Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Dimitri Qenegei, militant Kanak bloqué en France, continue sa lutte pour l’indépendance

Dimitri Qenegei, militant Kanak bloqué en France, continue sa lutte pour l’indépendance
Dimitri Qenegei.
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À 34 ans, Liza construit sa famille hors du couple

À 34 ans, Liza construit sa famille hors du couple

Après une rupture avec le père de son enfant en 2020, Liza Bigo, 34 ans, a décidé de construire sa famille hors du couple hétérosexuel. Vivant en colocation et mariée à ses ami·es, elle invente un modèle aligné à ses valeurs féministes et à sa critique du capitalisme.

Dans un appartement du quartier du Conseil des XV de Strasbourg, Liza Bigo prépare un café. Au milieu du salon, son enfant de sept ans regarde avec intérêt l’appareil du photographe venu capturer les expressions de sa maman. « Ce que j’ai aimé avec notre dernière coloc, c’est qu’elle parlait de Nour comme d’un humain à part entière, elle a toujours dit ‘mes colocs’, et pas ‘ma coloc et son fils’ », entame Liza Bigo. À 34 ans, presque 35, la conseillère principale d’éducation habite un trois pièces en colocation.

Heureux célibat

Le déclic a eu lieu après sa rupture avec le père de Nour. « Quand j’étais petite, je pensais que je passerais ma vie avec un homme, qu’on aurait quatre enfants et une maison, le tout pour la vie », sourit-elle. Alors âgée de 30 ans, son « mythe de la famille » s’effondre et elle « annule le plan ». Quelques lectures féministes plus tard, elle décide qu’elle ne veut plus avoir comme idéal d’habiter avec un amoureux :

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Éditrice du magazine Zut, Chic Medias placée en liquidation judiciaire

Éditrice du magazine Zut, Chic Medias placée en liquidation judiciaire
Les dernières couvertures du magasine Zut.

La société éditrice du magazine Zut, Chic Medias, est placée en liquidation judiciaire suite à une décision du 21 juillet 2025.

Quelques lignes au bulletin officiel des annonces civiles et commerciales annoncent que suite à un jugement du 21 juillet, la société Chic Medias, dirigée par Bruno Chibane, a été placée en liquidation judiciaire. Elle est notamment éditrice du magazine Zut, un trimestriel diffusé gratuitement dans plus de 400 lieux à Strasbourg, selon son site web. Il traite de sujets « culture, mode, beauté, déco, design, architecture, business, sport, gastronomie ».

Créée en 2008, Chic Medias est une SARL repertoriée comme une entreprise ayant une activité d’agence de publicité ou de « prestations publicitaire ». Elle co-édite également le magazine Novo avec les éditions Médiapop, un bimestriel gratuit dédié à la culture dans le Grand Est.

Chic Medias a en outre une activité d’édition et de communication. Elle est en cessation de paiement depuis le 2 juin 2025. En principe, l’ouverture de la liquidation judiciaire signifie l’arrêt de l’activité de l’entreprise.

Entre bibelots et peluches, des objets nazis en vente à la braderie de Schiltigheim

Entre bibelots et peluches, des objets nazis en vente à la braderie de Schiltigheim
Photos de différents articles mis en vente.

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L’Autorité environnementale critique trois projets géothermiques en Alsace

L’Autorité environnementale critique trois projets géothermiques en Alsace
L’échec du projet de Fonroche à Vendenheim suscite de nombreuses critiques au sein de la filière géothermie (2020).

Deux entreprises cherchent à renouveler leurs permis de recherche pour des projets de géothermie en Alsace, qu’elles souhaitent coupler à terme avec de l’extraction de lithium. L’Autorité environnementale est revenue sur les risques, notamment sismiques, de trois demandes d’exploration.

En octobre 2020, une série de séismes atteignant une magnitude de 3,6 ont secoué le nord de Strasbourg. Liées aux premiers forages géothermiques de l’entreprise Fonroche à Vendenheim, ces secousses ont provoqué la fermeture administrative de l’exploitation par la préfecture du Bas-Rhin et la suspension du permis de recherche du groupe.

Cinq ans plus tard, Fonroche, renommé 2gré en 2023, cherche à renouveler son permis de recherche et à continuer les explorations dans la zone autour de l’Eurométropole. Et elle est loin d’être la seule à vouloir développer la géothermie en Alsace : avec Lithium de France, l’entreprise fait partie du groupe Arverne, en concurrence dans la zone avec Électricité de Strasbourg (ES) et l’australien Vulcan Energy. La géothermie a un double avantage pour ces groupes. Elle permet de créer de nouvelles sources d’énergies renouvelables en prélevant l’eau chaude des sous-sols, mais aussi d’en extraire du lithium, un matériau rare, utilisé pour produire des batteries électriques.

En juillet 2025, l’Autorité environnementale (AE) donne son avis sur trois permis exclusifs de recherche (PER) demandés par 2gré et par Électricité de Strasbourg. Un au nord de l’Alsace, un entre Illkirch-Graffenstaden et Erstein et un tout autour de Strasbourg. Et pour l’Autorité, les deux groupes doivent revoir leurs demandes car ils ne portent pas assez d’attention aux risques, notamment sismiques, des forages sur l’environnement.

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Engagée contre les atteintes à l’environnement, la rédaction suit de près les enjeux écologiques et travaille sur les alertes qui lui sont transmises. Sans Rue89 Strasbourg, la pollution de l’eau potable par les pesticides et des projets comme un stade de biathlon dans les Vosges, ou une route sur la colline de Lorentzen seraient bien moins connus des Alsaciens.

Thibault Vetter suit les collectifs militants et les associations qui se mobilisent partout dans la région face aux projets écocides, comme de nouvelles zones d’activités sur des terres cultivables. Il enquête sur diverses sources de pollution, les pesticides, les usines, et leurs impacts sur la santé publique. Un travail de l’ombre, qui nécessite beaucoup de contacts et le décorticage de nombreuses alertes.

Pour poursuivre ce travail, unique en Alsace, nous avons besoin d’une petite contribution de votre part. Chaque abonnement compte. Toutes les recettes servent directement à financer un journalisme engagé et documenté sur l’environnement à Strasbourg et en Alsace.

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À Strasbourg, une carte pour reconstituer et célébrer l’histoire pédée

À Strasbourg, une carte pour reconstituer et célébrer l’histoire pédée
Charles à gauche et Noé à droite, 22 et 23 ans, membres du Front d’action gay de Strasbourg (Fags), dimanche 20 juillet à Strasbourg.
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« Du jamais vu en 40 ans de psychiatrie » : les pénuries de psychotropes persistent en 2025

« Du jamais vu en 40 ans de psychiatrie » : les pénuries de psychotropes persistent en 2025
Marie a appelé sa pharmacie à l’avance pour qu’ils lui mettent du méthylphénidate de côté avant qu’elle ait son ordonnance.

Après la quétiapine en février, la venlafaxine, la sertraline et le méthylphénidate ont tour à tour connu des pénuries. Autant de molécules utilisées dans le traitement de maladies psychiatriques comme la dépression, la schizophrénie ou la bipolarité.

« Pour remplacer mon traitement de Concerta, l’option la moins pire pour moi était le Quasym. Mais quand j’ai voulu en prendre, il était aussi en rupture », raconte Marie Villaume-Jean, alors qu’elle attend mercredi 9 juillet dans la pharmacie du Conseil des XV. Pair-aidante et psychoéducatrice, elle accompagne des personnes qui, comme elle, sont autistes et porteuses du trouble du déficit de l’attention (TDAH). Elle est sereine ce jour-là car sa prescription a été mise de côté mais c’est exceptionnel « depuis au moins un an » dit-elle.

Le méthylphénidate, molécule à la base de son traitement pour le TDAH, est concerné par des « tensions d’approvisionnement » depuis mai 2024 selon l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM). Début 2025, la quétiapine, utilisée pour traiter la bipolarité, a aussi connu des pénuries. D’autres molécules contre les troubles psychiques ont également été indisponibles sur des durées plus ou moins longues, comme la venlafaxine et la sertraline.

Guerres d’approvisionnement

Réussir à réserver quelques boîtes de Concerta en juillet a été difficile pour Marie. Tous les 28 jours, elle doit renouveler son ordonnance sécurisée, pour laquelle elle doit indiquer l’adresse de la pharmacie où elle s’approvisionne, et récupérer son traitement sous trois jours. Si le Concerta est en rupture, il faut reprendre rendez-vous pour obtenir une nouvelle ordonnance. « Toutes ces étapes sont d’autant plus compliquées pour les porteurs de TDAH, qui ont justement besoin de leur traitement pour s’organiser », décrit-elle, avant d’ajouter :

« Il y a quelques mois, j’ai payé en avance à la pharmacie mon traitement, qu’ils n’avaient pas en stock. J’ai ensuite gardé mon ticket pour venir le chercher dès qu’ils le recevraient. La pharmacienne appelait le laboratoire tous les jours, pour avoir une boîte de Concerta par jour. Une fois, je suis allée jusqu’en Allemagne chercher mes médicaments. »

Des difficultés partagées par d’autres personnes, comme Sophie, dont le pharmacien a fait importer du Concerta depuis le Danemark. « Tous les mois c’est la guerre pour trouver le traitement pour ma fille », regrette-t-elle, fatiguée du manque d’informations autour des pénuries. « On ne connaît la rupture que lorsqu’elle est devant nous. »

Noémie quant à elle, a failli arrêter son traitement contre sa bipolarité en janvier. Après avoir visité trois pharmacies pour trouver une boîte de médicaments à base de quétiapine, elle a testé des alternatives mais toutes ont eu des effets secondaires pénibles :

« C’était un enfer à vivre. J’ai fini par trouver un stock qui n’était plus utilisé. Je garde encore 60 comprimés en avance. Ils sont dans un coin de ma chambre, je n’y touche pas au cas où la pénurie recommence ».

Les pharmacies appelées à « bricoler »

« En 40 ans de psychiatrie, je n’ai jamais vu ça », explique le professeur Gilles Bertschy, chef du service de psychiatrie des Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS). Interrogé le 9 juillet 2025, il fait un rapide état des lieux : « La situation générale semble s’être améliorée, les patients se procurent à nouveau leurs psychotropes mais ils restent en “tension d’approvisionnement”. » Même à son poste, Gilles Bertschy ne sait ni combien de temps ces tensions vont durer ni si des ruptures pourraient reprendre :

« C’est comme si nous vivions en zone de guerre. Nous recevons des alertes à la bombe, mais nous n’avons aucune idée si les bombes vont nous tomber dessus. Cela aggrave l’état de santé des patients, qui en plus de leur maladie, sont en permanence anxieux à cause de ces pénuries. »

Hervé Javelot, responsable du Centre de ressource et d’expertise en psychopharmacologie (Crepp) du Grand Est, renchérit :

« Je ne comprends pas comment une telle situation peut survenir en 2025 ! Toutes les classes de psychotropes sont concernées par des pénuries, cela concerne des centaines de milliers de patients. C’est la première fois qu’autant de psychotropes d’usage prioritaire deviennent indisponibles au même moment. Pour certains patients, deux ou trois médicaments de leur prescription sont en rupture simultanément, ce qui peut avoir des effets catastrophiques. »

La quétiapine notamment, est utilisée par plus de 200 000 personnes en France. Pour limiter les dégâts, certaines pharmacies ont été autorisées par l’ANSM à fabriquer leurs propres préparations à base de quétiapine, puis de sertraline. Une solution que Gilles Bertschy compare à des « bricolages ». Hervé Javelot en a vite vu les limites :

« Les pharmaciens et la Sécurité sociale n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur les prix des préparations à base de sertraline. Ne voulant pas travailler à perte, les pharmaciens n’ont jamais produit ces gélules. Mais cela a créé une situation où l’ANSM annonçait un réapprovisionnement des médicaments et les officines sur le terrain n’en avaient pas. »

Risques élevés pour les patients

L’ANSM a proposé d’accompagner les patients vers un changement de traitement. Mais en psychiatrie, chaque patient a un médicament associé à un dosage qui lui correspond, affiné après des mois de tests. Changer brusquement de molécule ou même de produit peut entraîner des pertes d’équilibre, des rechutes ou des récidives. Hervé Javelot en a été témoin :

« Nous avons observé de nouvelles hospitalisations suite à des ruptures de médicaments. L’arrêt brutal du médicament peut aussi entraîner des symptômes de sevrage comme des troubles digestifs, des maux de têtes, des tremblements, des insomnies, de l’anxiété, parfois des hallucinations. »

Changer de traitement est inconcevable pour Marie. « J’ai pris la décision d’avoir un enfant grâce à la stabilité que me procure ma médication », raconte la paire-aidante, mère depuis 2024. Privé de quétiapine, Noah, strasbourgeois autiste et bipolaire, témoigne :

« Je ne voulais pas passer sur un autre traitement qui aurait pu avoir des effets secondaires couplé avec mon autisme. J’ai arrêté ma médication et ça m’a fait partir en phase maniaque pendant un mois. Je suis énormément sorti, j’ai beaucoup bu, fait la fête. J’ai eu des relations sexuelles avec des inconnus, ce qui ne m’arrive jamais en temps normal. Je ne dormais que quatre heures par nuit et j’ai perdu plusieurs kilos. »

« Ça m’étonne qu’on ait pas été plus nombreux à partir en vrille », conclut Noah. Selon l’ANSM, la situation devrait se réguler en septembre 2025 pour la quétiapine. Pour les autres molécules, aucune date de résolution n’a été avancée par l’organisme public.

#industrie pharmaceutique

« Indignons-nous », le mouvement qui veut bloquer le pays s’organise aussi à Strasbourg

« Indignons-nous », le mouvement qui veut bloquer le pays s’organise aussi à Strasbourg
Lors d’une manifestation des Gilets jaunes à Strasbourg.
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Trois idées d’expositions pour rester au sec en août à Strasbourg

Trois idées d’expositions pour rester au sec en août à Strasbourg

Entre découvertes archéologiques, aquarelles oniriques et arts appliqués, voici trois expositions à découvrir à Strasbourg pour passer entre les gouttes.

Dent de mammouth, fibule et figurines : les trésors des fouilles du GCO

Comme tous les premiers dimanches du mois, les musées municipaux sont gratuits. Pourquoi ne pas en profiter pour aller voir « Un passé incontournable. Découvertes archéologiques de l’A355 » ? Cette exposition présente le résultat des 34 fouilles qui ont été effectuées entre 2017 et 2019 sur 24 km, à l’ouest de Strasbourg avant que les travaux pour le contournement de Strasbourg ne commencent.

Les archéologues ont fouillé 62,5 hectares sur 3 à 11 mètres de profondeur. Ils ont mis au jour de nombreux trésors comme une dent de lait de mammouth, retrouvée à Ittenheim ou encore une petite figurine en terre cuite, de moins de 6 cm, à Stutzheim-Offenheim.

Des dizaines de tonnes de céramiques et 380 sépultures ont aussi été découvertes. L’exposition s’organise en trois temps : la formation du paysage depuis le Paléolithique, les dynamiques d’occupation et enfin les pratiques funéraires. Dimanche 3 août, c’est le conservateur du Musée archéologique et co-commissaire de l’exposition en personne, Quentin Richard, qui fera visiter l’exposition.

Des animaux fantastiques à Strasbourg

Au 5e lieu, l’exposition « Haxewarick. Strasbourg Merveilleux » de l’illustrateur Célia Housset propose de découvrir la ville sous un nouveau jour. Sur la quinzaine d’oeuvres exposées, le visiteur se retrouve plongé dans un monde onirique où monstres et êtres fantastiques, à mi-chemin entre les traditions folkloriques asiatiques (principalement japonaises) et européennes, peuplent les rues de Strasbourg.

Ces êtres étranges ainsi que des arbres tortueux se glissent sur ou dans des bâtiments bien connus de notre ville : les bains municipaux (le bâtiment favori de l’illustrateur à Strasbourg), la tour Seegmüller sur la presqu’île Malraux, ou encore les Ponts-couverts. Débutée ce printemps, dans le cadre des Rencontres de l’Illustration, dont Célia Housset a signé l’affiche, l’exposition se termine le 17 août.

Avec Célia Housset, le pont Jost Haller qui enjambe l’Ill prend des allures d’animé japonais.Photo : Document remis

Le livre comme espace de collaboration entre artistes

L’exposition « La bibliothèque des images. Livre et arts graphiques en dialogue (XIXe-XXIe siècles) » met en exergue les liens qui existent entre les collections de la Bibliothèque des Musées et celles du Musée d’art moderne et contemporain de Strasbourg (MAMCS).

Sur une large période s’étendant du XIXe au XXIe siècle, elle explore le récit de la rencontre entre le texte et l’image imprimée. Certains artistes, à l’instar de Guillaume Apollinaire et Tristan Tzara, ont aboli les frontières entre l’art écrit et l’art visuel. Le dessin de la lettre et le calligramme sont autant de pratiques qui floutent les contours des deux disciplines. Entre art à part entière et moyen de communication, les arts appliqués émergent au XIXe siècle et fleurissent au XXe siècle avec des maîtres en la matière comme Alfons Mucha ou Marie-Louise Amiet. Les affiches participent de leur succès.

L’exposition du MAMCS explore les différentes modalités de rencontres entre textes et images en s’appuyant principalement sur des séquences historiques.

Druze de Syrie, Emmad ne sait pas quand il pourra retrouver sa fille

Druze de Syrie, Emmad ne sait pas quand il pourra retrouver sa fille
Adam, Raja Nassr et Emmad Al Nadaf, famille originaire de Syrie et de confession druze, habitant Strasbourg.

Arrivé en 2023 à Strasbourg, Emmad Al Nadaf, 56 ans, voit depuis son téléphone les massacres commis dans sa ville de Soueïda, en Syrie, sur les membres de sa communauté druze. Sa fille de 25 ans est toujours coincée dans la région et il ne sait pas quand elle pourra s’échapper sans risquer la mort.

« Les massacres contre ceux qui nous sont chers sont sans précédent, je n’avais jamais vu ça. » Depuis leur appartement de la Meinau, Emmad, raconte le calvaire de sa communauté dans un français impeccable. Autour de lui, sa femme Raja Nassr et son fils Adam l’écoutent en silence. La famille Al Nadaf, originaire de la ville de Soueïda, dans le sud de la Syrie, vit dans l’angoisse depuis que des milices djihadistes et des forces du gouvernement ont commencé à tuer des membres de leur communauté et à imposer un blocus sur la ville, le 13 juillet.

Toute la famille Al-Nadaf est partie de Syrie avant la fuite du président Al-Assad en Russie. « J’étais traducteur et guide touristique en Syrie, j’ai toujours pensé que mon pays allait redevenir en paix et que nous pourrions nous y épanouir, mais après 10 ans de guerre civile, je me suis dit que c’était peine perdue », retrace Emmad.

« Je pense que cette fois, le risque est établi »

« Notre fille de 25 ans y habite encore, elle devait présenter son projet final dans le cadre de ses études de génie civil le 16 juillet, mais elle a fui juste avant l’arrivée des djihadistes dans un village en montagne », retrace Raja Nassr. La mère de famille a rejoint son mari à Strasbourg en août 2024 avec leur plus jeune fils, Adam, via une procédure de regroupement familial. Ils appartiennent à la minorité druze, un mouvement musulman hétérodoxe qui représente 3% de la population syrienne mais qui est majoritaire dans leur ville de 700 000 habitants.

Depuis le 13 juillet, ils suivent fébrilement les fils WhatsApp et Telegram de leurs proches restés en Syrie. « Mes copains allaient passer leur bac, je sais que certains vont bien mais je n’ai pas réussi à rester en contact avec chacun d’entre eux, car il y a des pannes d’électricité », souffle Adam, scolarisé en seconde au lycée Marie Curie.

La première préoccupation de la famille est de pouvoir rapatrier leur fille en France, leur plus vieux fils habitant déjà en Suède. « Son dossier est bloqué car elle est majeure, l’administration nous a demandé d’établir qu’il y avait un risque à ce qu’elle reste en Syrie. Je pense que cette fois, le risque est établi« , raille Emmad. Depuis le 13 juillet, l’observatoire syrien des droits de l’Homme dénombre plus de 1 400 morts à Soueïda. Le 31 juillet, le gouvernement syrien a créé par décret une « commission » afin de « faire la lumière sur « les circonstances qui ont conduit aux événements », enquêter sur « les attaques et les violations contre les citoyens » et déférer les auteurs des violations devant la justice », rapporte France info.

Crainte de persécutions

Mais Emmad n’accorde que peu de confiance au gouvernement en place, nommé en mars 2025 après la déroute des armées loyalistes et la fuite en Russie de Bachar Al-Assad. « Le pouvoir actuel est composé de terroristes, ce sont les Druzes qui sont tués cette fois mais les Alaouites (une autre minorité, NDLR) ont aussi été victimes de massacres », souffle-t-il.

Le nouveau président Ahmed Al-Charaa, qui a renversé Bachar Al-Assad, est un « islamiste radical issu de l’État islamique en Irak », rapporte plusieurs médias dont Le Monde. Pour Emmad, il est difficile de voir ce dernier être reçu à l’Elysée « sans que soient pris en compte ses crimes passés ». À l’avenir, il craint d’autres persécutions pour sa communauté et les autres minorités du pays.

Malgré un cessez-le-feu décrété le 20 juillet, Emmad et sa famille restent inquiets. « On ne dort pas plus de deux heures par nuit », souffle-t-il. Sur leurs téléphones, ils reçoivent des vidéos d’exactions, des montages de personnes assassinées sommairement. Chaque jour, ils apprennent que des nouvelles maisons ont été brûlées, et des personnes fusillées. Le 30 juillet, une franco-syrienne, dont le mari a été assassiné, rapportait à France Info que la ville était entourée de djihadistes et qu’elle ne pouvait en sortir.

La Meinau perd son « Cercle fitness »: « C’était une grande famille »

La Meinau perd son « Cercle fitness »: « C’était une grande famille »
Le Cercle fitness avait entre 700 et 1 800 adhérents pendant son existence.

Après deux ans de bataille juridique avec Alsace Habitat, le club de sport « Cercle fitness », à la Meinau, a fermé ses portes jeudi 31 juillet. Ses adhérents regrettent déjà ce lieu de rencontres, de mixité et de paix sociale qui leur rendait le sport accessible et agréable.

« Au bout d’un moment, j’ai décidé d’arrêter de me battre contre Goliath. » Antoine Fortes a 61 ans. Coach sportif et gérant, il a ouvert le club de sport « Cercle fitness » en 2015, au cœur du quartier résidentiel de la Meinau à Strasbourg. Dix ans plus tard, après avoir survécu à la « concurrence des salles low-cost » et à la période covid, comptant entre 700 et 1 800 adhérents selon les périodes, l’auto-entrepreneur est contraint de fermer ses portes.

Le bailleur social Alsace Habitat, propriétaire du local du club, n’a pas prévu d’espace commercial après la rénovation du bâtiment dont le club occupe le rez-de-chaussée. Après les travaux, il ne restera que des logements. Après plus de deux ans de bataille juridique pour tenter de rester à la Meinau, Antoine Fortes a fini par se résigner.

Dernier jour d’ouverture de la salle de sport, jeudi 31 juillet. En entrant au « Cercle fitness », les adhérents prennent le temps de venir saluer leur coach. Et en sortant, ils lui consacrent de longues embrassades, chuchotent quelques mots de remerciement à son oreille, parfois la larme à l’œil. Pour l’occasion, ils sont des dizaines à passer les portiques de la salle pour une ultime séance, une dernière discussion avant de se retrouver autour d’un barbecue d’au revoir programmé dans la soirée.

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Une carte du gouvernement pour connaître le taux de PFAS dans l’eau potable

Une carte du gouvernement pour connaître le taux de PFAS dans l’eau potable

Dans un communiqué jeudi 31 juillet, le ministère de la Transition écologique annonce la mise en ligne d’une carte compilant les mesures de polluants éternels dans les eaux potables. Plusieurs sont réalisées en Alsace.

Le projet fait partie d’un plan d’action interministériel sur les PFAS (polluants éternels). Une carte interactive des analyses de l’eau a été mise en ligne, annonce le ministère de la Transition écologique le jeudi 31 juillet. Construite par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), elle est disponible sur le site du ministère.

Sur les 2,3 millions d’analyses compilées, certaines concernent l’Alsace. Elles sont catégorisées selon quatre intitulés : eaux souterraines, eaux potables, eaux distribuées et sites industriels. Dans son communiqué, le ministère précise que 34 substances sont concernées, selon les réglementations françaises et européennes en vigueur. Les données sont issues de quatre sources et débutent en 2016.

Pour celles et ceux qui préfèrent les tableaux, les analyses sont également disponibles sous cette forme.

Pour la Palestine et contre les intimidations des militants, manifestation samedi 2 août à Strasbourg

Pour la Palestine et contre les intimidations des militants, manifestation samedi 2 août à Strasbourg
Mobilisation en soutien à la Palestine, en octobre 2023.

Une manifestation se tiendra samedi 2 août à Strasbourg pour dénoncer la situation intenable des Palestiniens souffrant d’une famine avancée à Gaza. La mobilisation vise également à dénoncer les intimidations dont ont été victimes des militants strasbourgeois de la cause palestinienne.

Une nouvelle mobilisation se tiendra ce samedi 2 août à Strasbourg en soutien à la population de Gaza. La manifestation, démarrant à 15h depuis la place Broglie, vise à dénoncer les dizaines de milliers de civils morts depuis deux ans et la famine meurtrière qui sévit dans la zone, atteignant « un tournant alarmant et mortel », d’après l’une des agences de l’ONU. Selon un communiqué du ministère de la Santé de Gaza du mardi 29 juillet, le bilan humain a dépassé les 60 000 morts et plus de 145 000 blessés depuis le début du conflit.

La mobilisation alerte aussi sur la situation des personnes engagées au sein du navire chargé d’aides humanitaires « Handala », affilié à la Flotille de la liberté et arraisonné le samedi 26 juillet par la marine israélienne. Enfin, elle vise à soutenir les militants locaux de la cause palestinienne ayant été victimes d’intimidations à leur domicile.

Christine, pédiatre à Huningue, veut « construire le récit d’une vie durable, sans polluants »

Christine, pédiatre à Huningue, veut « construire le récit d’une vie durable, sans polluants »

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PFAS dans l’eau potable : 400 habitants de Saint-Louis déposent plainte pour « mise en danger »

PFAS dans l’eau potable : 400 habitants de Saint-Louis déposent plainte pour « mise en danger »
La commune de Saint-Louis, située au sud de l’Alsace, à la frontière avec la Suisse, compte plus de 20 000 habitants.

Début août, 400 habitantes et habitants de l’agglomération de Saint-Louis vont déposer une plainte collective contre Véolia et l’agglomération de Saint-Louis auprès du procureur de Mulhouse pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui », en raison de la présence de polluants éternels dans l’eau potable.

Représentés par Maître André Chamy, 400 habitantes et habitants de l’agglomération de Saint-Louis, au sud du Haut-Rhin, vont déposer une plainte collective contre la communauté de communes et la société Véolia auprès du procureur de Mulhouse pour « mise en danger délibérée de la vie d’autrui », révèle France bleu Alsace. Dans le document rédigé par l’avocat, que Rue89 Strasbourg a consulté, ils accusent également les fournisseurs d’eau de « distribution d’un produit nuisible à la santé », de plusieurs « infractions environnementales », « d’infraction à la réglementation sanitaire » ou encore de « tromperie » (un délit prévu par le code de la consommation).

Risque de cancer, problèmes rénaux, stérilité

Réunis dans un collectif, les plaignants sont toutes et tous alimentés en eau potable par Saint-Louis Agglomération et son délégataire de service public, Véolia. Depuis avril 2023, les taux de polluants éternels (PFAS) mesurés par les analyses publiques sont supérieurs à la limite fixée par la réglementation. Certaines communes enregistrent des quantités de PFAS quatre fois trop élevées dans l’eau.

Dans la plainte, l’avocat rappelle les conséquences potentielles pour les habitants :

« Ces polluants éternels sont associés à des risques de cancer, de problèmes rénaux, de stérilité, de troubles hormonaux et immunitaires et leur nocivité n’est pas à démontrer. »

Il reproche l’inertie des pouvoirs locaux face au risque sanitaire. En avril 2025, le préfet du Haut-Rhin a restreint l’usage de l’eau pour les personnes les plus « vulnérables ». Mais, pointe le juriste, « cette eau a été consommée par l’ensemble de la population locale pendant plus de deux ans alors que le fournisseur d’eau et l’opérateur privé étaient parfaitement informés de sa contamination. »

Dans les toilettes de l’aéroport de Bâle-Mulhouse, en juin 2025, un panneau rappelle aux personnes de de pas boire l’eau du robinet, sans préciser la raison de la précaution.Photo : Camille Balzinger / Rue89 Strasbourg

La plainte retrace l’historique de publicisation de la contamination. Elle note les analyses d’avril 2023 montrant les taux anormaux de PFAS dans l’eau, puis une lettre de l’Agence régionale de santé (ARS) rappelant à Saint-Louis Agglomération qu’il lui appartient de « définir les scénarios curatifs possibles pour rétablir la qualité de l’eau ».

En janvier 2024, l’ARS revient vers le président de Saint-Louis Agglomération, l’enjoignant de préciser certaines parties des scénarios envisagés. C’est uniquement en mai 2025 qu’une autorisation de signature de marché public est présentée au conseil d’agglomération pour des « unités mobiles de traitement ». Celles-ci « seraient mises en fonction à la fin de l’année 2025, voire à échéance 2027 ».

La communication sur la qualité dégradée de l’eau potable n’est parvenue aux administrés qu’en janvier 2024 par courriel commun de l’agglomération et de Véolia. Cette pollution serait « la non-conformité la plus importante de France sur une unité de gestion publique, connue à date de début janvier 2025. »

La plainte sera déposée la première semaine d’août au procureur de Mulhouse. Maître André Chamy précise qu’après étude du dossier, le parquet peut décider de confier l’enquête à la police ou gendarmerie, voire d’ouvrir une information judiciaire.

Sans candidat déclaré à Strasbourg, la discrète campagne des insoumis

Sans candidat déclaré à Strasbourg, la discrète campagne des insoumis
À Strasbourg, les insoumis n’ont pas encore de tête de liste.

Alors que la plupart des partis ont déjà lancé leur campagne pour les élections municipales de mars 2026, La France insoumise reste en retrait à Strasbourg. Sans tête de liste, sans programme et sans matériel de campagne, le mouvement se prépare sur le terrain.

« Bonjour monsieur, c’est La France insoumise, le parti de Jean-Luc Mélenchon ! » Devant le militant plein d’entrain, le quadragénaire en sandales reste interdit sur le pas de sa porte. En ouvrant la porte, il ne s’attendait pas à trouver une petite dizaine de militant·es, tracts à la main, dans le hall de son immeuble. Mercredi 23 juillet, en fin de journée, la section strasbourgeoise de La France insoumise s’est lancée dans une opération de porte-à-porte dans le quartier de Hautepierre.

Depuis la fin du printemps, le mouvement multiplie les actions de terrain. Après avoir désigné leur tandem de « co-chef·fes de file », Lisa Farault et Benjamin Kuntz en juin, le mouvement reste peu visible dans l’espace médiatique local et se dirige vers les élections municipales avec un tempo lent. Moins d’annonces que leurs concurrents politiques – dont certains visages tapissent déjà les panneaux d’affichages – pas de candidat déclaré, pas encore de programme. En sous-main, les groupes militants s’activent pourtant pour rester présents dans les quartiers populaires strasbourgeois.

Stratégie de la merguez

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