Enquêtes et actualité à Strasbourg et Eurométropole

Circulation, enquête, nombre de blessés… Le bilan de l’accident de tram en gare de Strasbourg

Circulation, enquête, nombre de blessés… Le bilan de l’accident de tram en gare de Strasbourg
Le choc entre les deux tramways était particulièrement violent, plusieurs personnes étaient au sol.

Samedi 11 janvier, deux tramways de la CTS sont entrés en collision en gare centrale. L’enquête judiciaire a écarté l’hypothèse de l’accident volontaire.

L’accident de tramway a eu lieu samedi 11 janvier en gare de Strasbourg. Selon le bilan définitif de la préfecture du Bas-Rhin, sur les 130 passagers impliqués, 68 personnes ont été blessées et 59 d’entre elles ont été admises à l’hôpital. Emmanuel Auneau, directeur général de la Compagnie des transports strasbourgeois (CTS), a expliqué au micro de Ici Alsace que les deux conducteurs s’en sont sortis « physiquement indemnes mais choqués ». Une conductrice est toujours à l’hôpital. L’autre conducteur en est sorti ce week-end. Une cellule psychologique a été ouverte pour les salariés et salariées de la CTS.

Deux enquêtes en cours

Les premières investigations ont permis de reconstituer les faits qui ont mené à l’accident à 15h15 samedi 11 janvier. Face à un trafic interrompu au niveau de la station Homme de Fer, du fait d’une manifestation en centre-ville, le tramway se trouvait arrêté dans la pente pour sortir du tunnel de la gare centrale. Il n’a pas réussi à redémarrer en côte et est donc reparti vers l’arrière. Entrainé par son poids de 54 tonnes sur une descente d’une centaine de mètres, il est entré en collision avec une autre rame stationnée à l’arrêt de la gare centrale. L’impact a été si violent qu’il a cassé en deux la rame qui a dévalé la pente.

Immédiatement ouverte après les faits, l’enquête judiciaire pour déterminer « d‘éventuelles responsabilités » a permis d’écarter l’hypothèse d’un acte volontaire. Le bureau d’enquête sur les accidents de transports terrestres a entamé une investigation plus technique.

À ce jour, les deux tramways sont encore immobilisés dans le tunnel pour que les experts « regardent toutes les traces qu’il peut y avoir sur les rails, sur les installations, pour essayer de comprendre exactement ce qui s’est produit », le directeur de la CTS Emmanuel Auneau. La « boîte noire » de chaque rame sera aussi analysée « pour savoir si les freins ont bien fonctionné, si le conducteur a appuyé sur quel bouton à quel moment, comment s’est comportée la rame ». Pour l’instant, comme le conclut le directeur général, « il est trop tôt pour savoir ce qui s’est passé ». Les premiers éléments de l’enquête révèlent que l’accident n’est pas dû à un problème d’aiguillage.

Le tramway « tout à fait conforme »

Construites par Alstom, toutes les nouvelles rames de tramways de la CTS sont équipées d’un système les empêchant de repartir en arrière. Datant des années 2000, la rame qui a provoqué l’accident n’en était pas pourvue : « Ce système n’existait pas à l’époque », précise Emmanuel Auneau. Néanmoins, comme il l’assure, la rame est « tout à fait conforme et homologuée pour circuler sur le réseau ». Le directeur de la CTS a ensuite rappelé que le réseau de transport en commun strasbourgeois est « très peu accidentogène ». Le dernier accident s’était déroulé il y a presque trente ans, octobre 1998, au même endroit et avait fait 17 blessés.

Des solutions de substitution

Jusqu’à nouvel ordre, la station souterraine de la Gare Centrale n’est pas desservie. « Il faut que les experts, les autorités nous autorisent à rentrer dans le tunnel et à extraire les rames. Et ensuite, il faudra qu’on contrôle l’ensemble du tunnel pour savoir si tout le monde est en sécurité pour reprendre le trafic », déclare Emmanuel Auneau.

Selon le site de la CTS, les lignes A et D fonctionnent de part et d’autre de la gare centrale. Entre les stations Graffenstaden et Homme de Fer d’un côté et entre Rotonde et Parc des Sports pour la ligne A. Pour la ligne D, le service est maintenu entre les stations Kehl Rathaus/Port du Rhin et Homme de Fer ainsi qu’entre la station Rotonde et le terminus Poteries.

La CTS a également mis en place des bus de remplacement entre les stations Rotonde et la gare centrale. La liaison entre la gare centrale et la station Ancienne Synagogue Les Halles n’est pas assurée par les bus de remplacement car la ligne C du tram, ainsi que les bus 2,10, G et H, fonctionnent normalement.

À la demande des syndicats, un Comité social et économique se tiendra mardi à 9h30 pour une information des représentants syndicaux et un échange sur l’accident.

Briser le tabou, célébrer la lutte : le Planning familial fête les 50 ans du droit à l’avortement

Briser le tabou, célébrer la lutte : le Planning familial fête les 50 ans du droit à l’avortement
Dans les locaux du Planning familial.

Pour célébrer les cinquante ans de la dépénalisation de l’avortement en France, le Planning familial de Strasbourg organise un « Festi’Veil » du 13 au 18 janvier. L’occasion de mettre en lumière les obstacles et tabous qui perdurent autour de cet acte de soin.

Le 17 janvier 1975, la loi Veil dépénalisait pour cinq ans l’interruption volontaire de grossesse jusqu’à 12 semaines, avant d’être reconduite sans limite de temps en 1979. Cinquante ans plus tard, le Planning familial de Strasbourg célèbre cet anniversaire avec un Festi’Veil à la programmation militante. Exposition, table ronde, rassemblement, concerts… Du 13 au 18 janvier, l’association revient sur la lutte pour le droit d’avorter. Mais aussi sur les freins et les menaces qui pèsent encore sur cette liberté fondamentale à disposer de son corps.

« J’ai avorté », une parole rare

Selon le baromètre sur l’accès à l’avortement en France, réalisé par l’IFOP pour le Planning familial en 2024, 63% des femmes ayant eu recours à l’avortement ont peur d’être jugées ou d’avoir des remarques de la part des professionnels de santé ou de l’entourage. 41% des femmes qui ont eu recours à l’IVG estiment que le droit à l’avortement reste un tabou aujourd’hui en France.

Présidente bénévole du Planning familial de Strasbourg et photographe, Victoria Charrue a recueilli le témoignage de femmes ayant avorté et réalisé leur portrait pour en faire une exposition. Une quinzaine de clichés accompagnés d’extraits de leurs récits sont à retrouver jusqu’au 8 février à la médiathèque du Neudorf.

63% des femmes ayant eu recours à l’avortement ont peur d’être jugées ou d’avoir des remarques de la part des professionnels de santé ou de l’entourage.Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg

« Parce que ça touche à l’intimité, on nous apprend qu’il ne faut pas en parler.« 

Victoria Charrue, présidente du Planning familial de Strasbourg

« Rares sont les volontaires de cette expo qui ont parlé immédiatement et facilement de leur IVG », détaille Victoria Charrue. Il a fallu du temps, parfois des années, pour qu’elles puissent s’exprimer sur cette expérience. Et découvrir qu’un certain nombre de leurs proches avaient, elles aussi, avorté. « Ce qui m’a frappé le plus fort, c’est à quel point le vécu des personnes qui ont recours à l’IVG est vraiment cantonné au privé, poursuit la photographe. Parce que ça touche à l’intimité, on nous apprend qu’il ne faut pas en parler. Même du côté des personnes très engagées, militantes : ce n’est pas la même chose de savoir ce que l’on souhaite à une société et de savoir ce que l’on peut s’autoriser à vivre soi-même. »

Conseillères conjugales et familiales et animatrices de prévention au Planning familial de Strasbourg, Claire et Jessica constatent les effets du tabou entourant l’IVG sur les personnes qui appellent au centre pour se renseigner. « Souvent, les femmes commencent par se justifier au téléphone. Elles nous disent que ce n’est pas le bon moment pour elles, que c’est compliqué… On les arrête tout de suite et on les déculpabilise en leur disant que toutes les raisons sont légitimes », explique Claire. Les professionnelles notent l’écart entre les préjugés qui persistent et la réalité des faits. « Les femmes les plus concernées par l’avortement ont entre 25 et 35 ans et trois quarts d’entre elles ont une contraception ».

Dans les locaux du planning familial à Strasbourg. Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg

Avorter, une lutte continue

L’IVG, une lutte sans fin. Jeudi 16 janvier, le Festi’Veil organise une table ronde sur l’histoire du droit à l’avortement en France avec Pauline Harmange, autrice de Avortée, une histoire intime de l’IVG, et Bénédicte Constantino, gynécologue. La conseillère en santé sexuelle au Planning familial Francesca Bonsignori et la médecin Nicole Greib seront aussi présentes.

Militante au planning familial de Strasbourg depuis près de cinquante ans, Nicole Greib en a été présidente pendant 15 ans et y a travaillé en tant que médecin. Elle fait partie des mémoires de l’association. Elle se souvient de son arrivée au Planning strasbourgeois en 1980 pour en ouvrir le centre de planification :

« À Strasbourg, le Planning s’est créé au début des années 60, avec des militantes bénévoles qui donnaient des listes de médecins acceptant de délivrer la pilule. Il faut se rappeler que la loi autorisant la contraception n’est passée qu’en 1967. Et les décrets d’application ne sont pas sortis avant 1974. Elles donnaient également des adresses à l’étranger pour les IVG. »

Des anti-choix mobilisés depuis les années 80

Lorsque l’avortement a été dépénalisé, il a fallu du temps pour que les hôpitaux mettent en place des équipes dédiées à l’IVG. « En Alsace, cela s’est plutôt bien passé, juge Nicole Greib. Mais il a fallu vaincre quelques résistances. Les médecins qui s’en occupaient au début étaient assez militants et devaient lutter contre des collègues qui leur mettaient des bâtons dans les roues. »

Au-delà du milieu médical, les militantes du droit à l’avortement ont également fait face aux mobilisations des opposants à l’IVG. Nicole Greib se remémore : « Dans les années 80-90, nous sommes allées devant le Centre Médico-Chirurgical et Obstétrical (CMCO) où des anti-choix avaient décidé de venir prier. » Plus récemment, le Planning familial de Strasbourg a vu sa porte taguée le 8 mars dernier, le jour de la journée internationale du droit des femmes. Un autre tag anti-IVG a été réalisé le jour de l’inscription de la liberté d’avorter dans la Constitution. « À chaque fois que la loi progresse, ils sont là pour réagir et remettre ce droit en cause », souffle l’ancienne présidente du Planning familial de Strasbourg, Nicole Greib.

Jessica, salariée, sur l’un des postes du planning familial. 
Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg

Un droit fragile

Cinquante ans après la loi Veil, les militantes du droit à l’avortement s’accordent sur un point : il faut continuer à lutter. « Le baromètre sur l’accès à l’avortement a révélé que l’IVG n’est absolument pas un droit facile d’accès en France, détaille Victoria Charrue. On a le droit d’avorter, mais selon que l’on habite en ville ou en campagne, que l’on soit mineure ou majeure, que l’on soit racisée ou non, on ne sera pas reçue de la même façon ».

Selon les chiffres de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques utilisés par la revue La Déferlante en 2024, une française sur quatre doit aujourd’hui changer de département pour pouvoir avorter. Entre 2007 et 2017, la France hexagonale a perdu 43 centres pratiquant des avortements sur un total de 624.

Bien que le recours à l’IVG soit entré dans la Constitution en 2024, il reste encore à faire, du point de vue des militantes. « Le texte a consacré une liberté de pouvoir avorter et non un droit, détaille Victoria Charrue, présidente du Planning familial 67. Si de nombreux centres ferment, on aura en théorie toujours la possibilité d’avorter, mais ce sera de plus en plus difficile. »

Autre motif d’inquiétude concernant la constitutionnalisation de l’IVG : l’utilisation du mot « femme » qui exclut les hommes trans, autrement dit les personnes avec une identité de genre masculine et qui ont été assignées femmes à la naissance. « Ces personnes ont aussi des droits et sont déjà en prise avec des difficultés pour avoir accès aux soins », regrette la bénévole Victoria Charrue.

Dans les locaux du planning familial à Strasbourg. 
Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg

Si l’initiative a eu le mérite de mettre l’IVG au cœur du débat public, elle n’est toutefois pas revenue sur la double clause des médecins concernant l’avortement. « Tous les médecins ont une clause de conscience qui les autorise à ne pas faire un acte médical pour une raison x ou y. En ce qui concerne l’avortement, ils ont une clause spécifique qui participe à faire de l’IVG un acte médical à part », regrette Victoria Charrue. Vendredi 17 janvier, le Festi’Veil invite à un rassemblement à 17 h 30 place Kléber. L’occasion de rappeler qu’un droit acquis est parfois un droit en sursis.

Rendre l’avortement plus accessible

Samedi 18 janvier, le Festi’Veil se terminera avec une soirée festive au Molodoï. Les fonds seront reversés à une caisse de solidarité pour les IVG hors-délai. « Dans certains pays, on peut avorter plus tard qu’en France, explique Victoria Charrue :

« Au Planning, nous avons des accords avec les Pays-Bas et l’Espagne pour que les personnes puissent aller avorter là-bas avec un peu moins de frais. Cela coûte extrêmement cher, donc on essaie régulièrement de réunir de l’argent pour pouvoir réduire les frais médicaux et les frais d’hébergement et de déplacement. Il ne nous semble pas juste que seules les personnes qui en ont les moyens puissent bénéficier de ce délai supplémentaire. »

Les archives du planning familial. 
Photo : Mathilde Cybulski / Rue89 Strasbourg
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Première grève mardi 14 janvier des médecins scolaires dans le Bas-Rhin

Première grève mardi 14 janvier des médecins scolaires dans le Bas-Rhin
En 2025, seulement douze médecins scolaires couvrent le territoire du Bas-Rhin.

Les médecins de l’Éducation nationale se rassembleront mardi 14 janvier devant l’Académie de Strasbourg pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail et ses effets sur les élèves.

Il y a quinze ans, ils étaient 35. Aujourd’hui, ils sont douze. Dans deux ans, ils ne seront plus que cinq pour accompagner tous les élèves des secteurs primaire et secondaire du Bas-Rhin. Comme ailleurs en France, les effectifs de médecins scolaires se réduisent. Pour la première fois en Alsace, ces professionnels de santé se mettent en grève, mardi 14 janvier. Ils doivent se rassembler à 10h devant la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN), 65 avenue de la Forêt-Noire dans le Quartier des XV à Strasbourg, pour dénoncer cette réduction de la place accordée à la médecine scolaire.

Des enfants de moins en moins suivis

Détection des troubles de l’apprentissage, avis médicaux sur les choix d’orientation, prévention sur l’hygiène… Les médecins scolaires peuvent occuper un rôle indispensable dans le parcours scolaire de certains élèves. Selon un rapport de la Cour des comptes « entre 2013 et 2018, le taux de réalisation de la visite de la 6e année de l’enfant par les médecins scolaires, déterminante au début des apprentissages scolaires, a chuté de 26%, taux déjà historiquement bas, à 18%. » Une situation qui préoccupe David Grisinelli, responsable académique de l’Unsa Éducation : « On accepte l’idée qu’on dégrade la scolarité de certains élèves ».

Une profession de moins en moins attractive

Alors que le ministère de l’Éducation préconise qu’un médecin scolaire s’occupe de 5 000 élèves, les douze qui exercent encore dans la région ont à charge un peu moins de 17 000 élèves. Selon la Cour des comptes, 44% des postes étaient encore vacants en 2022, 31% en 2018. Cette baisse de l’attractivité de la profession s’explique par des « conditions de travail dégradées » qui « mettent en souffrance ces professionnelles » selon David Grisinelli de l’Unsa Éducation.

Chloridazone dans l’eau potable : l’Eurométropole obtient une dérogation de l’ARS

Chloridazone dans l’eau potable : l’Eurométropole obtient une dérogation de l’ARS
En 2016, il était toujours possible d’utiliser des produits phytosanitaires à proximité du point de captage d’Oberhausbergen.

La concentration de chloridazone desphényl dépasse le seuil réglementaire au captage d’eau potable d’Oberhausbergen. Le 16 décembre, un arrêté préfectoral a accordé une limite dérogatoire pour laisser le temps à l’Eurométropole de Strasbourg de mettre en place un plan d’actions.

En octobre 2023, Rue89 Strasbourg révélait que des communes à l’ouest de Strasbourg était concernées par un dépassement de la limite réglementaire en concentration de métabolite chloridazone desphényl dans leur eau. Le captage d’Oberhausbergen, qui fournit 20% de l’eau potable distribuée à Strasbourg, fait face au même problème. L’Agence régionale de santé (ARS) du Grand-Est évaluait, en juillet 2024, la concentration de ce métabolite à 0,13 microgramme par litre (µg/l) alors que la valeur limite fixée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) est de 0,1 µg/l. Selon d’autres relevés, comme ceux de l’Observatoire de la nappe rhénane par l’Aprona, le taux au plus haut de retrouvé entre 2016 et 2023 s’élève à 0,37 µg/l.

Le 16 décembre, une limite dérogatoire de 0,5 µg/l a été accordée par arrêté préfectoral. Cette dérogation permet de maintenir la distribution de cette eau non conforme pendant trois ans, renouvelables, le temps que l’Eurométropole de Strasbourg mette en place un plan d’actions correctives.

Le plan d’action de l’Eurométropole

À court terme, l’Eurométropole prévoit de mélanger l’eau du captage d’Oberhausbergen et celle du captage de Strasbourg Polygone, qui assure 80% de la distribution. Cette opération diluera la concentration, ce qui devrait permettre de respecter la valeur légale en métabolites dans l’eau distribuée aux habitants. Selon l’arrêté préfectoral, les travaux nécessaires pour cette dérivation sont estimés à un million d’euros.

Des mesures de préservation des sources d’eau potable devraient également être mises en œuvre au cours de cette période. Le chloridazone desphényl est un métabolite issu de la dégradation dans les sols ou dans l’eau du chloridazone, un pesticide utilisé dans les plantations de betterave avant d’être interdit en 2020. L’Eurométropole de Strasbourg insère donc son plan d’action dans la convention Sens. Ce partenariat, établi en 2023 réunit la Ville avec des acteurs de la filière agricole et de l’eau, pour changer les pratiques agricoles et préserver la nappe rhénane des pollutions phytosanitaires.

La dangerosité de ces métabolites sur la santé

Cette limite dérogatoire de 0,5 µg/L a été fixée à la lumière d’un avis rendu, le 25 juillet 2024, par l’Anses sur l’établissement d’une « valeur maximale sanitaire » de ce métabolite. Une étude toxicologique a établi à 11 µg/l une limite au-delà de laquelle l’eau ne pourrait plus être consommée.

Le chloridazone desphényl est un métabolite classé comme « pertinent » en 2020 par l’Anses, c’est à dire que sa concentration dans les eaux destinées à la consommation humaine doit être suivie. L’ARS Grand Est l’a inclus dans une liste de 165 substances actives et 45 métabolites recherchées dans ses contrôles sanitaires.

L’arrêté du 16 décembre 2024

Un documentaire sur l’innocence perdue des enfants israéliens mercredi 15 janvier au Cosmos

Un documentaire sur l’innocence perdue des enfants israéliens mercredi 15 janvier au Cosmos

L’association Culture de Palestine organise une projection d’Innocence, un documentaire poignant de Guy Davidi sur la jeunesse israélienne, amenée par vagues successives à se rapprocher de l’armée.

Le service militaire a beau prendre déjà deux années à tous les jeunes israéliens, l’armée s’adresse à eux dès l’enfance. Le réalisateur israélien Guy David montre dans un poignant documentaire, Innocence, comment les opérations de communication et de sensibilisation de l’armée visent à incorporer la jeunesse dans un environnement militariste et de confrontation :

« Rien ne me touche plus que la sensibilité d’un enfant lorsqu’il découvre le monde, et rien ne me blesse plus que de le voir se faire écraser. Israël n’est pas un pays qui valorise l’innocence. Son identité militarisée exige de briser et de déformer les douces lignes de l’enfance. Cet engagement dans la violence fait de nombreuses victimes, mais il y a aussi une tragédie cachée : l’effondrement de la parentalité. Toute guerre repose sur la trahison des parents envers leurs enfants. Mais dans une société militarisée, même les parents les plus libres sont condamnés à ne pas pouvoir protéger l’esprit de leurs enfants. »

L’association strasbourgeoise Culture de Palestine organise, avec le soutien d’une dizaine de partenaires, une projection de ce documentaire mercredi 15 janvier à 20h au cinéma Le Cosmos, suivie d’une rencontre avec Guy Davidi. Le réalisateur israélien a co-signé Cinq caméras brisées, un documentaire sur la mémoire de l’occupation avec le réalisateur palestinien Emad Burnat.

Michèle Audin : « Les nazis qui ont incendié la synagogue étaient aussi des Strasbourgeois ! »

Michèle Audin : « Les nazis qui ont incendié la synagogue étaient aussi des Strasbourgeois ! »
Michèle Audin, mathématicienne et écrivaine française.

La maison hantée explore la vie d’un immeuble strasbourgeois suite à l’annexion de l’Alsace-Moselle. Entretien sur le rapport de l’autrice Michèle Audin à Strasbourg et l’histoire de la région.

« Maintenant, mon problème, c’est que je vais devoir parler de ce livre. » Michèle Audin en rit. Mais une pointe d’appréhension se fait sentir dans la voix de l’autrice de La maison hantée. La mathématicienne et professeure retraitée de l’Université de Strasbourg nous donne un entretien téléphonique depuis un train filant pour Paris. Après avoir écrit plusieurs ouvrages sur la capitale, Michèle Audin publie début 2025 son premier opus ancré à Strasbourg. Elle sera à la librairie Kléber le jeudi 16 janvier de 18h à 19h15.

Une œuvre précieuse sur l’annexion

La maison hantée offre une incursion dans un immeuble strasbourgeois sous l’Alsace-Moselle annexée. La vie quotidienne strasbourgeoise sous le régime nazi souffre d’un manque de témoins de cette période. Michèle Audin parvient à dépasser les non-dits sur l’annexion grâce à un important travail d’enquête dans les archives locales. Le résultat est une œuvre précieuse qui brise le silence sur une période complexe qui ne saurait être résumée à des schémas binaires ; nazis allemands d’un côté, résistants français de l’autre. Entretien avec l’autrice d’un livre d’histoire salutaire pour l’Alsace.

Rue89 Strasbourg : vous avez vécu plus de trente ans à Strasbourg. Comment le silence et les non-dits vous sont-ils apparus sur cette période de l’Occupation ?

Michèle Audin : J’aime beaucoup écrire sur la ville. J’ai écrit plusieurs livres qui se déroulent à Paris : « Paris, boulevard Voltaire », « Josée Meunier, 19 rue des Juifs » ainsi que mes livres sur l’histoire de la Commune. Puis je me suis demandé pourquoi je n’écrivais pas sur Strasbourg. On trouve des éléments historiques d’entre 1871 et 1918 dans le nom des lieux et des places strasbourgeoises. Mais il n’y a quasiment rien sur l’annexion entre 1940 et 1944. C’est quelque chose qui m’a gênée. Un des seuls endroits à Strasbourg où la toponymie rappelle l’histoire de la ville sous l’annexion : c’est le Square des Fusillés du 15 juillet 1943, bien loin, au port du Rhin, qui commémore les six résistants alsaciens du Front de la Jeunesse d’Alsace (FJA).

« Quand je suis arrivée à Strasbourg, j’avais vu que les gens ne voulaient pas parler de la période nazie. »

Michèle Audin, autrice de La maison hantée

Quand je suis arrivée à Strasbourg en 1987, j’avais vu que les gens ne voulaient pas parler de la période nazie. Dans le livre, l’anecdote de la machine à café est tout à fait vraie (un chercheur alsacien s’exclame devant la narratrice : « Ah, les Alsaciens, tous des nazis c’est ça ? » puis il ajoute « Vous ne pouvez pas comprendre », NDLR) Dans La maison hantée, l’histoire de la narratrice ressemble beaucoup à mon approche de la ville.

On sent aussi que la narratrice est régulièrement renvoyée à ses origines, en tant que « Française de l’intérieur »…

À Paris, vous décidez que vous êtes parisien et personne n’y trouve rien à redire. Ce n’est pas si facile de s’intégrer à Strasbourg. On m’a souvent renvoyée à un statut de strasbourgeoise d’adoption. Ça m’est devenu assez insupportable. J’ai vécu ici plus de 37 ans. J’ai élevé ma fille ici, j’ai enseigné ici… Il y a quand même un droit du sol ! (rires)

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Plus de 50 blessés après la collision de deux trams à la gare de Strasbourg

Plus de 50 blessés après la collision de deux trams à la gare de Strasbourg
Le choc entre les deux tramways a été particulièrement violent, le 11 janvier 2025.

Deux tramways sont entré en collision à la station Gare centrale ce samedi 11 janvier. Une cinquantaine de blessés sont à déplorer. De nombreux services de secours ont été déployés pour les soigner et évacuer les voyageurs.

Vers 15h30 ce samedi 11 janvier, deux tramways sont entrés en collision au niveau de la station Gare centrale, pour des raisons qui restent à déterminer. Le choc particulièrement violent a fait une cinquantaine de blessés, traités en « urgence relative » par les quelques 130 pompiers présents sur place.

Une cinquantaine de véhicules de secours ont été déployés. « Il n’y a pas de mort, ni de blessés en urgence absolue », a tenu à rassurer Jeanne Barseghian, la maire de Strasbourg, aux journalistes présents sur place. « Il y a des personnes blessées et d’autres en état de choc », a-t-elle ajouté en indiquant qu’une partie des soins étaient prodigués sur place.

Selon les premiers témoignages et le directeur de la Compagnie de transports strasbourgeois (CTS), une rame à l’arrêt et en pente dans la trémie des Halles est redescendue vers la station, entrant en collision avec la rame suivante qui était à l’arrêt. Le trafic sur la ligne était perturbé en raison d’une manifestation. Selon le directeur de la CTS, les « conducteurs sont choqués mais pas blessés ».

Dans la soirée, la CTS a indiqué que le trafic des lignes A et D a été interrompu et que des bus de remplacement ont été mis en place.

Jean-Philippe Vetter entre en campagne

Jean-Philippe Vetter entre en campagne
Jean-Philippe Vetter prévoit d’aller à la rencontre des gens sur les marchés.

Jean-Philippe Vetter, conseiller municipal (Les Républicains) d’opposition, lance son mouvement dans la perspective des élections municipales de 2026. Appelé « Aimer Strasbourg », cette association est évidemment « apartisane » bien que soutenue par la droite strasbourgeoise doit dans un premier temps permettre un « large rassemblement ».

Jean-Philippe Vetter, président du groupe de droite au conseil municipal de Strasbourg, promet de passer le reste du mois de janvier à aller à la rencontre des Strasbourgeoises et des Strasbourgeois avec un chariot rempli de cafés à partager. Car selon lui, Strasbourg a manqué d’écoute et de démocratie locale depuis 2020, année où les Écologistes se sont installés aux commandes de la Ville de Strasbourg.

Il a donc présenté à la presse samedi 11 janvier son association en vue des élections municipales de mars 2026. Appelé « Aimer Strasbourg », ce mouvement doit dépasser les « clivages partisans ». « Nous sommes au pays du Concordat et depuis quatre ans, les Strasbourgeois ont le sentiment d’être dépossédés de leur ville », a-t-il évoqué en introduction :

« Par exemple avec le stationnement devenu payant au Neudorf, des familles sont passés de zéro euro à 480€ par an pour garer leur véhicule, sans concertation. Personne au Neudorf ne demandait cette mesure. »

Les premiers membres de « Aimer Strasbourg »Photo : Pierre France / Rue89 Strasbourg / cc

Mobiliser au-delà de la droite

Comme son collègue et concurrent du centre-droit, Jean-Philippe Vetter espère provoquer un large rassemblement derrière lui. Il sait bien que pour emporter Strasbourg en mars 2026, les voix de droite ne suffiront pas. Bien que présenté comme apartisan, « loin de ce qu’il se passe à l’Assemblée nationale », a précisé Jean-Philippe Vetter, les premiers soutiens du mouvement sont tout de même des figures de droite (Jean-Philippe Maurer, Elsa Schalck, Irène Weiss…). Même ceux qui se présentent comme issus de la société civile tiennent des discours de droite. Ainsi l’avocate Laurence Dreyfuss-Bechmann, secrétaire générale de l’association, s’intéresse aux questions d’économie en professant qu’il « faut d’abord créer la richesse avant de la partager » et que la pauvreté se combat en « créant des emplois, pas par l’assistance ».

Salim Jerjir, un grand gaillard de 37 ans en reconversion, estime qu’il y a « trop de gens qui traînent » dans le quartier Gare et qu’il y a de l’insécurité, due à la de la mendicité forcée. Maria Barrios-Rodriguez, 27 ans, a fui la dictature chaviste au Vénézuela pour devenir travailleuse indépendante dans le marketing en France et estime que « si elle peut le faire, tout le monde peut le faire. »

C’est donc mal parti pour un programme « apartisan » mais Jean-Philippe Vetter n’en est qu’au début et il prévoit de recueillir les vœux des Strasbourgeois et des Strasbourgeoises tout au long du mois de janvier à l’occasion de déplacements à leur rencontre. Une restitution de ces vœux aura lieu le mardi 28 janvier à 19h30, à l’occasion du lancement officiel de sa campagne.

Le préfet peut-il vraiment retirer leurs titres de séjour aux parents d’enfants interpellés ?

Le préfet peut-il vraiment retirer leurs titres de séjour aux parents d’enfants interpellés ?

Le préfet du Bas-Rhin Jacques Witkowski a menacé des parents d’enfants interpellés entre Noël et Nouvel-an de leur retirer leurs titres de séjour. Son souhait de sanctionner les mères ou pères étrangers de mineurs suspectés d’avoir commis une infraction est-il vraiment exauçable ?

Il avait annoncé de la fermeté, le préfet du Bas-Rhin passe à la menace. Début janvier 2025, plusieurs parents de mineurs interpellés entre Noël et Nouvel-an pour des faits de « violence urbaine », ont reçu un courrier de la part de Jacques Witkowski. Pour les citoyens français, une invitation à contacter les services sociaux en cas de difficultés éducatives et une brève phrase d’avertissement : « J’appelle votre attention sur le fait que les agissements de votre enfant mineur sont susceptibles d’engager votre responsabilité ».

Pour ceux n’ayant pas la nationalité française, la lettre va plus loin. Elle les convoque en outre à un entretien, leur demande de remplir un formulaire et évoque la possibilité de leur retirer leur titre de séjour. Ou plutôt, de « réexaminer [leur] droit au séjour », car le préfet « s’interroge sur le respect de [leurs] obligations parentales ». Si le parent, pourtant présent légalement en France, n’y va pas, le réexamen sera d’office initié, promet la lettre.

Sûr de lui, le fonctionnaire affirme sur Europe 1 que s’il venait à mettre à exécution ses menaces, son « stylo ne tremblera pas ». Pourtant, il n’est pas possible à ce jour de lier une obligation de quitter le territoire pour une personne au comportement de son enfant.

Doute sur le sérieux de la menace

Maître Chloé Gaudron représente une personne destinataire du courrier. « J’ai été très surprise lorsque ma cliente m’en a lu le contenu, je n’avais jamais vu ça », entame-t-elle, estimant que la menace n’est pas crédible.

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#Jacques Witkowski

Le docteur Henri Brunner radié de l’Ordre des médecins

Le docteur Henri Brunner radié de l’Ordre des médecins
Le docteur Henri Brunner à la sortie de son audience devant la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins du Grand Est vendredi 13 décembre 2024.

La chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins du Grand Est a rendu sa décision concernant le docteur Henri Brunner vendredi 10 janvier. L’expert-psychiatre est radié de l’Ordre des médecins.

Le standard de la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins du Grand Est a connu une activité inhabituelle dans la matinée du vendredi 10 janvier. Et pour cause : l’institution devait rendre publique sa décision concernant l’expert-psychiatre Henri Brunner. Trois avocats partie prenante dans cette affaire ont confirmé à Rue89 Strasbourg que le docteur Henri Brunner a été radié de l’Ordre des médecins.

Les maltraitances des expertises psychiatriques du Dr Brunner, une affaire révélée par Rue89 Strasbourg

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Depuis 2022, Rue89 Strasbourg a été destinataire d’alertes évoquant des cas de maltraitance par le Dr Henri Brunner. Toutes ces alertes racontaient des vies brisées par des expertises bâclées, l’attitude méprisante et les propos insultants du médecin. Autre constante : la passivité des institutions à laquelle les victimes se retrouvaient confrontées. Car qui va croire une personne expertisée « paranoïaque » ?

Nous avons écouté ces personnes. Elles nous nous ont détaillé comment leurs vies ont basculé après seulement quelques minutes d’entretien. Rue89 Strasbourg étant un média indépendant, nous sommes peu sensibles aux renommées et personne ne peut nous décourager d’enquêter.

Cette injustice qui a frappé des milliers de personnes en Alsace a été rendue visible par un travail d’enquête qui a besoin de votre soutien. Même si vous n’êtes pas directement concerné·e par les expertises psychiatriques, chaque abonnement compte pour consolider à Strasbourg en en Alsace un journalisme engagé, capable d’écouter et de donner de la voix aux victimes d’injustices.

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Des barrières et des « zones de biodiversité » pour empêcher le retour des campements

Des barrières et des « zones de biodiversité » pour empêcher le retour des campements
Après le démantèlement du bidonville de Cronenbourg, la Ville a érigé un grillage et aménagé des butes afin d’éviter une nouvelle installation.

Depuis 2017, au moins neuf espaces verts de Strasbourg ont vu s’installer d’importants campements de personnes sans domicile fixe. Après les expulsions, les services municipaux bloquent souvent l’accès à ces zones.

Autrefois, les jours ensoleillés, les pelouses entre les vieux bastions de la rue des Remparts se transformaient en terrains de jeux pour les enfants du quartier. Ces espaces verts sont désormais entourées de hautes barrières. Après le démantèlement d’un vaste campement de 400 personnes en 2017, la municipalité avait décidé de sortir les grands moyens pour éviter une nouvelle arrivée de sans-abris. Début 2025, sept ans et demi plus tard, cette muraille est toujours en place, donnant aux environs l’allure d’une zone militaire.

Des barrières qui protègent de l’herbe.Photo : TV / Rue89 Strasbourg

Une étrange situation qui est pourtant loin d’être isolée à Strasbourg. La Ville a souvent mis en place des dispositifs anti-sdf qui bloquent définitivement l’accès à des espaces verts. Rue89 Strasbourg s’est rendu sur neuf zones qui ont été occupées depuis 2017 par des campements de plusieurs dizaines, voire centaines de personnes. Cinq de ces espaces ont fait l’objet de mesures pour empêcher totalement l’apparition de nouvelles tentes.

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Un collectif strasbourgeois appelle à manifester devant les centres Tesla de toute l’Europe

Un collectif strasbourgeois appelle à manifester devant les centres Tesla de toute l’Europe
Elon Musk, patron de Tesla, X ou Space X.

Le collectif strasbourgeois StopElon.eu appelle à manifester ce dimanche 12 janvier. Objectif : alerter sur la dangerosité d’Elon Musk et ses ingérences dans les affaires des démocraties européennes.

L’homme le plus riche du monde sera-t-il inquiété par une mobilisation née dans l’Eurométropole de Strasbourg ? C’est le rêve du nouveau collectif strasbourgeois StopElon.ue qui organise dimanche 12 janvier à 14h30 une manifestation devant la concession automobile Tesla à Hœnheim. Le rassemblement vise à dénoncer les ingérences d’Elon Musk dans les affaires des démocraties européennes. « Bien que Musk ait le droit d’exprimer ses opinions, il utilise ses algorithmes pour amplifier les contenus de propagande anti-UE », affirme le collectif dans un communiqué.

Un appel à une prise de conscience européenne

Proche de la Première ministre italienne Georgia Meloni, Elon Musk affiche régulièrement son soutien à l’extrême-droite européenne. Le futur chef du ministère de l’efficacité gouvernementale cherche désormais à influencer les élections législatives en Allemagne en accueillant Alice Weidel, présidente du parti néonazi AfD, dans une émission en direct sur sa plate-forme X le jeudi 9 anvier.

StopElon.eu demande à la Commission européenne de prendre des « sanctions lourdes » vis-a-vis de X. Depuis 2023, la Commission européenne mène une enquête sur le réseau social dans le cadre de la législation de l’Union européenne sur les services numériques (DSA en anglais). Les investigations portent notamment sur « la diffusion et l’amplification de contenus illégaux et de désinformation dans l’UE », d’après Thierry Breton, ancien commissaire européen au Marché intérieur.

À travers ce rassemblement, le collectif StopElon.eu cherche à alerter sur le fait « que Tesla n’est plus une marque « cool », mais une source de financement pour la désinformation contre les démocraties européennes« . Le collectif strasbourgeois appelle à une mobilisation plus large en invitant « tous les citoyens européens à se mobiliser devant les Tesla Center de leurs villes ».

À la protection de la jeunesse, les menaces du préfet inquiètent

À la protection de la jeunesse, les menaces du préfet inquiètent

Deux syndicalistes de la protection judiciaire de la jeunesse dénoncent les menaces du préfet du Bas-Rhin à l’encontre des parents de mineurs interpellés pour des violences urbaines entre Noël et Nouvel An.

« Je me questionne sur le fond, peut-on faire planer la menace d’une sanction pour des actes qui n’ont pas été condamnés? » Au téléphone, Olivier Gerrer, représentant du personnel CGT à la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) en Alsace, est dubitatif. Il a pris connaissance par la presse des courriers envoyés par le préfet du Bas-Rhin Jacques Witkowski aux parents de mineurs interpellés entre Noël et Nouvel An pour des faits de « violences urbaines ».

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Le préfet menace d’expulsion les parents de mineurs interpellés pour des violences urbaines

Le préfet menace d’expulsion les parents de mineurs interpellés pour des violences urbaines
Le préfet du Bas-Rhin Jacques Witkoswski.

Dans un courrier que Rue89 Strasbourg a pu consulter, le préfet du Bas-Rhin Jacques Witkowski menace d’expulsion les parents étrangers de mineurs interpellés pour des faits de violences urbaines dans la période entre Noël et Nouvel An.

Le préfet du Bas-Rhin passe à la menace. Suite aux violences urbaines de la fin d’année 2024 à Strasbourg et environs, Jacques Witkowski a adressé aux parents de mineurs interpellés un courrier dont l’AFP et les Dernières Nouvelles d’Alsace se sont fait l’écho. Elles s’inscrivent dans la continuité d’une communication préfectorale menaçante initiée quelques jours avant le réveillon. Auprès de France Bleu Alsace, le 30 décembre, le préfet avait ainsi prévenu :

« Des mesures complémentaires de répression seront prises et je ne m’interdis pas de m’intéresser à la situation individuelle de parents, voire même également à la situation locative dans ces quartiers. Je peux, dans des cas de situations assez graves où il y aurait défaut de parentalité, m’interroger évidemment en saisissant la justice, pour voir s’il y a matière à regarder les conditions dans lesquelles l’habitat est délivré aux parents. »

Menace sur le droit au séjour

Rue89 Strasbourg a pu consulter deux courriers type envoyés aux parents d’enfants interpellés pour des dégradations ou des violences commises. La première lettre émane du bureau de l’admission au séjour de la direction des migrations et de l’intégration. Il mentionne une interpellation pour des faits de violences urbaines le 26 décembre 2024. À cette date, deux jeunes de 15 et 17 ans ont été placés en garde à vue suite à des tirs de mortier en direction des policiers dans le quartier de Koenigshoffen à Strasbourg.

S’ensuit une menace d’expulsion sous-entendue par le préfet du Bas-Rhin qui s’appuie notamment sur la loi asile et immigration :

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Violences sexuelles : des étudiants strasbourgeois interpellent les institutions protestantes

Violences sexuelles : des étudiants strasbourgeois interpellent les institutions protestantes
La faculté des sciences historiques de l’Université de Strasbourg et de théologie se situe au sein du palais universitaire de Strasbourg.

Dans une tribune publiée lundi 6 janvier sur le site du journal Réforme, des étudiants et étudiantes strasbourgeoises demandent des engagements à l’Église protestante pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles.

Lundi 6 janvier, le journal Réforme a publié une tribune qui appelle les églises protestantes, les facultés de théologie protestantes et les médias protestants à prendre la mesure des violences sexuelles au sein de leurs institutions. Les 80 signataires appellent à la mise en place de formations destinées aux enseignants, étudiants et pasteurs. Ils demandent également la création d’un module sur l’éthique de l’exercice de l’autorité dans le milieu religieux, à intégrer dans tous les instituts protestants théologiques (IPT) en France.

Une tribune portée par des étudiants en théologie à Strasbourg

Cette tribune a pris ses racines dans une affaire qui occupe l’Université de Strasbourg depuis deux ans. Comme le révélait Rue89 Strasbourg le 7 février 2023, Michaël Langlois, maître de conférence en théologie, est accusé de viol, de harcèlement moral et de diffamation par deux anciennes étudiantes. Après avoir été exclu de l’Université pour trois ans en 2023, il a pu réintégrer ses classes à la rentrée 2024 pour un vice de procédure.

Portée notamment par Clémentine Besse, une des étudiantes de Michaël Langlois, la tribune exhorte l’Université à prendre la mesure de ces accusations en organisant des « des alternatives aux cours et aux validations lorsqu’un professeur est accusé de harcèlement ou de violences sexistes et sexuelles répétées dans le cadre de ses fonctions ».

Les histoires de violences sexuelles ne sont pas nouvelles

D’autres accusations d’agressions sexuelles en 2024 visant Jean Ansladi, un professeur d’éthique à la faculté de théologie de Montpellier dans les années 1970 à 1997, ont déjà poussé l’Église protestante unie de France (EPUdF) à agir. Le 7 novembre, l’EPUdF a adhéré à la Commission de Reconnaissance et de Réparation (CRR). Mise en place par l’Église catholique, cette commission a pour but d’accompagner les victimes d’abus sexuels dans les communautés religieuses catholiques dans un parcours de justice restaurative.

Commission à laquelle l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (Uepal) n’a pas adhéré. Dans Médiapart, Stéphane Lavignotte, pasteur à Montreuil (Seine-Saint-Denis) et professeur de théologie à la faculté de théologie protestante de Bruxelles, estime que la communauté protestante « a été aveuglé[e] par le fait qu’on pensait que ça n’arrivait que chez les catholiques, parce que nos pasteurs sont mariés. Mais finalement chez nous, le pasteur ou le professeur représente une figure d’autorité, il a un certain pouvoir. Et il faut encadrer ce pouvoir. »

Pour 2025, Jeanne Barseghian se souhaite plein de réalisations heureuses

Pour 2025, Jeanne Barseghian se souhaite plein de réalisations heureuses
Jeanne Barseghian présente ses voeux pour 2025 aux habitants de l’ouest de Strasbourg.

Pour Jeanne Barseghian, l’année 2025 doit être celle de la capitalisation. Après avoir obtenu de discrètes distinctions pour sa politique écologiste, la maire espère que les transformations visibles de la ville convaincront les habitants.

Ambiance feutrée au rez-de-chaussée de l’imposant centre de formation des Compagnons du devoir à Koenigshoffen, mardi soir. Une centaine de personnes attendent autour des bretzels et des galettes le discours des vœux de Jeanne Barseghian. Après quelques notes de swing jazz, la maire de Strasbourg prend la parole :

« Dans cette période tumultueuse, où la confusion semble régner, où elle est entretenue, où les faits objectifs comptent parfois moins que le buzz, il nous revient de ne pas céder à l’ambiguïté ni à la résignation ».

Pas de résignation, surtout après le naufrage du principal projet de son mandat, à savoir l’extension du tramway vers le nord de l’agglomération avec tous ses aménagements connexes qui auraient dû transformer la ville à la frontière avec Schiltigheim. « Nous relancerons le projet de tram nord, assure Jeanne Barseghian, mais ce sera un projet qui ne sera pas l’otage des opportunismes politiques ou des alliances de circonstances qui nuisent à l’intérêt général. » Beaucoup d’espoir dans ces vœux donc.

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