Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Lithium de France abandonne son projet de forage à Soufflenheim

Lithium de France abandonne son projet de forage à Soufflenheim
Frédéric Perrin était un membre actif de la lutte anti-lithium à Soufflenheim.

Une vive opposition locale avait provoqué en juin l’annulation d’une réunion publique sur un potentiel forage de l’entreprise Lithium de France à Soufflenheim. La préfecture a acté le retrait du projet le 21 août.

Lithium de France avait annoncé, en février 2025, son intention de forer un puits de trois kilomètres de profondeur à 150 mètres des habitations les plus proches à Soufflenheim. Le but : confirmer la présence d’eaux riches en lithium à cet endroit. Ce composé sert notamment à la fabrication des batteries électriques. Plusieurs sociétés planifient d’exploiter ce gisement alsacien, tout en produisant de l’énergie géothermale grâce à la chaleur de l’eau pompée.

De nombreux riverains, le conseil municipal de Soufflenheim et la communauté de communes du Pays Rhénan se sont rapidement prononcés contre le projet. Le 14 mars, 400 habitants ont montré leur opposition au forage lors d’une réunion publique, dépassant largement la capacité d’accueil de la salle où se tenait l’événement. Ils craignent principalement les nuisances sonores et le risque sismique engendrés par une telle installation.

Avis négatif de l’autorité environnementale

Pour rappel, la centrale géothermique de Fonroche, société du même groupe que Lithium de France, avait provoqué plusieurs tremblements de terre en 2019 et 2020 au nord de Strasbourg. Des centaines de maisons avaient alors été fissurées. L’entreprise n’avait pas respecté les réglementations fixées par l’État.

Le 1er avril, l’autorité environnementale avait publié un avis demandant le retrait immédiat de la demande de forage à Soufflenheim, à cause d’insuffisances sur l’information au public, du risque de sismicité et des nuisances sonores.

La friche de l'ancienne scierie Maechler de Soufflenheim, où souhaite forer Lithium de France, à moins 200 mètres des premières habitations.
La friche de l’ancienne scierie Maechler de Soufflenheim, où Lithium de France souhaitait forer.Photo : Paciane Rouchon / Rue89 Strasbourg

Le 2 juin, Lithium de France a déclaré à la commune de Soufflenheim que le projet était suspendu. L’entreprise affirmait alors que certains de ses collaborateurs avaient subi des menaces, et avait également annulé une réunion publique qui devait se tenir le lendemain. Les opposants n’étaient pas encore entièrement rassurés puisqu’ils considéraient que le retrait n’était pas définitif.

D’autres projets dans la zone

L’entreprise a finalement envoyé un courrier à la préfecture du Bas-Rhin le 20 août 2025, pour mettre un terme à cette démarche. Le préfet a pris acte de la décision le 21 août, officialisant ainsi la fin définitive de cette procédure. La commune de Soufflenheim a publié cet échange de courriers sur sa page Facebook le 25 août : « Cette décision fait suite à de nombreuses concertations, réflexions et contestations », a salué le maire Camille Scheydecker.

Contacté par Rue89 Strasbourg, le groupe Arverne, qui détient Lithium de France, n’a pas souhaité commenter cette décision. Mais il a tenu à rappeler que ses autres projets alsaciens se poursuivent, avec notamment, en juin, le début d’un forage exploratoire à Schwabwiller (commune de Betschdorf), à 10 kilomètres de Soufflenheim.

À l’Epsan, un psychologue pour enfants interpellé pour détention d’images pédopornographiques

À l’Epsan, un psychologue pour enfants interpellé pour détention d’images pédopornographiques
Visite de l’unité Barbe.

À l’Epsan, un psychologue qui travaillait en pédopsychiatrie a été interpellé pour détention d’images à caractère pédopornographique. En interne, le silence et la passivité de la direction interrogent.

« Comme toujours chez nous, c’est l’omerta… », souffle un salarié de l’Établissement public de santé Alsace nord (Epsan). Il vient d’alerter Rue89 Strasbourg à propos d’une intervention de la gendarmerie dans le service de pédopsychiatrie situé à Brumath jeudi 22 mai. Un psychologue a été interpellé pour détention d’images à caractère pédopornographique. Il intervenait depuis février 2025 au sein du pôle psychiatrie infanto-juvénile (I02) de l’Epsan. Le secteur d’activité de ce pôle se situe au nord ouest du Bas-Rhin. Il couvre les cantons de Sarre-Union à Brumath en passant par Saverne, Niederbronn-les-bains ou encore Bouxwiller.

Un intérêt pour les « troubles pédophiliques »

Abonnez-vous

Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€.

Contribuez à consolider un média indépendant à Strasbourg, en capacité d’enquêter sur les enjeux locaux.

    Paiement sécurisé
    Sans engagement
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous

Le chanoine Hubert Schmitt de nouveau vicaire général du diocèse de Strasbourg

Le chanoine Hubert Schmitt de nouveau vicaire général du diocèse de Strasbourg
Hubert Schmitt en mai 2025

L’archevêché de Strasbourg a réinstallé Hubert Schmitt en tant que vicaire général. Le chanoine avait été mis en cause dans une affaire d’agression sexuelle sur un mineur en 1993 dans le sud de l’Alsace.

En mai 2023, la procureur de la République de Mulhouse a confirmé à France 3 Alsace que les faits d’agression sexuelle imputés au chanoine Hubert Schmitt étaient prescrits. Mis en cause pour des gestes déplacés à l’égard d’un jeune paroissien de 13 ans en 1993, lequel avait raconté son histoire dans le documentaire La Déposition de Claudia Marschal, Hubert Schmitt avait été écarté du conseil épiscopal en avril 2023 par Monseigneur Luc Ravel.

(suite…)

La maison d’arrêt toujours aussi pleine à craquer de détenus désespérés

La maison d’arrêt toujours aussi pleine à craquer de détenus désespérés
Dans les couloirs de la prison.

Près de deux mois après la mort d’un détenu dans l’incendie de sa cellule, reportage à la maison d’arrêt de Strasbourg. Un lieu de détention vétuste où le taux d’occupation était de 179 % pour les hommes en 2024.

Il est 8 heures du matin, ce jeudi 21 août, lorsque la sénatrice écologiste de Paris, Anne Souyris, se présente au pied du mur d’enceinte de la maison d’arrêt de Strasbourg, située dans le quartier de l’Elsau. C’est une visite surprise. En cette fin de mois d’août un peu poisseuse, sous le ciel gris et blanc alsacien, la voici à Strasbourg, avec un motif principal : comprendre le décès d’un détenu survenu le 29 juin derrière les épais murs de cette prison.

Ce dimanche-là, en milieu d’après-midi, des fumées et des flammes s’échappent d’une cellule. Celle de Serge Meckes, 57 ans. Incarcéré à Strasbourg depuis octobre 2024, le quinquagénaire – qui était aveugle – avait été condamné à quatre mois de prison pour violence avec usage ou menace d’une arme. Il était dans l’attente d’un jugement pour meurtre par personne en état d’ivresse manifeste.

Les gardiens vont mettre plusieurs minutes – l’enquête devra déterminer combien exactement – avant d’ouvrir la porte de la cellule en flammes, pour sortir le détenu et tenter – en vain – de le sauver.

Lisez la suite pour 1€ seulement

    Accédez à nos enquêtes et révélations exclusives Soutenez une rédaction locale qui appartient à ses journalistes Maintenez une vigie citoyenne sur les pouvoirs locaux

Je m’abonne 

Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous
,

Faute de budget, des lycéens privés de langue et culture régionale à la rentrée

Faute de budget, des lycéens privés de langue et culture régionale à la rentrée
Le rectorat à Strasbourg, dans le quartier des Halles, en février 2022.
Abonnez-vous

Cet article fait partie de l’édition abonnés. Pour lire la suite, profitez d’une offre découverte à 1€.

Contribuez à consolider un média indépendant à Strasbourg, en capacité d’enquêter sur les enjeux locaux.

    Paiement sécurisé
    Sans engagement
Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous

Le photographe Fabrice Mercier publie un album de Strasbourg tout en coïncidences visuelles

Le photographe Fabrice Mercier publie un album de Strasbourg tout en coïncidences visuelles
Fabrice Mercier, photographe strasbourgeois

Le photographe strasbourgeois Fabrice Mercier publiera en octobre « SynchroniCité ». Fruit de quatre années à arpenter la capitale alsacienne, son premier recueil photos rassemble des instants où la rue accueille d’improbables coïncidences visuelles.

Un passant qui se fond dans les couleurs bariolées des chaises d’un café, une robe aux motifs géométriques qui rappelle les pots de fleurs voisins, un manteau qui se fond dans une fresque murale… Au bon endroit et au bon moment, le hasard compose des images furtives, que le regard affûté de Fabrice Mercier sait révéler. Hoenheimois depuis six ans mais Strasbourgeois de naissance, le photographe de 54 ans s’apprête à publier en octobre son premier album photographique « SynchroniCité », consacré à ces instants furtifs où la vie urbaine compose des tableaux improbables.

Créer le hasard

« Strasbourg, c’est sur mon chemin quand je rentre du travail. Je pose mon vélo et je marche pendant deux heures, sans réel but », décrit Fabrice Mercier. Éducateur dans un foyer d’accueil pour personnes en situation de handicap à Illkirch-Graffenstaden, il ne vit pas de la photographie. Et pourtant, ce rituel du soir, cette manière de prolonger la route, est peu à peu devenu une passion : « C’était mon quotidien du lundi au samedi ces dernières années. Une sorte de bouffée d’oxygène qui me permettait de voir autre chose. »

De par sa sensibilité et son engagement dans le social, Fabrice Mercier a naturellement porté son regard vers les êtres humains plutôt que vers des paysages figés. Peu à peu, il a appris à repérer ces moments où la ville offre des images qu’on croirait composées :

« J’ai trouvé une sorte de technique, qui n’est pas innée et qui n’est pas mienne, mais qui m’a permis de travailler à faire coïncider le sujet avec son environnement. Au début, je photographiais simplement des gens qui marchaient dans la rue, mais très vite, il fallait que quelque chose se passe, qu’il y ait une interaction entre la personne et son environnement. C’est là que la photo prenait vie. »

Redécouvrir Strasbourg

Au travers de son objectif, Fabrice Mercier témoigne aussi de l’évolution de Strasbourg. En quatre ans, il a immortalisé la ville en perpétuelle transformation. Ses archives donnent à voir le cinéma voisin de la librairie Kléber, encore appelé L’Odyssée, aujourd’hui rebaptisé Cosmos. Ailleurs, des fresques de street art qui ont aujourd’hui disparu.

Les images de Fabrice Mercier se concentrent en grande partie dans l’hypercentre de la ville. Un terrain qui concentre autant de scènes de vie pleine de légèreté que de réalités plus dures. « En quelques années, j’ai vu beaucoup plus de précarité dans la rue. Ce n’est pas forcément ce que je vais chercher à photographier de prime abord, mais c’est une réalité qui s’impose aussi à moi », constate-t-il.

Un premier livre en financement participatif

Ce style photographique a rapidement trouvé son public sur les réseaux sociaux. Après une première exposition intitulée « Comédie urbaine » en 2022 à la Cour des Boecklin à Strasbourg, et quelques publications dans des revues comme Or Norme, Fabrice Mercier a décidé de lancer son premier livre photographique. Rassemblant près de 500 clichés pris entre 2021 et 2025, le projet doit se financer grâce à une campagne participative ouverte le 20 août. Fabrice Mercier pourra imprimer le livre à partir de 150 précommandes.

Féminisme, science fiction ou littérature… La liste des clubs de lecture à Strasbourg

Féminisme, science fiction ou littérature… La liste des clubs de lecture à Strasbourg
La librairie Gutenberg accueille plusieurs événements dont deux clubs de lecture.

Quoi de plus plaisant que de partager les émotions ressenties à la lecture d’une œuvre ? C’est tout le propos des clubs de lecture : échanger autour d’un livre, partager ses coups de cœur ou ses coups de gueule. Mais où sont ces clubs à Strasbourg ? Voici une sélection.

La part des Français qui lisent régulièrement des livres baisse d’année en année. D’après le baromètre Ipsos « Les Français et la lecture » 2024, 63% des Français ont lu au moins cinq livres au cours des 12 derniers mois, soit 6% de moins par rapport à 2023. Mais il reste des irrésistibles gaulois pour lesquels « une heure de lecture est le souverain remède contre les dégoûts de la vie », comme l’a écrit Montesquieu. Les participants aux clubs de lecture en font sans doute partie. Le principe de ces clubs est simple : se réunir pour parler d’un livre et partager le plaisir de la lecture. Science-fiction, lecture en langue étrangère, lectures engagées ou club pour jeunes lecteurs, il y en a pour tous es âges et pour tous les goûts.

Femmes et science fiction

Le Club SFF (science-fiction féministe) propose à ses membres d’échanger autour de romans de science-fiction exclusivement signés par des femmes. « On lit tous et toutes le même livre et on en discute », présente Agathe Freyburger, libraire à la librairie Gutenberg. Le dernier roman à avoir déchaîné les discussions en 2025 a été l’Aube d’Octavia E. Butler. Les lecteurs et lectrices se rassemblent une fois tous les deux mois à 19h, toujours les mardis soir, dans la librairie Gutenberg. Les dates sont décidées de manière collégiale d’une fois sur l’autre avec les membres présents. Tous les premiers mercredis du mois, c’est le cercle de lecture qui se réunit dans la librairie. Là les règles diffèrent : chacun choisit son livre et donne son avis.

Voici un aperçu des livres que le club SFF a déjà lus.Photo : © Jeanne-Esther Eichenlaub

Des livres et nous

L’histoire du club de lecture de la librairie Le fil rouge à Cronenbourg a commencé pendant le confinement en 2020. En visio d’abord, donc. Le club affiche la même ambition que la librairie, à savoir : « favoriser la diffusion du livre en milieu populaire et les échanges entre lecteurs ». Une fois par mois, à 19h30, « les bénévoles vous présentent leur coup de cœur et vous venez présenter les vôtres, résume le libraire Patrick Wendling. C’est assez libre. Chacun peut venir présenter les livres qu’il veut. » Science-fiction, essai, BD, roman graphique… Ici, pas de thèmes ou d’œuvres imposées. Une petite collation est servie lors des retrouvailles littéraires. Les dates sont instaurées lors de chaque réunion. Le club est gratuit mais il est conseillé de s’inscrire auprès de la librairie.

« Des livres et nous » : le club de lecture qui se réunit à la librairie le fil rouge, à Cronenbourg.Photo : © Marie-Rose Ferry / Document remis

Bookdorf

Créé en 2023, le Bookdorf revient se réunit une fois par mois, les mardis soir, de 18h30 à 19h30. La réunion se tient soit à la librairie L’Indépendante, soit à la médiathèque du Neudorf : « Le club mélange les publics et les âges », se réjouit Carole Benelhocine, la gérante de la librairie. Les thèmes sont décidés collectivement. Il y a déjà eu l’eau, la cuisine ou encore « en mai, fais ce qu’il te plaît » : « Chacun ramène un bouquin, une BD, un manga, un essai, un livre jeunesse ou roman… L’idée c’est d’être varié, ouvert », détaille-t-elle. Quand le temps le permet, le bookclub se tient en extérieur : des réunions se sont déjà tenues dans les jardins partagés du Neudorf et sur la place du marché.

Bookclub queer

Lancé à l’initiative de l’association Juin69, le bookclub queer réunit des lecteurs et lectrices autour de textes engagés comme ceux d’Alice Coffin, auteure du Génie Lesbien. Ce club de lecture est itinérant. Un temps hébergé à la librairie Quai des Brumes, le club a aussi eu lieu au Social bar.

La librairie Quai des Brumes propose plusieurs ouvrages sur les thématiques LGBTQIA+Photo : © Jeanne-Esther Eichenlaub

Des ados et des livres

La librairie spécialisée jeunesse La Bouquinette a lancé son club de lecture pour ado en 2024. Pour faire partie du club, il faut avoir entre 11 et 16 ans et s’inscrire auprès de La Bouquinette. Le tarif est de 50 euros par an. Une fois par mois, les ados empruntent un livre à la librairie et tous les premiers jeudis du mois, à 17h30, ils se retrouvent pour partager leurs avis. Il n’y a cependant que huit places.

In english please

La English-Speaking Community (ESC), une association pour les anglophones vivant à Strasbourg, organise un bookclub. Pour y participer, il faut adhérer à l’association. « Les membres du bookclub proposent un livre (en anglais) à tour de rôle qui servira de base de discussion », décrit Joëlle Glore, membre de l’association ESC. Le groupe de lecture rencontre un tel succès qu’un deuxième groupe est prévu. Les membres du club se réunissent tous les deuxièmes lundis du mois, dans des cafés ou dans des lieux privés. Pour adhérer à l’ESC et à son bookclub, la condition est de parler la langue de Shakespeare.

Olympes de Gouges : toujours engagée

La médiathèque municipale Olympe de Gouges organise avec l’association Osez le féminisme 67, un club de lecture trimestriel sur le féminisme. L’objectif est de parler des femmes mais aussi de faire découvrir les collections du fonds « égalité de genre » constitué d’un millier de livres et d’une centaine de DVD. Le club, qui existe depuis 2023, a déjà abordé les thématiques du corps de la femme et de la femme dans les médias. Les bibliothécaires et les membres de l’association présentent des livres. Les participants échangent ensuite autour de la thématique et d’un café.

ACro… des livres

Le club de lecture de la médiathèque de Cronenbourg a lieu tous les premiers jeudis du mois de 14h30 à 16h. Le club est ouvert à tous, sans inscription. Les bibliothécaires et lecteurs échangent autour de leurs coups de cœur. Après chaque réunion, un compte-rendu dresse la liste des ouvrages plébiscités par les participants.

Le café des lecteurs et des lectrices

« L’organisation n’est pas figée et il n’y a pas de lectures imposées. On peut parler d’un livre en 1 ou 5 minutes, parler de ses coups de cœur mais aussi de ses déceptions autour d’un café. C’est la partie conviviale du club de lecture », expose Christelle Schoenstein, bibliothécaire de la médiathèque de l’Elsau. Le club se tient une fois tous les deux mois, en général le premier samedi du mois à 14h. « On peut aussi venir même si on a rien lu et qu’on souhaite trouver l’inspiration », glisse Christelle Schoenstein. À la fin du rendez-vous, Christelle Schoenstein présente les dernières nouveautés acquises par la médiathèque.

Le mardi du livre

Le mercredi, c’est cinéma et le mardi, c’est lecture à la médiathèque Simone Veil à Illkirch-Graffenstaden. « Je fonctionne un peu plus comme les clubs de lecture d’Outre-Manche », expose Anne Tappert, bibliothécaire. Elle choisit une thématique et sélectionne quatre livres. Les participants lisent les œuvres sélectionnées. « Ensuite on débat des ouvrages : si on a aimé la forme, le fond, le sujet », explique-t-elle. Le groupe de lecture se réunit les mardis, une fois tous les deux mois. D’où le nom du club : « Le mardi du livre ».

Anne Tappert présente les ouvrages et les auteurs en projetant des extraits d’interview ou d’émission littéraire. La séance dure en moyenne une bonne heure et demie. Le club est limité à une douzaine de personnes, indique la bibliothécaire. Il est toujours possible de s’inscrire sur une liste d’attente en cas de désistement.  

Trois clubs à médiathèque André Malraux

Le club de lecture « Pile à lire » a débuté en 2022. Il se tient un mercredi par mois de 17h à 19h au deuxième étage de la médiathèque André Malraux. « Pile à lire » est spécialisé en littérature de genre : fantasy, science-fiction ou encore fantastique. « Chacun parle du livre dont il a envie de parler. Il ne s’agit pas de faire des devoirs », assure Zelda Lienhart, la bibliothécaire et animatrice du club de lecture. Tous les formats sont les bienvenus : BD, manga, roman… Le club accepte une quinzaine de participants maximum. Aucune inscription n’est nécessaire et l’entrée est libre.

Un deuxième club de lecture, plus généraliste, se tient aussi à la médiathèque Malraux un samedi par mois de 11h à 13h.

Un troisième club intitulé « sujets de société » débute en 2025. « Récit de vie ou témoignage, essai ou reportage journalistique… Nous n’avons qu’une seule règle : les fictions ne sont pas admises », explique Émilie Dillenschneider. La bibliothécaire a ressenti le besoin de créer un lieu de rencontre et d’échange dans un contexte « où les opinions sont parfois polarisées ». Chaque session du club répond à un thème différent. Les premiers thèmes ont été choisis en fonction des livres qui sont les plus demandés. La toute première réunion du club « sujets de société » sera consacré aux faits-divers.

Dans la médiathèque André Malraux, deux clubs de lecture sont organisés : le club des lecteurs et « Pile à lire ».Photo : © Jeanne-Esther Eichenlaub

Marche et soirée pour l’Ukraine dimanche 24 août à Strasbourg

Marche et soirée pour l’Ukraine dimanche 24 août à Strasbourg
Lors d’une manifestation contre l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

L’association PromoUkraïna et le Mouvement européen Alsace se mobilisent dimanche 24 août à Strasbourg pour célébrer l’indépendance de l’Ukraine.

Alors que les discussions sur le futur de l’Ukraine se déroulent entre le président des États-Unis et celui de la Fédération de Russie, l’association PromoUkraïna et le Mouvement européen Alsace choisissent de célébrer l’indépendance du pays, dimanche 24 août à Strasbourg.

À 16h30, un rassemblement est prévu sur la terrasse du Palais Rohan. Une marche doit suivre en direction du Conseil de l’Europe à l’Orangerie, en passant par le quai des Bateliers, la place Brandt, le quai du Maire-Dietrich et l’allée de la Robertsau. L’objectif est de dénoncer l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022.

À 18h, changement d’ambiance. Les participants sont invités à Pourtalès – plage où un concert est prévu. L’entrée est payante (10€ par adulte, 3€ par enfant) afin de participer au financement de véhicules d’évacuation médicale pour l’Ukraine. Des dons peuvent également être adressées en ligne.

Des « lieux refuges » pour les victimes des violences sexistes et sexuelles à Strasbourg

Des « lieux refuges » pour les victimes des violences sexistes et sexuelles à Strasbourg
Manifestation à Strasbourg à l’occasion de la journée des droits des femmes le 8 mars 2024.

Toilettes publiques, médiathèques, mairies de quartier… Dès la rentrée 2025, la Ville de Strasbourg mettra en place des « lieux refuges » afin d’accueillir et d’accompagner les victimes de violences sexistes et sexuelles.

« À un moment donné, on doit pouvoir marcher dans la rue sans être sifflé comme un chien », lâche Nadia Zourgui. Vendredi 22 août, l’adjointe à la maire de Strasbourg en charge de la sécurité a annoncé la création de « lieux refuges » pour accueillir les victimes de violences sexistes et sexuelles (VSS). Dans certains bâtiments de la collectivité, des agents et agentes volontaires – personnels de mairie de quartier, des toilettes publiques, des piscines ou de la petite enfance par exemple – auront été formés par le Centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) pour accompagner les victimes qui viendraient demander de l’aide.

« On doit insuffler les premiers réflexes une fois l’aide demandée par une victime de VSS pour ensuite déléguer la prise en charge à des personnes compétentes, comme des associations spécialisées ou les forces de l’ordre », précise Nadia Zourgui. Les premiers « lieux refuges » pourraient exister, selon l’élue, à la fin de l’année 2025 et identifiables grâce à des visuels, encore en cours de création. L’ambition à terme est d’élargir ces refuges à « tous les équipements de la Ville et de l’Eurométropole de Strasbourg ».

Sensibiliser et accompagner

Dix-huit agents issus de dix directions différentes de la Ville ont déjà suivi une première session de formation. « Tout le monde devrait être capable d’entendre et d’écouter une victime », détaille Anna Matteoli, directrice du CIDFF 67 :

« Jusqu’ici, nos formations ciblaient surtout les gendarmes, les policiers et les associations. Étendre ce savoir-faire aux agents de la collectivité est indispensable, mais montre bien que notre société n’est pas encore assez sensibilisée à ces questions de violences de genre. »

Céline, policière municipale est venue témoigner de sa formation lors de la conférence de presse

Pour Céline, policière municipale en unité cycliste et ayant participé à cette formation, cette formation a été essentielle :

« Dans notre travail, on connaît surtout le côté réglementaire. Mais on ne sait pas forcément comment s’adresser à une victime. Et du côté des auteurs présumés, beaucoup ne sont même pas conscients que leurs propos ou leurs gestes sont répréhensibles. Il faut aussi leur apprendre ce qu’est une violence sexiste ou sexuelle.  »

Ces formations ont en outre été proposées aux médiateurs de tranquillité publique, qui interviennent notamment dans les piscines municipales, les parcs et dans les transports publics.

Combler un vide dans les formations

Face au manque de formation à la prise en compte des VSS, la Ville a lancé un plan d’action pour former ses agents de police municipaux et a engagé la formation de ses élus. Ces derniers ont d’abord été formés sur la base du volontariat, avant que la formation ne devienne obligatoire pour tous les conseillers.

« L’élargissement aux agents était une suite logique », souligne Nadia Zourgui qui déplore :

« Le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) ne propose pas de modules sur les VSS. Résultat : nous formons les agents sur le budget de la direction de la sécurité mais à terme, j’espère que ces formations pourront être financées par le budget formation des ressources humaines de la Ville. »

Le Wagon Souk menacé de fermeture administrative

Le Wagon Souk menacé de fermeture administrative

En juillet et en août, plusieurs services de l’État ont mené des contrôles au Wagon Souk. La préfecture du Bas-Rhin envisage une fermeture administrative du tiers lieu strasbourgeois.

En début de soirée vendredi 18 juillet, la sous-préfète Cécile Rackette s’est rendue au Wagon Souk. Mais elle n’a pas fait le déplacement pour la soirée psy trans. Également directrice de cabinet du préfet du Bas-Rhin Jacques Witkowski, elle menait une opération de contrôle du tiers lieu par plusieurs services de l’État : la police nationale, les douanes, la protection des populations (DDPP), l’Urssaf… Au total, plus d’une vingtaine d’agents étaient présents, dont une majorité de policiers et un inspecteur du travail. Selon nos informations, plusieurs infractions ont été constatées et pourraient mener à une fermeture administrative de l’établissement.

Saisie d’alcool et soupçons de travail dissimulé

Lisez la suite pour 1€ seulement

    Accédez à nos enquêtes et révélations exclusives Soutenez une rédaction locale qui appartient à ses journalistes Maintenez une vigie citoyenne sur les pouvoirs locaux

Je m’abonne 

Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous
,

Georges, juif et arabe, soigne les haines passées et à venir

Georges, juif et arabe, soigne les haines passées et à venir

Quelques heures dans la vie de Georges Yoram Federmann, révolté du sort fait aux plus vulnérables, exilés, toxicomanes et autres sans-abris. En traversant la ville, le psychiatre juif et arabe raconte Strasbourg et les innombrables combats qu’il y a menés.

Si vous ne connaissez pas son nom, vous connaissez peut-être son chapeau. Georges Yoram Federmann porte souvent le judenhut, une coiffe en laine surmontée d’une tige. Le psychiatre juif et arabe rend ainsi hommage aux juifs persécutés tout au long du Moyen-Âge à Strasbourg, contraints de porter ce couvre-chef. Il suffit de suivre cet infatigable militant à vélo pour saisir l’autre intérêt de ce choix vestimentaire : il suscite des réactions, des interrogations. Il n’en faut pas plus au plus grand commentateur d’articles de l’histoire de Rue89 Strasbourg pour informer le passant curieux à propos du Pogrom de Strasbourg, durant lequel 2 000 personnes juives ont été brulées vives le 14 février 1349.

« Nous tenons à vous montrer que vous n’êtes pas seuls face à cette situation honteuse. Good luck to everybody. Salam. »

Georges Yoram Federmann, face à la file d’attente devant la préfecture

Cette série est réservée à
nos abonné⸱es.

Cet été, découvrez des portraits de révolté·es qui ont transformé leur indignation en lutte quotidienne. Un épisode chaque vendredi, jusqu’à fin août.

Envie de suivre la série ? C’est le moment parfait pour s’abonner.

☀️ Jusqu’au 31 août 2025, abonnez-vous à 59€ pour un an, soit l’équivalent de 2 mois offerts,
en choisissant l’offre annuelle avec le code ETE2025.

Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous
,

Jeanne Barseghian appelle les militants écolos à ne pas « intérioriser la défaite »

Jeanne Barseghian appelle les militants écolos à ne pas « intérioriser la défaite »
Jeanne Barseghian devant les militants écologistes de France.

En clôture d’une séance plénière des journées d’été des Ecologistes sur les élections municipales, la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian a exhorté les militants et élus du mouvement à ne pas céder au « backlash réactionnaire. »

« Strasbourg est la ville où on prescrit du sport et des légumes bio« , a lancé jeudi 21 août Jeanne Barseghian, maire (Les Ecologistes) de Strasbourg. Applaudissements nourris dans l’amphithéâtre d’un bâtiment de l’Université de Strasbourg, rempli de militants et d’élus écologistes venus s’informer sur les élections municipales à l’occasion de leurs journées d’été.

Quelque peu secoués par les nombreux reculs dans les politiques environnementales des gouvernements macronistes, parfois désarçonnés par les virulentes critiques exprimées sur les réseaux sociaux, les militants écolos de France présents à Strasbourg jusqu’au samedi 23 août avaient bien besoin de quelques éléments motivants.

Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous

Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture

Abonnez-vous

Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous
,

Timides mesures face à la crise du logement étudiant à Strasbourg

Timides mesures face à la crise du logement étudiant à Strasbourg
L’Esplanade est un quartier populaire, avec des logements sociaux et étudiants. (Photo TV / Rue89 Strasbourg / cc)

À Strasbourg, des milliers d’étudiants peinent chaque année à se loger, concurrencés par l’industrie touristique. La municipalité cofinance des logements étudiants, tente de limiter la création de résidences secondaires et soutient quelques initiatives solidaires.

Entre un mur décrépit orange et des néons jaunes vacillants, Suzanne Brolly, adjointe à la maire de Strasbourg, a présenté mercredi 20 août lors d’une conférence de presse, un projet de résidence étudiante. Rue du Général-Picquart dans le quartier de l’Esplanade, ce bâtiment désaffecté doit être transformé d’ici 2028 en 148 logements.

La collectivité soutient en outre la création d’une nouvelle résidence étudiante de 500 places sur la place d’Islande à hauteur de 4 millions d’euros. Entre 2022 et 2024, 265 nouveaux logements étudiants ont été agréés.

Mais ces nouveaux équipements ne résoudront pas la crise qui se répète chaque année. Des milliers d’étudiants se retrouvent sans solution, coincés entre une offre de logements insuffisante et des loyers parmi les plus élevés du marché. Suzanne Brolly reconnaît que le logement étudiant reste l’un des « chantiers sociaux majeurs » de la municipalité.

Une hausse des étudiants modestes

À la rentrée 2023, près de 68 000 étudiants étaient inscrits à Strasbourg, un chiffre en progression constante, 12 % depuis 2015. Mais l’Observatoire territorial du logement étudiant (OTLE), créé par les agences d’urbanisme de Strasbourg (Adeus) et Mulhouse (Afut), rappelle que 24% de ces étudiants sont boursiers. S’ajoute à cela 20 %, d’étudiants internationaux, contre seulement 13 % en moyenne nationale, souvent plus exposés à la précarité et n’ayant pas accès aux bourses de l’État.

Face à cette demande croissante, Strasbourg ne dispose que de 11 600 places en résidences étudiantes. Le reste des étudiants doit se tourner vers le parc privé, où « il faut compter un loyer compris entre 600 et 800 euros par mois, voire davantage », détaille l’OTLE. En comparaison, un logement en résidence Crous commence autour de 400 euros pour les loyers les plus bas. À la rentrée 2023, 4 748 logements ont été libérés, demandés par plus de 10 200 étudiants…

Encadrer les « meublés touristiques »

À Strasbourg, la municipalité cherche à empêcher la prolifération des logements transformés en « meublés touristiques », type Airbnb, qui réduisent l’offre disponible pour les habitants et les étudiants. Pour y parvenir, la Ville a modifié le règlement municipal, pour notamment obliger les propriétaires à proposer un logement pour tout meublé de tourisme créé. Ensuite, l’application de la loi Le Meur, votée en 2024, permet d’empêcher la création de résidences secondaires dans certains secteurs.

Cette décision répond aussi à une situation paradoxale : « Aujourd’hui, à Strasbourg, les plus petits logements coûtent parfois plus cher au mètre carré que les grands, car ils sont prisés par les propriétaires car plus rentables que les locations résidentielles », souligne Mathilde Huault, de l’Observatoire du logement étudiant.

Suzanne Brolly de son côté, attend des mesures de l’État :

« Il faut qu’il y ait un effort du côté du ministère de l’Économie et des Finances pour que la règlementation fiscale ne favorise plus les meublés de tourisme au détriment des logements. »

Des outils d’aides et subventions

Depuis 2021, plusieurs outils facilitent la recherche d’un logement étudiant à Strasbourg. Sur le site « Strasbourg aime ses étudiants », une page recense des offres et oriente vers les aides existantes. Une carte de l’OTLE permet de localiser l’ensemble des résidences étudiantes de l’Eurométropole. Le site de la Maison de l’habitat rassemble des informations pratiques et des conseils pour mieux s’orienter dans le parcours locatif.

La collectivité soutient des alternatives solidaires, 32 000€ pour les « colocs’ solidaires Kaps », permettant à des jeunes de vivre en colocation à moindre coût tout en s’impliquant auprès des habitants des quartiers populaires, et 15 000€ pour le dispositif d’hébergement d’urgence de l’Association des étudiants de Strasbourg (Afges).

En Alsace, deux fêtes populaires quittent le label financé par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin

En Alsace, deux fêtes populaires quittent le label financé par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin
Édouard Faller, organisateur de la Heimetfescht de Sélestat, dit ne pas se sentir concerné par la polémique autour du label « les plus belles fêtes de France »

Le marché de Noël d’Obernai et le carnaval de Mulhouse ont pris leur distance avec le label « les plus belles fêtes de France », financé en partie par le milliardaire d’extrême-droite Pierre-Édouard Stérin.

Des fêtes locales financées par un milliardaire qui rêve de voir le Rassemblement National arriver au pouvoir en 2027. Grâce à une enquête au long cours sur les investissements de Pierre-Edouard Stérin, le journal L’Humanité a révélé son financement d’événements locaux partout en France. L’homme derrière le projet Périclès (acronyme de « Patriotes, enracinés, résistants, identitaires, chrétiens, libéraux, européens, souverainistes ») est entré en juin 2025 au capital du prestataire Studio 496 (nom renvoyant au baptême de Clovis). Cette société coordonne l’action du label « les plus belles fêtes de France ». Par ailleurs, le label est aussi financé par le biais du « fond du Bien commun », créé par Pierre Edouard Stérin.

Un risque de récupération

De Lehengo Hazparne au Pays basque à la fête des boeufs gras en Gironde en passant par la fête des Islandais et des Terre-Neuvas en Bretagne… Suite aux révélations de l’Humanité, plusieurs événements locaux ont fait le choix de couper leurs liens avec le label. Le 13 août, la fédération des fêtes et festivals de culture bretonne appellait au boycott du label face au risque de récupération :

« Ce label offre certes un soutien financier et une visibilité non négligeable en cette période compliquée pour les fêtes, mais ce lien avec l’extrême droite est dangereux. Pour nos fêtes et pour toutes les valeurs qu’elles défendent. »

Retrait du calendrier

Sur le site des « plus belles fêtes de France » figurent trois fêtes alsaciennes : le marché de Noël d’Obernai, la Heimetfescht de Sélestat et le carnaval de Mulhouse. Jean-Marc Sprenger, président du comité d’organisation du carnaval de Mulhouse, nie tout lien avec le label :

« En septembre, nous allons envoyer un courrier demandant d’être retiré du calendrier de l’association. Nous ne faisons pas de politique. »

Les organisateurs du marché de Noël d’Obernai et de la Heimetfescht de Sélestat ont bien postulé au label au printemps 2025. Ces événements ont obtenu la labellisation en juin.

« La Heimetfescht est neutre »

Édouard Faller, président de l’association de commerçants « Les vitrines de Sélestat », organise la Heimetfescht depuis trois ans. Pour lui, le label « les plus belles fêtes de France » est avant tout un moyen de gagner en « visibilité ». Il lui permettra aussi de toucher 3 000 euros de subvention pour l’édition 2026 dont le budget total est de 20 000 euros, sans subvention municipale. Le 18 août, la mairie de Sélestat a d’ailleurs diffusé un communiqué de presse démentant tout lien avec le label.

Le restaurateur, qui se présente sans étiquette aux élections municipales de Sélestat, a été surpris en apprenant la polémique autour du label :

« L’association « Les plus belles fêtes de France » a un partenariat avec Michelin, plusieurs prix ont été remis par Stéphane Bern… Pour nous, c’était une occasion de promouvoir les traditions et la culture alsacienne. Mais s’il s’avère que le label a des motivations politiques, il est hors de question que l’on reste liés. La Heimetfescht est neutre. »

Les organisateurs temporisent

Édouard Faller, qui se dit « à moitié de gauche, à moitié de droite », ne se sent pas concerné par la polémique :

« Pour moi, les organisateurs de fêtes sont au bout de la chaîne, pas au cœur du sujet. C’est fatigant de devoir essuyer des critiques lorsqu’on organise un évènement bénévolement, dans un contexte de misère commerçante. On a battu le nombre de liquidations judiciaires en 2024. On devrait plutôt encourager les efforts des commerçants pour animer le centre-ville. »

L’organisateur de l’Heimetfescht ne se retire donc pas du label pour le moment. Pourtant, ses voisins d’Obernai ont suivi la vague de désistement du label, et ce dès le 8 août, selon une information des Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA). Jacques Breton, président de l’office de tourisme d’Obernai, explique aux DNA :

« On leur a expliqué qu’on ne marche pas dans les combines du RN, de Stérin et de Ciotti. Et que s’ils étaient honnêtes, il nous aurait présentés tout ça. […] Ça correspond au souhait de Stérin que le RN gagne des villes de 10 000 à 20 000 habitants. »

Un label « apolitique » ?

Dans un communiqué de presse diffusé le 7 août, le label « les plus belles fêtes de France » affirme son indépendance au milliardaire d’extrême-droite :

« M. Stérin n’est pas membre de l’association, et l’association ne lui rend aucun compte. Quant à l’entreprise Studio 496, il s’agit d’un prestataire de l’association parmi d’autres, qui ne possède pas de droit de vote dans l’association. Le simple fait de parler de M. Stérin et de ses idées politise ce qui ne l’était pas. Nous sommes donc victimes d’attaques mensongères et militantes. »

Des liens plus profonds existent pourtant entre le label et Studio 496. Le journal Le Monde a ainsi précisé la présence de plusieurs personnes à la fois du côté de l’association gestionnaire du label et du côté du prestaire Studio 496. Entre autres exemples, Thomas Meslin est cofondateur de l’association « Les plus belles fêtes de France » et directeur de développement de la société Studio 496.

De son côté, Pierre-Édouard Stérin multiplie les investissements médiatiques et culturels qui promeuvent une vision nationaliste et conservatrice de la France : financement des médias en ligne Néo et Cerfia, organisation d’un « mini Puy-du-Fou » à Moulins, achat du « Canon français », une société qui organise de gigantesque banquets… Autant de financements d’un milliardaire qui exprime clairement ses objectifs racistes, comme en témoigne une intervention révélée par Mediapart au cours d’une conférence organisée par des catholiques intégristes mi-juin 2025 : Pierre-Édouard Stérin y a affirmé que « son action prioritaire en France » était de stimuler une politique nataliste chrétienne et « de souche européenne ».

Les Écologistes s’arment à Strasbourg pour les élections municipales

Les Écologistes s’arment à Strasbourg pour les élections municipales
Marine Tondelier, entourée par Jeanne Barseghian et Jacques Fernique, s’attend à une rentrée politique agitée.

Le parti Les Écologistes tient de jeudi 21 à samedi 23 août ses « journées d’été » dans l’enceinte du campus central de l’Université de Strasbourg. Plusieurs conférences, ateliers et séances plénières doivent préparer militants et élus à la bataille des élections municipales mais aussi à l’élection présidentielle.

Les divisions de la gauche, Marine Tondelier ne veut plus en entendre parler. La secrétaire nationale de Les Écologistes, appelle ça « la Comedia dell’Arte ». « Nous sommes face à un double péril mortel : la crise climatique et le fascisme aux portes du pouvoir », dit-elle devant quelques journalistes à Strasbourg, en amorce des journées d’été du parti écologiste. « On voit ce qu’il s’est passé aux États-Unis par exemple, continue l’élue écologiste, alors même si nous pouvons avoir des désaccords, nos pires ennemis ne sont pas parmi les forces progressistes. »

Les Écologistes invitent d’ailleurs jeudi à 13h l’historien Johann Chapoutot, qui a démontré dans son dernier ouvrage, Les Irresponsables, que le fascisme était arrivé au pouvoir en Allemagne dans les années 30 avec l’aide des élites de l’époque. « Nous les écologistes, nous ne tergiverserons jamais avec l’extrême droite », a martelé Marine Tondelier qui a rappelé que le mouvement qu’elle dirige participera à une candidature commune de la gauche à l’élection présidentielle de 2027. « Peu importent les modalités pratiques, nous n’avons pas de “lignes rouges” mais quand nous en serons à proposer des candidats, nous aurons quelqu’un et le programme qui ira avec », a-t-elle évoqué. Marine Tondelier précise que « toute la gauche » sera présente à ces journées d’été dont le Parti socialiste avec leur premier secrétaire Olivier Faure, La France insoumise avec la députée Alma Dufour…

En 2026, « protéger et résister »

Mais avant cela, les Écologistes doivent aussi préparer les élections municipales de mars 2026. Avec plusieurs grandes villes remportées à la surprise générale en 2020, l’enjeu pour le parti est désormais de les garder. « Nous organisons ces journées d’été dans une ville écologiste, a précisé Marine Tondelier, pour montrer aux militants que ça marche, que les écolos au pouvoir changent la ville et donc changent la vie ». Une séance plénière intitulée « Cap sur 2026, pour protéger et résister » avec la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian, le chef de file des écolos à Paris, David Belliard et d’autres maires écologistes est programmée jeudi 21 août à 11h.

Marine Tondelier estime que les collectivités territoriales pourraient s’engager pour contrer le centralisme parisien et s’emparer de sujets comme la solitude. « La solitude touche un Français sur quatre et ses effets négatifs sur la santé sont équivalents à la consommation de 15 cigarettes par jour », a-t-elle assuré :

« C’est considérable et on n’en parle jamais ! Pourtant, c’est sur ce genre de sujets que nous pourrions reprendre du terrain à l’extrême droite. »

Et encore avant les élections municipales, les Écologistes s’attendent à une rentrée agitée. D’abord, Marine Tondelier assure que son parti soutiendra le mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre ainsi que les mouvements sociaux annoncés par les syndicats. En outre, les députés écologistes voteront la censure du gouvernement Bayrou à la première occasion : « Il n’y a rien dans leur action qui pourraient nous dissuader de voter contre la censure », a-t-elle déploré.

#Marine Tondelier

Mis à l’écart en 2023, un professeur du conservatoire retrouve ses élèves

Mis à l’écart en 2023, un professeur du conservatoire retrouve ses élèves
La cité de la musique abrite l’école conservatoire de Strasbourg.

Après des alertes de parents sur des « comportements inappropriés » et un conseil de discipline, le professeur de trombone Thierry S. du conservatoire de Strasbourg avait été suspendu en 2023. À la rentrée 2025, il retrouvera sa classe vingt heures par semaine.

« C’est complètement hallucinant. » Fin juillet, la mère d’une élève du conservatoire de musique de Strasbourg a du mal à intégrer l’information qui lui a été transmise par le directeur de l’établissement. Ce dernier l’a prévenue qu’à la rentrée 2025, le professeur de trombone de sa fille, Thierry S., sera de nouveau chargé d’enseigner l’instrument à des mineurs de l’école de musique. Ce dernier dénonce un acharnement de la part de deux familles et de son employeur et assure être capable d’enseigner à nouveau aux enfants.

Cet article fait partie de l’édition abonnés. | Déjà abonné ? Connectez-vous

Abonnez-vous maintenant pour poursuivre votre lecture

Abonnez-vous

Abonnez-vous maintenant pour suivre l’actualité locale.

Déjà abonné⋅e ?

Connectez-vous