Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Surprise : Pierre Jakubowicz est candidat à la mairie de Strasbourg

Surprise : Pierre Jakubowicz est candidat à la mairie de Strasbourg
Pierre Jakubowicz s’est déclaré « prêt » sur le plateau de France 3 Alsace.

Conseiller municipal d’opposition, le centriste Pierre Jakubowicz a annoncé ce 4 septembre sur France 3 Alsace qu’il serait candidat aux élections municipales en mars 2026, plusieurs années après le début de sa campagne électorale.

Le conseiller municipal de Strasbourg, Pierre Jakubowicz (Horizons), s’est déclaré « prêt à être maire de Strasbourg demain » ce jeudi 4 septembre sur le plateau du journal de France 3 Alsace. En bon vétéran de la politique, Pierre Jakubowicz a réussi à placer à l’antenne son slogan : « Je veux être un maire capable de voir à 30 ans les transformations à mener, et à 30 mètres les problèmes à résoudre immédiatement. »

Engagé dans les faits dans cette démarche depuis juin 2020, le conseiller municipal de centre-droit a été le premier à se lancer, en septembre 2024, dans une campagne électorale active avec un mouvement taillé sur mesure, « Strasbourg on y croit ! » Cette association est elle-même une formalisation de la précédente initiative, appelée « Parlons de Strasbourg », lancée au début de l’année 2024.

Cette annonce n’est donc guère une surprise mais il s’est quand même confié en avant-première aux Dernières nouvelles d’Alsace, où il rappelle qu’il s’est préparé à cette candidature « politiquement, personnellement et physiquement » : « J’ai perdu 50 kg pour me prouver ma détermination et ma capacité à assumer la charge d’être maire. »

Programme et alliances pour plus tard

Pierre Jakubowicz n’a pas profité de l’occasion pour dévoiler une partie de ses propositions aux Strasbourgeois·es pour mars 2026, cinq ateliers de Strasbourg on y croit étant encore au travail pour élaborer le programme. Mais il en a tout de même profité pour se présenter comme le candidat le plus à même de réaliser l’union des oppositions à la maire sortante Jeanne Barseghian, un « mandat de la radicalité et de la brutalité » selon les mots qu’il a choisi pour qualifier les six années de la municipalité écologiste.

Le conseiller municipal a également évacué les questions sur de potentielles alliances électorales. Engagé au centre-droit au sein du parti Horizons, il espère prendre de vitesse l’autre mouvement du centre, Renaissance, qui dispose également de ses candidats : Nicolas Matt, Étienne Loos voire Bruno Studer ou Fabienne Keller. Dans un communiqué publié en soirée du mercredi 3 septembre, et probablement rédigé en prévention de l’annonce de Pierre Jakubowicz, le parti présidentiel a rappelé que les investitures ne seraient annoncées qu’après « le congrès national d’Arras (20 et 21 septembre 2025), en pleine cohérence avec les orientations nationales et la ligne politique présentées lors de ce rendez-vous ».

L’horizon n’est guère plus dégagé à sa droite, où Jean-Philippe Vetter (Les Républicains) est lui aussi parti très tôt avec une intense démarche populaire, Aimer Strasbourg, et dont la vocation est aussi de rassembler… mais autour de sa personne. À la gauche de Pierre Jakubowicz, le Parti socialiste du Bas-Rhin annoncera sa tête de liste en novembre, mais elle sera socialiste comme l’ont décidé les militants strasbourgeois.

Bloquons tout : « pot de départ de Bayrou » à Strasbourg lundi 8 septembre

Bloquons tout : « pot de départ de Bayrou » à Strasbourg lundi 8 septembre
Extinction Rebellion Strasbourg appelle à rejoindre le mouvement du 10 septembre et à participer à un « apéro géant » le 8 septembre.

À l’occasion du vote de défiance à l’Assemblée nationale qui devrait aboutir à la démission du gouvernement de François Bayrou lundi 8 septembre, des participants au mouvement Bloquons tout appellent à se rendre place Kléber pour un rassemblement festif.

Comme dans de nombreuses autres villes en France, le comité Strasbourg du mouvement Bloquons tout appelle à se joindre à un rassemblement festif en début de soirée lundi 8 septembre, pour la probable chute du gouvernement de François Bayrou. Ce dernier ne devrait pas réussir à trouver une majorité de députés prêts à voter la confiance au gouvernement lors d’un vote à l’Assemblée nationale le même jour. Le rendez-vous est fixé à 20h place Kléber, pour « fêter la démission de Bayrou et préparer la démission de Macron ».

Le 1er septembre, des membres d’Extinction Rebellion Strasbourg ont projeté des messages sur des murs du centre-ville de Strasbourg.Photo : Document remis / Extinction Rebellion Strasbourg

Extinction Rebellion Strasbourg avait d’abord relayé sur ses réseaux sociaux un rendez-vous pour cet « apéro géant » place de l’Étoile, mais c’était avant la réunion du comité strasbourgeois de Bloquons tout mercredi 3 septembre, où la décision a été prise de se rendre plutôt place Kléber. L’organisation écologiste a publié une correction et appelle par ailleurs à prendre part à la mobilisation qui doit commencer le 10 septembre. « Ce mouvement, apartisan mais pas apolitique, peut-être l’étincelle d’une révolution », écrit-elle.

« Rendez-vous avec l’Histoire »

Ces militants écologistes « agiront », « aux côtés de toutes les organisations et des personnes qui se sentent concernées par la crise politique et écologique actuelle ». XR Strasbourg a d’ailleurs projeté des messages sur des façades du centre-ville lundi 1er septembre. « Rendez-vous avec l’Histoire ce 10 septembre #BloquonsTout », pouvait-on lire par exemple.

L’événement festif prendra certainement la forme d’un rassemblement spontané puisqu’il n’a fait l’objet d’aucune déclaration auprès des services de la préfecture du Bas-Rhin pour l’instant, selon la sous-préfète Cécile Rackette. Il correspond au premier grand rendez-vous public du mouvement Bloquons tout, qui s’organise jusqu’à présent surtout dans des boucles de la messagerie Telegram et lors de réunions hebdomadaires. Il aura lieu deux jours avant la journée de blocage du mercredi 10 septembre.

Des enfants handicapés privés de transport scolaire par la Collectivité d’Alsace

Des enfants handicapés privés de transport scolaire par la Collectivité d’Alsace
Naïm, 10 ans, atteint de la myopathie de Duchêne, est transporté dans le véhicule que sa mère a acheté.

La Collectivité européenne d’Alsace a annoncé à des familles d’enfants handicapés qu’elles devraient assurer elles-mêmes les trajets vers l’école. Une situation intenable pour beaucoup de parents qui ont monté un collectif pour le maintien des taxis et transporteurs spécialisés.

Comme tous les matins, Nassera Souelmi embrasse le front de son fils pour le réveiller. Penchée sur Naïm qui ouvre doucement les yeux, la maman caresse les cheveux bouclés du jeune garçon puis baisse la barrière de sécurité du lit médicalisé dans lequel il dort toutes les nuits. « Allez, t’es prêt ? », lui lance t-elle, avant d’envelopper de ses bras le corps de son fils. Elle le soulève, le porte, et le dépose dans son fauteuil roulant électrique.

Nassera réveille Naïm, comme tous les matins.Photo : Ophélie Gobinet / Rue89 Strasbourg

À dix ans, Naïm ne peut plus marcher et n’a plus d’autonomie : il est atteint de la myopathie de Duchenne (une maladie dégénérative qui entraîne un affaiblissement progressif des muscles et une fatigue extrême) qui s’est déclenchée lorsqu’il avait 7 ans. « Normalement, là c’est le moment où je reçois le SMS du chauffeur de taxi pour me dire qu’il est arrivé », souffle Nassera Souelmi. Il est un peu plus de 8h du matin ce mardi 2 septembre, et aucun chauffeur ne lui enverra de message. Naïm n’a pas non plus d’auxiliaire scolaire pour sa rentrée, impossible de faire sa rentrée pour lui. C’est déjà le deuxième jour où il manque l’école : le 1er septembre, il devait faire son entrée en sixième.

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Vendredi 5 septembre, hommage aux enfants morts à Gaza devant le Parlement européen

Vendredi 5 septembre, hommage aux enfants morts à Gaza devant le Parlement européen
Depuis le 20 août, le collectif poursuit la lecture de la longue liste d’enfants gazaouis décédés.

Vendredi 5 septembre, un collectif strasbourgeois organise une lecture de noms d’enfants morts à Gaza devant le Parlement européen.

Kinda, 2 ans, Malik, 9 ans, Rim, 3 ans, Sumaya, 8 ans, ou encore Sannd, 70 jours. Comme le rapporte le Washington Post dans une longue enquête sur les enfants morts dans la bande de Gaza : « Certains ont été tués dans leur lit. D’autres pendant qu’ils jouaient. Beaucoup ont été enterrés avant d’avoir appris à marcher. » Pour rendre hommage à ces innocents tués par l’armée israélienne, un collectif créé à la fin de l’été 2025 organise un nouveau type de mobilisation à Strasbourg. L’objectif : faire pression sur les députés européens. Le collectif organise ainsi une septième lecture de noms de victimes gazaouies, vendredi 5 septembre, à 14h devant le Parlement européen. Cofondateur du groupe, Simon Thierry décrit l’objectif fixé avec ses camarades :

« Au Parlement européen, les députés dénoncent ce qu’il se passe à Gaza sans remettre en question les accords et les partenariats avec Israël. Nous souhaitons que le Parlement européen se positionne clairement concernant les relations de l’Union européenne avec Israël. »

Une première lecture a eu lieu le mercredi 20 août devant le Parlement européen. Les noms de 800 enfants palestiniens y ont été lus parmi les 18 500 tués depuis le 7 octobre 2023, selon les chiffres du ministère de la Santé palestinien.

Un nouveau collectif créé

Le collectif strasbourgeois s’est inspiré des lectures de la comédienne belge Christelle Delbrouck. Au courant de l’été 2025, l’actrice a lu à haute voix le nom des victimes palestiniennes devant les hôtels de ville de Gembloux et de Namur pour pousser les équipes municipales à interpeller leur parti : « C’est un mode d’action efficace et facile à mettre en place, explique Simon Thierry, des noms d’enfants morts récités pendant une heure, ça nous met devant l’horreur de la chose. Il n’y a pas de débat possible. »

Le groupe envisage de se réunir régulièrement devant d’autres lieux symboliques comme le consulat israélien, l’ambassade des États-Unis ou sur la place Kléber.

Le Festival du film fantastique s’engage contre la fascisation des esprits

Le Festival du film fantastique s’engage contre la fascisation des esprits
Détail de l’affiche du Festival du film fantastique 2025.

Et si les robots tueurs, les manipulations de masse et la régression des libertés n’étaient plus de la science-fiction ? Le Festival européen du film fantastique, du 26 septembre au 5 octobre 2025, s’attache à rester fidèle aux avertissements des auteurs et des autrices de films de genres.

Les amateurs et les amatrices de science-fiction ont parfois l’impression que les univers dystopiques sont devenus la réalité. Lorsque Donald Trump expurge des pans entiers de l’Histoire des États-Unis, qu’il interdit des mots dans les recherches universitaires, « on se rapproche de la novlangue décrite par Georges Orwell dans 1984 », dénonce Daniel Cohen, directeur artistique du Festival européen du film fantastique de Strasbourg (FEFFS).

C’est pourquoi la 18e édition du FEFFS, prévue du vendredi 26 septembre au dimanche 5 octobre 2025, a choisi de consacrer sa rétrospective 2025 à des films qui ont prévenu, en leur temps, des dérives qui surviennent lorsque les sociétés acceptent un pouvoir autoritaire : censure des médias, interdiction de livres, offensives contre les minorités… Appelée Fascifiction, et brillamment illustrée par un policier déshumanisé guère éloigné des nôtres, cette sélection remet à l’affiche des films aussi essentiels que 1984 (réalisé en 1984) qui détaille comment un pouvoir peut contrôler jusqu’aux esprits des citoyens, La ferme des animaux (1954) qui met en évidence les affres de l’égalité parfaite, Alphaville (1965) qui place le genre humain sous le contrôle d’un ordinateur ou Fahrenheit 451 (1966) où les citoyens sont priés de ne jamais lire…

Les événements ont graduellement disparu

Le FEFFS se souvient qu’il y a encore quelques années, il pouvait organiser des zombies walks dans les rues du centre-ville et que les deux semaines du festival étaient parsemées de rendez-vous publics à l’extérieur. « Depuis le Covid (2020, NDLR), le festival s’est recentré sur les projections en salles, indique Greg Lauert, l’un des programmateurs du FEFFS. Les événements étaient devenus trop complexes à organiser, en raison des contraintes de sécurité… »

En 2025, le FEFFS prévoit tout de même un rendez-vous public hors des salles de cinéma ; une projection de La Monstrueuse Parade (Freaks, 1932), qui raconte comment une bande d’artistes de cirque se déchire par cupidité, sous un chapiteau de Graine de cirque au Port du Rhin.

122 films à voir

En dehors de ces rendez-vous, le FEFFS propose ses habituelles compétitions : 12 longs-métrages dans la sélection des films fantastiques et 10 dans la sélection des crossovers, ces films qui mêlent plusieurs genres ou qui se situent à la frontière d’un genre. Au total, le FEFFS programme 122 films, dont 74 longs-métrages, 45 nouvelles productions, 29 films de patrimoine, 48 courts-métrages dont 8 en réalité virtuelle dans tous les cinémas de Strasbourg.

Parmi ceux-ci, citons par exemple The Curse, de Kenechi Ugana, un film japonais de fantômes effrayants dans la plus pure tradition de ce genre de films, ou Que ma volonté soit faite de Julia Kowalski qui revisite le thème de la sorcière et explore « les vertiges du désir féminin » comme l’indiquent les programmateurs.

L’invité d’honneur, le réalisateur Alexandre Aja, a sélectionné pour sa carte blanche The Thing (1982), le chef d’œuvre ultra-flippant de John Carpenter ainsi qu’Onibaba : les tueuses, un film japonais de 1964, qui raconte comment une mère et sa fille survivent en dépeçant des samouraïs.

En Alsace, l’émergence de maires qui tranchent avec la droite traditionnelle

En Alsace, l’émergence de maires qui tranchent avec la droite traditionnelle
Jacky Wagner travaille une journée par semaine avec les ouvriers communaux.

En 2020, des listes alternatives à la droite conservatrice ont gagné quelques élections municipales en Alsace. Ces maires ont en commun d’avoir lutté contre l’effet « village dortoir » en concrétisant des projets sociaux et en poussant à la participation des habitants à la vie locale.

Fêtes associatives, démocratie participative, création de zones naturelles… Le programme de Jacky Wagner, maire de Quatzenheim depuis 2020, est original pour la campagne alsacienne. « Je suis de gauche », assume l’élu et ancien secrétaire général de la CGT 67. « Mais ma liste n’a pas cette étiquette. Ça n’a pas de sens à l’échelle d’un village. Ce qui est important c’est ce qu’on fait concrètement, comment on œuvre pour le bien-être des gens », explique t-il.

Jacky Wagner, maire de Quatzenheim, ancien secrétaire départemental de la CGT.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg

Si une majorité des communes rurales alsaciennes sont toujours dirigées par des maires de droites diverses, les citoyens qui entendent prendre part à la vie locale avec une autre approche semblent de plus en plus nombreux. Ainsi, dans la plupart des villages du Kochersberg, à l’ouest de Strasbourg, il n’y avait bien souvent qu’une seule liste proposée aux électeurs et aux électrices lors des élections municipales. Elle comptait en général des agriculteurs affiliés à la FNSEA (syndicat d’exploitants productivistes). Mais lors du scrutin de 2014, six communes sur les 23 du Kochersberg ont présenté au moins deux listes. Aux élections municipales suivantes, neuf communes ont vu candidater une seconde liste. Et certaines affichaient clairement des préoccupations pour des enjeux sociaux et écologistes. À Quatzenheim, et ailleurs en Alsace, à Breuschwickersheim, Still ou encore Sainte-Marie-aux-Mines, ce sont ces candidats et candidates qui ont pris le pouvoir municipal.

Une place pour la nature

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#quatzenheim#Still

Rassemblement en soutien aux victimes d’homophobie jeudi 4 septembre

Rassemblement en soutien aux victimes d’homophobie jeudi 4 septembre
Une manifestation du collectifs SOS homophobie, le samedi 22 juin 2024, contre l’extrême-droite.

Le Front d’Action Gay Strasbourg (FAGs) appelle au rassemblement sur la place Gisèle Halimi pour dénoncer les crimes homophobes et soutenir les victimes jeudi 4 septembre à 18h.

En hommage à Sami, Frantz, Abdellah et Amir assassinés cet été à Choisy-le-Roi, le Front d’Action Gay Strasbourg (FAGs) appelle au rassemblement jeudi 4 septembre à 18h, sur la place Gisèle Halimi, devant le Tribunal judiciaire. Le collectif entend ainsi dénoncer les crimes homophobes et commémorer les victimes de ce quadruple homicide. Le 13 août 2025, c’est autour d’un local du Val-de-Marne, connu pour être un lieu de rencontres homosexuelles, que les corps ont été retrouvés. Il est parfaitement établi que l’assassinat de Frantz, âgé de 48 ans, est lié à son homosexualité. Et les enquêtes pour les trois autres victimes vont aussi dans cette direction.

Des revendications plus larges

« Arrêtez de nous tuer, de nous violer, de nous agresser », martèle Laurent, un membre du collectif FAGs. Il ne s’agira pas seulement d’une commémoration mais de la dénonciation d’une oppression systémique, l’homophobie, « qui nous tue toujours », insiste t-il. Le collectif met l’accent sur les guet-apens homophobes qui piègent un homosexuel par semaine en France, selon une enquête réalisée par Mediapart. Ces crimes sont perpétrés par des hommes hétérosexuels se prétendant homosexuels, qui donnent rendez-vous à leurs victimes pour ensuite les dépouiller et les frapper.

Dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, le FAGs détaille également les motivations de son rassemblement : « Nous exigeons de la part des pouvoirs publics et de la justice qu’ils agissent, et des hommes hétéro qu’ils nous laissent tranquilles. »

Municipales 2026 : cinq questions pour comprendre la réserve électorale

Municipales 2026 : cinq questions pour comprendre la réserve électorale
Affiches électorales de la campagne électorale de 2020.

La réserve électorale avant les élections municipales de 2026 commence le 1er septembre et va durer six mois. Mais qu’est-ce que cela implique concrètement ? Réponses en cinq questions.

Les élections municipales auront lieu les 15 et 22 mars 2026 mais le rétroplanning débuté dès ce lundi 1er septembre. C’est le début de la réserve pré-électorale, un ensemble de règles qui encadrent la communication politique des candidat·es et des mairies jusqu’aux élections.

La « réserve électorale », c’est quoi ?

Le code électoral encadre la façon dont la communication politique doit se faire en période de campagne électorale. À partir du sixième mois avant les municipales, l’article L.52-1 précise que « l’utilisation à des fins de propagande électorale de tout procédé de publicité commerciale par la voie de la presse ou par tout moyen de communication audiovisuelle est interdite ».

Cela signifie que les collectivités sont tenues de ne pas faire de mise en valeur d’un·e candidat·e en particulier. Par exemple, la Ville de Strasbourg ne peut pas participer à la campagne de la maire sortante Jeanne Barseghian, ni d’un·e autre candidat·e de sa liste.

La loi fixe quatre grands principes à respecter. D’abord, la neutralité : toutes les communications des collectivités doivent être purement informatives, sans mentionner les élections à venir ni mettre en avant des élus sortants. Les autres principes sont l’antériorité, la régularité et l’identité, qui impliquent que les moyens de communication utilisés doivent être les mêmes qu’avant la période pré-électorale, en gardant le même rythme de publication et le même type de contenu.

Ces critères permettent de garantir que l’argent public dépensé par la collectivité ne servira pas à la campagne de la maire sortante, ce qui créerait un déséquilibre avec les autres candidat·es et pourrait influencer les électeurs et les électrices.

Qui est concerné par la réserve électorale ?

Les collectivités concernées par la réserve électorale avant les élections municipales sont évidemment les mairies, mais aussi les organisations intercommunales comme l’Eurométropole de Strasbourg, les communautés de communes, etc. Tous les agents territoriaux qui travaillent dans ces organismes sont aussi personnellement concernés.

Les médias financés par les collectivités – comme le journal de Strasbourg.eu – sont aussi soumis à ces règles. Par contre, celles-ci ne s’appliquent pas aux membres de l’opposition. Ces derniers conservent leur droit à y publier des tribunes politiques, contrairement au maire sortant et à son équipe.

Ces restrictions ne s’appliquent pas aux autres médias, que ce soit radio, télé ou presse écrite. Jeanne Barseghian et son équipe pourront donner autant d’interviews qu’ils le souhaitent pour sa campagne. Les médias audiovisuels doivent s’assurer de donner un temps de parole similaire à toutes les listes candidates, au nom de la garantie du pluralisme politique à l’antenne.

Quelles sont les règles à respecter pour les candidat·es ?

À mesure que l’on se rapproche de la date de l’élection, les règles se durcissent progressivement. Dans une note à l’attention des collectivités, l’Association des maires de France en résume les principales.

À partir du 15 septembre, l’affichage en dehors des emplacements réservés aux affiches électorales est interdit. La publicité commerciale pour de la propagande électorale est également interdite dans tous les médias et notamment sur les réseaux sociaux.

Quelques jours avant le scrutin – généralement une ou deux semaines –, il est interdit de « porter à la connaissance du public un élément nouveau de polémique électorale » à un moment où les adversaires politiques n’ont pas le temps ni les moyens d’y répondre.

Samedi 14 mars 2026, les communications s’arrêteront presque totalement. Il est interdit de diffuser tous types de documents (tract, bulletin d’information, circulaire du maire…). Mais il est possible de contourner cette règle en republiant des documents qui ont déjà été partagés les jours précédents. Il est interdit d’envoyer des messages de propagande électorale, d’organiser un meeting politique ou encore de publier ou commenter des sondages d’opinion.

Cette fois, les médias doivent respecter les mêmes règles que les équipes des candidats. Les chaînes de télévision ou de radio ne peuvent plus organiser de débat ou rapporter des nouveaux propos des candidats.

Le jour du scrutin, il est évidemment interdit de communiquer le résultat des élections avant la fermeture du dernier bureau de vote, soit 20h à Strasbourg. À la fin du processus, un juge électoral évalue si tous ces critères ont été respectés puis valide – ou non – le résultat des élections municipales.

Que risque-t-on si on ne respecte pas le code électoral ?

Dans certains cas, le juge peut décider d’annuler un scrutin et son résultat. C’est ce qu’il s’est passé à Waldighoffen après les élections municipales de 2020.

À ce type de sanctions électorales peuvent s’ajouter des sanctions pénales et/ou financières. Un candidat qui triche risque jusqu’à 75 000 euros d’amende et trois ans de prison, et peut ne pas recevoir de remboursement de l’État pour ses dépenses électorales. Le tribunal peut également prononcer des peines inéligibilité, ce qui enterre généralement la carrière des hommes et femmes politiques.

Qu’en est-il des réseaux sociaux ?

Les personnes qui passent (trop) de temps sur les réseaux sociaux ont peut-être remarqué un surcroît d’activité de certain·es élu·es locaux. L’enjeu était de fidéliser une communauté d’abonné·es directement à partir des comptes des élus, avant que le relais des comptes des collectivités sur des réalisations municipales ne soit coupé.

L’incinérateur de Strasbourg soupçonné de minimiser ses émissions cancérogènes

L’incinérateur de Strasbourg soupçonné de minimiser ses émissions cancérogènes
10 ans plus tard, l’inspection de l’environnement constate à nouveau une dissimulation d’émissions polluantes par la société exploitante de l’incinérateur de Strasbourg.

L’inspection de l’environnement a constaté que l’entreprise Sénerval éteint ses instruments de mesure tout en continuant de polluer. La société exploitante de l’incinérateur des déchets de Strasbourg dépasse régulièrement les valeurs réglementaires d’émissions de dioxines.

Lorsqu’il s’agit de mesurer ses émissions polluantes, l’entreprise Sénerval brûle parfois les étapes. Vendredi 11 juillet, un inspecteur de l’environnement a contrôlé la société exploitante de l’incinérateur des déchets de Strasbourg et ses rejets de dioxines et de furanes dans l’atmosphère. Sur place, l’agent de la Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement (Dreal) a fait le constat suivant :

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Quand l’armée s’invite à l’école, la montée discrète des « classes défense » en Alsace

Quand l’armée s’invite à l’école, la montée discrète des « classes défense » en Alsace
Animation « airsoft » par le 152e régiment d’infanterie à la kermesse de l’école Sainte-Marie à Ribeauvillé.
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Cirque, cinéma, mini festival électro : notre sélection culturelle de la rentrée

Cirque, cinéma, mini festival électro : notre sélection culturelle de la rentrée
Strasculture se tient tous les ans place du Château.

Les Bibliothèques idéales, le Festival européen du film fantastique et les Journées du patrimoine font leur grand retour mais ils ne sont pas les seuls. Entre mini festival électro, performances circassiennes et séances de cinéma à 5€, voici une sélection de sorties à ne pas rater en septembre.

T-shirts de la scène musicale locale à la médiathèque Olympe de Gouges

Fais péter les ouates est une exposition de t-shirts de concerts organisée par les médiathécaires Raphaël Pantella et Mathieu Le Digabel tous les ans depuis 2022. Ces deux grands amateurs de musique live en ont toute une collection. « Cette année, on a voulu faire jouer le territoire, valoriser la scène locale », expose Mathieu Le Digabel. Les t-shirts, cette fois, ne leur appartiennent pas, ce sont ceux du label strasbourgeois October Tone. Ce label produit des artistes locaux comme le groupe de rock pop psychédélique BBCC (Bang Bang Cock Cock), le groupe indie Hermetic Delight ou encore le DJ Rachid Bowie.

« Ça donne une opportunité au public de les découvrir », explique le médiathécaire d’Olympe de Gouges, ou de les redécouvrir pour les connaisseurs. Sous chaque t-shirt, un cartel donne des précisions sur le groupe, la date du concert et une anecdote. Des affiches, cassettes et CDs promos ainsi que des costumes de scène complètent l’exposition. L’exposition commencera dès le 2 septembre, mais l’inauguration aura lieu le samedi 5 septembre à 15h en présence de membres du label October Tone.

Eh bien, dansez maintenant !

La claque party revient pour une deuxième édition, samedi 13 septembre au Phare Citadelle. « C’est un événement de lancement pour développer le spectacle vivant au Phare Citadelle et au quartier des Deux rives », explique Louis Gillard, danseur associé au TJP et organisateur de l’événement. Au programme : du cirque, de la danse et de la musique. « Une série de performances qui durent entre 10 et 20 minutes », explique-t-il. La soirée se divise en trois parties, de 19h à 20h30 les performances sont tout public, de 21h à 22h30 elles sont destinées à un public plus adulte et la soirée se termine avec un DJ-set. Parmi les spectacles : des numéros de funambule, du cirque contemporain avec ou sans agrès et une performance interactive où il faudra éviter 100 balles rebondissantes. La soirée est déambulatoire : « On bouge avec ses chaises et son canap’ », précise Louis Gillard.

Sorties ciné et avant-premières à 5€

Du 17 au 21 septembre, les cinémas du Grand Est proposent des sorties « ciné-cool ». Pendant ces cinq jours, toutes les places de cinéma sont à 5€. En plus des séances classiques, 40 films seront proposés en avant-première dans la région. Parmi elles, il y aura le film La petite dernière, tiré du livre éponyme de Fatima Daas. L’œuvre revient sur l’histoire de Fatima, 17 ans, qui s’émancipe de sa famille traditionnelle en s’installant à Paris pour ses études. La projection se fera en présence de la réalisatrice Hafsia Herzi et de l’actrice Nadia Melliti. Le film a été récompensé par deux prix à Cannes : le prix d’interprétation féminine pour Nadia Melliti et la « Queer palm » du meilleur film LGBTQIA+. Le film Météors d’Hubert Charruel, quant à lui, se penche sur l’histoire de trois amis, vivotant dans la diagonale du vide, à la lisière de l’ennui, de la délinquance et de la réussite. La projection sera suivie d’un débat avec le réalisateur.

Quelle saison choisir à la rentrée ?

Pour celles et ceux qui se posent la question, Strasculture a sans doute la réponse. Le samedi 6 septembre, place du château, 120 structures culturelles, postées sous des tonnelles, proposent des activités ou des sorties à venir pour l’année 2025-2026. Un coin lecture et un espace jeux de société seront installés pour faire de ce rendez-vous un moment convivial, et des spectacles se dérouleront toute la journée.

Place du château, le public pourra assister à des performances circassiennes, théâtrales et dansées. Cour du Palais Rohan, place à la musique avec des orchestres et des chorales de styles et répertoires variés. Entre Pélicanto et musique celtique, le spectre musical présenté sera large. Dans la cour du 5e lieu et sur la terrasse du Palais Rohan, il y aura d’autres spectacles de chant, danse ou cirque. Enfin, ce jour-là, l’entrée des quatre musées de la Ville situés aux abords du château (Musée de l’œuvre Notre-Dame, musée Archéologique, musée des Beaux-Arts et musée des Arts décoratifs) sera gratuite.

Les samedis, c’est mini festival électro

En septembre, Strasbourg vibre aussi au rythme de l’électro. Les samedis 6, 13, 20 et 27 septembre, de 13h à 22h, Park’N’Sound fera résonner de la house, de l’électro classic, de l’indie dance ou encore de l’Afro House au pied de la Cathédrale… Des activités, comme du basket, le molkky, du badminton ou du minigolf seront proposées. La restauration à base de tartes flambées et knacks frites privilégiera le bio et le fait maison. L’accès sera gratuit et ouvert à tous, et les enfants seront les bienvenus.

Les incontournables : BI, FEFFS, JEP

Difficile de faire une sélection culturelle en septembre sans évoquer trois événements incontournables de la rentrée strasbourgeoise : les Bibliothèques idéales, les Journées du patrimoine (JEP) et le Festival européen du film fantastique (FEFFS).

Les Bibliothèques idéales se dérouleront du 19 septembre au 5 octobre. Ce sont plus de 70 rencontres littéraires qui se tiendront dans les librairies, l’église Saint-Guillaume ou le Parlement européen. Pour ne citer que quelques noms, Fatou Diom, Kamel Daoud, Christophe Ono-dit-Biot et Laurent Gaudé participeront à cette édition 2025.

Les Journées européennes du patrimoine auront lieu le week-end du 19 au 21 septembre. Le thème cette année est l’architecture. Ce sera l’occasion de découvrir des édifices d’ordinaire fermés au public comme le Palais du Rhin, le palais du gouverneur ou le Palais épiscopal. Le matrimoine ne sera pas en reste puisque l’association Osez le féminisme 67 organise une visite guidée de la ville pour « découvrir l’héritage culturel des femmes alsaciennes ».

Le Festival européen du film de genre se tiendra du 26 septembre au 5 octobre. Des projections seront organisées dans tous les cinémas de la ville. Au programme, une rétrospective dédiée à la « FasciFiction » (dystopies imaginant des régimes autoritaires), avec la projection de Farenheit 451 de Truffaut et de La Ferme des animaux de John Halas et Joy Batchelor, adapté du livre de Georges Orwell. L’invité d’honneur sera Alexandre Aja, réalisateur de films d’horreur. Il a notamment réalisé un remake du film de Wes Craven La colline a des yeux.

Jean-Philippe Vetter mobilise 19 spécialistes pour construire un programme « attractif »

Jean-Philippe Vetter mobilise 19 spécialistes pour construire un programme « attractif »
Jean-Philippe Vetter, entouré d’une partie de son « XV de Strasbourg » vendredi 29 août.

Candidat aux élections municipales, Jean-Philippe Vetter a doté son projet d’une équipe de 19 personnes, toutes expertes dans leurs domaines, afin d’affiner ses mesures avant le scrutin de mars 2026.

Au pied de la cathédrale, « symbole de la grandeur de Strasbourg », Jean-Philippe Vetter (Les Républicains) a présenté vendredi 29 août son « XV de Strasbourg ». Une équipe de 19 personnes, chacune experte d’une thématique, qui doit aider le conseiller municipal d’opposition à produire un programme « réaliste et réalisable » pour les élections municipales de mars 2026.

Après un « printemps strasbourgeois » passé à « écouter les citoyens » lors d’une dizaine de réunions publiques dans les quartiers de Strasbourg, Jean-Philippe Vetter estime qu’il est temps de passer à la phase de construction du programme. Coordonnés par François Bouchard, ancien directeur général des services de la Région Grand Est, les experts du « XV de Strasbourg » doivent produire des notes et des mesures, en lien avec les remarques des Strasbourgeois qui se sont inscrits sur le site de campagne de Jean-Philippe Vetter et avec les propos qui seront tenus lors de futures réunions thématiques.

Mais tout ceci doit tenir dans un cadre général, une « vision pour Strasbourg en 2050 » de Jean-Philippe Vetter :

« Il ne s’agit pas de produire un inventaire à la Prévert de mesures éparses. Elles devront contribuer à rendre à Strasbourg sa grandeur, à permettre aux Strasbourgeois de retrouver leur fierté d’habiter dans une ville ouverte, éprise de libertés et capitale européenne. »

Membre de Les Républicains, Jean-Philippe a profité de l’occasion pour rappeler qu’il ne s’agissait pas de construire un programme de droite :

« Strasbourg, ce n’est pas l’Assemblée nationale. Les clivages partisans n’y ont pas leur place. Il s’agit de construire un programme rassembleur, de provoquer une large adhésion et de rebâtir l’attractivité strasbourgeoise. Et j’en appelle à Nicolas Matt (Renaissance, NDLR), Pierre Jakubowicz (Horizons) et Catherine Trautmann (Parti socialiste) : ce qui nous rapproche est plus important que ce qui nous divise ! Sachons dépasser les égos et construire l’union des propositions ! »

Les élus du centre ainsi cités se retrouvent certes dans leur opposition à la maire sortante, Jeanne Barseghian (Les Écologistes), mais ils sont déjà tous engagés dans leurs démarches respectives de mobilisation, dont aucune n’inclut à ce stade de fusion des propositions ou des candidats avec Aimer Strasbourg de Jean-Philippe Vetter.

Pour les Écologistes, une « révolution des mobilités » contrariée

Pour les Écologistes, une « révolution des mobilités » contrariée
Alain Jund, vice-président en charge des mobilités à l’Eurométropole.

Plus de trams, plus de pistes cyclables, moins de voitures… Les Écologistes ont réussi à pousser le développement des mobilités douces. Mais l’échec cinglant du projet de tram nord limite la portée de la « révolution des mobilités » promise par l’exécutif.

La « révolution des mobilités » n’a pas eu lieu à Strasbourg. Pour s’en rendre compte, il suffit de parcourir l’avenue des Vosges. Même en y fermant les yeux, le bruit régulier et agressif des voitures suffit à constater cet échec cinglant du mandat de la maire écologiste Jeanne Barseghian. Car cette grande artère du quartier de la Neustadt reste un boulevard où circulent 18 000 automobiles par jour, en moyenne, selon l’Eurométropole de Strasbourg (EMS). Autant de moteurs qui laissent derrière eux un parfum imperceptible de particules fines… et un sentiment d’échec à la fin de ce mandat des Écologistes strasbourgeois.

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L’interminable lutte de Stepan, de la répression en Russie à la lenteur administrative en France

L’interminable lutte de Stepan, de la répression en Russie à la lenteur administrative en France
Stepan, 25 ans, a dû fuir la Russie après avoir protesté contre la guerre en Ukraine

Stepan, 25 ans, a quitté la Russie en 2022 après avoir protesté contre l’invasion de l’Ukraine. Trois ans après son arrivée en France, il témoigne de sa fatigue administrative, en attente de son titre de voyage depuis janvier 2025.

« J’ai tout essayé », commence l’étudiant de 25 ans, qui débute bientôt sa troisième année d’étude à la Haute école des arts du Rhin (HEAR). « J’ai même demandé de l’aide au directeur de la HEAR, mais il n’a rien pu faire. » Fin juin 2025, Stepan, réfugié russe, attend depuis bientôt sept mois son titre de voyage pour avoir l’autorisation de sortir de France. Mais il est sans nouvelle de la préfecture du Bas-Rhin sur l’avancée de son dossier. À bout, il envoie un courriel à tous les étudiants de l’institution : « Le 4 juillet, je vais mener une action individuelle devant la préfecture du Bas-Rhin. »

À quatre reprises au mois de juillet, les jeudis, de 11h à 13h, Stepan répète alors un piquet de grève contre la lenteur administrative de la préfecture. Il ajoute dans son courriel à ses camarades :

« Si même cela ne donne aucun résultat, je serai contraint de passer à une forme de protestation plus radicale : m’attacher avec des menottes aux portes de la préfecture. Je suis désolé d’en arriver là mais mes droits ne sont pas une blague. »

Il n’en arrivera pas jusque là. Le 21 août, assis à une terrasse de café, le réfugié russe enchaîne les cigarettes. Il reconnaît que son piquet de grève n’a eu aucun effet. « Me voir avec mon panneau devant la préfecture faisait rire les agents. » Résigné, il témoigne de sa longue lutte administrative, qui dure depuis son arrivée en France, en décembre 2022.

Stepan en pleine action contre la préfecture du Bas-Rhin, le 4 juillet 2025.Photo : Document remis

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Manifestations, blocages… Comment rejoindre la mobilisation du 10 septembre en Alsace

Manifestations, blocages… Comment rejoindre la mobilisation du 10 septembre en Alsace
Devant le lycée Louis Pasteur à Strasbourg, en août 2025.

Manifestation, blocages, cantines solidaires… Mercredi 10 septembre, la mobilisation du mouvement « Bloquons tout » prendra des formes diverses. L’organisation, très horizontale, a surtout lieu sur des groupes de la messagerie Telegram.

L’assemblée générale du mouvement « Bloquons tout » à Strasbourg s’étoffe un peu plus chaque semaine. Mercredi 27 août, ils étaient plus d’une cinquantaine à se retrouver au parc de la Citadelle. Parmi les organisations représentées : les syndicats CGT, Solidaires et la Confédération paysanne. De retour de leur université d’été, les militants de La France insoumise ont bien suivi l’appel du parti à soutenir le mouvement de blocage mercredi 10 septembre.

En dehors de la manifestation déclarée par le syndicat CGT Educ’action le même jour à 14h place Kléber, les discussions des premiers participants n’ont pas encore abouti à un plan d’actions précis pour cette première journée de mobilisation. Mais les participants sont unanimes sur la nécessité de rassembler le plus largement possible. L’objectif est d’aboutir à une « mobilisation d’ampleur » qui s’inscrive dans la durée. Le premier objectif du mouvement est d’obtenir le départ du Premier ministre François Bayrou et le retrait des mesures d’austérité présentées au début de l’été.

Des canaux Telegram

Pour ce faire, un travail de tractage, de collage d’affiches et de communication sur les réseaux sociaux continue jusqu’au 10 septembre. Les participants à l’assemblée générale strasbourgeoise espèrent trouver de nouveaux volontaires pour participer aux différentes actions envisagées. Rue89 Strasbourg vous résume ici les canaux de communication du mouvement Bloquons tout au niveau local.

Dans le Bas-Rhin, plus de 500 personnes échangent sur le canal Telegram « Indignons nous Bas-Rhin ». La première étape est d’entrer dans ce canal pour ensuite avoir la possibilité de rejoindre les sous-groupes thématiques. Ainsi, les personnes qui organisent le tractage en amont de la journée de mobilisation échangent ici. Celles et ceux qui souhaitent s’engager dans les cantines solidaires à Strasbourg peuvent rejoindre ce canal de communication. Les échanges autour de la communication du mouvement au niveau local sont consultables ici.

En dehors de Strasbourg

Des canaux Telegram ont aussi été créés pour permettre de s’organiser dans d’autres villes bas-rhinoises : pour les habitants d’Alsace centrale, il existe un canal Sélestat et environs. Du côté de Saverne, on trouve le canal Alsace Nord. Un canal de communication existe aussi pour le Haut-Rhin.

Pour trouver les informations à propos de la mobilisation du 10 septembre sur d’autres réseaux, des pages Facebook ou Instagram du mouvement ont été mises en ligne.

Prochains rendez-vous

La prochaine assemblée générale de Bloquons tout à Strasbourg doit se tenir mercredi 3 septembre à 18h30 au parc de la Citadelle (sur une des placettes côté rue de Boston). Quelques militants et militantes devraient aussi être présentes à la Rentrée des luttes, l’université d’été citoyenne organisée par Rue89 Strasbourg samedi 6 septembre à partir de 13h au Phare Citadelle. Une liste des prochaines réunions d’organisation dans le Bas-Rhin est disponible ci-dessous.

Samedi 6 septembre, on se retrouve à la Rentrée des luttes au Phare citadelle

Samedi 6 septembre, on se retrouve à la Rentrée des luttes au Phare citadelle
Détail de l’affiche 2025

La Rentrée des luttes est une université d’été citoyenne organisée par Rue89 Strasbourg. Une journée pour se rencontrer, débattre et prendre de la hauteur sur les enjeux politiques, sociaux et environnementaux avec des personnes engagées en Alsace et à Strasbourg.

Est-ce que la gauche parviendra à s’unir pour 2027 ? C’est la grande question que se posent les partis écologistes et socialistes lors de leurs universités d’été. Mais les citoyens, que se posent-ils comme questions ? En tant que média, nous publions chaque jour des articles pour éclairer la situation politique locale, au sens large. Des pistes cyclables ? C’est politique. Des aides pour la neige artificielle ? C’est politique. Nombre de sujets ne sont qu’effleurés mais jamais discutés. C’est pourquoi nous organisons une « université d’été citoyenne », la quatrième Rentrée des luttes, en partenariat avec le Phare citadelle, samedi 6 septembre à partir de 13h.

La Rentrée des luttes, c’est une journée pour se rencontrer, échanger et débattre autour des enjeux locaux avec des personnes, des associations et des collectifs engagés localement. Cette journée est structurée autour d’un grand forum, avec une trentaine de stands (voir la liste ci-dessous). Ces organisations sont régulièrement sollicitées par les journalistes de Rue89 Strasbourg, vous pourrez les retrouver et évoquer avec elles leur actualité ou leurs combats.

Des tables-rondes pour réfléchir

En outre, trois tables-rondes sont prévues au cours de l’après-midi :

    14h : Violences sexuelles et sexistes dans les festivals – quelles évolutions après les signalements ? Avec :
      Louise Battisti, formatrice, chargée de projet pour les assises de lutte contres les violences faites aux femmes, Céline Petrovic, formatrice et conférencière sur l’égalité femmes-hommes, festival Contre Temps, Pauline Schwartz, bénévole dans les festivals pour Dis bonjour sale pute.
    15h30 : Était-ce vraiment un mandat pour le climat ? Le bilan des associations et des scientifiques. Avec :
      Tom Baumert, ex d’Alternatiba et mouvement climat en 2020, Alain Clappier, professeur, laboratoire Ville et Climat (CNRS, Unistra), Zoé Mary, militante du mouvement climat en 2020.
    17h : Retour sur la mobilisation citoyenne pour héberger les familles à la rue scolarisées. Avec :
      Céline Balasse, enseignante, Marie-Claude Harrer, enseignante, Annabelle Rodrigues, enseignante Élphège Tignel, parente

Des ateliers pour se former

Les ateliers sont des moments de formation et de partage de savoir-faire. Ils durent entre 30 et 90 minutes selon les cas.

    14h – Comment accueillir des élèves victimes de sans-abrisme dans les établissements scolaires par le Collectif inter-établissements, 14h – Fresque de la migration par Kabubu, 14h – Comment communiquer et alerter des journalistes par Rue89 Strasbourg, 14h – Comment organiser un événement quand on est tout petit ? Par Association Mimir 15h – Évolution des règles RSA et France Travail par A.B.C.D.E. / MNCP, 15h – Loi anti-immigré·es, loi anti-sociales, même combat par D’ailleurs nous sommes d’ici 67, 15h – Dîner de famille : et si on parlait immigration ? par La Cimade, 15h – Parlons de la reconstruction du projet, par Association Mimir 16h – Les coulisses d’Abribus en chiffres par Abribus, 16h – Militant·es et journalistes, quels liens, quelles distances par Rue89 Strasbourg, 16h – Aider le peuple palestinien avec la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions, par le collectif BDS, 17h – Comment s’organiser en cas de discriminations ou de violence sexiste dans nos lieux de vie quotidiens par le Brif.

Et tout ceci dans la joie et la bonne humeur

Nous savons bien qu’il est toujours plus tentant de rester en terrasse que de venir s’informer et se former sur les enjeux politiques locaux. Grâce aux services de restauration du Phare citadelle, nous vous proposons de faire les deux ! Et même de vous cultiver, grâce à une sélection de livres militants proposés par la librairie La Tache Noire.

En outre, à partir de 20h, la Rentrée des luttes continue avec une programmation musicale concoctée par l’équipe du Phare Citadelle. C’est « Prêt·es pour la bagarre » ! Nous aurons la joie d’accueillir :

Rue89 Strasbourg remercie d’ailleurs chaleureusement toute l’équipe du Phare citadelle, qui se mobilise chaque année pour accueillir cet événement et l’organiser avec nous.

L’entrée à la Rentrée des luttes et la participation aux ateliers sont gratuits. Il sera possible de s’abonner à Rue89 Strasbourg sur place ou de soutenir le média. Toute la rédaction sera présente et nous espérons vous retrouver nombreux et nombreuses à cette occasion.