.
Dans l’entre-soi journalistique, le projet de loi de refonte de l’audiovisuel public porté par la ministre de la Culture Rachida Dati crispe depuis des mois. Il arrive, pour la quatrième fois depuis 2023, devant l’Assemblée nationale lundi 30 juin. Et suscite un mouvement de grève illimité, depuis jeudi pour la radio et à partir du 30 juin pour la télé. En mai 2024 déjà, les employés se mobilisaient contre ce projet.
« Pour les auditeurs et auditrices, ce projet menace la diversité des programmes locaux au profit des nationaux », explique Olivier Vogel, élu représentant de proximité SNJ-CGT chez Ici Alsace. Le cœur de la réforme voulue par la ministre de la Culture est projet de « holding » rassemblant Radio France, France Télévisions et l’INA, voir peut-être France média monde (France 24 et RFI). Les chaines de radio et de télévision locales fonctionneraient comme une seule rédaction, sous forme de « filiales » de la holding, et toutes ces filiales auraient une direction de l’information commune. L’initiative inquiète, d’autant plus qu’à l’échelle internationale, des journalistes luttent activement contre la concentration des médias.
« Ici » partout
Un glissement déjà initié, depuis que les chaines de radio et de télé s’appellent toutes « Ici ». « Nous ne sommes plus des chaînes, nous sommes devenus des marques », souligne Cécile Poure, déléguée syndicale centrale pour la Cfdt France Télévisions et journaliste à France 3 Alsace. La syndicaliste évoque des journalistes de la télé qui écrivent déjà des articles pour le site web de la radio.
Autre risque identifié par les responsables syndicaux, la perte du pluralisme de l’information. « Pour l’instant, on fait des articles sur des sujets similaires mais avec des angles différents », explique Cécile Poure :
« Si nous sommes rassemblés en une seule rédaction, j’imagine qu’on n’enverra pas trois personnes sur le même sujet, une pour la radio et deux pour la télé. Donc des angles vont disparaître et l’information sera plus pauvre. »
Sur le terrain, Olivier Vogel constate déjà la perte de contenus éditoriaux locaux au profit de nationaux sur Ici Alsace. Les antennes locales de la radio publique ont lancé une alerte début juin en ce sens. « Ce qui nous inquiète avec ce projet de média global, c’est qu’on finira tous par faire la même chose, un peu de radio, un peu de télé, beaucoup de petites vidéos », déplore-t-il.
Face à ce « média global », les syndicalistes craignent également la perte d’emplois – faire plus sans embaucher plus. « Demandera-t-on aux journalistes radio de faire de la télé ? Faudra-t-il récupérer le son des vidéos pour faire de la radio ? Les rédactions web seront-elles fusionnées ? On ne sait pas », admet Cécile Poure. Elle dénonce le désir de la directrice de France Télévisions de mettre en avant la « polycompétence » des journalistes.
Potentielles pressions ministérielles
La syndicaliste alerte également sur le risque d’une direction unique à la tête de la holding, qui pourrait plus facilement être soumise aux pressions de la ministre de tutelle. « Dans ce cas, l’indépendance de l’information ne serait plus garantie, la liberté et l’esprit critique non plus, l’audiovisuel public deviendrait vertical et monolithique », assène-t-elle. Et si un gouvernement d’extrême-droite venait à être élu, tout l’audiovisuel public pourrait ainsi se retrouver sous son influence. « Et même avant, lorsqu’on voit la considération de Rachida Dati pour les journalistes, l’hypothèse d’être dans cette position nous fait peur », conclut-elle, faisant référence à l’attaque personnelle de la ministre à l’encontre du journaliste Patrick Cohen, sur le plateau de C à vous, le 18 juin.
Depuis le démantèlement de l’ORTF en 1974 et la création de sociétés distinctes pour la production de l’audiovisuel français, chaque structure dispose d’une gestion propre. En proposant de les réunir en une seule entreprise, la ministre de la Culture avance la nécessaire « relance » du secteur qui aurait « raté le virage du numérique ».
Lundi 30 juin, une assemblée générale réunissant les grévistes de France 3 Alsace et de France Bleu Alsace (Ici) se tiendra place de Bordeaux dès 9h30. Au niveau national, les syndicats SNJ-CGT, Cfdt, FO et SNJ sont mobilisés. C’est le chemin du projet de loi devant l’Assemblée nationale qui déterminera la longueur de la mobilisation.
Rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg. Spécialisé depuis 2019 en enquêtes locales, à Strasbourg et en Alsace sur des sujets variés allant de l’extrême-droite à l’hôpital public en passant par la maison d’arrêt de Strasbourg, les mouvements sociaux, les discriminations et l’expertise-psychiatrique.
Aline Fontaine, une des organisatrices du rassemblement du 26 juin devant l’école Fischart.Photo : Romain Cunat / Rue89 Strasbourg
Syndicats et parents d’élèves se sont retrouvés jeudi 26 juin, devant l’école maternelle Fischart à la Meinau, pour protester contre la fermeture de trois classes et la suppression de cinq postes d’enseignant à la rentrée.
Jeudi 26 juin, 8 h 30. Malgré une averse, une vingtaine de personnes se sont rassemblées devant l’école Fischart, à la Meinau. Parents d’élèves et représentants syndicaux protestent contre la suppression, à la rentrée 2025, de trois classes et cinq postes d’enseignants. Car conséquemment à cette baisse de moyens, le dispositif de dédoublement des classes bilingues prendra fin.
Depuis 2017, le mécanisme du dédoublement scinde les classes surchargées en deux petits groupes, dans le but d’offrir un suivi plus personnalisé et mieux adapté aux élèves. Le dispositif est prioritairement déployé dans les réseaux d’éducation prioritaire (REP et REP+), dont fait partie l’école Fischart.
Pancartes réalisées par des parents d’élèves pour le rassemblement.Photo : Romain Cunat / Rue89 Strasbourg
De nouvelles difficultés pour les élèves
En juin 2025, l’école compte environ 270 élèves, avec cinq classes de grande section monolingue. Dès septembre, elles ne seront plus que trois : l’effectif passera de moins de 14 à près de 17 élèves par classe, voire davantage. Quant aux classes de grande section bilingue (français-allemand), elles passeront de deux sections « dédoublées » à une seule, multipliant par deux le nombre d’élèves, de 12 à 24.
Elena, mère d’un élève de grande section bilingue, explique :
« En Alsace, on a la chance d’avoir un enseignement bilingue français-allemand et le dédoublement était un vrai plus. Les enfants suivaient chaque jour des cours en allemand en petit comité. Tous les enfants, même ceux dont les parents ne parlent pas allemand pouvaient apprendre la langue dans de bonnes conditions. »
Plusieurs familles craignent que ces mesures ne pénalisent les enfants les plus fragiles : une douzaine sont suivis par la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) et éprouvent déjà des difficultés scolaires. Jennifer, mère de deux enfants bilingues et représentante des parents d’élèves, s’inquiète :
« Dans l’école, il y a des enfants qui rencontrent davantage de problèmes d’apprentissage. Avec moins d’enseignants pour plus d’élèves, ils risquent d’être encore plus en difficulté. »
Maxime Salvi (à gauche), co-secrétaire de Sud Éducation Alsace et Dominique Haquette (à droite), co-secrétaire de la CGT Éduc’action, devant l’école Fischart le 26 juin.Photo : Romain Cunat / Rue89 Strasbourg
Une nouvelle tardive
Le directeur académique des services de l’Éducation nationale (Dasen) a informé l’école en février de modifications à venir au sein des classes de la maternelle. Les décisions définitives pour le dédoublement et les postes ont été communiquées le 6 juin à la direction de l’école.
Le 10 juin, la nouvelle a été relayée aux parents. Pour Dominique Haquette, co-secrétaire de la CGT Éduc’action, cela a été réfléchi :
« Informer à la fin de l’année, c’est réduire le temps de mobilisation : quelques jours avant les vacances d’été, on a moins de chances de se mobiliser et donc de faire entendre notre mécontentement, alors que les mesures s’appliquent dès la rentrée suivante. »
Même constat du côté de Maxime Salvi, co-secrétaire du syndicat Sud éducation Alsace : « Jusqu’en 2019, ce type de décision était communiqué dès février, pour que chacun ait le temps de se préparer, aujourd’hui, tout arrive au dernier moment. »
Dimanche 29 juin, deux manifestations sont organisées à Strasbourg et Colmar contre la loi Duplomb, qui prévoit d’alléger les contraintes environnementales des agriculteurs et sera étudiée par une commission parlementaire dès le lendemain.
Dimanche 29 juin, deux rassemblements sont prévus, dès 9h30 à Strasbourg puis 11h à Colmar, pour s’opposer à la proposition de loi du sénateur (Les Républicains) Laurent Duplomb, étudiée le lendemain par la commission mixte paritaire (sept députés, sept sénateurs).
Déposée en novembre 2024, la proposition de loi répond à des revendications portées par les syndicats agricoles productivistes, la FNSEA et la Coordination rurale, et prétend « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur ». Mais selon Alsace nature et 36 collectifs, syndicats et associations, ce texte « accélère la disparition de l’agriculture paysanne et écologique, pour satisfaire les intérêts de l’agrobusiness ».
Pour appuyer cette assertion, Alsace nature détaille que la proposition de loi « prévoit la réintroduction de certains pesticides », « facilite la création de méga-bassines et d’élevages industriels », « facilite la destruction des zones humides » et « affaiblit les actions portées par l’Office français de la biodiversité ».
Le syndicat agricole Confédération paysanne Alsace organise la manifestation de Colmar. Il considère que si la proposition de loi était adoptée, elle aurait des effets « très néfastes » sur « la santé publique et la biodiversité ». Aux arguments de l’association Alsace Nature, le syndicat ajoute « la mise sous tutelle de l’Anses », une agence indépendante, chargée d’agréer et de réglementer l’usage des produits phytosanitaires en France.
Les participants ont échangé sur des thèmes communs, avant de se répartir en groupes de discussions.Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc
Une démarche citoyenne, appelée Strasbourg unitaire, se lance avec comme objectif d’unir les courants de gauche strasbourgeois dans un projet continu de « transformation et d’émancipation ».
La scène se déroule à L’Orée 85, tiers-lieu culturel installé au bord d’une écluse à la Meinau. Une trentaine de personnes se massent au premier étage, invitées à participer à la première réunion publique de « Strasbourg unitaire » en soirée du mercredi 19 juin. Ce mouvement citoyen vise, selon sa charte, à « mobiliser la société civile » pour « qu’un projet émancipateur de gauche advienne ».
Mobilisation pour citoyens non encartés
L’objectif de la poignée de militants à l’origine de Strasbourg unitaire est de construire un « espace de mobilisation permanent » pour les citoyens non encartés, afin de « bâtir une gauche de transformation, unitaire et antifasciste ». Parmi les porteurs, on retrouve par exemple Tom Baumert, ancien militant d’Alternatiba, Kévin du Front d’action gay de Strasbourg ou Théo, qui était engagé dans des collectifs cyclistes.
« La démarche est née au lendemain des vœux citoyens que j’avais organisés le 30 janvier », précise Florian Kobryn, élu d’opposition à la Collectivité d’Alsace. Florian Kobryn a depuis rejoint La France insoumise, ce qui semble en contradiction avec la charte de Strasbourg unitaire. Mais l’élu, qui a sollicité son réseau pour étoffer le public de cette première soirée, relativise son rôle dans le lancement de cette démarche citoyenne :
« Pendant cette soirée, plusieurs personnes ont été heureuses de pouvoir échanger autour de préoccupations communes. Un moment précieux qui les a motivées, elles se sont organisées pour le prolonger de réunions en réunions jusqu’à cet événement public. »
Union des gauche, mais pas trop
Les membres fondateurs ont déploré qu’après les élections législatives anticipées de juin 2024, la mobilisation contre l’extrême droite soit retombée. Ils comptent sur Strasbourg unitaire pour briser « l’apathie générale » et disposer d’un « carrefour des luttes » face à la « noirceur des réseaux sociaux ». L’objectif est d’œuvrer à « l’union de la gauche, au-delà des accords électoraux », de promouvoir des cultures communes et d’explorer « l’intersectionnalité des luttes ».
« C’est normal qu’il y ait des gauches diverses », lance une participante. « Même si c’est compliqué pour certaines échéances électorales ». « L’union de la gauche, moi j’y crois, lui répond une autre, si on retire le Parti socialiste. » Éclat de rire général. Il faudra probablement d’autres réunions.
Christophe Müller, élu CGT à la Région Grand Est.Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg
Jeudi 26 juin, le syndicat CGT des agents de la Région Grand Est appelle à manifester devant l’Hôtel de Région à Metz pour dénoncer un mauvais traitement des agents qui alertent sur leurs souffrances au travail. L’élu en charge du dialogue social estime que les revendications du syndicat concernent des situations marginales.
Séance plénière pour les élus, mobilisation pour la CGT de la Région Grand Est. Devant l’Hôtel de Région à Metz, jeudi 26 juin, le syndicat dénonce la maltraitance des agents et agentes, notamment ceux et celles qui suivent le processus de signalement de mal-être au travail proposé par l’institution.
Christophe Müller est élu CGT. Il coordonne depuis janvier 2024 des permanences de défense des fonctionnaires et contractuels au siège de la Région Grand Est, à Strasbourg, les mercredis. « Plus de cent personnes sont venues me voir, se sentent mal à leur poste, subissent du harcèlement et n’osent pas en parler, ou alertent leurs collègues en vain », soupire-t-il :
« Pourtant, il existe une plateforme interne à la Région pour faire ces signalements. Mais nous observons que les délais de traitement sont longs, qu’il y a peu d’effets concrets et que s’il y en a, ceux-ci peuvent prendre la forme d’un non renouvellement pour les contractuels, d’une mobilité interne ou d’une mise à la retraite anticipée. »
Des début enthousiasmants
Philippe, 57 ans, travaille depuis ses 14 ans. En mars 2022, il débute un CDD à la Région en tant que chargé d’opérations immobilières dans la zone de Strasbourg. Ses tâches consistent à entretenir les bâtiments des lycées, à en assurer la sécurité, la maintenance, la rénovation… Son arrivée à la Région l’enchante :
« J’avais des responsabilités, de l’autonomie et nous étions une bonne équipe avec mes collègues. Ils me faisaient confiance, le directeur d’agence était satisfait. Je passais d’un emploi où je faisais des centaines de kilomètres par semaine à un autre qui était beaucoup plus posé. »
Mais huit mois plus tard, Philippe déchante. Un nouveau chef de service est nommé et entre les deux hommes, le courant ne passe pas. « Dès notre première réunion, je ne comprenais pas les informations qu’ils nous donnait », se souvient-il. D’une incompatibilité d’humeur naît une forme de harcèlement, qui mènera Philippe en arrêt maladie longue durée plus d’un an plus tard :
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Un instructeur de l’Armée avec un drone AgEagle Ebee vision.Photo : Armée de Terre
Quatre jours après avoir été censurée par le tribunal administratif, la préfecture du Bas-Rhin a publié le 20 juin un arrêté ré-autorisant gendarmes et policiers à utiliser des drones pour contrôler les migrations irrégulières dans le Bas-Rhin.
Le 24 juin de 14h à 22h puis le 26 juin de 8h30 à 14h30, la délégation militaire du Bas-Rhin a le droit d’utiliser trois drones jonchés de caméras, de types Parrot Anafi USA et AgEagle Ebee Vision. Son but : contrôler un tronçon de l’A35 et surveiller les frontières « en vue de lutter contre leur franchissement irrégulier », décrit l’arrêté préfectoral du 20 juin 2025.
Il a été signé et publié quatre jours seulement après que le tribunal administratif de Strasbourg a suspendu un précédent arrêté autorisant les forces de l’ordre à utiliser ces mêmes drones à cette même fin. Mais cette fois, la représentation de l’État a longuement développé ses motivations et délimité la zone géographique et les plages horaires pendant lesquelles les militaires ont le droit de filmer.
Dans sa décision du 16 juin, la juge a reproché à la préfecture son manque de précision et l’autorisation du dispositif de surveillance des frontières dans une zone non-frontalière. Elle a estimé que l’atteinte à la vie privée que représentent ces caméras volantes était trop grande comparée au but recherché par leur utilisation.
Pour les opérations des 24 et 26 juin, les trois aéronefs pourront filmer l’A35 entre l’échangeur avec la A355 et A4, jusqu’à l’échangeur avec la D2 (désormais D502) en incluant l’aire d’autoroute de Pfeffermatt. Le tronçon d’une vingtaine de kilomètres part de Vendenheim et arrive jusqu’à une route conduisant en Allemagne, sous la commune d’Offendorf, au nord de Gambsheim et de Strasbourg.
Filmer les voitures
Pour cet acte administratif, la préfecture a doublé ses justifications d’autorisation aux drones. Elle évoque, pour le contexte bas-rhinois, 172 arrestations d’étrangers primo-arrivants depuis janvier 2025 (une augmentation de 1,5% par rapport à 2024), une augmentation du flux migratoire depuis le durcissement politique allemand en la matière, 19% de demandeurs d’asile arrivés en France après être entrés en Europe par un autre pays, ou encore 52% de garde à vue en plus d’étrangers sans-papiers. Elle poursuit en vantant le grand angle des caméras volantes, permettant aux militaires de repérer efficacement les comportements anormaux des véhicules.
Assurant que le dispositif ne met pas en péril le droit fondamental à la vie privée, la préfecture explique que les caméras ne permettent pas d’identifier les identités des humains ou l’intérieur des voitures. Puis indique que les images permettront l’observation mais ne seront pas enregistrées par les gendarmes.
Au moment d’écrire cet article, ce nouvel arrêté n’avait pas été contesté auprès du tribunal administratif de Strasbourg.
Portail d’entrée de l’école maternelle Jean Fischart, où trois classes fermeront à la rentrée prochaine.Photo : Document remis
Jeudi 26 juin, les parents d’élèves de l’école Fischart à Strasbourg, soutenus par SUD éducation Alsace, se mobilisent contre la fermeture de classes annoncée par la Direction académique. Ils entendent défendre le dédoublement des classes en REP+, un dispositif aujourd’hui menacé.
Le jeudi 26 juin à 8h30, parents d’élèves et membres du syndicat SUD éducation Alsace appellent au rassemblement devant l’école maternelle Fischart, dans le quartier de la Meinau, pour protester contre une décision qu’ils jugent « inédite » dans le Bas-Rhin : la fermeture de trois classes et la suppression de quatre postes, entraînant la fin du dédoublement des classes de grande section bilingue.
Le dédoublement consiste à scinder une classe nombreuse en deux groupes de tailles réduites, afin de permettre un accompagnement plus individualisé et d’optimiser la gestion des apprentissages. Ce système, lancé en 2017, est notamment mis en place dans les réseaux d’éducation prioritaire (REP/REP+).
La dernière école avec un système de dédoublement
L’école Fischart, située en réseau d’éducation prioritaire renforcé, bénéficiait jusqu’à la fin de l’année scolaire 2024-2025 de deux classes de grande section bilingue allemand-français. Chacune accueillait une douzaine d’enfants issus majoritairement de milieux défavorisés.
Dès septembre, la suppression de postes de professeurs décidée par l’Académie de Strasbourg entraine le passage à une seule classe bilingue, doublant ainsi la jauge à 24 élèves par classe. « Les conditions d’apprentissage seront fortement dégradées », s’alarme Aline Fontaine, parent d’élève.
La fin d’une « chance » pour ses élèves
Selon les parents mobilisés, le Dasen (Directeur académique des services de l’Éducation nationale) aurait justifié la décision de mettre fin au dédoublement des classes en arguant que les élèves bilingues sont « meilleurs » que les autres. Dans le cas de l’école maternelle Fischart, l’argument n’est pas pertinent, comme l’explique Aline Fontaine :
« En grande section bilingue, six élèves sont suivis par le Rased (le Réseau d’enseignement spécialisé), or, il n’y en a aucun en monolingue. A nos yeux, le dédoublement était une chance pour permettre aux élèves, même en difficulté, d’apprendre l’allemand. »
Une suspension temporaire plus tard, le chirurgien strasbourgeois est promu Chevalier de l’Ordre national du mérite.Photo : Image d’illustration / Vidal Balielo Jr.
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Rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg. Spécialisé depuis 2019 en enquêtes locales, à Strasbourg et en Alsace sur des sujets variés allant de l’extrême-droite à l’hôpital public en passant par la maison d’arrêt de Strasbourg, les mouvements sociaux, les discriminations et l’expertise-psychiatrique.