Parmi celles et ceux qui ont contribué au Wagon Souk, la parole se libère sur le management toxique du fondateur du lieu, Mohamed Zahi. Mais derrière la vitrine antiraciste et solidaire, un système économique bien rôdé et opaque lui a permis d’acheter un lingot d’or.
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Rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg. Spécialisé depuis 2019 en enquêtes locales, à Strasbourg et en Alsace sur des sujets variés allant de l’extrême-droite à l’hôpital public en passant par la maison d’arrêt de Strasbourg, les mouvements sociaux, les discriminations et l’expertise-psychiatrique.
Le Festival européen du film fantastique se déroule du 26 septembre au 5 octobre 2025 dans les cinémas de Strasbourg, avec des dizaines de films en compétition, des rétrospectives et des séances spéciales. Des invitations sont à gagner pour les lectrices et les lecteurs de Rue89 Strasbourg.
Le Festival européen du film fantastique de Strasbourg (FEFFS) met à l’affiche de tous les cinémas strasbourgeois 122 films, dont certains présentés en présence des équipes de films. Le thème de l’édition 2025 est « Fascifiction », avec plusieurs projections de films de science-fiction qui ont rappelé les dangers des régimes autoritaires (voir notre présentation).
L’équipe du FEFFS propose aux lectrices et aux lecteurs de Rue89 Strasbourg de gagner des invitations pour deux personnes aux séances de cinq films. Faites votre choix et remplissez le questionnaire ci-dessous.
Silver Screamers
Il n’est jamais trop tard pour embarquer dans une nouvelle aventure ! Silver Screamers suit des seniors qui se voient proposer de participer à la réalisation d’un court métrage horrifique dans leur maison de retraite.
Ce documentaire, drôle et profondément attachant, célèbre à la fois l’enthousiasme pour le cinéma de genre de ces parfaits néophytes, mais aussi l’énergie de la création et le lien social qui en résulte. Parfaitement encadrées, plus à l’aise dans l’exercice qu’on aurait osé l’imaginer, les personnes âgées trouvent dans cette activité cathartique l’impulsion de la création tout en posant sur le cinéma d’horreur un regard neuf et quelque peu candide. Voir ici la fiche du film sur le site du FEFFS.
The Holy Boy
Un judoka traumatisé par la perte de son fils accepte d’enseigner le sport dans une vallée reculée d’Italie. Il y découvre une communauté qui protège un jeune garçon, presque sanctifié, dont les embrassades provoquent l’apaisement et l’extase.
Paolo Strippoli poursuit son exploration d’un fantastique très émotionnel. Après Flowing, montré au festival en 2023, il explore les dessous d’une petite ville où la plénitude et le chaos ne sont tenus à distance que du fait de l’existence d’un jeune homme aux pouvoirs étranges et au statut quasi christique. Dans l’Italie contemporaine, l’étude de ce microcosme profondément divisé a une forte dimension métaphorique. Voir ici la fiche du film sur le site du FEFFS.
Bulk
Le terme scientifique « brane » pourrait se définir comme une bulle de savon où tout ce que nous connaissons se tiendrait à sa surface. C’est précisément cette « bulle » qu’un scientifique fait éclater par erreur. Corey, un type ordinaire, va tenter de rétablir l’équilibre cosmique en franchissant une série de portes en apparence banales… mais qui s’ouvrent toutes sur d’autres mondes.
Après En eaux très troubles, Ben Wheatley retrouve l’esprit artisanal de ses débuts : tourné à petit budget, Bulk est un film totalement dingue où courses-poursuites, fusillades, romance et science-fiction s’enchaînent dans une esthétique bricolée, mais foncièrement inventive. Voir ici la fiche du film sur le site du FEFFS.
The Curse
Alertée par les messages inquiétants de son amie postés depuis Taïwan, Riko est bouleversée d’apprendre sa mort brutale. Se rendant sur place, elle se retrouve confrontée à une malédiction meurtrière dont elle pourrait bien être la prochaine victime.
Kenichi Ugana est l’un des réalisateurs japonais les plus prolifiques du cinéma de genre, avec huit longs sortis en trois ans. Explorant un registre différent à chaque film, il revisite ici la J-Horror popularisée dans les années 2000 par des classiques tels que The Ring ou Ju-On. En transposant le motif de la malédiction à l’ère d’Instagram et de TikTok, il signe une satire des réseaux sociaux aussi mordante que terrifiante. Voir ici la fiche du film sur le site du FEFFS.
Her Will Be Done
Dans un village reculé de France, Nawojka aide son père autoritaire dans une ferme d’élevage bovin. Le retour de Sandra, une jeune femme au tempérament affirmé et à la réputation sulfureuse, réveille en elle des pouvoirs insoupçonnés… bientôt hors de contrôle.
Avec ce film d’horreur rural, transgressif et résolument punk, Julia Kowalski réinvente avec brio le mythe de la sorcière. Inspirée par le cinéma indépendant américain et de genre australien des années 1970, autant que par le cinéma français frondeur des années 1980, elle signe une œuvre à la fois intime et hallucinée, portée par une énergie folle, qui explore avec une rare acuité le trouble du désir féminin. Voir ici la fiche du film sur le site du FEFFS.
Le concours
Complétez le formulaire ci-dessous pour tenter de remporter une invitation pour deux personnes pour l’un de ces films.
Les architectes ont présenté samedi 13 septembre l’esquisse d’un projet déjà abouti, bien que ses contours ne soient pas encore définitifs.Photo : Document remis par l’agence d’architecture ANMA
Samedi 13 septembre, les architectes ont présenté l’avenir de l’ancienne brasserie Schutzenberger, que le Groupe BO souhaite rénover pour y installer des commerces et des logements. Un projet qui ne relève pas suffisamment de l’intérêt général aux yeux de certains habitants.
Samedi 13 septembre sur les coups de 10h, une petite foule pénètre dans l’enceinte de l’ancienne brasserie par le large portail vert, qui donne sur la rue de la Patrie à Schiltigheim. À l’intérieur, une immense place à l’abandon depuis la fermeture du site en 2006. L’ancienne cheminée en briques et la salle de brassage estampillée « Schutzenberger » dominent toujours les presque trois hectares de friche industrielle.
Malgré quelques tags et des façades vieillies, on devine le potentiel du site, que les familles Oussadon et Benarroch, actionnaires majoritaires du Groupe BO, souhaitent rénover pour y installer commerces et logements. Restaurant étoilé, café, hôtel, spa à la bière, food hall… Le cabinet d’architecte Anma a présenté samedi 13 septembre un projet déjà bien abouti, bien que ses contours ne soient pas encore figés.
« Il est grand temps que quelque chose se fasse ici, lance le commissaire enquêteur, en guise de préambule. Je vous rappelle que vous pouvez donner votre avis jusqu’au 26 septembre. La commission d’enquête rendra ensuite des conclusions basées sur les remarques de la population. » L’enquête publique en cours porte sur la modification du plan local d’urbanisme (PLU), qui doit permettre l’installation de commerces et de logements sur la zone, jusqu’à présent dédiée exclusivement à une activité industrielle.
Le commissaire enquêteur pointe la rue de la Patrie sur la maquette de la brasserie Schutzenberger, exposée lors de la visite du 13 septembre 2025.Photo : Paciane Rouchon
L’architecte strasbourgeoise, Sibylle Pohler, est chargée de conception auprès du cabinet parisien Anma. Elle guide un premier groupe vers le nord du site. Là-bas, le goudron de la place centrale laisse place à une végétation abondante.« L’idée est de préserver un maximum de biodiversité, en conservant tous les grands arbres, puis d’ouvrir cet espace sur le parc du Château qui se trouve de l’autre côté de la rue », décrit l’architecte en désignant un portail englouti par la végétation.
Restaurant étoilé, halle restaurative et spa à la bière
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Journaliste indépendante, sensible aux thématiques environnementales, avec un focus sur les enjeux agricoles, énergétiques et les atteintes à l’environnement. Je couvre notamment l’actualité de la géothermie et du lithium alsacien.
Le collectif des locataires d’Alsace Habitat compte faire entendre ses revendications mercredi 17 septembre.Photo : Rue89 Strasbourg
Un collectif de locataires d’Alsace Habitat organise un rassemblement devant l’hôtel de la Collectivité européenne d’Alsace, mercredi 17 septembre. Face à des rappels de charges très importants, et imprévus, les locataires sont excédés du peu d’aide apporté par le bailleur social.
« Ce qu’on demande, c’est le respect. On souhaite simplement pouvoir vivre dignement. » Mercredi 17 septembre, à 17h, un collectif de locataires d’Alsace Habitat appelle à se rassembler devant le siège de la Collectivité européenne d’Alsace (CeA), place du Quartier Blanc à Strasbourg. Ouverte à tous, cette mobilisation a pour objectif de dénoncer la situation critique dans laquelle se trouvent certains des 17 000 locataires de ce bailleur social géré par la CeA.
Après des rappels de charges importants, dus notamment à des logements vétustes et mal isolés, pour les années 2022 et 2023, de nombreux locataires se sont retrouvés endettés, contraints de rembourser par mensualités des sommes dépassant parfois les 3 000€. « Le mètre cube d’eau est subitement passé de 7 ou 8€ à 36€. C’était l’erreur d’Alsace Habitat de ne pas avoir anticipé cette hausse et surtout de ne pas nous en avoir informés », dénonce Miloud Bellahcene, schilikois et président de ce collectif de locataires. Un fonds d’aide de 116 000€, débloqué par le bailleur social afin de plafonner les rappels de charges à 2 000€ est loin de satisfaire les locataires les plus précaires, parfois âgés ou en situation de handicap.
Trois revendications principales
Ce collectif, qui compte 300 membres dans son groupe Facebook, a établi trois principales revendications comme le rappelle Miloud Bellahcene :
« En premier lieu, nous souhaitons un effacement des dettes liées aux rappels de charges pour 2022-2023. Ensuite, nous demandons un gel de la hausse des loyers, afin de pouvoir nous reconstruire financièrement. Pour finir, nous souhaitons participer à un audit avec la CeA sur la question des charges, afin de comprendre ce qu’il s’est passé. C’est nous qui payons. Certains vivent depuis plus de 50 ans dans ces logements sociaux. »
Plus largement, c’est un climat d’abandon des logements sociaux que dénonce le collectif. Entre les problèmes d’entretien, les dégradations et la suppression des concierges, les habitants ont vu leur qualité de vie diminuer peu à peu. Miloud Bellahcene regrette :
« Moi je suis bien dans mon quartier mais Alsace Habitat nous a rendu la vie difficile. Personnellement, je suis désormais endetté. J’aimerais pouvoir payer ces rappels, mais ce n’est pas possible. »
Pour ce rassemblement, le collectif espère mobiliser un maximum de locataires, même si ce déplacement au centre de Strasbourg peut être difficile, mais aussi toutes les personnes qui sympathisent avec leur situation.
L’entrée d’un immeuble de Strasbourg arborant des drapeaux palestiniens à ses fenêtres a été vandalisée entre samedi et dimanche 14 septembre. Les habitants, indignés, appellent à documenter ces actes d’intimidation.
Dimanche 14 septembre au matin, les habitants d’un immeuble du boulevard de la Victoire à Strasbourg ont découvert leur porte d’entrée recouverte de peinture tricolore, symbolisant un drapeau français. Depuis le mois de juillet, trois petits drapeaux palestiniens flottaient aux fenêtres des 1er, 2e et 4e étages de la façade donnant sur le boulevard. L’acte de vandalisme vise directement ces habitants, qui affichent leur soutien à la population palestinienne de Gaza, cible des bombardements de l’armée israélienne depuis le 7 octobre 2023 qui ont fait plus de 60 000 morts, sans compter les pertes indirectes. Ces habitants ont déposé une plainte en ligne dimanche.
Des locataires indignés
Lætitia vit en colocation dans l’un des appartements où flotte le drapeau de la Palestine :
« Évidemment, on a été dépités de découvrir ça. Mais on ne se laissera pas intimider pour autant. On n’enlèvera pas ces drapeaux. Qu’un simple soutien à un peuple victime de génocide puisse donner un sentiment d’insécurité à certains, ça me met très en colère. »
Les locataires de l’immeuble s’étaient concertés sur une conversation de groupe pour l’accrochage des drapeaux aux fenêtres. Lors de l’entre-deux-tours des élections législatives de 2024, une affiche humoristique visant le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, avait déjà été déployée sur la façade.
« Les colocations de l’immeuble sont plutôt engagées mais, avec ce graffiti, on a le sentiment de faire subir cet engagement à nos voisins, regrette l’une des habitantes. L’entreprise basée dans le bâtiment se retrouve avec la porte d’entrée taguée alors qu’elle n’a rien demandé. »
Les locataires rencontrés n’ont cependant pas le sentiment d’être menacés. « Visiblement, les fachos ne sont pas de très bons peintres. Ils ne sont même pas capables de colorier sans dépasser », plaisante une voisine.
Des faits similaires en juillet
Cette dégradation n’est pas la première observée ces derniers mois à Strasbourg. En effet, une enquête de police a été ouverte suite à des actes de vandalisme survenus entre le 25 et le 27 juillet 2025 dans le quartier de la Neustadt. Dans un bâtiment occupé par des militants pour la Palestine, des tags insultants, comme « Fuck Palestine » ou « Bureau du HamaSS » avaient été découverts sur la façade dans la nuit du 24 au 25 juillet. Deux jours plus tard, le 27 juillet, c’est la vitre de la porte d’entrée de l’immeuble qui a été brisée en pleine journée.
« Si nous avons accroché les drapeaux au mois de juillet, c’est évidemment pour défendre le peuple palestinien. Mais c’était aussi en soutien aux camarades victimes de dégradations », explique Lætitia :
« Nous avons voulu rendre cet acte public mais peut-être que d’autres personnes sont victimes de vandalisme ou d’intimidation en raison de leur soutien affiché à la Palestine. C’est important d’en parler. »
Plus de 10 000 personnes ont manifesté dans les rues de Strasbourg, le 10 septembre.Photo : Mathilde Cybulski
La plupart des centrales syndicales appellent à une journée de mobilisation jeudi 18 septembre. Elles demandent au nouveau gouvernement que les mesures d’austérité en préparation ne pèsent pas sur « le monde du travail ». Le mouvement Bloquons tout prévoit aussi des rassemblements.
Après le premier acte du mouvement social « Bloquons-tout », dont l’ambition est d’empêcher l’installation d’un programme d’austérité pesant sur les Français les plus modestes, voici que les centrales syndicales appellent à la mobilisation populaire avec plus ou moins le même objectif. Outre la CGT et Solidaires mobilisés depuis le 10, la CNT, la CFDT, la CFTC, la FSU, l’Unsa, Force ouvrière et même la CFE-CGC font partie de l’intersyndicale du jeudi 18 septembre.
Mercredi 10 septembre, « Bloquons tout » avait réussi avec l’aide de la CGT à réunir environ 10 000 personnes à Strasbourg. L’intersyndicale appelle à une manifestation jeudi 18 septembre à 14h, place de la République à Strasbourg. Le cortège doit passer par l’avenue de la Liberté, le quai du Maire-Dietrich, le quai des Pêcheurs, le quai des Bateliers, la rue des Bouchers, la rue de la Première-armée puis arriver place du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny (Bourse).
Les étudiants strasbourgeois prévoient un rassemblement place de l’Université, où doit passer le cortège, pour le rejoindre.
Rassemblement « Bloquons tout » place d’Haguenau à l’aube
Sur les canaux Telegram du mouvement « Bloquons tout », des appels se succèdent pour rejoindre et participer aux mobilisations syndicales avec comme mot d’ordre de « rappeler aux syndicats qu’ils doivent assumer de se confronter au gouvernement ». Sur ses réseaux sociaux, le comité local du mouvement diffuse un appel pour « un grand rassemblement place de Haguenau » à 6h30 du matin.
À Strasbourg, l’initiative des cantines solidaires se poursuit et devrait se déployer autour du cortège le 18 septembre. Les volontaires distribueront des repas, préparés dans la cuisine que l’association Calima met à leur disposition. Certains proposent des chants et des morceaux de musique pour alimenter une playlist diffusée pendant la manifestation. D’autres appellent à danser à 16h place Broglie après la manifestation.
Perturbation du trafic
Les cheminots de la CGT et de SUD-Rail réitèrent leur appel à la grève, comme ils l’avaient annoncé lors d’une assemblée générale tenue mercredi 10 septembre sur les quais de la gare de Strasbourg. Ils seront rejoints par leurs collègues de la CFDT. Des perturbations sont donc à prévoir dans le trafic des trains régionaux et les transports en commun. Étant donné l’ampleur de l’appel syndical, le trafic des TGV pourrait également être perturbé.
Le trafic de la Compagnie des Transports Strasbourgeois (CTS) sera aussi perturbé par la mobilisation du jeudi 18 septembre. Par communiqué, la société annonce : « Les lignes de tram A, B, C, D circuleront toutes les 10 à 15 minutes environ. La ligne de tram E circulera toutes les 20 minutes environ. La ligne de tram F circulera toutes les 15 à 20 minutes environ. » Une vingtaine de lignes de bus fonctionneront normalement. Le détail des perturbations peut être consulté sur le site de la CTS.
Cantines et écoles fermées
Les cantines des écoles de la Ville de Strasbourg seront fermées. Les enfants doivent donc être recherchés par un parent ou un représentant désigné sur le formulaire d’inscription au plus tard à midi et/ou 16h30. Les accueils périscolaires maternels du matin et du soir et les ateliers éducatifs seront assurés dans la mesure du possible. Une affiche précisant ces modalités est apposée à l’entrée de chaque école.
Pour le temps d’école, la Ville de Strasbourg organise un Service Minimum d’Accueil (SMA) dès lors qu’au moins 25% des enseignants de l’école sont grévistes. Les enfants concernés pourront alors être accueillis de 8h30 à 12h00 et de 14h00 à 16h30 dans l’établissement communiqué aux familles. La liste ci-dessous précise les écoles d’accueil par quartier :
Quartiers Hautepierre – Cronenbourg : accueil à l’école maternelle Langevin – (6 rue Langevin)
Quartiers Neudorf – Port du Rhin : accueil sur l’école primaire du Schluthfeld – (62 rue de Saint Dié)
Quartiers Robertsau – Esplanade et Conseil des XV : accueil sur le site de l’accueil de loisirs Schwilgué (45-47 rue de la Doller)
Quartiers Gare – Centre-ville et Krutenau : accueil sur l’école maternelle Louise Scheppler (3 rue de Fouday) ;
Quartiers Elsau – Montagne Verte – Koenigshoffen et Poteries : accueil à l’école maternelle Gliesberg (10 chemin du Gliesberg) ;
Quartiers Meinau et Neuhof : accueil à l’école Guynemer (11 rue d’Argenton- Annexe).
Manifestations similaires à Sélestat et Mulhouse
À Sélestat, les militants du mouvement « Bloquons tout » donnent rendez-vous au square Ehm à 10h. La manifestation empruntera l’avenue de la Liberté, la rue de la Première-armée, le boulevard du Général-Leclerc, le boulevard Charlemagne et terminera au parc Adélaïde-Hautval vers 13h. Ils appellent ensuite à rejoindre la manifestation de Strasbourg.
À Colmar, les cheminots tiendront une assemblée générale à 11h30, « derrière le poste H » de la gare, avant de rejoindre la manifestation de Mulhouse.
À Mulhouse, les syndicats donnent rendez-vous à 14h au square de la Bourse avec le même mot d’ordre qu’à Strasbourg et ailleurs en France. « Bloquons tout » donne rendez-vous à midi au même endroit pour un « pique nique convivial » et à 13h pour un « atelier pancartes ». Le mouvement appelle en outre à une assemblée générale après la manifestation.
Des barrières empêchent l’accès au Patio depuis 6h.Photo : document remis
Les entrées du bâtiment Le Patio, sur le campus central de l’Université de Strasbourg, ont été bloquées par des étudiant·es de 7h à 17h ce lundi 15 septembre.
Selon des témoignages recueillis par Rue89 Strasbourg, il n’était plus possible d’accéder aux cours dispensés dans le bâtiment Le Patio, situé sur le campus central de l’Université de Strasbourg à l’Esplanade dans la journée du lundi 15 septembre.
Quelques dizaines d’étudiant·es ont disposé des grilles et d’autres éléments devant les entrées du bâtiment dès 7h. Elles et ils s’inscrivent dans les appels à agir du mouvement « Bloquons tout », qui vise à mobiliser la population contre les mesures d’austérité par des actions de blocages éparses. Lisa, étudiante de 25 ans, indique :
« C’est une période de mobilisation et nous bloquons ce bâtiment, afin que les étudiants puissent rejoindre le mouvement sans risquer d’être considérés comme absents. L’Université ayant refusé de banaliser les cours, les boursiers peuvent perdre leurs aides s’ils apparaissent comme absents. »
Selon Lisa, les étudiants se sont mobilisés pour dénoncer des mesures d’austérité appliquées aux universités et à l’enseignement supérieur alors que « le seul budget qui progresse, c’est celui des Armées, dont une partie servira à Israël contre sa guerre en Palestine ».
La dénonciation de la guerre en Palestine fait partie des revendications du mouvement des étudiants.Photo : document remis
L’Université de Strasbourg a confirmé le blocage de son bâtiment et indique qu’une partie des cours prévus ont eu lieu en distanciel tandis que d’autres ont été reportés. Des vigiles sont venus constater les éléments placés devant les portes mais aucune intervention policière n’a eu lieu.
Vers 17h, l’Université de Strasbourg a constaté le départ des étudiants qui bloquaient les entrées et a rouvert le bâtiment.
La station d’épuration d’Issenheim est gérée par la Communauté de Communes de la région de Guebwiller.Photo : CCRG / Document remis
La station d’épuration d’Issenheim est responsable de pollutions mortelles pour les poissons de la rivière Lauch. Les travaux pour empêcher ces rejets risquent de ne pas avoir lieu avant plusieurs années.
Installée sur les bords de la rivière Lauch, la station d’épuration d’Issenheim, entre Colmar et Mulhouse, pourrait porter le titre de tueuse en série de poissons. Son dernier méfait en date remonte au mercredi 27 août. Après un gros orage et de fortes précipitations, l’eau de la rivière Lauch devient trouble, teintée de brun et une odeur nauséabonde s’en dégage.
Alerté, le président de l’Association agréée de pêche et de protection du milieu aquatique (AAPPMA) de Rouffach Pierre Muller ne peut que constater la forte mortalité :
« En début d’après-midi, j’étais au-dessus de la rivière, sur un pont à côté de l’étang de pêche Aimé Gerber à Rouffach, à six kilomètres de la station d’épuration d’Issenheim. Avec un collègue, nous avons vu dévaler plusieurs centaines de poissons vers l’aval. Il y en avait de tous types, de toutes tailles, certains morts, d’autres luttant pour respirer à la surface. C’était catastrophique. »
Un événement s’ajoutant à la liste des pollutions des cours d’eau alsaciens depuis le mois de mai. En juin, plusieurs tonnes de poissons morts avaient été retrouvés dans l’Ill, en aval de la station d’épuration de Colmar, que les pêcheurs locaux tiennent pour responsable de cette mortalité.
Une station d’épuration « non-conforme » depuis 2019
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Engagée contre les atteintes à l’environnement, la rédaction suit de près les enjeux écologiques et travaille sur les alertes qui lui sont transmises. Sans Rue89 Strasbourg, la pollution de l’eau potable par les pesticides et des projets comme un stade de biathlon dans les Vosges, ou une route sur la colline de Lorentzen seraient bien moins connus des Alsaciens.
Thibault Vetter suit les collectifs militants et les associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides, comme de nouvelles zones d’activités sur des terres cultivables. Il enquête sur diverses sources de pollution, les pesticides, les usines, et leurs impacts sur la santé publique. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.
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Journaliste indépendant basé en Alsace, je m’intéresse de près à l’écologie et aux entreprises du territoire alsacien. Membre du collectif Enketo depuis mai 2025, j’enquête sur les pollutions chimiques des industries.
Les fondations datent du XIXe siècle.Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc
Les travaux de rénovation de la place des Halles ont mis au jour des vestiges du XIXe siècle, des fondations de l’ancienne gare ferroviaire de Strasbourg et surtout de l’ancienne usine de gaz urbain.
Les travaux de la place des Halles de Strasbourg ont entamé leur phase finale : après avoir déplacé le trafic des voitures et des cars interurbains, les ouvriers s’emploient désormais à agrandir le parc. Pour ça, ils vont devoir creuser profondément, afin de créer des réservoirs de stockage de l’eau de pluie et des puits de terre qui permettront aux arbres de se développer.
Une usine construite en 1838
Ces aménagements imposent de creuser jusqu’à près de deux mètres sous le niveau du sol, ce qui va détruire des constructions anciennes. « À cet emplacement se situait l’usine de gaz de Strasbourg », indique Florent Minot d’Archéologie Alsace :
« Elle a été construite en 1838. Il y avait notamment des chaudières pour transformer le charbon en coke autour de 1 100 degrés et un réservoir de gaz. L’usine a été détruite lors des bombardements de Strasbourg par les Allemands en 1870 puis reconstruite. Elle a cessé de fonctionner en 1932, pour être remplacée par des bâtiments administratifs de Gaz de Strasbourg. »
L’ancienne usine de gaz a occupé l’ensemble d’un quartier populairePhoto : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc Des bases de chaudières ont été mises au jour.Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc Des constructions datent du début du XXe sièclePhoto : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc Des constructions supplantent celles de l’ancienne gare. Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc
Les vestiges laissent apparaître des fondations de plusieurs époques. Un mur en grès des Vosges date du XIXe siècle tandis que d’autres éléments en briques sont postérieurs. On distingue aussi la base d’un gazomètre, un réservoir d’un diamètre de 40 mètres dont la capacité pouvait s’étendre et se restreindre à l’aide de composants guidés sur des rails verticaux, afin de maintenir la compression du gaz. Il y a également les fondations d’une ou deux cheminées.
Une vue de l’ancienne usine de gaz de Strasbourg en 1930.Photo : Auteur inconnu / ArchiWiki / cc
Des terres très polluées
Les archéologues doivent faire attention, car les terres mises au jour recèlent des restes d’hydrocarbures et d’autres pollutions indéterminées. La pluie leur permet de travailler sans masque en clouant au sol les poussières, mais ils devront peut-être se protéger si les émanations perdurent.
Florent Minot, archéologie en charge des recherches pour Archéologie Alsace. Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc
« On distingue également des restes de l’ancienne gare ferroviaire », note Florent Minot :
« Sous les bâtiments de l’usine, on distingue ce qui pourrait être une remise à locomotives. Il s’agit d’une structure qui permettait d’intervenir sous les locomotives pour leur entretien. Les rails étaient posés sur les murs, qui se repèrent par leur caractère parallèle. Certaines remises étaient dotées de cuves de vidange, mais ça ne semble pas être le cas ici. »
Des recherches jusque fin septembre
L’ancienne gare de Strasbourg a également été bombardée en 1870. C’est son bâtiment des voyageurs qui a été reconverti en halles jusqu’en 1973, date de construction des bâtiments de la place des Halles qui existent encore aujourd’hui.
Ces fouilles préventives étaient programmées dans le planning des travaux de la rénovation de la place des Halles. Les quatre archéologues alloués à cette mission de préservation ont jusqu’à fin septembre pour photographier et documenter l’ensemble du site. « Ça devrait suffire », note Florent Minot :
« Le site s’est urbanisé sur le tard. C’était un quartier populaire avec des jardins. Des plans de l’époque moderne ne documentent que des champs par ici, d’où le nom de Marais-Vert. On n’est pas à l’abri de tomber sur une ferme mais il ne devrait pas y avoir de vestiges plus anciens à la profondeur du chantier. »
Il aura fallu attendre six ans pour que le musée soit entièrement rénové.Photo : Pascal Bastien / Rue89 Strasbourg
Le musée zoologique de Strasbourg rouvre ses portes après six ans de travaux. Le bâtiment passe directement du XIXe siècle au XXIe siècle avec des espaces réinventés pour sublimer une foisonnante collection.
Depuis le boulevard de la Victoire, impossible de rater l’imposant squelette de baleine qui trône fièrement dans le hall d’accueil du Musée zoologique de Strasbourg. À travers la façade vitrée, les passants aperçoivent l’ossature du mammifère marin et les fresques d’époque, auparavant cachées derrière la lourde porte d’entrée. Six ans de travaux ont été nécessaires pour dépoussiérer de fond en comble le bâtiment et le transformer en un musée moderne. Inauguré jeudi 11 septembre, il rouvrira ses portes au public le vendredi 19 septembre.
Le squelette se voit depuis l’extérieur du musée.Photo : Pascal Bastien / Rue89 Strasbourg
« Le musée zoologique, c’est un objet iconique de Strasbourg, il faut l’assumer. Maintenant, lorsque les gens passent devant, ils le voient. Avant, ce n’était pas le cas », explique Guillaume Aubry, de l’agence d’architecture Freaks, entre deux petits fours. La visite d’inauguration débute par la pièce maîtresse, le « hall de la biodiversité », à l’entrée, dédié à la diversité du vivant. Décloisonné sur trois étages, il laisse apparaître une multitude d’animaux lorsqu’on lève la tête.
Faire un musée du XXIe siècle
Un parquet légèrement grinçant et des vitrines en bois rappellent l’ambiance du cabinet d’histoire naturelle du médecin et naturaliste Jean Hermann (1738-1800). Acheté en 1804 par la Ville de Strasbourg, il devient le noyau de la collection du musée zoologique. Une des pièces de ce dernier, qui n’a pas été conservée, mettait d’ailleurs en scène Hermann dans son cabinet, avec une véracité historique laissant à désirer.
L’agencement des galeries a été revu pour éviter de les surcharger.
Les éléments d’époque ont été conservés au maximum. Mais l’agencement des lieux a été revu pour donner plus de lisibilité aux 2 000 mètres carrés d’expositions où figurent 1 800 spécimens. Après le lumineux et théâtral hall d’entrée, on pénètre dans les pièces du deuxième étage, faiblement éclairées par les spots des vitrines. La galerie aux oiseaux est l’une des plus impressionnantes avec ses 600 spécimens. Le public appréciera sûrement les sept salles « totems » consacrées aux pièces phares du musée. On y trouve notamment un morse, un loup, un crocodile, un gorille ou le mystérieux coelacanthe.
Des centaines de spécimens ont été sortis des cartons.
Terminées les pièces et vitrines surchargées. Le musée est épuré et moderne, laissant une place importante à l’imagination, dans un esprit inspiré de l’art contemporain. C’est ce qu’illustre Guillaume Aubry, de l’agence Freaks :
« Les stores et les papiers peints ont été faits à la main par FormaBoom, un groupe de graphistes qui travaille beaucoup autour du tag. Ils ont pensé ces décorations dans l’esprit des anciens dioramas, ces papiers peints qui représentent les milieux naturels. »
Chaque zone intègre des « espaces d’oralité » où l’on peut se poser et échanger. Ils sont également prévus pour accueillir des chercheurs et des chercheuses lors de conférences.
Les espaces ont été pensés pour que des échanges puissent avoir lieu.
La renaissance d’un musée poussiéreux
Cela faisait des décennies que le musée et ses animaux empaillés prenaient la poussière. 1,2 million de spécimens y étaient conservés, dont 95% demeuraient enfermés dans les remises et les combles du troisième étage. Les différentes pièces et vitrines étaient restées telles qu’elles depuis l’époque où le bâtiment a été construit par les Allemands, en 1893. La disposition des salles, en anneaux, avec culs-de-sac et salles contiguës en faisait un labyrinthe aux émanations de formol. En 2018, avant le début des travaux, il était le musée le moins fréquenté de la ville avec 41 646 visiteurs.
Au musée zoologique, « chacun se souvient de son animal préféré ».
« Malgré tout, il y a un attachement très fort des Strasbourgeois à ce lieu depuis des générations. Chacun en garde des souvenirs, des anecdotes, et se souvient de son animal préféré », assure Anne Bocourt, responsable de la communication des musées de la Ville de Strasbourg. Alors, pour en faire un musée flambant neuf, l’Université de Strasbourg a répondu à l’appel à projets de l’État « Opération Campus », destinée à soutenir financièrement la rénovation des campus universitaires. Ainsi, un budget total de 18 556 000 € a été mobilisé, financé à hauteur de 8 770 000 € par l’État et 3 634 000 € par la Ville.
L’humain et son impact sur l’environnement
« Ce n’est pas juste une exposition d’animaux morts. C’est aussi un musée pour penser la place de l’humain dans son environnement », insiste Enrica Zanin, vice-présidente de l’Université de Strasbourg, depuis les marches de grès du hall d’accueil. La rénovation a en effet été pensée pour mettre en avant des enjeux actuels : l’impact de l’humain sur son environnement et le rôle de la recherche scientifique.
Sébastien Soubiran, directeur du Jardin des sciences et Samuel Cordier, directeur du musée zoologique.Photo : Pascal Bastien / Rue89 Strasbourg
À travers les différents espaces, le visiteur ou la visiteuse est invitée à se questionner. Sébastien Soubiran, directeur du Jardin des sciences de l’Université, prend l’exemple de l’exposition semi-permanente « la nature au laboratoire » :
« Cet espace est dédié à des espèces que l’on connaît bien : les moustiques et les abeilles. Il questionne le rapport de l’homme aux insectes. L’abeille est primordiale, mais avec la récente loi Duplomb et le retour des néonicotinoïdes, l’actualité nous montre bien que le politique n’est pas toujours à l’écoute des discours scientifiques. »
« Le musée n’est pas figé ».
Avec ses salles d’expositions temporaires et semi-permanentes, le musée n’est pas figé, explique Sébastien Soubiran. « Il est voué à se transformer au fil du temps. Les salles doivent pouvoir évoluer au gré des avancées scientifiques et des questionnements de la société ». Le musée zoologique de Strasbourg souhaite ainsi redevenir un lieu vivant. Pas seulement un conservatoire du passé, mais un espace pour interroger l’avenir de l’homme et du vivant.
Les policiers se placent près des lycéens, « en dissuasion ».Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg
Des lycéens ont tenté de bloquer des établissements dans le cadre du mouvement Bloquons tout les 10 et 11 septembre. Malgré l’absence de violences ou de dégradations, au moins cinq élèves ont été placés en garde à vue et détenus 24 heures.
Huit véhicules de la police nationale sont stationnés devant le lycée Fustel-de-Coulanges de Strasbourg jeudi 11 septembre. Cinq des agents présents sur place s’approchent d’un groupe d’une vingtaine de jeunes. « On est là pour les dissuader. Il ne faut pas qu’ils retentent de mettre des barrières devant les portes », lâche un policier. Le matin même, les forces de l’ordre étaient intervenues avant le début des cours pour empêcher un blocage. Deux personnes, une lycéenne et une étudiante, ont été interpellées et placées en garde à vue.
La veille, mercredi 10 septembre, journée d’actions du mouvement Bloquons tout, la police a également empêché trois blocages, aux lycées Fustel-de-Coulanges, Pontonniers et Marie Curie. Face à des jeunes qui n’ont pas accepté de se pousser devant le lycée des Pontonniers, un agent a fait usage de gaz lacrymogène. Des jeunes filles et garçons se sont retrouvés à terre à ce moment là, sans parvenir à bouger et à ouvrir les yeux, avant de se relever péniblement, aidés par leurs amis. Au total, dans la matinée du 10 septembre, quatre élèves ont été interpellés et placés en garde à vue.
Des agents viennent prendre la relève pour surveiller le lycée, ce qui amène brièvement à douze au lieu de huit le nombre de véhicules sur la place du Château.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg
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La communauté kurde se réunira lundi 15 septembre de 13h à 16h devant le Conseil de l’Europe.
Des organisations kurdes et les avocats d’Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie, se réuniront lundi 15 septembre devant le Conseil de l’Europe. Les militants espèrent des sanctions de la Turquie par l’organisation de défense des droits de l’Homme en Europe.
Des sympathisants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) se réuniront lundi 15 septembre devant le Conseil de l’Europe de 13h à 16h pour faire pression sur l’organisation de défense des droits de l’Homme. Le comité des ministres – composé des représentants des 46 Etats membres du Conseil de l’Europe – se réunira cette semaine pour étudier le dossier d’Abdullah Öcalan, chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), emprisonné en Turquie depuis 26 ans.
Pression sur le système judiciaire turc
Condamné à une « peine perpétuelle » empêchant toute réexamen de son cas, Abdullah Öcalan « a été le premier prisonnier condamné à cette peine en Turquie. Depuis, elle a été utilisée contre une centaine de prisonniers politiques », dénonce Sara Fontaine, membre de l’association for peace and justice à Strasbourg. La militante rappelle qu’en 2013, la Cour Européenne des Droits de l’Homme (CEDH) a considéré que ces peines perpétuelles violaient l’article 3 de la Convention. La CEDH a ainsi établi que la Turquie devait mettre fin à ces « peines ou traitements inhumains ou dégradants ». Mais depuis, le système judiciaire turc n’a pas changé. Sara et les manifestants kurdes espèrent que le Comité des ministres sanctionnera la Turquie.
Des militants de la cause kurde resteront devant le Conseil de l’Europe jusqu’au vendredi 19 septembre, dernier jour de discussion des ministres et autres représentants des États européens. Sara explique la mobilisation de la communauté kurde : « Les gens manifestent pour que le système juridique turc change et qu’Abdullah Öcalan ait l’espoir d’être un jour libéré ». Entre 1 500 et 2 000 personnes sont attendues.
Considéré comme une organisation terroriste par la Turquie et l’Union Européenne, le le PKK a annoncé un processus de désarmement en juillet 2025. Une décision conditionnée à la libération du leader kurde Abdullah Öcalan. Le président turc Recep Tayyip Erdogan ne s’est pas engagé sur ce point.
Chantal Cutajar a gardé la présidence de son association de campagne, Citoyens engagés.Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc
Chantal Cutajar, ancienne adjointe au maire Roland Ries, a présenté une démarche pour ses thèmes de prédilection puissent être inclus dans les programmes d’un ou des candidats contre Jeanne Barseghian aux élections municipales de Strasbourg.
Pas facile de se faire une place dans les élections municipales de Strasbourg, dont les scrutins sont prévus les 15 et 22 mars 2026. Les candidats à la droite de la maire Jeanne Barseghian (Les Écologistes), sont partis très tôt, dans l’espoir d’incarner l’alternance. Quant aux candidats à la gauche de la maire sortante, qui brigue un second mandat, elles et ils espèrent obtenir le plus de places possible sur la liste que Jeanne Barseghian conduira.
Il n’y a donc pas de place pour la centriste Chantal Cutajar, présidente de Cap 21 et ancienne adjointe au maire Roland Ries de 2014 à 2020. Engagée pour la démocratie participative et la probité des élus, elle n’avait rassemblé que 1 058 voix (2,17% des suffrages exprimés) lors du premier tour du scrutin de 2020.
Une boussole pour « retrouver un cap »
Chantal Cutajar propose donc un « appel à l’ouverture » qu’elle a appelé « la boussole ». Une démarche de construction selon quatre axes qui doit permettre à « Strasbourg de retrouver son cap », que la ville aurait perdu depuis l’élection de Jeanne Barseghian en 2020 :
« Les citoyens et les citoyennes de Strasbourg doutent de leurs élu·es. Ils ne se sentent pas écoutés et les fractures sociales s’aggravent. L’écologie est perçue comme punitive. Et ce qui résulte de tout ça, c’est l’abstention et la colère. »
Chantal Cutajar invite donc citoyens et élus à « travailler avec elle » lors de quatre ateliers dans un « restaurant convivial » de 18h30 à 20h30 les 15, 16, 17 et 18 septembre, un pour chaque axe de cette boussole : « La République et la laïcité : le cadre commun », « Co-construire la démocratie : la méthode », « L’exemplarité des élus : la garantie » et « Protéger le vivant : la finalité ». Les ateliers sont ouverts à toutes et à tous mais sont limités à une vingtaine de personnes et sur inscription. Une série de propositions issue de ces travaux sera ensuite présentée lors d’une soirée appelée « L’assemblée du cap », vendredi 26 septembre.
La mobilisation du mercredi 10 septembre a abouti à quelques blocages éphémères et à une manifestation de plus de 10 000 personnes à Strasbourg. Dans le reste de l’Alsace, des groupes plus modestes ont mené des opérations de tractage.
Sur la M35, mercredi 10 septembre vers 7h.Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg Les forces de l’ordre sont rapidement intervenues pour débloquer les voies.
18 personnes interpellées
Les perturbations se sont ensuite déplacées au gré des pérégrinations du groupe. En parallèle, lycéens et lycéennes se mobilisaient dans trois lycées de la ville : Fustel-de-Coulanges, Pontonniers et Marie Curie. Au total, 18 personnes ont été interpellées par les forces de l’ordre. En début d’après-midi, 11 militants et militantes avaient déjà été arrêtées pour des actes qualifiés de « rébellion », six dans le cadre de l’action visant à bloquer la M35, cinq lors des blocages des lycées Pontonniers et Fustel-de-Coulanges.
Au lycée des Pontonniers, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène et ont interpellé plusieurs lycéens. Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg
Dans l’après-midi, la manifestation déclarée par la CGT a été calme. La maire de Strasbourg Jeanne Barseghian (Les Écologistes) est venue témoigner de sa solidarité avec le mouvement. Un important cortège s’est ensuite élancé. Plus de 10 000 personnes selon le syndicat organisateur, une estimation corroborée par notre journaliste sur place. La préfecture du Bas-Rhin, qui a requis et obtenu l’utilisation de drones de surveillance, a estimé à 4 900 le nombre de participants.
Plus de 10 000 manifestants selon la CGT, 4 900 selon la préfecture du Bas-Rhin.Photo : Mathilde Cybulski Laurent Feistauer, secrétaire général de la CGT 67.Photo : Thibault Vetter / Rue89 Strasbourg Manifestation du mercredi 10 septembre place Kléber à Strasbourg. Photo : Mathilde Cybulski
Appels à de prochains rendez-vous
Place de la République, les prises de parole se sont succédé pour appeler à poursuivre le mouvement. Un rendez-vous a été pris dès jeudi 11 septembre à 8h, place de la Gare à Strasbourg. Une assemblée générale doit avoir lieu le même jour à 18h au parc de la Citadelle. Les militants et militantes comptent ainsi organiser de nouvelles actions avant la journée de grèves et de manifestations annoncée par les syndicats Unsa, CFDT, CGT, FO, CGC, CFTC, Solidaires et FSU.
La manifestation s’est terminée place de la République avec des prises de parole, entre rendez-vous pour organiser les prochaines actions et discours appelant à faire perdurer le mouvement.Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg
Un cortège de plus de 1 000 personnes est parti vers l’Hôtel de police en fin d’après-midi, dans l’optique de « soutenir » les personnes interpellées. Les manifestants ont été empêchés de s’approcher du commissariat par les forces de l’ordre. La mobilisation a alors pris la forme d’un sit-in, sur le carrefour entre le quai Fustel de Coulanges et la rue de la 1ère Armée, où le groupe scandait régulièrement : « Libérez nos camarades ». La police nationale a usé d’une grande quantité de gaz lacrymogène pour débloquer la zone.
Après une heure et demie, les policiers ont dégagé la place de la Bourse à coups de gaz lacrymogène.
Tractage sans blocage dans le reste de l’Alsace
À Haguenau, une opération de tractage à destination des automobilistes a eu lieu au rond point vers Schweighouse-sur-Moder. Une « manifestation festive » a suivi entre la gare et le centre-ville. À Saverne, une trentaine de personnes étaient réunies devant la gare pour dénoncer le manque de moyens dans le service public et une taxation excessive des classes moyennes. À Sélestat aussi, une vingtaine de personnes ont manifesté dans le calme sur la place d’Armes.
À Haguenau, la mobilisation a pris la forme d’un tractage sans bloquer les automobilistes.Photo : Nicolas Thomas / Rue89 Strasbourg
Dans le Haut-Rhin, une mobilisation a rassemblé près de 500 manifestants en fin de matinée à Colmar. Du côté de Mulhouse, le cortège était constitué de 1 100 personnes, selon les chiffres de la police. Le syndicat CGT a compté entre 2 200 à 2 400 manifestants.
Rédacteur en chef de Rue89 Strasbourg. Spécialisé depuis 2019 en enquêtes locales, à Strasbourg et en Alsace sur des sujets variés allant de l’extrême-droite à l’hôpital public en passant par la maison d’arrêt de Strasbourg, les mouvements sociaux, les discriminations et l’expertise-psychiatrique.
Une vue de l’Euroairport Bâle-Mulhouse à Saint-Louis.Photo : Euroairport / doc remis
Dix millions d’euros seront versés par l’aéroport international de Bâle-Mulhouse pour filtrer l’eau contaminée aux PFAS de l’agglomération de Saint-Louis. Un « marchandage » inacceptable pour l’Association de défense des riverains qui estime que ses revendications n’ont pas été entendues.
« Décevant… » Le président de l’Association de défense des riverains de l’aéroport de Bâle-Mulhouse (Adra), Bruno Wollenschneider, quitte le siège de Saint-Louis agglomération, au sud du Haut-Rhin, avec le sentiment de ne pas avoir été entendu. Mardi 9 septembre, le président de l’agglomération, Jean-Marc Deichtmann (divers droite), et le préfet du Haut-Rhin, Emmanuel Aubry, présentaient la convention conclue avec l’aéroport, pour partager les coûts liés au traitement de l’eau courante de onze communes, concernées par une importante pollution aux PFAS. Ces substances perfluoroalkylées, mieux connues sous le nom de « polluants éternels », proviennent de mousses anti-incendie régulièrement déversées dans l’environnement, lors d’exercices pratiqués par l’aéroport jusqu’en 2016.
Depuis le 5 mai, un arrêté préfectoral interdisait la consommation de cette eau aux personnes les plus sensibles, comme les très jeunes enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées. Dans la foulée, l’agglomération promettait le déploiement d’unités mobiles de traitement au charbon actif, qui permettraient de filtrer l’eau des puits contaminés, avant la fin 2025. Des unités de traitement définitives sont attendues à l’horizon 2027.
Levée partielle des restrictions
Deux unités mobiles temporaires ont donc été déployées au 2e trimestre 2025, permettant une levée partielle des restrictions de consommation, annonce le préfet :
« Une partie des communes concernées par l’interdiction peut désormais retrouver un usage normal de l’eau. Les analyses réalisées par l’Agence régionale de santé ont montré que les normes de potabilité sont à nouveau respectées dans les quatre communes de Bartenheim, Kembs, Rosenau et la majeure partie d’Hésingue. »
Une troisième et dernière unité devrait être opérationnelle avant la fin de l’année pour filtrer l’eau des sept communes restantes. « Nous espérons lever les dernières restrictions fin novembre ou début décembre », complète le président de l’agglomération, qui se félicite de la gestion de ce dossier :
« Nous avons trouvé la meilleure manière de traiter ce sujet et faire en sorte que la population retrouve le plus rapidement possible un accès à une eau courante de qualité. Je suis convaincu que tout n’est pas résolu mais je tiens à souligner la réactivité de nos partenaires et des services de l’État. »
8 millions pour le contribuable
Coût total estimé pour l’installation des unités temporaires, puis définitives : 20 millions d’euros, auxquels s’ajouteront 600 000 € d’entretien annuel. À titre de comparaison, le budget de l’approvisionnement en eau potable de Saint-Louis agglomération s’élevait jusqu’ici à 4 millions d’euros par an.
Il a donc fallu trouver des financements. « L’Euroairport a pris la décision de nous accompagner à hauteur de 50 % des investissements, soit 10 millions d’euros », se réjouit Jean-Luc Deichtmann, qui assure que l’aéroport n’avait aucune obligation légale en la matière :
« L’Euroairport est moralement responsable, mais juridiquement, on ne peut rien leur reprocher. Dès qu’ils ont eu la possibilité de changer de mousses en 2017, ils l’ont fait. Il fallait donc travailler avec eux sur l’aspect de l’engagement moral et non juridique. »
À la liste des contributions s’ajoutent 500 000 € de l’État, 1,5 million d’euros de l’Agence de l’eau et un montant qui reste à définir du côté de la région, qui sera « au moins symboliquement à nos côtés », assure le président.
Le président de Saint-Louis agglomération, Jean-Marc Deichtmann, estime que les services de l’État ont été réactifs dans le dossier des PFAS.Photo : Paciane Rouchon / Rue89 Strasbourg
L’aéroport s’est engagé à verser 80 % de la somme due avant la fin 2025, ce qui permettra à l’agglomération de ne pas répercuter de hausse sur les factures des consommateurs cette année. À plus long terme en revanche, c’est bien le contribuable qui devra absorber les 8 millions restants et les 600 000 € annuels d’entretien. Les factures n’augmenteront « probablement » pas avant en 2027, d’après les prévisions de l’agglomération.
« C’est au juge de rechercher la responsabilité »
Pour l’Adra, cette position reflète une forte défaillance de l’agglomération et des services de l’État. Depuis la mise en évidence de cette pollution, le président de l’association, Bruno Wollenschneider, rappelle la nécessité d’appliquer le principe européen du pollueur-payeur, pour qu’il n’appartienne pas à la population d’assumer les coûts liés à la dépollution :
« L’aéroport reconnaît être à l’origine de la pollution. Même s’il n’est pas coupable, il est au moins responsable. Pendant des années, nous avons bu une eau qui n’était pas saine. La population a été lésée, puisqu’il y a une atteinte à l’environnement et à notre santé. Et maintenant on nous demande en plus de payer ?
Saint-Louis agglomération aurait dû porter plainte contre X. Puis, c’est au juge de rechercher la responsabilité. Si ce n’est pas l’aéroport, alors peut-être qu’il faut se tourner vers le fabricant des mousses anti-incendie ou vers l’État, qui n’a pas su protéger sa population… C’est pourtant son rôle. Cette convention, c’est du marchandage ! »
Le président de l’Association de défense des riverains de l’aéroport (Adra), Bruno Wollenschneider, quitte le siège de Saint-Louis agglomération avec le sentiment de ne pas avoir été entendu.Photo : Paciane Rouchon / Rue89 Strasbourg
Autre point de crispation, la filtration de l’eau potable ne s’attaque pas au problème environnemental que pose la présence de PFAS dans les sols entourant l’aéroport. Faute de mesures de dépollution, l’Adra craint que ces polluants éternels — très persistants dans l’environnement, comme leur nom l’indique — continuent de se répandre dans l’environnement.
« On a perdu dix ans »
Bien que le préfet du Haut-Rhin assure que des études sont en cours pour caractériser la pollution des sols, Bruno Wollenschneider estime que les réponses apportées ne sont pas à la hauteur de l’enjeu :
« Ils n’ont pris aucun engagement ferme en matière de dépollution. Ils prétendent qu’ils font tout leur possible, qu’ils ont énormément progressé, que la mise en place de filtres est déjà exceptionnelle… Mais ils auraient dû réagir il y a bien longtemps ! Les premières mesures montrant des concentrations problématiques dans la nappe phréatique ont été réalisées en 2016 par l’Aprona (Observatoire de la nappe phréatique d’Alsace, NDLR). Le premier arrêté a été pris en avril 2025. On a perdu dix ans ! »
À la liste des revendications de l’Adra, figure également la mise en place d’un suivi médical visant à déterminer les éventuelles conséquences sur la santé des habitants, qui ont consommé cette eau pendant de nombreuses années. Là aussi, l’association estime ne pas avoir été entendue. « Ils nous ont répondu que c’était inutile », soupire Bruno Wollenschneider, qui reste déterminé à obtenir gain de cause :
« Lorsque l’État est défaillant, ce sont les associations environnementales qui montent au créneau. Alors c’est ce que nous sommes en train de faire. Nous sommes obligés d’avancer sur la voie juridique. »
Journaliste indépendante, sensible aux thématiques environnementales, avec un focus sur les enjeux agricoles, énergétiques et les atteintes à l’environnement. Je couvre notamment l’actualité de la géothermie et du lithium alsacien.